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Voir la version complète : La télévision en streaming, c'est tempête dans le petit écran



rubicube
25/03/2016, 15h26
http://media.rtl.fr/cache/IZhiWTZo7OPgNZpNbaBlAQ/795v530-0/online/image/2015/0430/7777524375_une-television-equipee-de-netflix-illustration.jpg

Le streaming, c'est la réception à la demande d'un morceau de musique sur Internet. On s'abonne à un site spécialisé pour un montant forfaitaire (généralement 10 euros par mois) et on a accès, sans limite, à un catalogue de millions de titres, de Jean-Sébastien Bach à Adèle. Désormais aux États-Unis, le streaming est plus utilisé que le téléchargement, qui lui-même avait déjà dépassé le CD. Les ventes de téléchargement chutent maintenant de 10 à 15% par an en Amérique, exactement comme celles du CD. L'Amérique préfigure toujours l'évolution des marchés européens.

On va connaître la même chose avec la télé. Déjà 48% des foyers américains sont abonnés à un service de télévision en streaming, qui propose à la fois des films, des séries et des émissions. Netflix a maintenant près de 70 millions d'abonnés ; il en a gagné 17 millions sur la seule année 2015. Pour vous donner une idée du phénomène, ce service de vidéo à la demande pèse maintenant pour le tiers du trafic Internet américain en période de pointe. De son côté,YouTube est à 14%.

Bouleversement des usages

On regarde beaucoup la télévision, mais moins par le biais de la diffusion classique. C'est la télé en direct et la télé payante (type Canal Plus) qui diminue au profit de ces nouveaux services, qui offrent une liberté bien supérieure dans le catalogue et dans le mode de consultation. Les usages sont en train d'être bouleversés.

Souvenez-vous de la série Dexter. La saison 1 (c'était en 2006) a été regardée à 69% lors de la diffusion initiale à la télé, à 10% en replay et 21% dans les services de vidéo à la demande. La saison 3 de Homeland (en 2013), c'est exactement l'inverse : un tiers seulement en diffusion initiale à la télé, le reste en replay et à la demande. Le problème, c'est évidemment la publicité, qui fait vivre bon nombre de chaînes de télévision et qu'on ne peut plus insérer entre les programmes comme avant.

Les évolutions des usages extrêmement sont rapides chez les jeunes et très lentes chez les seniors. La moitié de la génération des 18-38 ans est abonnée à des services de vidéo à la demande, alors qu'ils ne sont que 13% pour les plus de 65 ans. Les modes de diffusion traditionnels conservent leur public (mais c'est un public qui vieillit), tandis que d'autres médias et d'autres formes de diffusion se développent parallèlement. L'industrie des contenus est le cas d'école de l'économie capitaliste, où destruction et création sont incessantes et simultanées.