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Voir la version complète : Le Français qui fait tourner le Barça



soltan009
28/01/2013, 05h06
Billetterie, sponsoring, produits dérivés et tournées mondiales. A 50 ans, Laurent Colette, directeur marketing et commercial, doit faire tomber les millions pour le plus grand club de foot au monde. Un métier passionnant, mais pas si simple.
Il doit poser avec un maillot, ballon dans les mains, dans le tunnel qui conduit les joueurs des vestiaires au terrain du Camp Nou, le stade mythique de Barcelone. En avalant derrière lui les volées de marches, on devine la pression qui doit envahir l’adversaire sur le point de risquer ses crampons dans ce chaudron de 100.000 âmes. On lui tend le maillot, Laurent Colette tombe la chemise et, sans chichi, se retrouve torse nu. Des touristes observent la scène. «Ouh là ! Attendez !» En un tour de main, il fait vriller le ballon pour placer la griffe Nike dans le cadre. Pas fou, c’est le sponsor.
Ce type a le job le plus cool du monde. Laurent Colette est le directeur marketing du «Barça», le Football Club de Barcelone, le plus grand club de la planète. Cent treize ans d’histoire, 21 titres de champion d’Espagne, 26 Coupes du Roi, 4 Ligues des champions. Et une salle des trophées pleine à craquer. En vitrine : le soulier de Stoichkov, les maillots de Rivaldo, Maradona, Ronaldo ou Messi, tous Ballons d’or, le trophée ultime, qui récompense chaque année le meilleur de tous les joueurs. «Ce que ça m’inspire ? Du respect. Je sais d’où je viens.»
Un p’tit gars de Besançon. Assis dans les gradins du Camp Nou, sous un soleil inondant, Laurent Colette a reboutonné sa chemise. Ses cheveux blancs qui percent aux tempes trahissent les 50 ans qu’il a fêtés la semaine passée. «Oh ! ça je m’en fous ! C’est plutôt le chiffre 50, ça fait un choc.» Il fait presque chaud. Dans deux jours, Barcelone entrera en décembre. Des fans osent le short. «Je suis un petit gars de
Besançon, reprend Colette. Gamin, mon père m’offrait des livres sur le foot, j’étais fasciné. Le Barça
 en 1976, c’était Cruyff et Neeskens, c’était 100.000 “socios” (“adhérents”). Quand tu habites Besançon, t’y crois pas. 100.000 socios ! Ça file le tournis.»
Trente-cinq ans ont passé, l’enfant ébahi est aux manettes. Son rôle ? Faire entrer de l’argent. Chaque année, il doit trouver 300 millions d’euros, les deux tiers du budget du club par ailleurs très endetté. «Je ne m’occupe pas des droits télé ni des plus-values sur les transferts. Tout le reste, la vente des
tickets, la restauration, le parrainage, le sponsoring, le merchandising, c’est pour moi.» Une visite de la boutique officielle donne une idée de ce que Laurent Colette entend par «la marque Barça». L’ aficionado entre ici les yeux écarquillés et repart avec ce qu’il n’était pas venu acheter : la cravate du Barça, le paquet de chips du Barça, le vin du Barça, un rouge à 12 degrés… Rien n’est donné. Comptez 96 euros pour avoir votre nom imprimé dans le dos.