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Voir la version complète : Coordinateur Général du Comité National pour la Défense des Droits des Chômeurs (Cndd



zadhand
17/02/2016, 19h42
A la une/Actualité_Coordinateur Général du Comité National pour
la Défense des Droits des Chômeurs (Cnddc)
le 17.02.16 | 16h40 | mis à jour le 17.02.16 | 18h08


L’avenir de l’Algérie vue par un chômeur diplômé



L’avenir de l’Algérie est « sombre ». Le pouvoir en place est responsable
de cette situation et les partis de l’opposition font partie du problème,
estime Nawfel Chekaoui, coordinateur général du Comité national
pour la défense des droits des chômeurs (Cnddc). Interview.

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L’Algérie vient de se doter d’une nouvelle Constitution. Un commentaire ?
Un non-événement. Cela ne nous concerne pas parce que nous n’avons pas réalisé
l’autosuffisance sociale. Un jeune ne peut pas penser à la Constitution,
si les conditions d’une vie digne ne sont pas assurées.
La situation économique du pays se dégrade de plus en plus suite à la chute
des recettes pétrolières. Comment voyez-vous l’avenir ?
Revenons d’abord à la période dite de l’aisance financière. Quand nous avons appelé
au développement de ressources alternatives, le premier ministre nous a qualifiés d
e fauteurs de troubles. Et maintenant, après l’effondrement des prix du pétrole,
ils nous demandent de serrer la ceinture. Nous leur répondons : « c’est vous la cause
de la crise. Alors assumez vos responsabilités ! »
L’avenir du pays est sombre si l’on garde les mêmes politiques. Nous allons revenir
à l’endettement extérieur. La victime sera certainement le simple citoyen.
Pensez-vous que les partis politiques de l’opposition jouent pleinement leur rôle ?
Les partis politiques font partie du problème. Leur opposition est comique. Ils servent
les intérêts du pouvoir et sont loin des aspirations du peuple. Je vous donne un exemple.
Pourquoi le MSP et le PT ne se retirent pas du Parlement du moment qu’ils considèrent
que le pouvoir est illégitime ? C’est une opposition dictée par des intérêts partisans.
Ces partis ne pensent pas au bien du peuple.
Qu’est-ce qu’il faut faire, selon vous, pour aboutir
à un changement politique et économique ?
Le développement économique est lié au changement politique. Il faut d’abord mettre
en place un Etat de droit basé sur la compétence et non pas sur le régionalisme
et l’allégeance. Sur le plan économique, il faut encourager l’agriculture et l’industrie.
Et il faut associer les jeunes dans la construction de l’Algérie de demain.
Un dernier mot ?
Nous diront au pouvoir en place que la situation actuelle conduit inévitablement vers
une explosion sociale. Nous, les militants des droits des chômeurs,
nous continuerons à combattre pour une vie digne.

* Nawfel Chekaoui, 29 ans, est titulaire d’une licence en sciences juridiques
et administratives de l’université Larbi Ben M’hidi d’Oum El Bouaghi en 2011.

Farouk Djouadi

zadhand
04/03/2016, 16h11
A la une_Mouvement des chômeurs
le 04.03.16 | 10h00

En quoi ils ont changé le Sud

Les protestations des chômeurs sont devenues une fatalité face
à des mécanismes de l’emploi qui connaissent plusieurs dysfonctionnements
et la loi du passe-droit.

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Le sable s’insinue partout. Le vent qui le dissémine l’inocule en tout lieu,
surtout dans les yeux. Alors on y voit plus très bien. L’ocre de Ouargla
devient gris, jaune foncé, parfois. Cela aveugle et donne des céphalées
qui brouillent la pensée en cette saison des vents de sable avant
le printemps chaud du Sahara vers avril-mai. Même les avions d’Air Algérie
on du mal à s’acquitter de leur devoir d’assurer les rotations.
Mais il n’y a pas que le sable dans les yeux qui aveugle. Parce que lorsqu’on
entend le discours de l’exécutif local qui parle de «chômeurs de luxe»
et de «manipulation», on y décèle rapidement l’aveuglement des autorités
locales et centrales. Le plus grand bassin d’emploi du pays, la «capitale de
l’or noir», pour reprendre Malek, chômeur protestataire de Ouargla, serait
sujet à des opportunistes fainéants et objet de manipulation de plusieurs
douzaines d’organisations internationales ou de services secrets étrangers,
de la Fondation Soros et Freedom House à la CIA ou la DGSE, etc.
(voir liste surréaliste et complète chez les paranos des services de sécurité
algériens et leurs médias y afférents).
«Les puissants et les services secrets du monde entier, en se réveillant le matin,
de Pékin à Washington, quittent leur lit avec cette idée obsédante
‘‘Bon, qu’est-ce qu’on va faire avec l’Algérie ?’’», ironise Tahar Belabbès, las,
les traits tirés, leader du mouvement des chômeurs de Ouargla, qui s’est retiré,
depuis, de la direction du Comité national de la de défense des droits
des chômeurs (CNDDC). «Il est vrai que le rythme des protestations des chômeurs
a diminué depuis 2013 à Ouargla et ailleurs dans la wilaya, reconnaît Khaled
du bureau local de la Ligue algérienne des droits de l’homme.
Mais malheureusement nous assistons aux mêmes dysfonctionnements dans
l’octroi des postes. Il y a toujours autant de passe-droits et d’opacité.»
Anem
«Depuis 2013 et la manifestation géante du 14 mars à Ouargla, les choses ont
un peu évolué, nous étions sous les projecteurs des médias et le gouvernement
avait compris qu’il fallait en urgence améliorer le système de l’emploi dans
les zones pétrolières, admet Abdelmalek Aybak, ex-n° 2 du CNDDC. Mais sur
le terrain, après un léger mieux, les choses sont redevenues comme avant,
l’Agence de l’emploi n’est plus surveillée et les entreprises font ce qu’elles veulent.»
Une bonne partie de l’aveuglement des autorités est causée par ce paradoxe
au moment où l’Etat tente une meilleure approche de la politique de l’emploi,
les problèmes persistent, les chômeurs protestent et occupent la rue deux à trois fois
par mois depuis trois ans. Saâd Agoudjil, wali de Ouargla, très bon connaisseur de
la région – il était secrétaire général de la wilaya de 1998 à 2002 – insiste sur le fait
que l’offre est supérieure à la demande et que le secteur de la formation professionnelle
a triplé son offre.D’où son agacement face aux dernières protestations, allant jusqu’à parler
de «chômeurs de luxe» ! «Je suis resté trois ans sans emploi, j’ai abandonné l’idée
de trouver un travail en rapport avec ma licence en droit, j’ai essayé de travailler sur
des chantiers, mais les entrepreneurs s’enfuyaient avec la caisse et nos salaires,
je m’inscris chaque mercredi à l’ANEM de ma commune, sans succès, et je passe
mes journées à chercher un poste, énumère Malek, 28 ans, qui a fini, en désespoir
de cause et après un mois de sit-in, par se taillader le corps le 24 février devant la wilaya.
Nous ne sommes pas des chômeurs de luxe, nous ne demandons pas des milliards.
On veut un travail et c’est tout.»
Logiciel
La wilaya évoque la transparence et l’efficacité du Wasit, un portail web de l’ANEM qui a
pour objectif de rendre visible les demandes et les offres d’emploi. «Que peut un logiciel
contre la mafia de l’emploi, s’emporte Ahmed, 30 ans, habitant le quartier Roussiat
à Ouargla. Si au niveau de la wilaya il y a une certaine transparence chez l’ANEM, tout
se perd dès que les offres arrivent au niveau local. Il y a des centaines d’emplois qui
se perdent ainsi, qui deviennent un fonds de commerce, qui sont monnayés ou distribués
aux amis et à la famille des fonctionnaires.Est-ce normal que je ne peux même pas trouver
un poste de manœuvre depuis trois ans ? Est-ce normal que toutes les entreprises ici ou
à Hassi Messaoud acceptent la règle des 5%, c’est-à-dire le quota automatiquement prévu
pour les enfants des puissants ?» «Après la marche du 14 mars, Sonatrach a décidé
de relancer la formation des soudeurs homologués, bien.
Mais les gars de la toute première promotion de 2013 sont encore au chômage»,
indique Aybak qui parle de «mesures d’urgence décidées à la va-vite, mais sans réel impact
sur le terrain». Le sable aveugle. Les urgences aussi. Comme cette histoire de
commission d’enquête envoyée par Sellal à Ouargla un an après la manifestation de mars 2013
présidée par le directeur général de l’ANEM (donc juge et partie), elle n’a fait
que constater que tout allait pour le mieux !



Adlène Meddi

zadhand
19/09/2016, 14h26
El Wassit, un flop pour l’administration

Marche des chômeurs à Ouargla
le 19.09.16 | 10h00


La Coordination nationale de défense des droits des chômeurs a organisé, hier,
sa première marche pacifique de la rentrée sociale.


http://www.elwatan.com/images/2016/09/18/marche-des-chomeurs_2618731_465x348p.jpg (http://www.elwatan.com/images/2016/09/18/marche-des-chomeurs_2618731.jpg)

Les chômeurs crient leur mécontentement


L’événement annoncé la semaine dernière et précédé d’une série
d’assemblées préparatoires dans le quartier général de la Coordination nationale de défense des droits des chômeurs (CNDDC) au quartier
Gherbouz s’est déroulé dans le calme depuis le tribunal vers le siège
de la wilaya en passant par le commandement du secteur militaire de
la wilaya de Ouargla. Brandissant une grande banderole portée par
une avant-garde à laquelle s’est joint une soixantaine de militants,
le comité des chômeurs a écrit et scandé un seul slogan, le premier du mouvement, à savoir «Lutter jusqu’à l’obtention d’emplois pour les chômeurs».Rappelant que cette marche symbolise «la reconquête de
la rue», Tahar Belabes a souligné qu’«El Wassit, le logiciel informatique
qui promettait transparence et équité, est un flop, il n’a pas tenu ses promesses». Pour le coordinateur de la CNDDC, «le clientélisme et les
passe-droits sont toujours légion et notre objectif est de faire entendre
notre voix aux décideurs qui recourent aux mêmes méthodes et aux
mêmes commissions pour tenter de régler un problème purement bureaucratique».Encadrée de loin par les services de l’ordre, la marche
n’a pas subi d’intervention policière. Elle s’est poursuivie durant une
demi-heure, promettant de nouvelles manifestations pacifiques, dont
la prochaine se déroulera aujourd’hui à Hassi Messaoud. Elle ciblera
les entreprises pétrolières appelées à plus de facilités et moins de
conditions coercitives vis-à-vis de la main-d’œuvre d’exécution.
Par ce nouvel élan tant sur les réseaux sociaux que dans la rue, les jeunes militants qui s’opposent depuis 14 ans aux partis politiques, «en raison
de leur dimension autoritaire et électoraliste», la Coordination nationale
de défense des droits des chômeurs semble avoir définitivement opté
pour le militantisme de rue avec une évolution douce et progressive des méthodes de lutte par l’usage des nouvelles technologies, l’internet, l’occupation de places centrales et des médias en général.Ainsi, après
avoir épousé la cause du gaz de schiste en 2015, la CNDDC recentre son mouvement sur sa raison d’être, à savoir le chômage et les inégalités
sociales. Médiatiser les problèmes du Sud, occuper les réseaux sociaux
où le débat semble plus propice, sont les nouvelles formes de lutte des
jeunes activistes du Sud pour qui «le fait d’avoir changé le regard des décideurs vers le Sud et que les problèmes de cette région riche et ?marginalisée ne sont plus un tabou constituent déjà une avancée considérable», pour reprendre Tahar Belabes, figure de
proue du mouvement des chômeurs.

Houria Alioua