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Voir la version complète : l’Algérie achète plus de voitures et vend moins de pétrole à la France



gfm26
27/01/2013, 08h50
La mission économique UbiFrance vient de publier les statistiques de la direction générale du Trésor et des Douanes français concernant les échanges commerciaux entre la France et l’Algérie. Bien que cela ne concerne que le premier semestre de l’année 2012, le document, publié récemment par la mission économique française, lève le voile sur des écarts flagrants entre les statistiques établies par les Douanes françaises et celles des services des Douanes algériennes. Des écarts que le service économique régional d’Alger, affilié à la direction générale du Trésor français, a tenu à mettre en avant. Les auteurs du rapport précisent ainsi qu’il existe bien une «divergence d’appréciation sur l’évolution des échanges». Si les Douanes françaises évoquent un excédent commercial de 1,25 milliard d’euros en faveur de la France, les Douanes algériennes parlent plutôt d’un solde de 251 millions d’euros en faveur de l’Algérie. Aussi, le rapport en question précise que les statistiques des Douanes françaises démontrent une hausse de plus de 15% de l’excédent commercial français avec l’Algérie, laquelle se situe en quatrième position des plus gros clients de la France hors OCDE. Ainsi, les exportations françaises vers l’Algérie atteindraient, durant la période cible, 2,83 milliards d’euros. Cependant, par poste, l’évolution des importations algériennes à partir de France est contrastée. Il faut d’abord savoir que quatre produits constituent l’essentiel des exportations françaises vers l’Algérie ; les céréales, les véhicules automobiles, les produits pharmaceutiques et les produits raffinés constituent près de 50% des parts dans ce schéma. La France est certes le principal fournisseur de l’Algérie en céréales, cependant, au cours du premier semestre 2012, les ventes de blé français vers l’Algérie ont «baissé de 68% pour se fixer à 254 millions d’euros». Le document publié par UbiFrance explique ce recul par trois facteurs essentiels. Le premier concerne l’effet de la chute de 17% du cours moyen du blé sur la période cible. Le second a trait à l’impact de la contraction des volumes importés par l’Algérie en raison des bonnes prévisions pour la récolte 2011-2012 et des stocks très élevés constitués en 2011. Enfin, Ubifrance évoque le recours par l’Algérie à d’autres fournisseurs de céréales expliquant ainsi l’érosion des parts de marché de la France. Pour ce qui est des véhicules automobiles, il est intéressant de constater que les importations algériennes à partir de France ont augmenté de 60% pour s’établir à 541 millions d’euros. Les importations de produits pharmaceutiques ont de leur côté crû de près de 40% pour se fixer à 325 millions d’euros. Cependant, la plus forte progression est celle des produits de raffinage de pétrole ; les achats de l’Algérie à partir des raffineries françaises ont augmenté sur la même période de 345% pour s’établir à 258 millions d’euros. Cependant, la valeur globale des importations algériennes hors céréales a «reflué» de 3,5%. S’agissant des importations françaises en provenance d’Algérie, les chiffres des services douaniers de l’Hexagone démontrent sans surprise la prédominance des hydrocarbures dans la structure des achats. Plus précis, le document publié par UbiFrance estime que les hydrocarbures en constituent 98,96%, dont 50,62% pour le gaz naturel liquéfié ou gazeux, 26,53% pour le pétrole brut et 18,62% pour les produits de raffinage du pétrole. Avec une valeur de 1,58 million d’euros, elles seraient en baisse de 9,3%. Un recul qui s’explique, selon les rédacteurs du rapport, par la baisse des achats de pétrole brut de 39,6% et un recul des achats de gaz de 3,4%, et ce, sous le double effet de la hausse du prix du baril de 5% et de l’atonie de la croissance en France. L’ensemble de ces chiffres est certes édifiant, mais reste à nuancer à la vue des écarts entre les statistiques établies de part et d’autre. Ainsi, les données fournies par les Douanes françaises estiment les exportations françaises sur la période cible à 2,83 milliards d’euros, soit 16% de plus que les 2,36 milliards d’euros établis par les Douanes algériennes. De même que le montant des importations françaises enregistré par les services hexagonaux est en retrait de 66% par rapport à ce qui a été indiqué côté algérien !