Lako
11/07/2016, 20h20
Le groupe, déjà présent en Afrique, lance une offre de SVoD pour mobiles et développe des offres TNT payantes moins chères.
Canal+ croit très fort en l'Afrique. Ces prochains jours, le groupe va faire un pas de plus sur ce continent en lançant une offre de SVoD - service de vidéo par abonnement - pour mobiles, avec son partenaire local, Iroko, présenté comme le plus grand opérateur de télévision par Internet en Afrique. (http://www.lesechos.fr/08/12/2015/lesechos.fr/021543100366_canal--se-lance-dans-la-svod-sur-mobile-en-afrique.htm) L'offre, en test ces derniers mois, proposera un catalogue de séries produites à Nollywood (Nigeria) ou encore des fictions de A+, chaîne panafricaine de Canal.
Le prix va s'adapter au pouvoir d'achat local : moins de 2 euros par mois. « D'ici 2020, il y aura 160 millions de smartphones en Afrique. On espère toucher quelques millions d'abonnés », explique Jacques du Puy, président de Canal + Overseas, la filiale de Canal+ chargée de l'international. Un potentiel gigantesque au regard des abonnés de CanalPlay ou Netflix, ne dépassant a priori pas le million en France. L'investissement s'élève à « quelques millions ». « Alors que la TNT a du mal à s'implanter, certains groupes, notamment anglo-saxons, ont déjà fait le pari que la télévision non linéaire sera la prochaine étape », observe Alexandre Rideau, chez Keewu Production.
Une vieille histoire
Canal+ et l'Afrique, c'est une vieille histoire. Le groupe est présent depuis environ vingt ans, ciblant d'abord les expatriés ou les Africains aisés. « Il y a quelques années, on s'est repositionné sur les classes moyennes, pour faire de l'Afrique un de nos importants bassins de développement », précise Jacques du Puy. Canal+ compte 1.000 collaborateurs dédiés dans cette zone. Il a développé des bouquets de chaînes, comprenant Canal, mais avec des émissions produites uniquement pour l'Afrique et du cinéma africain. Fin 2014, il a lancé A+.
Le bilan : le continent est devenu l'un de ses moteurs de croissance. Alors que le groupe subit une hémorragie des abonnés en France, il peut s'enorgueillir d'une belle progression là-bas, où il a fusionné les marques Canal et Canalsat. Il compte plus de 2 millions d'abonnés à une offre Canal (avec ou sans la chaîne phare), contre 700.000 fin 2012. (http://www.lesechos.fr/14/01/2016/lesechos.fr/021620747320_canal----un-rythme-de-croissance-de-30--en-afrique.htm) Et il souhaite encore aller plus loin. Si l'offre satellite premier prix autour de 7,50 euros par mois est jugée trop onéreuse - d'autant qu'il faut s'équiper d'un décodeur - et freine un développement plus rapide, il a lancé un bouquet de TNT payante au Congo-Brazzaville et en RDC à partir de 5 euros. « Et nous prévoyons un déploiement dans une vingtaine de villes dans les trois -quatre ans », souligne-t-il.
Piratage
Toutefois, rien n'est gagné. « Notre principal concurrent est l'informel. » Manière pudique de parler du piratage. Dans de nombreux pays d'Afrique, des « câblo-opérateurs » se sont installés un peu partout : un homme ou un groupe d'hommes qui prend un abonnement à des bouquets et tire des câbles vers les foyers alentour, en échange d'une rémunération. Au Cameroun, par exemple, l'expert en médias, Analysys Mason, estime qu'au moins les trois quarts des abonnés payants le sont à des offres illégales... Quelquefois sans le savoir.
Canal+ croit très fort en l'Afrique. Ces prochains jours, le groupe va faire un pas de plus sur ce continent en lançant une offre de SVoD - service de vidéo par abonnement - pour mobiles, avec son partenaire local, Iroko, présenté comme le plus grand opérateur de télévision par Internet en Afrique. (http://www.lesechos.fr/08/12/2015/lesechos.fr/021543100366_canal--se-lance-dans-la-svod-sur-mobile-en-afrique.htm) L'offre, en test ces derniers mois, proposera un catalogue de séries produites à Nollywood (Nigeria) ou encore des fictions de A+, chaîne panafricaine de Canal.
Le prix va s'adapter au pouvoir d'achat local : moins de 2 euros par mois. « D'ici 2020, il y aura 160 millions de smartphones en Afrique. On espère toucher quelques millions d'abonnés », explique Jacques du Puy, président de Canal + Overseas, la filiale de Canal+ chargée de l'international. Un potentiel gigantesque au regard des abonnés de CanalPlay ou Netflix, ne dépassant a priori pas le million en France. L'investissement s'élève à « quelques millions ». « Alors que la TNT a du mal à s'implanter, certains groupes, notamment anglo-saxons, ont déjà fait le pari que la télévision non linéaire sera la prochaine étape », observe Alexandre Rideau, chez Keewu Production.
Une vieille histoire
Canal+ et l'Afrique, c'est une vieille histoire. Le groupe est présent depuis environ vingt ans, ciblant d'abord les expatriés ou les Africains aisés. « Il y a quelques années, on s'est repositionné sur les classes moyennes, pour faire de l'Afrique un de nos importants bassins de développement », précise Jacques du Puy. Canal+ compte 1.000 collaborateurs dédiés dans cette zone. Il a développé des bouquets de chaînes, comprenant Canal, mais avec des émissions produites uniquement pour l'Afrique et du cinéma africain. Fin 2014, il a lancé A+.
Le bilan : le continent est devenu l'un de ses moteurs de croissance. Alors que le groupe subit une hémorragie des abonnés en France, il peut s'enorgueillir d'une belle progression là-bas, où il a fusionné les marques Canal et Canalsat. Il compte plus de 2 millions d'abonnés à une offre Canal (avec ou sans la chaîne phare), contre 700.000 fin 2012. (http://www.lesechos.fr/14/01/2016/lesechos.fr/021620747320_canal----un-rythme-de-croissance-de-30--en-afrique.htm) Et il souhaite encore aller plus loin. Si l'offre satellite premier prix autour de 7,50 euros par mois est jugée trop onéreuse - d'autant qu'il faut s'équiper d'un décodeur - et freine un développement plus rapide, il a lancé un bouquet de TNT payante au Congo-Brazzaville et en RDC à partir de 5 euros. « Et nous prévoyons un déploiement dans une vingtaine de villes dans les trois -quatre ans », souligne-t-il.
Piratage
Toutefois, rien n'est gagné. « Notre principal concurrent est l'informel. » Manière pudique de parler du piratage. Dans de nombreux pays d'Afrique, des « câblo-opérateurs » se sont installés un peu partout : un homme ou un groupe d'hommes qui prend un abonnement à des bouquets et tire des câbles vers les foyers alentour, en échange d'une rémunération. Au Cameroun, par exemple, l'expert en médias, Analysys Mason, estime qu'au moins les trois quarts des abonnés payants le sont à des offres illégales... Quelquefois sans le savoir.