PDA

Voir la version complète : Autorité de Régulation de l’Audiovisuel (AREV)



zadhand
28/05/2016, 13h19
Installation de l’AREV ce lundi

le 28.05.16|10h00


Une équipe d’universitaires au chevet de l’audiovisuel

Signe d’apaisement ? C’est dans un contexte médiatique tendu que
la présidence de la République vient de nommer les membres de
l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (AREV).
Au désordre entretenu dans le secteur, s’ajoute la campagne menée
par le ministre de la Communication, Hamid Grine, contre le groupe El Khabar
à la suite de la cession de certains actionnaires du journal au profit de NessProd.
Cette dernière perçue par l’opinion publique comme une atteinte à la liberté de
la presse a provoqué une véritable crise politique dans le pays. Le ministre de
la Communication étant incapable de débloquer la situation, la Présidence a
désigné l’Autorité de régulation de l’audiovisuel composée de personnalités
indépendantes connues pour leur probité intellectuelle et morale.
La présidence de cette instance est confiée à l’ancien directeur d’Algérie actualité
puis directeur général de l’ENRS, Zouaoui Benhamadi. Celui qui fut l’éphémère
directeur de la communication de Bouteflika, après son retour au pouvoir, est connu
pour être un homme «d’ouverture et de dialogue». Sa nomination n’est pas une
surprise. Son nom avait longtemps circulé. Il était même pressenti à un moment
pour succéder à Hamid Grine.La bonne surprise ce sont les autres membres issus
pour la plupart du milieu intellectuel, mais aussi du secteur de l’audiovisuel.
Il s’agit de Aïcha Kassoul, figure universitaire connue pour ses positions intellectuelles
modernes. Après une longue carrière à l’université d’Alger, elle fait un court passage
dans le secteur de la diplomatie, où elle a occupé le poste de consul à Besançon.
Est nommé également membre de l’AREV, l’historien et sociologue Abdelmadji Merdaci
de l’université de Constantine, lui aussi se distingue par sa fougue de chercheur critique.
On retrouve dans cette instance un autre universitaire au long cours, Zoheir Ihadadhène.
Ancien militant indépendantiste, il fait partie des universitaires qui formèrent les premières
générations de journalistes algériens. Il est l’historien et la mémoire de la presse nationale.
A ces noms vont se frotter des professionnels de l’audiovisuel pleins d’expériences chacun
dans son domaine. Abdelmalek Houyou actuel directeur de TDA (télédiffusion d’Algérie)
qui occupera le poste de secrétaire général de l’AREV. Est aussi désigné, l’ancien directeur
de l’information de l’ENTV le cadet de l’équipe Bachir Cheriet. Le réalisateur
Boualem Aissaoui fait partie également de ce comité de surveillance du secteur de
l’audiovisuel national complètement éclaté. C’est donc une équipe qui va au charbon.
Au regard de sa composante, il est difficile d’imaginer que l’autorité cédera facilement aux
injonctions politiques. D’évidence, le premier test de la nouvelle Autorité de régulation de
l’audiovisuel qui sera officiellement installée lundi – sera l’affaire El Khabar qui subit
les foudres du ministre de la Communication.Cela étant dit, sa tâche sera compliquée,
tant le champ audiovisuel offshore baigne dans une anarchie chronique
et sournoisement entretenue par le pouvoir politique.

Hacen Ouali