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zadhand
17/02/2016, 09h34
A la une/HIGH_Lancement prochain de la 4G
le 17.02.16 | 10h00


Les experts sceptiques



Le lancement prochain de la 4G en Algérie suscite un débat,
pour le moins inattendu, au sein de la communauté des experts
des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC).


Alors que l’impatience, voire l’agacement ont caractérisé
la période ayant précédé le lancement tardif de la 3G,
les quelques mois qui nous séparent du lancement de la 4G
prévu au premier trimestre 2017 — sont d’ores et déjà marqués
d’un scepticisme certain. Les raisons soulevées sont notamment
la lourdeur des investissements — l’Algérie étant de surcroît
en pleine période d’austérité —, l’inexistence de contenus locaux,
le retard accusé dans la mise en place du paiement électronique
et le e-commerce ainsi que les tarifs élevés.
Ce sont les principaux arguments qui ont été avancés hier,
lors d’un débat animé par plusieurs experts qui s’exprimaient lors
d’un forum, organisé par le magazine N’TIC. A propos de
la question centrale de savoir si l’Algérie est réellement prête
à franchir le cap, Zied Malouche, directeur régional chez Ericsson
France, Roslane Bencharif, directeur général de la société MPS,
Farid Lefkir, vice-président de l’Association algérienne des TIC (AITA),
Fayçal Bessah, directeur Stratégie chez Mobilis, ont exprimé des avis
parfois convergents, mais souvent contradictoires.
Plusieurs experts ont estimé que la capitalisation sur la 3G est
plus importante qu’un lancement de la 4G qui se fera particulièrement
au détriment du pouvoir d’achat du consommateur et du budget de l’Etat.
C’est notamment l’avis de M. Lefkir qui a souligné «l’importance
d’une consolidation des acquis et du développement d’un contenu local
et de l’amélioration de la qualité des services au lieu d’un lancement
prématuré».Abondant dans le même sens, Roslane Bencharif a souligné pour
sa part que «le timing n’est pas bien choisi pour le lancement de la 4G».
Il s’est demandé si les pouvoirs publics ne cherchent pas à privilégier
«l’effet d’annonce alors qu’il n’existe pas réellement de marché pour
la 4G». Il ajoutera que «l’effet d’absorption du marché pour rentabiliser
les investissements à venir n’existe pas actuellement».
M Lefkir souligne par ailleurs que les pouvoirs publics agissent
en vase clos sans consulterles acteurs du secteur, dont notamment
les opérateurs et les experts,ce qui nuit à la prise de décision finale.
La responsabilité des opérateurs a été toutefois relevée,
pour ce qui est de la création de contenus. Un point qui a été opposé
cependant à la lenteur des pouvoirs publics dans la démarche réclamée,
depuis de longues années déjà,concernant la mise
en place du paiement électronique.
Un projet annoncé à plusieurs reprises puis reporté, alors
que paradoxalement le gouvernement s’attelle à lancer la 4G.
Une démarche «inopportune»,selon la plupart des intervenants qui estiment
qu’il faut préparer le terrain et rentabiliser sur la 3G au lieu de se
précipiter dans une démarche qui signifie,
dans la situation actuelle,encore plus d’investissements en termes
d’équipements mais aussi d’importation de smartphones dontles ventes
vont exploser avec le lancement de la 4G.

Zhor Hadjam