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zadhand
09/02/2016, 10h22
A la une/LETTRE OUVERTE_Document
publié 08 Février 2016



Lettre ouverte du général-major à la retraite Kamel Abderrahmane
au président de la République et chef suprême des forces armées, Abdelaziz Bouteflika


Monsieur le Président,
Je vous adresse cette lettre ouverte aujourd’hui, parce que ma dignité et ma fierté
viennent, encore une fois, d’être bafouées et mon honneur d’officier ne me permet
de porter le fardeau de l’affront et de l’humiliation.
J’ai l’honneur de rappeler, très respectueusement, à votre haute intention les actes
de diffamation à l’encontre de ma personne pour la période où j’exerçais
les responsabilités de commandant de la IIe Région militaire.
En 2001, le nommé Kada Hazil, directeur des affaires sociales de la wilaya d’Oran,
sur instigation de parties tapies dans l’ombre, avait déclenché à mon encontre
une campagne de diffamation m’accusant pas moins que d’être partie prenante
d’un grand réseau international de trafic de cocaïne. Outre ma personne, Kada Hazil
cite également de nombreux hauts cadres de l’Etat.
Le ministère de la Défense avait alors engagé une procédure judiciaire à l’encontre
de l’intéressé qui fut jugé et condamné à trois ans de prison ferme qu’il a purgés.
Durant son emprisonnement, l’intéressé avait reconnu qu’il avait été manipulé
et m’avait adressé une lettre manuscrite où il affirmait avoir agi sans preuves,
tout en s’excusant du préjudice qu’il m’a causé.
S’ensuivit alors en 2006 une campagne médiatique se basant sur cet acte de dénonciation
qu’avait adressé Kada Hazil en 2001 aux autorités et pour lequel il avait été condamné.
Il y a quelques jours, l’ancien wali d’Oran, Frikh, a cru utile de revenir sur cet épisode
lors de son passage dans une émission diffusée par la chaîne privée KBC.
Il suggère l’ouverture d’une enquête sur l’affaire de la mafia de la cocaïne impliquant
de hauts cadres de l’Etat. Proposition qui va droit dans le sens de ma lettre ouverte que
je vous adresse, Monsieur le Président.En tant que premier magistrat du pays,
je vous demande de trouver la formule la mieux indiquée pour faire la lumière,
toute la lumière, sur cette affaire, afin que l’opinion publique puisse se faire une idée précise
sur cette scabreuse cabale dirigée contre ma personne, et surtout pour démasquer
ses véritables instigateurs.Après avoir servi mon pays du mieux que je le pouvais, y compris
au prix de mon intégrité physique, je ne peux rester de marbre devant une telle campagne
de diffamation qui affecte la stabilité et la quiétude de ma famille.
Aujourd’hui que plusieurs «acteurs» ne sont plus en fonction, les langues peuvent se délier.
Et aucune épée de Damoclès ne pèse sur eux. C’est dire à quel point le moment est propice
pour faire éclater la vérité. Je vous prie de croire, Monsieur le président de la République,
en l’expression de ma haute et déférente considération.
Le général-major à la retraite, Kamal Abderrahmane

zadhand
04/07/2016, 18h19
Slimane Benaïssa écrit au président Bouteflika

http://www.maghreb-sat.com/forum/attachments/f8/24173d1465319576-soit-dit-en-passant-11265305_1043944242289928_2384745649895165846_n.jp g
Son fils est emprisonné dans l’affaire KBC
le 04.07.16|10h00

C’est la lettre d’un père inquiet du sort que l’on a réservé à son fils Mehdi.
La lettre d’un père perdu dans le brouillard des conjectures, cherchant à
comprendre ce qui peut justifier son emprisonnement depuis le 23 juin à
la prison d’El Harrach.«Inquiet parce que mon fils, Mehdi Benaïssa, est en
prison, en colère parce que je ne sais pas exactement pourquoi», écrit
Slimane Benaïssa dans sa lettre ouverte au président Bouteflika publiée
dans le quotidien Le Soir d’Algérie. L’un des plus importants dramaturges
algériens ne veut pas croire que la décision prise par la justice à l’encontre
de son fils échappe au droit, pour s’inscrire dans d’autres enjeux. «Certes,
j’ai confiance en la justice de mon pays et mon devoir est d’être à son service.
Mais quand beaucoup de mes proches et de moins proches me disent
‘‘Il n’y a que ceux qui l’ont arrêté qui peuvent le relâcher’’, là j’ai peur, très peur.»
L’auteur de Les Fils de l’amertume affirme que son fils apolitique, peu attiré par
les idéologies qui ont guidé le monde, est à l’image de sa génération plus
soucieuse d’être en phase avec leur époque et leur idéal. «Mon fils est le fils de
‘‘la chute du mur’’ et des idées. Il n’a pas grandi dans les idéologies, il a grandi
dans la construction de valeurs.» Et de poursuive : «La génération de mon fils a
des aspirations éthiques, elle ne revendique et ne défend que les valeurs qui lui permettront de s’épanouir et de se réaliser dans la société.
Cette génération n’a d’autre ambition que de s’inscrire pleinement dans le monde,
dans son époque et pour cela, elle veut moraliser la vie sociale et politique les uns
par l’islam, les autres par le respect de la loi et la démocratie. Les uns ont pris
le maquis, les autres se font emprisonner. En réalité, tous ces jeunes sont unis pour
le même projet. Ils ne le savent pas, c’est tout.» Et de rappeler le fossé qui sépare
la génération de la guerre de Libération de celle des nouvelles technologies.
«Nous sommes à 70 ans de la guerre de Libération pour ceux qu’ils l’ont faite, mais
pour nos enfants, cette guerre c’est du passé, c’était il y a un siècle. Non parce qu’ils
la méprisent, mais parce qu’ils sont inscrits dans une autre notion de temps. Nous
n’avons pas les mêmes horloges dans nos têtes. Ils sont les enfants des réseaux
sociaux et du numérique, ils parlent une autre langue que nous et nous devons
apprendre à la parler si nous voulons continuer à communiquer avec eux.»
Par conséquent Slimane Benaïssa rappelle que l’on ne peut pas juger cette
génération avec les a priori du passé. «Nous devons être attentifs à leur humour,
à leur rire, à leur manière de porter la dérision pour mesurer leur niveau de douleur
et non de méchanceté. On ne peut pas les juger de manière décalée, dépassée.
Cette façon de faire est en tout état de cause injuste, simplement par le fait qu’elle
est historiquement anachronique.» «Certain de votre grandeur d’âme, de votre
générosité et de votre soif de justice, je vous adresse en toute confiance cette lettre, convaincu de l’attention que vous lui accorderez», conclut Slimane Benaïssa.

Mesbah Salim