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Voir la version complète : Pour mieux réussir au travail, faites-en moins!



Lako
13/06/2016, 23h57
En une phrase : le minimalisme s'applique aussi au milieu professionnel. Je vous propose donc une synthèse des principaux concepts du livre, puis une réflexion plus personnelle sur la productivité.

1) Faire le point


Se débarrasser de la peur
Le plus gros frein à nos ambitions professionnelles est sans aucun doute la peur. C'est la petite voix qui nous chuchote "et si?", "oui mais..." ou encore "je n'y arriverais jamais". Il est bon d'écouter cette petite voix pour pouvoir lui répondre. N'oubliez jamais pourquoi vous vous êtes lancé-e dans un projet, et répétez-le à l'envi.
Même si vous n'êtes pas sûr-es de vous, n'ayez pas peur de rater. Les échecs font partie de la vie, et font partie de l'apprentissage. Comment vous améliorer si vous n'avez jamais eu de problèmes? L'auteure explique que l'on regrette souvent de ne pas avoir essayer, mais qu'on regrette rarement de s'être donné les moyens!
Pour réussir à sortir des schémas de pensées négatives, l'auteure conseille de "faire comme si". Vous connaissez sûrement la citation "habillez-vous pour le boulot que vous voulez, pas celui que vous avez". Eh bien, cela s'applique pour tout. Agissez comme si votre projet professionnel était déjà une réalité. Par exemple, si votre but est d'être l'expert-e dans votre domaine, ouvrez un blog pour partager votre savoir, assistez à des conférences, rencontrez des personnes qui partagent votre expertise.
Et si parfois votre petite voix intérieure se transforme en tyran hurleur, que vous êtes pris-e de panique en pensant à la montagne de travail qui vous attend, et que votre cerveau s'emballe sans réussir à être productif/ve, il y a une solution aussi simple qu'efficace : déconnectez. Ça peut paraître paradoxal de fermer son ordinateur dans un moment où vous vous sentez submergé-e, mais cela va vous aider à prendre du recul. Faites taire vos pensées le temps d'une promenade en forêt ou de quelques longueurs de piscine. C'est l'auteure qui le dit!
Se connaître
Tout le monde a déjà entendu la phrase "connais toi toi-même". Cela demande du temps, et c'est souvent dans les difficultés qu'on apprend le plus sur soi-même. Voici une liste de choses à connaître sur soi:


Compétences et points forts : Quelles activités sont le plus épanouissantes pour vous et pourquoi? Quels compliments recevez-vous souvent? Dans un groupe, quel rôle avez-vous? Que disent les autres de vous?
Lacunes et points faibles: Quelle compétence vous fait défaut pour mener à bien vos projets? Quelles tâches au quotidien ne vous apportent aucune joie et pourquoi?
Rythme: Êtes-vous plutôt du matin ou du soir? À quel moment êtes-vous le plus productif? Quels rituels vous permettent de vous mettre au travail?

S'écouter reste le meilleur moyen de se connaître. Parfois, il faut se fier à son instinct, et si "vous ne sentez pas" un projet, mieux vaut s'en méfier.

2) Passer à l'action


Faites un point sur vos projets à court et long termes. Quels sont vos rêves? Quelle petite action pouvez-vous mettre en place dès maintenant pour faire en sorte qu'ils se réalisent?
Tout est une question de priorités. Une fois qu'on les connaît, on peut mettre en place des solutions pratiques pour les mettre en oeuvre.
Savoir dire non
Vous vous sentez obligé-es de faire certaines choses pour faire plaisir à quelqu'un? Soyez un peu égoiste. Dire non n'est pas toujours facile, mais c'est nécessaire. Lorsque vous dites "oui" mais pensez "non", vous faites passer les projets des autres avant les vôtres. Si vous êtes obligé-es de dire oui (par exemple parce que c'est dans votre contrat de travail) mais que cela vous pèse, demandez-vous si cela sert vos intérêts finaux (par exemple économiser). Si ce n'est pas le cas, peut-être que c'est le temps de reconsidérer ce choix.
Dans le cas où une tâche est nécessaire pour vous mais n'est pas dans vos priorités, que ça soit créer le site Internet de votre boîte ou faire le ménage, des personnes compétentes seront ravies de s'y consacrer. Dans la mesure du possible, apprenez à déléguer pour vous libérer du temps.
Si vous vous sentez bloqué-e dans un projet car vous n'avez pas les compétences nécessaires, n'hésitez pas à demander de l'aide de façon bénévole ! Vous serez surpris-e de voir à quel point les gens sont ravis de s'aider mutuellement. Et quand ils auront besoin d'aide à leur tour, ils oseront plus facilement vous demander. C'est un cercle vertueux.
Le ratio 80/20
Un des concepts qui m'a énormément aidé à prioriser dans ma vie, c'est le principe de Pareto: environ 80% des effets sont le produit de 20% des causes. En d'autres termes, 20% des actions apportent 80% des bénéfices, et inversement. Ce ratio s'applique à tout dans la vie : 20% de vos ami-es comblent 80% de votre vie sociale, 20% de vos tâches de la journée vont apporter 80% des résultats, 20% de vos client-es apportent 80% du chiffre d'affaire... Identifiez ces précieux 20%, et concentrez-vous dessus!
Eat the frog!
On peut savoir pertinemment que certaines tâches sont importantes et urgentes, mais avoir beaucoup de mal à les réaliser, pour des raisons vues ci-dessus (peur, procrastination, manque de temps...).
Le principe de eat the frog? Accomplir les corvées le plus tôt possible pour en être débarrassé. Ce nom étrange vient d'une métaphore: si vous deviez manger une grenouille vivante, cela ne sert à rien de la regarder pendant des heures. C'est juste un mauvais moment à passer. L'écrivain Mark Twain aurait dit: "Eat a live frog first thing in the morning and nothing worse will happen to you the rest of the day" (si vous mangez une grenouille vivante dès le matin, rien de pire ne peut vous arriver durant le reste de la journée).
Bref, maintenant je visualise ma corvée urgente comme une petite grenouille que je dois manger le plus rapidement possible si je ne veux pas qu'elle me fixe toute la journée! Ce n'est pas très vegan, mais bizarrement efficace.

Mes réflexions sur le minimalisme appliqué au travail


Avant, je considérais mes différents projets (mon blog, la carte Vegan Mafia (http://www.vegan-mafia.com/), et le collectif WABI+WABI (http://wabiwabi.com/)) comme des loisirs, alors qu'en réalité ils me demandent beaucoup d'investissement, même s'ils ne me rapportent presque pas d'argent. Aujourd'hui, je réalise que c'est du travail, au même titre que mon "boulot officiel", et qu'au contraire mes différents projets s'enrichissent mutuellement, portés par des valeurs communes.
Non, le travail n'a pas besoin d'être chiant pour être considéré comme du travail. Au contraire, je crois maintenant fermement que la joie est le meilleur moteur pour réussir professionnellement ! Je travaille beaucoup et c'est devenu une source d'épanouissement pour moi car je comprends mieux comment en tirer le maximum, notamment grâce à la lecture de Do Less, Get More.
J'ai également compris beaucoup de choses grâce à mes différentes expériences professionnelles. Si elles n'ont pas toujours été épanouissantes (loin de là), elles ont le mérite de m'avoir permis de savoir ce que je voulais, ou plutôt ce que je ne voulais pas. Ce paragraphe est donc plus personnel que le début de l'article, avec mes anecdotes et mes petits conseils.
Le mieux est l'ennemi du bien, ou less is more en anglais
Cette phrase est mon moto. Elle s'applique dans tous les domaines, et pas seulement au travail. J'ai souvent remarqué qu'en faire "trop" était contre-productif : passer trop de temps au boulot a des conséquences sur la vie personnelle, en demander trop à ses salarié-es risque de les stresser et donc d'avoir des conséquences sur la productivité, etc. Tout est dans l'équilibre et dans le lâcher prise, la clé c'est de se sentir au bon endroit au bon moment.
J'ai longtemps jonglé avec plein de projets à la fois en voulant bien faire. Mais ça ne me réussissait pas du tout, au contraire je me retrouvais à travailler sur mon temps libre ("parce que je suis débordée") et à glander sur mon temps de travail ("parce que j'ai travaillé chez moi hier donc j'ai le droit"). À vouloir tout faire en même temps, je me retrouvais à ne rien faire du tout.
Une tâche à la fois
Du coup, j'ai appris à ralentir, et à faire une seule chose à la fois. Oui, ça s'apprend. Car c'est un exercice plus difficile qu'il n'y paraît, surtout lorsque l'on travaille sur un ordinateur. Voici une petite mise en scénario de mon cerveau en mode multi-tâches: "Bon j'ouvre Excel... Ah j'avais dit que je regardais mes mails avant... Tiens j'ai reçu une invitation à un événement, je vais juste aller voir les avis sur Google. Bon tant que j'y suis, autant faire un petit tour sur Facebook". Bref, on se retrouve vite avec la capacité de concentration d'un canari. Alors oui, certaines personnes sont plus multi-tâches que d'autres, et certains projet s'y prêtent mieux que d'autres, mais je persiste à penser que faire une seule chose à la fois est le meilleur moyen d'être productif/ve.
Cette volonté de faire plusieurs choses à la fois est souvent une conséquence du perfectionnisme. On a peur d'échouer, donc on repousse les tâches importantes en se consacrant à d'autres petites tâches. Moi-même atteinte de procrastination (http://www.leblogbleu.com/2014/10/lecture-procrastination-reporter-lendemain/), j'ai appris à l'accepter et surtout à la dompter. Ma meilleure technique, en plus de penser à la grenouille que je dois manger, c'est de découper une grosse-tâche-qui-fait peur en petites-tâches-faciles-à-accomplir-wahou-ça-en-devient-ludique. Pour cela, je conseille fortement de faire des listes, sur papier ou sur smartphone (http://www.leblogbleu.com/2015/08/applis-smartphone-simplifient-la-vie/).
Le cadre de travail est primordial
Lorsque j'étais en contrat de professionnalisation en agence de communication, je travaillais en open space et il n'y avait pas de place attribuée. Parfois j'arrivais le matin et je ne retrouvais pas mes affaires (d'ailleurs, je n'avais nul part où les ranger), quelqu'un avait bu dans mon mug ou il n'y avait carrément plus de place ! Je me sentais très mal à l'aise. C'est comme ça que j'ai compris l'importance d'un cadre de travail bienveillant et confortable.
Dans mon nouveau boulot, j'ai la chance de ne pas être en open space. J'ai instauré plusieurs petits rituels pour me sentir encore mieux : je fais une vraie pause le midi, je trie régulièrement mes affaires, je me prépare une infusion dans l'après-midi, j'écoute de la musique que j'adore, j'ai du chocolat ou des fruits frais à portée de main...
Enfin dernière chose : ça peut paraître trivial, mais j'ai remarqué que j'étais beaucoup plus efficace et productive lorsque je prenais un vrai petit-déjeuner (http://www.leblogbleu.com/2014/07/le-petit-dejeuner-ideal/)!
Attention au syndrome de l'imposteur-e
Si vous attribuez vos réussites à la chance, si vous avez l'impression de ne pas mériter les compliments, si vous avez souvent l'impression de ne pas être à la hauteur, au point où avez peur que quelqu'un vous "démasque", alors vous avez sûrement lesyndrome de l'imposteur-e (http://www.madmoizelle.com/syndrome-imposteur-249864). Très exigeante avec moi-même (et avec les autres), j'en ai longtemps souffert. En prenant confiance en moi, notamment grâce à mes réalisation, je commence à m'en défaire. Je n'ai pas vraiment de solutions à ce problème, mais je pense que cultiver la bienveillance avec soi-même peut aider. Par exemple, tenir un petit journal avec les choses positives de sa journée.
En tout cas, c'est déjà un grand pas d'être conscient-e de ce syndrome qui pourrit la vie!