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zadhand
10/08/2015, 19h26
A LA UNE/ACTUALITE_La grève se poursuit à ArcelorMittal (filiale Ampta)
10 Août 2015


Risque de défection des gros clients

Près d’une semaine après l’ultimatum donné par les 350 travailleurs et leur syndicat
à la direction générale pour satisfaire, «sans attendre», certains points cruciaux de la plateforme revendicative,
c’est toujours le «silence radio» à ArcelorMittal Pipes and Tubes Algérie (Ampta).

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Pis, le conflit qui dure depuis le mois d’avril va vers le pourrissement, car aucun des antagonistes n’est, décidément, près de lâcher du lest. La direction générale semble camper sur ses positions en renforçant les effectifs pour empêcher toute tentative de fermeture des portes d’entrée du complexe sidérurgique par les travailleurs.
Aussi, la décision interdisant l’accès à l’usine dont ont fait l’objet Abdelghani Atil, président du comité de participation (CP) et Lotfi Farah, secrétaire général du syndicat d’entreprise Ampta, a été remise en branle, hier, après sa levée quatre jours auparavant. «Nous sommes, à nouveau, interdits d’accès à l’usine.
Mieux, cette mesure a également touché, de manière indirecte, les travailleurs. Ils ont été sommés de laisser leurs véhicules à l’extérieur du complexe»,
nous apprend M. Farah.
«La DG a choisi de répondre ainsi et les travailleurs sont plus que jamais déterminés à poursuivre le mouvement de grève jusqu’à satisfaction de leurs revendications. Pour l’instant, nous n’avons pas encore décidé des actions à entreprendre dans les quelques jours à venir», poursuit le syndicaliste, qui était en pleines discussions avec une vingtaine de travailleurs, regroupés dans un coin ombreux, à quelques mètres du gigantesque portail principal du complexe, là où les gardiens s’affairaient à filtrer les entrées des visiteurs après vérification de leur identité et contrôle des véhicules.
Le mouvement de grève a été déclenché, rappelons-le, à la suite du rejet par la direction générale de toute négociation autour de l’augmentation salariale et de la nouvelle convention collective revendiquées début avril par les 350 travailleurs. La direction générale de la filiale Ampta, détenue à 70% par ArcelorMittal et le reste par Sider Group, dénonce une «grève illégale avec occupation des lieux». Pour l’employeur, le syndicat, qui refuse de se soumettre au règlement intérieur et aux dispositions de la convention collective, est resté étanche à toute proposition allant dans le sens d’une solution consensuelle et réaliste.
«Depuis le déclenchement de la grève, nous avons formulé plusieurs propositions qui ont été toutes rejetées par les travailleurs. Nous avons répondu favorablement à 7 sur les 22 points revendiqués par le partenaire social.
Celui-ci exige un relèvement à hauteur de 128%, soit 4000 DA/travailleur (fixe) alors que la situation de l’entreprise ne le permet pas et il en est conscient», s’indigne une source officielle de la direction générale. Pour le staff dirigeant de la filiale d’ArcelorMittal,
il y a eu de nouvelles revendications syndicales, «dont le but est de déstabiliser l’entreprise».
Entre les travailleurs et l’employeur, le dialogue s’avère ainsi impossible.

Dialogue rompu

A ce stade, un représentant de la direction générale parle d’un risque sérieux de fermeture de l’unité si une telle situation perdure. La menace de perdre les deux principaux clients de l’Ampta, Sonatrach et Sonelgaz en l’occurrence, étant aujourd’hui réelle. «Nous avons une commande s’élevant à plus de 20 000 tonnes, l’équivalent de plusieurs centaines de kilomètres, de tubes en acier sans soudure que nous devons honorer en deux ans. L’enjeu est peu négligeable ; il est d’abord économique mais aussi politique : il est question de l’alimentation de plusieurs régions du sud du pays en gaz naturel, et ce, sans parler des autres commandes de tubes, de haute précision, utilisés dans l’enveloppe des puits de forage gaziers et pétroliers de Sonatrach ainsi que ceux destinés au transport de gaz/pétrole et autres tubes de forage hydraulique.
Sonatrach et Sonelgaz ont, elles aussi, des engagements contractuels vis-à-vis de leurs partenaires étrangers qu’elles sont tenues de respecter. Les grévistes ne mesurent-ils pas la portée de leurs agissements ?» s’interroge, amèrement, notre source de la direction générale d’Ampta. D’autant que pas moins de 4000 tonnes de produits finis s’en trouvent bloquées depuis des mois. En effet, le long arrêt de l’ensemble des activités de l’usine a rendu impossible leur expédition vers les clients, fera savoir l’employeur.
Les travailleurs, eux-mêmes, reconnaissent les lourdes conséquences. «Mais ce n’est pas de notre faute», se justifient-ils. Il y aurait, selon eux, une correspondance adressée par la centrale syndicale au ministre de l’Industrie et des Mines
dans laquelle l’UGTA se serait plainte «du licenciement abusif de MM. Atil et Farah».
En effet, dans une correspondance datée du 22 juillet, dont nous détenons une copie, Abdemadjid Sidi Saïd, patron de l’UGTA, avait sollicité «l’intervention du ministre de l’Industrie et des Mines à l’effet du respect de la législation sociale par l’employeur».
Ampta, seule et unique usine algérienne à fabriquer les tubes destinés à l’industrie pétrolière et gazière, fonctionne avec des capacités annuelles de l’ordre de 30 000 tonnes. L’Ampta arrive, tant bien que mal, à grignoter des parts de marché face à une demande se chiffrant actuellement à 0,8 million de tonnes. Essentiellement importés, les besoins de l’industrie pétrolière en tubes sans soudure sont appelés à s’accroître notablement.
A terme, ils devraient franchir le seuil de 1,2 Mt, soit un taux de croissance de l’ordre de 3% par an en moyenne.

Naima Benouaret



NB: L'ancien intitulé
GROUPE DES INDUSTRIES MÉTALLURGIQUES ET SIDÉRURGIQUE-ALGÉRIE

zadhand
21/08/2015, 19h06
A LA UNE/ACTUALITE_ArcelorMittal (filiale Ampta)
21 Août 2015


Chronique d’un conflit social qui sent le soufre




C’est la plus longue grève de l’histoire du complexe sidérurgique d’El Hadjar.
Après le licenciement de syndicalistes, les travailleurs semblent plus solidaires que jamais,
mais face à eux, la direction brandit la menace de la fragilité financière de l’entreprise.
Au-delà du conflit social, c’est aussi l’avenir de la sidérurgie nationale qui se joue.

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S’apitoyer sur leur sort, les 350 sidérurgistes d’ArcelorMittal Pipes and Tubes Algérie (Ampta),
en grève illimitée depuis avril dernier, ne le veulent plus.Bien que la direction générale leur signifie que leurs revendications sont «impossibles à satisfaire», les travailleurs de cette filiale – dont
le leader mondial de l’acier ArcelorMittal contrôle les actifs à hauteur de 70%,
le reste étant détenu par le groupe public Sider – prévoient de radicaliser leurs actions.A l’origine de ce conflit social, le plus long de l’histoire du complexe, une trop faible révision à la hausse du régime indemnitaire, totalisant 3500 DA (entre primes variables et fixes) par travailleur, dénoncée et rejetée par le partenaire social.La revendication des grévistes, unanimement partagée, s’élève à 4000 DA (en fixe) : «Nous ne voulons pas de leurs miettes,
surtout quand on connaît les capacités de l’entreprise.Le relèvement demandé se limite à deux sur les vingt-deux points relatifs au régime indemnitaire prévu dans la convention collective déjà négociée», peste Lotfi Farah, secrétaire général du syndicat Ampta, filiale spécialisée dans la fabrication des tubes en acier destinés à l’industrie pétrolière, gazière et hydraulique et dont les capacités s’élèvent à 30 000 t/an.Ces deux points, détaille-t-il, consistent à porter la prime de femme au foyer (salaire unique) de 1500 à 3000 DA
et la prime de panier de 350 à 500 DA/jour.Ce à quoi la direction générale a opposé un niet catégorique, tout en réitérant son appel au dialogue mais à une condition : désormais, la direction ne veut plus de Abdelghani Atil ni Lotfi Farah, respectivement président du Comité de participation (CP) et secrétaire général du syndicat d’Ampta, à la table des négociations.Etant sous le coup de décisions de licenciement irrévocable, notifiées en juillet dernier, donc n’ayant plus de relation de travail avec l’entreprise, les deux syndicalistes sont également interdits d’accès au complexe sidérurgique d’El Hadjar.
«Nous sommes favorables au dialogue. Mais, vu que Atil et Farah ont fait l’objet d’une décision irrévocable de licenciement,
le bureau syndical devrait se faire représenter par d’autres collègues.Ainsi, nous serions en mesure de trouver un terrain d’entente et mettre fin à cette situation qui n’arrange personne», insiste, dans une déclaration, au téléphone, Salah Hachelfi, DG d’Ampta. La réponse des 350 grévistes est non moins catégorique
«Pas question de dialoguer sans Farah et Atil.La DG n’a pas à s’immiscer dans les affaires se rapportant à la représentativité des travailleurs.
C’est à ces derniers et seulement à eux de décider qui est habilité à les représenter. Ni la centrale syndicale, ni l’union locale,
ni l’union de wilaya, ni l’AG ne les ont destitués de leur statut».TribunauxLes relations entre les grévistes, leur syndicat et la direction restent tendues et après plus de 5 mois de conflit, entrecoupé de pauses pendant le Ramadhan, les fêtes religieuses et les week-ends, ils ne veulent rien lâcher de leur position initiale.
Le conflit s’est même projeté au-delà des frontières de l’usine qui s’étale sur 800 hectares.
Direction et syndicat s’affrontent sur le terrain judiciaire et médiatique.Une dizaine de dépôts de plainte émanant des deux parties ont atterri chez les juges du tribunal d’El Hadjar. Un nouvel acteur est, toutefois, entré en scène, ces derniers jours. Il s’agit du syndicat d’entreprise ArcelorMittal Algérie (AMA) dont l’empire Mittal a cédé 21% des actifs au profit du groupe public Sider et du Fonds national de l’investissement (FNI).En effet, réagissant à ses propos publics, où il faisait part de son «soutien inconditionnel à la démarche des actionnaires, du conseil d’administration et de la direction générale» à l’égard du conflit, 22 des 33 membres du conseil du syndicat d’entreprise AMA ont décidé, à l’unanimité, du retrait de confiance au SG, Noureddine Amouri.L’accusant de «traîtrise», ainsi qu’écrit dans une correspondance officielle, adressée à plusieurs instances, dont l’UGTA-union de wilaya, l’inspection du travail, le président du conseil d’administration AMA, avec copies au procureur général ainsi qu’au chef de sûreté de wilaya de Annaba, les 22 membres ont convenu de se passer des services de ce responsable syndical, d’autant que, notent-ils, son élection à la tête du syndicat d’El Hadjar était au départ entachée d’irrégularités.DestitutionS’en est alors suivie une bataille d’ego syndico-syndicale.
Amouri n’a pas tardé à répliquer. «Infondées, toutes ces accusations m’indiffèrent.Elles n’altèrent en rien la pleine confiance dont m’ont investi mes collègues du conseil syndical et les milliers de travailleurs. Je suis le premier responsable légitime et légal du syndicat d’entreprise AMA», se défend-il, par médias interposés, mettant en avant sa détermination à préserver, dit-il, «la bonne marche du pacte de stabilité sociale». Surtout qu’en est tributaire, argumente-t-il, la mise en route vitale du plan de développement industriel et de réhabilitation du complexe pour lequel
a été affectée une enveloppe de plus de 763 millions de dollars.La réponse de ses opposants ne s’est pas fait attendre. Une assemblée générale des travailleurs de l’usine, dimanche 16 août, a été tenue pour officialiser le retrait de confiance à Amouri et convenir
d’un nouveau plan d’actions en faveur de leurs collègues grévistes d’Ampta.Il était environ 11h30 lorsque plus d’un millier d’ouvriers d’El Hadjar - selon le décompte de Saci Chaabna, huissier de justice, présent sur place - s’étaient rassemblés, à quelques mètres du siège du syndicat. Y ont été votées, haut la main, la dissolution de l’actuel syndicat d’AMA, la vacance du fauteuil de SG, jusqu’alors occupé par Noureddine Amouri.Et c’est sous un tonnerre d’applaudissements que l’assistance a dit oui à la nomination de Daoud Kechichi, en tant que porte-parole officiel des plus de 3500 travailleurs d’AMA au cours de cette période transitoire, en attendant «la décision de la centrale syndicale, l’union de wilaya ainsi que l’union locale UGTA relative à l’organisation d’une AG élective au terme de laquelle devrait être renouvelée la composante du désormais ex- syndicat d’El Hadjar». Il a été également unanimement «ordonné» la réintégration, dans un délai de 24 heures, à leur poste de travail le président du CP et le SG du syndicat Ampta (Abdelghani Atil et Lotfi Farah).«Nous exigeons la satisfaction de l’ensemble des points de la plateforme revendicative de nos collègues d’Ampta. Leur combat légitime, juste et sincère, est aussi le nôtre», criaient d’une seule voix les travailleurs, ajoutant : «A partir d’aujourd’hui, si l’on touche à un seul cheveu de nos collègues grévistes, l’employeur devra en assumer les conséquences.» L’assistance était allée encore plus loin dans ses mises en garde, pour ne pas dire ses menaces : «Nous exigeons l’application, à la lettre, de l’ensemble des clauses du pacte social scellé avec la DG AMA, les revendications incluses dans la convention collective dont l’organigramme, fiches de poste, la révision du règlement interne, celle du statut de la zone chaude ainsi que le remplacement des 1500 travailleurs mis à la retraite en 2014...» Sinon, affirme Kechichi, «nous ferons tout pour qu’aucun centime ne puisse être débloqué par l’Etat pour le financement du plan industriel d’investissement».SolidaritéCar, poursuit-il, «en réalité, le partenaire étranger cherche à s’approprier cette aubaine, au détriment des intérêts du complexe, c’est-à-dire de l’Algérie, ainsi que de celui des 3500 pères de famille».Cette mise en garde, les travailleurs et leurs représentants la destinaient également au président de la République, au Premier ministre ainsi qu’au ministre de l’Industrie : «Ras-le-bol des injustices, des humiliations, des intimidations, des menaces et des abus de pouvoir à l’égard des ouvriers algériens dont fait preuve l’employeur étranger, depuis son installation en Algérie», s’indignent Kamel, Salah, Azzeddine, Ouahab et Naouri, des techniciens et des agents exerçant aux unités Haut Fourneau et Laminoir à chaud (LAC).En témoignent, énumèrent-ils, «les séries de licenciements, pour la plupart arbitraires, les compressions d’effectifs continues auxquelles a eu recours l’employeur : le nombre de travailleurs du complexe est passé de plus de 12 000 à environ 4000
et à court terme, il projette de l’amener à 2000».L’AG de dimanche était une sorte de bouffée d’oxygène pour les travailleurs du complexe, mais aussi et surtout pour les 350 collègues grévistes d’Ampta, «sans salaire depuis environ trois mois». La solidarité, exprimée par leurs pairs des autres filiales, est perçue comme «lueur d’espoir» d’un dénouement heureux d’un conflit qui n’a que trop duré «La position courageuse du syndicat d’entreprise AMA nous a quelque peu réconfortés»,
s’enthousiasmaient les grévistes de l’ex-Tuberie sans soudure (TSS), devenue Ampta.Malheureusement, cette lueur d’espoir s’est vite dissipée : leur nouveau porte-parole a été suspendu le jour même de l’AG (dimanche) par la direction générale d’AMA, «pour avoir incité les travailleurs à un regroupement illégal au sein du complexe, causant des troubles et ayant porté de graves atteintes à la stabilité de la société».Outre la suspension, Daoud Kechichi est, depuis lundi, interdit d’accès à l’usine et devrait répondre de ses actes devant le juge, puisque une action est engagée à son encontre par l’employeur. Sa riposte a été immédiate : soutenu par des centaines de travailleurs du complexe, Daoud Kechichi a réussi, mardi, à franchir la porte d’«el barraka», siège du syndicat AMA,
où il a décidé de lancer une grève de la faim.Contacté mercredi, il a lancé, la voix à peine audible : «Que la DG et ses serviteurs le sachent : Kechichi est à l’intérieur du complexe. Il se trouve précisément au bureau du SG du syndicat et il est en grève de la faim.» Par cette action, le protestataire entend dénoncer «l’arme habituelle : les menaces et les intimidations».ImpasseCette action de protestation n’a pas duré longtemps. Sur instruction de la DG, les agents de la société de gardiennage SGS sont intervenus, mercredi, pour libérer le siège du syndicat. Kechichi quitte les lieux et rompt sa grève de la faim. Depuis, plus rien. Aucun signe positif. La sortie de cette zone de turbulences que traverse El Hadjar s’avère complexe. Tous les observateurs l’affirment
à Ampta comme dans tout le complexe sidérurgique, une sévère crise se profile inévitablement à l’horizon.
Santé économique très peu enviable et instabilité sociale récurrente, aggravées par cette longue grève à l’ex-TSS,
risquent d’amener le complexe sidérurgique au bord du précipice financier.Certes, les syndicats d’où qu’ils soient issus (filiales ou société mère), en lutte quasi permanente contre l’employeur,
ne sont toujours pas près de lâcher du lest.Mais le fait que ce nouveau bras de fer, qui a valu à Jakani Saad, l’ex-DG d’Ampta – d’août 2012 à Juin 2015 – son rappel au siège luxembourgeois du groupe ArcelorMittal, s’éternise, incombe aussi à la direction générale. Au vu de la placidité inexpliquée de la tutelle (ministère de l’Industrie), de la centrale syndicale et de l’irresponsabilité dont font souvent preuve ses dirigeants au sommet, le constat d’impasse n’est guère surprenant, estiment les observateurs.Et ceux qui détiendraient les vérités «interdites» sur les véritables instigateurs de la campagne de déstabilisation dont est victime Ampta sont à chercher, peut-être, du côté de Sonatrach,
qui sera contrainte de se tourner vers le marché extérieur pour s’approvisionner en tubes.Avec une commande issue de la compagnie pétrolière de 952 km de pipelines pour le transport des hydrocarbures, une autre de 25 000 tonnes de tubes pour le transport de gaz passée par Naftal,
Ampta risque de ne pas mener à terme son important plan de charge.Pour Sonatrach, les plannings contractuels de livraison ne devaient pas dépasser fin juin 2015, alors que la filiale a,
pour l’instant, pu livrer seulement 60 à 70% de la commande. S’agissant de Naftal,
la commande est en passe d’être finalisée, les négociations étant toujours en cours.«Nous avons une commande s’élevant à plus de 20 000 tonnes, l’équivalent de plusieurs centaines de kilomètres de tubes en acier sans soudure que nous devons honorer en deux ans, et ce, en plus d’autres commandes de tubes, de haute précision, utilisés dans l’enveloppe des puits de forage gaziers et pétroliers de Sonatrach
ainsi que ceux destinés au transport de gaz/pétrole et autres tubes de forage hydraulique.Cette grève est lourdement pénalisante. Les pénalités de retard sont comptabilisées à partir de la date limite de livraison et les grévistes sont loin de l’ignorer», nous confie un cadre dirigeant de l’entreprise.C’est à se demander si l’ombre de Farid Bedjaoui et son mentor Chakib Khelil ne planait pas encore là où il faut. Car, sous leur règne, révèle le député du Parti des travailleurs et ex-SG du syndicat d’El Hadjar, Smain Kouadria, les achats internationaux de Sonatrach en tubes sans soudure s’effectuaient globalement auprès d’un intermédiaire libanais, un proche de la belle-famille de Farid Bedjaoui.Depuis le déclenchement de la grève, plus de 3000 tonnes de tubes semi-finis sont en souffrance
au port de Annaba. ArcelorMittal Annaba les avait importées d’Ostrava,
en République tchèque, où le leader de la sidérurgie mondiale est propriétaire de grandes usines de production d’acier.


Naima Benouaret

zadhand
26/08/2015, 20h05
A LA UNE/ACTUALITE_SELON LA DG D’AMPTA26 Août 2015



Des cocktails Molotov découverts à El Hadjar

Le calme précaire ayant prévalu ces dernières quarante-huit heures au complexe ArcelorMittal a été rompu par l’annonce hier 25 août par la DG d’Ampta de la découverte de dix cocktails Molotov,
prêts à l’emploi, au niveau d’un des ateliers de la société.
Selon le communiqué de la direction générale, ces engins explosifs
«pouvant porter atteinte aux personnes et aux biens étaient prêts à l’emploi».
Suite à cette découverte, la Direction générale d’Ampta a pris aussitôt « des mesures conservatoires à l’encontre de ce groupe d’individus pour mettre un terme à toute menace et a engagé des poursuites judiciaires».
Par groupe d’individus, la DG d’Ampta voudrait signifier qu’il s’agit uniquement d’une partie des salariés qui font grève alors que la majorité des 350 salariés de cette filiale d’ArcelorMittal prennent cause et effet avec leurs représentants syndicaux licenciés au lendemain du déclenchement de la grève générale et illimitée qui bouclera ce 29 août ses quatre mois. Le communiqué d’Ampta rapportant cette information ne précise pas toutefois la raison qui a fait que cette annonce n’ait pas été rendue publique au moment de sa découverte, jeudi 13 août 2015, mais 12 jours après.
Le même communiqué accuse «une frange de travailleurs de la société Ampta à vouloir faire durer le désordre» en passant, désormais, à une vitesse supérieure «dans la violence».
Le document rappelle les escarmouches qui ont eu lieu le 10 août 2015, lors de la tentative des salariés de faire entrer les deux syndicalistes licenciés à l’intérieur du complexe, estimant qu’elles «ont causé des blessures à leurs collègues de la SGS en faction devant le portail d’entrée principale», avant d’indiquer que ce même groupe «procède, depuis plusieurs semaines, à des actes d’intimidation et de violence envers les autres travailleurs qui veulent reprendre le travail», mais la DG Ampta ne fait pas cas des mesures qu’elle avait prises pour empêcher des salariés de pénétrer dans l’enceinte du complexe, lieu de leur travail.
Le communiqué d’Ampta conclut en soulignant : «L’entreprise œuvre à garantir la sécurité sur les lieux de travail afin de rassurer ses travailleurs et les inciter à une reprise de travail sans délais, tout en rappelant qu’elle reste ouverte à toute discussion dans le sens d’une reprise rapide du travail.»
Ainsi, il sera possible, selon elle, de «reprendre le chemin de la croissance en passant par la mise en place d’un plan de stabilité social nécessaire au développement de la société». Mais des observateurs de l’enlisement de ce conflit, jamais enregistré au complexe d’El Hadjar, estiment que pour peu que la direction consente à la satisfaction des 2 revendications sur les 22 de la plateforme portant uniquement sur les indemnités de panier et de la femme au foyer auxquelles tiennent les salariés, il est possible d’envisager alors un retour de la sérénité et une reprise du travail pour le bien de tous employeur et employés.


A. Bouacha

zadhand
03/03/2016, 22h21
A la une_Six mois après la récupération du complexe d’El Hadjar
publié le 01.03.16 | 10h00

Les installations à l’arrêt


Six mois après, les installations sont à l’arrêt et les sidérurgistes
sont pratiquement au chômage technique.

22018


Le complexe sidérurgique d’El Hadjar est mis en veilleuse. Aucune production n’a été
enregistrée, encore moins commercialisée, déplorent les travailleurs. Annoncée en
grande pompe, la récupération des actifs d’ArcelorMittal en Algérie, transférés au
groupe public Imétal, s’est avérée un échec malgré qu’un plan d’investissement de
près d’un milliard de dollars ait accompagné cette décision. Six mois après,
les installations sont à l’arrêt et les sidérurgistes sont pratiquement au chômage technique.
«A partir d’aujourd’hui, la nature du partenariat avec le groupe mondial ArcelorMittal sera
purement technique en attendant que le groupe public Imétal annonce, d’ici à décembre prochain,
la dénomination de la nouvelle entreprise sidérurgique dont l’Algérie détiendra la totalité des parts.»
C’est ce qu’a annoncé, le 7 octobre 2015, le ministre de l’Industrie et des Mines,
Abdesselam Bouchouareb, à Annaba, à l’occasion du transfert du capital d’ArcelorMittal Algérie à Imétal.
Quelques jours après, le président du groupe Imétal, Kamel Djoudi, lui emboîtait le pas et annonçait
à travers les ondes de la Chaîne 3 : «En février 2016, au plus tard, le haut fourneau et son environnement
seront réhabilités pour atteindre une capacité de 1,2 million de tonnes d’acier. C’est-à-dire toutes
les installations en amont, soit la PMA et les aciéries du complexe d’El Hadjar seront rénovées
et entreront en production.» Les engagements du premier comme du second n’ont pas été tenus.
En effet, M. Bouchouareb n’ignore certainement pas que le complexe d’El Hadjar est toujours dénommé
ArcelorMittal Algérie (AMA). Jusqu’à hier, son registre du commerce était au nom de AMA, ce qui implique
logiquement qu’il détient toujours les 49% des actifs et Mukund Kulkarni est le directeur général
de l’usine. Mieux encore, le CPE que préside Abdelmalek Sellal n’a jusque-là pas validé officiellement
la reprise des actions d’ArcelorMittal par la partie algérienne. Quant au PDG d’Imétal, la réalité
du terrain a démenti formellement ses déclarations officielles. Ainsi, jusqu’à hier, le complexe ne produit rien.
Pis encore, la direction générale n’arrive pas à assurer la masse salariale des travailleurs, estimée
à 50 millions de dinars. Les 355 millions de dollars déboursés par la BEA au titre de l’exploitation sont
déjà consommés, sans pour autant produire une seule barre de rond à béton ni encore une bobine
de produit plat. Actuellement, on s’interroge comment financer l’activité du complexe jusqu’au
redémarrage du haut fourneau. Qui est le responsable dans ce qui s’apparente à une dilapidation
des deniers public ? Maître Nasr Eddine Lezzar, avocat d’affaires, estime : «Le maintien de Lakshmi
et la non-réalisation du transfert annoncé de ses actions à la partie algérienne s’inscrivent dans
la logique d’une continuité d’un double discours qui a sévi dans cette affaire, comme dans d’autres
d’ailleurs, depuis le début. Le premier discours est destiné à la consommation externe et un autre
confidentiel couvert par l’opacité entoure les gabegies et les affaires douteuses.
Nous sommes, encore et toujours, devant des objectifs non réalisés, des engagements non tenus,
soutenus et validés par des inconséquences et des irresponsabilités de la partie algérienne.
La non-validation par le CPE d’un processus aussi important, six mois après son annonce officielle,
est le signe, me semble-t-il, de divergences au sein des centres de décision et d’une pluralité
de cercles d’intérêts qui gèrent ce dossier.»
D’aucuns qualifient que le partenariat avec ArcelorMittal est un grand ratage et la passivité de
responsables algériens est aussi claire et plus grave que le ratage lui-même. Un partenariat de
ce volume est construit pour une période moyenne de 50 ans, il est un peu cocasse qu’on y mette fin
au bout de douze ans, sans aucune forme de procès. Il s’agit d’une résiliation anticipée d’un contrat
dont on ne connaît ni les raisons ni la nature. Une sorte de rupture sans inventaire
et sans reddition de comptes.

Le failli qui gère la faillite

En outre, voilà un partenaire à l’origine technico-financier, pour s’avérer plus tard limité à la technique ;
car il était censé également apporter des capitaux. Après avoir échoué pendant douze ans dans
la réalisation de ses objectifs, son business plan se voit gratifié d’un contrat d’assistance technique,
dans lequel il est payé sans aucun risque financier. C’est ce qu’a estimé Me Lezzar en affirmant
«Si Lakshmi a échoué dans le redressement de l’usine d’El Hadjar alors qu’il était impliqué sur
le plan financier, ou du moins censé l’être, donc avec une prise de risque ; comment voulez-vous
qu’il réussisse en tant que partenaire exclusivement technique,
c’est-à-dire sans aucune prise de risque financière(?).
Il est très difficile de comprendre les raisons du maintien à la barre technique d’un partenaire qui
n’a pas été à la hauteur de ses engagements et a mené, à deux reprises, le complexe à la cessation
de paiement. En 2009, il avait fallu qu’une banque algérienne renfloue ses caisses
et maintenant il est incapable d’assurer les salaires des travailleurs.
A l’origine, du moins selon le discours officiel public, Mittal Lakshmi était censé apporter des capitaux,
pratiquement il n’a pas investi un kopeck. Il a, par contre, consenti des investissements colossaux
en France durant la même période.» Et si l’usine d’El Hadjar est au point mort, il en est de même
à la tuberie Ampta et les mines de Boukhadra et Tébessa qui, elles, attendent toujours leur part
du plan d’investissement qui tarde à venir. Ainsi, le ministre de l’Industrie et son conseiller,
le PDG d’Imétal, ont failli dans leur stratégie d’investissement et le complexe sidérurgique
d’El Hadjar en est l’irréfutable preuve.
Mohamed Fawzi Gaïdi

zadhand
05/05/2016, 21h03
A LA/UNE/ACTUALITÉ_Le démarrage du complexe d’El Hadjar ne se fera pas dans les délais
le 05.05.16|10h00


L’entreprise italienne Ferretti écartée, une belge arrive


L’entreprise italienne Ferretti a été remerciée. Mécontente,
elle prépare un dossier pour ester en justice la partie algérienne,
d’autant plus qu’elle sera remplacée par un opérateur belge.

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Le complexe sidérurgique d’El Hadjar ne redémarrera pas à la fin du mois en cours,
tel que promis par les différents responsables et ministres, dont le président du groupe Imétal,
Kamel Djoudi. En charge de la rénovation du haut fourneau (HF), l’entreprise italienne Ferretti
a été remerciée. Mécontente, cette dernière prépare actuellement un dossier pour ester en
justice la partie algérienne, d’autant qu’elle sera remplacée par une autre entreprise belge,
avons-nous appris de sources proches du dossier. «Cette situation témoigne, on ne peut mieux,
de la mauvaise gestion et des limites du groupe Imétal dans le choix des entreprises en charge
du grand chantier du complexe d’El Hadjar. Ce qui génère une dilapidation d’argent et de temps,
sachant que pour installer une entreprise étrangère en Algérie, il faut au moins deux mois.
Quant à l’arbitrage économique, l’Algérie est connue pour sa faiblesse dans ce domaine où rarement
elle remporte ses procès», tonnent les cadres du complexe sidérurgique. Encore une fois, le délai de
la reprise de la production, donné par Kamel Djoudi, pourra se faire attendre plusieurs autres mois.
Ainsi, depuis le 7 octobre 2015, l’usine n’a réalisé aucune production encore moins commercialisé un
quelconque produit, déplorent les mêmes travailleurs.Annoncée en grande pompe, la récupération
des actifs d’ArcelorMittal en Algérie, transférés au groupe public Imétal, s’est avérée un échec cuisant
bien qu’un plan d’investissement de près d’un milliard de dollars ait accompagné cette décision.
Six mois après, les installations sont à l’arrêt et les sidérurgistes sont pratiquement en chômage technique.
Les engagements se sont limités à un effet d’annonce. En effet, le PDG d’Imétal n’ignore certainement pas
que le complexe d’El Hadjar est toujours dénommé ArcelorMittal Algérie (AMA) et son registre du commerce
est au nom de AMA.Ce qui implique logiquement qu’il détient toujours les 49% des actifs et Mukund Kulkarni
est son directeur général de l’usine. Il vient d’ailleurs de percevoir son salaire sans fournir le moindre effort.
Mieux encore, le CPE que préside Abdelmalek Sellal n’a pas jusque-là validé officiellement la reprise des actions
d’ArcelorMittal par la partie algérienne. Ainsi, jusqu’à hier, le complexe n’a rien produit, pis encore,
la direction générale arrive difficilement à assurer le salaire des travailleurs, estimé à 500 millions de dinars.
Etant donné que les 355 millions de dollars déboursés par la BEA au titre de l’exploitation sont déjà consommés,
sans pour autant produire une seule barre de rond à béton, l’Etat a encore une fois déboursé 6 milliards de dinars.
Validée par le CPE, cette enveloppe est destinée à couvrir les salaires et l’importation du coke et les demi-produits,
tels que les billettes et les brames pour approvisionner les chaînes de production en aval de l’HF.
Comble de l’ironie, le PDG d’Imétal, lors de sa dernière visite au complexe d’El Hadjar, en léthargie, a déclaré
«Dans le cadre de l’intégration nationale, nous avons reçu des représentants de constructeurs automobiles.
Ils nous ont sollicités pour la fabrication de châssis pour leurs véhicules. Nous leur avons assuré que nous sommes
en mesure de fabriquer ce type de produits au niveau du complexe d’El Hadjar.»Au même titre que celui du
complexe d’El Hadjar, d’autres dossiers, dont Kamel Djoudi est en charge, ont été caractérisés par un échec total.
Il en est ainsi de la réorganisation du groupe Imétal qui, depuis sa création en février 2015, n’a pas été
juridiquement, concrétisée jusqu’à ce jour. «Finalisée fin décembre 2015, la restructuration du secteur de
la sidérurgie et de la métallurgie n’a pas respecté les dispositions prévues par l’article 744 et suite… du code
du commerce, de même que la résolution du CPE relative aux opérations de transfert, de fusion-absorption…
Le groupe Imétal déclare la fin de l’existence de ses entreprises au 31 décembre 2015 et procède au transfert de
ses filiales en violation flagrante des lois de la République. Une cessation d’existence d’une société doit être suivie
simultanément par la création d’une autre entité juridiquement viable dans le souci d’encadrer le patrimoine et
le personnel existants.Dissoutes, ces unités activent actuellement de fait et non de droit», dénonce un commissaire
aux comptes invalidant la modification à plusieurs reprises des PV d’assemblées générales extraordinaires (AGEx).
Et si pour Batimétal, le PDG a été limogé pour le retard constaté sur les chantiers relevant du ministère de
la Défense nationale (MDN), il n’en est pas de même au groupe Imétal qui semble confirmer la politique des
deux poids deux mesures au ministère de Bouchouareb.

Mohamed Fawzi Gaïdi

zadhand
07/08/2016, 20h26
Industrie
IMETAL reprend la totalité du capital de trois entreprises détenu partiellement par ArcelorMittal


Groupe des Industries Métallurgiques et Sidérurgiques (IMETAL)-Algérie
le 07.08.16|13h25

Le groupe public algérien IMETAL et le groupe sidérurgique international
ArcelorMittal ont signé dimanche à Alger l'accord final portant sur le transfert
total à IMETAL des parts sociales des sociétés ArcelorMittal Algérie (AMA),
ArcelorMittal Pipes and Tubes Algeria (AMPTA) et ArcelorMittal Tébessa (AMT).
Ainsi, le groupe "Industries métallurgiques et sidérurgiques" (IMETAL) détient
désormais la totalité du capital de ces trois entreprises, détenu auparavant par ArcelorMittal à hauteur de 49% pour AMA et AMT, et de 70% pour AMPTA.
"Aujourd'hui nous avons réglé définitivement l'engagement que nous avons signé
le 5 octobre 2015 qui porte sur la récupération du capital détenu par ArcelorMittal
au profit du complexe d'El Hadjar, de l'exploitation du minerai de fer de Tébessa ainsi
que de la tuberie sans soudures", a déclaré le ministre de l'Industrie et des mines, Abdesselam Bouchouareb à l'issue de la signature. "Ces entreprises sont aujourd'hui totalement nationales", a-t-il relevé en assurant que cet accord vise "la promotion de l'autosuffisance du pays en acier".Il a également précisé que cette opération de cession des participations n'avait pas donné lieu à une transaction financière et a donc été effectuée à titre gratuit, c'est-à-dire au dinar symbolique.

APS


NB: De ce fait l'intitulé du premier poste va être changé afin d'éviter de
créer une nouvelle discussion.