zadhand
11/04/2016, 22h01
A la une/Actualité_Ali-Yahia Abdennour à Sidi Aïch (Béjaïa)
le 11.04.16 | 10h00
«Pour une gouvernance au service du peuple»
«La Révolution n’a pas appartenu et n’a pas profité à ceux qui l’ont déclenchée,
mais à ceux qui l’ont terminée», a estimé Me Ali-Yahia lors de sa conférence intitulée
«Crise berbère, histoire et actualité», animée à Sidi Aïch (Béjaïa).
22946
L’argent engrangé ces dernières années n’a pas servi au développement du pays,
mais à pérenniser le système politique en place», a déclaré, samedi,
maître Ali-Yahia Abdennour, lors de sa conférence intitulée «Crise berbère,
histoire et actualité», animée à la salle des fêtes de Sidi Aïch. L’invité de
l’association Soummam écoculturelle, qui a brossé succinctement l’histoire politique
du pays de 1945 à nos jours, n’y est pas allé avec le dos de la cuillère avec les tenants
du pouvoir, accusés d’avoir dévié la Révolution de ses objectifs originels.
«La Révolution n’a pas appartenu et n’a pas profité à ceux qui l’ont déclenchée mais
à ceux qui l’ont terminée», estime-t-il. L’armée des frontières, qui a pris violemment
le pouvoir en 1962, a instauré un régime politique dictatorial en usage jusqu’à nos jours.
Ce régime, qui prive le peuple algérien de disposer de lui-même, se traduit par
des dysfonctionnements dans tous les domaines.Ce qui conduit
le conférencier à s’interroger : «L’Algérie est-elle un Etat qui a une armée ou
une armée qui a un Etat ?» Qualifiant le régime politique algérien de «dictature»,
l’orateur s’explique : «Le pouvoir exécutif,le pouvoir législatif et le pouvoir judiciaire
sont interdépendants. Il n’y a pas de séparation des pouvoirs en Algérie, le pouvoir
de décision est concentré entre les mains d’un seul homme.
C’est ce qu’on appelle une dictature, un régime totalitaire.»
Citant, dans ce cadre, un philosophe anglais, Me Ali-Yahia souligne
qu’«un pouvoir absolu corrompt absolument».
Elections à la Neagelan, dégradations des libertés individuelles et collectives,
libéralisme sauvage, économie à un seul mouvement de l’étranger vers l’intérieur,
corruption chronique, inflation, risque d’effondrement bancaire…l’orateur dresse
un tableau noir de la situation du pays et avertit que seule l’instauration d’un régime
démocratique et d’un Etat de droit peut garantir la stabilité du pays.
Abordant la question berbère, l’orateur, après une plongée dans les années 1940,
affirme que l’avenir de tamazight dépend de ses enfants. Reprenant Goethe,
il déclare «Ce que vous avez hérité de vos ancêtres, il faut le mériter par vous-mêmes,
autrement, il n’est jamais à vous.»Il insiste, dans ce sens, sur la nécessité de constituer
un large front pour imposer une politique véritable en faveur de l’amazighité.
Il invite à ce sujet les comités de village à s’investir davantage dans la promotion
de tamazight, à ouvrir des écoles et à organiser des cours d’alphabétisation pour adultes.
«Ce 36e anniversaire du Printemps berbère doit être celui de la réunification.
Il faut laisser nos différences de côté, il faut s’unir,se rassembler et se mobiliser
pour instaurer un véritable régime démocratique où tamazight
pourra s’épanouir sérieusement. Le pouvoir ne nous donnera rien si nous
ne l’arrachons pas nous-mêmes», martèle-t-il.Lors du débat, les questions
des intervenants portant notamment sur l’importance des syndicats autonomes,
la laïcité, l’égalité femme/homme... ont permis à Me Ali-Yahia de préciser sa pensée
et de réitérer son appel à l’union pour imposer une gouvernance
au service du peuple. Après Sidi Aïch, l’infatigable défenseur des droits humains
devait se rendre,hier après-midi, au centre-ville de Béjaïa où il était attendu pour
une vente-dédicace de son dernier ouvrage, Lettre ouverte au système politique
et au dernier pouvoir qu’il a engendré, à la librairie Gouray
Boualem B.
le 11.04.16 | 10h00
«Pour une gouvernance au service du peuple»
«La Révolution n’a pas appartenu et n’a pas profité à ceux qui l’ont déclenchée,
mais à ceux qui l’ont terminée», a estimé Me Ali-Yahia lors de sa conférence intitulée
«Crise berbère, histoire et actualité», animée à Sidi Aïch (Béjaïa).
22946
L’argent engrangé ces dernières années n’a pas servi au développement du pays,
mais à pérenniser le système politique en place», a déclaré, samedi,
maître Ali-Yahia Abdennour, lors de sa conférence intitulée «Crise berbère,
histoire et actualité», animée à la salle des fêtes de Sidi Aïch. L’invité de
l’association Soummam écoculturelle, qui a brossé succinctement l’histoire politique
du pays de 1945 à nos jours, n’y est pas allé avec le dos de la cuillère avec les tenants
du pouvoir, accusés d’avoir dévié la Révolution de ses objectifs originels.
«La Révolution n’a pas appartenu et n’a pas profité à ceux qui l’ont déclenchée mais
à ceux qui l’ont terminée», estime-t-il. L’armée des frontières, qui a pris violemment
le pouvoir en 1962, a instauré un régime politique dictatorial en usage jusqu’à nos jours.
Ce régime, qui prive le peuple algérien de disposer de lui-même, se traduit par
des dysfonctionnements dans tous les domaines.Ce qui conduit
le conférencier à s’interroger : «L’Algérie est-elle un Etat qui a une armée ou
une armée qui a un Etat ?» Qualifiant le régime politique algérien de «dictature»,
l’orateur s’explique : «Le pouvoir exécutif,le pouvoir législatif et le pouvoir judiciaire
sont interdépendants. Il n’y a pas de séparation des pouvoirs en Algérie, le pouvoir
de décision est concentré entre les mains d’un seul homme.
C’est ce qu’on appelle une dictature, un régime totalitaire.»
Citant, dans ce cadre, un philosophe anglais, Me Ali-Yahia souligne
qu’«un pouvoir absolu corrompt absolument».
Elections à la Neagelan, dégradations des libertés individuelles et collectives,
libéralisme sauvage, économie à un seul mouvement de l’étranger vers l’intérieur,
corruption chronique, inflation, risque d’effondrement bancaire…l’orateur dresse
un tableau noir de la situation du pays et avertit que seule l’instauration d’un régime
démocratique et d’un Etat de droit peut garantir la stabilité du pays.
Abordant la question berbère, l’orateur, après une plongée dans les années 1940,
affirme que l’avenir de tamazight dépend de ses enfants. Reprenant Goethe,
il déclare «Ce que vous avez hérité de vos ancêtres, il faut le mériter par vous-mêmes,
autrement, il n’est jamais à vous.»Il insiste, dans ce sens, sur la nécessité de constituer
un large front pour imposer une politique véritable en faveur de l’amazighité.
Il invite à ce sujet les comités de village à s’investir davantage dans la promotion
de tamazight, à ouvrir des écoles et à organiser des cours d’alphabétisation pour adultes.
«Ce 36e anniversaire du Printemps berbère doit être celui de la réunification.
Il faut laisser nos différences de côté, il faut s’unir,se rassembler et se mobiliser
pour instaurer un véritable régime démocratique où tamazight
pourra s’épanouir sérieusement. Le pouvoir ne nous donnera rien si nous
ne l’arrachons pas nous-mêmes», martèle-t-il.Lors du débat, les questions
des intervenants portant notamment sur l’importance des syndicats autonomes,
la laïcité, l’égalité femme/homme... ont permis à Me Ali-Yahia de préciser sa pensée
et de réitérer son appel à l’union pour imposer une gouvernance
au service du peuple. Après Sidi Aïch, l’infatigable défenseur des droits humains
devait se rendre,hier après-midi, au centre-ville de Béjaïa où il était attendu pour
une vente-dédicace de son dernier ouvrage, Lettre ouverte au système politique
et au dernier pouvoir qu’il a engendré, à la librairie Gouray
Boualem B.