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zadhand
12/05/2016, 18h31
Destituée, Dilma Rousseff appelle les Brésiliens à "se mobiliser" contre le "coup d'Etat"


INTERNATIONAL/AMÉRIQUES_ Brésil

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par Afp
Le 12 mai à 17h25
Mis à jour il y a 1 heure

Dilma Rousseff
Présidente de la République fédérative du Brésil

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Dilma Vana Rousseff, née le 14 décembre 1947 à Belo Horizonte,
est une économiste et femme d'État brésilienne.
Naissance : 14 décembre 1947 (68 ans), Belo Horizonte, Minas Gerais, Brésil
Fonction : Président de la République fédérative du Brésil depuis 2011
Époux : Carlos Franklin Paixão de Araújo (m. 1969–2000),
Cláudio Galeno Linhares (m. 1967–1969)
Parents : Dilma Jane da Silva, Pedro Rousseff
Frères et sœurs : Igor Rousseff, Zana Lúcia Rousseff, Lyuben-Kamen Rusev
Formation : Université fédérale du Minas Gerais, plus…


Dilma Rousseff, dont le mandat de présidente a été suspendu
temporairement ce jeudi, a appelé les Brésiliens à "se mobiliser"
contre le "coup d'Etat" dont elle se dit victime, dans sa première déclaration
après le vote historique du Sénat.

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"Aux Brésiliens qui s'opposent au coup d'Etat, qu'ils soient de n'importe quel parti,
je lance un appel : maintenez-vous mobilisés, unis et dans la paix. La lutte pour
la démocratie n'a pas de date finale, c'est une lutte qui exige qu'on s'y consacre
en permanence". "Je n'aurais jamais imaginé devoir lutter une nouvelle fois contre
un coup d'Etat", a ajouté Dilma Rousseff, qui a survécu à la torture sous la dictature
(1964-1985) et a été la première femme élue à la tête du Brésil en 2010. "Dilma,
guerrière, de la patrie brésilienne !", ont scandé ses ministres et ses parlementaires
proches rassemblés dans la salle de presse quand elle est apparue avec une heure
et quart de retard sur l'horaire prévu.
Michel Temer en lieu et place
Quelque 500 partisans massés dehors lui ont réservé un accueil semblable lorsqu'elle
a fait un deuxième discours, devant le palais présidentiel. "Temer, dehors !", ont lancé
ses partisans en référence au vice-président Michel Temer, qui a pris possession des
fonctions présidentielles et devait nommer un nouveau gouvernement dans la journée.
"Ce qui est en jeu, ce n'est pas seulement mon mandat, c'est le respect des urnes, de
la souveraineté du peuple brésilien et de la Constitution", a déclaré la chef de l'Etat
suspendue pour 180 jours maximum. Elle a aussi répété qu'elle était victime d'un
"coup d'Etat" et d'une "farce juridique et politique", et que son gouvernement avait subi
"un intense sabotage" mené par son propre vice-président. "Il s'agit d'un coup d'Etat
parce qu'une destitution sans crime de responsabilité est un coup d'Etat", a-t-elle insisté.
"Ceux qui n'ont pas réussi à arriver au gouvernement par le vote direct du peuple sont
arrivés par la force au pouvoir, en se fondant sur les raisons les plus légères",
les maquillages des comptes publics qui lui sont reprochés. "Les actes dont on m'accuse
sont courants et ont été pratiqués par tous mes prédécesseurs".
M. Temer (75 ans), ancien allié, est devenu l'adversaire de Mme Rousseff lorsque son parti,
la grande formation centriste du PMDB, a quitté la coalition gouvernementale fin mars.
Le Brésil traverse une crise aiguë dans plusieurs registres, politique (procédure de destitution),
économique (récession depuis deux ans) et moral (gigantesque scandale de corruption
d'une grande partie de la classe politique autour de la compagnie publique Petrobras).
La révolution française invoquée au Sénat
Plusieurs grandes références historiques, dont la révolution française, ont été utilisées par
les sénateurs lors de la séance historique qui a débouché sur la mise à l'écart du pouvoir de
la présidente Dilma Rousseff. Soutien de Mme Rousseff, le sénateur Paulo Paim est revenu à
la révolution française en estimant que les partisans de la destitution jouaient avec le feu.
"Ce fut comme ça avec Jacques Danton : dans la phase la plus populaire de
la révolution française, il a contribué à ce que plusieurs adversaires aient la tête tranchée",
a lancé le sénateur. "Il disait : "C'est un procès politique !" Sauf que lui-même a fini sous
la guillotine." Eduardo Cardozo, avocat général de l'Union et à ce titre premier défenseur de
la présidente, a fait référence aux "injustices dans l'histoire pratiquées avec droit de
la défense" pour expliquer son recours à l'expression "coup d'Etat".