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zadhand
08/02/2016, 12h11
SOIT DIT EN PASSANT
08 Février 2016

Malika Boussouf
Journaliste, écrivaine

21489

Malika Boussouf est née en Algérie, en avril 1954. Psychologue de formation,
elle embrasse en 1985 la carrière de journaliste, (Révolution Africaine,
Le Midi Libre, RTL.), et rejoint en 1991, la rédaction du quotidien indépendant
Le Soir d’Algérie dont elle deviendra Rédactrice en chef, directrice de
la Rédaction et aujourd’hui, éditorialiste. Auteur, elle publie en 1995: Vivre traquée,
aux éditions Calman Lévy (Prix spécial du jury de la fondation Noureddine Aba .
1995), et contribue à Moi vouloir travailler, 1995 éd. Actes Sud. Parallèlement
elle anime des tables rondes sur le code de la famille et la violence à l’encontre
des femmes pour l’association « Femmes en Communication ».


Le système est complice, et alors ?
Par Malika Boussouf
[email protected]
La corruption se ferait-elle une nouvelle jeunesse à l’ombre de pouvoirs publics peu scrupuleux
d’en découdre avec ? Inutile d’évoquer une lapalissade pour confirmer l’évidence.
Ironiser sur le sujet n’est d’ailleurs pas recommandé pour la préservation de l’équilibre.
Je parle, bien sûr, d’équilibre personnel, pas de stabilité d’un régime qui y arrive très bien tout seul !
Si le constat est sans appel, il n’en est pas moins retenu quelque part en otage, interdit d’expression
par la conscience même que nous en avons. Inutile d’en appeler à l’intervention d’une prétendue
autorité morale. Celle-là même certifiée conforme par des dirigeants peu soucieux, du reste,
de vraiment convaincre les naïfs qui les ont fait rois ! Combattre celle-ci et faire la chasse
aux déviations en tous genres ne fait pas partie des priorités du système, plus intéressé par
le maintien d’un statu quo qui hurle son nom.
Là-haut, au sommet de barrières infranchissables, y compris par les alliés d’hier qui aujourd’hui
font de l’opposition du bout des lèvres, des hommes et des femmes, elles sont moins nombreuses
mais elles sont là quand même, réfléchissent plus efficacement à comment river le plus longtemps
possible cette maudite pensée collective aux normes que l’on a décidées pour elle.
C’est quoi une pensée normalisée sinon une espèce de comportement dressé à l’obéissance ?
Un formatage du raisonnement individuel destiné à s’étendre peu à peu au groupe afin de
le soumettre. Loin de moi l’idée d’en appeler à la désobéissance civile même si la situation qui prévaut
m’a très souvent chuchoté que je le devrais, que nous le devrions. Qualifier une association
de mouvement fasciste juste parce qu’elle pense différemment et tente de s’en expliquer,
il fallait le faire ! C’est fait ! Personne d’autre qu’un Ouyahia n’illustrera mieux ce billet.
C’est à lui que j’ai pensé en le rédigeant.



M. B.

zadhand
09/02/2016, 12h00
SOIT DIT EN PASSANT
09 Février 2016

Malika Boussouf
Journaliste, écrivaine

21489

Malika Boussouf est née en Algérie, en avril 1954. Psychologue de formation,
elle embrasse en 1985 la carrière de journaliste, (Révolution Africaine,
Le Midi Libre, RTL.), et rejoint en 1991, la rédaction du quotidien indépendant
Le Soir d’Algérie dont elle deviendra Rédactrice en chef, directrice de
la Rédaction et aujourd’hui, éditorialiste. Auteur, elle publie en 1995: Vivre traquée,
aux éditions Calman Lévy (Prix spécial du jury de la fondation Noureddine Aba .
1995), et contribue à Moi vouloir travailler, 1995 éd. Actes Sud. Parallèlement
elle anime des tables rondes sur le code de la famille et la violence à l’encontre
des femmes pour l’association « Femmes en Communication ».


Culture citadine sous chapiteaux

Par Malika Boussouf
[email protected]
Il y a des jours comme ça où, dès le réveil, un air joyeux vous trotte dans la tête.
Réconfortante perspective que celle de cette sympathique obsession qui va vous éviter
de débattre inutilement du sexe des anges. Oui, mais il y a aussi ces autres matins
où la simple écoute d’une chanson vous plonge dans une tristesse aussi profonde
qu’inattendue, au lieu de vous vider la tête des désagréments quotidiens que vous savez
devoir affronter.Inutile de vous interroger sur la capacité d’une chanson à embellir
votre journée ou à vous la rendre détestable en la déviant de ce que vous avez projeté
d’en faire. Ce billet s’adresse aux âmes rêveuses et sensibles qui aiment, dès leur réveil,
faire le plein de musique pour mieux défier la mauvaise humeur, version locale,
quand elles la sentent inévitable. Exemple : je sais qu’en traversant la rue,
tout à l’heure, pour aller m’approvisionner en terreau auprès des charmants pépiniéristes
de la Grande-Poste et m’abreuver, au passage, de leur nonchalance matinale, je longerai
inévitablement ces affreux chapiteaux ! Je regarde depuis des mois, impuissante et désespérée,
ce beau quartier se clochardiser et je me dis que je déteste décidément l’idée que cette
si jolie place, sans doute, à l’origine, conçue pour accueillir gracieusement le visiteur étranger,
ait été rétrogradée au titre de marché de province.
Non pas que je méprise les marchés en question, mais s’ils pouvaient restés là où
ils ont été improvisés, la culture du village et celle de la capitale ne s’en porteraient que mieux
et la mémoire des lieux n’en serait, elle, que plus avantageusement respectée.
A la place du 1er Mai, même combat. La détermination à défigurer la capitale ne fait aucun doute
tandis qu’une partie du patrimoine maltraité est là et qui nous fait un pitoyable pied-de-nez.
J’ignore ce qui a pu inspirer les maires du Grand Alger, mais si l’intention de départ était
de faire exotique, c’est gagné sauf que l’exotisme en question est d’un goût passablement douteux.


M. B.

zadhand
10/02/2016, 19h18
SOIT DIT EN PASSANT
10 Février 2016

Malika Boussouf
Journaliste, écrivaine

21545

Ils sont combien, au fait ?
Par Malika Boussouf
[email protected]
Pour les amis lecteurs qui voyaient en «Soit dit en passant» un espace réservé exclusivement
à un coup de gueule matinal, j’affirme que c’est totalement faux ! Parce qu’il est, comme ça,
des jours où, en sirotant son thé du matin, on se dit qu’en fin de compte, les choses sont
moins contrariantes qu’on ne le croit. Exemple : lorsqu’il y a quelques jours j’ai lu, juste
un peu au-dessus de moi, que les «19» allaient se retrouver, je me suis sentie rassurée
et me suis dit qu’il était enfin temps. Il faut dire que ça commençait à faire long leur manque
de réaction au silence têtu du Boss ! Bon, on ne peut pas dire que le chef de l’Etat dont
ils attendaient tout sauf un manque de réaction ne se soit pas manifesté.
A moins que la punition de taille enregistrée par quelques observateurs méfiants et «avertis»
ne soit venue d’ailleurs. Suivez mon regard ! Lorsque j’ai appris, même si je m’y attendais
un peu pour ne pas dire beaucoup, que notre Zohra Drif nationale avait été éjectée de
son siège de sénatrice, j’en ai eu un peu froid dans le dos. Mais je n’ai pas pour autant renoncé
à mon sourire parce que ce jour-là, j’avais, dès le réveil, décidé que ma journée serait joyeuse
ou ne le serait pas. Maître Drif, dont on ignore si elle a encore le temps d’exercer, appartenait
au tiers présidentiel. On est en droit de conclure que c’est à son vieil ami Président que
nous devons qu’elle ne soit plus là pour défendre nos intérêts.
Quand je pense qu’elle a été répudiée par celui-là même qui puisait soutien et réconfort auprès
d’elle et son défunt mari quand bien d’autres lui claquaient leur porte au nez ! Entre nous, soit dit,
il aurait pu faire une entorse aux recommandations de son entourage et accepter de la recevoir !
De lui renvoyer l’ascenseur ! Au moins à elle, quoi ! Histoire de lui fournir la certitude qu’elle
n’avait pas tort de lui faire encore confiance. Ce billet était un clin d’œil à une dame respectable
qui m’aimait bien avant de décider, un jour de 99, que je n’étais plus fréquentable.
Il est des jours comme ça, où l’on se dit que la compassion est un sentiment
qui nous fait nous sentir moins teigneux.

M. B.

zadhand
13/02/2016, 17h26
SOIT DIT EN PASSANT
13 Février 2016

Malika Boussouf
Journaliste, écrivaine


Y’a pas de doute, on est les meilleurs !
21545

Par Malika Boussouf
[email protected]
Il est des matins comme ça où, sitôt les yeux ouverts, vous repensez à une discussion que vous avez eue la veille avec des amis et où il a inévitablement été question de crise. Personnellement, je n’aime pas les jours où cela m’arrive, parce que, allez savoir pourquoi, au même moment, je ne peux m’empêcher de penser à notre valeureux président de la République.
Je pense à lui, à toutes les acrobaties faites en son nom et à celles destinées à convaincre essentiellement les autres qu’il est un chef d’Etat que le monde serait bien inspiré de nous envier. Mais comme dans l’affaire personne n’est dupe et que tous font semblant d’y croire au nom de la cordialité due à un partenaire aussi important que l’Algérie, j’essaie de comprendre pourquoi, sans exception, les invités qu’il reçoit s’escriment à rouler dans la farine les citoyens que nous sommes ? Pourquoi se croient-ils tous obligés d’en faire des tonnes à propos de ses capacités à gérer le pays ? Je n’arrive pas, malgré tous les efforts que je fais dans le bon sens, à croire que Bouteflika soit naïf au point de croire réellement qu’il est le maître absolu de ses actes, à défaut de l’être de ses gestes ? Et une question en inspirant une autre, je me demande quel intérêt on a à aider au maintien en l’état un système qui montre autant d’essoufflement que d’incompétence ?
Les visiteurs étrangers qui ne sont dupes de rien cautionnent bien volontiers tous ces actes destiné
s à nous détrousser, comme la construction de la gigantesque mosquée,
moins conçue pour la méditation et la prière que pour satisfaire un besoin obsessionnel de reconnaissance.
A chaque dirigeant mégalomaniaque son astuce pour prolonger son règne ! Mais pourquoi s’en prendre aux autres
si les premiers concernés que nous sommes ne savent plus comment réagir face à la moindre injustice ? Dans un pays
où l’on reconduit volontiers aux affaires ceux qui ont fait le plus de tort à la communauté,
pourquoi s’étonner que l’on se soumette avec tant d’ardeur à la maltraitance de la vie et à celle des gouvernants ?


M. B.

zadhand
14/02/2016, 19h38
SOIT DIT EN PASSANT
14 Février 2016

Malika Boussouf
Journaliste, écrivaine

Alger la Blanche bis ?

21545
Par Malika Boussouf
[email protected]
Il est des jours comme ça, où l’on se demande si notre mauvaise foi n’a pas
trop tendance à déborder sur la bonne. Evidemment qu’on a le droit de râler.
Il n’est pas question de se priver du plaisir de tailler en pièces tout ce qui
nous incommode. Oui, mais voilà, personnellement, j’aime dire les choses
qui clochent et qui me dérangent, mais j’estime tout aussi sympathique
de signaler les faits quand ils me plaisent. J’aime bien, par exemple,
parler de ceux de nos vénérables concitoyens qui s’acquittent de la tâche
pour laquelle ils perçoivent un salaire. A vrai dire, il n’y a que chez nous que
l’on félicite ceux qui font le travail pour lequel ils sont payés !
Mais on en croise tellement qui ont réussi à
se convaincre que leurs efforts sont peu considérés, qu’ils sont sous-payés pour
la bonne volonté qu’ils mettent à accomplir leur mission pendant que d’autres se la coulent douce
et que, par conséquent, ils n’ont pas à se ruer au bureau ou au chantier !
Du coup, lorsque l’on rencontre l’autre espèce, celle qui, au contraire de la première,
a une haute idée de la valeur travail, on est tellement agréablement surpris que l’on estime
important d’en ameuter la terre entière ! Cela dit, j’ignore si je me raconte de jolies histoires,
si je fais une crise de mégalomanie ou si l’un des billets précédents, «Alger la Blanche»,
a fait mouche, mais je vous affirme, en toute modestie, que
les choses ont quelque peu évolué au marché Réda Houhou (ex-Clauzel), puisque c’est bien
de lui qu’il s’agit.Le marchand de tomates, auparavant adossé à la décharge dont les
relents nauséabonds ne faisaient, néanmoins, fuir personne, a libéré les lieux.
Le pain dans les corbeilles a disparu de là où il était exposé,et incroyable mais vrai,
autour de la benne à ordures, tout est nickel. Presque pas une ordure par terre
et pas une odeur qui vous fasse fuir. Conclusion : lorsque l’on se donne la peine
de faire son boulot même au minimum, cela se remarque. Sinon, le fromage, lui,
continue à s’écouler à l’air libre dans l’indifférence de ceux qui ne sont pas là
pour alimenter nos belles illusions. Attendons qu’ils ne soient pas payés pour.

M. B

zadhand
15/02/2016, 23h11
SOIT DIT EN PASSANT
15 Février 2016

Malika Boussouf
Journaliste, écrivaine

Les oranges d’ailleurs

21545


Par Malika Boussouf
[email protected]
J’aime beaucoup, le matin, dès le réveil, allumer la télé, histoire de prendre des nouvelles du monde et commencer ma journée loin de ces choses qui font la morosité ambiante
et que je vais, par instinct de survie, m’efforcer d’éviter dans les heures qui suivent.
C’est là qu’une jolie chroniqueuse retient mon attention. Elle s’exprime en direct à partir du plus grand marché de gros européen et énumère, au présentateur du journal télévisé qui l’interroge, le type d’oranges qu’il faut soit presser et boire, soit peler et manger, après les avoir débarrassées de la cire dont elles sont recouvertes. outre les rouges importées de Sicile et autres sanguines d’Espagne, il y a les maltaises de
nos voisins tunisiens en proie à la toujours présente menace terroriste.
Dans l’immense variété d’agrumes exposés, il n’y a, bien entendu, rien d’algérien. Et pendant que la journaliste dépêchée sur les lieux explique avec allégresse et félicité comment il faut consommer le fruit en question, je pense à ceux de nos agriculteurs qui, depuis la fameuse réforme agraire des années 70, ont bradé cette raison de vivre essentielle pour une autre activité, il paraît, plus lucrative. Le trabendo, par exemple ! ça rapporte clairement pas mal pour l’effort que cela demande. Et voilà que me revient en mémoire la pitoyable histoire du gars à qui on reproche de ne pas travailler et qui dit ne pas comprendre pourquoi il le ferait puisque son père, encore de ce monde, s’acquittait parfaitement de la tâche ? Et puis, comme il y a le pétrole pour vivre et les maquis pour ruer dans les brancards en cas de besoin, à quoi bon s’user le popotin à en faire plus que ce que l’on attend de nous !
Surtout que l’on ne nous demande rien d’autre que de garder notre calme dans ce pays où chacun joue une partition à la taille de ses besoins. A quoi bon protester et d’ailleurs, on ne proteste plus ou si peu.
Pendant que tout le monde s’abrutit à tenter de donner un sens à sa vie, tout reste sous contrôle.
La vigilance est à son apogée. Là-haut, au palais d’El Mouradia, on ne lâche rien.

M. B.

zadhand
16/02/2016, 18h22
SOIT DIT EN PASSANT
16 Février 2016

Malika Boussouf
Journaliste, écrivaine

21735

Par Malika Boussouf
[email protected]



Pas tous à la fois !

Il y en a qui font le point à la nuit tombée. Moi, c’est le matin, au réveil, que je m’interroge
sur les choses de la vie. Il y a quelques jours, allez savoir pourquoi, je me suis demandé
comment je réagirais si j’étais mise à la retraite ou démise de mes fonctions après avoir
occupé le poste de ministre, de sénatrice, ou même de général, puisqu’il y a bien
des femmes qui le sont chez nous, non ? Est-ce que, dans cette position inconfortable,
je laisserais ma volonté de réagir se diluer dans l’atmosphère délétère qui règne dans
le pays pour me la jouer modeste et discrète ou, au contraire, puisque enfin libérée de
toute obligation de réserve, je déciderais d’ouvrir les vannes et de parler beaucoup,
quitte à dire n’importe quoi ? Pour revenir à un raisonnement moins farfelu,
je déconseillerai vivement d’essayer de planter pareil décor. Parce que dans
ce genre d’expériences mentales pour le moins ahurissantes, le souvenir
d’évènements passés, souvent peu glorieux, viendrait inévitablement bousculer
l’équilibre précaire que l’on entretient jalousement à des fins plus sereines.
Autrement dit, même à titre imaginaire, je suffoque à la seule idée de penser ou
de réfléchir comme une haute personnalité écartée de ses responsabilités.
Je m’explique ! A voir et à constater, presque au quotidien, le désamour des uns
pour les autres anciens compagnons de «lutte» porté sur la place publique,
je me dis que, décidément, il y a des gens plus doués pour le bonheur que d’autres,
et je m’en réjouis. A écouter une partie de ceux qui continuent à mener le pays par
le bout du nez, hier si peu loquaces et si dédaigneux à l’égard des compatriotes que
nous sommes devenus depuis peu, vouloir, aujourd’hui, nous ouvrir grand leur cœur,
j’avoue que ça me fait halluciner. Et parce qu’ils sont nombreux dans le même cas,
quand ils n’approuvent pas la tournure que prennent les aveux des uns et des autres,
ils s’étripent en public. Le déballage est aussi curieux qu’intéressant ou méprisable !
Que diriez-vous si nous en reparlions une autre fois ?



M. B.

zadhand
17/02/2016, 20h25
SOIT DIT EN PASSANT
17 Février 2016

Merci pour vos sachets !
Malika Boussouf
Journaliste, écrivaine

21735

Par Malika Boussouf
[email protected]
Il est des jours comme ça, où j’ai beau tout faire pour regarder ailleurs, je n’arrive pas
à me défaire de l’image de ces femmes qui ont opté pour cette autre manière, bien originale,
il faut le dire, de gagner leur vie. Sans aucune protection, elles éventrent les sachets
les uns après les autres et plongent leurs bras dans la benne à ordures, autour de laquelle
elles sont agglutinées, à la recherche d’on ne sait quel sésame. Ce qui est certain,
c’est qu’elles ne font pas les poubelles pour manger. Un jour, alors que je passais par là,
je me suis arrêtée, curieuse de voir comment elles opéraient. J’ai fait mine de discuter
variétés de café avec un torréfacteur installé à proximité. Dans le même temps,
mon œil attentif n’a pas quitté le petit groupe de femmes, assises à deux pas de la décharge.
Indifférentes aux regards des passants et tandis qu’elles restaient à l’affût du moindre
nouveau sachet domestique déposé là, elles étaient plongées dans une discussion agitée
dont je n’arrivais pas à saisir l’objet. Le torréfacteur, lui, avait, depuis longtemps, intégré
le but de leur remue-ménage. Comprenant vite que son café ne m’intéressait pas le moins
du monde et que seules les femmes aux gestes secs et précis retenaient mon attention,
il m’expliqua que ces dernières n’étaient pas là pour faire leur «marché» mais en quête
de bijoux et autres choses de valeur dont les propriétaires se seraient débarrassés
accidentellement et qui auraient donc atterri là par mégarde. Selon lui, celles-ci s’en tireraient
à très bon compte. Du coup, ce qui me semble surprenant, c’est qu’aucun homme ne se soit
aventuré à leur sucrer leur si précieuse activité. Les besoins des uns sont-ils d’une nature
différente de ceux des autres ? Il arrive que les hommes préfèrent jouer les protecteurs.
Une forme de proxénétisme qui devient licite dès lors que c’est l’époux, le père de famille
ou le chef de groupe qui assure la bonne rentabilité du troupeau. Pour beaucoup,
la vie ne peut être conçue qu’autour du fruit de l’effort consenti par les autres ! Un choix
qui embarrasse plus ces derniers que ceux qui font de la mendicité un sacerdoce.


M. B.

zadhand
20/02/2016, 20h46
SOIT DIT EN PASSANT
18 Février 2016

Aimer à l’ombre des tabous !

Malika Boussouf
Journaliste, écrivaine

21735


([email protected])Par Malika Boussouf
[email protected]

Il y a des jours comme ça où, avant même que le jour se lève, j’ai une furieuse envie de vérifier
comment les Algériens s’arrangent avec l’Amour. Comment ils aiment, de quelle manière
ils l’expriment et surtout comment ils savent le dire ! Non pas que je doute de l’aisance
qu’ils mettent à déclarer leurs sentiments, mais je me dis que lorsque l’on vit dans une société
conservatrice comme la nôtre, on ne s’enflamme pas à la première fête importée qui soit,
à supposer que les célébrations des autres restent les leurs et nous soient interdites.
Et la Saint-Valentin est arrivée à point nommé pour tester le savoir-faire en la matière
des amoureux de chez nous. Comment se déclare-t-on sa flamme ou comment se manifeste
t-on notre tendresse lorsque la fougue n’est plus là pour attester de la force des sentiments ?
De là à ce que les promoteurs du «nikeh fi sabil el djihad» décrètent que tout individu qui
verbalise sa passion ou fait l’apologie de la plus belle des émotions pactise avec le diable
ou que tout encouragement à fêter la Journée des amoureux est une atteinte au divin,
je ne doute pas une seule seconde que les sombres jouisseurs frustrés et silencieux que sont
leurs fidèles acquiescent du menton. Le jour J, je me suis arrêtée chez mon fleuriste,
histoire de voir comment on y évoquait l’amour. Un monsieur plutôt bien de sa personne n’a
pas attendu que je le sollicite pour me donner son avis : «Comme l’a si bien dit Antoine
de Saint-Exupéry : ‘‘On ne voit bien qu’avec le cœur, le reste est invisible pour les yeux.’’
C’est bien vrai tout ça, n’est ce pas chère madame ?» La St-Valentin, c’était aussi ces femmes
qui fêtaient l’amour qu’elles portent à l’homme de leur vie. Elles ont des jours comme ça où
elles s’arrangent avec la vérité et où elles se créent un avenir à l’image de leurs rêves. Morale
de l’histoire : toutes les femmes n’ont pas la chance d’avoir un homme raffiné dans leur vie
et tous les hommes n’ont pas l’heureuse fortune de côtoyer celle qui est armée pour leur
apprendre à apprécier le bon goût de la victoire.


M. B

zadhand
20/02/2016, 20h47
SOIT DIT EN PASSANT
20 Février 2016

Pour une conscience absolue

Malika Boussouf
Journaliste, écrivaine

21735

Par Malika Boussouf
[email protected]
Il est des jours comme ça où nous aimons à penser que les choses que nous disons
pourront être entendues à défaut d’être partagées. Non pas qu’elles véhiculent des
valeurs indispensables à la compréhension de la vie, mais il reste tout de même
évident que l’on ne peut avancer sans avoir une conscience absolue des choses.
Certains observateurs avertis de la scène nationale pensent de l’Algérie qu’elle est
une cause perdue, sous prétexte que, comme dit la pub : «Il y a ceux qui parlent et
il y a ceux qui agissent.» Dans un pays comme le nôtre, qui serait frappé
d’un fatalisme imperméable à toute tentative de compréhension, quand on réalise
que, malgré toutes les alertes, personne en haut lieu ne semble vouloir prendre
la mesure du danger, les espoirs que le monde porte à bout de bras s’écroulent.
Combien sont-ils à ne plus compter leurs nuits blanches pour rester en adéquation
avec les attentes du pays ? Combien sont-ils à vouloir relever un défi
et à ne pas se démonter à la seule idée du parcours hasardeux ?
Avoir des potentialités précoces et être déterminé à évoluer en harmonie avec
les autres n’est-il pas fondamental pour un pays ? Ce billet n’a pas pour vocation
de répondre à toutes les questions qu’il pose, mais, par contre, à toujours s’interroger.
Comme, par exemple, sur cette énergie dépensée, par une poignée d’hommes
et de femmes, pour prémunir le pays du danger qui le guette.
Les abus du système, qui détourne à huis clos pour son compte et démonte
à grands coups de massue les rêves de ses administrés, ne suscitent aucune réaction
chez les principaux concernés, aujourd’hui dans l’incapacité de recenser les choses
qui conviennent le mieux à leur bien-être. Est-ce que quelqu’un qui se pense libre
l’est forcément ? Il y a des gens qui préfèrent ne pas agir par eux-mêmes mais
se laisser guider. Ils aiment vivre sous contrôle, se sentent rassurés par les œillères
qu’on leur fait porter et sont tétanisés à la seule idée de devoir avancer
sous prétexte qu’ils ne savent pas ce qui les attend à l’étage au-dessus.


M. B.

zadhand
21/02/2016, 22h16
SOIT DIT EN PASSANT
21 Février 2016

Chut ! ça viole en Afrique

Malika Boussouf
Journaliste, écrivaine

21735

Par Malika Boussouf
[email protected]
Il est des jours comme ça où j’éprouve une certaine amertume à reprendre une information
qui, à l’époque de sa publication, avait suscité beaucoup d’émotion. Un grand malaise était
palpable, notamment, auprès de ceux qui découvraient en leurs soldats dépêchés, en Afrique,
pour assurer la paix à ces populations en proie à des conflits permanents,
des monstres en treillis d’un genre nouveau. Aujourd’hui encore, l’abjection, rendue publique
par la presse occidentale, il y a plus d’un an déjà, n’a pas encore été punie.L’infamie n’est
pas décrite en tant que telle, parce que les faits dénoncés seraient encore hypothétiques.
Ils ne sont pas encore «avérés» ! «Avéré» est l’un des termes que l’on emploie souvent
quand on veut, entre autres, noyer le poisson et faire oublier le délit. De décembre 2013
au printemps 2014, des soldats ont trompé leur ennui en agressant sexuellement des enfants
et autres adolescents.Au début du mois en cours, on parlait encore d’allégations de viols alors
qu’un petit garçon de 7 ans et sa sœur à peine plus âgée que lui venaient d’enfoncer le clou
en affirmant qu’ils avaient, eux aussi, été abusés en échange d’une bouteille d’eau et de biscuits.
Encore une fois, les doigts accusateurs ont été pointés en direction de militaires français de
la mission Sangaris, stationnés à proximité d’un camp de réfugiés près de l’aéroport de Bangui.
Ce qui est terriblement injuste, c’est que l’on en parle de façon épisodique. Je n’arrive même
pas à me représenter l’image de ces Rambo, envoyés spéciaux pour y protéger des populations
sans défense et qui se paient en retour de façon aussi infâme.
Des Casques bleus français mais aussi des soldats de quatre ou cinq autres nationalités
sont pointés du doigt. Et plutôt que de tenter d’en finir avec les déviances qui se multiplient là
où l’on pense pouvoir agir à l’abri des regards, c’est le chef de la mission de l’ONU en
Centrafrique que l’on démet de ses fonctions pour avoir fait fuité l’affaire. La sanction a été
exécutée par Ban Ki-moon en personne. L’honneur est-il sauf pour autant ?


M. B.

zadhand
22/02/2016, 09h59
SOIT DIT EN PASSANT
22 Février 2016

Laissez-moi choisir vos dessous !

Malika Boussouf
Journaliste, écrivaine

21735

Par Malika Boussouf
[email protected]
Il est des jours comme ça où je me demande s’il ne faudrait pas
interdire la vente de dessous féminins à ces hommes drapés
dans des tenues d’un autre âge, et qui n’en prétendent pas moins
vous orienter, si tel est votre besoin, sur la meilleure façon
de les porter. Les hommes ignorent tout des échanges qui
s’opèrent à l’abri des regards indiscrets, à l’exception
de ceux qui s’aventurent dans les boutiques en question en vue
d’offrir un cadeau à la femme de leurs rêves. Dans ce cas-là,
les conseils sont les bienvenus même s’ils sont débités
par des «barbes rousses» gras et bedonnants. il y a aussi ceux
qui écarquillent des yeux amusés, lorsque leur épouse ou
petite amie raconte sa virée dans cet espace où le temps
s’arrête au profit d’un baratin tout à fait bien huilé pour
la vente. Et puis je me dis que non, qu’il ne faut rien
interdire du tout parce que travailler dans la lingerie fine
a toutes les chances d’adoucir leur mode de pensée et
d’approche à l’égard du sexe opposé quand cela ne les fait
pas basculer de l’autre côté de la barrière. C’est là que
le kamis et la barbe au nombril ne servent plus qu’à donner
le change aux promoteurs de la lapidation et autres coupeurs
de têtes. Bon, j’admets volontiers que les choses ne sont pas
aussi légères et roses que cela, mais je trouve la situation
tellement cocasse que je n’hésite pas à pousser le bouchon
quand je me retrouve dans une situation similaire. J’aime bien,
si je suis d’humeur légère, en discuter avec mon vendeur,
un œil rivé sur ce sourire en coin de pervers.
J’en rajoute une couche quand je le sens hésitant, histoire de
le faire sortir de sa tanière. Je n’ai aucun mal à lui faire
dire ce que je veux et à la première perche tendue, il se
lâche totalement. Je n’oublie pas, dans l’affaire, que ses dents,
rougies au siwak, sont rompues à la tâche qui consiste à vous
convaincre qu’elles en savent beaucoup plus que vous n’imaginez
sur ce que vous avez envie de porter et à quelle occasion
vous devriez vous parer de tel ou tel dessous. Le comble de
l’hallucination, je l’atteins au moment où il me suggère que
le bon goût, je l’ai tout juste en face des yeux.


M. B.

zadhand
23/02/2016, 20h36
SOIT DIT EN PASSANT
23 Février 2016

Faux frères et vrais ennemis ?

Malika Boussouf
Journaliste, écrivaine

21735

Par Malika Boussouf
[email protected]
Il est des jours comme ça où, au pied du lit déjà, on commence par se dire que garder
un œil critique sur le monde qui nous entoure est vital et que se nourrir du quotidien
pour mieux rebondir est salutaire à plus d’un titre. Il arrive aussi que l’on se demande,
à haute voix, si l’Algérie a une chance de sortir, un jour, du stress pour renouer
avec la démocratie et la prospérité avant de nous arrêter sur cette consternante
incapacité à réagir. Vous remarquerez que je ne parle pas d’épanouissement parce que
si je le dis à haute voix, je m’attend à une réplique du genre : «c’est quoi ce
délire ?» Et parce que je ne doute pas une seconde que sortir de ce gouffre qui menace
de nous engloutir devient la priorité des priorités, je m’interroge sur le profil le mieux
à même de combler nos attentes et celui qui, frappé d’indignité, ne saura ni ne pourra
orienter le bateau Algérie dans une direction qui la mènera à bon port.
Pour ne pas avoir à me torturer l’esprit en cherchant une réponse immédiate qui calme
mon impatience, je mets ma mauvaise humeur, passagère, sur le compte d’un émoi
matinal. Oui, mais comment faire l’impasse sur ces règlements de comptes quasi quotidiens
qui empêchent de se concentrer sur les choses essentielles ?
Au diable donc l’émoi qui n’en est plus un ! J’en suis déjà à me demander pourquoi
nous serions contraints de vivre à l’ombre de débats nauséeux qui, dès lors qu’ils
sentent mauvais, détournent l’attention des vraies préoccupations ? Comme celle,
par exemple, de se demander s’il y a ou non une opposition au pilote qui n’est pas
dans l’avion ? Autrement dit, pourquoi sont-ils tous là à se taper dessus après
avoir partagé autant de luttes et de revendications ? Encensés un jour et voués
aux gémonies le lendemain, c’est tellement troublant !
Ce déballage d’une rare violence n’est pas rassurant, mais il a l’avantage de renseigner
sur le caractère superficiel et conjoncturel des alliances. En Algérie, les forces
se neutralisent sans se soucier des véritables enjeux. Tant que les Algériens,
premiers concernés, ne s’exprimeront pas en faveur d’un changement,
rien n’oblige à entamer un vrai débat.


M. B. 

zadhand
24/02/2016, 19h23
SOIT DIT EN PASSANT
24 Février 2016

Je voile ma sœur et toi, je te viole

Malika Boussouf
Journaliste, écrivaine

21735

Par Malika Boussouf
[email protected]
Il est des jours comme ça où je hais le lien trop vite fait entre les violeurs d’un soir et leur origine
qui, hélas, se trouve être la mienne. Quand des promoteurs d’interdits, chez eux, se jettent sur
la première femme venue ailleurs et qu’ils se font expulser pour ce délit, j’avoue ne ressentir
aucune compassion pour eux. Et je ne me sens pas le moins du monde solidaire de tous
les obsédés et autres agités que l’Allemagne aura décidé de virer de chez elle. Lorsque
vous apprenez que 25 des violeurs du 31 décembre à Cologne sont des Algériens, ça vous met
les nerfs juste là où vous n’avez pas envie qu’ils soient. Quand la chancelière allemande,
Angela Merkel, demande à Sellal de la débarrasser des clandestins algériens qui lui polluent
son espace, je me dis que je n’aurais pas aimé être à la place de ce dernier.
Je veux bien croire que l’absence de perspectives d’avenir justifie le fait qu’ils s’en aillent tenter
leur chance ailleurs en se fondant dans la masse des migrants pour arriver à destination.
C’est la meilleure ruse qu’ils aient trouvée pour contourner les problèmes de visas qui leur
sont refusés au vu du profil qu’ils proposent qui n’est ni attrayant ni crédible pour la délivrance
du sésame. Mais il faut croire qu’il n’y a pas que l’envie de travailler qui les fait se précipiter
en Europe. Ils embarquent avec eux leur détermination à s’affranchir de leurs frustrations sexuelles
une fois foulée cette terre d’Europe «trop tolérante et permissive» avec ses enfants.
Sans doute armés de la conviction qu’en terre non musulmane ils pourront s’adonner sans scrupules
aux plaisirs de la chair, les voilà partis pour ne rien s’interdire chez ces mécréants où toute agression
devient licite. Je ne vais pas m’excuser de penser ainsi. Je ne milite pas en faveur de ce genre
de droits humains. Il y a ceux qui n’ont aucun problème à se faire une place dans le monde civilisé
et ceux qui s’y conduisent comme des sauvages et méritent d’être rendus à ce pays d’origine dont
ils auront entre-temps bien terni l’image.


M. B. 

zadhand
25/02/2016, 10h24
SOIT DIT EN PASSANT
25 Février 2016

L’argent et la réussite

Malika Boussouf
Journaliste, écrivaine

21735

Par Malika Boussouf
[email protected]
Il est des jours comme ça où, lors d’un échange verbal, tout à fait amical et apaisé,
la personne que vous avez en face de vous tente de vous démontrer, avec force détails,
les bienfaits de l’argent et l’intérêt d’en avoir. Dans son élan à vouloir construire
une logique qui tienne la route, cette dernière vous explique l’avantage de celui-ci
en tant que vecteur incontestable de réussite. Pendant le laps de temps où
votre «conférencier» s’arrête pour reprendre son souffle, vous vous dites qu’il serait inutile
d’exposer vos arguments parce que les siens sont définitivement arrêtés. Alors que
vous convenez volontiers au fond de vous-même que le discours que l’on vient de vous servir
n’est pas dénué de tout fondement, même si la démonstration qui accompagne les propos
vous met quelque peu mal à l’aise. Personnellement, j’aime bien, lorsque l’on m’interpelle sur
des questions aussi délicates que celles relatives à l’argent et la réussite, avoir la liberté
d’apprécier les choses par moi-même et surtout de pouvoir réfléchir, loin de l’embarras que
ces questions-là suscitent. C’est là qu’en m’interrogeant sur la réussite en question, je réalise
qu’il m’est impossible de faire l’impasse sur la nature de celle-ci. De laquelle parle-t-on ?
Sociale ? Scolaire ? Economique ? J’aime aussi surtout me réconforter en me disant que
le travail pour accéder à ses rêves paie souvent mieux que l’argent que l’on dépense avec
la certitude d’atteindre le sommet. Nous voilà, du coup, tous les deux bien énervés même si
les raisons de mon courroux diffèrent des siennes. Les dorures comme signe d’accomplissement
ont toujours contrarié mon regard.Quant à l’intérêt d’en avoir, il y en a pas mal chez nous qui ont
depuis longtemps compris qu’il valait mieux en mettre de côté que pas du tout. Il y a juste
la manière d’en accumuler qui pose un problème d’étique. Mon interlocuteur n’aura donc pas
réussi à me gagner à son avis. A écouter tous ceux qui vous racontent qu’ils sont partis de rien
pour arriver et à lire les histoires de ceux qui avaient tout mais à qui il manquait les bonnes astuces
pour réussir, j’ai déjà choisi mon camp.



M. B. 

zadhand
05/03/2016, 16h49
SOIT DIT EN PASSANT
05 Mars 2016

L’assassin court toujours. La police aussi !

Malika Boussouf
Journaliste, écrivaine

21735

Par Malika Boussouf
[email protected]
Il est des jours comme ça où je me demande vraiment à quel niveau situer l’intelligence
et la perspicacité occidentales. Il est inutile de me hurler dessus sous prétexte que
je n’arrive pas à répondre à mes propres interrogations.9+Oui, j’avoue ne pas toujours
savoir s’il faut prendre au pied de la lettre tout ce que l’on nous sert comme informations
ou se méfier d’un contenu qui, de mon point de vue, manque intentionnellement
de rigueur. Il y en a qui vont esquisser un sourire railleur en lisant ce billet.
Un sourire chargé de cette conviction selon laquelle je ne posséderais décidément
pas le talent qu’il faut pour résoudre l’énigme qui me permettrait d’accéder au sens que
l’on veut donner à cette précieuse information destinée à diverses opinions publiques.
Je veux bien admettre que cela soit vrai ! Mais alors, qui pourrait m’expliquer pourquoi
et dans quel but, surtout, on transforme un terroriste présumé «Salah Abdeslam»,
suspecté d’avoir pris part au carnage de Paris en novembre dernier, en personnage
dont on pense indispensable de transformer l’histoire ordinaire en une sorte
d’épopée susceptible d’influencer le recrutement de futurs assassins ? L’histoire
«fascinante» d’une cavale qui, parce qu’elle n’en finit pas de livrer ses petits travers,
pèsera, sans conteste, dans le choix des futures recrues. Ceux-là-mêmes qui iront grossir
les rangs de Daesh en Syrie et en Irak ou serviront de bras armé à l’organisation terroriste
dans les pays où celle-ci a plus besoin de tisser et faire fonctionner des réseaux que de s’implanter.
Je n’ai peut-être pas saisi le vrai but poursuivi par les pourvoyeurs de ce genre d’informations,
mais je peux affirmer que la seule évocation du petit malfrat belge, auquel sa fiancée a annoncé
par voie de presse qu’elle rompait avec lui, me donne de l’urticaire. J’ignore si ce qui intéresse
le plus le lecteur, c’est ce qu’il a fait, mangé, bu et traversé comme frontières durant les quatre
ou cinq mois qui ont précédé les attentats ou ce que livre ou pas l’enquête !
En attendant, l’assassin court toujours, et toutes les polices d’Europe aussi.


M. B.

zadhand
06/03/2016, 19h12
SOIT DIT EN PASSANT
06 Mars 2016

La crise et taqachouf, c’est pareil !

Malika Boussouf
Journaliste, écrivaine

21735

Par Malika Boussouf
[email protected]
Il est des jours comme ça où vous éprouvez une forte envie de comprendre de quoi la crise
que l’on évoque ici et là sera faite. Celle dont on ne cesse de nous avertir qu’elle est à
nos portes ne présagerait rien qui vaille le coup de se morfondre en l’attendant.
La question qui se pose avec de plus en plus d’acuité tourne essentiellement autour de quoi
sera organisé le fameux taqachouf qui nous pend au nez. On tente de nous préparer
à l’incontournable obligation de nous serrer la ceinture. Et comme, côté pouvoirs publics,
on en connaît un rayon sur les conséquences d’une colère mal encadrée et que l’on est rompu
à l’exercice qui consiste à calmer les esprits, on prend toutes les précautions pour préserver
le calme dans la cité Algérie. Ne pas attiser la colère qui couve ni provoquer ceux qui
envisageraient d’en découdre avec l’autorité paraît être l’une des fermes recommandations
en vigueur. Les consignes du régime seraient de caresser dans le sens du poil ceux qui
n’auraient rien à perdre à s’exprimer violemment et à tout saccager si l’on s’aventurait à mettre
en péril un confort et des privilèges ou, dans un autre cas, à aggraver une précarité déjà fort
pénible à supporter. Parce que s’il est vrai que la vie ne se résume pas à endurer des épreuves,
elle doit aussi et surtout permettre aux gens, en leur donnant les moyens, de réaliser
leurs rêves. Seulement voilà, en prévision du maudit taqachouf que l’on nous sert à toutes
les sauces sans avoir l’air d’y toucher, on commence par appréhender la terrible idée de devoir
abandonner ses espérances et à réaliser que se bercer d’illusions, c’est tout juste bon pour
les gogos.On se dit aussi, pour encaisser le coup le moins péniblement, qu’il vaut mieux regarder
les choses froidement parce que la crise, elle, est tellement mondiale que personne n’y échappera,
même pas les systèmes les mieux protégés. Balivernes que tout cela ! Je doute fort que l’idée
de ne pas être seuls dans la galère puisse consoler qui que ce soit.
J’imagine mal la réaction des Algériens si l’on cessait de leur importer les produits qu’ils ont appris à consommer !


M. B.

zadhand
07/03/2016, 16h55
SOIT DIT EN PASSANT
07 Mars 2016

Pour quelques privilèges de trop

Malika Boussouf
Journaliste, écrivaine

21735


Par Malika Boussouf
[email protected]
Il est des jours comme ça où, après avoir mis tellement de fougue à débattre, par exemple,
des raisons qui ont précipité le voyage du directeur général de la Cnas en France,
nous nous sommes surpris, des amis et moi, à nous réjouir de la tournure que prenaient
enfin les évènements.Chacun d’entre nous a, à un moment, ressenti de la honte à regarder
son pays se faire rappeler à l’ordre pour défaut de paiement de prises en charge médicales
dont personne ne doute qu’elles aient plus servi le bien-être de privilégiés du système
qu’à soigner de pauvres bougres sans appui ni protection ni parrainage. Nous en étions à nous
réjouir, avant même d’en avoir la totale certitude, que l’Algérie se soit enfin décidée à clore
le chapitre des interpellations françaises concernant les chaudes factures jusque-là impayées
et à en finir avec les scandaleuses ardoises que ses protégés sèment ici et là à chacun
de leurs voyages ! Plus de 31 millions d’euros de prises en charge seront réglées sur le dos
des pauvres contribuables que nous sommes. C’est la dette la plus élevée qui ait jamais été
contractée par un pays étranger auprès d’hôpitaux français.
Quant à ce que les responsables algériens espéraient, en faisant la sourde oreille aux injonctions
de leurs prestataires outre-mer, ils seraient bien les seuls à avoir pu penser, un seul instant,
que l’on fermerait les yeux sur les montants faramineux dépensés à remettre d’aplomb les protégés
en question dont certains ne résident même pas sur le territoire national !
Parce qu’il ne faut pas croire, la somme indécente sus-évoquée n’a pas été dépensée pour soigner
des citoyens ordinaires ! Et la délégation algérienne qui s’est précipitée à Paris pour calmer
la menace émise par l’administration française le sait bien. Tout le monde sait qui bénéficie
de soins à l’étranger ! Le Président Zeroual a, lui, confié ses yeux à des praticiens nationaux.
Qui oserait nous certifier que la vue n’est rien comparée aux insignifiants soins dentaires,
pédicures médicales et autres petits soucis esthétiques qui font partie des multiples
gratifications accordées aux fidèles ?


M. B. 

zadhand
08/03/2016, 15h50
SOIT DIT EN PASSANT
08 Mars 2016

Et une journée pour nous les femmes !

Malika Boussouf
Journaliste, écrivaine

21735

Par Malika Boussouf
[email protected]
Il est des jours comme ça, où il nous arrive, à nous les femmes, de nous arrêter
un moment, de poser nos paniers comme on dit, histoire de respirer un bon coup
et de réfléchir à la condition qui nous est faite.
Ce n’est qu’à la fin des années 70 que les Nations-Unies, composées en majorité
d’hommes qui y représentaient leurs Etats respectifs, ont fini par convenir que
l’on ne pouvait parler de systèmes égalitaires ou prétendre que le monde travaillait
à être plus juste et plus à l’écoute des siens, sans faire un point sérieux sur
le statut des femmes. Aujourd’hui, le 8 Mars, décrété journée internationale
des femmes, marque la résistance de ces dernières et leurs luttes contre toutes
les discriminations qui les touchent de même qu’il sert de journée de manifestation
pour abattre tout ce qui s’élabore et se construit à leur détriment. Mais pourquoi
ne pas le dire clairement ? Les femmes ont encore du mal à imposer leurs mêmes
prédispositions à gérer les affaires de la cité.
Je ne ferais pas l’impasse sur celles qui n’ont aucun scrupule à emboîter le pas
à ceux qui les asservissent en singeant leur comportement, pour faire
la démonstration de leurs capacités à dominer, à se faire autoritaires et à faire
bon usage de ce pouvoir réservé au «sexe fort».
Proportionnellement parlant, elles sont plutôt rares celles qui, une fois
leur promotion sociale assurée, n’ont pas, par mimétisme, emprunté,
aux responsables masculins, ce comportement qu’elles avaient auparavant dénoncé.
Les femmes alibi, prêtes à marcher sur le dos d’autres femmes pour atteindre
ce statut, on en connaît quelques-unes chez nous. Les victimes, elles, n’ont
pas changé de profil, même si, plus conscientes des enjeux, elles ne se font
plus d’illusions sur la représentativité de celles auxquelles elles ont fait
la courte échelle et qui leur ont tourné le dos, une fois leurs ambitions satisfaites.
S’il faut rendre hommage aux infatigables militantes rompues aux obstacles
à franchir, il faut saluer, tout aussi chaleureusement, celles des femmes
qui donnent de leur temps et de leur voix pour témoigner, interpeller et sensibiliser.


A. T.

zadhand
09/03/2016, 18h34
SOIT DIT EN PASSANT
09 Mars 2016

Vivre longtemps et mieux ?

Malika Boussouf
Journaliste, écrivaine

21735


Par Malika Boussouf
[email protected]
Il est des jours comme ça où, à la seule évocation du petit-déjeuner, beaucoup d'entre nous
se demandent ce qu'ils vont bien pouvoir avaler, histoire de garder la forme durant
les premières heures de la journée, sans faire mal à leur balance. Je ne sais pas vous,
mais moi, la question relative au menu du matin bouscule régulièrement ma nonchalance,
avant que je ne tranche pour un maigre repas au détriment d'un autre plus tentant, mais moins
recommandé. Comme dans une espèce de rituel névrotique, j'hésite quelques instants avant
de réprimer toutes ces envies matinales qui me mènent la vie dure, interpellée que je suis
par l'évocation de tout ce que je découvre au quotidien et qui m'agace souverainement.
Ce que je lis à propos des bonnes et des mauvaises choses à consommer me terrifie.
Et me voilà déprimant à l'idée d'avoir, encore une fois, à faire le tour de ce que
les experts ès nutrition nous engagent à manger ou pas. Quand je lis, par exemple,
que dès la quarantaine entamée, il faut surveiller son alimentation si l'on veut préserver
sa santé et continuer à bien vivre, à contrôler son rythme cardiaque, son poids et son
bon cholestérol ou encore empêcher les rides d'apparaître ou stimuler cette satanée sexualité
qui se met en mode veille, etc., je déprime, un moment, avant de reprendre mes esprits
et de me consoler en me disant que mes lectures sont sans aucun doute fondées parce que
les écrits en question sont publiés par des gens sensés qui n'oseraient pas s'en prendre
à notre précieuse santé. Je retrouve ainsi sourire et confiance, et m'installe confortablement
dans une espèce de dictature du bien-fondé que je m'entête à vouloir assumer,
même si je trouve épuisantes les innombrables recommandations qui fleurissent tout autour.
Celles qui vous autorisent à penser que vous venez d'intégrer une communauté avec laquelle
vous allez échanger et qui va vous accompagner dans votre quête du graal. Evitez ce site
qui vous recommande de manger dans le noir «pour ressentir le seuil de satiété».
Il y en a d'autres qui vous conseillent de ne pas vous laisser dépouiller de votre libre arbitre.


M. B.

zadhand
10/03/2016, 12h38
SOIT DIT EN PASSANT
10 Mars 2016

Trottoirs d’Alger, je vous déteste !

Malika Boussouf
Journaliste, écrivaine

21735

Par Malika Boussouf
[email protected]
Il est des jours comme ça où il suffit qu’il tombe quelques gouttes d’eau pour que les rues
se transforment en pataugeoires dans lesquelles vous vous vautrez au moins une fois.
Et pendant que d’une main vous vous massez la cheville qui vient de se tordre et que
de l’autre vous cherchez un point d’appui à votre portée, vous râlez, en constatant,
une fois de plus, que l’incurie des pouvoirs publics a encore de beaux jours devant elle.
Vous essayez de reprendre vos esprits, mais vous n’arrivez pas à surmonter votre colère
parce que, en plus d’être trempé, vous avez mal partout. Personnellement, je prends vite
en grippe le trottoir défoncé qui vient de m’estropier. Je reste assise, le souffle à moitié
coupé par la douleur, le temps de m’assurer qu’à l’exception de mes genoux bien amochés
et mes mains en sang, tout le reste est en place. Mon sac ne s’est pas vidé dans l’eau boueuse
et personne ne tente de me faire les poches pendant que je me remets lentement de ma chute.
Evidemment, comme toute personne en prise avec une aussi désagréable réalité, je me demande
pourquoi c’est à moi que cela arrive alors que ma journée vient tout juste de commencer
et que j’ai tellement d’autres problèmes à régler. Pendant que je bougonne après le trottoir
et fustige ceux qui l’ont mis dans cet état, des passants curieux de savoir comment je m’en sors
et dans quel état je suis s’arrêtent pensant pouvoir abréger mes lamentations
en partageant avec moi leurs propres mésaventures. Et avant même que les gens ne vaquent
de nouveau à leurs occupations et moi aux miennes, une voix s’élève pour lancer à la cantonade
«Comment rendre sympathiques ces élus locaux qui préfèrent les privilèges aux responsabilités ?»
Les gens alentour approuvent et ils n’ont pas tort ! Parce que la preuve est ainsi faite que l’état
de délabrement avancé des rues d’Algérie n’empêche aucun responsable de dormir.
Qui se soucie,une fois élu, de concrétiser les promesses faites à ses électeurs ?
Dans nos villes en éternel chantier,plus les contrats sont juteux,
plus les travaux s’éternisent ! Allez savoir pourquoi...

M. B.

zadhand
12/03/2016, 10h46
SOIT DIT EN PASSANT
12 Mars 2016

Grandeur et suffisance !

Malika Boussouf
Journaliste, écrivaine

21735

Par Malika Boussouf
[email protected]






Il est des jours comme ça où, en même temps que vous vous sentez envahi par des doutes
plus que sérieux, vous savez qu’à défaut de les transcender, vous allez devoir faire avec,
au moins le temps de remettre de l’ordre dans vos pensées. Comment ne pas rester dubitatif
face à ces gens qui vous déballent, sur un ton qui ne souffre aucune contestation et avec
une certitude que vous connaissez bien pour l’avoir souvent côtoyée, que l’Algérie est
un pays tellement riche et tellement beau qu’il ne peut rien lui arriver de méchant ?
Il m’arrive de me dire qu’il ne sert à rien de confier son inquiétude à des personnes tellement
convaincues que lorsque l’on a réussi à se défaire d’un terrorisme aussi barbare que celui
que nous avons vécu, plus rien de sérieux ne peut nous atteindre ! Et pourtant ! Je ne sais pas
vous, mais moi, je perds mes moyens à la seule pensée que l’Algérie marche sur la tête
au lieu d’évoluer vers le destin merveilleux et le futur prometteur que certains de nos aînés
avaient imaginé pour elle ! Question : pourquoi, alors qu’il porte en lui le potentiel requis
pour aller bien et même caracoler en tête des pays qui n’ont aucun souci à se faire quant
à leur avenir, le nôtre est menacé d’une crise sans précédent ? D’aucuns en lisant cela vont
hausser les épaules avant de pointer le caractère absurde de mes questions tant il est vrai
que chez nous on abandonne volontiers les évidences pour courir à l’essentiel ! Quand,
en Occident, des candidats à l’investiture suprême, en pleins préparatifs d’élections
aussi capitales que des présidentielles, construisent leurs discours autour de la grandeur de
leur pays, je ne peux m’empêcher de m’interroger sur les meilleurs moyens de restituer
à l’Algérie la sienne. Même si «grandeur» étant un terme générique, je ne comprends pas
très vite ce que l’on entend par là, excepté que, dans un cas comme celui-là, on ne peut
jouer son destin au petit bonheur la chance. Où devrait-on aller la chercher et ne faudrait-il pas
plutôt la reconquérir, abandonnée qu’elle a été à des prédateurs au goût démesuré pour
le clinquant et si peu soucieux d’en préserver les valeurs ?


M. B.

zadhand
13/03/2016, 17h18
SOIT DIT EN PASSANT
13 Mars 2016

Si je ne joue pas, tu ne joues pas !

Malika Boussouf
Journaliste, écrivaine

21735

Par Malika Boussouf
[email protected]

Il est des jours comme ça où, le soir, avant de fermer les yeux et alors que je fais le bilan
de ma journée, me reviennent à l’esprit ces belles personnes qui travaillent chez nous
à faire évoluer la pensée et dont le nombre se réduit, hélas, comme une peau de chagrin.
Et en les évoquant, me revient, inévitablement, à l’esprit l’image de cette intransigeance,
violente à bien des égards, à l’encontre de ceux qui osent encourager le questionnement,
la relecture ou la réforme, par exemple, de textes inadaptés au monde d’aujourd’hui.
C’est là que je me surprends à espérer voir l’inspiration sortir indemne des procès
à répétition faits à l’intelligence par des auteurs qui ont posé leur stylo, donné congé à leur
imagination et troqué leur lyrisme contre une tribune que certains accaparent,
lorsqu’ils sentent leur notoriété en ballottage et à laquelle personne ne les a conviés.
Il faut croire que les répercussions d’une réflexion en manque d’essentialité sont terribles.
Et elles le sont davantage en ces temps troubles et incertains où les points de vue
et autres positions semblent en attente d’un je ne sais quoi qui les délivrerait d’une entrave,
d’une sorte d’asservissement avant de leur restituer la capacité de repenser la vie par eux-mêmes.
C’est fou comme pour approcher, y compris le domaine littéraire, on devrait s’assurer
le parrainage de penseurs encadrés qui ont cessé de séduire lorsqu’ils ont opté pour un mode
de création normalisé. Quand la bien-pensance se met en branle pour confisquer le droit
de réfléchir et de concevoir par soi-même, les choses se font plus dangereuses.
Qu’est-ce qui expliquerait le manque d’enthousiasme à louer ceux qui continuent à produire
dans une Algérie qui traîne les pieds ? Je trouve peu glorieux le comportement de gens ulcérés
par la réussite des autres et qui leur contestent l’aisance qu’ils ont à séduire une opinion conquise
par leur talent. Les reproches injustifiés, parce qu’ils n’apportent ni contradiction
ni éclairage philosophique à une œuvre littéraire, n’ont rien d’intelligent ou de glorieux
et encore moins de respectable.


M. B.

zadhand
14/03/2016, 10h04
SOIT DIT EN PASSANT
14 Mars 2016

Un prêcheur à El Harrach ?

Malika Boussouf
Journaliste, écrivaine

21735

Par Malika Boussouf
[email protected]

Il est des jours comme ça où il fait franchement bon vaquer à ses occupations le sourire
aux lèvres et des étoiles plein les yeux, quand une nouvelle est aussi plaisante ! Je vous
le dis franchement, un verdict pareil me met du baume au cœur ! Je le trouve
magnifique et courageux dans le sens où depuis l’arrivée au pouvoir de Bouteflika,
les assassins graciés par lui et réconciliés avec son entourage défient les populations
civiles qu’ils ont terrorisées et en partie décimées. Est-il utile de noter qu’aujourd’hui encore,
Ils bombent le torse en vainqueurs d’un combat mené au nom d’une cause officiellement
reconnue comme défendable, tandis que les pourvoyeurs de fatwas n’ont, eux, aucun souci
à se faire quant à leur avenir.On en veut pour preuve qu’ils ne cessent de proliférer !
Quoi de plus normal étant donné toutes les sollicitudes dont ils continuent à faire l’objet
et les privilèges dont ils bénéficient au nom d’une entente trop fructueuse pour être abandonnée.
C’est en cela que la condamnation d’un sombre prédicateur, passé maître dans l’approximation
religieuse et qui hurle à la mort de tout ce qui démythifie ce qu’il tente d’incarner, m’a parue
tellement surprenante que j’ai aimé la garder en tête le temps de poser un pied à terre
et de me dire que le combat contre l’obscurantisme a encore de beaux jours devant lui !
Avec tous ces hurluberlus qui fleurissent à chaque angle de rue et qui, en ces temps
de maigre création, n’ont pas beaucoup d’efforts à faire pour s’attirer la solidarité de penseurs
au rabais ; les Kamel Daoud n’ont qu’à se protéger les flancs, parce qu’ils n’en ont pas fini avec
les intimidations et autres menaces pour leur vie !
Trois mois de prison ferme pour le sinistre Hamadache, ça fait du bien à entendre même si
l’on sait que cela ne suffira à décourager ni les nouveaux prophètes ni leurs courtisans.
Mais il est tout de même bon de rompre avec ce sentiment diffus d’impuissance et d’impunité.
Et alors ! Quand le talent d’un journaliste-écrivain, qui sait de quoi il parle, met en émoi une frange
de la société en panne de repères, comment ne pas trouver cela pathétique ?


M. B.

zadhand
15/03/2016, 14h24
SOIT DIT EN PASSANT
15 Mars 2016

Une antichambre pour le paradis !

Malika Boussouf
Journaliste, écrivaine

21735

Par Malika Boussouf
[email protected]

Il est des jours comme ça où je trouve bien injuste de se faire allumer à chaque fois
que l’on fait allusion à la Grande Mosquée de Bouteflika qui a toujours su quoi faire
pour rendre au pays la grandeur qui lui est déniée. Comment oser contester l’escroquerie
qui a consisté un jour à décider, en haut lieu, que la construction d’un gigantesque espace
de prière pourrait contribuer à apaiser les tensions, à redonner le sourire, à étendre
la fraternisation des assassins avec leurs victimes et à faire renaître l’espoir dans tous
les cœurs, le tout, en redorant le blason d’une Algérie en mal d’éclat ? Comment oser
louer les mérites de ceux qui, dans l’ombre, travaillent à préserver le pays du désastre,
plutôt que d’en attribuer les qualités à un commandant de navire que l’on n’aperçoit plus
qu’occasionnellement, mais qui n’en perd pas pour autant son pouvoir de conviction ?
Tous ceux qui, par un heureux hasard, n’ont pas été drogués au culte de
la «famille révolutionnaire» ont échappé à la contamination à laquelle se sont volontairement
exposées toutes ces clientèles intéressées. Celles-là mêmes qui, soucieuses d’arriver,
ont considéré que si l’on enfourchait vite le cheval de la réconciliation et qu’on se
convertissait, tout aussi vite, au mysticisme du légendaire Président,
plus rien de méchant ne pourrait les atteindre.Et bientôt, dans cette immense mosquée,
qui aura exigé plus d’argent que de noblesse, pourront être regroupés 120 000 fidèles.
Livrés à la science de prédicateurs qui confondent aisément héritage spirituel et message
originel avant d’en faire une religion à respecter à la lettre, leur dévouement, attendu,
ne surprendra personne. Parce qu’alors, il n’y aura plus au sein de la construction sacralisée
ni menteur ni détracteur ! Seuls seront autorisés à conduire la prière ceux convaincus
de détenir la vérité vraie sur tout ce qui s’organise autour de l’islam et de la pensée qui
se structure en son nom ! A se demander s’il ne faut pas craindre le pire pour ceux
qui préfèrent contempler le ciel au lieu de réfléchir à ses recommandations ! Et si le faste
d’un pays se mesurait à la surface de sa mosquée ?


M. B.

zadhand
16/03/2016, 16h09
SOIT DIT EN PASSANT
16 Mars 2016

Affronter ou capituler ?

Malika Boussouf
Journaliste, écrivaine

21735

Par Malika Boussouf
[email protected]

Il est des jours comme ça où, tout à fait par hasard, à l’occasion d’une simple évocation
sans lien réel avec l’immédiat, il nous arrive d’être submergé par les images d’une
Algérie qui résiste. Et alors que l’on se surprend à faire l’inventaire des qualités qui font
qu’elle ne capitule pas, on pense inévitablement à sa sœur jumelle. Celle qui, au contraire,
a décidé, un jour, de finir réfractaire à toute idée d’aller de l’avant. Les flash-back sont là,
nombreux, qui, comme dans un film de science-fiction, vous projettent dans une atmosphère
que votre mémoire a gardée intacte parce que réconfortante. Dans le même temps et comme
dans une séance d’automutilation, vous renouez avec cette autre Algérie qui accueille de
plus en plus fraîchement les promesses qu’elle sait sans issue.
S’il est vrai que lorsque l’on est aux manettes du pays on se fait vite aux explications hasardeuses,
il est tout aussi vrai qu’il faut un imaginaire en béton pour survivre aux rêves qui volent en éclats.
Et si surfer sur le désarroi des gens devient une pratique courante, la démission côté résistance
prend, elle, une ampleur inquiétante tant il devient difficile d’avancer quand on veut réussir.
Bien sûr que des populations sont régulièrement mécontentes et qu’elles ont au quotidien des
raisons essentielles d’exprimer leur colère. Mais alors, qu’est-ce qui renvoie l’image
d’un pays amorphe qui a renoncé à arracher ses droits ? Qu’est- ce qui pousse à croire que
la revendication ne mène à aucun résultat, et qu’en troquant cette dernière contre de l’adhésion
au discours dominant, on a plus de chances d’arriver à ses fins ? Même si je me dis que l’on
ne peut, en haut lieu, se permettre d’éviter indéfiniment de fournir les réponses qui s’imposent,
je ne peux m’empêcher de trouver redoutable cette propension
à tout ramener à ceux qui nous dirigent et qui n’ont pas réfléchi longtemps avant
de trahir l’espérance. Si en 54 ans d’indépendance,les choses ont quelque peu progressé aux yeux
des uns, elles n’ont pas assez abouti au goût des partisans du travail acharné qui refusent
de brader la valeur travail contre le gain facile.

M. B.

zadhand
17/03/2016, 15h16
SOIT DIT EN PASSANT
17 Mars 2016

Chronique d’une journée ordinaire

Malika Boussouf
Journaliste, écrivaine

21735

Par Malika Boussouf
[email protected]

Il est des jours comme ça où quand on me parle d’énergie positive et qu’on essaie
de me convaincre qu’il suffit d’en invoquer l’idée pour se sentir mieux, j’ai les poils
qui se hérissent et le sang qui me monte à la tête. Comment faire autrement quand,
en voulant prendre un taxi le matin pour vous rendre, par exemple, à un rendez-vous
médical, à Hydra, vous vous entendez répondre des «je vais à El-Biar»,
«non, je tourne à droite», «non, c’est pas ma route» ,«lala man rouhch el Hydra ya madame !
Fiha la circulation trop, trop, bezzef !», «ana nakhdem ghir
la ville, hadja khra, non !», «neddik coursa, 400 DA» ! S’il y a un corps de métier que
je ne soutiendrai pas en cas de protestations, ce sera celui des chauffeurs de taxi qui
préfèrent rester stationnés plutôt que de vous conduire là où ça n’arrange pas leurs affaires.
C’est là qu’une forte envie de remettre au goût du jour le principe même de la contestation
vous submerge. Une fois décroché celui qui accepte de vous conduire à bon port,
vous poussez un gros soupir de soulagement pensant que vous en avez enfin fini avec
la galère. Eh bien non ! Parce que lorsque vous arrivez chez le médecin, il y a déjà tellement
d’autres qui attendent que même avec un rendez-vous pris à l’avance, vous savez que vous
allez en avoir pour un petit moment. Mais ce n’est pas
ce qui vous déprime le plus. Ce qui vous démonte le moral, c’est le nombre !
Avoir l’impression que toute l’Algérie est malade n’a rien de réjouissant. Vous pensez,
en optant pour une consultation privée,que les conditions seront meilleures qu’à l’hôpital ?
Pensez donc ! Les cabinets privés sont, eux aussi, débordés même si l’accueil y est plus
correct. Vous constatez au passage que la consultation est passée en quelques mois
de 1 500 à 2 000 DA, mais ce qui vous frappe le plus c’est qu’il y ait du monde partout !
Chez le médecin, chez le pharmacien, chez le radiologue, dans les laboratoires
d’analyses… Vous faites la queue partout sans être sûr d’en sortir satisfait.
A la pharmacie, vous craquez quand on vous parle de rupture ou
qu’on vous propose un équivalent.

M. B.

zadhand
19/03/2016, 16h33
SOIT DIT EN PASSANT
19 Mars 2016

Ennemis intimes

Malika Boussouf
Journaliste, écrivaine

21735

Par Malika Boussouf
[email protected]

Il est des jours comme ça où l’aisance que montrent certains à vouloir s’entretuer vous laisse pantois.
Lorsqu’il s’agit de personnes ordinaires comme vous et moi, on peut à la limite mettre cela sur le compte
de ce caractère agressif que l’on nous attribue à nous Algériens. Je me souviens, à ce propos, qu’il y a
quelques années, un ami tunisien, qui faisait des études de chirurgie dentaire à Alger, m’avait fait
une remarque fort déplaisante. Je me souviens du ton affable qu’il avait pris pour me dire
«Vous les Algériens, vous êtes toujours prêts à sauter à la gorge du premier venu. Quand quelqu’un vous
dit bonjour, vous répondez en lui brandissant un couteau sous le nez.» Je me souviens aussi avoir pris
la mouche et protesté, vexée par une telle affirmation que j’estimais gratuite, même si je nous reconnais
un irritant côté sanguin parfois injustifié. Mais là n’est pas le propos, puisque l’objet de ce billet n’était pas
de disserter sur les coups de sang de l’Algérien lambda. Les ennemis intimes dont je voulais parler, parce
qu’ils ne semblent prêts ni à se calmer ni à se rabibocher, ce sont les démocrates ! Ceux qui se réclament
d’un noble et précieux héritage ! Ceux-là mêmes qui ont partagé tellement de valeurs et de combats et qui,
un jour, ont décidé que les choses devaient évoluer autrement. Un beau matin, ils se sont convertis, à
la grande stupéfaction de leurs supporters, au déballage, déversant sur la place publique leurs secrets
les plus essentiels. Ceux qu’ils ont partagés sur le terrain et même en dehors. Je ressens un profond malaise
à me demander en qui on pourrait avoir confiance si nos propres amis se retournaient contre nous à un moment
ou à un autre ? Comment peut-on abandonner des valeurs qui réunissent autour d’une cause
et d’objectifs communs, pour se retrouver argumentant contre son propre camp
et puisant toute son énergie dans la volonté de détruire l’autre ?


M. B.

zadhand
20/03/2016, 19h27
SOIT DIT EN PASSANT
20 Mars 2016

Le bon traitement et le mauvais !
Malika Boussouf
Journaliste, écrivaine

21735

Par Malika Boussouf
[email protected]

Il est des jours comme ça où, même contraints de garder le lit, certains d’entre nous
vont longuement hésiter avant d’avaler les comprimés ou les gouttes qui leur ont
été prescrits, auparavant, pour les mêmes symptômes. Ils sont nombreux ceux qui,
aujourd’hui, réfléchissent à deux fois avant d’aller se faire examiner par un médecin,
quand beaucoup de ceux qui ne peuvent pas faire autrement se rendent chez
ce dernier en traînant les pieds. Il ne faut pas croire que tout le monde peut se permettre
de surfer sur les prix en toute décontraction. J’en connais qui s’arrangent comme
ils peuvent avec le contenu de leur boîte à pharmacie pour éviter de casquer,
et pour la consultation et pour le contenu de l’ordonnance.
Quand ils n’en ont pas les moyens, ce qui peut fréquemment leur arriver, ils renoncent à aller
se faire examiner parce qu’ils ont, selon eux, des besoins plus urgents. Il m’est,
personnellement, arrivé, même si je fais rarement dans l’automédication, de me soigner
avec un reste d’antibiotiques ou d’anti-inflammatoires. Mais je ne le fais plus, depuis
un certain temps, parce que j’ignore si ceux qui ont, précédemment, eu l’effet escompté sur
moi possèdent toujours les mêmes vertus et produiront les mêmes résultats. Je me pose
souvent la question de savoir pourquoi certains antibiotiques, qui hier étaient prescrits
pour soigner une infection, et qui effectivement l’ont enrayée, sont parfois retirés de la vente
et soudainement déclarés dangereux ? Qui décide que tel médicament est à un temps T1
expressément recommandé et à un temps T2 fortement déconseillé ? Qui du ministère de
la Santé, seul habilité à accorder une autorisation de mise sur le marché, des laboratoires
pharmaceutiques ou de leurs généreux sponsors décide de la mise en quarantaine
d’un médicament ? Celui qui finance la production, celui qui distribue ou celui qui cherche
et qui, parce qu’il a trouvé plus efficace, préconise d’abandonner le premier ?
Ce qui me fait froid dans le dos c’est d’apprendre, à propos d’un traitement dont
j’ai usé pendant des années, que ses effets pourraient parfois s’avérer mortels.


M. B.

















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zadhand
21/03/2016, 16h25
SOIT DIT EN PASSANT
21 Mars 2016

S’arranger avec la crise

Malika Boussouf
Journaliste, écrivaine

21735

Par Malika Boussouf
[email protected] ([email protected])

Il est des jours comme ça où je me dis, après réflexion, que nous avons tous des rêves qui n’aboutissent jamais.
Quelquefois par la faute des autres, mais aussi et surtout par la nôtre, puisque nous sommes encore incapables
de choisir par nous-mêmes la meilleure manière de satisfaire nos attentes.
Aujourd’hui, une grande partie de ceux qui n’ont plus envie de jouer aux révolutionnaires va se planquer derrière
le fait que Bouteflika lui a apporté la paix en mettant fin à cette guerre qui lui avait été déclarée par le terrorisme barbare.
C’est cet aveuglement du système qui fait que ce dernier ne mesure pas la déliquescence à laquelle il participe
et dont il se rend responsable. En voulant faire au mieux pour sa pérennité, il a fermé les yeux sur les antécédents
d’assassins qui se sont un jour découvert et des ambitions de partenaires politiques et des qualités d’hommes d’affaires.
La question que les observateurs se sont immédiatement posée, c’est avec lequel des deux profils on allait composer ?
En haut lieu, on aura vite tranché en faveur des deux, sachant qu’aucune partie n’endosserait le rôle de figurant.
C’est ainsi que l’on conviendra d’amnistier les assassins et de fermer les yeux sur les florissantes affaires montées,
par eux, grâce, entre autres, à l’argent du racket amassé durant la décennie noire et blanchi, pour beaucoup,
dans l’import-import. C’est cette complaisance des autorités qui permet, lorsque les uns lèvent le pied parce
qu’ils sont occupés ailleurs, aux autres de prendre le relais pour veiller au grain et à la bonne marche des transactions.
Tout cela m’est revenu en mémoire, lorsque j’ai écouté à la Radio algérienne que sur 1 200 entreprises promues
à l’exportation, seules 350 le font. Mais quoi exporter me diriez-vous, si nous ne sommes même pas fichus de produire
une part de notre alimentation ? Je me demande à quoi les Algériens choisiraient de renoncer, en premier,
si la crise venait à s’aggraver ? Consommer, on aime tellement ça !


M. B.

















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zadhand
22/03/2016, 18h29
SOIT DIT EN PASSANT
22 Mars 2016

Se parler, se toucher et rire ensemble !

Malika Boussouf
Journaliste, écrivaine

21735

Par Malika Boussouf
[email protected] ([email protected])

Il est des jours comme ça où l’idée, qui va devenir fondamentale dans quelques années, de rompre avec certaines habitudes,
prises au fil du temps, et ce mauvais pli qui a, peu à peu, transformé notre vie au quotidien, redonne du punch
et l’envie pressante d’entrevoir le résultat. Il y a quelques jours, c’était la journée du sommeil. Oui ! Comme il y a une journée
sans tabac, il y a une journée où certains spécialistes vous disent tout l’intérêt d’aller, de façon plus apaisée, dans
les bras grands ouverts de Morphée. C’est là que ceux qui veillent à nous imaginer plus de bien-être et à nous guérir de nos travers
saisissent l’occasion de nous sensibiliser à l’urgence de nous aménager un temps de pause indispensable au bon fonctionnement
de la machine sophistiquée qui nous porte. Pointer du doigt le danger qu’encourt notre équilibre et nous expliquer pourquoi vouloir
s’endormir en gardant un œil ouvert et une oreille aux aguets rend impossible cette qualité de vie dont on a perdu et le rythme
et la saveur. Rester connecté à son ordinateur tard le soir et entretenir la fâcheuse habitude de dormir avec son téléphone sur l’oreiller
pour ne rien rater du message qui va peut-être nous «changer la vie» nuisent, aussi sévèrement, aux relations chaleureuses que
l’on ne développe ou n’enrichisse qu’à une seule condition. Celle de ne pas se couper de son environnement immédiat
et de continuer à évoluer à proximité les uns des autres.Pour illustrer la détérioration des rapports ou l’isolement qui s’opère
sournoisement au sein d’un groupe supposé en phase avec son temps, on publie cette image des membres d’une même famille,
assis les uns à côté des autres, mais totalement indifférents à ce qui se passe autour d’eux.L’attention de chacun est happée par
un smartphone, une tablette ou un ordinateur et tous s’ignorent, souverainement, plongés qu’ils sont dans un monde que chacun
a modelé à sa mesure avec les acteurs de son choix. Comment dans ce cas réapprendre à se parler et à s’écouter ? Comment rester
connecté aux siens et au monde qui nous entoure ? Quand le remède absolu fait défaut, les avis restent partagés.


M. B.

















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zadhand
23/03/2016, 17h46
SOIT DIT EN PASSANT
23 mars 2016

S’indigner pour ne pas se résigner !

malika boussouf
journaliste, écrivaine

21735

par malika boussouf
[email protected] ([email protected])

Il y a des jours comme ça où il suffit de prêter l’oreille aux autres, de les écouter raconter juste un passage de leur vie auquel se greffent
quelques tracas, pour ressentir une espèce de malaise et perdre l’envie de se plaindre à tout jamais. Personnellement, cela me fait toujours
le même effet.Tout le temps que l’histoire vous reste en mémoire, vous oubliez les soucis qui sont les vôtres et fermez les yeux sur cette
tourmente, que, vous-même, côtoyez. Celui que vous écoutez vous confier comment il perçoit les choses de la vie porte en lui un tel
niveau de désespoir que vous auriez honte de parler de vous. Croiser le mal-être et l’incertitude dans un regard voisin est, hélas, devenu bien courant !
Beaucoup de ceux qui m’écrivent le font pour me saluer mais, surtout et le plus souvent, pour pousser un coup de gueule ou partager avec moi,
l’espace d’un courrier, leur colère et leurs inquiétudes. Ils disent leur détresse actuelle et racontent comment, aux problèmes qu’ils traversent
au présent, vient se greffer l’incertitude des lendemains quand aucune des sorties de secours dont on leur laisse entrevoir la possibilité ne leur paraît
à portée de main. La société algérienne n’aurait-elle pas vocation à faire la meilleure place aux siens ? En principe, si !
En théorie, tout paraît tellement accessible ! Dans la pratique, mon incapacité à répondre par l’affirmative me terrifie et je n’aime pas du tout
cette sensation d’inutilité et d’impuissance. Même si je m’estime privilégiée de pouvoir le dire, au quotidien, dans cet espace, je dois avouer que l’on a
tendance à prêter, aux journalistes, un pouvoir qu’ils n’ont pas dans la réalité. Le quatrième pouvoir est, chez nous, une belle fumisterie.
Je pense personnellement que si au cours de notre carrière, d’entre mes confrères ou moi-même, avons pu prêter main-forte à des personnes
en difficulté, ce n’est pas parce que nous possédions une influence quelconque mais parce que chacun d’entre nous a quelquefois eu l’heureuse
occasion de croiser la route de personnes qui avaient une vision plus juste et plus noble de leur fonction.


M. B.

zadhand
24/03/2016, 21h02
SOIT DIT EN PASSANT
24 mars 2016

Courrier de lecteur

malika boussouf
journaliste, écrivaine

21735

par malika boussouf
[email protected] ([email protected])

Il est des matins comme ça où je sais très vite que je vais devoir faire avec la culpabilité que je ressens
à chaque fois que je reçois un courrier de lecteur qui me confie sa déroute. Comment trouver le meilleur
moyen de se solidariser avec le désespoir des autres ? Je propose de partager le message, histoire d’offrir
un autre regard sur la vie de tous les jours à ceux qui pensent, peut-être, que j’en renvoie une image
trop négative. Jugez-en par vous-mêmes.«Je suis un lecteur de l’Est algérien (Mila) et un assidu du Soir d’Algérie
que j’apprécie pour la pertinence de ses analyses et son sens de l’objectivité… Je m’adresse à vous, Madame,
après maintes réflexions et après avoir acquis la certitude que l’Algérie se porte mal et surtout, après avoir constaté
que ses enfants sont livrés à eux-mêmes et perdus à tout jamais. Parmi eux, je citerai le cas de votre interlocuteur,
moi-même, 47 ans, toujours célibataire. Pas de femme. Pas d’enfants. Pas de logement. Pas d’amis. Je vis
un véritable désastre dont je suis le seul à mesurer la portée et surtout à en subir les effets. Les années passent
et se ressemblent sans que je puisse rectifier la trajectoire de ma triste vie, dans le bon sens. Dans ce pays,
toutes les portes sont closes. Il n’y a que l’argent qui puisse les ouvrir. Pour trouver un travail, il faut soudoyer.
Pour aspirer à un toit décent, il faut disposer d’un compte, de préférence bien garni, ou être appuyé par
une personne influente. J’ai contacté beaucoup de gens.La quasi-totalité m’a déçu et ignoré. On s’empresse de rendre
service à une personne fortunée et aisée mais les démunis dans mon genre, on les dédaigne et méprise. Bref,
désappointé et trompé par mes congénères, les hommes, j’ai décidé, aujourd’hui, et par le biais de cette lettre que
je vous envoie, Madame, de tenter ma chance auprès de la gent féminine dont vous êtes la digne représentante et
le parfait exemple de réussite dans un univers où il n’est pas facile de se faire une place. J’ai espoir que mes appels
à l’aide… trouveront une oreille attentive et connaîtront une suite favorable de votre part ou par votre intermédiaire…»
A suivre...


M. B.























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zadhand
26/03/2016, 21h46
SOIT DIT EN PASSANT
26 Mars 2016

Dire son impuissance

malika boussouf
journaliste, écrivaine

21735

par malika boussouf
[email protected] ([email protected])

Il est des jours comme ça où avouer que l’on est confus de ne pas avoir toutes les clefs pour alléger
le fardeau que la vie impose à certains ne nous aide pas à nous débarrasser de la culpabilité que l’on ressent.
Echapper à ce qui nous est décrit, par les autres, comme un enfer est une bénédiction. Un privilège qui nous
incite à relativiser nos propres douleurs. Pour revenir au courrier partagé avec vous hier, comprenez que je ne
pouvais faire comme si je n’avais rien reçu et que la lettre du lecteur, en perte de repères, ne m’avait pas fendu
le cœur. A l’origine, il y a ce besoin de partager ses soucis. Après, dans des cas comme celui dont on parle,
on n’écrit pas pour le plaisir de bavarder mais dans l’espoir de voir celui auquel on s’adresse nous tendre la main.
Au fur et à mesure que je parcours le courrier, je me rends compte que l’on revient toujours au lien étroit que l’on fait
entre l’argent et la réussite. Dans la foulée, je renoue spontanément avec une réflexion antérieure en rapport avec
l’aboutissement dans les affaires par la connivence. Je m’étais alors interrogée sur l’argent qui favorise le succès
et sur la qualité de la réussite en question, garantie par les moyens financiers et les connexions indispensables
à l’ascension sociale ! Il y a deux écoles. Celle qui confirme et celle qui infirme les assertions de personnes aux abois,
empêchées d’avancer dans la vie et prisonnières d’une féroce loi des séries. Une fois admis le principe que raisonner
ainsi n’aide pas, pour autant, à résoudre les problèmes que pose le lecteur, je me dis que parmi les portes fermées
au nez d’une personne, il s’en trouvera toujours une qui restera entrebâillée.
J’ai eu la bonne fortune, grâce à mon métier, d’avoir accès, par le passé, à des personnes de pouvoir dont les dispositions
à corriger les travers de la vie pour certains étaient effectives. Il suffisait de les solliciter et de leur exposer le cas.
Le problème était aussitôt résolu. Aujourd’hui que les choses ne tournent plus qu’autour de la rapine
et de l’intérêt individuel, je ne saurais à qui m’adresser.

M. B.

zadhand
27/03/2016, 20h55
SOIT DIT EN PASSANT
27 Mars 2016

Ma machine à remonter le temps

malika boussouf
journaliste, écrivaine

21735

par malika boussouf
[email protected] ([email protected])

Il y a des jours comme ça où éviter de regarder dans le rétroviseur exige des efforts monstrueux.
Comment prendre de la distance avec des situations antérieures à ces quinze dernières années et rompre
toute relation avec cette maudite machine à remonter le temps dans laquelle on se précipite comme par
besoin de reprendre langue avec un passé chargé de références qui réconfortent. Pourquoi ce réflexe qui
s’apparente à de la régression ? Beaucoup vous diront que l’acte thérapeutique exige, souvent, que l’on aille
chercher loin les raisons d’un mal-être présent. Aller puiser, loin derrière, les éléments qui permettraient,
aujourd’hui, de comprendre les raisons qui font que beaucoup ont baissé les bras ? Chez un marchand de fruits
et légumes, pas loin de chez moi, deux jeunes gens tiennent le commerce. Jusqu’à il y a quelques jours,
tout semblait aller pour le mieux. Les jeunes vendeurs me donnaient l’impression d’être bien là où ils étaient.
Taquins, gentils, respectueux, ils me renvoyaient une image de personnes heureuses de leur sort. Ne voilà-t-il pas
qu’un matin, l’un des deux me répondit en anglais, tout en sourire, face à mon air amusé. «Je prends
des cours d’anglais le soir à la fac. Je veux partir en Europe», me dit-il ! Le jeune homme, qui n’a pas l’intention
de vendre des légumes toute sa vie, veut mieux comme travail et pour ça, il se donne toutes les chances de réussir
ailleurs, et il est certain d’y arriver. Son copain, lui, vient d’obtenir son visa pour le Canada ! Il planait de bonheur
en me l’apprenant. Partir, il ne pense plus qu’à ça et me pèse les légumes en esquissant un pas de danse ! Le visa
en poche, il remet au goût du jour les projets qu’il avait abandonnés. «Vous savez bien que ceux qui tiennent le pays
ne veulent pas des gens comme moi. Ici, il n’y a pas de place pour moi. Tout est fichu. Ils ont tout pris pour eux» !
Je n’avais pas entendu pareil désespoir depuis quelques années. Les cadres supérieurs se barrent, les cadres moyens
en font de même et voilà que les jeunes qui n’ont pas vraiment abordé la vie active ne se sentent pas le courage d’essayer.


M. B.

























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zadhand
28/03/2016, 16h54
SOIT DIT EN PASSANT
28 Mars 2016

L’islamisme vu par l’Occident
malika boussouf
journaliste, écrivaine

21735

par malika boussouf
[email protected] ([email protected])

Il est des jours comme ça où à la pensée que des gourous de l’intervention pourraient,
un jour, décider d’envahir l’Algérie, je m’interroge sur les moyens dont nous disposons
pour nous défendre. Je n’ai personnellement jamais cru, mais cela reste un avis tout à fait
personnel, en une volonté d’imposer une quelconque démocratie aux dictatures dont
on pourfend épisodiquement le caractère autoritaire en même temps que l’on détourne
le regard du terrorisme lorsqu’il s’en prend à leur stabilité. Des salafistes «conquérants»
qui déciment des populations syriennes, irakiennes ou libyennes ne heurtent pas toutes
les consciences et ne seraient, donc, pas autant condamnables que ceux qui étendent
leur nuisance à l’Europe ou à l’Amérique. Mais quelle est donc cette guerre dont on
se figure, en apparence, qu’elle est une guerre comme toutes les autres ? Pourquoi
les lectures occidentales divergent-elles de celles d’analystes arabes dont je veux croire
qu’ils sont plus crédibles parce que mieux placés pour y décrire la nature et l’essence
des violences qui y sont perpétrées ? Pourquoi ne parle-t-on pas de guerre de religion
quand sunnites et chiites se disputent le contrôle spirituel de la région ? Les promoteurs
d’hostilités meurtrières, qui réduisent à néant des populations et des sites classés
au patrimoine de l’humanité, ne peuvent pas rêver mieux. On se réjouit du fait que,
sans se faire prier, des Arabes se lancent dans des croisades sans précédent à des fins
de leadership. Et on se félicite de ne pas avoir à beaucoup s’épuiser à manipuler
des nations qui se neutralisent volontiers sur une terre aussi prospère.
Plus personne n’ignore que les guerres font toujours la part belle aux enjeux
économiques des pays qui les encouragent. Les bénéfices plus que conséquents vont
à des partenaires qui font l’apologie du pacifisme quand ils n’ont pas envie de s’engager
pour une cause qui ne sert pas leurs intérêts. L’idéal, pour ceux qui lorgnent les ressources
énergétiques et minières de cette partie du globe, serait que les pays arabes soient
réduits en miettes et renvoyés à l’âge de pierre.

M. B.

zadhand
29/03/2016, 14h39
SOIT DIT EN PASSANT
29 Mars 2016

Daesh en Europe !

malika boussouf
journaliste, écrivaine

21735

par malika boussouf
[email protected] ([email protected])

Il est des jours comme ça où l’on regarde le temps se figer et l’attention exclusive d’une grande partie
de la planète s’orienter vers les pays aux prises avec des attentats terroristes perpétrés sur leur sol.
Il faut dire que ce qu’il se passe en ce moment a de quoi glacer le sang et inquiéter, y compris ceux
qui se pensent solidement armés pour déjouer les complots de jeunes délinquants qui s’exercent à
la surenchère meurtrière et ne craignent même plus de se faire exploser. En ce qui nous concerne,
nous Algériens, je me demande comment on appréhende, ici et là, ce qui se passe au-delà de
nos frontières ! Beaucoup d’entre nous affirmeront que lorsque l’on a survécu à la barbarie
des GIA, on regarde les drames qui se déroulent, ailleurs, avec plus de sang-froid.
On serait en quelque sorte immunisés contre le reflux violent de souvenirs douloureux.
On s’interdirait même de céder à cette panique planquée quelque part en nous ou de craquer
quand on la sent prête à nous envahir. Je pense, pour ma part, que personne n’est
suffisamment blindé pour se débarrasser d’images d’horreur, profondément enracinées.
Parce qu’alors, cela voudrait dire que tout terrorisme à la recherche d’une homologation
spirituelle dispose de la force nécessaire pour en balayer un autre. D’où la question de savoir
s’il en existerait un mieux construit pour s’imposer à ses pairs et jouer les chefs de file ou s’il n’y
en aurait pas plusieurs qui s’adonneraient à une débauche d’énergie dans l’exécution de leurs crimes.
Lorsque les avis sont partagés, vous vous dites que pour mieux cerner la logique terroriste,
il faut laisser les divers analystes exposer leur compréhension du phénomène qui menace, aussi,
leurs sociétés. Entre les problèmes d’intégration qui pousseraient à l’endoctrinement, l’exemple de
la Tunisie où les terroristes qui y sévissent n’ont pas ce problème puisque tunisiens et les points
de vue arrêtés sur le droit d’ingérence, je ne tiens pas longtemps. Lorsque j’entends des
«pousse au crime» se féliciter de l’intervention en Libye et louer les visées destructrices
d’une immixtion prétendument émancipatrice, je décroche.


M. B.
























[/QUOTE]

zadhand
30/03/2016, 11h22
SOIT DIT EN PASSANT
30 Mars 2016

A trop jouer avec le feu
malika boussouf
journaliste, écrivaine

21735

par malika boussouf
[email protected] ([email protected])

Il est des jours comme ça où la moindre arrestation outre-mer me rappelle que nous avons, en Algérie,
dû nous défendre seuls face à des criminels intégristes qui ne se sont privés de rien. Aujourd’hui, des esprits
s’échauffent et affirment, à propos de ces superpuissances qui nous avaient, alors, abandonnés à notre triste
sort, qu’elles auraient, en retour, perdu de leur réactivité. Comment accréditer la thèse farfelue selon laquelle
ces dernières auraient moins d’emprise sur la respiration d’un monde qu’elles contrôlaient peut-être mieux
jusqu’à ces dernières années ? En même temps, pourquoi s’interdire de comprendre ce qui se trame
dans la tête d’individus qui agissent en électrons libres et échappent au contrôle de leurs parrains avant de
se retourner contre eux ? Ceux qui travaillent sur la question certifient que la violence de Daesh ne vise pas
une démonstration de force mais à promouvoir un règne de la terreur. Il serait juste question de manipuler
l’émotion et d’encourager l’islamophobie, pour mieux recruter en Occident où sévit, en l’occurrence, cette fâcheuse
tendance à associer violence et islam.Les pays occidentaux n’ont pas pu renverser Bachar Al Assad, parce que
l’instrument qu’ils ont tenté d’utiliser, et dont ils avaient sous-traité les services auprès de leurs alliés, s’est autonomisé.
Aujourd’hui, il leur pose problème à eux aussi. L’autre risque qui n’est pas à écarter, c’est qu’il se manifeste, un jour,
en Jordanie et en Arabie Saoudite, alliés importants des Etats- Unis comme il le fait contre les Kurdes qui sont
aussi proches des Américains. Dès le début des hostilités, on a encouragé les Syriens à quitter leur patrie pour aller
se réfugier dans les pays limitrophes. Des experts familiers de l’exil ont très vite décelé le piège, dénoncé les enjeux
et dévoilé la stratégie américaine. C’est là que l’on parle de cette habileté à remettre au goût du jour des expériences
antérieures comme celles testées en Afghanistan et au Nicaragua. C’est dans les camps de réfugiés que l’on recrute,
forme, entraîne et constitue les futurs réseaux dormants, en vue d’une utilisation ultérieure.


M. B.

zadhand
31/03/2016, 17h37
SOIT DIT EN PASSANT
31 Mars 2016

Biométrique ? Laisse, je s’occupe !!

malika boussouf
journaliste, écrivaine

21735

par malika boussouf
[email protected] ([email protected])

Il est des jours comme ça où des histoires comme celle des passeports biométriques
n’en finissent pas d’empoisonner la vie de nos compatriotes à l’étranger, qui ne savent
presque jamais à quel saint se vouer. Une citoyenne algérienne, qui réussit bien
sa carrière de professeur aux Etats-Unis, nous a écrit, très remontée et ne sachant pas
à qui s’adresser. Le 15 mars, elle apprend que le consulat d’Algérie à New York va
dépêcher, les 26 et 27 du même mois, une station mobile, pour relever les empreintes
et prendre les photos des Algériens résidant comme elle à Chicago. Au moment d’adresser
au consulat newyorkais son dossier, celui de sa fille et de son mari, la dame apprend,
en consultant le site de la représentation algérienne, qu’il est trop tard, la date limite pour
l’envoi des dossiers ayant été arrêtée au 10 mars. Elle ne renonce pas pour autant et
appelle les numéros du site en question, en vain ! Personne ne répond.
De guerre lasse, elle forme un numéro d’urgence du consulat, expose son problème à
un fonctionnaire qui l’envoie balader arguant du fait que l’information était disponible depuis
un mois. La station mobile censée ne se déplacer que pour relever les empreintes et prendre
les photos des citoyens qui ont envoyé à temps leur dossier pouvait tout aussi bien faire
pareil pour les trois pelés et un tondu de retardataires et emporter avec elle lesdits dossiers à traiter.
Les prières de la jeune femme se sont heurtées à un non sans appel. Elle devra se déplacer
de Chicago à New York et, surtout, s’arranger pour prendre l’avion qu’il faut et arriver à l’heure
parce que le consulat, dont les conditions d’accueil sont déplorables, ferme ses portes à 15 heures.
Une fois sur place, elle fera la queue et attendra dans cette pièce sans fenêtre qu’un agent, trônant
derrière une table en piteux état, hurle un «aya chkoun !» pour signifier à chacun que c’est son
tour de déposer le dossier. Pitoyables représentations algériennes truffées d’agents nonchalants
qui y vivent planqués et grassement payés par un département bien complaisant à leur égard.


M. B.























[/QUOTE]

zadhand
02/04/2016, 12h55
SOIT DIT EN PASSANT
02 Avril 2016

Une jungle pour les réfugiés arabes !
malika boussouf
journaliste, écrivaine

21735

par malika boussouf
[email protected] ([email protected])

Il est des jours comme ça où, comme beaucoup qui n’arrivent pas à s’en détourner,
je me dis qu’il est important, solidarité oblige, de revenir sur quelques-uns de ces
évènements qui se déroulent de l’autre côté de nos frontières comme ce vilain sort
réservé aux migrants. L’actualité étant ce qu’elle est, il est essentiel de relayer,
aussi souvent que nécessaire, les informations sur le drame qui se joue autour d’eux
et dont ils sont les acteurs involontaires. La catastrophe humaine, indigne et avérée,
ne présage rien de bon. Elle est bien loin de trouver une issue salutaire.
Les derniers évènements qui ont ébranlé la France et la Belgique ont renvoyé à
l’arrière-plan la situation à laquelle sont confrontées les populations qui ont réussi,
contre vents et marées, à atteindre, au péril de leur vie, les rives européennes.
On ne parle plus de la fameuse «jungle de Calais», que d’aucuns décrivent comme
le plus grand «bidonville à migrants» d’Europe, sans que cela gêne grand monde de
le décrire comme tel. Immense espace où sont parquées dans le froid et la gadoue
des familles entières qui attendent de repartir vers un ailleurs hypothétique ou qu’on
leur reconnaisse le statut de réfugiés. On a également mis en sourdine cette scandaleuse
histoire de racket pur et simple exercé sur ceux d’entre les migrants qui ont réussi à louer
temporairement leur force de travail parce que tous rêvent de matins plus cléments.
On ne parle plus de cette obligation qui leur est faite en Suisse de reverser 10% de
leurs salaires ni de cette loi votée au Danemark autorisant à confisquer les biens de
tous les malheureux prétendants au statut de réfugiés.Une façon bien honteuse pour le pays
hôte de se rembourser par avance, de se faire payer une caution et de prélever une partie
du salaire à ses supposés protégés. Lorsque j’ai lu pour la première fois cette information,
j’ai pleuré chaudement. Triste façon de se faire dépouiller du peu que l’on a pu sauver en
abandonnant tout derrière soi ! J’ai pleuré encore plus en les regardant, vulnérables
et dépendants, s’accrocher impuissants les uns aux autres.

M. B.

zadhand
03/04/2016, 16h10
SOIT DIT EN PASSANT
03 Avril 2016



Une bague au doigt et les fesses à l’air !



malika boussouf
journaliste, écrivaine

Malika Boussouf.jpg (http://www.maghreb-sat.com/forum/attachments/f8/21735d1455650509-soit-dit-en-passant-malika-boussouf.jpg)

Par Malika Boussouf
[email protected]
([email protected])
Il est des jours comme ça où, lorsqu’avec une amie nous décidons de nous retrouver pour déjeuner quelque part dans Alger,
je sais que nous commencerons par rendre grâce au ciel d’aller comme nous allons. Quelques petits bobos par-ci, par-là
mais qui n’en a pas ? —, avant de conclure que nous n’avons pas le droit de nous plaindre au regard de la détresse humaine
qui nous entoure.Je lui raconte, quand même, comment, avant de venir la rejoindre, je suis passée par le marché dans l’intention
d’acheter des avocats. Et je lui dis aussi comment j’ai renoncé à en acheter parce qu’ils coûtaient 2000 DA le kilo !
Plus chers qu’un kilo de viande ! Plus chers que 6 kilos de poulet ! En racontant ma brève tournée au marché, je suffoque
à moitié et mon amie avec moi. Nous nous demandons jusqu’où les marchands oseront pousser le bouchon parce qu’il n’y a,
décidément, plus de limites à rien ! Je trouve les prix qui se pratiquent indécents et scandaleux et j’aimerais bien connaître
la catégorie d’Algériens qui ne ressent aucune gêne à consommer à ce prix ! Mais ce n’est pas ce qui m’a le plus fait mal
au cœur. Là où mon sang n’a fait qu’un tour, c’est que ma grimace n’a pas du tout ému le marchand, sans doute vacciné
contre ce genre de réactions. Il sait que d’autres viendront lui acheter sa marchandise sans même lui en demander le prix.
Il a haussé les épaules, tourné les talons et s’en est retourné faire la causette à son voisin d’à côté. Comme il me fallait
impérativement des fruits, je me suis rabattue sur les oranges. C’est vrai qu’il y en a partout, mais à partir de 260 DA
dans un pays où les agrumes devraient être distribuées gratuitement. Les fraises à 400 DA, pourquoi pas ? Mais les roses,
importées du Kenya à 200 DA pièce, c’est le pompon ! A chaque fois que je vais au marché, je ne peux m’empêcher de repenser
à cette période méchante et sévère où le marchand de fruits et légumes, devant votre hésitation, vous regardait de travers
en vous assénant un «eddi wala khelli» (prends ou laisse). Un «laisse» qui voulait, en réalité, dire : «Dégage ! C’est pas pour toi !»


M. B.

zadhand
04/04/2016, 20h44
SOIT DIT EN PASSANT
04 Avril 2016


De la délinquance au djihad



malika boussouf
journaliste, écrivaine

Malika Boussouf.jpg (http://www.maghreb-sat.com/forum/attachments/f8/21735d1455650509-soit-dit-en-passant-malika-boussouf.jpg)

Par Malika Boussouf
[email protected]
([email protected])
Il est des jours comme ça où il m’est impossible de détourner les yeux de cette Europe
prise en étau entre courses-poursuites et arrestations. Une Europe empêtrée dans
un terrorisme qui fait chanter les innocents pour galvaniser leur courage et anéantir
la peur. Pour avoir eu largement le temps d’intégrer les visions cauchemardesques
et les conséquences de la tragédie à notre quotidien, nous regardons la France et
la Belgique vivre au rythme des explosions. Et comme nous ne sommes pas
immunisés contre la mort, nous nous demandons si l’Algérie, qui échappe, pour l’instant,
aux calculs meurtriers de Daech, occupé, comme il est, à vouloir mater l’Occident,
ne risque pas, un jour, de replonger dans l’horreur. Au-delà de ces jeunes qui ont tout
à fait le droit de satisfaire leurs propres envies de réussir différemment, d’embrasser
autrement la vie active en allant chercher fortune ailleurs, il y en a qui pensent faire œuvre
utile en allant prêter main-forte à un mouvement terroriste aux visées hégémonistes.
Mais qui sont donc ces jeunes qui ne se sentent bien ni dans le pays qui les a vu naître ni
en harmonie avec celui de leurs parents ? Seraient-ils à ce point en panne d’idéal
pour aller grossir les rangs d’organisations barbares ou en mal de sensations fortes, fascinés
par ce qu’ils pensent être une aventure plus valorisante ?
Aveugles et sourds au danger ? Suicidaires et en rupture avec le monde dans lequel ils évoluent
et qui ne répond pas à leurs attentes ? Autour de Daech, composé d’un noyau dur d’idéologues,
se greffent, régulièrement, des convertis de la dernière heure et une multitude de paumés
en quête de modèles identificatoires.Mais il y a aussi ces jeunes, qui optent un jour, de façon
inattendue, pour le crime. Ils sont si gentils que l’on ignore tout des monstres qu’ils vont devenir.
De jeunes innocents qui se réveillent un matin avec une furieuse envie de tuer et de sacrifier
leur propre vie, ça existe ? La perspective de mourir offrirait plus de frissons à des milliers
d’individus gagnés à la cause de tueurs dont ils pensent qu’ils œuvrent à faire triompher
le bien sur une terre abîmée.


M. B.

zadhand
05/04/2016, 21h04
SOIT DIT EN PASSANT
05 Avril 2016


Biométrique ? laisse, je s’occupe ! (suite)



malika boussouf
journaliste, écrivaine

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Par Malika Boussouf
[email protected]
([email protected])
Il est des jours comme ça où, en lisant certains courriers inspirés par notre administration quand elle bat le rappel de
ses troupes, on réalise pourquoi au vu de travers aussi édifiants, nous ne réussissons pas à avancer dans le bon sens.
Est-ce que le consulat d’Algérie à New York n’aurait pas apprécié que l’on rende publics les reproches qui lui sont faits
par une ressortissante algérienne à laquelle il doit, entre autres, sa raison d’exister sur le sol américain ?
Dans un précédent billet, je reprenais un témoignage adressé au journal par une compatriote résidant à Chicago et
contrainte d’aller jusqu’à New York pour son dossier de passeport biométrique. Un autre Algérien m’écrit de Californie pour
me signaler des problèmes de la même veine, ainsi que ceux de sa fille résidant, elle, en Allemagne. Et puis,
il y a eu ce courrier de quelqu’un dont je doute fort qu’il soit un lecteur «ordinaire» comme il l’affirme, qui avoue qu’après
avoir entendu dire beaucoup de mal à propos de l’accueil au consulat, il est allé sur place constater, par lui-même,
le contraire : il nous raconte qu’il a été agréablement surpris par l’excellence du personnel diplomatique. Question
pourquoi devrait-on le croire lui, plutôt que la dame qui nous a écrit pour se plaindre ? En quoi serait-il plus crédible qu’elle ?
Il parle de 1000 dossiers traités par la mission mobile qui s’est déplacée à Chicago. D’où tient-il cette information et
qui l’a mandaté pour parler au nom des 1000 personnes concernées ?
La ressortissante qui nous a contactés s’est également basée sur le témoignage d’un père de famille qui, après s’être rendu
seul à New York, doit y retourner avec son épouse et ses cinq enfants. Pourquoi les deux numéros de la station mobile
ne répondent-ils pas ? A quoi servent-ils ? Cher «Nournourmama» qui tient tant à son anonymat, dans un cri d’orfraie,
vous ajoutez que la station mobile est une faveur pas une obligation. En qualité de qui parlez-vous ?
Seriez-vous le consul ou un responsable du consulat ?


M. B.

zadhand
06/04/2016, 15h48
SOIT DIT EN PASSANT
06 Avril 2016


Biométrique : mise au point



malika boussouf
journaliste, écrivaine

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Par Malika Boussouf
[email protected]
([email protected])
Il est des jours comme ça où je trouve bien que l’administration réagisse aux plaintes de nos expatriés dont
nous nous faisons l’écho, notamment pour attirer son attention.
Le ministère des Affaires étrangères nous a transmis une mise au point dont voici l’intégralité.
«Le billet publié par votre consœur Malika Boussouf, dans votre édition du 31/03/2016, sous le titre «Biométrique ?
laisse, je s’occupe», contient de nombreuses inexactitudes. Nous osons croire que cela procède plus d’un manque
d’informations que de malveillance de sa part.
1 : La procédure de collecte des empreintes biométriques est la même que ce soit à Chicago, New York, Alger ou
à Tamanrasset. Les citoyens sont tenus de compléter un dossier au préalable comprenant, notamment, l’acte de
naissance spécial «12 S». Sans ce prérequis, aucun enregistrement ne peut être pris en compte
c’est la règlementation qui s’applique à tous les Algériens sans distinction.
2 : Le déplacement d’une station mobile du consulat général à Chicago les 26 et 27 mars 2016 a été précédé,
comme toutes les opérations du genre et celles à venir, par une large campagne d’information (site internet du
consulat, emails, appels téléphoniques aux citoyens, participation des associations algériennes locales et volontaires)
suffisamment à l’avance. Les 1300 personnes qui ont respecté la procédure ont été enrôlées en seulement deux jours.
3 : Le personnel du consulat général est constamment à l’écoute, à la disposition et au service de l’ensemble de
la communauté algérienne pour clarifier cette procédure et l’ensemble des services consulaires aux citoyens.
Et nous ne doutons pas que votre chroniqueuse, et nous l’y invitons vivement, pourra prendre attache avec notre
nombreuse communauté aux Etats-Unis d’Amérique pour le vérifier.
4 : Les commentaires sur l’architecture de la salle d’attente et sur un supposé comportement de nos agents ne méritent pas
qu’on s’y attarde. Il faut savoir seulement que le consulat général dispose d’un nouveau siège entièrement rénové
en phase de finalisation (au fait, la salle d’attente dispose de 4 fenêtres contrairement à ce qui a été indiqué dans ce billet)
et de toutes les commodités, y compris d’un téléviseur grand écran passant en direct les informations et les programmes de
la télévision algérienne. De plus, un registre de doléances est accessible à l’ensemble des citoyens comme il est loisible
à toute personne de saisir directement les responsables du poste.
5 : Nous invitons Malika Boussouf à prendre la mesure de tous les défis qui se posent dans la satisfaction et la protection
de l’ensemble de notre communauté conformément à la loi et à nos engagements. Elle sera la bienvenue au consulat général
à New York et elle pourra ainsi vérifier si le contenu de son billet a un quelconque lien avec la réalité.
Dont acte ! Nos compatriotes apprécieront !


M. B.

zadhand
07/04/2016, 21h12
SOIT DIT EN PASSANT
07 Avril 2016


Manuel Valls à Alger ?



malika boussouf
journaliste, écrivaine

Malika Boussouf.jpg (http://www.maghreb-sat.com/forum/attachments/f8/21735d1455650509-soit-dit-en-passant-malika-boussouf.jpg)

Par Malika Boussouf
[email protected]
([email protected])
Il est des jours comme ça où je me pose de sérieuses questions sur l’impact des visites de personnalités étrangères en Algérie. Après le chef de
la diplomatie française, dont le déplacement ne semble pas avoir abouti au résultat escompté par l’Elysée, ce serait, selon un confrère, au tour de
son supérieur, Manuel Valls, de venir dans quelques jours. Au-delà des accords bilatéraux, lesquels auraient besoin d’être redynamisés et dont
on imagine bien qu’il sera question, on attend du Premier ministre français qu’il nous donne des nouvelles de notre Président avec lequel, on n’en
doute pas une seule seconde, il passera quelques heures à discuter de l’état de la planète, et surtout, dont il prendra le précieux avis sur ce qu’il y
aurait lieu de faire pour gagner la guerre contre ces méchants ennemis qui voudraient asservir l’Occident, si cher aux pays émergents comme le nôtre.
Grâce à M. Valls, nous aurons droit à un bulletin de santé plus frais ! Au passage, cela devrait rassurer ses amis du groupe des 19 moins 4 ou 5.
Ils sauront, ainsi, que celui dont ils s’inquiètent plus silencieusement, aujourd’hui, a toutes les capacités requises pour gérer le pays à partir de
son fauteuil roulant. Il va donc nous confirmer qu’il se porte à merveille et qu’il est tout à fait en état de nommer ou de dégommer qui lui chante.
A dire vrai, comme nous avons pris l’habitude que ce soit les visiteurs étrangers qui nous renseignent sur l’état de santé du chef de l’Etat, j’attends,
comme tout le monde, de notre invité qu’il nous dise tout sur les projets et ambitions actuels et futurs de notre inamovible Gardien du temple. Bon,
c’est vrai qu’il y a Saâdani et que des hommes comme lui, qui savent laver plus blanc que blanc, ça ne court pas les rues.
Quand le chef du FLN nous annonce, parce que c’est devenu une habitude, que Abdelaziz Bouteflika va, par exemple, nommer Chakib Khelil à
un poste de souveraineté, il faut le croire sans faire la moue. C’est sans doute tout ce que le Palais de Zéralda a trouvé comme porte-parole,
mais ce qu’il ne faut pas lui dénier, c’est le fait qu’il s’acquitte parfaitement de sa mission !

M. B.

zadhand
09/04/2016, 16h34
SOIT DIT EN PASSANT
09 Avril 2016


Les caricatures assassines !



malika boussouf
journaliste, écrivaine

Malika Boussouf.jpg (http://www.maghreb-sat.com/forum/attachments/f8/21735d1455650509-soit-dit-en-passant-malika-boussouf.jpg)

Par Malika Boussouf
[email protected]
([email protected])
Il est des jours comme ça où je ne me pose même plus la question de savoir si l’indépendance
justifie l’irrévérence et s’il faut ou non défendre la liberté d’expression à n’importe quel prix !
Parce que lorsque je vois ce à quoi le mot liberté expose parfois et ce à quoi il encourage,
et j’insiste sur le parfois, je baisse les bras, écœurée à la seule idée que l’on puisse
confondre le droit à la parole pour lequel beaucoup d’entre nous se battent avec les agressions
auxquelles se livrent ceux qui sont censés ne pas ignorer à quoi exposent pareilles dérives verbales.
Lorsque la bouffonnerie emboîte le pas au grotesque qui va à son tour déchiqueter la mémoire de ceux
qui ne sont plus ou insulter la souffrance de ceux qui ne sont pas entendus, je n’apprécie pas
la subtilité du message. J’ai trouvé immonde la nouvelle une du journal satirique français Charlie Hebdo.
Pauvre Stromae ! Il a fait quoi pour mériter qu’un caricaturiste dont le cynisme à l’égard d’autrui n’est
plus à conter s’en prenne à son histoire personnelle méchamment inspiré par le titre de l’un de ses tubes ?
Sur l’indifférence du «sans talent» au mal qu’il peut faire aux autres, les avis se disent partagés.
On réagit en fonction de convictions propres à ceux qui soutiennent sans exclusive tous les torchons
commis par les porteurs d’une éthique décrite comme «résistante» et «combative» ou par penchants
islamophobes inhérents à ceux qui se planquent honteusement derrière le droit de tout dire pour ne pas
se poser la question de savoir si ce qu’ils font est susceptible ou non d’atteindre autrui.
Charlie Hebdo, par le trait du même caricaturiste, avait déjà commis l’injure de s’en prendre
à un enfant syrien mort noyé sur une plage turque alors que ses parents tentaient désespérément
de rejoindre une rive aux allures d’indépendance. Je ne veux pas croire qu’il ait vendu davantage
en représentant un petit Aylan promu, à l’âge adulte, au statut de «tripoteur de fesses». A quoi peut bien
rimer cette surenchère qui tue le talent quand la grandeur d’un métier ne vaut plus que par
la course à l’excès ? Et que reste-il à l’éthique de ceux qui survivent ?


M. B.

zadhand
09/04/2016, 18h28
SOIT DIT EN PASSANT
09 Avril 2016


Les caricatures assassines !



malika boussouf
journaliste, écrivaine

Malika Boussouf.jpg (http://www.maghreb-sat.com/forum/attachments/f8/21735d1455650509-soit-dit-en-passant-malika-boussouf.jpg)

Par Malika Boussouf
[email protected]
([email protected])
Il est des jours comme ça où je ne me pose même plus la question de savoir si l’indépendance
justifie l’irrévérence et s’il faut ou non défendre la liberté d’expression à n’importe quel prix !
Parce que lorsque je vois ce à quoi le mot liberté expose parfois et ce à quoi il encourage,
et j’insiste sur le parfois, je baisse les bras, écœurée à la seule idée que l’on puisse
confondre le droit à la parole pour lequel beaucoup d’entre nous se battent avec les agressions
auxquelles se livrent ceux qui sont censés ne pas ignorer à quoi exposent pareilles dérives verbales.
Lorsque la bouffonnerie emboîte le pas au grotesque qui va à son tour déchiqueter la mémoire de ceux
qui ne sont plus ou insulter la souffrance de ceux qui ne sont pas entendus, je n’apprécie pas
la subtilité du message. J’ai trouvé immonde la nouvelle une du journal satirique français Charlie Hebdo.
Pauvre Stromae ! Il a fait quoi pour mériter qu’un caricaturiste dont le cynisme à l’égard d’autrui n’est
plus à conter s’en prenne à son histoire personnelle méchamment inspiré par le titre de l’un de ses tubes ?
Sur l’indifférence du «sans talent» au mal qu’il peut faire aux autres, les avis se disent partagés.
On réagit en fonction de convictions propres à ceux qui soutiennent sans exclusive tous les torchons
commis par les porteurs d’une éthique décrite comme «résistante» et «combative» ou par penchants
islamophobes inhérents à ceux qui se planquent honteusement derrière le droit de tout dire pour ne pas
se poser la question de savoir si ce qu’ils font est susceptible ou non d’atteindre autrui.
Charlie Hebdo, par le trait du même caricaturiste, avait déjà commis l’injure de s’en prendre
à un enfant syrien mort noyé sur une plage turque alors que ses parents tentaient désespérément
de rejoindre une rive aux allures d’indépendance. Je ne veux pas croire qu’il ait vendu davantage
en représentant un petit Aylan promu, à l’âge adulte, au statut de «tripoteur de fesses». A quoi peut bien
rimer cette surenchère qui tue le talent quand la grandeur d’un métier ne vaut plus que par
la course à l’excès ? Et que reste-il à l’éthique de ceux qui survivent ?


M. B.

zadhand
10/04/2016, 19h09
SOIT DIT EN PASSANT
10 Avril 2016


Code de conduite



malika boussouf
journaliste, écrivaine

Malika Boussouf.jpg (http://www.maghreb-sat.com/forum/attachments/f8/21735d1455650509-soit-dit-en-passant-malika-boussouf.jpg)

Par Malika Boussouf
[email protected]
([email protected])
Il est des jours comme ça où l’on regarde, ahuri, remettre au goût du jour une espèce de code de conduite
qui ne tolère aucune contestation. On se surprend à écouter discourir des esprits retors dont on ne tarde pas
à convenir qu’ils ont égaré quelque part leurs capacités à distinguer la réalité du mensonge. Les voilà donc
qui dissertent sur un ensemble de règles à édicter. Une sorte de charte qui voudrait qu’à chaque fois que
l’on en énumère les préceptes, au nom d’une morale plus adaptée aux autres qu’à soi-même,on convoque l’islam,
les hadiths, la sunna, le Coran, la charia et tout ce qui pourrait renvoyer de soi l’image d’un bon musulman.
L’apparence, aussi perfide que trompeuse, nous conduit quelquefois à interroger une évidence qui en dit long
et sur la méconnaissance des textes religieux et sur le comportement à épouser lorsque l’on se prétend
bon croyant et bon pratiquant. Comment faire l’impasse sur cette bigoterie aussi niaise qu’insolente et sur
ces êtres incultes qui prospèrent à coup de débats nauséeux ? Comment rester impassible à proximité de discours
qui, dès lors qu’ils s’expriment au nom d’une pensée normalisée et en imposent la vision figée, détournent l’attention
des choses essentielles ? Nous voilà donc confrontés à une pédagogie de l’ignorance qui se fait la main sur tout ceux
qui tentent de penser ou d’agir librement. A l’origine, des arguments fumeux, un nouveau mode de pensée
et une version perfectionnée de l’hypocrisie, de la mauvaise foi et de l’incompétence à faire face au savoir et à la sagesse.
Comment les Algériens si ouverts au monde sont-ils tombés sous influence ? Quand une femme le matin me
dit assalamou alaïkoum au lieu de sbah el kheir, ou qu’au début d’un courrier, une autre, qui s’exprime en français,
se croit obligée de me servir le même salam alikoum au lieu d’un simple bonjour, ça me donne de l’urticaire !
Quand, le vendredi, je croise ces hommes, en kamis et claquettes, qui se précipitent, le tapis sur le bras, à la mosquée
du coin, je me dis que le renoncement à la belle gandoura blanche est révélateur d’une régression loin de la fécondité
qu’on lui prévoyait.


M. B.

enzo
10/04/2016, 20h13
J'aime bien lire malika zad, mais augmente un peut le caractere stp, j'ais plus mes yeux de 20 ans ;)

zadhand
10/04/2016, 20h27
J'aime bien lire malika zad, mais augmente un peut le caractere stp, j'ais plus mes yeux de 20 ans ;)

Bonsoir ; je ne sais pas quel navigateur vous utilisez comme vous le savez
chacun à ses spécifités le forum va bien avec Fire fox et au chrome il bug
souvent mais à mon avis vous pouvez augmentez sa taille à votre niveau
mais ne vous en faites pas la prochaine fois le sera et ça m'arrengrera moi
aussi je n'est pas les yeux de 20 ans.
Bonne fin de soirée.

zadhand
11/04/2016, 13h18
SOIT DIT EN PASSANT
11 Avril 2016


Esclandres à répétition !



malika boussouf
journaliste, écrivaine

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Par Malika Boussouf
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Il est des jours comme ça où, en reconnaissant à la corruption en Algérie le statut de
culture nationale, on se dit, dans un coup d’humeur fait de colère et d’écœurement
quelque peu désespéré, que les choses pourraient s’arranger pour peu que l’on
s’emploie à se défaire du système en place. Et nous voilà de nouveau surpris à
nous émouvoir sur le triste destin de cette Algérie, pointée du doigt pour ses nombreux
travers alors qu’elle n’avait pas besoin d’un scandale supplémentaire.
Il faut reconnaître, en ces temps d’esclandres à répétition, que jamais, sous aucun
autre règne, le pays n’avait connu autant de désordre. Après l’affaire Khalifa,
en voilà une autre et de taille qui va pimenter les conversations et aggraver la défiance
sans pour autant susciter l’ire des populations sur le dos desquelles se montent des affaires
aussi scabreuses. Quand, ailleurs, la justice réprime le moindre écart de ses dirigeants,
chez nous, c’est la république bananière qui s’invente une agression. On se dit toujours que,
sans doute, ils vont finir par s’avouer repus et arrêter de saigner le pays et les pauvres bougres
sur lesquels ils s’essuient les pieds. On se le dit vite, histoire de se consoler, en se doutant
qu’il n’en sera rien. L’arrogance de nos dirigeants doués pour crier à la conspiration dès lors
que sont dérangés certains intérêts est désarmante et les protestations contre d’hypothétiques
atteintes à la souveraineté du pays commencent à bien faire. En quoi un ministre est-il représentatif
d’un pays quand on sait qu’ailleurs pour moins que cela on dépose sa démission ?
Et en quoi un journal qui publie les noms d’un aussi grand nombre de personnalités
à travers toute une planète en voudrait-il particulièrement à l’Algérie ? A entendre tout ce qui se dit
sur l’agression supposée de notre pays, toute cette affaire n’aurait été diligentée que pour s’en prendre
à l’indépendance de notre pays ! Elle est terrible cette paranoïa qui s’empare de notre administration
à la moindre information dérangeante. Mais ce qui l’est encore plus c’est la facilité avec laquelle
on enrôle le citoyen lambda autour d’une menace qui n’existe pas.


M. B.

zadhand
12/04/2016, 15h38
SOIT DIT EN PASSANT
12 Avril 2016



Où va-t-on comme ça ?

malika boussouf
journaliste, écrivaine

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Par Malika Boussouf
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Il est des jours comme ça où l’on se demande désespérément où va l’Algérie. Question passée à la postérité
pour avoir été posée, à juste titre, par le regretté Mohamed Boudiaf, le seul magistrat suprême, l’unique homme
d’Etat que le pays méritait d’avoir à sa tête et auquel la mafia politico -financière s’est empressée de réserver
le sort que l’on connaît. Depuis le jour funeste de son assassinat, je me suis régulièrement posé la question de savoir
s’il fallait parler de mafia solidement organisée aux fins de dépouiller les Algériens que nous sommes ou d’individualités
planquées au cœur du sérail et missionnées pour faire fructifier leur bas de laine et celui de parrains aux pouvoirs illimités.
On sait en tout cas depuis le meurtre accompli en direct que les puissances d’argent de ce pays ne reculent devant rien
quand il faut se préserver d’une quelconque condamnation ou du jugement d’autrui ; d’où cette arrogance qui nous est,
pour le coup, devenue familière des gouvernants à l’égard de nous autres gouvernés. Je suis souvent tentée de qualifier
ceux qui animent notre quotidien de façon aussi désagréable de «tous pourris» avant de me reprendre pour ne pas porter
atteinte à l’intégrité morale d’une majorité naïve, frileuse ou réticente qui regarde faire sans réagir ceux qui ne craignent pas
de se faire choper, parce qu’elle ne détient pas le pouvoir de le faire. On a beau retourner le problème dans
tous les sens et s’interroger en permanence sur les moyens de résoudre l’équation relative à ce secteur de la société,
à cette frange impitoyablement vorace, à nos chantres du néolibéralisme qui se voient et se croient, non sans raison,
dispensés de rendre des comptes, toutes les réponses envisageables restent hésitantes. Elles sont suspendues à
une certitude qui ne dit pas son nom et selon laquelle il n’y aurait plus rien à faire. Comment penser une autre politique,
un autre pouvoir, d’autres institutions, une autre morale et rénover les valeurs dans un pays où la perte de repères s’accentue
chaque jour un peu plus ? Quand a-t-on cessé de croire qu’une promotion sociale était possible à construire honnêtement ?

M. B.

zadhand
13/04/2016, 11h22
SOIT DIT EN PASSANT
13 Avril 2016



Cause toujours... tu m’intéresses !

malika boussouf
journaliste, écrivaine

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Par Malika Boussouf
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Il est des jours comme ça où l’engagement des uns envers les autres me fait l’effet d’une douche glacée. Vraiment !
C’est fou quand même ce qu’ils peuvent se montrer solidaires les uns des autres ! L’appartenance au groupe,
qui transcende toutes les contraintes susceptibles de démonter le quotidien de certains, semble être la seule chose
qui compte au sein du clan ! Est-ce que les membres de la confrérie se serrent solidement les coudes parce qu’ils
sont autant mouillés ou parce qu’ils ambitionnent d’en prendre davantage ? Souvent les deux hypothèses se rejoignent
à tel point que lorsque l’on affirme ici et là que le pouvoir est embarrassé par les scandales qui éclaboussent certains de
ses hommes, on le fait pour renvoyer l’image d’une société soucieuse de sa réputation et de la bonne marche de ses institutions.
Un système qui montre ostensiblement ses crocs, comme il l’a fait, précédemment, dans l’affaire Khalifa, en protégeant
ses proches et en s’en prenant à des lampistes dont personne n’a jamais douté qu’ils avaient servi de faire-valoir à une justice
aux ordres, pourquoi se gênerait-il pour remettre le couvert ? Surtout quand le scandale présent ne jette pas le discrédit sur
autant de monde à la fois. Le fort sentiment d’impunité qui construit l’escalade vers l’innommable oriente, chaque jour un peu
plus, le pays vers la déroute. L’Algérie aurait, si l’on en croit ce qu’affirment les hauts responsables qui en tiennent les commandes,
plusieurs lobbys aux trousses qui auraient juré de la soumettre à leur bon gré. Il y en aura toujours, sous emprise, qui préféreront
cette version à la vraie. La colère des institutions qui, ces derniers jours, a remplacé leur inertie est destinée à la consommation
populaire. J’essaie d’imaginer Abdelaziz Bouteflika s’en prenant au Premier ministre français alors que les choses se passent
autrement dans la réalité. Lorsque deux personnalités se retrouvent en tête à tête, elles n’ont qu’une chose en vue
plaider pour leur chapelle respective. La convocation d’un ambassadeur ou la décision de refuser un visa
à des journalistes n’empêcheront pas les affaires de se conclure.

M. B.

zadhand
14/04/2016, 10h59
SOIT DIT EN PASSANT
14 Avril 2016



Panama ? C’est la porte à côté !

malika boussouf
journaliste, écrivaine

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Par Malika Boussouf
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Il est des jours comme ça où, quand on commence à se dire que l’honnêteté ne paie pas et qu’il vaut mieux,
par conséquent, adopter une autre façon d’agir, cela signifie que l’on a décidé d’intégrer le fan-club de ceux qui
ont un jour opté pour la rapine. Ramasser au maximum ce qui est à portée de main et renoncer au travail pour
le gain facile ? Les grosses fortunes qui se sont montées ces dernières années ont sonné le glas d’une progression
vers un futur attendu par le peuple d’en bas. Quand à l’intérieur du système ou dans certains cercles qui gravitent
autour de lui on se dit, un matin, que ce pays ne mérite pas que l’on milite pour sa promotion par le travail,
il faut comprendre par là que c’en est fini pour les petites bourses. L’ascension dans la pratique mafieuse salit de
façon horripilante la réputation du pays et trahit la mémoire de ceux qui se sont sacrifiés pour lui arracher
une indépendance dont on se demande de plus en plus en quoi elle a servi les Algériens. Lorsque le scandale sur
les comptes offshore ont éclaboussé un ministre en exercice de chez nous, je n’ai pas pu m’empêcher de me demander
comment aurait réagi le Président Bouteflika si un quotidien français n’avait pas publié sa photo en une, aux côtés de
celles d’autres chefs d’Etat impliqués dans ces affaires de détournement à leur profit de sommes inestimables.
Je me suis aussi posé la question de savoir s’il aurait protesté contre le fait que l’on associe sa personne à
cette débauche d’informations déshonorantes ou s’il aurait fait part de son mécontentement par solidarité pour
son ex-directeur de campagne ? Affaire à suivre. Parce que si l’on en croit les révélations d’un confrère engagé, depuis
bon nombre d’années, dans la lutte contre la corruption, Bouchouareb ne serait qu’un enfant de chœur dans tout
ce qui se trafique dans le dos du peuple algérien. La solidarité autour des détrousseurs du peuple
qui se croient infaillibles et qui voudraient se faire passer pour les vertueux qu’ils ne sont pas va-t-elle mettre
en branle son émotion habituelle ? En attendant, beaucoup vont faire profil bas, le temps que la tension retombe.


M. B.

zadhand
16/04/2016, 15h50
SOIT DIT EN PASSANT
16 Avril 2016


A propos de remarques improductives

malika boussouf
journaliste, écrivaine

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Par Malika Boussouf
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Il est des jours comme ça où je trouve sérieusement affligeantes certaines réactions de lecteurs,
même si, je dois le reconnaître, celles qui me désolent sont plutôt rares. Il m’arrive de prévoir
qu’en parlant d’islam, il y en aura toujours un ou une qui me volera dans les plumes.
Entre cette charmante dame à laquelle on ne peut pas raconter n’importe quoi étant donné
son expérience de la vie, qui sourit à l’évocation de notre magnifique gandoura, symbole de notre
culture ancestrale, et le monsieur auquel je pense en disant ma contrariété, j’ai été différemment servie.
Le premier me reproche les boutons qui me poussent à chaque fois que j’entends une femme se fendre
d’un «assalam alaïkoum», expression intégrée par les militantes islamistes à leur langage dans
les années 90. Il m’explique ce que «salam alaïkoum» veut dire avant d’ajouter : «Pourquoi cette
salutation ne serait-elle pas mieux que le ‘’bonjour’’ ou le ‘’sbah el khir’’ ? Est-ce parce qu’elle est
la salutation islamique par excellence ?» Mon nouveau professeur en sciences islamiques ne pouvait pas
ne pas conclure par ce «salam» qui relève de la sunna ! S’ensuivent les évocations devenues indispensables
à qui voudrait prouver qu’il est plus musulman que son voisin ! Entendez par là
«Allah a dit… Le prophète a dit...» A ce lecteur qui s’élève contre ce qu’il interprète comme une dérive, à
la limite blasphématoire, de ma part, en même temps qu’il m’étale ce qu’il pense relever du bagage
intellectuel indispensable à chacun et chacune pensant faire œuvre utile en comblant de supposées lacunes,
je ne peux me priver de l’envie de répondre qu’il est comme tous ceux qui s’insurgent contre le moindre
propos mal interprété parce que mal compris, fatigant. La seconde a exprimé ce que je n’ai pas voulu faire
pour ne pas susciter de polémique chez celles qui se voudraient plus féministes que d’autres et seraient tentées
de parler d’égalité dans le langage entre les hommes et les femmes. Personnellement, je trouve
que «salam alaïkoum» manque de raffinement dans la bouche d’une femme,
que c’est une expression trop virile à mon goût.


M. B.

zadhand
17/04/2016, 11h39
SOIT DIT EN PASSANT
17 Avril 2016


La police veille au grain !

malika boussouf
journaliste, écrivaine

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Par Malika Boussouf
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Il est des jours comme ça où, en les croisant dans la rue, me revient l’image peu glorieuse de ces flics
qui arrêtent les femmes au volant soit pour tuer le temps, soit pour draguer. L’excuse est vite trouvée
puisqu’elles sont honteusement qualifiées de mauvaises conductrices. Je me suis retrouvée un soir dans
la voiture d’une amie qui ne s’est même pas rendu compte que le policier auquel elle venait de remettre
les papiers de la voiture tenait le permis de conduire à l’envers tout en la sommant de décliner son identité.
N’y tenant plus, je fais remarquer à l’agent que tout est mentionné dans le document entre ses mains.
Il me regarde de travers mais j’insiste et lui conseille de retourner le document pour y lire les renseignements
qu’il veut. C’est là que mon insolence a raison de sa sérénité et que j’ai droit à un «descendez de la voiture, papiers d’identité» !
Un collègue vient à sa rescousse, me fusille du regard et m’arrache presque le sac dans lequel sont rangés mes papiers,
pour bien marquer son hostilité. Là, je comprends définitivement que les deux hommes censés nous porter assistance et
protection sont en train d’abuser de leur autorité. Lorsque je lui demande son matricule parce qu’il refuse de me restituer
mes documents, le ton monte de deux crans. «T’habi l’matricule diali ?» (Tu veux mon matricule ?) «Wach eddiri bih ?»
(Pour en faire quoi ?) «Douk nwarilek l’matricule diali taa essah !» (Je vais te montrer mon vrai matricule).
Soit j’ai bien compris l’allusion, soit j’ai l’esprit mal tourné, mais je trouve le ton d’une telle vulgarité que je me mets
à hurler en le traitant de grossier personnage.Les voitures ralentissent sans s’arrêter bien sûr. Lorsqu‘un troisième homme
s’approche le talkie-walkie à la main, nous devinons que c’est le chef de celui qui nous enquiquine. «Garde les papiers
et laisse-les partir», dit-il solidaire en tripatouillant son talkie. Lorsque je propose de récupérer mes papiers à la DGSN
auprès de la commissaire chargée des violences faites aux femmes, ils ne savent pas qu’elle existe.
Je menace de déposer plainte et, aussitôt, les trois reprennent leurs esprits et nous libèrent.


M. B.

zadhand
18/04/2016, 11h57
SOIT DIT EN PASSANT
18 Avril 2016



Ce jour-là, à Bentalha !

malika boussouf
journaliste, écrivaine

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Par Malika Boussouf
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Il est des jours comme ça où les choses, quand elles vous reviennent en mémoire à l’occasion
d’une rencontre inattendue, sont aussi violentes que lorsque vous les avez vécues près de
vingt ans auparavant. Ils n’ont pas tort ceux qui disent du monde qu’il est petit et qu’Alger est,
en fin de compte, un tout petit village. Il y a deux jours de cela, en fin d’après- midi, alors que
je rentrais chez moi, j’ai failli m’évanouir tandis qu’une main, derrière moi, me pressait légèrement
l’épaule. Depuis les terribles évènements qui ont pilonné notre quotidien durant la décennie noire,
lequel d’entre nous ne se fige pas, lorsque quelqu’un qu’il ne connaît pas s’approche de lui ?
Lequel d’entre nous ne sent pas son cœur s’emballer, ne se sent pas défaillir, avant de réaliser
qu’il est en 2016 et que rien d’aussi effroyable ne lui arrivera plus jamais ? Personnellement,
j’en suis encore là ! Je me retourne légèrement et je fronce les sourcils, pour signifier à la femme
qui me fait face, que je ne comprends pas son geste. Le regard bienveillant, la dame, gênée,
me rassure sur ses intentions, tout en s’étonnant que je ne la reconnaisse pas. Je secoue légèrement
la tête mais je n’ose pas un «non» catégorique parce que quelque part en moi, une petite voix me dit
que cette rencontre n’est pas le fait du hasard. Lorsque cette dernière prononce le mot «Bentalha»,
j’ai le sentiment brutal que tout vole en éclats. Je suffoque tandis que des sanglots me secouent
la poitrine et que mon ventre se tord de douleur. Sur le visage d’en face, soudain fermé,
des larmes coulent abondamment et brouillent le regard. Le mal est encore là, sournoisement blotti
quelque part. Je ne sais toujours pas qui est la jeune femme, sauf qu’elle est de ce triste village où
je m’étais rendue en mai 1998.Au Soir d’Algérie, nous avions décidé de monter un dossier sur
les enfants victimes du terrorisme. Je me souviens en avoir perdu le sommeil pendant plusieurs jours.
Lorsqu’elle m’a rappelé qui elle était et raconté comment les choses avaient évolué pour elle,
je lui ai demandé la permission de raconter son histoire. Nous l’appellerons Naziha !

M. B.

zadhand
19/04/2016, 11h00
SOIT DIT EN PASSANT
19 Avril 2016



Naziha !

malika boussouf
journaliste, écrivaine

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Par Malika Boussouf
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Il est des jours comme ça où, lorsque des souvenirs remontent à la surface comme de grosses vagues que
la mer rejette violemment sur le rivage, je me dis qu’il est temps de s’autoriser à en conter au moins une partie.
Ce jour-là, même si la tête est voilée, la voix et le regard, eux, ne me sont, peut-être, déjà plus étrangers.
Lorsque Naziha m’a légèrement secoué l’épaule puis rappelé qui elle était, j’avoue avoir eu honte de m’être
autant protégée de ce que j’avais, alors, vu et entendu. En mai 1998, une année après les massacres
de Raïs et Bentahla, le Soir d’Algérie montait un dossier pour la Journée internationale de l’enfance.
Le traumatisme chez les enfants victimes de terrorisme était tout indiqué pour alerter sur les conséquences
des tueries en masse sur les générations futures. Une psychologue émérite, croisée quelques jours auparavant,
m’avait orientée vers l’une de ses consœurs qui opérait sur place. Je voulais à tout prix y rencontrer des enfants et
j’y ai vu d’abord des adultes au destin brisé.A la demande des autorités, elles avaient monté une équipe qui tentait
de soigner les blessures de l’âme d’enfants qui avaient survécu à la barbarie des groupes islamiques armés
mais qui n’en étaient pas moins profondément ébranlés. A mes retrouvailles avec Naziha, le voile s’est très vite levé.
Raïs et Bentahla ! Deux massacres à grande échelle et deux villages presque entièrement décimés
en l’espace d’un mois.Ceux qui n’avaient pas les moyens de fuir le triangle de la mort y sont restés et
c’est là que j’ai rencontré des jeunes filles, à peine sorties de l’adolescence, des adultes et des enfants.
Naziha, alors âgée de 19 ans, m’avait volontairement servi de guide tout en me racontant son histoire et
celles de voisines qu’elle s’était empressée de me présenter. Elles étaient toutes
là, regroupées dans une ancienne écurie où, à même le sol, celles qui avaient des notions de couture
les enseignaient à celles qui, avant la tragédie, n’avaient jamais mis le nez dehors.L’endroit sentait le crottin
de cheval tandis qu’elles étaient dix, au moins, à parler en même temps, à raconter le soir du drame et les jours d’après…

M. B.

zadhand
20/04/2016, 13h03
SOIT DIT EN PASSANT
20 Avril 2016



Naziha et les autres…
malika boussouf
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Par Malika Boussouf
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Il est des jours comme ça où notre mémoire se réveille sur un fait précis, comme dans mon cas
sur cette rencontre, un jour de 1998, à Bentalha, avec un groupe de jeunes filles.
Des survivantes d’une tragique réalité, imposée par le terrorisme islamiste. On ressent alors
le besoin impératif de faire une halte, s’arrêter, pour revisiter la surprenante trajectoire que la vie a,
depuis, tracée à chacun d’entre nous.Sans doute éprouve-t-on, parfois de façon absolue, la nécessité
de faire le point sur ce passé sanglant qui perturbe encore nos nuits, près de vingt ans après. Naziha
n’a plus 19 ans, mais, à l’époque déjà, je l’avais trouvée trop mûre pour son âge. De sa voix grave,
elle m’avait raconté comment, au lendemain de la tragédie, après que, en l’absence de son père,
son oncle et son beau- frère eurent été froidement égorgés à quelques pas de la maison,
elle avait décidé qu’elle n’aurait «plus jamais peur d’avancer». En même temps qu’elle veillait à ce
qu’ils ne l’entendent pas, elle m’avait confié comment des jeunes gens du village que l’on avait enrôlés
pour défendre les survivants s’étaient transformés en teigneux gardiens de ce territoire en partie dévasté.
Les armes prêtant toujours à ceux qui les portent un sentiment de puissance, les nouveaux chefs
veillaient à ce que rien ne soit révélé aux étrangers de passage, à l’exception des enquêteurs officiels.
Au lendemain du drame, Naziha regarda son avenir comme relevant d’une sainte bénédiction.
Elle s’était dit que si le sort avait décidé de l’épargner, il fallait qu’elle lui manifeste sa reconnaissance
en contribuant, à sa manière, à changer le cours des choses. Armée de cette force qui guide les belles
personnes de son âge, elle s’en était allée frapper aux portes du voisinage pour affronter et convaincre
les autres parents de laisser à leurs jeunes filles la liberté d’apprivoiser l’extérieur et le minimum interdit
jusque-là. Il devenait urgent pour elles de se familiariser avec les rudiments qui leur permettraient
d’affronter l’avenir avec plus de bagage et moins de frayeur. Naziha et les autres n’avaient, alors,
jamais mis les pieds à Alger !


M. B.

TESSIE
20/04/2016, 17h26
Pourquoi tant de violence???
Les hommes sont fait pour cohabiter et dans la mesure du possible s'apprécier.
Par chez nous en France avant d' égorger les animaux on les anesthésient pour qu'ils ne souffrent pas.
Quel homme digne de ce nom peut il égorger un autre homme en sachant que sa mort va durer au moins 20 mns.
A Alger ou ailleurs les hommes sont des hommes les femmes aussi.
Naziha a eu bien raison.
Grâce à la femme il y a l'homme qui ne doit pas oublier que sans elles combien serions nous???
Je ne parle qu'en mon nom mais chez moi ma femme est mon rayon de soleil.
Si elle a envie d'un weekend en amoureux c'est elle qui l'organise pour m'en faire la surprise.
Je l'adore .
A Alger ou ailleurs aimons la vie comme elle se présente.

zadhand
21/04/2016, 12h07
SOIT DIT EN PASSANT
21 Avril 2016

Que sont-elles devenues ?
malika boussouf
journaliste, écrivaine

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Par Malika Boussouf
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II est des jours comme ça où quand le doute vous envahit, vous vous surprenez
à rêver d’un monde qui n’a jamais connu l’horreur. Lorsque je m’étais rendue
pour la première fois à Bentalha, Naziha et ses amies m’avaient longuement
interrogée sur mon vécu dans la capitale, cette lointaine galaxie dont elles
n’avaient jamais foulé le sol. A croire qu’à vingt kilomètres d’Alger, nous étions déjà
dans l’Algérie profonde. Je ressens une profonde tristesse quand me revient
le souvenir de ces mains passées sous mon bras et de ces regards qui ne quittaient
plus le mien dans une communion que je devinais grave et qui me bouleversait.
Comment ne pas partager la détresse et l’accablement ambiants ?
Le même sentiment m’a envahie lorsque, de façon imprévisible, j’ai croisé,
il y a quelques jours, une Naziha rencontrée 18 ans auparavant dans un contexte
des plus rudes et des plus meurtriers. Je ne parlerai pas de ces deux sœurs de
six et dix ans qui avaient vu égorger leur père et leur mère se faire kidnapper.
Nous avions, en 1998, largement commenté les propos de celle qui avait hanté
mes nuits avec son : «Je veux que ma maman revienne !» Je veux juste me souvenir
de ces jeunes filles dont il n’avait pas été question à l’époque et dont Naziha m’a donné
des nouvelles. Auprès de la jeune femme se tenait une adolescente,sa fille, en jeans
et en baskets, cheveux au vent et sourire insolent. Quel bel héritage ! 16 ans et le bac
l’an prochain. C’est aussi pour elle que la jeune femme se tue, dit-elle,à la tâche.
A la couture, elle a préféré la pâtisserie traditionnelle et croule sous les commandes.
Parmi ses anciennes voisines, l’une a, un matin, été retrouvée sans vie. Elle s’était
défenestrée emportant son mal avec elle. Une autre a émigré en Angleterre avec
le cousin qu’elle a épousé ; une troisième a superbement réussi dans la couture et
il y a, aussi, celle qui a fait un mariage d’amour et celle qui attend l’élu de son cœur.
Faut-il dire de ces années obscures qu’elles auraient eu un impact inattendu sur des vies
faites d’enfermement et d’interdits?Auraient-elles, parfois, suscité de surprenantes vocations ?

M. B.

TESSIE
22/04/2016, 13h30
Merci Malika et zadhand.
écoutons toutes ces femmes qui ont beaucoup à nous apprendre.
Sans elles nous ne serions pas.Elles sont la sagesse;l'amour et la paix que les hommes sont incapables de créer.
Beaucoup de nos hommes bien haut placés ne pensent qu'au pouvoir et au moyen de s'enrichir encore un peu plus sur notre dos.
Beaucoup de femmes quelque soit leur statut ne pensent qu'à harmoniser la vie pour faire de nous des hommes et des femmes heureux et renouveler cette vie que nos enfants sauront je l'espère rendre digne et heureuse avec le monde que nous allons leurs laisser.

zadhand
23/04/2016, 10h52
SOIT DIT EN PASSANT
23 Avril 2016

J’avais deux amours !
malika boussouf
journaliste, écrivaine

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Par Malika Boussouf
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Il est des jours comme ça où lorsque, à Alger-Centre, j’emprunte la rue Khelifa-Boukhalfa,
deux adresses que j’affectionnais particulièrement il y a un certain temps déjà insultent
mon regard. Le Feu de Braise, ce restaurant à la carte raffinée, remplacé, depuis, par
une supérette, sans doute plus rentable pour les héritiers, et l’ancien cinéma Le Français,
en piteux état depuis que l’on a échoué à en faire une cinémathèque digne de ce nom.
Les deux enseignes m’étant chères pour des raisons différentes, je remarque à chacun de
mes passages l’état honteux du bel ouvrage qui côtoyait, à sa façon, l’une de mes cantines
favorites comme je l’appelais dans les années 80. C’est là, pas loin de la rue Zabana,
que nous allions goulûment rompre le jeûne pendant le Ramadhan. Lorsque nous étions
de brigade à la rédaction de la Chaîne III, le Feu de Braise nous faisait oublier que nous
n’étions pas à la maison.De l’autre côté de la rue, campait une belle entrée de cinéma,
aujourd’hui triste à en pleurer. Je me demande de qui relèvent ces lieux si affreux?
Ils pourraient bien avoir appartenu à des privés spoliés de leur bien pour des raisons inconnues.
Il se peut, aussi, ce qui paraît le plus évident, qu’ils soient la propriété d’un Etat trop occupé ailleurs.
Il est clair, en tout cas, que les responsables chargés de promouvoir la vraie culture en
Algérie lui préfèrent les grandes manifestations et les énormes dépenses.
Quel joli souvenir je garde de cette salle qui avait abrité mes premières curiosités d’adolescente.
La Piscine de Jacques Deray, et un après-midi de libre au lycée ! Nous n’avions pas 18 ans et
aurions dû attendre encore deux ans pour voir le film. L’idée coquine de demander à un adulte
de nous acheter les tickets nous aura permis de contourner l’interdit.A l’entrée, la placeuse ne posait
pas de questions. A nous les yeux magnifiques de Maurice Ronet que je préférais à ceux d’Alain Delon !
C’est là que nos rêves les plus fous s’élaboraient. Depuis quelques jours, le dépotoir est en travaux.
A qui le destine-t-on ? A nous, j’espère ! Histoire de ne plus croire que la culture se fait ailleurs !


M. B.

zadhand
24/04/2016, 12h43
SOIT DIT EN PASSANT
24 Avril 2016

Choisir son intégration
malika boussouf
journaliste, écrivaine

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Par Malika Boussouf
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Il est des jours comme ça où il m’arrive, lorsque je travaille à la maison,
de laisser la télé allumée avec un peu de son. Généralement je ne suis pas
vraiment concentrée sur ce qui se passe sur mon écran, mais il m’arrive
parfois de garder l’oreille tendue ou de carrément suivre un programme léger
tout en rédigeant ou en vacant à d’autres occupations. Il y a quelques jours,
une émission de jeu a attiré mon attention. C’était l’épouse qui jouait
tandis que le mari, qui l’accompagnait, applaudissait dans le public.Question !
Pourquoi certains Algériens, lorsqu’un jour ils décident de s’établir ailleurs,
ce qui est tout à fait de leur droit, se sentent obligés de changer de prénom ?
Max ! C’est le diminutif de quel prénom algérien ? J’avoue qu’en trouvant
la contraction de Maximilien tout à fait sympathique, j’ai foncé sur la télé pour
vérifier si l’homme, en question, avait une tête à s’appeler Max ! Parce que,
en général, ceux qui veulent, à tout prix, en être et changer de look ne s’appellent
pas Max mais Michel. Dans la foulée, je me suis, aussi, demandé pourquoi,
dans pareil cas, laisser à l’autre le soin de révéler que l’on est d’une région d’Algérie
plutôt qu’Algérien tout court ? Je ne vais pas dire d’où est originaire
le monsieur en question pour éviter les susceptibilités et une polémique stérile qui ne
va pas faire avancer le schmilblick. Je remarque, par contre, qu’aux enfants,
on a donné des prénoms algériens. Pas vraiment connotés, mais algériens quand
même. Je ne partage pas l’avis de ceux qui pour un oui ou un non vont s’élever contre
ce qu’ils considèrent comme une trahison ou même une atteinte à l’honneur de la nation,
mais tout de même ! Entendre héler quelqu’un, à qui il ne manque que le guennour
pour confirmer qu’il est algérien, «Max», ça me fait doucement sourire pour ne pas dire
grimacer.Maintenant, si l’amour que l’on éprouve à l’égard de sa douce étrangère nous
fait renoncer à tout, y compris à ses origines, il arrive aussi à d’autres de refuser une mise
en berne de leur identité et auxquels le fait de ne pas se renier vaut autant de confort que de respect !

M. B.

zadhand
25/04/2016, 10h33
SOIT DIT EN PASSANT
25 Avril 2016

Pauvre Karim !
malika boussouf
journaliste, écrivaine

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Par Malika Boussouf
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Il est des jours comme ça où, lorsque j’entends par la fenêtre de
ma cuisine hurler le prénom de Karim, je fais illico la connexion avec
le Benzema du Real Madrid dont une bien-pensance parisienne,
pas que sportive, d’ailleurs, voudrait enterrer, aussi prématurément,
la carrière en transformant l’enfant prodige en voyou irrécupérable.
J’imagine le sourire d’experts sportifs face à ma naïveté qui se diront
«Mais qu’est-ce qu’elle a celle-là à se gratter là où ça ne la démange pas ?»
A cette matière grise-là, je vais suggérer de vite se calmer.
Pourquoi, en effet, cette affaire-là ne me démangerait-elle pas plus qu’une
tout autre injustice ? Pourquoi les emmerdements qui poursuivent
le jeune homme ne m’interpelleraient-ils pas plus que quiconque ?
Turbulent certes, mignon aussi, coquin sans doute, son hyperactivité
malicieuse justifie-t-elle pour autant le tapage médiatique dont l’effet
impressionnant interroge y compris les profanes de mon espèce ?
J’ai tardé à comprendre pourquoi il fallait attendre des rédactions
parisiennes qu’elles ne laissent rien passer à l’impétueux joueur basané
aussi craquant de maladresse. Devient alors, banale, voire inutile
la question de savoir pourquoi les instances du football français ont décidé,
elles aussi, qu’elles ne lui lâcheraient pas le train. Mon avis d’ignorante
n’est influencé par rien sinon par l’agaçant constat que si le Karim en
question avait d’autres origines, on ne ferait peut-être pas de cette histoire
de sextape une affaire d’Etat qui a valu à un chef de gouvernement une
méchante réaction.J’ai bien conscience que je ne devrais pas parler de
choses que je ne maîtrise pas, mais je ne peux ne pas me demander si
la profession ne travaillerait pas à casser ce gamin impétueux parce qu’il a
les origines qu’il a. A chaque fois que j’entends évoquer cette affaire
sur les chaînes françaises, ma sympathie va incontestablement à
l’insolent Karim qui n’arrive plus à s’arracher de la meute lâchée à
ses trousses. De vous à moi, j’espère que l’Euro 2016 fera regretter
aux détracteurs du joueur d’avoir cru pouvoir se passer de son talent.

. M. B.

zadhand
26/04/2016, 13h19
SOIT DIT EN PASSANT
26 Avril 2016

Reposez en paix, Arezki Idjerouidène !
malika boussouf
journaliste, écrivaine

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Par Malika Boussouf
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Il est des jours comme ça où marquer un anniversaire reste une occasion
comme une autre de rompre avec le quotidien qui nous porte. Et alors que
je déjeunais ce dimanche avec mon patron et ami, tout en convenant,
joyeusement, qu’il savait, comme personne, faire l’éloge du «lever le pied
pour mieux y retourner», une triste nouvelle lui fut communiquée
le décès d’Arezki Idjerouidène. Comment ? Où ? Pourquoi ? De quoi ?
Des questions que l’on pose le temps de gérer l’émotion et de trouver les mots
qu’il faut pour témoigner de la grandeur d’âme et de la générosité de quelqu’un
qui nous quitte sans crier gare.Vous n’aimez pas les mauvaises nouvelles ?
Moi non plus. Je me suis surprise à raconter comment un jour de 2010, à Paris,
alors que j’étais embarrassée par quelques kilos supplémentaires de livres,
une consœur et amie me suggéra d’appeler le PDG d’Aigle Azur. Nous nous étions
jamais rencontrés Arezki Idjerouidène et moi et au moment où je le contactais,
il n’était même pas au siège de sa compagnie mais en Afrique. Sur un ton
des plus chaleureux, il me rassura en me recommandant d’appeler son assistante.
Que j’ai un supplément de bagages en bouquins le changeait, m’avoua-t-il,
des demandes habituelles.Par les livres, une part de culture entrait en Algérie au lieu
de s’en évader, ajouta-t-il. Autant dire que parler à un PDG de sa stature, qui, au moment
où il me parlait, ne se souciait pas des bénéfices que sa compagnie pouvait engranger
mais de la façon la plus constructive de se montrer solidaire, ça touche profondément.
Au comptoir d’enregistrement, à Orly, m’attendait l’une de ses assistantes qui s’occupa
de mon surplus de bagages mais aussi de me déplacer en classe affaires. J’espérais
le rencontrer à Alger pour le remercier de vive voix. Je n’en ai pas eu l’occasion.
Tout le monde n’agit pas forcément par intérêt. Le défunt avait cette pudeur de ne pas
manifester le besoin de se faire mousser.Témoigner, aujourd’hui encore, au disparu
de mon meilleur souvenir était plus que jamais important !
Mes sincères condoléances à sa famille.


. M. B.

zadhand
27/04/2016, 12h18
SOIT DIT EN PASSANT
27 Avril 2016

Une mosquée pour loger les fidèles

malika boussouf
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Par Malika Boussouf
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Il est des jours comme ça où, le fait de détourner le regard de cet ailleurs,
peuplé de réfugiés ou même de s’offusquer devant ces ombres humaines
qui s’accrochent à la fameuse «jungle de Calais», m’incite à dire que balayer
devant chez soi, c’est bien aussi. Parce que des bidonvilles et autres
baraquements improvisés, ce n’est pas ce qui manque chez nous.
Faute de parer à l’impressionnant exode rural qui a surpeuplé Alger durant
les années 90 et loger tous ceux qui, fuyant les violences terroristes,
sont venus s’implanter aux portes de la capitale, on a laissé faire en
se promettant, sans doute, de remettre de l’ordre dans tout ce bazar,
le calme une fois revenu. Et pendant que l’on fraternisait avec les maquis
et que l’on rétribuait leurs occupants pour leur engagement en faveur de
la «paix» retrouvée, des habitations de fortune ont poussé plus vite que
la décision d’y mettre un terme et se sont imposées dans une espèce
de consensus ambiant, avec la bénédiction d’autorités locales dépassées par
le phénomène. Et voilà que depuis bientôt trois décennies, on ferme
les yeux sur ce qui militerait en faveur d’une consolidation de la réconciliation
nationale.Au vu des sommes colossales à investir pour loger tout le monde et
au rythme auquel la construction de cités-ghettos progresse, il s’avère de
plus en plus impossible de caser toutes les familles. Une fois bien ou
mal installé dans la proche banlieue, personne ne veut plus en déloger
Les petites villes de l’intérieur se vident à un rythme effarant, tandis que
tous ceux qui ont renoncé à s’y sédentariser pensent, dur comme fer, que
la solution est nulle part ailleurs qu’à Alger.S’il faut s’interdire de blâmer
le fait que ces derniers aient tout abandonné pour courir à la ville, on peut,
par contre, se demander pourquoi aucun responsable n’a eu l’idée
géniale de sauver la campagne et l’agriculture en stabilisant les gens
chez eux ? Il fut un temps où ruer dans les brancards avait peu d’impact
sur les décisions prises, assurait-on, dans l’intérêt de tous. Et aujourd’hui
alors ? Combien de logements a-t-on sacrifiés pour une seule mosquée ?


. M. B.

zadhand
28/04/2016, 12h22
SOIT DIT EN PASSANT
28 Avril 2016
«Le Silence des Eglises» !
malika boussouf
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Par Malika Boussouf
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Il est des jours comme ça où lorsque vous commencez à regarder un film
et que des nausées vous étouffent à moitié, vous vous interdisez, quand même,
d’aller voir ailleurs ou carrément de décrocher. Parce que quelque part au fond
de vous, vous pensez que refuser de s’impliquer dans un combat qui vaut
la peine d’être regardé de plus près est incontestablement injuste pour ne pas dire
culpabilisant. Faire dans le déni ou tenter d’échapper à une situation moralement
inconfortable est, pourtant, plus courant qu’on ne le croit.
Il y a quelques jours, je suis tombée sur le début d’un long métrage dont le titre,
«Le Silence des Eglises», annonçait la couleur sans vraiment éclairer sur la suite.
J’avoue cependant le mal que j’ai eu à tenir jusqu’au bout. Les violences sous-entendues
m’ont tellement écœurée que j’ai renoncé à suivre le débat programmé en prolongement
de l’horreur condensée qui l’avait précédé. La force de l’un, le religieux lubrique, confrontée
à la fragilité de l’autre, un enfant qui n’ose rien dire parce que l’on ne dénonce pas un prêtre
et parce que la parole d’un adulte prime toujours sur celle d’un enfant. Comment, en effet,
douter des intentions d’un homme d’Eglise ? Comment décrire le dégoût éprouvé à regarder
cet homme partager le lit d’un enfant, balader une main suspecte sur le corps frêle avec
la bénédiction d’une maman qui lui aurait donné le bon Dieu sans confession ?
D’autres questions se bousculent. Comment peut-on faire vœu de chasteté et céder à
la tentation de la chair ? Une fois adulte et avant même d’avoir la force de laisser le passé
refoulé ressurgir et s’imposer au présent, le jeune garçon se vit plus souvent non pas comme
une victime mais comme le complice de l’homme d’Eglise. Et c’est cette honte-là qui le ronge
jusqu’au jour où quand il ne se donne pas la mort, quand il ne décide pas de s’en prendre
physiquement au prêtre qui a abusé de son innocence, il choisit de passer aux aveux.
Que vaut la réputation d’une institution qui protège ses hommes et nie les abus et les cris
de révolte de ses enfants ? Si elle se construit sur le silence d’un équilibre à jamais perdu ?

. M. B.

zadhand
02/05/2016, 12h08
SOIT DIT EN PASSANT
02 Mai 2016



Absence de Malika Boussouf

malika boussouf
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Par Malika Boussouf
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Bonjour ;son billet pas publié hier pour la raison du 1 Mai par contre
celui du 30 Avril c'était le même que du 28.04.2016 et aujourd'hui aussi
on attend la suite ...

. zadhand

zadhand
03/05/2016, 10h36
SOIT DIT EN PASSANT
03 Mai 2016
Real Madrid ou Barça ?
malika boussouf
journaliste, écrivaine

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Par Malika Boussouf
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Il est des jours comme ça où je découvre avec bonheur que les adeptes
du ballon rond ne fréquentent pas que les rubriques sportives. Ce qui ne
me surprend, par contre, pas, c’est le nombre de réactions. Je n’en ai jamais
compté autant à l’un de mes billets. Il faudra bien, par conséquent, qu’un jour,
je me fasse à l’idée que le foot c’est le sport roi et qu’il me faudrait, pour mieux
être dans le coup, abandonner le tennis pour le ballon rond que j’ai renoncé à aimer
à cause des hooligans. Etant contre le fanatisme d’où qu’il vienne, ce billet n’a pas
pour vocation de polémiquer autour d’un Karim Benzema qui, à mon sens,
ne se conduit pas plus mal que d’autres. Je ne suis pas stupidement chauvine,
mais ce que je ne supporte pas c’est que l’on tombe à bras raccourcis sur
un jeune joueur auquel on ne pardonne pas d’être bourré de talent. Il y en a qui
le traitent de «racaille», de «petite frappe», de «maître chanteur» et de multimillionnaire
qui refusait de payer la pension de sa grand-mère ! A ceux-là, j’ai envie de répondre
que c’est juste cette violence-là qui m’insupporte. Benzema a le droit d’être multimillionnaire.
Sa richesse, il l’a construite à la force de ses crampons.Quant à ses histoires de famille,
il faut vraiment haïr le petit gars pour se souvenir d’informations aussi vieilles.
Le joueur a le droit de distribuer sa fortune à qui il veut. Ne réagissez donc pas en héritiers
dépossédés. Au fait, et le tout petit Valbuena ? Il avait besoin de filmer ses ébats amoureux ?
J’ignore si le Karim, en sale gosse qu’il est, parlait sérieusement quand il l’a menacé de publier
la sextape en question. Je ne prends pas pour argent comptant tout ce qu’on raconte.
Cela dit, merci à ceux qui ne m’ont pas trouvée si nulle que ça dans l’affaire. Mais il faut,
quand même, vous avouer qu’autour de moi, des supporters du Real Madrid m’expliquent
que les détracteurs de l’enfant terrible sont des fans absolus du Barça.
Je vais dire, à mon tour, pourquoi j’aime le Real. J’adore Placido Domingo. J’adore l’opéra
et j’adore cette équipe parce que son hymne est chanté par lui. Quelle voix !

. M. B.

zadhand
04/05/2016, 11h47
SOIT DIT EN PASSANT
04 Mai 2016
A vos sites de rencontres !
malika boussouf
journaliste, écrivaine

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Par Malika Boussouf
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Il est des jours comme ça où, en naviguant sur internet, je n’ai pas le temps
d’accéder à l’information recherchée que déjà je me retrouve face à cette
annonce, devenue quasi incontournable, qui vous invite à trouver
un mari musulman. C’est clair, il me suffit d’ouvrir n’importe quel papier pour
y avoir droit et, pour ne rien vous cacher, j’ai fini par trouver ça insupportable.
Non pas que ce soit la seule annonce qui vous harcèle, mais j’ai la nette
impression que c’est la seule qui me suit partout. Du coup,
le «trouver un mari musulman» aura, franchement, fini par, sérieusement,
me raser. Imaginez que je sois seule dans la vie et que j’aie envie de prendre
pour époux un chrétien, un animiste, un juif, un bouddhiste ou un athée ?
Si vous allez sur les réseaux sociaux, vous y avez droit , si vous allez sur Google,
vous n’y échappez pas, si vous allez sur Yahoo, non plus ! L’annonce fait
peut-être l’affaire de jeunes célibataires en panne de prétendants ou d’idée
pour mettre la main sur le profil idéal, mais comment font celles qui n’en ont pas
besoin ? Pourquoi ne propose-t-on pas aux hommes en perte d’inspiration et
de repères de leur trouver une épouse musulmane ? Cela dit, l’annonce pourrait
faire le bonheur de jeunes filles qui ont de plus en plus de mal à rencontrer
leur pendant masculin. Elles n’ont plus qu’à tenter de s’en décrocher un par
le biais de ce site. J’avoue ne pas être allée regarder de plus près le contenu de
la proposition. D’abord, parce qu’à force de la croiser, j’ai fini par développer
une espèce de rejet tout en me demandant, plutôt, comment faire pour m’en
débarrasser. Je crains, par ailleurs, si je venais à ouvrir le lien, de tomber
sur un site islamiste. Les barbes au nombril, les kamis mi-mollet,
les pantalons au-dessus de la cheville et les chaussettes blanches,
on en croise au quotidien. Nul besoin d’aller en admirer d’autres sur
un site de rencontres qui leur est dédié. L’invitation à la noce s’adresserait-elle
à une population féminine spécifique ? Certainement pas à ces musulmanes
rompues à la transgression d’interdits qui les empêcherait d’aimer sans contrainte.

M. B.

zadhand
05/05/2016, 10h24
SOIT DIT EN PASSANT
05 Mai 2016
Ceux d’en haut et les autres !
malika boussouf
journaliste, écrivaine

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Par Malika Boussouf
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Il est des jours comme ça où lorsque vous êtes rappelé à l’ordre par un lecteur
qui vous écrit pour dénoncer le mépris de nos gouvernants à l’égard de leurs
administrés, vous ne pouvez pas faire l’impasse sur la colère de ce dernier, qui
n’est pas loin de penser qu’en gardant le silence, vous vous conduisez,
exactement, comme ceux dont vous-mêmes critiquez les méthodes. En voici,
par exemple, une de question, qui, si elle contrarie celui-ci, va en faire
grimacer plus d’un autre : «Pourquoi les responsables algériens, à quelque niveau
qu’ils se situent ne répondent jamais, ou à quelques exceptions près, au courrier
des citoyens ?» Et à notre ami désabusé de raconter une anecdote qui dit bien
ce qu’elle veut dire sur la nature de l’échange entre responsables et ceux sans
le soutien desquels beaucoup d’entre eux ne seraient pas là où ils sont.
Très remonté, il ose une comparaison qu’il ne devrait franchement pas,
tellement elle met le doigt là où ça fait mal : le laisser-aller et la négligence.
Le lecteur qui note «le manque d’éducation» de ces derniers à l’égard de ceux
qu’ils savent courtiser lorsqu’ils ont besoin de leur voix, raconte comment,
il y a 4 mois, un ami à lui a adressé, simultanément, un courrier à un ministre algérien
et un autre, identique, à François Hollande. Le chef de l’Etat français lui a répondu
dans la semaine. Pas le ministre algérien. Après trois lettres successives,
son ami attend toujours des nouvelles du ministre.C’est l’irrévérence du haut responsable,
auquel il faudrait, peut-être, rappeler que le respect ça va dans les deux sens,
qui révolte notre lecteur. Il sont nombreux à pointer un doigt accusateur vers
une administration qui opte pour le mépris quand on la sollicite. Notre ami fait,
pour le coup, une suggestion intéressante. Pourquoi ne pas interroger, ponctuellement,
les gens d’en bas sur ce qu’ils pensent des gens d’en haut et évaluer comment
ils appréhendent les droits des masses populaires et le devoir des dirigeants à leur égard ?
Pourquoi ne pas s’inspirer de l’avis citoyen pour reconduire ces derniers ou
les démettre de leur mission ?


M. B.

zadhand
08/05/2016, 09h57
SOIT DIT EN PASSANT
07 Mai 2016
Sortir couvert !
Par Malika Boussouf
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Il est des jours comme ça où en lisant certaines réactions de lecteurs par mail,
je réalise que, y compris en communiquant de façon privée,
la personne qui m’écrit éprouve, quelquefois, le besoin de truffer son texte
de fautes. On en devine, assez vite, le mobile. Ne pas être repéré ! C’est terrible
de faire autant dans la paranoïa. Tordre son écriture pour à la fois dire ce
que l’on veut et ne pas apparaître sous sa véritable identité. J’avais cru, avant
d’en recevoir de façon donc tout à fait confidentielle, qu’il n’y avait que
les réseaux sociaux qui regorgeaient de profils plus ou moins bizarres.
Eh bien, non ! Même quand on communique par courriel, il arrive que l’on
n’y aille pas franchement. Questions. Pourquoi écrire dans ce cas ? Quel effet
espère-t-on obtenir si l’on y va à reculons ? A quoi sert une correspondance qui
perd de son intérêt dès lors que celui qui la reçoit ne sait pas de qui elle émane ?
Il y a une différence entre celui ou celle qui préfère rester anonyme et qui signe
«Un lecteur assidu», sans doute, par timidité ou parce que peu habitué(e) à
s’épancher, mais qui en éprouve, parfois, l’envie ou le besoin et celui ou celle
qui va user d’un pseudo, pour se donner tous les moyens de vous gratifier d’insultes.
Au-delà du profil qui est travesti, je me demande à quoi rime d’écrire en pataouète ?
On se doute, bien évidemment, que tout le monde ne maîtrise pas la langue dans
laquelle il s’exprime. Mais je fais, là, allusion à celles et ceux qui abusent de ce
procédé pour ne pas divulguer leur identité ou s’exposer aux railleries de tiers.
Plusieurs de mes amis affirment que certains services de renseignement,
spécialisés, par exemple, dans le noyautage des réseaux sociaux, interviennent,
sous le couvert de pseudonymes ou de faux profils. Ils auraient pour mission de
mieux gérer ce qu’ils comptabilisent comme des dérives ou de continuer à user
d’un pouvoir, autoritaire, de dissuasion qu’ils pensent infaillible. Il arrive, parfois,
que l’on ne sache pas aborder les autres en les regardant droit dans les yeux.
Il faut se faire coacher les amis ! Le terme est très à la mode.

M. B.

zadhand
08/05/2016, 09h57
SOIT DIT EN PASSANT
08 Mai 2016
Le masque et la plume !
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

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Il est des jours comme ça où l’on éprouve un certain bien-être à se dire
que l’on appartient à une communauté dont le principe directeur n’est,
en tout cas, pas de se planquer pour parler librement.Il est agréable de
constater que sur les réseaux sociaux, tous les journalistes que je connais
publient sous leur vrai nom. Si pas mal d’entre eux ne se montrent pas,
cela ne me contrarie pas. J’admets volontiers qu’ils n’aient pas envie
d’y aller sans filet et je le comprends d’autant mieux que durant les
années sanglantes, beaucoup de confrères ont payé un lourd tribut au
terrorisme islamiste dont l’un des objectifs prioritaires était de décimer
la profession. Les dégâts faits au cœur de la presse sont douloureux
quand on les évoque. Ils justifient, fatalement, que l’on ait, aujourd’hui
encore, des craintes quasi identiques à celles vécues à l’époque où nous
enterrions une part de nous-mêmes avec chaque confrère qui disparaissait.
Personnellement et dès lors que je les connais, je comprends qu’ils ne
veuillent pas être, encore, la cible d’agresseurs potentiels.Il y aurait, sinon,
beaucoup à dire, mais nous y reviendrons, sur ceux qui s’improvisent en
commentateurs spécialisés, pour émettre des inepties et se délecter de
le faire de façon impersonnelle. Les faux profils permettent indéniablement à
leurs concepteurs de jouer aux plus malins. Ils changent d’identité et
démontrent par extension qu’ils n’assument pas ce qu’ils sont devenus.
Vous avez ceux qui n’en manquent pas une, qui ont un avis sur tout et qui,
lorsque l’on s’en débarrasse, vont user de subterfuges, le fameux faux
profil, pour revenir dans la course. Comme s’il était vital d’être partout,
de ne rien rater et surtout, de servir un maximum d’horreurs.
Qui sont donc ces petits futés qui, en découvrant les vertus supposées
de l’anonymat, parlent enfin, prennent du galon par les mots et s’émancipent
des brimades qui leur sont infligées ailleurs ? De preux chevaliers qui
découvrent, un matin, le moyen «idéal» de libérer une parole confisquée
et partent à la conquête d’espaces auxquels ils auraient,
autrement, beaucoupde mal à accéder ?

M. B.

zadhand
09/05/2016, 11h50
SOIT DIT EN PASSANT
09 Mai 2016
Londres, et pour quatre ans !
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

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Il est des jours comme ça où lorsque, dans la course à l’élection à
la tête d’une mairie occidentale comme celle de Londres, un fils de riche,
né avec une cuillère en argent dans la bouche, est terrassé par celui
d’un pauvre, on se réjouit, même de loin, pour le nouvel élu qui, à aucun
moment de sa campagne, n’a baissé les yeux ou s’est fourvoyé devant
ses compatriotes, issus d’ailleurs ou des Anglais de souche.
Pour un grand nombre d’observateurs, il était impensable, jusqu’à
son élection, qu’un musulman, avec tout ce que cela suppose en
ces temps d’intolérance et d’incompréhension et toutes les confusions
sournoisement entretenues et volontairement affichées, se hisse à
la tête d’une ville européenne. Et pas des moindres ! Quel magnifique
pied-de-nez à ses détracteurs, que les Londoniens se soient montrés
indifférents à ses origines ou à sa sensibilité religieuse au profit de
convictions politiques et humaines, et de l’engagement citoyen !
Un coup de maître dans des conditions inédites qui incite à croiser les doigts.
Que la belle surprise ne se transforme pas en cauchemar pour Sadiq Khan.
Je retiens, pour ma part, que l’on aura beau reprocher à Londres d’avoir
abrité des théoriciens du crime et autres chefs intégristes, que l’on aura
beau lui tenir rigueur de n’avoir pas réagi à leurs appels au crime,
aujourd’hui, la Grande-Bretagne fait montre de constance. Dans le sens
où son caractère cosmopolite rend encore plus lisible sa capacité à opter
pour ce qui lui convient le mieux et à séparer le bon grain de l’ivraie.
Le petit ton cinglant à son égard était fatalement prévisible. Il n’empêche
qu’à celui qui, fier de ses origines, affirme vouloir incarner l’espoir au
lieu de la peur, l’unité plutôt que la division, on réfléchira à deux fois avant
d’oser lui demander de s’excuser à chaque fois qu’un égaré de la foi se fera
exploser quelque part dans le monde ou de se désolidariser de
ses coreligionnaires. Voilà une chose qui ne pourra jamais arriver en Algérie
où il faut être adoubé par un clan au pouvoir pour changer de statut et devenir,
non pas utile, mais enfin «fréquentable».



M. B.

zadhand
10/05/2016, 10h28
SOIT DIT EN PASSANT
10 Mai 2016
A qui profite le «djihad» ?
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

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Il est des jours comme ça où il m’est impossible de rester indifférente à ce que je lis.
J’avoue avoir tremblé en parcourant l’histoire douloureuse de ce père impuissant,
solitaire et désespéré. Comment ne pas éprouver de l’empathie pour des parents qui
finissent par perdre leur enfant parce que, seuls, ils n’ont rien pu faire et que ceux qui
en ont la capacité et le pouvoir n’ont pas voulu leur tendre la main ?
Ce billet n’a pas pour objet de réécrire la tragique histoire de Azzedine Amimour,
si bien racontée par notre ami Maâmar Farah. Non, l’envie que l’histoire a suscitée en moi,
après m’avoir gardé suspendue aux paroles de Maâmar, tandis qu’il nous contait le calvaire
et la souffrance de son ancien voisin et ami, était de revenir, pour la contester, sur la légèreté
avec laquelle, dans l’Hexagone, on traite l’embrigadement de jeunes gens par Daesh, surtout
lorsque ces derniers sont issus de l’immigration.Un désintérêt ciblé, envers ces jeunes que l’on
regarde s’enfoncer dans une voie avec la mort pour seule issue ? Quand les calculs politiciens
se mettent de la partie, ils deviennent dangereusement responsables de tous les drames ultérieurs.
Ce qui me révolte, c’est que l’on fasse, consciemment, le jeu de sombres barbares qui, eux,
ont sans doute l’avantage de savoir où ils veulent mener le monde. À l’asservissement ou
au chaos ! Et rien ne semble pouvoir les en dissuader. Il devient de plus en plus courant que
de jeunes recrues que l’on a transformées en zombies après un méticuleux lavage de cerveau
aillent en Syrie pour servir de chair à canon. J’ignore si c’est toujours le cas, mais dans celui-là,
ce sont de braves gens qui en font les frais. Lorsqu’un jeune a du mal à trouver sa voie au sein
d’une société sourde à ses attentes, que la famille n’arrive pas à canaliser des dérives qui
s’accumulent et qu’elle n’a pas soupçonnées au départ, pourquoi faudrait-il que ce soit Daesh
qui sache le mieux séduire ? Nous ne sommes pas là en présence d’un jeune en panne de frissons,
mais d’un garçon timide et renfermé en quête de réponses et qui, un jour, au contact bienveillant
d’un recruteur, bascule puis s’égare.

M. B.

zadhand
11/05/2016, 15h30
SOIT DIT EN PASSANT
11 Mai 2016
Défendre sans frontières !
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

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Il est des jours comme ça où j’ai un peu de mal avec l’organisation «Reporters sans frontières».
Lorsque je reçois un courrier dans lequel on encourage à défendre la liberté de la presse,
je n’arrive plus à accorder du crédit à l’association alors qu’elle est censée protéger les intérêts
des journalistes d’où qu’ils soient et essentiellement dans les pays qui les oppriment. Cette année,
RSF a publié le classement mondial de la liberté de la presse.
L’Algérie est au 129e rang sur 180. Il n’y a pas de quoi être fier et pas de quoi se réjouir. Et pourtant,
il m’est aujourd’hui encore difficile de prendre au sérieux les rapports d’enquêtes et les déclarations.
De 1985 à 2008, durant près d’un quart de siècle à la tête de RSF, Robert Ménard, le maire raciste,
facho et islamophobe d’une ville de France, y a fait la pluie et le beau temps, soutenant, en ce qui
concernait l’Algérie, l’islamisme radical qu’il disait légitime tout en dénonçant, auprès de qui voulait
l’entendre, l’arrêt du processus électoral.


En 1992, il s’affichait pour la démocratie et le choix du peuple,
alors que l’ancien pied-noir qu’il est, dont les parents affiliés à l’OAS n’avaient jamais encaissé
ni l’indépendance de l’Algérie ni de s’être fait avoir par les bougnoules que nous étions, se rangeait du
côté de l’ennemi. Je savais déjà, pour en avoir fait l’expérience, ce que valait le sombre individu,
lorsque j’ai rencontré, début 95, à Paris, Zlatko Dizdarevic, le courageux et non moins brillant
directeur d’Oslobodenj, le plus grand journal de Bosnie-Herzégovine, basé alors à Sarajevo.
Il venait de publier son ouvrage J’accuse l’ONU. Nous avons parlé du drame que traversait son pays et
de ce qui ensanglantait le mien. Comme il avait été lauréat de l’association de Robert Menard pour
son combat en faveur de la liberté de la presse, nous avons échangé nos points de vue sur son
tout-puissant et inamovible patron. C’est là que Zlatko m’a raconté comment, un matin,
le triste personnage avait décidé d’en finir avec la cause bosniaque en lançant aux membres de
son bureau : «Fini la Bosnie. Je veux du Rwanda»
M. B.

zadhand
12/05/2016, 15h22
SOIT DIT EN PASSANT
12 Mai 2016
C’est l’avion ou rien !
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

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Il est des jours comme ça, où bien avant de me rendre quelque part, de l’autre côté
de la Méditerranée, je commence à réfléchir à ce que je vais bien pouvoir faire pour
gérer les émotions que je développe systématiquement à l’idée de partir en voyage
et à me demander, le stress aidant, s’il n’y aurait pas moyen d’aller là où je dois aller
en usant d’une autre formule que le transport aérien. Au fil des ans, parce que ça va
en s’aggravant, je me suis aperçue que je n’étais pas la seule à avoir cette peur
panique de l’avion ou de tout ce qui n’a pas d’autre vocation que celle de conduire
des personnes ou des marchandises d’un point A à un point B. Certains individus ne
vont nulle part, paralysés qu’ils sont à l’idée de monter dans cet énorme engin qui va
les garder suspendus dans les airs pendant un temps qui va durer une éternité.
Je me souviens d’un ministre de l’Agriculture, il y a pas mal d’années, qui soit ne
faisait jamais de missions à l’extérieur du pays, soit, s’il avait la possibilité d’y aller en
bateau, préférait se déplacer par ce moyen. A l’époque où l’on en riait sous cape,
je n’avais pas encore développé cette peur du vide. Aujourd’hui, je ne supporte
même pas décoller de terre sur une balançoire et les effets d’une chute de l’avion
me terrorisent mais j’y vais quand même. Et pendant que d’autres se construisent
une vie trépidante dans leur tête, j’échafaude de mon côté toutes sortes de catastrophes
parce que je ne comprends pas comment l’avion fait pour tenir dans les airs. C’est comme
pour le téléphone. J’ai depuis toute petite, toujours trouvé un caractère magique au fait
que le son puisse arriver jusqu’à nous par l’intermédiaire d’un fil. Bien sûr que tout cela
nous le devons à la recherche, au développement de la technologie, à l’évolution des
moyens mis à la disposition de la découverte. Et pourtant j’ai toujours trouvé amusants
les gens qui, en même temps qu’ils regardent la télé, s’adressent aux personnages derrière
l’écran, convaincus qu’ils les entendent. Mais là n’était pas l’objet de ce billet destiné
à vous raconter l’angoisse irraisonnée qui s’empare de moi à quelques jours de prendre l’avion.

M. B.

zadhand
14/05/2016, 17h19
SOIT DIT EN PASSANT
14 Mai 2016
Au-dessus de la mer !
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

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Il est des jours comme ça où, comme je le racontais
précédemment, à la seule perspective de monter dans
un engin qui vole, je suis terrorisée. Comment planer
au-dessus de la terre dans laquelle il fait bon enfoncer
ses pieds si l’on veut garder son équilibre et ne pas paniquer ?
Au moment où je rédige ce billet, je me trouve au-dessus de
la mer Méditerranée et jette un coup d’œil à ma montre toutes
les dix minutes. Au moment où le personnel de bord recommandait
d’éteindre son téléphone et les autres appareils électroniques
en marche, j’en étais, moi, à vérifier pour la 15e fois que ma
ceinture était bien bouclée. Lorsque l’hôtesse de l’air s’est
attelée à la fameuse démonstration dont les passagers sont censés
ne rien rater, j’ai fermé les yeux pendant tout le temps où
les différents conseils étaient prodigués. C’est un rituel.
Je fais toujours pareil parce que si j’écoute les directives,
je me mets à réfléchir aux risques encourus. C’est là que mon cœur
s’emballe et que je suis obsédée par l’idée que nous pourrions
nous écraser dans les minutes qui suivent. Quand je regarde
les gens dormir paisiblement, se déplacer allègrement ou manger
sans sourciller, je me trouve plutôt ridicule. Il y a longtemps
que j’ai découvert combien il était utile de travailler dans
l’avion. Se concentrer sur des articles que j’ai téléchargés
dans ce but ou carrément rédiger comme je suis en train de
le faire en ce moment. ça m’aide à évacuer un peu le stress.
Un peu seulement parce qu’il suffit d’un trou d’air ou d’une
simple perturbation, pour que, tétanisée, je referme les yeux
et me prépare à dire adieu au monde qui m’entoure. Même si
l’on pense qu’être assis côté couloir et pas côté hublot nous
protège des nuages auxquels la stabilité de l’appareil pourrait
ne pas résister.Et essayer de me persuader que si l’avion ne
résiste pas aux turbulences, je ne sentirai rien ne me console pas.
Merci de m’avoir tenu compagnie. On vient d’annoncer que l’avion
se préparait à atterrir. Je respire sans oublier que c’est précisément
l’un des moments où le pire peut arriver.

M. B.

zadhand
15/05/2016, 11h23
SOIT DIT EN PASSANT
15 Mai 2016
A chacun sa vie !
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

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ll est des jours comme ça où la rencontre de gens qui se soutiennent,
s’admirent,se protègent mutuellement ou se couvent du regard,
pas forcément de façon amoureuse mais plutôt amicale, suscite en moi
beaucoup d’émotion. Pourquoi, me diriez-vous,ne pas aller droit au but
et rappeler que la jalousie est un vilain défaut ? Je me demande
souvent s’il est possible de devenir gentil quand on est une véritable
teigne ?Ça ne me console pas de remarquer que c’est partout pareil.
Entre ceux qui se débarrassent de leurs parents, ceux qui passent leurs
journées à surveiller ce que fait le voisin et ceux qui vous gratifient
d’un sourire à chaque fois qu’ils vous croisent alors qu’ils vous détestent
et vous enverraient volontiers brûler en enfer, la marge qu’il vous reste
pour évoluer est bien étroite.Il y a ceux qui ont de la chance, qui sont
vernis comme on dit, il y a ceux qui doivent travailler dur pour arriver
et il y a ceux qui n’en fichent pas une mais qui passent leur vie à taper
sur les deux premiers. C’est une catégorie d’individus qui a des rapports
compliqués avec les choses qui marchent et mènent irréfutablement au succès !
Des gens un peu space, comme on dit, pour paraître moderne et faire genre
«j’évolue avec mon temps». J’écoutais, il y a quelques jours, l’un de
mes aînés, dont j’ai toujours apprécié les conseils, dire à l’un
des nôtres que pour bien vivre, il fallait passer outre le qu’en-dira-t-on.
Totalement d’accord ! C’est une attitude qu’il faut cultiver si l’on ne veut
rien gâcher des moyens que l’on se donne pour garder intactes toutes
ses chances d’arriver à ses fins et consolider sa détermination à atteindre
les buts que l’on s’est fixés. Pour maîtriser le tout et en attendant de
voir comment les choses se tricotent dans notre vie, il ne faut jamais rien
laisser à l’abandon. J’ai adoré écouter l’ami disserter sur toutes
ces astuces à convoquer pour enjamber les faiseurs d’obstacles qui vous
empêchent de trouver votre place et atteindre votre rêve. Je suis fascinée
par la pudeur que mettent certaines personnes à parler d’elles-mêmes.
Ce sont, toujours, ceux qui en font le plus qui rasent les murs

M. B.

zadhand
16/05/2016, 12h12
SOIT DIT EN PASSANT
16 Mai 2016
Abandonnés et solitaires !
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

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Il est des jours comme ça où l’on a un mal fou à écouter ou regarder ces émissions diffusées par
la radio ou la télé à des occasions particulières comme les Aïds, le Mouloud ou autres fêtes religieuses.
Des émissions suivies de débats ou des documentaires qui nous confrontent au reflet de ce que nous
sommes, de ce que l’être humain peut renvoyer comme image, lorsqu’il a abandonné sur sa route cette
belle perception que beaucoup d’entre nous ont su préserver de la notion de famille.
Des aînés, ceux-là mêmes qui ont fondé le socle sur lequel se construit et se renforce la personnalité de
chacun. Ils sont, heureusement, plus nombreux, les parents qui font que les leurs n’ont pas, toujours,
envie de couper le cordon ombilical, ce lien qui, s’il venait à se rompre, emporterait avec lui tout ce qui
relie chacun d’entre nous à son histoire. Ce qui a influencé ce billet, c’est la rencontre d’une ombre, d’une
personne que l’on soupçonne de ne plus être qu’un vague souvenir de ce qu’elle a été jusqu’à cette étape
de la vie où l’on croit, parfois, que pour réussir son parcours et avancer plus vite dans la vie, il devient
impératif de se débarrasser de ses aînés. Une façon, jusqu’à ces dernières années, plus occidentale
qu’orientale de vouloir exister par soi-même, sans dépendance familiale, sans boulet au pied. Je redoute,
de plus en plus, ces moments de grande émotion où l’on vient vous démontrer par l’image combien il est
devenu courant de croiser la détresse due à l’abandon.Il n’est pas dans mon intention de jouer les
moralisatrices. Chacun d’entre nous s’arrange avec sa mémoire et sa conscience comme il peut. Mais
j’avoue que les distances que l’on a de moins en moins de scrupules à mettre avec les siens sont terrifiantes.
Ce qui chagrine le plus, c’est que beaucoup ne s’aperçoivent même plus des dégâts induits par la séparation.
L’isolement est terrible. Personne ne peut certifier à celui qui se défait des siens qu’il ne subira pas, un jour,
le même traitement qu’il a infligé à ces derniers. J’ignore si, dans pareille situation,
les regrets peuvent aménager une quelconque réparation.

M. B.

zadhand
17/05/2016, 09h19
SOIT DIT EN PASSANT
17 Mai 2016
D’amour ou d’amitié !
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

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Il est des jours comme ça où je conteste fermement les affirmations
selon lesquelles les rencontres fortuites ne durent que le temps
de l’échange. Quand on vous dit qu’elles n’ont aucune chance
de connaître un quelconque épanouissement, doutez-en, parce que
c’est totalement faux ! Elles peuvent mener à un futur quelque part
joliment conçu. Il y a quelques jours, une toute jeune fille de mon
entourage s’est plainte de l’un de ses copains de classe qui ne
la regarde même pas alors qu’elle n’a de pensées que pour lui.
J’ai trouvé la confidence mignonne comme tout, dès lors qu’elle m’a
renvoyée à un âge que je n’ai plus mais que je conseille vivement de
vivre pleinement sans se poser trop de questions.Peu importent
les trahisons des copines et des copains embarqués eux-mêmes dans
des petites histoires qui ne prennent l’allure de drames que
lorsqu’elles sont perçues avec une âme et des yeux d’adolescents.
C’est le bel âge, celui de l’innocence.L’âge des incertitudes au
cours duquel on ose toutes les questions qui nous viennent à l’esprit
et où l’on commence à rêver du prince charmant. Je me souviens
d’une amie, voisine et aînée de nous toutes qui s’est mis en tête,
un jour, de nous rassurer à tout prix. C’était la première fois que
nous entendions affirmer que l’amour de sa vie, on pouvait
le rencontrer n’importe où, y compris dans un ascenseur.Aucune de nous,
car nous sommes quelques-unes à avoir gardé le contact, n’a jamais oublié
cette phrase avec laquelle nous nous sommes débrouillées comme toutes
jeunes filles de notre âge.Il m’arrive encore aujourd’hui d’entendre dire
que les amitiés solides sont celles qui nous accompagnent depuis l’enfance
jusqu’à l’âge adulte. A ce propos également, j’ai très envie de certifier
que c’est faux. Bien sûr que nous éprouvons un élan moins contrôlé à l’égard
de ceux qui ont partagé avec nous joies et amertumes.Mais il arrive qu’à
mi-parcours, nous croisions de superbes âmes tandis que d’autres dont nous
pensions dur comme fer qu’elles seraient inaltérables se révèlent,
un jour, bien décevantes. Toxiques. À éviter absolument.


M. B.

zadhand
18/05/2016, 10h24
SOIT DIT EN PASSANT
18 Mai 2016
Il vit ici et veut régner là-bas !
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

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Il est des jours comme ça où, alors que je me retrouve sur ce sol qui abrite aussi, hélas, des causes hostiles à la mienne, je me fais fort de dire à propos du «combat» confortablement mené par un Ferhat Mehenni en exil, qui se prétend majoritaire, convaincu qu’il est d’avoir vidé les rangs du RCD et du FFS de leurs militants, qu’il est perdu d’avance. Pourquoi je pense subitement à cet ex-militant du RCD que j’ai connu bien plus constructif ?
Je pense surtout à son père qui doit, en ces temps de traîtrise, trouver sa tombe bien étroite.
Il le sait, lui, le fils de chahid qui commet cet autre parricide en expliquant autrement le combat pour l’indépendance de l’Algérie et non pour celle d’une parcelle de son territoire. Mais il y va quand même parce que, pour lui, mieux vaut militer à contre-sens et se faire financer sa disponibilité comme on alimente un réseau dormant qui dans l’entretemps va servir d’agitateur. Il pense sans doute avoir tout compris, celui qui aura bouclé la boucle en assurant,
toute honte bue, qu’il est Kabyle et pas Algérien.Mais qui est donc cet étrange personnage qui,
par la voie de son propre combat, réduit la cause kabyle à une revendication de territoire tout en confinant
les siens dans un statut de figurants impuissants à faire fleurir la démocratie et la laïcité dans un pays,
voisin, l’Algérie, dominé par des ennemis de leur cause ? Quel décevant parcours que celui de cet ex-otage,
rencontré en décembre 94 à Paris, dans une aile d’aéroport français après l’assaut donné par le raid français à l’Airbus détourné par les terroristes du GIA ! Quel triste parcours que celui de ce «Kurde d’Algérie»,
qui en appelle à un fossoyeur dans l’espoir de régner un jour ! BHL, celui qui sculpte la démocratie à l’envers
et à son goût. Cet esprit retors qui a toujours un compte à régler avec un Etat.
Pourquoi faut-il qu’il soit partout et de tous les projets malfaisants ? Je ne vais pas revenir sur sa
responsabilité dans la destruction de la Libye même si je pense qu’il ne faut rien enterrer,
qu’il faut, pour la survie d’un peuple, cultiver la mémoire dont celle coupable de son émiettement.

M. B.

zadhand
19/05/2016, 11h37
SOIT DIT EN PASSANT
19 Mai 2016
La sombre antichambre du paradis
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

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Il est des jours comme ça où, alors que l’on pense à ces tout jeunes garçons dont
l’innocence souillée par des hommes d’Eglise ne renvoie plus que le souvenir
douloureux d’une enfance fracassée, on est spontanément tenté, comme si cela allait
de soi, de regarder du côté de ces jeunes musulmanes qui n’ont pas encore atteint
l’adolescence et dont on s’autorise, dans certaines régions du monde et à des périodes
plus trash que d’autres, d’abuser de leurs corps à maturité précaire, comme d’une vulgaire
marchandise, sous prétexte qu’ils n’auraient pas d’autre raison d’être.Le monde serait-il
en panne de frissons ou d’aventures sanguinaires au point que des individus s’en aillent par
milliers rejoindre les rangs de rustres égorgeurs élevés au rang de valeureux combattants ?
Et tandis que les uns font la promotion du mal au nom du bien communautaire, certains
analystes ne s’attardent pas sur cette pétrifiante violence faite aux femmes qu’ils mettent
indirectement sur le compte des dommages collatéraux.Entre les adeptes du mariage de
jouissance, qui se pratiquait il y a quelques années chez nous et dont je ne doute pas qu’il
continue à fleurir loin de la réprobation sociale, la chair tendre de jeunes vierges prisée par
les émirs d’un califat virtuel et les prêtres pédophiles, dont on dénonce de plus en plus librement
les atteintes à l’enfance, il y a une ligne commune qui est vite franchie. Dans tous les cas,
la pratique sexuelle est pervertie. Et le monde aurait largement de quoi faire pour remettre de la
sérénité dans les affaires cultuelles.Lorsque l’on tire la sonnette d’alarme sur ces corps que l’on
vend, que l’on achète et auxquels on fixe des tarifs, du plus jeune au plus âgé, les autorités
religieuses musulmanes, à quelques rares exceptions près, écoutent sans trancher en faveur des
victimes, soit pour ne pas lâcher les siens, soit pour ne pas les fâcher. Et le silence devient complice
lorsque des témoignages révèlent comment la dignité, quasi impossible à récupérer, fait partie des
conséquences admises de la guerre faite au corps des femmes et de la promotion du proxénétisme ici- bas.

M. B.

zadhand
21/05/2016, 12h29
SOIT DIT EN PASSANT
21 Mai 2016
Le beurre et l’argent du beurre !

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

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Il est des jours comme ça où les reproches d’expatriés algériens à leurs compatriotes
restés au pays me font doucement suer. Je trouve un peu saumâtre de rouler
ailleurs pour son propre compte et de manifester son mécontentement à propos de ce
qui n’avance pas assez vite à leur goût au pays. Il y en a qui n’ont plus jamais remis
les pieds en Algérie depuis leur départ ou qui n’ont jamais envoyé le moindre sou
à leur famille pour le bien-être de laquelle ils prétendaient vouloir s’exiler. Je n’ai,
personnellement, rien contre celles et ceux qui, un jour, ont pris la décision d’aller
tenter l’aventure ailleurs. Quand il y a possibilité de réussir sa vie dans un autre pays,
il ne faut pas réfléchir longtemps et surtout pas faire la fine bouche. Il y en a
beaucoup qui y parviennent, et même brillamment. Ce ne sont pas ceux-là qui
interviennent le plus lorsqu’il faut louer les efforts ou critiquer le retard enregistrés
par l’Algérie. Etonnamment, ce sont ceux qui ont raté leur parcours dans cet ailleurs,
qu’ils s’éreintent à vouloir faire passer pour un milieu idéal à tous points de vue,
qui jacassent le plus. Et pour mieux convaincre de leur intégration, leurs remarques
pleuvent pour le plaisir d’une comparaison vide de sens. J’ai croisé, un jour,
la parfaite incarnation de l’imposture. L’oncle d’une amie proche qui a tout raté là-bas
et qui, ici, va presque s’étouffer en allumant son cigare avant de vous expliquer
comment vous réapproprier le pouvoir citoyen ou débloquer les rouages du système.
Le tout ponctué par des renvois réguliers à des repères du genre «là-bas, chez nous»,
sans aucune bienveillance pour ceux qui n’ont pas eu la révélation et sont restés là,
tout juste bons à applaudir ceux qui les tyrannisent. Je déteste me faire traiter d’abrutie
ou m’entendre dire que je n’ai rien compris à rien sous prétexte que je n’ai pas eu
l’audace d’aller m’épanouir ailleurs. Je reconnais qu’il faut une certaine dose de courage
pour partir. Mais comment ne pas noter l’impudence de ceux qui vouent aux gémonies
un pays et dont le nationalisme s’évapore un matin comme par enchantement ?

M. B.

zadhand
22/05/2016, 12h26
SOIT DIT EN PASSANT
22 Mai 2016
Le pouvoir (ou le vouloir) de changer
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

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Il est des jours comme ça où, en longeant une rue de la capitale, je me demande,
alors que j’attends une amie qui prend tout son temps pour traverser, si je ne suis
pas en train d’halluciner. Quand mon amie me rejoint, je lui suggère de lever les
yeux vers les balcons qui nous font face.C’est à la rue Larbi Ben M’hidi que je fais
allusion. Une rue dont, à l’exception des trottoirs défoncés, la mairie d’Alger-Centre a,
presque entièrement, restauré les façades. Des façades magnifiques ! De véritables
œuvres architecturales. Du très bel art dont la préservation est, hélas, laissée à la
discrétion des locataires, propriétaires ou indus occupants. Nous hochons la tête mon
amie et moi d’un air entendu avant de nous demander qui occupe l’immeuble d’en face.
Nous jetons, de nouveau, un regard ahuri vers les balcons avant de reprendre notre chemin.
Pendant tout le trajet vers la Grande-Poste, nous avons passé en revue certaines
des possibilités susceptibles d’influencer le changement.Personnellement, je crois dur
comme fer que nous avons, chacun à son niveau, le pouvoir de changer les choses, de les
transformer à son avantage et d’embellir son quotidien. A moins d’ignorer totalement ce que
se faire du bien veut dire. Les balcons au bout de la rue Ben M’hidi, à hauteur de la rue
Ali-Boumendjel, sont dégoûtants. A l’une des fenêtres d’un deuxième étage, la barre de fer
à laquelle est accrochée une bâche crasseuse est à moitié arrachée. La porte-fenêtre d’à côté
est protégée par un rideau totalement délavé.Au troisième étage, on oublie vite le superbe
balcon en fer forgé pour se concentrer sur les bâches qui tombent en lambeaux. Question
pourquoi la mairie ne pénalise-t-elle pas ceux qui occupent les lieux ? A quoi cela sert-il de
restaurer une façade si les habitants de l’immeuble ne prennent pas le relais ? Pourquoi ne pas
contraindre les locataires à se protéger autrement du regard curieux des voisins ou des
passants ? C’est franchement honteux d’offrir une image aussi hideuse de soi, de ses extérieurs
et de laisser entendre qu’à l’intérieur ce n’est guère mieux entretenu.

M. B.

zadhand
23/05/2016, 11h13
SOIT DIT EN PASSANT
23 Mai 2016
Le stade à la maison !
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

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Il est des jours comme ça où lorsque vous expliquez à un enfant que Maya l’abeille,
Bambi, Bob l’éponge ou Alice sont des personnages de fiction que l’on a créés pour
eux, ils n’aiment pas trop l’idée que ces derniers n’existent pas vraiment mais ils s’en
remettent vite parce qu’ils ne les considèrent pas moins comme des compagnons
supplémentaires qui complètent la panoplie de ceux déjà imaginés pour les besoins
de jeux symboliques. C’est avec les adultes, en fait, que vous pouvez avoir le plus de
mal à vous faire entendre. Vous avez beau expliquer à une grande personne que
les visages qu’elle voit sur l’écran ne sont pas derrière le meuble télé, elle continuera,
et c’est chose courante, à discuter et donner son avis aux acteurs, journalistes,
animateurs ou joueurs qu’elle a en face d’elle.On ne peut même pas parler d’interactivité
dans ce cas, puisque les personnages derrière l’écran restent insensibles, par exemple,
à la montée d’adrénaline chez celui qui leur indique que le tueur est sous le lit.
La réticence de certaines personnes à aller au stade, même lorsque c’est leur équipe
préférée qui joue contre un adversaire redoutable et qu’il lui faut tous ses supporters dans
les tribunes, se comprend parfaitement. Il y a ceux qui n’aiment pas s’y rendre parce qu’ils
ne supportent pas la bousculade et encore moins les effusions violentes. Ils n’y vont peut-être
pas mais ils ne n’hésiteront, par contre, pas à transformer la pièce à vivre en tribune ou à faire
régner la terreur à la maison le temps du match. Ils refont la première partie du match pendant
la mi-temps et se remettent en phase à la reprise. L’exemple du match de football est tout
indiqué pour renseigner sur l’effet des images télé sur celui qui n’a pas pu aller sur place et
sur cette tendance, sympathique au demeurant, à penser pouvoir influencer le résultat en
s’adressant à l’attaquant, au défenseur, au capitaine, au gardien de but, en suggérant,
à haute voix, le remplacement d’un joueur, un carton jaune pour rappeler l’ennemi à l’ordre et
en insultant l’arbitre, comme s’il avait la moindre chance de se faire entendre ou le pouvoir
d’influer sur le cours des évènements en hurlant face à l’écran.

M. B.

zadhand
24/05/2016, 11h22
SOIT DIT EN PASSANT
24 Mai 2016
Même ailleurs, j’y pense !
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

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Il est des jours comme ça où lorsque je suis ailleurs, je m’efforce de ne pas penser à Alger
en me disant que j’aurai tout le temps de revenir à ses bons côtés mais aussi et surtout à
ses travers ! Parce que ce sont ceux-là qui nous contrarient au quotidien et que passer
sa vie à dire merci à ceux qui sont payés pour le travail qu’ils font, il n’y a que chez nous
que cela arrive.Je me dis, aussi, que j’ai tout le temps de revenir à cette voisine que j’ai surprise
un matin balançant, par une fenêtre intérieure, un pot de yaourt vidé de son contenu. Dans la
cour occupée par une famille habitant le rez-de-chaussée, ça sent le moisi et on y admire du
linge et un matelas, gorgés de pipi, qui prennent l’air. C’est là, dans cet espace plutôt confiné et
pourquoi pas sur le matelas en question, que va atterrir «l’engin». C’est tellement plus facile,
me diriez-vous, de vider ses ordures sur la tête des autres. C’est même faire montre d’un civisme
à citer en exemple que de gratifier ses voisins de restes encombrants.
Ce que je raconte là se déroule dans un immeuble situé dans un quartier chic. Je le dis pour le cas
où l’on serait tenté de mettre ce genre de pratiques sur le compte d’individus liés à une catégorie
sociale déterminée. Dans un quartier populaire, les voisins, plus proches dans la galère, se respectent,
s’entraident et cultivent la convivialité. Tous mes amis qui habitent des quartiers comme Bab-El- Oued
ou La Casbah affirment qu’il est impensable d’agir ainsi envers un voisin. Je ne sais pas pourquoi, dans
la foulée, je pense à mes balades en ville et à ces extérieurs surchargés qui n’ont pas l’air de gêner grand
monde puisqu’aucun responsable de la ville n’intervient. A se demander à quoi cela sert de badigeonner
les façades d’immeubles si, aussitôt les peintres partis, les balcons sont de nouveau envahis par tout ce
que l’on ne veut pas jeter mais qu’il n’est pas question de garder à l’intérieur de chez soi ? On suppose
aisément que ce sont ceux-là mêmes qui lorsqu’ils ont l’opportunité d’aller s’installer à l’étranger y trimbalent
leurs détestables habitudes et nous font tous passer pour des dégoûtants.

M. B.

zadhand
25/05/2016, 15h12
SOIT DIT EN PASSANT
25 Mai 2016
On ne reçoit que si l’on donne !
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

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Il est des jours comme ça où l’on prépare une grande djefna de couscous
à la mémoire de nos disparus, histoire de partager, à un temps T, un repas
avec des personnes que l’on ne reverra sans doute jamais. Et ça fait le plus
grand bien d’aller vers les autres, vers ceux que la vie garde en marge de la société.
Il y a quelques jours, je suis allée donner un coup de main à une amie dont
le mari venait de se tirer d’un mauvais pas et qui donc avait décidé, la veille,
d’offrir le déjeuner aux ouvriers d’un chantier quelque part non loin d’Alger.
Je ne sais pas vous, mais moi ainsi que beaucoup de mes proches
avons un jour décidé que le couscous n’irait plus à la mosquée du quartier
où les «fidèles» plongent systématiquement sur les morceaux de viande et
délaissent les grains. Ceux qui arrivent après se contentent du reste, sans
rechigner, parce qu’il s’avère que ce sont ceux qui ont réellement faim.
Une fois retenue la conclusion que ceux qui fréquentent la mosquée ne sont
pas ceux qui sont le plus dans le besoin, et définitivement adoptée la décision,
nous avons cessé d’y envoyer notre couscous.Il fut un temps où je me faisais
un devoir d’emmener le mien à un asile de vieillards, imaginant aisément que
mes parents, s’ils ne nous avaient pas eus, auraient pu atterrir là, confrontés
à pareil abandon. Lorsque vous frappez à la porte de ce genre
d’établissements, vous n’êtes pas forcément bien accueillis.
La dernière fois que je m’y suis rendue, la responsable de permanence, de
«corvée» ce jour-là, m’a sonné les cloches avant de lâcher du bout des lèvres
que dans son institution, on n’acceptait pas les repas cuits, qu’il fallait tout
ramener cru et que c’était aux cuisinières du centre de préparer le repas sur place.
Des amis plus rodés que moi m’ont mise au parfum. Ils m’ont raconté que
les employés ne voulaient pas des repas préparés pour mieux détourner
la viande, le beurre et les fruits. L’amabilité n’est pas inscrite au programme
du personnel que vous y croisez. Ce ne sont pas de belles choses qui
vous restent en tête en vous éloignant de l’asile. J’ai cessé, depuis, d’y aller.


M. B.

zadhand
26/05/2016, 11h51
SOIT DIT EN PASSANT
26 Mai 2016
Si jeunes et tellement voilées !
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

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Il est des jours comme ça où la vision d’une fillette de 5 ou 6 ans, la tête et les bras couverts
et la robe jusqu’à la cheville, me fait hurler de malaise. Je dis cela en me doutant bien que,
cette fois aussi, il va s’en trouver un ou une qui va venir me faire la leçon en m’expliquant
pourquoi je n’ai rien compris au comment de l’affaire.
A vrai dire, je n’ai jamais compris pourquoi certains hommes voilaient leurs filles très tôt.
A cet âge où elles ne pensent encore qu’à jouer à la poupée et où elles ne se doutent pas
une seule seconde que l’on puisse prêter, à leur corps, une quelconque intention sexuelle.
Je trouve le geste incestueux. Et lorsque ceux qui défendent le port du hidjab essaient de
convaincre sur l’obligation qui est faite aux femmes de se couvrir pour se soustraire aux
regards lubriques des autres en affirmant que ce commandement leur est dicté par le Coran,
je me dis qu’après tout, chacune est libre de se laisser savonner le cerveau ou que chacune
est libre d’opter pour le moyen qu’elle juge le mieux approprié pour elle d’échapper
aux contraintes imposées par les mâles de l’entourage. Aux femmes donc de gérer leur
devenir quand elles sont en âge de réfléchir à un avenir potentiellement maîtrisable.
Depuis la fin des années 80 et la montée en puissance d’islamistes ignorants servis
par des universitaires en mal de statut et de reconnaissance sociale, beaucoup d’eau a
coulé sous les ponts, lessivant dans sa fureur la matière grise qui demeurait à certains tout
en façonnant celle de groupes opportunistes à la mode désormais de chez nous.
Pour en revenir à ces petites filles dont on bride si tôt la liberté et qui pensent,
certainement bien faire quand elles enfilent le même accoutrement que leur maman,
je m’interroge, à chaque fois que j’en croise une, sur le but poursuivi par le père et surtout
sur la nature du regard malsain que ce dernier pose sur sa fille. On sait les ravages de
l’inceste dans les sociétés fermées comme la nôtre. Bien sûr que dans son approche
du comportement social à faire adopter prématurément, il y a la soumission, mais comment
ne pas soupçonner de possibles déviances sexuelles ?

M. B.

zadhand
28/05/2016, 12h43
SOIT DIT EN PASSANT
28 Mai 2016
Un pape à la rescousse !
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

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Il est des jours comme ça où l’on n’est pas du tout étonné de faire comme
avec les montres que l’on met à l’heure du pays où l’on se rend, histoire de
ne pas se mettre en retard et de ne pas rater ses rendez-vous pour des
histoires de décalage horaire. Et pour se mettre à jour lorsque l’on est
en territoire étranger, on consulte la presse et reprend certains écrits ou
déclarations. J’avais, pour ma part, gardé en tête, bien avant de prendre
l’avion, l’image du pape François rentrant en Italie avec, sous son aile
protectrice, une famille syrienne qui n’aura pas à connaître les affres d’une
traversée dangereuse. Les nouveaux protégés de la plus haute autorité
religieuse chrétienne connaissent sans doute des nuits plus radieuses.
Ils sont, eux, assurés d’un avenir pacifié pendant que d’autres qui
attendent de décrocher le droit d’asile comptent les jours qui les séparent
soit du sésame qui leur assurera un futur prometteur, soit d’une reconduite
à leur point de départ.Du coup, je ne peux m’empêcher de m’interroger sur
les critères qui ont prévalu au choix de cette famille plutôt qu’une autre
avant d’arrêter, honteuse, de chipoter.L’essentiel n’est-il pas que Sa Sainteté
ait montré une preuve supplémentaire de sa bienveillance ? Le maître
du Vatican que je trouve émouvant avait, avant même de se rendre sur
place, fustigé les pays européens indifférents à la détresse migratoire.
Si l’Europe se radicalise et se cloître dans l’espoir d’éloigner le spectre du
chaos dont on dit qu’il est à ses portes, son espoir d’échapper aux siens
s’amenuise. Parce que la menace révélée par Europol concerne bel et bien
un danger local.Aujourd’hui, tandis que l’on observe, de l’extérieur, ce qui se
passe de l’autre côté de la Méditerranée, le pape François ne prend pas de
gants pour fustiger les «adeptes d’une certaine religion qui profanent Dieu et
dépouillent les innocents de leur dignité». Parmi les âmes européennes,
perdues dans les rangs de l’organisation islamiste, il y a ces délinquants qui
se mettent spontanément à son service. J’avoue que le passage d’un état
d’esprit serein à un autre aussi troublant me perturbe.


M. B.

zadhand
29/05/2016, 11h25
SOIT DIT EN PASSANT
29 Mai 2016
Retour à Alger !
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

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Il est des jours comme ça où lorsque, de retour de voyage,
je pénètre à l’intérieur d’un aéroport, je ne peux échapper à l’idée
que de futurs candidats au djihad pourraient bien se trouver dans
les parages. Non ! Je ne délire pas ! Ceux qui ont embarqué en
direction de la Turquie pour rejoindre la Syrie et les rangs de
Daesh sont bien passés par là, non ? Ceux qui projettent de le
faire dans les semaines ou les mois à venir emprunteront bien ces
couloirs d’enregistrement, non ? Je n’aime pas me faire peur et
ne suis pas vraiment friande de sensations morbides. Mais comment
ne pas m’interroger ? Essayez de faire pareil et vous verrez l’effet que
cela fait. Une fois vos bagages enregistrés, la fouille détaillée au cours
de laquelle on vous confisque tout ce qui aiderait à une agression et
même ce que vous n’imaginez pas être dangereux, les formalités de
police accomplies, vous êtes en droit de vous croire à l’abri de tout.
Comment expliquer, alors, qu’après une exploration méthodique et censée
vous rassurer, l’on passe à côté de jeunes adolescents en partance pour
la mort ? Je repense, évidemment, à l’histoire de Samy, racontée,
il y a quelques semaines, par Maâmar Farah. Oui, comment traverser des
frontières quand on a déjà fait de la prison et que l’on a été fiché comme
islamiste radical, sans alerter sur son identité ? Une fois passés à la PAF et
les services de douane, la fouille et toutes les autres précautions prises pour
vous empêcher de nuire semblent tellement imparables.
Pourquoi tous ces scanners et ces fouilles si elles n’aboutissent à rien ?
Lorsque les assassinats se passaient en Algérie, ceux qui nous voulaient du
bien affirmaient que seul le pouvoir tuait. Et aujourd’hui alors ? Aujourd’hui,
on observe, pas vraiment de loin, mais de l’extérieur tout de même, ce qui
se déroule de l’autre côté de la Méditerranée. Dans quelques minutes,
ma phobie de l’avion aidant, j’en appellerai à une protection divine contre
une agression en plein ciel par des monstres en devenir qui font le
va-et-vient entre la Syrie et l’Europe ! Dans deux heures, je serai en sécurité,à Alger !

M. B.

zadhand
30/05/2016, 17h10
SOIT DIT EN PASSANT
30 Mai 2016
Entre le sinistre et le nauséabond !
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

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Il est des jours comme ça où rentrer chez soi vous comble d’aise,
même si l’ailleurs a magnifiquement été organisé pour agrémenter
votre séjour. Mais voilà que sitôt rentrée, il m’a semblé urgent de
faire quelques petites mises au point. Entre celui qui vous donne
des cours de langue, celui qui vous accuse de traîtrise et celui qui
vous compare aux femmes qui font le plus vieux métier du monde,
il y a des esprits qui se révèlent plus nauséabonds qu’inconsistants.
Il y a celui qui, en panne d’arguments pour défendre l’image de son
gourou, va user d’une vulgarité à vous couper le souffle. Et il y a cet
autre qui court faire lire vos écrits à ses amis professeurs de
français pour s’assurer qu’il peut généreusement vous insulter.
Heureusement que les lecteurs qui disent avoir la sensation que
l’on parle pour eux sont autrement plus nombreux. Différents de
celui qui prend votre adresse email pour un club de rencontres
ou de ceux qui voient les autres comme injustement indifférents à
leur égard et penseront qu’en vous bombardant d’insanités vous
finirez par réagir. Il y a, aussi, les intégristes crasse qui sont allés
teindre leur barbe ailleurs. Comme un triste LC qui adore préciser
qu’il vit au Canada, qui passe sa vie à écrire à tout le monde
et à foncer sur tout ce qui respire, convaincu que son avis,
même dispensé d’ailleurs, est prioritaire. De ce lointain pays,
donc, qui lui verse chaque mois ce que les Algériens de là-bas
appellent ironiquement «le Besbes», une espèce de revenu
minimum qui vous dispense de courir au boulot chaque matin.
Du coup, l’épouvantable margoulin a le temps de se fendre
d’une revue de presse à sa mesure. Au Soir d’Algérie, par exemple,
le sinistre islamiste n’aime pas le fumeur de thé, pas le nostalgique
de Boumediene et moi il me trouve sale. Comme je ne fais pas
mes ablutions avec lui et que nous ne fréquentons pas la même
mosquée, il a décrété que je sentais mauvais. Faut-il conseiller
à l’excité en question, de calmer ses pulsions meurtrières et/ou
sexuelles ? Se masturber l’esprit, sans espoir de conclure,
est fortement déconseillé aux âmes en mal d’équilibre.


M. B.

zadhand
31/05/2016, 12h41
SOIT DIT EN PASSANT
31 Mai 2016
Le fauteuil qui tient bon !

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

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Il est des jours comme ça où je me souviens de ces voix qui
s’élevaient ici et là pour nous dire comment faire pour en finir,
définitivement, avec le système autoritaire et maffieux qui naviguait
à vue et menait les hommes et les femmes de ce pays à leur perte.
Il y a quelques jours, j’ai dénoncé le fait qu’un tout petit nombre
d’individus s’agitent et réclament l’autonomie de cette région de
l’Algérie qu’est la Kabylie. Je dis bien un petit nombre d’individus
parce que si la terre que le MAK prétend libérer de ses occupants
était fertile, ça se saurait. Et parce que l’humour j’aime ça et que
les menaces me font hurler de rire, j’ai raconté à des amis comment
j’avais réussi à me mettre à dos «tous les Kabyles d’Algérie, de France
et de Navarre» et comment je m’étais faite incendier dans un langage
ordurier par de courageux lecteurs qui ont joué l’intimidation en dignes
héritiers d’une école qui les a formés pour. Dans ce cas-là, ce n’est pas
le talent qui vous interpelle mais l’interprétation pathétique du geste,
du langage de rue comme seule capacité d’indignation et dont on se
garde bien, généralement, d’user lorsque l’on s’adresse à un homme.
Parmi ceux qui m’ont traitée de tous les noms d’oiseaux, il y
avait ceux qui ne comprenaient pas pourquoi je ne parlais pas
plutôt du «fauteuil roulant», entendez par là Abdelaziz Bouteflika.
Comment expliquer à ceux qui ne sortent la tête du sable que
lorsqu’ils savent l’adversaire en situation de faiblesse ou d’infériorité
physique que je n’ai pas pour habitude de demander la permission
de parler ? Surtout pas à des planqués derrière des pseudos. Quand
le chef de l’Etat, dont je ne partage pas l’avis sur tout ou presque,
évoluait sur ses deux jambes et qu’il disposait de toutes ses
facultés physiques et mentales, je ne me suis pas privée de dire ce
que je pensais de sa politique. N’ayant jamais tiré sur une ambulance,
je ne vais pas commencer à le faire aujourd’hui. Heureusement,
internet permet de se débarrasser des importuns.Il y a des messages
que je cesse de parcourir au bout de la troisième ligne et il y a ceux
que j’envoie dans le courrier indésirable.



M. B.

zadhand
01/06/2016, 11h35
SOIT DIT EN PASSANT
01 Juin 2016
Etonnants voyageurs
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

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Il est des jours comme ça où lorsque des écrivains et autres poètes déclament
et croisent les mots comme d’autres croisent le fer, vous vous dites qu’oublier,
le temps d’une rencontre, les contingences désagréables de la vie redonne
indubitablement le goût des belles choses.«Etonnants voyageurs» ! Quel superbe
rendez-vous où les cultures viennent s’enrichir de leurs différences, où ceux que
l’on qualifie de voyageurs viennent de partout ailleurs dire ce qui les anime et
la réalité qui fait leur amour de la littérature et du cinéma. Un immense festival qui
réunit, depuis 27 ans, des dizaines de créateurs littéraires des cinq continents qui
ne se résignent pas à s’effacer devant les fossoyeurs de la parole. Cette année,
Michel Le Bris, le directeur du festival, m’a invitée à y participer. Quel bonheur !
A l’origine, j’y étais conviée pour un hommage à André Glucksmann, le philosophe
français, ami de l’Algérie. Dans la foulée, la rencontre consacrait films, livres et
débat autour, entre autres, de la guerre faite aux femmes dans les pays
arabo- musulmans, de l’affaire Kamel Daoud et enfin de l’Algérie. L’émancipation
d’une société passant par celle des femmes explique pourquoi les ennemis de la
liberté, qui surfent sur les angoisses et le mal-être des gens, s’en prennent d’abord
à la représentation féminine. Lorsque je me pose la question de savoir si je suis
légitime pour parler au nom des femmes, je me reprends aussitôt en me disant
que pour défendre la cause féminine, chacun dispose de la légitimité qu’il s’octroie.
Quand ceux qui lui torturent le corps et sa vie ne s’interrogent pas sur les blessures
qu’ils lui infligent, il faut prendre la parole et dénoncer la guerre qui lui est faite.
Ce qui m’interpelle le plus, aujourd’hui, en ces temps empreints d’incertitude,
c’est cette blessure qui est faite au corps des femmes. A ces corps maltraités,
vendus, achetés puis revendus dans des marchés improvisés pour esclaves sexuelles.
Mais le mariage de jouissance est là pour légaliser la souillure. On ne va pas à la prière
sans avoir fait ses ablutions ni au corps sans avoir usé d’une pseudo-bénédiction religieuse.

M. B.

zadhand
02/06/2016, 12h41
SOIT DIT EN PASSANT
02 Juin 2016
Étonnants voyageurs (2e partie)
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

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Il est des jours comme ça où les intransigeances des uns soulèvent
certaines interrogations chez les autres. Comme celle qui consiste
à se demander qui détient le pouvoir de décréter que celui-ci est
programmé pour décrocher la timbale et pas celui-là. Qu’est-ce qui
permet aux uns de s’approprier le droit de juger de ce qui est bien
et de ce qui est mal ? On tombe décidément toujours dans l’autorité
quand celle-ci s’impose pour tout.Au festival «Etonnants Voyageurs»,
un débat a été programmé autour de «l’Affaire Kamel Daoud».
L’un des mérites qu’aura eu le journaliste et écrivain algérien,
c’est d’avoir sorti de leur torpeur certains analystes dont la pensée
étroite se joue de la liberté des autres. Le débat existe donc, même
s’il est orienté à contresens.L’une des chroniques de KD avait,
il y a quelques mois, porté sur les violences faites à des femmes
occidentales un 31 décembre par des mâles musulmans.
On ne peut pas, juste pour ne pas être taxé d’intolérant,
d’anti-migrants, voire d’islamophobe, contredire pour contredire et
avancer des explications farfelues aux viols en question. Pourquoi
se priver, en effet, d’en parler ou de dénoncer d’aussi affreuses
dérives ? Pourquoi lorsque l’on parle de viols de femmes ou de
petites filles en Orient ou en Afrique cela ne suscite presque
ni accusation ni reproche ? Pourquoi lorsque l’on dénonce une
agression sexuelle d’un musulman à l’encontre d’une non-musulmane
cela suscite autant d’émoi ? On trouve cela impertinent quand on
voudrait que même l’impertinence soit codifiée.L’inspiration, aussi,
d’ailleurs ! Une certaine bien-pensance, pas que parisienne,
la voudrait chasse gardée et contrainte d’obéir à des codes. Ceux qui
culpabilisent ou sont gênés de ne pouvoir offrir de réponses crédibles
aux questionnements autour de l’islamisme, de ses théoriciens et
de ses divers bras armés vont interdire aux autres d’en parler.
Il y a cette iniquité à l’égard des femmes et il y a cette autre
iniquité à l’égard de ceux dont on n’accepte pas qu’ils pensent
autrement. En fin de compte, il y aura, toujours, quelque part,
une ligne rouge à ne pas franchir.


M. B.

zadhand
04/06/2016, 11h25
SOIT DIT EN PASSANT
04 Juin 2016
Standing ovation pour l’Algérie !
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

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Il est des jours comme ça où des applaudissements nourris pour l’Algérie
vous font plus que chaud au cœur ! De quoi vous faire dire
«L’Algérie est mon pays, mais c’est à Saint Malo que je me sens chez moi»!
Saint-Malo, c’était «Etonnants Voyageurs», ce fascinant festival où l’on a
eu envie cette année de parler d’Algérie parce que trois Algériens Boualem Sansal,
Yahia Belaskri et moi-même y étions présents. Marie-Madeleine Rigopoulos,
chroniqueuse littéraire, chargée de conduire le débat était rongée par le trac à
l’idée de passer à côté de choses importantes. Elle s’en est superbement
sortie face à un public exigeant, en mal de compréhension et qui s’interrogeait,
entre autres, sur les similitudes existant entre les groupes islamiques armés
et Daesh. Les inquiétudes, qui règnent sur l’avenir de la planète au regard des
violences qui s’invitent ici et là, augmentent en intensité au fur et à mesure que
les incompréhensions s’accumulent. Aujourd’hui et alors que des voix s’élèvent
pour signifier une ligne rouge à ne pas dépasser, les Algériens, dont on refusait
d’entendre les mises en garde, s’expliquent sur la fracture terroriste consommée
par eux depuis plus de vingt ans.Une salle comble et un silence assourdissant
qui en disait long sur les craintes face à l’invisible ennemi commun. Au public,
remarquable par son écoute, nous n’avons pas dit grand-chose de notre rupture
avec le système. Une dissonance grave mais qui n’intéresse pas ceux qui n’y sont
pas confrontés.Nous n’avons pas dit, non plus, comment pour acheter la paix
sociale, les pouvoirs publics sont souvent passés à la caisse mais qu’ils n’ont
peut-être plus vraiment les moyens de le faire. Mais nous avons beaucoup parlé
de ces gentils qui, un matin, alors que personne n’a rien vu venir, se sont
transformés en monstres. Nous avons raconté les menaces et les assassinats,
la sanglante guerre contre les civils, les enlèvements, les viols et
les éventrations. Toutes ces tentatives de prendre le pouvoir par la terreur.
Nous avons, aussi, débattu de l’idée que l’on se fait de la liberté lorsque
l’on considère que la démocratie est kofr !

M. B.

zadhand
05/06/2016, 22h38
SOIT DIT EN PASSANT
05 Juin 2016
De la Marne à la rue Didouche !
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

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Il est des jours comme ça où répondre à un courrier tel que celui envoyé
par une compatriote qui vit ailleurs qu’en Algérie nous paraît essentiel
si l’on veut garder un lien avec la réalité. Voici ce qu’elle nous écrit,
non sans avoir ouvert sur une pensée amicale. «J'habite une région
magnifique, traversée par la Marne et avec de la verdure à foison.
En revanche, les logements sociaux y abondent. Les immeubles sont
coquets et confortables. Qu’est-ce qui fait qu'un quartier est considéré
comme chic ou non ? Beaucoup croient que la situation financière des
habitants y est pour quelque chose. Je vous le dis tout de suite
que nenni ! Le quartier sera considéré comme chic selon le comportement
de ses habitants et aussi le potentiel investi pour son entretien.
Si les habitants font montre de civisme, les cantonniers et les services de
nettoyage auront beaucoup moins à faire. L'argent ainsi économisé sera
investi dans des projets plus utiles. Pardon… je viens de penser avec
malveillance... ‘‘A moins que cet argent n'aille se baigner offshore.’’
Les balcons ? C'est simple ! Lorsque vous vous promenez un peu partout
et que vous voyez des balcons pleins de bric et de broc, vous n'avez
pas à vous questionner longtemps. Vous savez qui habite les appartements.
Comme je n'ai pas à juger les autres, je vise les Algériens ou ceux d'origine
algérienne auxquels il aurait fallu, dès le départ, expliquer à quoi cela servait.
Au premier exode rural, les gens qui ont investi les appartements n'avaient
jamais vu de balcon. Comment voulez-vous qu'ils sachent à quoi cela sert
d’en avoir un ? Ils auront vite fait de l’assimiler à une sorte de débarras.
A qui la faute ? La responsabilité incombe à ceux qui ont décidé qu'ils
était plus urgent pour les enfants de savoir ce que l’islam interdisait à
la femme et plus important d’apprendre que les non-musulmans rôtiraient
en enfer. Il semblait plus utile pour leur avenir d’intégrer que les hommes
étaient supérieurs aux femmes. Cracher par terre et jeter ses ordures sur la tête
de passants est-il un crime ?» Non, du moment que nous sommes indépendants
et pouvons enfin faire nos besoins où bon nous semble !


M. B.

zadhand
06/06/2016, 12h34
SOIT DIT EN PASSANT
06 Juin 2016

رمضان مبارك للجميع


Il est là le Ramadhan ! Il est là !
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

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Il est des jours comme ça où un Ramadhan chassant l’autre,
on se réveille en se demandant comment celui de cette année
va se passer par rapport au précédent tout en craignant que,
la chaleur aidant, les âmes ne se liquéfient pour sacrifier à l’ambiance
rituelle. Il y a quelques jours, un chauffeur de taxi, fort sympathique
celui-là, nous racontait aux trois clientes assises à l’arrière et à moi
devant, comment des gens faisant la queue le matin même étaient
prêts à s’entretuer pour de la viande. Etant donné la bousculade
il a pensé que cette dernière était en promotion. Pas du tout !
Les gens se sont rués dessus juste par crainte que son prix
n’augmente à l’approche du mois «sacré». Et pendant que, survoltés,
nous échangions à ce propos, le conducteur a hoché la tête avant de
se demander à combien, si les prix flambaient, celui du mouton
s’élèverait et est-ce que cela valait pour autant la peine d’aller
l’acheter fraîche pour ensuite la congeler chez soi. «En tout cas,
si c’est pour la stocker dans le congélateur, moi, j’irais carrément
l’acheter congelée et moins chère», enchaîna l’une des trois femmes
ravie de la tournure que prenait la conversation. «Ah ! non, rétorqua sa
voisine, qu’est-ce qui te dit que la viande qu’ils nous ramènent est halal ?
Tu les as vus égorger la bête, toi ?» «Je préfère, pour ma part, acheter
peu mais le prendre chez le boucher. Les autres jours peut-être, mais
pas pendant le Ramadhan», trancha la troisième.Le chauffeur et moi
avons échangé un regard entendu tandis que j’arrivais à destination.
Pendant tout le trajet qu’il me restait à finir à pied, je n’ai cessé de me
demander pourquoi «les autres jours peut-être, mais pas pendant le
Ramadhan» ? N’est-ce pas à toute cette hypocrisie collective que nous
devons la faillite mentale dans laquelle les uns et les autres baignent
allègrement ? Même le halal et le haram auraient un temps de prédilection.
Nous aurons sans doute l’occasion de revenir sur certains travers
gratinés qui réapparaissent à chaque fois qu’il est question de donner
du sens et de la valeur au détachement et à l’introspection.

M. B.

zadhand
07/06/2016, 17h13
SOIT DIT EN PASSANT
07 Juin 2016

24173


Comment tromper l’ennui
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

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Il est des jours comme ça où, pour tromper l’ennui durant le Ramadhan
, les Algériens ne se posent pas trop de questions. Ils savent des mois
à l’avance ce qu’ils vont faire pour tuer le temps qui les tient éloignés
de leur meïda ! Ceux qui ne travaillent pas dorment et ceux qui travaillent
ou gesticulent histoire de faire croire qu’ils s’occupent honorablement
y vont tout doucement parce que, jeûner, c’est épuisant. Jeûner est
peut-être épuisant mais pourtant pas incontournable. Cette année,
nous aurons sans aucun doute droit, comme cela se pratique depuis deux
ou trois ans déjà, à quelques bouffées de révolte. Quelques dizaines ou
centaines, peu importe leur nombre du moment qu’ils se regroupent
pour s’opposer à l’obligation qui leur est faite de jeûner alors que la
Constitution consacre la liberté de culte, vont se retrouver. Des Algériens
vont se réunir sur une place publique, à l’heure du déjeuner, pour dénoncer
le fait qu’au nom d’un islam, religion d’Etat, l’on fasse la chasse à ceux
qui appartiennent à d’autres communautés religieuses, à ceux qui, quoique
déistes, se refusent à une quelconque pratique ou encore à ceux, athées,
qui choisissent de rester en marge de toute manifestation mystique.
La provocation est intéressante et le défi à saluer si l’un et l’autre n’étaient
pas éphémères. Casser la croûte et affronter une autorité qui pense que ce
qu’elle a de mieux à faire, c’est de courir les chantiers et lever les rideaux
baissés pour veiller au grain et faire appliquer une sentence qu’elle est
la seule à penser productive mérite d’être apprécié à sa juste valeur. Celle
d’une désobéissance qui en dit long sur le ressentiment d’une frange de la
population. Dès le lendemain ou quelques jours plus tard, d’autres centaines
de personnes vont se rendre au même endroit, à l’heure de la rupture du
jeûne, pour y dîner et y prier. Pour, en d’autres termes, prendre leurs distances
avec ceux qui les auront précédés sur les lieux et exprimer leur attachement
à cette religion d’Etat inscrite aussi dans leurs pratiques quotidiennes.
Cet espace n’avait pas pour vocation de prêcher la bonne parole.

M. B.

zadhand
08/06/2016, 12h46
SOIT DIT EN PASSANT
08 Juin 2016

24173


Tout un mois pour paresser !
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

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Il est des jours comme ça où, à force de se répéter que rien
ne va plus, on peut finir par s’en convaincre et même en
convaincre son entourage. Nous nous demandons,
régulièrement, combien de nos problèmes nous avons réussi
à résoudre dans la journée ou dans la semaine et si nous sommes
satisfaits de la vie que nous menons. En tout état de cause,
ce n’est pas le jeûne qui va régler la question.Dans un dossier
publié il y a quelques mois par un quotidien français, on affirmait
que l’Algérien était devenu amorphe, ce qui n’est pas tout à fait faux,
si l’on considère qu’il ne s’intéresse pas à grand-chose sinon à ce
qu’il va bien pouvoir manger le matin, à midi et le soir. Ce n’est
pas pour rien que des librairies baissent le rideau pour changer
d’activité et sont, quelques semaines plus tard, remplacées par des
gargotes.Il n’y a plus aucune raison de se poser la question de savoir
si l’Algérien ne se serait pas transformé en tube digestif. Quand on
voit comment les commerces de bouffe rapide sont sollicités à
longueur de temps, on comprend, aussitôt, que le système qui a
voulu les Algériens seulement préoccupés par leur estomac a réussi
son coup. On accuse Bouteflika d’avoir encouragé les Algériens à
ne pas travailler. Ce n’est pas tout à fait vrai, mais pas tout à fait faux
non plus ! Il n’a fait qu’aggraver la situation en passant à la caisse
sans rien exiger en retour sinon qu’on le laisse régner à sa guise.
Les faits existaient donc déjà. Pour annihiler sa capacité
d’indignation, il a conforté l’électeur lambda dans sa tendance à vouloir
se faire assister. Une majorité d’entre nous ne pense plus qu’à se remplir
le gosier à défaut de réagir sur ce qu’elle encaisse au quotidien
et sur l’avenir peu réjouissant qui se profile devant elle ! Il faut croire
qu’entreprendre pour faire avancer les choses fait de plus en plus peur !
On a peur de l’inconnu, de l’idée même du progrès qui, parce qu’elle
nous est étrangère, nous empêche d’aller de l’avant. A chacun ses
ambitions et sa perception des choses de la vie. Sinon, comment expliquer
qu’à chaque catastrophe, beaucoup se convertissent au hidjab et au qamis ?

M. B.

zadhand
09/06/2016, 13h11
SOIT DIT EN PASSANT
09 Juin 2016

24173


Mendier, c’est mieux !
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

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Il est des jours comme ça où cette aisance que montrent
certains à passer d’un statut de père de famille respectable
chez soi à celui de mendiant ailleurs, loin des yeux indiscrets
du voisinage, renvoie un visage hideux de pays appauvri.
Ne leur demandez surtout pas ce qui les attire là, ce qui les
a fait basculer de l’autre côté de la barrière et opter pour ce
mode de vie. Elles ou ils ne vous livreront jamais le fond de
leurs pensées. Jusqu’à il y a quelques mois, il m’avait semblé
que ce passe-temps, plus qu’avantageux, les femmes se l’étaient
réservé. A vue d’œil, il y avait plus de femmes que d’hommes qui
faisaient la manche. Les choses ont bien changé depuis.
Aujourd’hui, ceux qui s’agrippent à votre porte-monnaie sont partout.
Ils sont au cimetière, au marché, dans les grandes artères de la
ville, devant les cafés et autres pizzerias, ils frappent à vos portes et
il n’y en a pas un qui vous demandera de l’argent pour rentrer
chez lui ou aller au hammam. Ils ont tous faim, ils ont tous envie de
manger et ils mangent à longueur de journée. Durant le Ramadhan
leur nombre augmente confortablement. C’est là que la mendicité
se révélant tellement rentable est en passe de détrôner les
professions les mieux rémunérées. A l’entrée d’une boulangerie,
une femme, flanquée, pour la soutenir dans son dur labeur, d’une
ribambelle d’enfants, va vous réclamer de quoi acheter un pain.
Si vous lui en achetez un au lieu de lui donner de l’argent, elle
l’abandonnera en désertant les lieux où elle s’était installée pour
haranguer les clients. Un matin, au marché, alors que je consultais
ma liste de courses, j’ai été abordée par un solide jeune homme.
Il voulait 200 DA sans expliquer pourquoi il m’en réclamait autant.
Un marchand moins suffoqué que moi lui demanda pourquoi il ne
travaillait pas plutôt que de harceler inlassablement les autres.
«Mais j’ai un travail, celui-là ! Pourquoi, vous trouvez que ce
n’est pas un travail ? La preuve, les gens me donnent. Tant qu’ils
me donnent, je ne vois aucune raison d’arrêter. Tout va bien
pour moi.» On se sent tout bizarre quand on s’entendtraiter de c…


M. B.

zadhand
11/06/2016, 18h42
SOIT DIT EN PASSANT
11 Juin 2016

24173


Consommer sans retenue !
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

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Il est des jours comme ça où, à force de croiser tous ces produits
que l’on importe à coups de milliards, surtout les fruits, frais ou secs,
je me demande ce que nous deviendrions si ces derniers ne l’étaient
plus ? Nous qui avons appris à consommer sans retenue et dépensons
avec ardeur, quitte à le faire pour n’importe quoi, serions-nous capables
d’assumer les restrictions qui se profilent à l’horizon ?
Au marché il y a, donc, les fruits venus d’ailleurs mais aussi tous ces
autres produits que nous nous interdisons d’approcher parce qu’ils sont
hors de prix. Il n’est pas question ici de s’en prendre à ceux des importateurs
qui alimentent le marché de denrées que le pays n’est pas en mesure de
fabriquer ou de cultiver. Et pourtant ! Nous savons tous qu’une entité qui
ne produit pas une partie de son alimentation court le risque de sombrer
dans la misère. Question ! Se pourrait-il que nous mourrions de faim si
nous n’avions plus les moyens de tout acheter chez les autres ? Mettre un
terme aux importations inutiles ? Comment les classer par priorité ?
Comment savoir ce qui est indispensable et ce qui l’est moins quand tous
les goûts sont dans la nature ? Et si on nous demandait notre avis ?
Mais pense-t-on seulement à nous le demander quand pour nous neutraliser,
on nous sert invariablement du taqachouf ? Pourquoi parle-t-on de voitures
et autres importations et n’évoque-t-on que rarement les fruits et légumes ?
Pourtant au marché, il y a ces fruits venus de partout, mais surtout tant
de produits inutiles. Comment faire face à la crise et protéger le consommateur
des manques à venir ? Parce que si, pour l’instant, il n’y a pas lieu d’affoler
son monde, il n’y a aucune raison, non plus, de se réjouir. Des pénuries, il y en
aura. Elles sont inévitables. Peut-être pas identiques à celles des années 70
mais elles seront celles que l’on n’aimera pas pour avoir, précisément, appris
à consommer aveuglément. Comment expliquer à ceux qui n’ont pas connu
de privations que nous sommes déjà passés par là ? La vie ne se résume pas
à endurer des épreuves. Elle doit aussi donner aux gens
les moyens de réaliser leurs rêves.


M. B.

zadhand
12/06/2016, 12h04
SOIT DIT EN PASSANT
12 Juin 2016

Gardiens de parking



24173



Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

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Il est des jours comme ça où je me demande ce que ces grands
gaillards feraient s’ils ne s’étaient pas improvisés gardiens de parking !
Pour ne pas faire grand-chose de leurs journées, ils ont trouvé une
astuce infaillible. Vous payez ou on vous crève les pneus. Que l’on
ne vienne surtout pas nous avancer qu’il vaut mieux s’occuper ainsi que
de se droguer. Parce que je ne vois pas du tout ce qui l’empêcherait de
faire les deux en même temps. Il n’est d’ailleurs pas rare que le petit
malin qui rançonne les conducteurs accompagne sa séance de
gardiennage d’un joint roulé à l’abri de bagnoles sur lesquelles il est censé
veiller. Pourquoi m’intéresser à la chose, me diriez-vous, quand le problème
ne se pose pas vraiment pour moi qui n’ai ni permis de conduire ni voiture ?
J’ai souvent vu se faire racketter ceux qui, pour pouvoir se garer une
demi-heure, sont contraints de s’en remettre à de jeunes désœuvrés. Au nez
et à la barbe des autorités locales. Pour ne pas dire avec la bénédiction de la
mairie qui s’en lave allègrement les mains. Pourquoi se faire répressif quand
d’autres, étrangers aux lieux où cela se produit, achètent à coups de billets
et autres gros avantages consentis la paix civile ? Un matin, des jeunes sans
emploi, sans aucun espoir d’en avoir ou qui n’en veulent carrément pas ont
décidé que tel tronçon était le leur. Ils sont quelques-uns par quartier à se
partager l’espace et à vous menacer lorsque vous refusez de payer plus
de 50 DA. Qui ne dit mot consent ! Maintenant que l’habitude de gagner de
l’argent, sans courir le risque de se faire rappeler à l’ordre, est avalisée,
«aventurez- vous à changer les règles et vous verrez ce que vous verrez !»
C’est en ces termes qu’un responsable municipal a admis l’impuissance des
pouvoirs publics à enrayer ce fléau. Nous ne pouvons, malgré tout, nous
empêcher d’évoquer cette nonchalance adoptée depuis quelques années par
les Algériens. Une espèce d’inertie et surtout d’indifférence à l’égard de tout
ce qui ne les concerne pas directement. Entre AADL 1, AADL 2 et autres
préoccupations quotidiennes, ils n’ont pas le temps de regarder ailleurs
ou de s’occuper autrement !

M. B.

zadhand
13/06/2016, 11h39
SOIT DIT EN PASSANT
13 Juin 2016

Jeûner pacifiquement !



24173



Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

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Il est des jours comme ça où je me demande s’il existe quelque part,
à travers le monde musulman, des jeûneurs discrets ! Entendez par
là des personnes qui, même privées de leur caféine matinale,
savent garder leur calme. Evidemment qu’elles existent ! Y compris
en Algérie où les gens qui sont bien souvent remontés contre
quelqu’un, hostiles à tout, toujours et à tout prix, finissent par incarner
un repoussoir des plus horripilants avant de devenir infréquentables.
Il faut dire qu’il y a chez eux quelque chose de jubilatoire à s’en
prendre au monde entier. Quand ils ne savent pas argumenter,
ils insultent. Et il est inutile de leur rappeler que les coups et
les injures sont de même nature et qu’ils sont surtout l’arme des
faibles ! C’est un peu sévère, je l’admets volontiers, sauf qu’il vaut
mieux ne pas avoir la prétention de penser que ce que l’on fait
ou ce à quoi on pense pourrait avoir un effet positif sur des gens
qui ne vous écoutent pas. Sinon qui n’aimerait pas s’offrir un peu
de magie dans un monde infesté de brutes ? Qui n’aimerait
pas s’allier les remarques sympas et tourner le dos à celles qui
fusent comme des ripostes à rien ? Bien sûr qu’entre sourire et
s’expliquer comment un Chakib Khelil s’arrange pour s’en sortir,
il y a un pas que d’aucuns franchiraient sans difficulté ! Comprendre
comment on fait pour s’offrir autant de défenseurs alors que
l’on est accusé d’avoir gravement délesté le pays de ses
économies, de s’être enrichi insolemment et d’avoir détourné
allègrement. Comprendre, aussi, comment on fait pour rentrer tout
à fait confiant en Algérie et pourquoi ceux qui travaillent à vous
réinventer une virginité prolifèrent. Bah ! le Ramadhan ne serait-il
pas le mois idéal pour s’exercer au pardon ? Si seulement
les réalisateurs de vidéos pouvaient, en même temps qu’ils
créent leurs débilités, nous dispenser de scènes montrant des
hommes, énervés par le jeûne, qui s’en prennent, pour ne pas
changer, aux femmes de la maison, ils nous réconcilieraient avec
cette sérénité que nous peinons à trouver. Je viens par le biais de
ce billet d’en donner la preuve ! C’était fait intentionnellement


M. B.

zadhand
14/06/2016, 14h23
SOIT DIT EN PASSANT
14 Juin 2016


La levure hram ? Sans blague !



24173

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

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Il est des jours comme ça où il m’arrive, alors que je navigue sur les
réseaux sociaux, de croiser des informations qui me laissent sans
voix. Dans un besoin rapide de confirmer le propos,je m’interroge
sur le bien-fondé de la nouvelle tout en me demandant si elle
ne relève pas d’une plaisanterie de mauvais goût. Summum du
divertissement, je lis, donc, qu’un prédicateur, très actif sur
une chaîne de télévision, appendice de l’autorité suprême, recommande
aux femmes de ne pas utiliser de levure importée. L’argument avancé,
pour crédibiliser le précieux conseil, est que ladite levure est fabriquée
à base de porc. Allez savoir où le gourou mégalo et très remonté
est allé puiser son inspiration. Sans doute dans quelque encyclopédie
consacrée au bien-être de musulmans tatillons. Je me souviens qu’à
une certaine époque, je ne sais plus quel abruti avait déconseillé aux
diabétiques d’utiliser de l’insuline importée sous prétexte qu’elle était
fabriquée à base de graisse de porc. Et en contrepartie, il n’offrait rien.
Je m’étais alors surprise à me demander pourquoi les malades,
en plus d’avoir été abandonnés par le ciel, seraient voués par lui à l’enfer ?
Une prétendue complicité entre celui-ci et notre gourou semblant établie,
peut-on admettre qu’il ait tranché en faveur d’un charlatan ? Pourquoi
une chaîne de télé travaille-t-elle à la promotion de l’ignorance ?
Un média dont le ton est ponctué d’agressivité quand la torpeur
rituelle n’est pas au rendez-vous. Qui cela arrange-t-il de maintenir la
culture au ras des pâquerettes ? On dirait qu’en haut lieu on n’aurait pas
trop le temps de s’en inquiéter, occupé que l’on est à dénombrer les
potentiels dauphins. Voilà un système qui met beaucoup de cœur à contenir
et narguer le moindre élan vers le progrès. Quand on pense que des médias
lourds se font les relais d’une pensée rétrograde en forte évolution,
on se dit que le pire reste à venir ! On nous diffuse à des heures de grande
écoute des inepties à coups d’effets de manche détestables.
Quand on pense que les propos en question passent pour divertissants
aux yeux de ceux qui les conçoivent !


M. B.

zadhand
15/06/2016, 12h29
SOIT DIT EN PASSANT
15 Juin 2016


Alger, un mois par an !



24173

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

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Il est des jours comme ça où, lorsque la vie reprend ses droits
durant les courtes nuits du Ramadhan, on se dit que c’est
possible, que cela pourrait devenir permanent, que les cafés et
les salons de thé savent rester ouverts quand ils en ont l’occasion
ou quand la permission leur est accordée. Le sens de la convivialité
reprend ses droits quand tous ceux qui se seront montrés odieux
durant la journée retrouvent un comportement humain le soir
venu. Lorsque les rues s’animent, que les boutiques s’illuminent et
que des copains de quartier se retrouvent autour d’une partie
de dominos, vous ne comprenez plus pourquoi, jamais en dehors
du Ramadhan, une capitale comme Alger ne montre autant
d’enthousiasme à rester vivante, active, joyeuse. Nous avons
des rapports tellement compliqués avec les choses qui marchent et
mènent au succès que le problème ne se pose plus pendant le jeûne,
dès lors que la seule préoccupation consiste à s’interroger sur
le menu du jour et le prochain chouway à découvrir pas loin de chez soi !
Lorsque l’agressivité ne s’invite pas par la grande porte, c’est l’absence
de réflexion qui fige les esprits. Nous réagissons de façon désincarnée
face à la plus grande et plus aberrante réalisation de Bouteflika.
Ce lieu de culte destiné à abriter plus de 100 000 fidèles, dont beaucoup
s’écrouleront en franchissant le seuil, fait réagir du bout des lèvres.
Quand on pense qu’il y en a même qui vous affirmeront être prêts à mourir
de faim pour voir trôner le monstre vorace qui engloutit au passage
tout l’argent du contribuable et enterre l’espoir de sortir du sous
développement. Elle est triste cette frange d’intellos, plus du tout en quête
de sens, qui s’est enfermée dans une espèce de conformisme primaire
et se montre volontiers plus consensuelle et plus religieuse qu’elle ne
l’a jamais été. Autant faire abstraction de celui qui s’agite et s’éparpille
dans un faible espoir de faire mouche. Il faut dire que sans les textes
religieux et la langue dans laquelle ils ont été transcrits, ceux qui
aspirent à transmettre, plutôt que de reprendre à leur compte ou
d’interpréter à leur guise, ne courent pas les rues.


M. B.

zadhand
16/06/2016, 16h02
SOIT DIT EN PASSANT
16 Juin 2016


Un remède contre l’isolement ?

24173

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

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Il est des jours comme ça où ce qui fait le succès des réseaux
sociaux nous intrigue. Certains comme Michel Polnareff,
l’un de mes chanteurs préférés, mettent cela sur le compte de
la solitude. Je ne suis pas loin de me dire qu’il y a certainement
du vrai là-dedans. Ceux-ci s’en servent pour se faire de la pub
gratuitement, ceux-là pour alerter sur les dangers qui nous
guettent, certains pour confier leur chagrin, d’autres pour
les rencontres et de nouvelles amitiés, et il y a enfin ceux qui y
vont pour la drague. Ils sont lourds mais pas pour tout
le monde. Quoi de plus compréhensible ? Si l’on est maladroit
dans la vie de tous les jours en présence de filles ou de garçons,
on garde, même en se cachant le visage, la gêne que l’on trimbale
par nature.Généralement, ce sont des personnes qui vont avoir
besoin de se présenter différemment, pour un temps, histoire de
gagner en assurance même si l’abus de pseudos nuit gravement à
la crédibilité, en même temps qu’il renseigne sur la piteuse mentalité
d’une catégorie d’individus.Les réseaux sociaux se révèlent
souvent utiles quoi que puissent en penser les réfractaires aux
contacts nouveaux et à l’ouverture aux autres. Ils rendent possible
une communication parfois inenvisageable avec le monde extérieur
autant que l’occasion de se rapprocher des bobos vécus au quotidien
par les uns et les autres. Prodigieux moyen de prêter une oreille
attentive à ceux qui ne veulent pas rester en marge ou se priver d’un
appui moral souvent salutaire.La solidarité est émouvante lorsqu’elle
s’exprime ainsi. Sinon pourquoi y aller ? La compassion permet, elle
aussi, d’entretenir une connexion quelquefois moquée, souvent louée.
Prenons l’exemple de Facebook où beaucoup n’osent pas encore
s’aventurer. Voilà une fenêtre ouverte sur un univers auquel chacun
s’adapte comme il veut ou peut. Un espace où l’on découvre le
caractère futile des infos qui plaisent et le caractère grave de celles qui
font fuir ou laissent indifférent. Un magnifique moyen de retrouver
les copains perdus de vue ou de redonner du souffle à des moments
injustement oubliés d’un parcours personnel.

M. B.

zadhand
18/06/2016, 15h50
SOIT DIT EN PASSANT
18 Juin 2016

Coup de gueule d’un lecteur !

24173

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

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Il est des jours comme ça où, alors que je m’attends à ce
qu’une association de protection des consommateurs se joigne
à certains d’entre nous pour pointer du doigt et dénoncer les
sévères écarts de prix pratiqués pour les fruits et légumes dans
les marchés, je finis par renoncer à mes espoirs en me disant
que la mafia qui règne chez les grossistes et revendeurs a encore
de beaux jours devant elle.En attendant qu’en haut lieu on pense à
sévir, parce que mettre de l’ordre dans toute cette pagaille reste
totalement hypothétique, j'ai la bonne surprise de recevoir du courrier
que je comprends comme le prolongement de ce que je tente parfois
de développer et qui me conforte dans mon engagement, fût-il
seulement verbal. Voici quelques extraits de ce que m’écrit un lecteur
pas content et en même temps pas du tout surpris par ce qui se passe
autour de lui «La crise s'installera quand les gens auront épuisé leur
argent ‘‘MAL ACQUIS’’… puisque vous parlez de consommation, je me
demande comment des gens arrivent à acheter des cerises à 1 500 DA
le kilo. De la folie…Je n’ai vu ça nulle part ailleurs au monde. 1 500 DA
pour un kilo de cerises, soit une seule cerise à 15 DA ! En France,
la meilleure variété d'entre elles (comme le bigarreau) coûte 8 euros
(soit près de 900 DA au taux officiel et 1200 DA au taux parallèle.
Pour les variétés communes comme celles vendues en Algérie, le prix varie
entre 3 et 6 euros le kilo (soit entre 450 et 750 DA). A 1 500 DA en Algérie,
le kilo de cerises coûte l'équivalent de 3 kilos en France. La crise, le pauvre
y étant confronté depuis longtemps déjà, s'installera définitivement lorsque
la dame que j’ai vue tout à l’heure au marché Meissonier ne pourra plus payer
4 500 DA pour 3 kilos de cerises comme elle l’a fait. Je suis titulaire de deux
diplômes universitaires et 4 500 DA, c'est 10% de mon salaire de cadre moyen
dans une municipalité. Cela représente 3 jours de travail pour moi
de 8h à 16h. Voilà où mènent les études en Algérie et à quoi cela sert de
s’entêter à vouloir rester en Algérie !» No comment Salim ! Pour s’élever
contre ce racket organisé, il faut être plus nombreux !

M. B.

zadhand
19/06/2016, 16h55
SOIT DIT EN PASSANT
19 Juin 2016

Pour quelques bigots de trop !
24173

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine





Par Malika Boussouf
[email protected]
Il est des jours comme ça où je me dis que si chacun d’entre nous
s’occupait à faire fleurir un minimum de civisme au sein de sa propre
famille, le monde ne s’en porterait pas plus mal. A chaque
Ramadhan, il y en a qui prennent leur congé pour aller faire les poches
aux passants parce que ça rapporte plus, et il y en a qui sont habités
par un besoin de repentir qu’ils projettent sur les autres. On rencontre
également certaines personnes dont on se doute, en lisant leur courrier,
qu’elles se sont comportées de façon immonde tout le reste de l’année
et qu’elles pensent pouvoir s’amender en prêchant à l’envers ou en
vous assénant des explications confuses, en rapport avec ce qu’elles
imaginent avoir bien assimilé des textes sacrés. Pour la oumma el
islamiya dont nous sommes tous censés relever, ce sera le Coran.
Personne n’a été choqué par le fait qu’un prédicateur raconte
n’importe quoi sur une chaîne de télévision adoptée par un bon nombre
de téléspectateurs.Un lecteur au ton quelque peu suffisant a cru devoir
s’élever contre le fait que j’ose parler du ciel de la façon dont je l’ai fait.
Et si vous vous exerciez à faire respecter votre morale chez vous,
cher monsieur ? Comment vous vivez votre foi durant l’année n’intéresse
personne. Quant au mois réservé au jeûne, accordez donc aux autres
la liberté de prendre soin de la leur.En d’autres termes, j’aurais très
envie de mettre en avant vos connaissances bancales en la matière.
Pour ma culture, ils sont pas mal talentueux les érudits dont les paroles
m’apaisent et auprès de qui je m’empresse d’aller m’abreuver lorsque
le doute m’habite. Autant le dire, je trouve insupportables les faux dévots,
les hypocrites qui se la jouent experts en islamologie. Il y en a un qui,
après m’avoir confirmé que «certaines sauces profanes poussent à sonner
le glas», ajoute que ce n’est pas le thème qui lui a donné envie de m’écrire
mais le besoin de «corriger une fausse doctrine apparue dans une phrase
dans le corps du texte» ! Une doctrine ? Où ça ? Et celui qui s’élève contre
ces «êtres qui ont oublié le chemin de Dieu», signe «Un fidèle lecteur anonyme».


M. B.

zadhand
20/06/2016, 22h21
SOIT DIT EN PASSANT
20 Juin 2016

Et alors, la levure, h’lal ou h’ram ?
24173

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine





Par Malika Boussouf
[email protected]

Il est des jours comme ça où il fait bon partager les remarques ineptes
que l’on peut recevoir dès lors que l’on touche à ce que d’autres pensent
relever du sacré, autrement dit, que l’on fasse référence, même sans le
nommer explicitement, au divin Créateur. Lorsqu’un lecteur tente, dans un
excès de zèle absurde pour ne pas dire bouffon, de m’obliger à m’adapter
à son humeur féconde durant le mois de jeûne ou de me donner un cours
de morale religieuse, je me réjouis de ne pas en avoir des comme lui dans
mon entourage immédiat, tellement leurs bondieuseries produisent l’effet
inverse en moi. Du coup, je comprends mieux pourquoi, à flirter avec pareilles
niaiseries, le beau pays qui est le nôtre court un danger certain ! Surtout
lorsqu’ils nous la font à la : «c’est moi que je sais» ! je reproduis, ici même,
le contenu du mail que j’ai reçu cette fois d’un certain B. N. «Salam, c’est suite
au passage : … En plus d’être abandonnés par le ciel… (paru dans votre billet
ou votre ticket du 14.06.2016), que, ya madame, je vous envoie ce modeste
message pour vous demander d’être humblement sage envers votre Créateur.
vous êtes libre d’écrire tout ce que vous voulez, vous serez seule comptable» !
Pour celles et ceux qui ne l’ont pas lu, dans le billet, en question, je racontais
comment un charlatan faisant autorité sur une chaîne de télévision avait vivement
recommandé de ne pas consommer de levure importée, fabriquée selon sa
brillante expertise avec du porc. Et je me souvenais qu’un imam avait, en son temps,
déconseillé aux diabétiques de s’injecter de l’insuline parce que cette dernière était
préparée avec de la graisse de porc sans rien proposer en échange.Ceux-là ne vont
rater aucune occasion de vous juger inadaptés à la représentation qu’ils ont des mystères
de la création.Et ce sont ces mêmes parvenus à la prière,à mon sens, peu crédibles et
qui ne prendront pas le risque de comprendre ce qui se développe ailleurs comme réflexion
autour des notions de bien et de mal qui vont courir vous sermonner.Comment oser dire
du ciel qu’il en a abandonné quelques-uns sur le bas-côté ?

M. B.

zadhand
21/06/2016, 18h40
SOIT DIT EN PASSANT
21 Juin 2016

Ramadhan quand tu nous tiens !
24173

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine





Par Malika Boussouf
[email protected]

Il est des jours comme ça où il nous paraît tout à fait approprié
d’évoquer ces moments où il nous est impossible d’aligner deux
phrases tellement le jeûne peut, de façon incontestable, empêcher
d’aller au bout d’une réflexion. Je vais continuer à parler de
la pénibilité des heures qui s’égrènent tout en sachant que des
esprits retors vont me reprocher d’évoquer le mois sacré en
des termes taxés de peu élogieux. C’est là que l’on se surprend à
remarquer qu’il n’y aura pas eu un séisme, une sécheresse,
une inondation ou un Ramadhan sans que l’un ou l’autre ait influencé
le port du voile, la fréquentation plus effrénée des lieux de culte
et les discours sur l’absence de conviction religieuse, mère de tous
les vices. On ne peut pas, alors qu’une coupure d’électricité est
venue aggraver le piteux état dans lequel baigne notre cerveau,
faire l’impasse sur les échanges que l’on a eus la veille ou quelques
semaines plus tôt avec des amis et qui trouvent, étrangement,
les meilleures raisons de remonter à la surface. Cela devient plus
sérieux lorsque l’on évoque, par exemple, la multiplication
d’écoles à la philosophie branlante. Des instituts qui vont vous
former des férus en théologie. Des gardiens du savoir, certains
d’avoir fait le tour des mystères qui guident le monde dans lequel
nous évoluons. Et c’est à ceux-là que la gestion des lieux de culte
est confiée, comme le sera la célèbre mosquée du chef de l’Etat,
lequel aura, en partie, bradé le pays pour combler les bienheureux
que nous sommes. Des snipers dont le rôle n’est pas de comprendre
ce que vous dites mais de veiller à ce que la ligne verte à ne pas franchir
ne le soit jamais.Une majorité d’entre eux se pense suffisamment armée
pour reproduire la leçon apprise par elle tandis que d’autres s’autorisent
à crier au loup. Il m’est tellement cher ce pays où l’on s’essouffle à trouver
une réponse à tout et où lorsqu’il y a une panne d’électricité on l’a met soit
sur le dos de la chaleur en été soit sur celui du froid en hiver.
Je l’adore ce pays où chacun se fabrique les réponses qui conviennent
le mieux à ses états d’âme.




M. B.

zadhand
22/06/2016, 21h42
SOIT DIT EN PASSANT
22 Juin 2016

Allez, encore un petit effort !
24173

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine




Par Malika Boussouf
[email protected]

Il est des jours comme ça où en même temps que vous spéculez
sur la matérialité de la réussite, il y a l’ombre de notre ministre de
l’Education qui s’invite au cœur de la réflexion. Et tandis que
j’admire ce courage dont elle nous fait la démonstration au quotidien
qui tranche tellement avec la mollesse de tout un régiment de
collègues à elle, je me demande si Nouria Benghebrit est
téméraire parce qu’on l’encourage à l’être ou si elle a réussi à
imposer son tempo à un système qui n’a jamais veillé à élever ou
à préserver la qualité de son enseignement ? Faut-il croire
qu’en Algérie et sans parrainage, l’on puisse oser hausser le ton sans
courir le risque d’une méchante punition ? Mais pourquoi s’inquiéter
de la démarche empruntée quand l’essentiel est que le résultat puisse
la justifier ? Il n’en demeure pas moins que je trouve honteux et même
plus le recours à des méthodes aussi sévères pour s’assurer que
les nouvelles épreuves du baccalauréat se déroulent mieux que
la première fois. A croire que le monde devient fou à lier. Quand
les uns ferment leurs frontières et s’entourent de barbelés pour se
protéger des migrants qui s’infiltrent de partout comme un mal
contagieux dont il faut impérativement se tenir éloigné, d’autres
comme les dirigeants algériens pensent avoir trouvé la solution
pour ne pas se faire déborder sur les flancs.Les islamo-conservateurs
élevés dans le giron du pouvoir et abreuvés à ses combines et à ses
coups de boutoir ne s’essoufflent pas. Leur fermeté va-t-elle enterrer
la volonté d’en finir avec la médiocrité d’un corps censé assurer
l’avenir de nos enfants ? Comment veiller le mieux à ce que le pays
n’ait pas à pâtir du niveau de sa relève ? Tout le monde se doute, pourtant,
d’où partent les fuites et qui en est responsable. Alors pourquoi ne pas
y mettre un terme plutôt que d’engager une riposte inopportune ? Limiter
les connexions à internet et en priver tout un pays juste pour empêcher
des fuites de sujets d’examen dénote de la fragilité du pays et de son
degré de sous-développement. Pourquoi focaliser l’attention de tous sur
ce qui devrait n’en intéresser qu’une partie ?

M. B.

zadhand
23/06/2016, 22h17
SOIT DIT EN PASSANT
23 Juin 2016

Médiocrité à toute épreuve !


24173

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine




Par Malika Boussouf
[email protected]

Il est des jours comme ça où, lorsque le nom de la ministre de l’Education
est évoqué, je ne peux m’empêcher de penser à ces femmes et ces hommes,
à toutes ces potentialités qui veillent à empêcher le pays de s’écrouler.
A toute cette force de travail qui produit et porte l’Algérie à bout de bras tandis
que d’autres trouvent plus bénéfique de participer à la foire d’empoigne !
Un affrontement au cœur duquel se côtoient un ton détestable qui gonfle pour
mieux se faire entendre et une violence qui voudrait dicter les règles à suivre.
Il va sans dire que pour les premiers, celles et ceux que l’on appelle
«les cadres de l’ombre», la parole est verrouillée. Ils n’ont pas voix à un autre
chapitre que celui de travailler s’ils ne veulent pas se faire débarquer à la première
riposte. Ce serait pourtant tellement plus fructueux d’entendre s’exprimer des voix différentes, dissonantes ! D’entendre s’affirmer des avis opposés, complémentaires,
des profils qui ne disent pas oui tout le temps sans prendre le temps de réfléchir
aux conséquences de leurs positions.En même temps, je suis assaillie par les
images de potentats qui se font menaçants dès lors que sont tentées des percées
dans leurs rangs. Même si Madame Benghebrit est présentée par ses détracteurs
comme la protégée du clan au pouvoir, elle n’en inspire pas moins le respect.
Ce n’est pas parce que je suis une femme que je lui tire chapeau, mais je ne
déteste pas voir l’une de mes congénères donner une méchante leçon de résistance
au conservatisme ambiant.Et puis, comment ne pas soutenir le combat mené par
elle contre les promoteurs de l’enfermement et autres animateurs d’un islam
réactionnaire ? Ceux qui ne conçoivent pas l’accomplissement du progrès via l’œil
éclairé d’une femme vivent son autorité comme une insulte. Je ne déteste pas,
non plus, le bras de fer entre la ministre, les islamo-conservateurs et leurs relais,
y compris dans le corps enseignant dont le niveau s’est depuis longtemps révélé
inapte à faire évoluer nos enfants.Voilà que brusquement l’on décide que,
c’est assez ! Et c’est une femme, bien courageuse, que l’on envoie au charbon !


M. B.

zadhand
25/06/2016, 21h07
SOIT DIT EN PASSANT
25 Juin 2016

Entre l’ordre établi et la morale !
24173

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine



Par Malika Boussouf
[email protected]

Il est des jours comme ça où, plutôt que de penser à
se raconter, pour l’utilité de la transmission, des histoires
de partage et de passage de relais, on court au plus simple.
A ce qui n’exige aucun effort mental. Les démonstrations
de force régulières pour faire respecter l’ordre établi,
ceux qui en ont fait la triste expérience confirment qu’elles
sont tout à fait adaptées à nos dirigeants. Quant à préserver
la morale dont on n’hésite pas à laisser croire qu’elle est
défaillante, cela fait belle lurette que l’on ne s’inquiète
plus de trouver ceux qui s’en chargeront. Tous les rappels
auxquels viennent se greffer les mises en garde et les
incitations à craindre, à rejeter et à vouloir se défendre
contre cette tragédie qui se joue ailleurs et qui
pourrait bien nous atteindre sont pathétiques ! Lorsque nous
regardons ce qui se passe à l’extérieur, rien du comportement
des autres ne nous est étranger.Cette force que mettent les pays
touchés par le terrorisme islamiste à positiver, à transformer
la douleur en chansons, à écrire, à créer et à faire en sorte que
l’innommable ne terrasse pas ce que la nature offre comme
moyens d’aimer être là où l’émotion exulte est admirable.
Faire barrage à la prolifération d’actes barbares.Défier la brutalité
et l’horreur et redoubler de créativité pour ne pas laisser le temps
se figer sur l’ignominie. Les Algériens, confrontés au pire durant
plus de dix ans, ont, eux aussi, été capables de se retrouver,
de se regrouper pour manifester leur solidarité avec les disparus,
les survivants et les familles de victimes de la barbarie intégriste.
A chaque menace, des dizaines de milliers de personnes sortaient
pour occuper la rue et dire «on n’a pas peur !» et affirmer que
l’on n’a pas l’intention de s’effacer face aux massacres, convaincus
que le bien se montre toujours plus déterminé et met davantage de
hargne à triompher du mal même si ce dernier pousse sur le fumier
et qu’il est difficile à anéantir. Tout cela on a connu. Qu’en reste-t-il
aujourd’hui ? Rien, si l’on s’en tient aux comportements hypocrites
qui fleurissent un peu plus durant le mois de Ramadhan.

M. B.

zadhand
26/06/2016, 18h56
SOIT DIT EN PASSANT
26 Juin 2016

Indolence et laisser-aller !
24173

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine




Par Malika Boussouf
[email protected]

Il est des jours comme ça où, à moins de les passer minutieusement
en revue, vous ne réussirez pas à identifier les raisons qui font
qu’au fil des ans, les Algériens ont renoncé à défendre leurs droits et à
réclamer que justice leur soit rendue en cas de nécessité. Depuis que
la gestion du pays a été cédée au pouvoir en place, les besoins se sont
multipliés tandis qu’en haut lieu on ne craint même plus de ne pas y répondre.
Lorsque l’on n’aura plus les moyens matériels d’acheter la paix, on
n’hésitera pas à recourir à la force pour maintenir l’ordre, garder les rênes et
entretenir les privilèges et l’impunité des courtisans. Durant tout son règne,
Bouteflika aura fait en sorte de convaincre l’Algérie d’en bas d’intégrer la menace.
Aujourd’hui, c’est chose faite. Voilà donc où nous aura conduits un système
qui, pour n’avoir pas été décrié en temps voulu, n’aura ni mesuré l’ampleur
des dégâts causé par lui ni jugé bon de s’amender en passant le relais à mieux
armé. Des voix dissonantes au sein de l’appareil d’Etat, on en n’a jamais entendu.
Et pour cause ! On choisit ses membres en fonction de la capacité qu’ils ont à
s’adapter à la philosophie du clan. En dehors, il y en a quelques-unes bien sûr
mais elles ne comptent pas dans le sens où elles ne suscitent aucune réaction
dans l’immédiat. Les otages, ce sont ces Algériens, jeunes et moins jeunes.
Tout un pays au cœur d’enjeux dont il n’arrive pas à vraiment cerner la finalité.
Pourquoi ne pas réagir ou presque sur un effondrement du système qui ne
travaille plus qu’à se protéger de coups de boutoir compulsifs ? La situation a
atteint un tel niveau de médiocrité que l’on se demande si même avec la meilleure
volonté du monde on arrivera à remonter la pente et rebâtir autour de ce qui a été
détruit.Les choses se compliquent, ont-elles des chances de produire le moindre
effet positif sur l’avenir du pays ? Aurons-nous les moyens qu’il faut pour triompher
des lenteurs et enjamber les difficultés ? On raconte qu’à une époque, nos gouvernants
se sont joués de la culture et de l’éducation, histoire de les mettre à un niveau familier.

M. B.

zadhand
27/06/2016, 19h20
SOIT DIT EN PASSANT
27 Juin 2016

Pour la tribu et son honneur !
24173

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine



Par Malika Boussouf
[email protected]

Il est des jours comme ça où il n’est pas utile de réfléchir longtemps pour
se faire une idée, plus ou moins précise, de ce qui préoccupe essentiellement
la gent masculine algérienne. Comment cerner ses passe-temps favoris ?
De quelle façon s’éclate-t-elle le mieux ? En veillant à ce que les femmes se
couvrent de haut en bas, lorsqu’elles mettent le nez dehors et encore plus si
elles veulent aller nager, pardi ! Parce que si le but est d’empêcher le pays de
courir à sa perte, il faut, dans une urgence absolue, corser les règles de conduite
dont des femmes peu respectueuses auraient tendance à vouloir s’affranchir.
Pour décider d’un accoutrement inspiré, allez savoir par quel pervers ou importé
d’une galaxie où soumission et obéissance ne vous assurent ni protection ni
clémence des pasdarans en jeans et baskets, et dont le discours est dicté par un
dangereux aveuglement, sont à pied d’œuvre. En l’absence de réaction d’une
société civile qui pense ainsi échapper au pire, nos futurs geôliers gagnent du
terrain de façon spectaculaire. A ce rythme, ils pourraient bien se réveiller un matin
avec l’envie de s’inviter chez nous pour une emprise plus efficace sur notre quotidien.
Durant la décennie noire, lorsque les uns répondaient à l’appel des femmes à sortir
manifester leur rejet de l’islamisme et de son bras armé, d’autres, plus proches des
thèses fanatiques, s’empressaient de voiler leurs femmes, leurs filles ou leurs sœurs.
A en croire les arriérés mentaux en passe d’assurer la relève, l’Algérie, avant qu’ils
ne se décident à y mettre un terme, baignait dans la luxure. C’était Sodome et
Gomorrhe ! Et à qui la faute ? Aux femmes bien entendu. On aura noté qu’à chaque
fois que les hommes se sentent menacés dans cette autorité dont ils craignent d’être
amputés, ils s’entraînent à sévir d’abord chez eux, avant de courir bomber le torse
ailleurs, dans une démonstration autrement plus virile. Ce billet n’avait pas vocation
à servir de préambule au prochain.Et pourtant ! Lorsque que des jeunes s’organisent
en comités pour garder l’honneur de la vaste tribu, c’est bien pour que le meilleur soit à venir.

M. B.

zadhand
28/06/2016, 18h49
SOIT DIT EN PASSANT
28 Juin 2016

La tentation du diable !
24173

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

Par Malika Boussouf
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Il est des jours comme ça où lorsque la préoccupation favorite de
certains jeunes gens plus que celle de leurs aînés se focalise sur
la notion de débauche et sur le remède à lui administrer pour
empêcher sa propagation, vous vous demandez où l’Algérie
a bien pu fauter aussi gravement pour avoir à porter pareille
abomination ? Que s’est-il donc passé dans les mentalités des
Algériens ? Depuis les années 90, on a tendance à dire d’eux qu’ils
ont fait leur expérience du terrorisme et qu’ils sont revenus de
l’islamisme. Faux ! Ils ont survécu pour mieux s’adapter aux
effets ravageurs du prosélytisme religieux.Aujourd’hui, ce sont des
jeunes en proie à une régression inféconde, sans emploi et
même pas soucieux d’en trouver qui vont tenter de s’affirmer sur le
dos d’une morale dont des imams leur confient la responsabilité.
Et qu’y aurait-il d’ahurissant, après tout, à s’en prendre au genre
féminin ? C’est le lot quotidien de victimes expiatoires formatées pour
subir en silence les agressions d’un autre genre. Je suis prête à parier
que le comité qui s’est créé avec l’aval des imams, des services
de sécurité et de la Protection civile est exclusivement composé
d’individus qui, à force de végéter, entrent en conflit avec la partie
de leur cerveau qui commande à leurs attributs de s’animer ou non
à la vue d’un corps féminin.Après la chasse aux couples et les
justifications d’une DGSN soucieuse d’offrir une image exemplaire
à un prédicateur à la une, qui improvise des réponses charlatanesques
aux interrogations de patientes sorties de son imagination fertile,
nous voilà invités à applaudir les enjeux d’une campagne contre le
maillot de bain et pour le port de la djebba ! Selon les arguments avancés
par les faiseurs de horma soucieux d’en étendre le principe à toutes les
plages du pays, la société algérienne aurait perdu de sa ferveur. J’ignorais
qu’en Algérie les femmes étaient des inconditionnelles du bikini. On se
demande pourquoi elles se plient aux injonctions et se couvrent la tête,
les bras et les jambes, été comme hiver ! C’est sans doute pour
échapper aux regards inquisiteurs que certaines femmes courent se voiler.

M. B. 

zadhand
29/06/2016, 21h46
SOIT DIT EN PASSANT
29 Juin 2016

Quand le religieux croise le sexe !
24173

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

Par Malika Boussouf
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Il est des jours comme ça où lorsque l’on découvre, en parcourant la presse,
qu’un imam a abusé d’une fillette de 8 ans, on s’arrête de respirer un
moment avant de remarquer que c’est celui-là même qui conduit la prière au
quotidien, que c’est celui-là même qui rappelle les règles de conduite dont il
ne faut pas se laisser déposséder, que c’est celui-là même qui, parce qu’il
est censé ne rien ignorer de ce qui invite à l’exemplarité, vous réciterait à
l’épuisement les versets arguments, que c’est celui-là même qui appelle les
fidèles à s’en tenir scrupuleusement à ce que la charia autorise et à ce
qu’elle qualifie d’illicite, que c’est celui-là même qui enjoint au monde de
s’écarter du moindre fait qui ne réponde pas à une quelconque intégrité.
Il y a quelques mois, je m’interrogeais sur la difficulté à admettre qu’un vœu
de chasteté ne soit pas systématiquement dénoncé par l’Eglise dès lors qu’il
est rompu par l’un des siens. Personne, à par elle, ne comprenait
pourquoi l’Eglise, régulièrement secouée par des scandales de pédophilie,
se murait dans un silence coupable quand elle ne s’entêtait pas à nier
les déviances sexuelles du personnel clérical.Une majorité de chrétiens
n’avait, alors, ni compris ni admis que les actes de prêtres abuseurs seraient
étouffés pour préserver l’honneur d’une institution aussi sainte soit-elle.
Face au traumatisme que les victimes d’imams ou de prêtres ont beaucoup
de mal à surmonter, la justice n’est pas autorisée à intervenir. Les uns comme
les autres opèrent discrètement jusqu’au jour où une victime prend son
courage à deux mains et se décide à rendre public ce qu’elle et ses semblables
ont jusque-là subi dans une douloureuse solitude et un silence entendu.
Comment peut-on être obsédé par un corps frêle et innocent quand des moments
d’intimité entre adultes consentants peuvent tout à fait être convenus ?
La volonté de se conformer au vœu de chasteté pour les uns et à la
multiplication d’échanges sexuels adultes pour les autres paraît tellement
complexe ! L’imam prédateur n’a écopé que de 4 ans de prison !
Violence, inceste et pédophilie ont encore de beaux jours !

M. B. 

zadhand
03/07/2016, 22h30
SOIT DIT EN PASSANT
03 Juillet 2016

Des terroristes habités par l’amour ?
24173

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

Par Malika Boussouf
[email protected]

Il est des jours comme ça où je me trouve stupide de ne pas avoir compris
plus tôt qu’il y avait des terroristes «habités par la haine». Lorsque dans
un discours à la nation française et alors qu’il rendait hommage à un
couple de policiers sauvagement assassinés, le président Hollande a
prononcé la phrase, j’ai cru halluciner. J’ai spontanément supposé que si
le chef de l’Etat français avait tenu à dénoncer la tuerie en employant ces
termes, c’est qu’il était sans aucun doute convaincu de l’existence de
terroristes habités par l’amour ! Pourquoi évoquer un chef d’Etat qui n’a aucun
rapport avec ce qui se passe chez nous ? Comme l’ancienne puissance
coloniale garde toujours un l’œil rivé sur le reste de la planète et donc sur
nous, je ne vois pas pourquoi je me priverai du plaisir de relever les
incohérences ou les bourdes, si l’on préfère, que je trouve bien amusantes,
de son magistrat suprême. Et comment ne pas applaudir, par ailleurs, les
propos de celui par la voix duquel j’apprends qu’il y a une distinction à
faire entre les terroristes qui portent la haine en eux et ceux qui seraient
habités par l’amour de leur prochain et une générosité de cœur qui les
affranchiraient des premiers ? Et pendant que l’on s’éreinte à comprendre
comment un profil lambda peut passer d’un état d’esprit serein à un autre
aussi troublant par la violence qu’il incarne, un chef d’Etat s’adresse à
ses administrés dans un langage qui contredit le fait que pour se comporter
comme il le fait, il faut incontestablement que le terroriste ou celui qui
s’entraîne à le devenir soit mû par des sentiments violents.Je serais française,
j’aurais du mal à croire que l’on travaille à me protéger parce que je ne peux
pas imaginer un apprenti égorgeur habité par autre chose que la haine.
Du coup, allez savoir pourquoi je repense à ces thrillers où l’on regarde,
impuissants, le héros s’asseoir sur un lit sous lequel est cachée une bombe.
De l’autre côté de l’écran, on lui crie en vain de courir se mettre à l’abri. On sait
que notre agitation est inutile. Il ne nous entend pas.

M. B. 

zadhand
05/07/2016, 00h53
SOIT DIT EN PASSANT
04 Juillet 2016
Un œil ici et les deux pieds là-bas ?

Bonsoir , http://www.maghreb-sat.com/forum/att...-shourkoum.jpg (http://www.maghreb-sat.com/forum/attachments/f265/24518d1466203968-economie-saha-shourkoum.jpg) mes meilleurs vœux,bonheur,
de santé et de prospérité à la communauté de maghreb-Sat et de la nation arabe et islamique

عيد مبارك سعيد لكم و للأمة العربية و الإسلامي

http://www.maghreb-sat.com/forum/att...-islamique.jpg (http://www.maghreb-sat.com/forum/attachments/f4/24889d1467667094-sondages-du-ramadhan-tv-joyeux-anniversaire-moubarak-et-de-la-nation-arabe-et-islamique.jpg)




Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

Par Malika Boussouf
[email protected]

Il est des jours comme ça où, aussitôt réveillée, je me dis que ce
serait amusant de revenir avec vous sur quelques-unes des perles
que je reçois. Pardon à ceux qui écrivent magnifiquement et que
je ne publie pas juste parce que leurs messages sont trop longs
pour l’espace qui m’est concédé. Merci à vous ! C’est tellement
agréable de s’arrêter sur un texte excellemment écrit ! Mais
revenons aux enfileurs de perles qui n’en ratent pas une et qui ont
un avis sur tout, de là-bas, bien sûr.Des petits donneurs de leçon
qui ont tous envie de diriger de loin parce qu’il faut reconnaître que
c’est beaucoup mieux d’officier à distance, si l’on veut éviter
les représailles. Lorsque chaque lecteur aimerait que vous
écriviez juste pour lui, les choses se compliquent parce que le principe
de ce qui est publié dans cet espace c’est de partager une humeur
avec les autres. Et ça convient parfaitement à ceux qui se reconnaissent
dans ce que vous décrivez. Il y en a, par contre, qui, lorsqu’ils ne se
retrouvent pas dans ce que vous racontez, vous rappellent sèchement
à l’ordre. Le ton monte et devient carrément insupportable de violence
et d’intolérance.Parmi ceux qui vous écrivent d’ailleurs, vous vous
demandez en les lisant ce qu’ils peuvent bien faire là-bas ! Ils sont au
fait du moindre pet de travers ici et ne parlent jamais de leur vie ou de
leur galère dans le pays qui les a pourtant adoptés mais où ils n’en fichent
pas une parce qu’ils sont incapables de faire quoi que ce soit et qu’ils
ont emporté avec eux leurs travers d’assistés.Il y en a une qui m’a
même affirmé, en se permettant de parler pour elle et au nom d’autres
compatriotes, que la représentation de son pays chéri la traitait mieux que
celle à l’abri de laquelle elle évoluait. Moi, quand je lis ça, je me demande
si la personne en question et ses amis ne sont pas un peu masos. Je n’ai
rien contre les personnes qui, un jour, ont décidé d’aller planter leur guitoune
dans un pays plus rentable pour leurs affaires. Ce que je n’admets
définitivement pas, c’est que ces mêmes personnes me reprochent la
critique. Vous en voulez, un autre de courrier cocasse ?


M. B. 

zadhand
05/07/2016, 20h58
SOIT DIT EN PASSANT
05 Juillet 2016
A propos des cerises trop chères !

Bonsoir , http://www.maghreb-sat.com/forum/att...95165846_n.jpg (http://www.maghreb-sat.com/forum/attachments/f8/24173d1465319576-soit-dit-en-passant-11265305_1043944242289928_2384745649895165846_n.jp g) à l'occasion de l'Aid El-Fitr
je présente mes meilleurs vœux,bonheur, de santé et de prospérité
à la communauté de maghreb-Sat et de la nation arabe et islamique

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

Par Malika Boussouf
[email protected]

Il est des jours comme ça où il me paraît utile de rendre compte
d’une mentalité quelque peu réactionnaire, qui se développe
chez certains, ailleurs, à l’encontre de ceux qui ont choisi la sédentarité.
Il est intéressant, pour qui serait tenté de faire pareil, d’apprécier,
de plus près, la qualité des reproches qui nous sont faits par certains
expatriés algériens qui ne savent toujours pas, au bout de quelques
années d’absence du pays d’origine, s’ils ont bien fait de s’aventurer loin
de leur douar. Voici ce que m’a écrit, il y a quelques jours,
un Algérien qui a choisi d’émigrer au Canada. C’est étrange comme il me
rappelle un autre grossier personnage que j’avais cité, précédemment,
dans l’un de mes écrits. Je ne serais, d’ailleurs, pas étonnée qu’il
s’agisse du même glandeur.C’est un courrier que j’ai reçu en réaction
au billet sur les cerises à 1 500 DA. Un coup de gueule qu’un lecteur avait
poussé après un passage par le marché Meissonnier. «Le mois de ramadhan,
c un mois de prière et aussi c un mois ou en demande le pardon d allah et
ce n’est pas un mois de tube digestif ici a montreal la cerise est a
4 dollars la livre (454 grammes) cad 8 dollars le kilo c normal en Algérie
1500 dinars cesser de critiquer le pouvoir d achat en algerie je suis
antipouvoir algerien mais le pouvoir d achat en algérie est mieux que
le canada tes commentaires prouve que tu ne vois pas plus loin que ton ventre.»
Voilà ! Je vous ai livré la prose telle qu’elle m’a été adressée et je vais me faire
un devoir de recommander aux correcteurs du journal de ne pas y toucher
de façon à ce que vous puissiez mieux vous régaler du niveau et remarquer
comment l’individu en question n’a pas su mettre l’excellence au service d’autre
chose que de la critique absurde. Certains des commentaires que je partage,
à dessein, avec vous en disent tellement long sur ceux censés nous représenter
dignement ! En même temps, je trouve génial qu’un individu pareil vive au
Canada et me réjouis que nous en soyons débarrassés. S’il nous fallait
rajouter son indigence à celle qui fait déjà autorité chez nous, on ne
sortirait pas de l’auberge.

M. B. 

عيد مبارك سعيد لكم و للأمة العربية و الإسلامي
يا من احبهم في الله .. ويا من احن واشتاق اليهم كل يوم .. لا املك سوى الدعاء لكم بالصحة والعافية وللجزائر والامة الإسلامية بالخير والمن والبركات .. يارب الف رحمة على أرواح موتانا، والشفاء للمرضى واللطف بذوي الحاجة.. يارب
Aid moubarak 2016.jpg (http://www.maghreb-sat.com/forum/attachments/f57/24908d1467751260-antutu-benchmark-aid-moubarak-2016.jpg)

zadhand
09/07/2016, 17h51
SOIT DIT EN PASSANT
09 Juillet 2016
Saha Aïdkoum !


Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997

Il est des jours comme ça où, lorsque le Ramadhan tire à sa fin,
votre cœur se met en fête à la seule idée de ne plus avoir à côtoyer
les faces de carême désagréables et agressives. Vous vous réjouissez
aussi de ne plus avoir à croiser, en aussi grand nombre, les mendiantes
qui campent dehors, matin et soir, et dont vous enjambez presque les
corps en descendant au marché. Celles qui sillonnent les rues à longueur
de journée s’installent, la nuit venue et jusque tard le lendemain, dans des
passages très fréquentés par ceux qui vaquent quotidiennement à leurs
occupations.Durant tout le mois, je n’ai pas beaucoup rencontré d’hommes
qui dormaient à la belle étoile mais les femmes, je n’en ai même jamais vu
autant squatter les rues de la capitale flanquées d’une ribambelle d’enfants,
tous vautrés sur des cartons qui vous barrent carrément le passage. Une
façon bien agressive de contraindre les autres à s’arrêter et donner sans
rechigner face à cette volonté affichée de les culpabiliser.Aucun d’entre nous
ne pourrait faire comme s’il ne voyait rien, comme si le fait de regarder certains
d’entre eux plonger leurs bras dans les énormes poubelles laissait totalement
indifférent. Mais ce n’est pas à cette catégorie de mendiants que je fais référence.
Le problème, aujourd’hui, réside dans le fait qu’aucun d’entre nous, à l’exception
des intéressés, n’a les moyens de distinguer le vrai du faux dans cette vilaine image qu’offrent au monde ces nuées de mendiants. Un tableau qui heurte et un nombre impressionnant, aggravé par celui de réfugiés qui sillonnent les rues l’âme en peine
et dont la rencontre vous fend le cœur.C’est dans un total dénuement qu’ils sont
venus nous interpeler sur la violence de ce monde enlaidi par la pauvreté. J’avoue
avoir tendance à plus partager avec ceux qui contraints à l’exil ont atterri chez nous.
Le chagrin que l’on perçoit sur ces visages qui n’ont pas choisi l’errance est autrement
plus convaincant. On imagine que si la vie s’était montrée plus clémente à leur égard,
ils agiraient autrement que les nôtres dont la fascination pour le gain facile vous
ferait presque douter de la valeur du travail.

M. B. 

zadhand
10/07/2016, 19h59
SOIT DIT EN PASSANT
10 Juillet 2016
Tomber de rideau !


Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997

[email protected]
Il est des jours comme ça où l’on a un mal fou à admettre que des pecnots,
à la ville, cela donne ce que les chaînes de télévision nationales rendent
parfaitement dans les séries qui nous sont servies durant le mois de
Ramadhan. Lorsque le rideau tombe sur les choses affligeantes que
l’on aura greffées avec joyeuseté à trente ruptures de jeûne et après
que ces dernières aient animé trente de nos soirées que nous aurons
voulues connectées au talent local, je pousse, personnellement,
un grand soupir de soulagement. Le fort plaisir de nous savoir en
osmose avec nos concitoyens aura vécu et l’exaltation des premiers jours
vite battue en brèche par de stupides caméras cachées qu’aucune
autorité culturelle ne contestera. On pourrait toujours se dire, histoire
de se consoler à moindre prix, que les gesticulations d’un «Boudou»
et compagnie contribuent, au moins, à alerter sur la culture au rabais
dans laquelle nous nous enlisons chaque année un peu plus,
mais rien n’y fait ! Les gloussements d’une majorité de téléspectateurs
qui s’extasie face aux rafales d’inepties nous renseignent sur la gravité
du nivellement par le bas, entrepris, avec succès, depuis des décennies.
Certains esprits éclairés parleront de parodies rondement menées
et de réalisations réussies en même temps qu’ils attribueront un double
sens aux sketchs insipides et lourdingues diffusés en trente épisodes.
J’aurais presque envie d’adhérer à cette agilité d’esprit avec
laquelle on perçoit de l’intelligence là où il n’y en a pas.Quand on sait ce
qui arrive à celles et ceux qui font vraiment montre de talent dans la
discipline et la violence du retour de bâton, on comprend mieux pourquoi
l’injustifiable se fait, sans mesure ni retenue, le reflet de ce qui agite les
bonnes âmes qui pensent pour nous. Bien sûr que la parodie aurait pu
être d’un meilleur niveau. Encore faut-il que le meilleur communie
avec les nouvelles mentalités qui prévalent dans les villes comme dans
les douars. Il était temps que l’on en finisse avec ces scénarios dont
on pourrait croire qu’ils sont conçus ainsi à dessein quand ils n’en
illustrent pas moins l’insulte à la belle culture algérienne.


M. B. 

zadhand
11/07/2016, 18h47
SOIT DIT EN PASSANT
11 Juillet 2016
Danser et chanter la vie !


Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997

[email protected]
Il est des jours comme ça où l’on rêverait d’être contredit dans ses
prédictions. En réfléchissant à l’après-Ramadhan, je n’ai cessé de me
dire qu’une identité, quelle qu’elle soit, si elle est maltraitée par les
siens, ne peut pas s’épanouir.Il est vrai qu’une culture va très vite manquer
d’imagination si elle ne manifeste pas la volonté de s’émanciper de la
médiocratie qui la tient fermement en otage et de l’incapacité par laquelle
elle se laisse gagner. Je me souviens avoir un jour évoqué ces gens qui
justifient le fait de vivre entre eux par l’absence d’opportunités et le défaitisme
qui règne sur la vie de la cité.Il semble tellement évident qu’après les
terribles années durant lesquelles ils ont été contraints de contenir leurs
faits et gestes dans un espace réduit à son simple environnement, le pli a
vite été pris de se recroqueviller sur soi. Beaucoup d’entre nous ont appris à
fonctionner en réseau fermé et renoncé à regarder l’Algérie comme un pays
qui, il y a quelques décennies, savait s’accommoder de presque rien pour faire
la fête. On essaie, et cela n’est pas désagréable du tout, de rompre avec
le ronron imposé, en refaisant le monde en cercle restreint. Il est heureux que
cela ne soit pas encore interdit. Même si l’on finit inévitablement par
s’interroger sur le temps que cela a des chances de durer. Certains d’entre nous
ne seront pas étonnés que je revienne sur cette morosité qui s’abat sur le pays
tout entier dès que le Ramadhan plie bagages. C’est, hélas, le cas aujourd’hui,
quelques jours à peine après l’Aïd.De nouveau, les rues se vident et les magasins
baissent rideaux à compter de 19 heures. Rien à faire contre ce réflexe têtu.
La ville reprend son rythme et ses travers habituels. Les rares activités ludiques
proposées aux citoyens durant la saison estivale ont un rapport étroit avec ces
plages où des comités montés par de jeunes frustrés seront prêts à croiser le fer
avec ceux qu’ils qualifient de mauvais musulmans tout en veillant à ce que
la sacro-sainte morale soit protégée de déviants tentateurs qui voudraient lui
substituer un mode de vie interdit par une identité inconnue.

M. B. 

zadhand
12/07/2016, 20h21
SOIT DIT EN PASSANT
12 Juillet 2016
Une raclée en sens inverse !

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997
[email protected] ([email protected])

Il est des jours comme ça, et certains d’entre vous commencent à y prendre
goût, où je ne peux résister à l’envie de partager avec vous un message
qui m’a été adressé par une dame que je vais appeler Assia. Voici un extrait
de ce que j’ai trouvé succulent ! «C'était la veille de l'Aïd El-Fitr.
Ma maman, Allah yarhamha, finissait la robe que je devais porter le lendemain.
Ses doigts brodaient du jasmin sur la jupe. Je dansais de joie. Coquetterie
oblige, je voulais à tout prix des rubans pour mes tresses. Il faisait sombre et
les rues d'El-Mouradia étaient désertes… J'ai acheté mes rubans et suis
repartie en courant. Sur mon chemin, j'ai croisé un individu qui a eu la
malencontreuse idée de m'importuner. Grand mal lui en prit ! Je l'ai laissé sur
le trottoir, à moitié assommé. J'étais frêle, il était plus âgé, plus grand, plus fort…
Je n'avais que 11 ans, mais je savais qu'il fallait que je me défende et que
mon futur en dépendait. Pour faire bref, le lendemain, sa maman est venue
se plaindre ! Ce fut une grande première car la maman d'un garçon qui vient
se plaindre d'une fille est un événement ! Il avait quinze ans mais sans savoir
comment, j'avais réussi à lui déformer le visage. Mes ongles lui avaient lacéré
le visage. Il avait saigné du front et le sang lui avait fermé les yeux. Quel beau
souvenir ! J'espère qu'il lira ce billet et que l'envie d'importuner les femmes lui
aura passé. Je me demande aussi si le quidam qui eut la mauvaise idée de
lâcher des obscénités devant moi se souvient de mes hurlements devant la
porte de la mosquée de la placette d'El-Mouradia. Hihihi ! Les gens ont
interrompu leur prière pour venir à son secours. Qu'ils soient instruits ou
pas, nous finissons toujours par nous heurter à la même mentalité. La seule
différence est que l'instruction (je ne dis pas culture)… retarde la confrontation.
Allez les filles ! retroussez vos manches et quand vous en aurez assez, prenez
le grand large avec votre dignité dans vos bagages mais ne pliez jamais
les genoux. Battez-les dans les études et le travail, volez haut et ne vous laissez
atteindre que par ceux qui sont dignes de vous !» Aujourd’hui, Assia est grand-mère.

M. B. 

zadhand
13/07/2016, 19h16
SOIT DIT EN PASSANT
13 Juillet 2016
A chacun sa part ?
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997

[email protected]
Il est des jours comme ça où il m’arrive, en ouvrant ma boîte de réception,
de croiser des messages très courts du genre : «Qui selon toi freine le
développement du pays ? La situation m’est un peu confuse.» Je comprends
chaque jour un peu mieux que certains lecteurs, critiques à l’égard de
ce que nous publions quotidiennement, puissent exiger de nous un peu plus
de fermeté. L’autre impression que certaines réflexions me donnent, c’est
que beaucoup d’entre nous ne se sentent jamais concernés par ce qui
cloche. On en arriverait presque à douter de ce qui relève de l’implication
collective quand celle, individuelle, est mise hors de cause ! Beaucoup d’entre
nous, pour mieux se dédouaner, ont de plus en plus tendance à vouloir
dissuader, au moins leur entourage immédiat, du devoir de cristalliser le débat
autour de la notion même de responsabilité. Du coup, l’important ne tourne
plus autour de ce que l’on peut offrir par ses qualifications, mais par sa fidélité
au système. La compétence passe après la soumission, et ça paye ! Là nous
ne sommes plus dans le cas où l’on se laisse choisir pour ce que l’on vaut
et représente mais plutôt pour ce que l’on ne représente pas. On ne regarde
plus l’avenir que par la philosophie du groupe auquel on tend à appartenir.
Une fois dedans, si l’on travaille sa soumission et montre de la fidélité avec le
même excès de zèle, on est bon pour durer et grandir au cœur du clan. Tout
le monde ou presque sait, désormais, comment ça marche et personne
n’ignore que l’effondrement d’un système passe par un lâchage ou une
fracture dans sa protection.Qui se souvient de tous ces prêts accordés aux
jeunes par le biais de l’Ansej et dont on disait que parmi les bénéficiaires, il s’en
trouvait qui refusaient de les rembourser estimant qu’avant de leur demander
de le faire, on n’avait qu’à récupérer les sommes colossales détournées
depuis l’indépendance du pays ? Si le système fait profil bas et s’il compose,
cela fait partie de ses investissements. Comment mieux contrôler les nuisances
extérieures et veiller à la stabilité des affaires en cours ? Lequel d’entre vous
y voit des raisons de s’indigner ?


M. B. 

zadhand
14/07/2016, 13h09
SOIT DIT EN PASSANT
14 Juillet 2016


Asiles pour parents abandonnés !


Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997

[email protected]

Il est des jours comme ça où lorsque vous croisez
des vieux qui se contentent de vous regarder passer,
sans rien vous demander, vous réalisez combien la
vie peut se montrer cruelle parfois et comment les
choses perdent de leur valeur autour de vous.
Vous comprenez, en même temps, que le culte des aînés,
si précieux jusqu’à il y a quelques années encore, a
pris un sérieux coup dans l’aile au profit d’un
individualisme sévère qui fait qu’aujourd’hui beaucoup
renoncent à leurs père et mère, devenus encombrants,
et qu’ils fourguent aux autres parce qu’ils ne veulent
plus s’en occuper. Deux jours avant l’Aïd, alors que je
me rendais chez des amis pour l’un des derniers repas
de Ramadhan,j’ai, sur mon chemin, croisé une dame
âgée d’environ 70 ans. Elle était assise sur un carton,
adossée au mur du tunnel des facultés mais ne
demandait rien. De ses beaux yeux clairs, elle regardait
aller et venir les passants.De son regard pas triste mais
résigné tout de même, elle suivait,dignement, ce rythme
effréné qui allait s’apaiser au fur et à mesure que les
minutes s’égrenaient. J’ai stoppé net mon élan, et mue
par un besoin pressant de revenir sur mes pas, je suis
allée tenter d’évaluer de plus près ce que la vie avait fait
de cette âme abandonnée.La dame me gratifia d’un sourire
en me demandant pourquoi je m’étais arrêtée. Je n’ai pas répondu, trop émue par les causes supposées qui l’avaient emmenée là.La belle tête aux cheveux blancs, à moitié
couverts comme ceux de nos mamans, m’a replongée dans
le souvenir de cet autre visage découvert un matin de fête religieuse sur une chaîne de télé nationale ! On passe toujours
ce genre d’émissions à ces occasions-là. Je n’ai jamais pu
oublier, alors que la caméra balayait la cour de l’hospice pour vieillards et parents abandonnés,la gorge nouée par les
sanglots de cette vieille femme qui racontait, désespérée, comment son fils l’avait conduite là en lui disant : «attends-moi,
je reviens te chercher.» Deux années s’étaient écoulées depuis qu’il l’y avait déposée comme un paquet encombrant.
Elle n’avait plus jamais revu le sombre produit de ses entrailles.

M. B. 

zadhand
16/07/2016, 16h58
Ces vieux qui sont mieux ailleurs !

SOIT DIT EN PASSANT
16 Juillet 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997

[email protected]
Il est des jours comme ça où, lorsque vous regardez les uns encourager
la communication avec les autres, vous reconnaissez ne pas avoir
besoin de beaucoup d’encouragements pour vous laisser séduire par le
premier venu que vous croisez quelque part et qui s’improvise, tandis
que vous avez un peu de temps à perdre, conteur d’une époque révolue.
J’avoue, en effet, être plus que friande de ces liens sympathiques que
l’on tisse, l’espace d’une courte rencontre, avec autrui. Lorsque, par
le simple fait du hasard, vous échangez quelques mots, au marché,
par exemple, parce que c’est aussi beaucoup là que vous croisez des
gens d’origines, de milieux et d’éducation différents, vous vous rendez
à l’évidence que vous côtoyez au quotidien autant de personnages
que d’histoires individuelles. J’ai, un matin, dans des conditions
similaires, fait la connaissance d’un monsieur d’un âge certain, qui
m’a surprise, en s’adressant à moi dans un français frôlant la perfection.
Le souvenir d’un ou deux de mes professeurs d’arabe qui maniaient
la langue française avec un talent quasi inégalable m’est, aujourd’hui,
à son contact, agréablement revenu en mémoire. Le vieil homme qui
manifeste de façon spontanée son besoin de rompre sa solitude en
maniant excellemment son butin de guerre à lui me rappelle aussi ces
autres personnes, vivant de leur retraite ailleurs depuis bon nombre
d’années, dont les journaux avaient raconté l’histoire et qui ne
voulaient pas rentrer au pays parce qu’ils étaient mieux en France.
Pourquoi ne veulent-ils entendre parler de leur pays que de là où ils
sont ? Peut-être estiment-ils, à juste titre, qu’ils n’ont plus rien à y faire.
Je me souviens m’être demandé ce qui avait bien pu les brouiller
avec leurs origines. Lorsque j’ai évoqué leur histoire avec le monsieur
dont j’ai parlé plus haut, il m’a répondu qu’ils n’avaient, peut-être,
pluspersonne qui les attendait ici. Seuls dans la vie, pourquoi ne pas
admettre le fait que si un jour les petits vieux en question ont échappé
à l’attention des leurs, c’est que l’attention en question n’était pas
ce qu’elle aurait dû être ?

M. B. 

zadhand
17/07/2016, 12h33
Infos on line pour médias traditionnels !


SOIT DIT EN PASSANT
17 Juillet 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997

[email protected]
Il est des jours comme ça où l’on éprouve un sentiment de déjà vu ou entendu
sans réaliser vraiment d’où l’on tient cette sensation vague et étrange. Un soir,
en écoutant un présentateur de JT annoncer, parmi les titres de l’édition, un
fait divers dont vous aviez, auparavant, lu les détails sur internet, et transformer
ce dernier en élément presque majeur du journal, vous réalisez combien la presse
écrite et les médias lourds qui comptent perdent de leur efficacité devant les
nouveaux moyens mis à la disposition de l’information et qui propulsent cette
dernière jusqu’au bout de la terre. L’idée que d’un simple clic on peut défier
les distances et les censures les plus tenaces et fendre les airs et les mers pour
pénétrer les foyers les plus reculés relève presque du fantastique. Si l’on ne se
souvient plus par quel biais on a eu accès à telle ou autre information, on n’a plus
qu’à foncer sur son moteur de recherche favori pour le savoir et en apprendre
même davantage. Aujourd’hui, les télévisions du monde entier peuvent rendre
compte des violences perpétrées aux quatre coins de la terre et il n’y a pas que
les guerres qui sont racontées par les victimes elles-mêmes et autres innombrables
témoins qui usent des réseaux sociaux pour partager l’information avec tout ce que
compte la planète comme indignés, partisans de la vérité et autres militants pour la
paix.Il y a eu ces derniers jours cette vidéo amateur montrant un policier américain,
tuer à bout portant un vendeur, noir, de cassettes sur le parking d’un centre
commercial en Louisiane. La vidéo qui a fait le buzz avant d’atterrir dans les
rédactions, comme un élément majeur, interpelle sur la façon incontournable dont
les faits s’imposent aux médias traditionnels, contraints de s’aligner sur l’information
on- line s’ils ne veulent pas le payer en crédibilité et en audience. Quand les réseaux
sociaux prennent en charge la médiatisation d’un drame comme celui-là, ce sont les
autres, les barons de l’info aseptisée, qui se retrouvent contraints de suivre, histoire
de ne pas se laisser totalement dépouiller de leur pouvoir sur l’opinion générale


M. B. 

zadhand
19/07/2016, 18h29
Mauvaise humeur au menu !


SOIT DIT EN PASSANT
19 Juillet 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997

[email protected]
Il est des jours comme ça où si je n’ai aucune raison de râler, je me dis que
quelque chose ne tourne pas rond. Certains lecteurs auraient le droit de
me reprocher d’être à l’affût de la moindre occasion de m’énerver. Vrai !
Mais, pourquoi parler de choses qui vont bien, de gens qui font le travail pour
lequel ils sont rétribués, d’immeubles qui sentent bon, de rues qui sont propres
et, surtout, pas défoncées ou d’ordures ménagères qui sont ramassées à la
nuit tombée ? A quoi cela sert-il de se frotter le ventre et de se montrer satisfait
à propos de choses qui, dans un Etat normal, devraient toujours aller bien ?
Pourquoi ne pas tenter d’attirer l’attention sur ce qui agresse notre équilibre ?
Je veux bien admettre que cela soit déstabilisant de se dire que les choses
vont en se dégradant, mais ce ne sont certainement pas les situations de
confort qui encouragent l’émulation ou donnent envie de bouleverser l’ordre
des choses. On ne me l’a pas encore dit, mais j’imagine tout à fait que l’on puisse
attendre de moi un regard plus souriant et, surtout, moins négatif. Il faudra,
pour cela, patienter quelque peu, sans pour autant désespérer. Il y en a eu un,
pas celui dont j’ai déjà partagé avec vous la prose, qui, fou de rage que je parle
de cerises comme je l’ai fait, allez savoir pourquoi ce fruit a suscité autant de
passion chez nos émigrés au Canada, m’a expliqué que j’étais une amère,
une aigrie, une jalouse et une sale envieuse qui s’acharne sur ceux qui ont le
privilège de vivre ailleurs. Voyez vous ça ! Cet espace n’étant pas conçu

pour servir, systématiquement, de tribune aux excités de rivages lointains,
je vais laisser cela en suspend et ne faire aucun commentaire désagréable à
ce qui l’a déjà largement été. Et puis, qui sait après tout, ces personnes
appartiennent peut être à une catégorie d’individus qui auraient précocement
compris que dépendre d’un pays qui a du mal avec son identité et ne sait
presque plus à quoi ressemble son histoire n’a rien de rassurant lorsque l’on
y vit ? Mais alors, pourquoi vouloir le défendre de l’extérieur quand on ne
dispose pas de la crédibilité pour le faire ?

M. B. 

zadhand
20/07/2016, 18h45
Acte isolé et détermination plurielle !


SOIT DIT EN PASSANT
20 Juillet 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997

[email protected]
Il est des jours comme ça où un acte, même s’il est supposé isolé et
ne coûte qu’une victime à l’ennemi, alors qu’il fait un nombre incalculable
de morts, fait froid dans le dos. Je pense à Nice, cette célèbre ville côtière
française où un homme, d’origine tunisienne, a commis un carnage tandis
que le pays tout entier célébrait sa fête nationale, à coups de feux d’artifice.
L’objet de ce billet n’est pas de refaire l’enquête et encore moins de feindre
connaître les motivations de criminels tels que ceux qui vont à la mort
sans savoir s’ils seront récompensés pour l’ignominie de leur acte ou si
le crime qu’ils décident de commettre pourra leur assurer une paix d’un
autre genre ailleurs. Faut-il croire que le monde, pour aller mieux, fait
régulièrement le plein de psychopathes nourris à la liberté et aussi à l’acte
gratuit ? Je ne veux pas dire pas par là que les sociétés occidentales sont
trop libres avec les leurs. Je m’interroge juste sur ce que l’on affirme bon
pour certains et qui ne le serait pas pour d’autres. A quelle planète appartiennent
donc tous ces monstres qui pensent pouvoir gagner les faveurs d’une force
fantasmée comme idéale en commettant l’innommable ? Sans même en mesurer
l’impact, les mots s’organisent peu à peu en faveur du bourreau que l’on traite
de plus en plus comme on le fait à l’égard d’un challenger. Au lieu de toujours
considérer comme nébuleuse l’association de criminels qui composent
Daesh et les groupuscules qui gravitent autour, on renonce de plus en plus
à qualifier d’organisation ce que l’on élève au rang d’Etat islamique.
Comme si pour justifier son intervention au Moyen- Orient, il devenait important,
pour Paris, de décrire la capacité de nuisance de Daesh comme celle d’un Etat
constitué. On ne ferait pas mieux si l’on admettait lancer son armée contre
celle très entraînée d’un adversaire redoutable. Comment s’étonner que tout le
monde ne fasse pas de rejet de l’horreur élevée au rang de personnage principal
d’une tragédie qui fait de la volonté de tuer une pratique contagieuse.Ce qui reste
terrible, c’est de ni savoir ni pouvoir se prémunir contre ce qui n’est pas identifié.


M. B. 

zadhand
21/07/2016, 21h53
Deuil et drapeaux en berne !


SOIT DIT EN PASSANT
21 Juillet 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997

[email protected]
Il est des jours comme ça où une tragédie qui plonge tout un pays dans le
chagrin ne vous épargne rien quand elle vous renvoie, inévitablement,
l’image d’autres corps déchiquetés, d’autres corps sans vie, d’autres
épreuves que l’on a tenté, un jour, ailleurs, de surmonter et qui ont valu
tellement de deuils successifs aux familles et au pays. Une fois la brutalité
du choc quelque peu atténuée et que la colère a cédé le pas aux
interrogations, les questions affluent et parmi elles certaines qui
pourraient aisément passer pour incongrues. Allez savoir pourquoi, en même
temps que je regarde des citoyens français se recueillir et rendre hommage
aux victimes d’un fou furieux qui, un matin, a décidé d’en finir avec la vie en
s’en prenant à celle des autres, je me surprends à compter. Je compte
les journées de deuil décrétées par les uns, concernés en premier lieu, et
celles décrétées par d’autres, indirectement impliqués mais qui n’en font
pas moins une affaire de première importance. Ce n’est pas tant l’acte en
lui-même qui interpelle mais la gravité qu’il suppose dès lors qu’il est annoncé
et aussitôt appliqué. Trois jours de deuil pour les uns quand la situation est
douloureuse, grave et que cela concerne le pays et huit jours pour d’autres,
histoire de marquer une proximité dont personne ne doute avec un
peuple en mal d’autodétermination qui perd de façon naturelle son leader.
Le président Bouteflika semble attaché au chiffre huit. A chaque disparition,
naturelle ou qui survient à la suite d’une maladie, le palais d’El-Mouradia plonge
d’autorité tout le pays dans un deuil qu’il ne conteste d’ailleurs pas, conditionné
qu’il est, dans sa grande majorité, à adhérer sans discuter.Drapeaux en berne,
musique classique et programmes insipides sur les chaînes de radio et de
télévision témoigneront d’une tristesse solidaire qui,au-delà de la symbolique,
finit, fatalement, par se banaliser. Lorsque le deuil est partagé, il est censé
permettre à ceux qui en sont d’œuvrer spirituellement pour recouvrer une part
de sérénité. Mais pourquoi faire autant de zèle quand les intérêts communs
ne sont pas menacés ?

M. B. 

zadhand
23/07/2016, 17h05
Deux indépendances, deux conduites opposées !


SOIT DIT EN PASSANT
23 Juillet 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997



[email protected]
Il est des jours comme ça où, même en admettant que l’on puisse user d’une
machine à remonter le temps, il nous serait difficile de revivre dans les moindres
détails ces jours où l’Algérie a signé l’acte fondateur de son indépendance.
Je dis cela parce qu’en suivant la retransmission du défilé du 14 Juillet, je me suis souvenue que la nôtre de date d’indépendance avait été marquée un peu comme
si, un peu comme ça, quelques jours auparavant. J’avoue, pourtant, ne pas être
vraiment friande de démonstrations dont on comprend, vite, qu’elles sont plus une affirmation de puissance et de force. Une espèce de salon ambulant, de kermesse
où est exposé tout l’arsenal militaire dont dispose un pays et au cours de laquelle
défilent tous les acteurs engagés dans la préservation de la souveraineté française,
mais pas que cela. Une manière, que l’on voudrait efficace, de dissuader tout ennemi potentiel qui s’aventurerait à porter atteinte à la pérennité d’une nation. A quoi
pense-t-on de part et d’autre au moment de fêter son indépendance ?
Comment perçoit-on ces dates et en apprécie-t-on la valeur ? En regardant l’ancienne puissance coloniale s’adonner à une démonstration de force et de «grandeur» comme
elle le fait, je me demande, au regard de ce que l’Algérie a fait de son indépendance, comment elle a pu, 54 ans auparavant, en finir avec l’occupant français ?
Si à une époque, désormais révolue, les Algériens ont vanté haut et fort les mérites
de leur révolution, ils ont fini par ne plus y faire référence sans distinguer les vrais bâtisseurs de ceux qui la dépouillent depuis qu’ils ont eu l’opportunité d’accéder aux
hauts postes de commandement.Quand les uns saluent les leurs, blessés lors
d’opérations menées au nom de l’entité qu’ils représentent, les autres rendent hommage aux assassins et oublient les forces qui ont vaillamment défendu le pays durant les dures années de terrorisme. On ne demande même pas de rendre hommage aux héros disparus auxquels l’Algérie doit sa libération mais aux derniers défenseurs des villes et villages
dont on s’est vite débarrassés, sitôt la réconciliation nationale consacrée.
M. B. 

zadhand
24/07/2016, 21h47
Non, vraiment rien à redire !


SOIT DIT EN PASSANT
24 Juillet 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997



[email protected]
Il est des jours comme ça où cela coûte beaucoup de se dire
«Nous y voilà ! Quoi d’étonnant à ce que des désapprobations fusent
ici et là lorsque, alors que vous regardez ce qui se réalise ailleurs,
vous osez évoquer la situation peu amène dans laquelle baigne
l’Algérie. Pardon à ceux qui ne trouvent rien à redire à ce qui menace
le pays. Ceux-là ont sans aucun doute pu réussir leur ascension sans
gros efforts. Ils font partie d’une élite d’un genre nouveau qui aura
creusé son petit trou et su renflouer son bas de laine à l’ombre des
privations imposées à d’autres. Personne n’aura besoin d’expliquer
ou de justifier les intérêts bradés avec un art de mieux en mieux
accompli. Parce que personne ne le demandera à personne.

Comment expliquer, d’ailleurs, que ce sont ceux-là-mêmes qui crient
au loup qui sont les mieux pris en charge par l’animal ? Ils détournent
ici et investissent là-bas. Ne jamais faire confiance à ceux qui s’essoufflent
à critiquer l’ancien occupant. S’ils affirment, pour la galerie, ne rien
lui pardonner des horreurs commises, ils courent lui confier leurs biens
si mal acquis en prévision d’une retraite confortable lorsqu’ils n’auront
plus rien à gratter au pays. Il n’est pas utile de se demander comment
nous en sommes arrivés là !Car, abstraction faite de ce plus en réalisations
que l’on pense ou prétend avoir apporté au pays depuis son accession à
l’indépendance et de toutes les réussites inscrites à l’actif des chefs qui
se sont succédé aux commandes du bateau Algérie, quelles sont les
valeurs ajoutées que l’on pourrait mettre sur le compte des uns et des
autres ? Ou tout ne serait-il que pur vernis et l’Algérie qui travaille et réussit
ne serait que pure utopie parce qu’elle le ferait ailleurs ? Personne ou presque,
aujourd’hui, n’a envie d’aller au charbon pour mieux s’assurer que l’argent du
contribuable est bien utilisé.Cela ne veut pas dire qu’à l’époque où l’Algérie
goûtait fraîchement à son indépendance, il n’y avait pas de gens déterminés à
l’élever au rang de nation fortunée. Mais comment le dire, aujourd’hui, à ceux
pour qui le devoir à accomplir reste, encore, une évidence ?
M. B. 

zadhand
25/07/2016, 19h25
Partager le plaisir et pas le courage ?


SOIT DIT EN PASSANT
25 Juillet 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997



[email protected]
Il est des jours comme ça où lorsque l’on vous affirme que vivre simplement
peut inspirer du plaisir et, au-delà, susciter de la satisfaction, vous vous en
étonnez, même si vous admettez volontiers qu’il y a peut-être du vrai là-dedans.
Bien sûr, il y en aura toujours qui voudront prétendre le contraire, pourrir
l’ambiance et critiquer les efforts consentis pour embellir, par exemple,
la perspective d’une promotion améliorée. Lorsque les mots se mettent de
la partie et contrarient la réflexion, cela calme définitivement toute tentative de
passer outre les décisions qui fleurissent au gré des ambitions. Ces derniers
jours, comme cela arrive assez ponctuellement, on a évoqué les droits
légitimes à la liberté. Celle-là même qui englobe, entre autres, la circulation et
l’expression. Celle qu’a fait valoir le juge qui a libéré le général Benhadid
lorsqu’il a été autorisé à enterrer la patate, trop chaude pour être gardée plus
longtemps dans la main. Le but premier de ce billet était de parler de vacances,
de loisirs et de plaisirs à partager. Il se voulait faire la liste des activités à
inscrire dans l’emploi du temps du vacancier. Je ne sais pas pourquoi leur
énumération a heurté des inquiétudes d’un autre genre. En rapport avec la
notion de droits légitimes que l’on évoque dans un pays où la cinquième roue
du carrosse est ce peuple que l’on ne sollicite que lorsque s’impose le souci
de montrer patte blanche et celui de rassurer le regard extérieur ! S’interroger
sur le temps que le système pense tenir debout tandis qu’il use d’autorité à
n’importe quelle occasion n’est ni le but ni le jeu. Ces derniers sont ailleurs.
Ils se pensent au mépris total de populations dont on aura réussi à
dompter les revendications et réduire les courageuses ambitions. Matés
ici où on les empêche d’accéder à la reconnaissance, ils réagissent ailleurs.
A n’importe quelle occasion, il y en aura toujours un qui s’écriera
«Mais pourquoi n’est-ce pas à moi que cela arrive ?» En pensant, évidemment,
aux belles choses qui rendent heureux ! Parce que, pour le reste, on
s’en déleste allègrement et même généreusement.

M. B. 

zadhand
27/07/2016, 21h49
L’Algérie envers et contre tous !


SOIT DIT EN PASSANT
27 Juillet 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997



[email protected]

Il est des jours comme ça où lorsque je fais la rencontre de quelqu’un
qui me parle de l’Algérie comme j’aime qu’on le fasse, je me dis que
c’est sans doute parce que je préfère évoluer dans un contexte en
apparence serein que devoir me rassurer sur l’avenir. Il faut dire que
les drames qui se déroulent régulièrement, et dans un coin à chaque
fois différent de la planète, sont loin de réconforter, à l’exception des
malades qui ont opté pour un moyen aussi radical de rompre avec la vie.
Et comme autour de nous, les choses évoluent plutôt calmement au
niveau sécuritaire, je me surprends à prier sourdement pour que cela
dure, au moins le temps que les Algériens réapprennent à regarder
le futur d’une façon plus enjouée. Du coup, on comprend mieux
pourquoi il n’y a rien d’étonnant à préférer entendre conjuguer l’héroïsme
algérien au passé qu’insulter le présent ou imaginer l’avenir de manière
aussi déroutante. Il y a quelques jours, j’ai parcouru, avec autant d’intérêt
que de plaisir, une contribution que j’ai trouvée aussi belle qu’émouvante.
Nous sommes nombreux, lorsque nous parlons de l’Algérie, à le faire avec
amour, fierté et complaisance. Mais comment ne pas l’être quand on sait
tous les sacrifices consentis par nos aînés pour que l’on en soit là à nous
interroger sur le mieux à faire qui nous rendrait dignes de leur abnégation?
Il sont si peu nombreux ceux qui, par les temps qui courent, se demandent
encore si le jeu en valait la chandelle ! Mais comment renoncer à croire
en une capacité algérienne à affronter le pire, quand les choses tournent au
vinaigre et que l’on se retrouve dos au mur ? Je ne dis pas cela par
chauvinisme parce que, même si cela était, je n’aurais pas à m’en excuser,
mais parce qu’évoquer la guerre de libération aura toujours de quoi
largement forcer le respect. Pas seulement grâce aux témoignages de ceux
des nôtres qui ont survécu à la guerre et n’en ont raconté qu’une infime
partie. Il faudra penser, un jour, à élever au rang de justes tous ces autres
qui, pour avoir contribué à notre indépendance, nous rappellent ponctuellement
le courage et la bravoure des disparus.

M. B. 

zadhand
28/07/2016, 17h02
La mémoire, aussi, a besoin de fidèles !


SOIT DIT EN PASSANT
28 Juillet 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997



[email protected]


Il est des jours comme ça où j’ignore pourquoi je m’endors et me réveille
avec l’Algérie en tête alors que j’y vis et ne devrais, logiquement, pas
être obsédée par elle. Je m’empresse, pourtant, de chercher une réponse
crédible au fait que les Algériens n’aiment pas, sauf à le faire entre eux,
que l’on critique leur pays. Mais qui d’autre, me diriez-vous, accepterait
que quiconque le fasse pour le sien ? Je ne sais pas, non plus,
pourquoi j’éprouve, de temps à autre, comme c’est le cas aujourd’hui,
de louer ce qui fait la grandeur d’un pays où l’on a plus souvent
l’impression que les choses vont de travers que le contraire. Et pourtant,
il suffit qu’une potentielle menace, fut-elle imaginaire, nous soit signalée
pour que l’on s’élève contre le complot ourdi et que l’on manifeste sa
détermination à en protéger la souveraineté, quitte à en payer le prix fort.
Les hauts responsables du pays, qui le savent bien, n’hésitent jamais à
jouer la partition du «c’est nous ou le chaos» à chaque fois qu’ils
sentent leur autorité dangereusement contestée. Lorsqu’ils s’empressent
d’alerter sur un danger à nos portes, ils savent qu’ils n’auront pas à
mettre, longtemps, la pression, avant d’enregistrer le feed-back pronostiqué.
La contribution, dont j’ai dit hier qu’elle m’avait beaucoup émue, m’a
interpellée sur l’attachement que chacun d’entre nous peut éprouver à l’égard
de son pays. La lecture a réveillé en moi un souvenir désagréable.
L’image d’un compatriote qui m’a un jour confié, à propos de son épouse,
qu’elle s’était plus investie dans la campagne pour la présidentielle de
Nicolas Sarkozy qu’un Français de souche ne l’aurait fait. Je ne sais plus si
j’avais décelé de la fierté dans la confidence. Je pense que oui, sinon
pourquoi m’en serais-je souvenu et surtout pourquoi s’il n’en avait pas été
fier, m’aurait-il fait une telle révélation ? Autant dire que face à pareil aveu,
je me réjouis que nous ne soyons plus sous occupation. La trahison
qui se montre, toujours, plus zélée que la fidélité explique pourquoi on
s’accroche à ce qui se met au service de la mémoire, fut-elle fugitive.
M. B. 

zadhand
30/07/2016, 12h57
Faire carrière sur internet !


SOIT DIT EN PASSANT
30 Juillet 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997



[email protected]

Il est des jours comme ça où l’idée de revenir sur le fait que l’on puisse,
aujourd’hui, faire valoir ses talents et réussir une carrière en dehors
des sentiers battus comme, par exemple, par le biais d’internet est
de plus en plus d’actualité.Dans un billet précédent, j’avais évoqué le
fait que les grands journaux et les médias lourds étaient de plus en
plus contraints d’aller chercher l’information mise en ligne presque au
moment où les faits se déroulent quand ils ne sont pas carrément laissés
à la marge par la célérité avec laquelle les choses s’imposent à eux
d’une manière plus étendue, voire plus globale. Perdre de façon fulgurante
leur ascendant sur le public dont ils revendiquent l’impact, ce n’est
pas ce à quoi ils pensaient arriver il y a quelques années encore.
La suffisance empêche souvent d’ouvrir les yeux sur ce à quoi le monde
peut s’intéresser et ce à quoi il lui est permis de participer via
les désormais incontournables réseaux sociaux. Ceux-là mêmes au
pouvoir desquels on s’en remet de plus en plus volontiers. Beaucoup
et même très nombreux sont les services qui se sont développés et même
construits une solide réputation au contact, par exemple, de talents
découverts en ligne. Beaucoup de vocations se sont épanouies là où
l’influence des amis virtuels bouscule les idées reçues. C’est comme ces
livres publiés sur le Net ou ces morceaux de musique composés et mis
en ligne par des particuliers anonymes, toujours, et qui propulsent leurs
jeunes auteurs en haut de l’affiche au mépris de l’avis des professionnels
des maisons d’édition ou de disques.Les médias n’ont plus, en effet,
ce pouvoir de fabriquer ou de couler une réputation qui se serait construite
à l’ombre de leur approbation. Quand le pouvoir s’émousse et l’autorité de
filtrer au profit de qui l’on veut s’estompe, ce sont celles et ceux qui ne
jouissent d’aucun appui important qui raflent la mise. Je suis tombée par
hasard sur une jeune web radio algérienne qui organise des débats d’un
niveau excellent.Quand je pense que la Chaîne III, si célèbre à une
époque révolue, s’essouffle, aujourd’hui, en vain pour garder le cap !

M. B. 

zadhand
31/07/2016, 21h36
A Alger, ça sent mauvais !


SOIT DIT EN PASSANT
31 Juillet 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997



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Il est des jours comme ça où, parce que c’est l’été et que nous sommes
contraints et forcés de sortir de chez nous, non pas pour aller bronzer
mais pour bosser ou faire des courses, j’avoue personnellement que j’ai
du mal avec tout ça et que j’y vais à reculons. Et pour cause ! Ce n’est
jamais pour rien que l’on hésite à mettre le nez dehors et à la seule
pensée d’avoir à supporter la chaleur tout en courant le risque de se
casser la figure, on y va mais en traînant les pieds. Lever l’étendard blanc,
c’est le premier geste que l’on pense à faire pour manifester notre
renoncement à vouloir attirer l’attention des pouvoirs publics sur la
clochardisation des rues d’Alger et l’état de délabrement avancé des
immeubles censés raconter l’histoire de la capitale et faire état de sa
beauté. Je ne dis pas qu’Alger est en tête des villes les plus sales au
monde, mais je suis prête à parier qu’elle n’en est pas loin. Il y a les
trottoirs éternellement défoncés, les ordures, les crachats..., et quand il
n’y a pas tout ça, il y a ces odeurs nauséabondes, ces relents
d’urine qui donnent l’impression que l’on se déplace dans une gigantesque
pissotière. J’ignore si dans toutes les villes les travaux de restauration de
certaines façades d’immeubles vont à la même allure. A Alger, on a
la désagréable sensation d’un chantier qui n’en finit pas. Il y a des
échafaudages partout qui donnent l’impression d’une ville en ébullition
en voie de faire peau neuve. Mais il ne faut pas quitter les grandes
avenues pour garder cette sensation. Ne pas emprunter les petites ruelles
pour ne rien voir de l’état d’abandon des bâtisses, à l’origine des effondrements
réguliers. Qui est responsable de l’incurie ? On pourra toujours badigeonner les
façades d’immeubles. Les trottoirs, eux, sont, à l’année,difficilement praticables.
Dans quoi est englouti le budget réservé à leur réfection ? C’est comme les routes
que l’on ne répare jamais d’une traite et que l’on préfère rapiécer. Le goudron finit
toujours pas craquer. Et c’est ainsi que se démocratisent les satanés privilèges qui permettent d’offrir du travail aux copains entrepreneurs.


M. B. 

zadhand
01/08/2016, 16h51
On défonce, puis on retape !


SOIT DIT EN PASSANT
01 Août 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997



[email protected]

Il est des jours comme ça où à trop râler contre ces responsables qui,
une fois en fonction, se détournent de la mission pour laquelle ils ont été
élus, on se dit que la prochaine fois que l’on aura à retourner aux urnes,
on réfléchira à deux fois avant de donner sa voix à celui qui promettra
de remettre de l’ordre dans les affaires de la cité. Et alors que j’évoquais,
précédemment, ces chantiers qui n’en finissent jamais à Alger et peut-être
dans les autres grandes villes du pays, même si je ne crois pas trop que
l’on s’intéresse vraiment à ces dernières, je me suis souvenue des
travaux interminables entrepris à Meissonier, il y a quelques années de
cela. Il y avait ce gigantesque cratère que l’on tardait à reboucher et
qui se remplissait d’eau à chaque fois qu’il pleuvait, et ces espèces
de passages de fortune, que l’on empruntait en rasant les devantures
de magasins qui, pour une grande partie ont baissé rideau puisque
plus personne ne pouvait y accéder. Un matin, alors que j’attendais mon
tour à l’entrée de la poste, une discussion animée entre deux personnes
m’a quelque peu éclairée sur le sort de ces travaux entrepris près d’une
année auparavant et qui, surtout, étaient à l’arrêt. L’imposant chantier
était désert depuis des semaines et rien ne laissait entrevoir que l’on allait
y remédier.L’un des deux semblait savoir de quoi il retournait et affirmait
à son ami que l’entrepreneur avait été dessaisi du contrat pour avoir
refusé de payer une somme invraisemblable comme dessous-de-table.
J’ignorais si la situation était réellement celle décrite par l’inconnu, mais
les propos tenus évinçaient de loin toutes les explications que l’on aurait
pu trouver à ce total abandon d’une rue aussi fréquentée.Ailleurs, dans
les pays où l’on a meilleure conscience de sa mission, on entreprend les
travaux l’été et on s’affaire surtout la nuit, histoire de ne pas gêner
l’entrain du quartier. Chez nous, le citoyen n’a rien à réclamer. Il lui reste
tout juste le choix de pester contre l’incompétence des élus locaux ou
de se dire qu’il y a anguille sous roche.

M. B. 

zadhand
02/08/2016, 20h18
Vous allez sanctionner ? Vraiment ?


SOIT DIT EN PASSANT
02 Août 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997



[email protected]

Il est des jours comme ça où lorsque élèves et enseignants partent en
vacances, on se demande lequel des deux corps a le plus mérité de lever
le pied. Les premiers bien entendu ! Même si, parmi les seconds, beaucoup
auraient le droit de planter leur parasol joyeusement et, surtout, la conscience
tranquille. Autant il est normal que l’on parle encore de fraude au bac, autant
le fait que l’on n’évoque presque jamais le niveau des enseignants a de quoi
laisser perplexe ! C’est vrai qu’en contraignant les vacataires à passer un
concours pour intégrer la fonction publique, cela a sans doute aidé à mieux
percevoir la compétence et la vocation. Cela me rappelle qu’à l’époque où je
fréquentais encore le lycée, on sentait chez nos professeurs ce feu sacré que
l’on a, aujourd’hui, bien du mal à détecter chez une majorité de ceux censés
éclairer leurs élèves sur l’avenir qui leur est promis. N’ayons donc aucune
pudeur à dire, que le concours qui a provoqué tellement de remous et auquel
beaucoup ont refusé de se soumettre aura, espérons-le, permis de filtrer un peu
mieux en faveur du talent dans un domaine où l’on a tellement de mal à préférer
le bon grain et à se défaire des mauvais génies qui font en sorte que l’ivraie
puisse, toujours, régner en maître absolu dans un monde où le moindre petit
retard peut compromettre l’avenir de jeunes générations qui n’ont pas d’autre
choix pour s’en tirer que de réussir.Beaucoup de ceux incapables de porter ou
même d’inspirer la réussite s’appuient sur des représentants aux profils familiers
des leurs. Une faune qui choisit la protestation pour ne pas que soit levé le voile
sur son incapacité à transmettre le savoir.Le concours imposé par la fonction
publique étant insuffisant, pourquoi ne pas contraindre, par exemple, les directeurs
d’établissement à remplacer les absents, à signaler le manque de professeurs
dans les classes d’examen en particulier et dans les autres en général ?
Souvent le laxisme ou la complicité entre les uns et les autres génère la fraude et
les saboteurs. Entre les premiers et les seconds, le système éducatif a-t-il encore
des chances de s’en sortir ?

M. B. 

zadhand
06/08/2016, 13h24
Patience, il y en aura pour tout le monde !


SOIT DIT EN PASSANT
06 Août 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997



[email protected]

Il est des jours comme ça où lorsque j’entends dire que des milliers de
familles vont enfin être relogées, je me réjouis à l’idée que l’environnement
perde quelque peu de sa laideur. Quand les pouvoirs publics prétendent
éradiquer l’habitat précaire et disent vouloir en finir avec la façon hideuse
dont les bidonvilles ont ceinturé la capitale au fil du temps, vous pensez à
tous ces couples qui, depuis des années, ont versé de l’argent à l’AADL ou
au LPP. Tous attendent depuis des lustres qu’on veuille bien leur annoncer
la fin du calvaire. Patienter encore et toujours ! Lorsque l’on s’engage dans
une aventure pareille, on ne se figure pas que l’on aura à attendre d’avoir
les cheveux blancs avant d’affirmer avec certitude que le meilleur reste à venir.
L’objet de ce billet n’était pas de critiquer la lenteur mise à satisfaire les
prétendants à une vie plus décente. Parce que pour accéder à l’objet de leurs
rêves ils devront attendre, comme nous l’avons sus-évoqué, de vieillir un peu
plus et surtout que l’argent investi par eux génère du profit et permette de loger
aussi une partie de ceux qui n’ont pas les moyens de payer et qui n’en
réclament pas moins de s’élever socialement. Je ne sais pas pourquoi je pense
du coup à cette anecdote rapportée, un jour, par un couple de cadres supérieurs
de mon entourage. Un homme et son épouse qui ont choisi de ne pas faire plus
de deux enfants de façon à répondre plus aisément à leurs attentes. Un matin,
l’ami croise un voisin dans les escaliers de l’immeuble. Il s’arrête pour les
politesses d’usage et voilà qu’au cœur de l’échange, celui qui, contrairement à
lui, a bien agrandi sa famille au fil du temps, s’exclama sur un ton dépité
«Quelle chance tu as quand même, tu vis bien, tes enfants ne manquent de rien.
Nous, à la maison on a perdu jusqu’au goût de la viande. La vie est vraiment injuste !»
Ce qui est injuste en vérité, c’est de vouloir culpabiliser ceux qui planifient plus sérieusement leur avenir. Mais comment en convaincre les parasites qui gravitent
autour ? Et dire que je voulais parler de ces cités jolies et hideuses à la fois

M. B. 

zadhand
07/08/2016, 21h44
Cités de recasement ou futures poudrières ?


SOIT DIT EN PASSANT
07 Août 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997



[email protected]

Il est des jours comme çà où, plutôt que de me concentrer sur un thème précis,
je cède à des digressions qui m’écartent presque totalement de l’objet initial
de la chronique. Le billet d’hier avait pour but d’évoquer ces nouvelles cités
dortoirs, livrées, au fur et à mesure qu’elles sont viabilisées, à des êtres dont on
a, parfois, pour certains d’entre eux, la méchante impression qu’ils ont été
transférés là, à partir du néant. Un univers étrangement inquiétant, dont ceux qui
ont conçu les sites n’ont pas prévu qu’ils seraient porteurs d’une violence
d’un genre nouveau et où la raison du plus fort ferait force de loi. Dans ces
nouveaux espaces, qui, aussitôt occupés, instaurent leurs propres règles et
promettent de vite se transformer en zones interdites et de non-droit, on a
entassé des familles issues d’horizons divers. Un monde équivoque où,
lorsque les humeurs s’entrechoquent, on ameute la bande et on s’affronte au
sabre jusqu’à un point de non retour pour trancher sur celui dont on ne discutera
plus la force sur les lieux. Certains lecteurs penseront que je noirci la situation à
dessein. Je me base juste sur les témoignages crédibles de certaines
familles qui expliquent pourquoi elles craignent le pire et hésitent à s’y implanter.
Cela fait quelques décennies que l’Etat tente, sans grand succès, de combler le
manque en même temps qu’explosent les naissances, le chômage, l’exclusion
et les populations qui vivent sous le seuil de pauvreté.La résistance au changement
ayant eu raison de cet avenir moins glauque, auquel les nouveaux sites
étaient prédestinés, certains parrains se sont empressés de marquer leur territoire
et d’en calquer les codes sur ceux du précédent.En pensant améliorer le sort des
gens, on a négligé l’essentiel : les regrouper par affinités et faire en sorte
qu’ils se retrouvent en fonction des quartiers qu’ils ont quittés. Au lieu ce cela, on a
voulu confondre les mentalités de Bab El Oued avec celles d’El Harrach. Résultat
des petits ghettos au cœur du grand se sont érigés pour en découdre avec
l’adversaire au moindre battement de cils ou geste déplaisant.

M. B. 

zadhand
10/08/2016, 16h53
Oui, c’est sale et ça sent mauvais !


SOIT DIT EN PASSANT
10 Août 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997



[email protected]

Il est des jours comme ça où après avoir fait ses éloges et dit son
attachement à son pays, on revient à ce qui fait notre désagréable
réalité. Et quelle est-elle cette réalité que l’on contribue tous,
chacun à sa manière, à enlaidir ? Lequel d’entre nous n’a pas eu
un matin, en sortant de chez lui, à croiser des poubelles qui
fuient de partout ? Qui n’a jamais eu la nausée en parcourant
certaines rues de la capitale ? Je me demande régulièrement
comment se débrouillent ceux qui font leurs besoins dehors pour se
protéger du regard des autres ? Et dire que certains ont le toupet de
prétendre le contraire ! La mauvaise foi étant la langue maternelle
de pas mal d’entre nous, on finit par apprendre à la lecture de
certains messages envoyés, pour me signifier que l’on conteste
mes propos, que l’on a affaire à un margoulin qui joue toute honte
bue à celui qui aime son pays plus que tout au monde.Ceux-là,
je ne les trouve pas forcément fatigants. Parce que, une fois
abandonnée la lecture savoureuse, on se dit que d’où qu’elle vienne
et quoi qu’elle vise, la critique reste malgré tout constructive.Oui,
c’est sale et ça sent mauvais ! Et il n’y a pas que les pouvoirs
publics qui en sont responsables mais aussi, et beaucoup, les citoyens.
Comment admettre que l’on puisse avoir tort de le raconter quand on
a envie de rendre à chaque coin de rue ? Comment concevoir que
l’on puisse nier les faits parce que l’on ne peut pas s’empêcher de
courir à la soupe dès que l’on croit entendre le son du sifflet !Pourquoi
s’étonner que les choses se dégradent à une allure aussi
déconcertante ? Qui en se déplaçant n’a jamais craint d’être écrasé
sous un balcon qui menace de s’écrouler ? Il y en a qui ne s’intéressent
pas à ce que l’on dit parce qu’ils jugent nos propos futiles et improductifs.
Ah, oui ? Y en aurait-il par hasard qui aimeraient que l’on fasse le ménage
à leur place ? Lorsque vous êtes douchés par de l’eau pas sale,c’est
qu’il s’agit de celle des climatiseurs que l’on ne prend pas la peine de
récolter.Pourquoi faire alors qu’elle peut laver le balcon, la rue et les
gens qui ont la mauvaise idée de passer par là ?

M. B. 

zadhand
14/08/2016, 19h06
La peine de mort au menu !

SOIT DIT EN PASSANT
14 Août 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997



[email protected]

Il est des jours comme ça où, lorsqu’une fillette de 4 ans est enlevée
puisretrouvée morte deux semaines après, personne ne s’étonne que le
triste évènement déchaîne autant les passions. La Toile, solidaire du
désarroi puis de la douleur des parents, crie sa colère et en appelle dans
sa majorité à une mise à mort publique du ou des coupables. Et tandis
que les uns interpellent la raison, les autres déclarent ne plus supporter
que les auteurs de kidnappings, d’abus sexuels et autres crimes perpétrés
contre un monde fait d’innocence, ne reçoivent pas le châtiment qu’ils méritent.
Chacun fera part de la sanction qu’il juge la mieux appropriée pour rendre justice
aux parents endeuillés. Parmi ceux qui refusent de céder à la fureur lorsqu’elle
se veut aveuglément assassine, il y en a qui m’ont écrit. Voici un exemple très
nerveux de ce qui m’a été adressé m’accusant presque de travailler à un
embrasement généralisé.«Face à cette hystérie qui est en train d’amplifier en
faveur de la peine de mort, on ne vous entend pas. Y a-t-il quelqu’un pour
expliquer que la peine de mort n’a jamais et ne sera nullement dissuasive quel
que soit le crime commis ? Les opinions publiques étant toujours avides de sang, aujourd’hui la demandent pour les ‘‘tueurs d’enfants’’ et demain pour quel autre
délit vont-ils l’exiger ? Les USA en sont l'exemple. La peine de mort existe mais
les crimes de sang sont toujours en augmentation. Et que fait-on en cas d'erreur
judiciaire ?» ,Dans ce court message, presque toutes les questions sont abordées
par une personne qui n’est pas seule à dire ses craintes face à une volonté
fermement revendiquée de répondre à une violence par une autre violence!
Personne ne dit si l’enfant a été abusée sexuellement. Chez nous ce sont des
choses que l’on répugne à évoquer publiquement. Tout ce qui tourne autour du
sexe est tabou.Il l’est davantage lorsque l’abus est commis sur le corps d’une petite
fille.Et quand le comble de l’horreur est atteint et que celui-ci est décapité, les
délibérations autour de l’épineuse question que pose la peine de mort se font
plus brutales. Il faut en reparler !

M. B. 

zadhand
15/08/2016, 12h24
Pour ou contre la peine de mort ?
SOIT DIT EN PASSANT
15 Août 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997



[email protected]

Il est des jours comme ça où lorsqu’une frange, non négligeable,
de l’opinion se montre intraitable à l’égard de pédophiles et autres
bourreaux d’enfants, rares sont ceux qui estimeront indispensable
de remettre en cause cette propension à crier vengeance à chaque
fois que l’émotion prend le pas sur la raison. A croire que la barbarie,
qu’ils ont côtoyée pendant plus d’une décennie, les a immunisés
contre la violence. La facilité avec laquelle beaucoup d’entre nous
osent se prononcer en faveur de la peine de mort est déconcertante
à plus d’un titre. La triste affaire de l’enlèvement puis de l’assassinat
de la petite Nihal a suscité un pétage de plombs quasi général, sur
les réseaux sociaux. C’est à l’ombre de pareilles tragédies que se
construisent des positions et que s’instruisent de terribles procès en
faveur de mises à mort.Allez savoir pourquoi me reviennent en mémoire
ces journées accablantes où nous enterrions nos amis égorgés ou
exécutés à bout portant sous le regard de leurs femme et enfants ? il s’en
trouvait toujours qui pour se rassurer sur leur propre sort justifiaient
systématiquement chacun des meurtres.Je me souviens de ce temps
maudit où l’opinion conquise par ce qu’elle qualifiait d’action héroïque
applaudissait à chacun des crimes commis contre l’intelligence. C’était au
temps où l’on se gardait bien de parler d’acte terroriste. Et voilà
qu’aujourd’hui, des condamnations qui trouvent toujours une justification
quand elles doivent conduire à l’irréparable reviennent en force. Comme
si la vie d’un individu fut-il la plus abjecte des créatures n’avait pas plus
de valeur que cela. Comme si elle ne pesait plus rien. Comme si la mort
faisait ami-ami avec une société civile pourtant bien éprouvée par tout ce
qu’elle a eu à vivre durant l’innommable décennie noire. Régulièrement les
gens s’interrogent et régulièrement ils s’affichent soit pour, soit contre. Ce
n’est pas tant le fait que l’actualité nous interpelle sur la question qui m’inquiète
mais bien parce que bientôt, au rythme où vont les choses, on ne trouvera
plus personne pour défendre les droits humains au sens le plus large du terme.


M. B. 

zadhand
18/08/2016, 20h47
Et la médaille alors ?
SOIT DIT EN PASSANT
18 Août 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997



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Il est des jours comme ça où lorsque les esprits ont besoin de rompre
avec un quotidien chargé d’émotions autres que celles suscitées par
les Jeux olympiques, ils se blindent, mentalement, pour mieux
accompagner les acteurs qui animent l’évènement. C’est là que l’on
applaudit l’idée, que la compétition, dont il s’agit, ne pense à
s’organiser qu’autour de valeurs saines. Ces disciplines qui nous
donnent l’envie de célébrer la performance au cœur du sport et
nous font, durant, tout le temps que nos cœurs palpitent
autour des diverses manifestations, la démonstration que le monde
sait se détourner de la brutalité quotidienne et se détacher des
répliques qui s’aiguisent à son contact. Pendant quelques
semaines, la performance physique, qui s’élève à l’ombre
d’un équilibre mental indispensable au succès, va faire barrage
à la fameuse pulsion de mort et l’empêcher de prendre le contrôle.
Si cette dernière prend le dessus, la pulsion de vie fait naufrage
alors que le but recherché par ceux qui concentrent leur énergie
sur les médailles à décrocher est que rien ne perturbe leur besoin
de gloire.Sur le tableau, que l’on parcours, histoire de se mettre
à jour, on cherche. On cherche, pour aller à l’essentiel, non pas un
nom mais un drapeau. On cherche, en vain, un emblème, sans
réfléchir au fait que pour compter parmi les vainqueurs, il faut
n’avoir eu à penser qu’à la victoire !Abandons, qualifications,
repêchages, éliminations, médailles ? Les jours se suivent et
se ressemblent pour les nôtres dont on va s’empresser de juger
l’absence de combativité, d’énergie ou carrément de talent.
Il est tellement plus aisé de clouer au pilori les athlètes plutôt que
le staff sportif censé les conduire à la victoire. Plus facile de
vouer aux gémonies des dirigeants sportifs au lieu de s’en prendre
à leur tutelle respective car c’est là que commence la tambouille
dont tout le monde parle mais dont personne n’a le courage
de dénoncer l’absence d’engagement.
Même les pronostiqueurs d’occasion se montrent incohérents dans
la conduite à tenir face à l’échec. Qui faut-il blâmer ? Celui qui échoue
ou le responsable de l’échec ?

M. B. 

zadhand
20/08/2016, 20h05
Une raclée comme on les aime !
SOIT DIT EN PASSANT
20 Août 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997



[email protected]


Il est des jours comme ça où, pardon messieurs, qui ne méritez pas que l’on
se moque de la suffisance et des fausses certitudes qu’affichent certains d’entre
vous, j’inviterais volontiers à esquisser une danse endiablée, tous ceux qui
doutent de la capacité des femmes à mettre à terre un agresseur, sans avoir à
en appeler à l’aide masculine. Personnellement, j’ai eu à subir la douloureuse
expérience de celles qui se font agresser dans la rue sans que personne, aucun
homme surtout, juge bon d’intervenir. Même lorsque l’agresseur vous assène un
coup violent entre les omoplates et poursuit sa route en vous abandonnant genoux
à terre, certains esprits décadents choisissent de rester à l’écart pour ne pas
déranger l’agresseur à propos duquel on aime vite conclure qu’il s’agit du mari,
du frère ou du petit ami qui administre une leçon à son épouse, sa sœur ou son
amante.Dans l’esprit de certains, un homme ne bat jamais gratuitement une femme
et s’il le fait, c’est que cette dernière a forcément mérité la correction.
L’objet de ce billet n’était pas d’évoquer cet après-midi d’été où en une fraction de seconde, je me suis écroulée à terre, à moitié dans le cirage, le souffle coupé sans
qu’une quelconque âme virile ne s’empresse de me tendre la main pour m’aider à
me relever. Le but de ce billet était de rendre hommage à une jeune femme dont l’agresseur a eu tort de croire qu’elle était sans défense et facile à terrasser.
A dire vrai, j’adore ces histoires qui racontent comment une femme a flanqué une
raclée spectaculaire à un petit malfrat. Cela ne s’est pas passé en Algérie, mais
quelle importance ! Quand une femme met hors d’état de nuire, en lui donnant une
leçon dont il se souviendra toute sa misérable existence, un voyou qui pense ne
faire qu’une bouchée de son sac à main, ce sont toutes les femmes qui se délectent. Même les fous censés ne faire aucune distinction de genre, cèdent à la discrimination lorsqu’ils s’en prennent à quelqu’un.Même un fou porte en lui une forte empreinte de messages préconçus. Après la prise de judo, elle a appelé les secours parce que
lui peinait à se relever.

M. B. 

zadhand
21/08/2016, 21h33
Tous sont en vacances !
SOIT DIT EN PASSANT
21 Août 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997



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Il est des jours comme ça où lorsque l’on apprend qu’une partie du
gouvernement est en vacances, on fait vite le parallèle avec
l’opposition dont on pense qu’elle va s’empresser de calquer son emploi
du temps sur celui de hauts responsables, à bout de force. Ces cadres
émérites, qui ont survécu,notamment, aux longs conseils des ministres
qui leur sont imposés à l’année. Remarquez, ce n’est pas comme si nous
étions habitués à vivre avec une opposition en perpétuelle ébullition.
On sait que nos ministres, eux, travaillent d’arrache-pied à satisfaire une
exigence de bien-être en berne. Des hommes et des femmes qui
veillent à ne pas confondre les intérêts de la nation avec les leurs et qui
conjuguent sans perdre haleine les bénéfices engrangés au présent.
Pas question d’agir autrement qu’en célébrant au quotidien
l’irresponsable adage qui recommande de ne s’intéresser qu’à l’instant
présent et qui ne rate jamais l’occasion de chanter à tue-tête et surtout
à l’unisson les louanges du fameux «Ahyini lyoum wa ktelni ghadwa»
(«donne moi la vie, aujourd’hui, la mort demain») ! Le fait que personne
ne s’inquiète des mises en garde et que les spécialistes qui alertent
sur la question algérienne et le danger qui guette notre économie ne
soient pas entendus, renseigne sur l’état d’esprit en vogue au sein de la
famille qui règne à coup d’autorité. Pour faire plus court, ni ceux qui
gouvernent le pays ni ceux qui voudraient en finir avec le système en place
ne travailleront jamais à la rencontre des émotions différentes qui les
animent. Il y avait bien, il y a quelques mois, des amis du Président
malade qui s’inquiétaient pour lui et s’élevaient contre le fait qu’on les
empêche de prendre de ses nouvelles ! Ça bougeait, au moins, un peu plus,
quoi ! Et puis, plus rien. A croire qu’on les aurait sommés d’arrêter de
s’agiter vainement face à une opinion qui fait comme si elle ne se doutait de rien.

M. B. 

zadhand
24/08/2016, 22h55
Se voiler la face pour pas cher !
SOIT DIT EN PASSANT
24 Août 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997



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Il est des jours comme ça où lorsque le rideau tombe sur une manifestation
comme les jeux olympiques, où le monde du sport se regroupe autour de
valeurs saines, où les sportifs font la démonstration des progrès
enregistrés et surtout vivement encouragés, viennent confronter leur talent
avec celui des autres, on comprend mieux pourquoi on parle de puissances
mondiales et de pays émergents. C’est le terme venu remplacer celui
de «en voie de développement», une délicatesse comme une autre,
un tact à l’égard de pays où, en plus des efforts à faire pour dépasser leurs
limites, il serait urgent de se débarrasser de tous les cancers qui
les minent. Une puissance contre laquelle Daesh avec toute la capacité de
nuisance qui le caractérise et tous les petits soldats dont il dispose à
l’intérieur ne pourra rien.Je regardais les jeux olympiques, cette célèbre
manifestation où tout le sport et toutes les disciplines sont célébrés avec la
même intensité, et écoutais les commentaires. Ceux d’une cavalière
m’ont émue aux larmes tandis qu’elle louait le talent des chevaux et
décrivait les échanges tellement harmonieux entre un groom, un cavalier
et une monture dressée pour gagner.On pourra toujours me traiter de
rabat-joie mais un pays où un entraîneur n’a pas le temps de souffler
qu’il est voué aux gémonies, poussé à bout, fichu dehors et traîné dans
la boue dénote d’un sérieux manque de maturité. C’est une spécialité
bien de chez nous de tomber sur celui qui n’assure pas la victoire telle
qu’on la veut quand le sport reste le seul domaine où chacun croit tenir
le bon bout, veut imposer son avis et surtout peser sur la décision finale.
Mais il y a aussi les autres ! Les «pas très gourmands» qui estiment
qu’une médaille ou deux, c’est mieux que rien. Une lapalissade
évoquée pour dire que l’honneur est sauf. Voilà que nous en sommes
réduits à nous nourrir d’exploits étrangers. Pourquoi jeter la pierre à
ceux qui s’en vont tenter leur chance sous d’autres cieux, là où l’on ne
bride pas les élans ? A voir comment les autres adulent leurs athlètes
quand les nôtres sont abandonnés à un sort inadmissible…Quelle tristesse !

M. B. 

zadhand
25/08/2016, 20h11
Jusqu’au bout du rêve !
SOIT DIT EN PASSANT
25 Août 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997



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Il est des jours comme ça où lorsque l’on regarde les autres compter
leurs médailles, il arrive que l’on se laisse porter par l’euphorie
ambiante en faisant l’impasse sur notre incapacité de plus en plus
prégnante à produire de la vraie et bonne satisfaction. Comment ne
pas craquer devant la détermination d’un triple champion d’Europe qui
s’écroule à plusieurs reprises, se relève à chaque fois et s’entête à
vouloir aller jusqu’au bout des 50 kilomètres de marche pour finir
héroïquement à la huitième place et faire ainsi la démonstration qu’il
est possible de se surpasser, de transcender les limites d’un moment ?
On s’incline admiratif et on dit bravo ! Il n’est pas question, ici, de
s’en prendre à nos athlètes et à leurs défaillances.Ils sont à l’image du
pays, d’une nation otage d’une nomenklatura dont le souci premier
n’est pas d’élever les couleurs du pays à la hauteur de ceux qui,
armés d’assurances multiples, se battent, en permanence, pour
compter parmi les meilleurs.Et c’est bien parce que les nôtres ne sont
pas logés à la même enseigne que les concurrents européens,
américains ou chinois que l’on a tendance à compter le moindre exploit
de leur part comme un fait glorieux. «A l’approche d’un événement
sportif, on court à gauche et à droite, et on tente de préparer l’athlète à
la dernière minute. Nous sommes très loin du niveau mondial», a
confié le décathlonien algérien Larbi Bourrada qui a tout juste réussi à
imposer que l’un de ses coachs puisse l’accompagner à Rio !
Ce qui, ailleurs, relève de l’évidence, paraît insurmontable chez nous où
une armée de chefaillons fait la pluie et le beau temps, et surtout
l’essentiel pour empêcher le succès.

M. B. 

zadhand
27/08/2016, 21h26
L’Algérien, un raciste pas très original ?


SOIT DIT EN PASSANT
27 Août 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997



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Il est des jours comme ça où alors qu’un article dénonçant le racisme
des Algériens à l’égard de la communauté chinoise installée en Algérie
attire mon attention, je me surprends à m’interroger sur les raisons qui
favorisent chez nous le rejet de l’étranger.Pour accréditer les faits,
l’auteur du papier cite l’exemple de travailleurs chinois qui déserteraient
les lieux à cause de cela et affirme en avoir eu la confirmation auprès de
l’ambassadeur chinois accrédité à Alger. Je m’arrête de lire un moment
parce que j’ai un peu de mal avec l’information même si en puisant dans
mes souvenirs, je finis par écarter l’effet surprise et admettre que cela ne
soit pas totalement dénué de fondement.Que les Algériens soient racistes
est un fait établi. Ils le sont à l’égard d’autres Algériens issus d’autres régions.
Ceux qui revendiquent leur arabité n’aiment pas les kabyles qui, de leur côté,
ne supportent pas les premiers et les uns comme les autres n’aiment pas les
gens du Sud.Les Kabyles d’une région ne supportent pas ceux d’une autre,
mais quand il faut unir ses forces pour s’en prendre à un Arabe, ils oublient les
raisons qui les opposent et font cause commune contre ce dernier. L’autre fait
établi est que l’on rejette, dans la plupart des cas, ce qui est différent. Kabyle,
arabe, chaoui, chacun campant sur des positions fondées sur des faits
approximatifs et une histoire racontée de façon farfelue, considère qu’il est soit
supérieur à l’autre, soit victime de l’autre.En bref et pour faire court, on ne
supporte pas ce qui ne nous ressemble pas et chacun justifie son rejet de l’autre
par le fait qu’il n’a aucun droit d’être là. Je pense que les Chinois sont plus tenaces.
Je suis convaincue qu’ils n’ont aucune difficulté à travailler en terrain étranger ou
hostile. Dans chaque métropole où ils s’installent, ils côtoient aussi paisiblement
que discrètement le voisinage tout en ne négligeant rien des us et coutumes qui
régissent leur vie au quotidien. J’aimerais assez l’idée que cette présence
étrangère donne du cœur à l’ouvrage aux autochtones. Pourquoi ne pas admettre
qu’elle nous est d’un grand secours...
M. B. 

zadhand
28/08/2016, 12h41
Déprime estivale ?


SOIT DIT EN PASSANT
28 Août 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997



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Il est des jours comme ça où il m’arrive de me sentir coupable à l’idée
de susciter un malaise quelconque chez certains lecteurs. En parcourant
le courrier que je reçois, je réalise que, sans jamais le vouloir, je perturbe,
quelquefois, une certaine joie de vivre. Une fidèle lectrice, qui aime,
«soit dit en passant», malgré tout les reproches qu’elle aurait à me faire,
m’a demandé, il y a une petite semaine, s’il m’était si difficile que cela de
publier «un article qui puisse nous donner du baume au cœur».Elle
ajoute avoir un pincement au cœur parce qu’elle «n’arrive pas à déceler
un tout petit espoir quant à l’avenir de ce joli pays» ! Voilà qui est
court et clairement exprimé ! Je me dis alors que ce serait bien de lui
répondre pour la rassurer sur mes intentions, lui expliquer que je suis
d’une nature très joyeuse en privé et que je trouve toujours le moyen de
rire de n’importe quoi.Je lui propose de me donner une seule raison de
me dire que ce j’aborde au quotidien est faux, de me donner un seul
exemple susceptible de nous réjouir tout en m’engageant d’en faire
un billet. Voici sa réponse «Ne sommes-nous pas en paix ?… Le matin,
en vous réveillant, que ressentez-vous ? Ne dites-vous pas, Dieu merci,
je suis en vie, mes enfants sont là ! Dehors, c’est le calme. Le temps est
merveilleux. L’eau coule du robinet. Laissez-moi vous dire madame,
le soir quand vous vous allongez sur votre lit, pensez à ce qui se passe en
Syrie, en Libye ! Faisons-nous confiance et on arrivera inchallah à
vivre mieux dans l’avenir»!En me mettant au lit le soir venu,j’ai
éprouvé un certain ressentiment en repensant à cet échange. Il n’y a
aucune aigreur dans ce que j’écris. De l’amertume, oui !De l’aigreur, non !
Il est évident que les raisons de nous réjouir ne manqueraient pas si
elles n’étaient pas subjectives. C’est en fait la faculté que chacun
d’entre nous a de relativiser et de transformer la médiocrité ambiante qui
nous met le doute sur notre perception du verre à moitié vide ou à moitié
plein. Comment ne pas admirer ceux qui prennent leur revanche sur
les échecs avant même qu’ils ne se manifestent ?

M. B. 

zadhand
30/08/2016, 18h47
La fin d’une alliance !


SOIT DIT EN PASSANT
30 Août 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997



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Il est des jours comme ça où si l’on prête une oreille attentive à
certaines mises en garde, on réalise que la rentrée sociale,
inquiétante à plus d’un titre, ne sera peut- être pas de tout repos.
Je ne sais pas vous, mais moi, à chaque fois que Louisa Hanoune
durcit le ton, je sens la catastrophe arriver. Il faut dire que, si
c’est une proche du premier magistrat du pays qui alerte sur un
danger et pas des moindres qui guette l’Algérie, il faut la croire et
même lui rendre grâce de nous préparer au pire. Allez savoir
pourquoi celle qui, jusqu’à il y a peu, s’interdisait toute critique à
l’égard du chef de l’Etat, a changé d’avis. La trêve conclue auparavant
entre les deux ne serait-elle donc plus qu’un maigre souvenir ? Il est
vrai que la SG du PT, connue pour ne pas mâcher ses mots et pour
ne jamais s’en laisser conter, fonctionnait comme si un pacte, dont on
ignore toujours la nature, bridait sa propension à monter au créneau.
On ne reconnaissait plus celle qui plus vive que l’éclair démontait
systématiquement tout ce qui lui semblait aller à l’encontre des
intérêts du petit peuple.La secrétaire générale du Parti des travailleurs
ne s’en était, effectivement, presque jamais pris au président de la
République. On avait fini par en déduire que celle que n’attendrissait
aucun discours de haut responsable avait succombé soit au charisme,
soit à des engagements dont elle seule mesurait la teneur.Prendre
pour argent comptant des propos plus souvent destinés à gagner
du temps qu’annonciateurs de changement, se laisser amadouer
et signer un chèque en blanc sans doute, comme l’affirment certaines
mauvaises langues, dans l’attente d’un renvoi d’ascenseur conséquent,
fait partie d’accords possibles, en politique, entre deux entités que
tout pourrait opposer. Ils auront été nombreux les sympathisants
qui n’ont rien compris au fait que depuis des années la SG du PT n’ait
rien trouvé à contester ou à redire au comportement présidentiel.
On est toujours surpris par un rapprochement entre un profil de culture
contestataire et un autre indifférent à tout ce qui ne rejoint pas son raisonnement.



M. B. 

zadhand
31/08/2016, 15h53
La rentrée ne sera pas cool !


SOIT DIT EN PASSANT
31 Août 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997



[email protected]

Il est des jours comme ça où lorsque deux entités, auparavant proches,
ne le sont plus, qu’une SG de parti rompt les amarres avec son précédent
allié-Président et que notre désormais célèbre ministre de l’Education
s’apprête à entamer des réformes conséquentes, on se dit que ce qui se
profile à l’horizon n’est pas sans risques. De pénibles résistances au
changement sauront perturber le bon déroulement des affaires du
pays quand le tout présage d’un brouhaha qui, pourtant, ne devrait pas
inquiéter, y compris ceux qui ont pour habitude d’enfoncer leur tête dans
le sable à chaque fois que leur soutien est souhaité. J’ai,
personnellement, toutes les raisons de me réjouir. S’il m’était donné de
choisir, j’opterais pour une belle cacophonie, signe que des clans qui
s’agitent manifestent, indéniablement, quelque intérêt à ce qui se passe
autour d’eux. C’est ce silence assourdissant qui dit l’indifférence à
l’égard de ce qui fait courir le monde, et l’Algérie dans la foulée, qui
m’insupporte au plus haut point.Se caler ces dernier temps sur
l’actualité sans démordre des alertes lancées ici et là, c’est ce que
nous aurions tous intérêt à faire, si nous voulons être prêts à réagir en
cas de nécessité absolue.Beaucoup d’observateurs avertis, comme
on aime à les appeler dans le jargon journalistique, et il n’y a aucune
raison de ne pas les croire et de ne pas se dire les choses franchement,
préviennent du pire.S’il est vrai que détourner le regard et faire comme
si on ne voyait rien est un moyen plus aisé de contourner les problèmes,
se demander si ce qui nous attend est une bénédiction ou une
malédiction a plus de chances d’encourager la prise de conscience et
l’engagement !Une grande partie de ceux qui, un matin, se sont
réveillés en s’avouant qu’ils n’avaient plus envie de jouer les révolutionnaires
a choisi de se planquer derrière le fait, monté en épingle, que Bouteflika
avait apporté la paix en mettant fin à la guerre qui leur était faite par des
barbares.Des monstres qui,au terme d’une reddition, se sont,avec
l’insolence qui caractérise leurs agissements, découvert des ambitions de leaders

M. B. 

zadhand
01/09/2016, 20h15
Finie l’association de bienfaiteurs ?


SOIT DIT EN PASSANT
1 Septembre 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997



[email protected]

Il est des jours comme ça où je me régale à l’idée que mal en a pris
à certains hauts responsables de penser que les propos d’une femme
n’avaient aucune chance d’échapper à la trappe à laquelle ils étaient
destinés, qu’ils ne pèseraient pas lourd face à une réflexion masculine
dictée pour affronter la postérité. Pourquoi ne se doute-t-on jamais
qu’une supposée proie facile puisse, elle aussi, avoir été programmée
pour dominer ce que l’on s’acharne à vouloir faire entendre comme un
domaine strictement réservé aux maîtres incontestés du
cheminement masculin ? La rentrée sociale s’annonce des plus chaudes
si l’on s’en tient à certaines affirmations publiques dont celles de la
SG du PT. Grèves importantes, hausse du chômage, licenciements,
des secteurs, comme le BTP, en crise. J’ai patiemment attendu que
l’occasion me soit donnée de revenir sur la fin d’une paix longuement
observée par une partie de l’opposition dont la vocation originelle n’était
pas de fermer les yeux sur des directives émanant du cœur même de
l’autorité. Il faut dire que la complicité et le bon entendement paraissaient
tels que l’on ne reconnaissait plus rien ni aux visées du Parti des
travailleurs ni à celles de sa secrétaire générale. Autant dire que se
faire copieusement remonter les bretelles par cette dernière était devenu
chose banale. A chaque fois que devait s’exprimer un mécontentement
quelconque de la part de celle dont Bouteflika avait fini par apprivoiser
l’agressivité, il y en avait qui tremblaient à l’idée de se faire débarquer de
leur poste. En ne cessant jamais de louer ses grandes qualités tout en
cultivant un rapport étroit avec cette délicate indépendance acquise à coup
de concessions peu flatteuses, le chef de l’Etat confirme l’efficacité
de la méthode, employée par lui, pour masquer les dérives des uns,
partisans du gain facile, instituée dès son intronisation. Attendons pour
mieux apprécier l’éclairage voulu par certaines déclarations. Gardons
les yeux rivés sur cette cocotte-minute dont on s’applique à soulever
régulièrement la soupape pour dévier la trajectoire de la contestation
vers une autre direction.

M. B. 

zadhand
03/09/2016, 21h13
Guérir d’un enseignement bas de gamme !


SOIT DIT EN PASSANT
3 Septembre 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997



[email protected]

Il est des jours comme ça où, juste à penser que la rentrée scolaire
pointe le bout de son nez, on se surprend à rêver que ceux qui ont fait
de l’enseignement l’un de leurs otages privilégiés vont renoncer à
vouloir la peau de cette ministre à l’autorité de laquelle ils ne se
résolvent pas à se soumettre. Il y a quelques mois encore, le
département ministériel se débattait seul au cœur d’une corporation
opposée au fait qu’une femme ose prétendre remettre de l’ordre dans
ce grand foutoir.La gangrène y avait fait la part belle à des enseignants
vacataires, pas tous, soudainement dérangés dans leur confort et
surtout terrorisés à l’idée que l’on remette en cause leurs acquis en
l’absence d’inspections qui auraient fait le jour sur leur vrai niveau.
Échapper à un concours qui leur aurait, pourtant, permis d’intégrer la
Fonction publique renseignait sur la crainte que soit révélé le niveau réel
d’une partie de ce corps enseignant chargé d’accompagner la réussite,
y compris des moins doués d’entre les jeunes élèves.
Contractuels ou confirmés, est-ce que cela change quelque chose au
niveau lamentable de l’enseignement ? Quand un enseignant est bon,
qu’il soit contractuel ou confirmé cela ne change rien à ses compétences,
et quand il ne l’est pas, cela ne change rien non plus. Alors, pourquoi
avoir admis le fait qu’ils aient en charge l’avenir de nos enfants et un jour
décidé que, pour être confirmés, ils devaient passer un concours ?
Pourquoi les enseignants craignent-ils le concours ? En même temps
pourquoi c’est aujourd’hui que l’on semble vouloir donner à l’école
algérienne un statut dont on s’est peu préoccupé jusque-là, ce qui ne
veut pas dire qu’il faille continuer à le faire ? Pendant des années, on a
admis le fait qu’ils aient le niveau qu’ils ont et voilà qu’un matin on se
réveille en décidant qu’ils ne font plus l’affaire.Je ne dis pas que notre
système éducatif est à citer en exemple ou qu’il soit ce qu’il y a de
mieux ! Parce que, lorsque vous avez des enfants qui, en dehors du lycée,
sont obligés de prendre des cours supplémentaires de soutien, c’est que
quelque chose ne tourne pas rond.

M. B. 

zadhand
04/09/2016, 15h15
Tourisme... On ne sait pas faire !


SOIT DIT EN PASSANT
4 Septembre 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997



[email protected]

Il est des jours comme ça où l’on a beau tourner les choses dans
tous les sens et se contorsionner pour comprendre pourquoi nous
ne sommes pas doués pour le tourisme on finit par se rendre à
l’évidence que si l’on n’a pas le savoir-faire, c’est que l’on n’a pas
appris à vendre la beauté de nos paysages et à promouvoir notre
patrimoine culturel. Le fait d’avoir toujours été assistés a conduit
aux résultats présents.Tous les efforts du monde ne nous suffiront
pas pour comprendre pourquoi les dirigeants de ce pays ont
privilégié le repli sur soi tout en encourageant la natalité. Le tourisme,
nous n’en avions pas besoin parce que le pétrole suffisait
largement à la satisfaction de tout un chacun et les couples
étaient encouragés à s’accoupler à bride abattue et à se reproduire à
volonté sous prétexte que le pays avait largement de quoi contenter
les populations à venir.Le résultat nous le connaissons. Il nous crève
ces yeux que nous nous sommes entêtés à garder clos. On se demande,
dans tout ça, qui fixe les règles même si certains d’entre nous, qui
prétendent avoir les bonnes infos, affirment qu’ils savent pourquoi
elles sont tordues et pourquoi on les a voulues ainsi. Cet été, comme
les étés passés, les Algériens, loin d’être les abrutis que l’on croit,
ont encore une fois décrété qu’un voyage en Tunisie ou en Espagne,
destination de plus en plus prisée par eux, ferait le plus grand bien
à leur âme, leur physique et leur porte-monnaie. On aura beau
scander à propos des Tunisiens qu’ils sont inhospitaliers et un tantinet
agressifs à l’égard de nos compatriotes, tous en reviennent des idées
plein la tête pour les prochaines vacances. Confort, propreté, soleil,
sable chaud, mer turquoise, gîte et couvert à portée des bourses
moyennes rassurent à propos du farniente. Il n’est pas réservé qu’à
une frange particulière d’Algériens.L’Espagne, le bouche-à-oreille
encourage de plus en plus d’estivants de chez nous à s’y rendre.
Le meilleur séjour à Alicante, Palma ou autre n’exige pas des
brouettes de dinars algériens. Pourquoi ne pas virer les gérants de
nos bouis-bouis et confier le secteur au privé ?

M. B. 

zadhand
07/09/2016, 11h03
Entre crise et saleté, pourquoi pas les deux ?


SOIT DIT EN PASSANT
7 Septembre 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997



[email protected]


Il est des jours comme ça où l’on aurait le droit, à propos de certains thèmes
abordés dans cette rubrique, comme celui de l’hygiène, par exemple, d’estimer
que je radote ! Je serais tentée de dire aux personnes qui pensent que je me
répète qu’elles sont précisément celles qui n’aiment pas que l’on rappelle à quoi
on finit par s’apparenter quand on renonce à montrer aux autres un peu plus de
civisme. Lorsque je parcours l’interview de quelqu’un d’aussi averti qu’un Mustapha Mekidèche, histoire de mieux appréhender le futur proche, je marque un arrêt sur
les sacrifices annoncés par lui. Une vision en suggérant une autre, j’ai cherché à comprendre s’il pouvait y avoir un quelconque rapport entre les effets rampants
d’une crise économique et l’absence d’hygiène. Evidemment que si l’on insistait,
même un peu, on trouverait des liens entre tout et n’importe quoi. Il se trouve,
pourtant, qu’à aucun moment de l’entretien, je n’ai lu que l’on cesserait, dans la
foulée, de payer les agents chargés de l’hygiène de la ville, du village ou de la
dechra, comme dirait une savoureuse lectrice, lorsqu’elle évoque la mentalité qui
prévaut au cœur de la cité Algérie. Même lorsque j’essaie de faire le lien entre les
alertes du vice-président du Cnes et les relents de poisson pourri qui classent un
marché comme celui de Clauzel dans le top des lieux infréquentables de la ville,
je ne réussis pas à comprendre le rapport entre crise et saleté. C’est, en fait,
pendant que vous tentez de résister à une entêtante envie de fuir la ville que vous
finissez par vous dire que si à l’abri de la crise on ne nettoie pas, il y a de fortes
chances que les choses s’aggravent lorsque la mairie recourra à des restrictions budgétaires. Et même si à aucun moment, tout au long de l’entretien, il n’est
mentionné qu’en même temps que nous serons contraints de nous serrer la ceinture
nous devrons cesser de nous laver, ils sont de plus en plus nombreux ceux qui
trouvent à l’abandon des règles élémentaires d’hygiène de fallacieuses excuses socioéconomiques. J’ai signé une pétition en ligne sur la question. Pourquoi pas vous ?
M. B. 

zadhand
08/09/2016, 20h31
Saha aïdkoum !


SOIT DIT EN PASSANT
8 Septembre 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997



[email protected]

Il est des jours comme ça où la baisse du pouvoir d’achat, par exemple,
ne pourra en aucun cas influer sur la décision que prendront les habitués
du vivre pour les autres de sacrifier ou non la mouton. La fête de
l’Aïd El-Adha n’étant pas loin, on pense invariablement à ceux qui
vont s’empresser d’emprunter pour garnir leur table et donc à ceux qui
ont les yeux plus gros que le ventre et le porte-monnaie. Il y a ceux qui y
voient un moment de partage et une occasion de se rapprocher des
siens mais aussi du voisinage, et il y a ceux qui, loin d’être dupes,
observent et disent les choses comme ils les sentent. Voici un court
message que je voudrais partager dans cet espace rendu interactif à
certaines occasions.«Etant un lecteur assidu de votre chronique, je vous
demanderais de bien vouloir publier un petit mot qui puisse, un tant soit
peu, rappeler à nos responsables à tous les niveaux de mettre
un terme à la clochardisation de nos villes. En effet, à l'approche de
chaque Aïd El- Adha, nos rues dans les cités se transforment en
une multitude de bergeries ! Une bergerie dans une ruelle jouxtant la
rue Didouche, c'est du jamais vu ! De plus, ces ruraux citadins vous
empilent des bottes de foin sur les trottoirs à vous barrer complètement
la route ! Enfin, que ceux qui veulent s'adonner au commerce des ovins
s'en retournent un instant dans leurs douars ! Ce sera bon pour leur santé !»
Voilà qui est dit ! Si cela peut réconforter le lecteur dont j’ai choisi de publier
la prose, nous sommes pas mal nombreux à ne pas céder face à ce
que d’aucuns voudraient nous dicter comme une obligation.
La régularité de métronome avec laquelle les choses aiment à se répéter
me déplairait souverainement s’il n’y avait là l’occasion de se retrouver en
famille. Si ce n’était cette raison majeure, je trouverais cette obsession
à vouloir faire comme le voisin et à céder à ce genre de
joyeusetés totalement inconséquente. C’est la fête que j’aime le moins,
parce que l’on y sacrifie un animal, parce que l’on est prêt à nier l’évidence
de lendemains qui ne chantent pas et que l’on n’aime pas se sentir
désocialisé et hors du groupe.

M. B. 

zadhand
19/09/2016, 22h29
Abandonnés et solitaires !


SOIT DIT EN PASSANT
19 Septembre 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997



[email protected]

Il est des jours comme ça où, à des moments plus qu’à d’autres
et alors que la ville empeste le mouton en voie d’extinction, on se
dit qu’il n’est pas question de se montrer délicat à l’égard de ceux
qui mettent en marge les aînés de la famille et les coupent d’un
monde, peut-être bancal, mais qui n’en demeure pas moins celui
d’une raison de vivre essentielle. Oui, je sais qu’en général, on
n’aime pas trop s’entendre reprocher un comportement en rupture
avec ce culte des aînés propre à des sociétés comme la nôtre. J’ai
déjà eu à parler de cette facilité déconcertante avec laquelle on se
sent de plus en plus apte à abandonner ses proches quand leur
prise en charge embarrasse la belle- fille, le beau-fils ou les enfants
qui se réveillent un matin délestés de cette gêne qui les empêchait,
jusque-là, de les confier à des centres destinés à abriter les
abandonnés.Je me réjouis de ne pas avoir dans la famille un vieux
ou une vieille qui soit victime d’un tel traitement. Il faut dire que,
aujourd’hui, les valeurs qui interdisaient pareil comportement sont
évoquées avec plus de légèreté. Et pourtant ! Qui pourrait jurer être
à l’abri d’un tel renoncement ? Je n’appelle pas ces endroits «asiles»
mais «dépotoirs» pour parents abandonnés. Il ne faut pas hésiter à
le dire en ces termes. Peut-être qu’appuyer là où ça peut faire mal
aidera à se détourner de l’individualisme qui commande, parfois, les
rapports familiaux ? Car qu’est-ce qui fait que l’on renonce plus
volontiers à son père, à sa mère, à ses grands-parents devenus
encombrants une fois leur devoir accompli ? Il m’est arrivé de regarder
ceux que l’on a fourgués aux autres, désespérés de revoir un jour leur progéniture, et de me demander comment on a fait pour en arriver là !
L’objet de ce billet n’est pas de jouer les moralisatrices, mais de dire
combien les distances que mettent les gens entre eux, sans
s’apercevoir des dégâts que cela produit, sont terrifiantes. En dehors
de ceux qui préfèrent adopter des chiens et des chats, il y en a
beaucoup qui, dans les sociétés occidentales, ont divorcé avec le genre humain. Chez nous, on y va allègrement.


M. B. 

zadhand
20/09/2016, 22h36
Quoi ? 2 000 produits en moins ?


SOIT DIT EN PASSANT
20 Septembre 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997



[email protected]

Il est des jours comme ça où, à la seule idée que nous devrons bientôt
rediscuter l’ordre de nos besoins, parce que nous n’aurons plus
autant de choix qu’aujourd’hui, il y en a qui pourraient se demander
ce qu’ils vont bien pouvoir faire de leurs économies. Je ne parle pas de
ceux qui ont pris le soin de mettre leur bas de laine à l’abri, mais
de ceux qui, pour se donner l’illusion qu’ils peuvent tout se permettre,
dépensent de façon irréfléchie.Remarquez, la crise et le fait que l’on
mette à la marge beaucoup de produits aideront peut-être le
consommateur algérien à revoir à la baisse la liste de ses besoins, à
rééduquer ses appétits et, surtout, à établir des priorités dans ses dépenses.
Je le dis comme ça en même temps que me revient en mémoire ce temps
où l’Etat contrôlait de près la satisfaction des appétits collectifs et
individuels, et où l’on considérait comme un grand privilège de
compter parmi ses connaissances le planton de tel ou autre
Souk-El-Fellah. Et il y avait aussi ces arrière-boutiques d’où s’échappait
une grande partie des produits au profit de généreux professionnels
de la revente. Comment composeront avec cette obsession du manque ceux
qui ont connu et vaillamment traversé la période des pénuries à répétition ?
C’est vrai que le pays achète tout et n’importe quoi, mais je n’arrive pas à
imaginer que 2 000 produits à bannir des importations ne pèseront pas sur
la frustration d’Algériens qui, avec les années, se sont transformés en
acheteurs compulsifs. Jusqu’où poussera-t-on les coupes pour équilibrer
les dépenses ? Qu’a-t-on fait de tout l’argent engrangé ces dernières années
avant que tout ne fonde comme neige au soleil ? En Algérie, si on n’aime
pas trop se la fouler, on ne répugne, par contre, pas à recourir au système
D. Le trabendo a fleuri avec la bénédiction des pouvoirs publics qui
continuent d’estimer, à son propos, qu’il contribue, en partie, à absorber
les effets du chômage. Que vont, donc, devenir les trabendistes ? A-t-on
seulement fait l’inventaire des incontournables et étudié les tendances
de l’Algérien nouveau avant de revoir la nature de ses exigences ?

M. B. 

zadhand
21/09/2016, 17h14
Se naturaliser pour rêver autrement !


SOIT DIT EN PASSANT
21 Septembre 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997



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Il est des jours comme ça où, à trop vouloir faire l’inventaire de ses priorités,
on s’aperçoit que celle de milliers d’Algériens est de réclamer et d’obtenir
la nationalité française. J’ai parcouru, il y a moins d’une semaine, un article
estimant à plus de 17 000 le nombre de compatriotes qui l’ont obtenue l’an
dernier. Moins que certaines années et plus que d’autres, mais c’est assez
pour ne pas laisser indifférent.L’objet de ce billet n’est pas de fustiger
qui que ce soit. Pourquoi ne serait-on pas libre d’aller voir ailleurs si l’herbe
est plus verte que chez soi avant de s’y implanter ?Ce qui interpelle, par
contre, forcément, ce sont les raisons qui font que l’on décide d’évoluer
sous d’autres cieux, d’adopter et d’obéir à d’autres règles de vie.Recouvrer
une nationalité par la réintégration pour les personnes nées avant 1962,
faire des pieds et des mains pour établir une filiation, un lien de
parenté direct ou demander à être naturalisé sont trois comportements
différents qui induisent des démarches distinctes. A l’origine, pourtant,
de ces trois conduites, un point commun que l’on évoque toujours
pour justifier la démarche : la sécurité au sens large du terme. Une fois
qu’elle a fait le tour des possibilités de s’épanouir qui lui sont offertes,
la majorité des postulants, constituée de personnes qui ont renoncé
à leurs espoirs algériens pour aller se construire une autre vie, tente
de décrocher le sésame pour un avenir plus prometteur. Beaucoup
d’entre nous qui se posent en directeurs de conscience vont vite mettre
ça sur le compte d’un abandon de culture, d’un rejet de ce qui est légué
par les aînés au bénéfice d’une culture occidentale, et donc décadente
comme tout ce qui vient d’ailleurs.L’ancien ennemi suscite des

chorégraphies aux élans passionnés, inspirées par une histoire commune.
Quand l’un confisque les libertés et les espoirs de son peuple, l’autre ne
veut rien laisser au hasard et suggère que la Marseillaise chantée aussi
dans la langue des signes met un terme à une pédagogie de l’ignorance
et permet à toute une nation de communier autour de valeurs républicaines.
M. B. 

zadhand
28/09/2016, 22h34
Aboubakr Belkaïd ! 21 ans ! Déjà !


SOIT DIT EN PASSANT
28 Septembre 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997



Aujourd’hui, 28 septembre, c’est le 21e anniversaire de son assassinat !
C’est hallucinant comme le temps passe vite ! Les faits à l’origine de
la maudite décennie qui nous a ensanglantés sont, eux, encore là.
Moches et arrogants ! Je me souviens que j’étais en déplacement à Paris
pour la promotion d’un livre, quand Juliana Sgrena, ma consœur,
ex-otage en Irak, du quotidien italien Il Manifesto, m’a annoncé la terrible
nouvelle et faxé, tandis que je refusais de le croire, la dépêche de l’AFP
qui faisait état de la tragique disparition. Elle le connaissait bien
et lui aimait ses convictions autant qu’il appréciait sa démarche amicale
à l’égard d’un pays meurtri et, malgré tout, mis à l’écart.L’ami intime du
président Boudiaf, éliminé, lui, trois années auparavant, sous les feux
des projecteurs, venait de subir le même sort. Même combat, même fin
tragique ! Il sortait d’une réunion d’anciens membres de la Fédération
de France du FLN quand, dit-on, de jeunes recrues du GIA lui ont tiré
dessus.Ce billet n’a pas vocation à accréditer ou à dénigrer l’information
telle qu’elle a été livrée à l’opinion publique, mais juste à dire que
le chef de file des démocrates qu’il était appartenait à cette race de
seigneurs dont l’Algérie a été brutalement amputée. Il savait qu’il
jouait sa tête en s’exposant comme il le faisait et répliquait toujours,
à ceux qui lui reprochaient de prendre plaisir à prolonger la conversation
sur le pas de sa porte, que lorsque l’on déciderait de lui faire la peau,
on saurait où le trouver.Est-ce à dire qu’il se doutait d’où viendrait
le coup fatal ? Ils survivent à la guerre de Libération, dont on sait après
quelle fureur elle a été gagnée, pour tomber, 35 ans après, sous les
balles de sombres individus. Il est, décidément, des questions qui
s’entêtent à rester en suspens. Souvent, je pense à celles et ceux qui, en
disparaissant, ont permis au mal de triompher du bien.
Avec cette pléiade de têtes pleinement engagées, le pays se porterait
autrement. Mais n’est-ce pas que cela arrange les affaires de ceux qui,
déjà à l’époque, ne pensaient qu’à en faire ?

M. B. 

zadhand
03/10/2016, 19h55
La bombe du Milk Bar !


SOIT DIT EN PASSANT
03 Octobre 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997


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Il est des jours comme ça où cela me fait, personnellement, un
bien fou d’entendre contester ce qui, ailleurs, se dit à propos
de la guerre d’Algérie quand une entorse est faite à la
vérité. Sur ce que les Algériens qualifient d’actes militants
et que les Français décrivent comme des actes terroristes.
On se réjouit que la voix d’une ancienne moudjahida s’élève
pour crier haut et fort sa colère. Une femme ! Encore une
et pas des moindres, puisqu’il s’agit ni plus ni moins de
Zohra Drif, l’auteure de l’attentat à la bombe du Milk Bar,
le 30 septembre 1956. Celle- là, elle n’a pas pu la laisser
passer. Comment, en effet, ne pas regretter qu’à une
comparaison des plus malintentionnées faite à Paris entre
les actes barbares commis au nom de l’organisation de
l’Etat islamique et une action de guérilla menée au nom
d’un combat libérateur, aucun responsable digne de ce
nom ne se soit fait entendre ou n’ait estimé urgent de
contester les propos jugés infamants ?Pourquoi personne
en haut lieu n’a jugé bon de faire entendre la voix d’Alger,
histoire de remettre de l’ordre dans ce qui est raconté et
de corriger les mensonges qui sont semés ici et là ?
C’est bien que des acteurs vivants de cette guerre de
Libération se manifestent pour réclamer que les faits
soient repris dans leur authenticité et ne soient pas isolés
du contexte dans lequel ils se sont déroulés ! Il est
indispensable que les choses soient dites et rapportées
comme il se doit. D’un autre côté, on ne peut pas reprocher
à l’ancien colonisateur d’user de la moindre occasion pour
tirer, froidement et sans culpabilité aucune, la couverture
à lui. C’est de bonne guerre, comme dirait l’autre. Ce
n’est donc pas à ceux qui pensent que coloniser l’autre c’est
œuvrer à le civiliser, que je vais m’en prendre mais aux
nôtres. Il est vrai qu’ils ne sont plus vraiment nombreux
les témoins réels de notre guerre de Libération. Les disparus
ont si peu témoigné de leur vivant quand ceux qui se sont
emparés du pouvoir ont carrément falsifié les faits pour mieux
le garder. Si les nôtres ont foulé aux pieds la mémoire de nos
héros, pourquoi attendre des autres qu’ils leur rendent hommage ?

M. B. 

zadhand
05/10/2016, 21h28
Un jour, le 5 Octobre !


SOIT DIT EN PASSANT
05 Octobre 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997


**Hidden Content: Check the thread to see hidden data.**
Il est des jours comme ça où je ne sais plus vraiment si quelqu’un
se souvient des émeutes du 5 Octobre 88, celles que d’aucuns
aiment à qualifier d’explosion populaire, tandis que ses promoteurs,
les vrais, savent qu’il n’y avait rien de spontané à cette colère.
Même si, supportée de main de maître au départ, la fureur a
dépassé les prévisions de ses concepteurs. A cette époque où
un seul parti régnait sur la respiration des Algériens et où la presse
unique à laquelle un pouvoir bien autoritaire à son goût
ne tolérait aucun dépassement, je travaillais à la Chaîne III de la
Radio nationale. A cette dernière, plus qu’à d’autres, on ne passait
rien. Le moindre souffle des journalistes ou animateurs était
enregistré dans ce que l’on appelle dans le jargon
«le mouchard». J’ignore si, aujourd’hui encore, ce dernier existe,
mais je suppose que oui pour les besoins de contrôle et de
surveillance des services de sécurité. Tout se passait ainsi, en
tout cas, dans les années 80 et 90. Le moindre dérapage ou ce
qui était considéré comme tel, y compris le fou rire à l’antenne,
était dénoncé comme un égarement à sanctionner. On était
plus en embuscade autour de cette chaîne francophone,traitée
déjà par ceux qui officiaient sur la Chaîne I, arabophone, de
mesmar Dj’ha ! On disait d’elle que lorsque la France avait
«vidé» les lieux, elle avait fait en sorte d’y laisser son hizb.
Et nous étions, donc, le «Hizb França» qui, malgré la forte
présence de cerbères qui veillaient à faire respecter les
recommandations du parti, faisait le plus rayonner la culture
algérienne. A la rédaction, nous travaillions par brigade, et
le 5 Octobre de cette année-là, j’étais dans celle qui
préparait le journal de 19 heures. Même si nous avions entendu
dire qu’il se préparait quelque chose, nous n’étions pas
autorisés à en faire état. En quittant le studio, nous avons
appris que beaucoup d’édifices publics avaient été pris d’assaut
puis dévastés, des routes étaient coupées. La police, au
poste de garde, nous conseilla de ne pas bouger.
Comment ne pas courir les rues après ce vent de liberté, malgré
les odeurs de fumée ?

M. B. 

zadhand
06/10/2016, 19h39
Cette réalité qui rend amer !


SOIT DIT EN PASSANT
06 Octobre 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997
**Hidden Content: Check the thread to see hidden data.**
Il est des jours comme ça où lorsque l’on parle d’honorer les victimes
du terrorisme, on se doute bien que cela ne laissera pas indifférent.
Le courrier que je propose de partager ici est émouvant quand il parle
de «douleur qui n’est ressentie que par celui qui porte la blessure».
«C’est nous tous, enfants du peuple persécuté, qui sommes responsables
de notre malheur, suscité par une politique arbitraire depuis
les premiers jours de l’indépendance nationale et qui s’est pérennisé à
ce jour. Par peur et par lâcheté, par égoïsme et pour la carrière
professionnelle, pour le pain des enfants, par commodité et l’incurie
aidant, nous avons laissé faire les imposteurs, les indus, les
incultes, les collabos du colonialisme français et même les étrangers
qui sont aux postes stratégiques et de décisions du pays. Les
fraudeurs qui ont dénaturé l’Algérie et falsifié jusqu’aux fondements
ancestraux. nationaux pour la quiétude des pilleurs des richesses
nationales, de ce système… qui profite à sa seule caste. Un système
érigé sur les cendres des meilleurs enfants de l’Algérie, de ceux qui se
sont sacrifiés pour elle, que l’on a dépossédés de leur héroïsme et dont
on a trahi le serment… Nous ne sommes pas les dignes héritiers de
ces martyrs, de ceux qui sont tombés pour l’indépendance nationale,
pour la liberté et la défense de la République. Vous aimeriez rendre
hommage aux victimes du terrorisme ? Mais vous êtes naïve ou bien
crédule ! Ce qui est inimaginable. Regardez autour de vous, Madame.
Si le FIS est interdit, ses dogmes sectaires et misogynes, son
idéologie ténébreuse et destructrice sont ressuscités par la politique
ambiante et illégitime. Depuis 54 années, toutes les régences qui se
sont succédé à la tête de l’Etat s’accrochent aux jupons de la France et
font du plagiat néfaste importé de ce pays. Une façon de dire, que
l’Algérie ramasse toujours et encore les poubelles de l’ex-colonisateur
… » Pardonnez-moi, cher Monsieur, d’avoir osé quelques coupes là où
votre texte était, à mon sens, injustement violent.Cela ne veut pas dire
que votre colère et votre amertume ne sont pas très fortement partagées.

M. B. 

zadhand
13/10/2016, 23h42
À la ville mieux qu’à la campagne !


SOIT DIT EN PASSANT
13 Octobre 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997
[I]
**Hidden Content: Check the thread to see hidden data.**
Il est des jours comme ça où je me dis que s’il fallait reconnaître une
prouesse à Bouteflika et à son clan, ce serait celle d’avoir réussi à
rester sourds à ce qui se passe autour d’eux. Ce nivellement par le bas
qu’ils ont entrepris bien mieux que leurs prédécesseurs, depuis 15 ans,
ne manque jamais de montrer son impact sur le quotidien des uns et
des autres. L’exode rural qu’aucune autorité ne semble pouvoir apaiser
a propulsé les gens de là où personne ne les voyait ni ne s’en inquiétait
sur le devant de la scène à tous points de vue. On dit, souvent, que les
gens de l’intérieur, ceux qui auraient pu continuer à travailler la terre,
ne veulent plus le faire. La Révolution agraire, dont on aurait aimé
qu’elle se montre plus généreuse avec le monde agricole, en a fait fuir
une belle majorité qui, épuisée par des promesses non tenues, s’est
ruée vers les grandes villes, essentiellement la capitale, histoire de
s’y construire un autre avenir. Alger s’est, ainsi, ruralisée, ce qui
a vite transpiré sur le comportement de ses habitants. Ce ne sont pas
les nouveaux arrivants qui s’intègrent et apprivoisent la vie citadine.
C’est le contraire qui se passe. Ce sont les citadins qui épousent les
comportements nouveaux. Le contenu des chapiteaux plantés çà et
là au cœur de la capitale et dont je parlais il y a quelques mois fait
foi, en est un exemple. Quant à la capacité du pouvoir à créer la
surprise, il faut se calmer là-dessus parce qu’il n’envisage même pas
de le faire. Il se trouvera toujours quelques démagogues d’une gauche
populiste et menteuse qui se féliciteront de ce que d’aucuns vivront
comme une régression, pour des besoins électoralistes mais aussi
parce qu’elle ne sait pas faire autrement. Habiter Alger est un pas
important vers ce que l’on considère comme le premier vers une
promotion sociale assurée. Il n’y a qu’à voir comment prennent
part à la décision certains députés qui oublient vite d’où ils
viennent et les attentes des concitoyens dont ils sont censés dire
les attentes et porter la parole. Ils agressent, parfois, le regard, mais
ils réussissent mieux que beaucoup leur ascension.

M. B. 

zadhand
20/10/2016, 21h50
Le patrimoine, c’est quoi ?


SOIT DIT EN PASSANT
20 Octobre 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997

**Hidden Content: Check the thread to see hidden data.**

Il est des jours comme ça où l’on réalise qu’il y a belle lurette
que l’on a rompu avec la surprise et l’étonnement.Par contre,
il n’y a pas besoin de faire de grands efforts pour être stupéfait
par certains comportements. C’est quoi le patrimoine ? De
grands édifices comme l’hôtel El-Aurassi, Riadh El-Feth ou
cette petite baraque sans prétention, nichée au fond d’un bois ?
Est-ce que restaurer des petites maisons forestières pour faire
revivre cette sensation de ne pas couper le cordon
ombilical avec le patrimoine, c’est cela militer en faveur d’une
protection de celui qui restitue, à la mémoire, les lustres
d’antan ? Sans aucun doute que c’est aussi cela ! Il n’est pas un
seul jour où en longeant les rues d’Alger la Blanche, ce n’est pas
un hasard si on l’appelle ainsi, l’on ne découvre pas, en levant
la tête, un pan de son histoire, à présent rudoyé. Ne pas avoir,
dans son ADN, un penchant pour la destruction tient,
aujourd’hui, du fait miraculeux. Il faut dire que l’on se garde de
plus en plus d’évoquer ces travers ou ces mauvais exemples qui
inspirent un comportement que tout le monde dénigre ou,
au contraire, porte aux nues. Je me souviens de ce qui se
racontait à propos de l’un de nos ministres de l’Intérieur. Il avait
fait enlever des piliers de ruines romaines juste pour en décorer
sa maison et en mettre plein la vue à ses fréquentations. Je
n’ai jamais vraiment compris pourquoi certains individus
éprouvaient le besoin d’impressionner leur entourage ou de
donner l’illusion d’une élévation par rapport aux autres dans l’échelle
sociale. ça confère peut-être, je ne sais pas, je n’ai jamais pensé
à dévaster des ruines d’éléments qui renseignent sur une organisation
socio-économique et culturelle qui a fait les beaux ou mauvais
jours de siècles qui ont participé à la construction de l’Algérie
avant notre ère. Il y en a beaucoup qui n’éprouvent aucune
gêne à s’inventer des origines et un raffinement qu’ils n’ont pas.
Beaucoup pensent que l’on ne peut pas être acteur de sa propre vie
si l’on ne s’assoit pas sur l’histoire des autres. Au fait, c’était quoi le
sujet ? C’était agréable de dériver. [/SIZE][/COLOR]

M. B. 

zadhand
22/10/2016, 21h42
Maintenant, c’est plus la rue du Dr Trolard !


SOIT DIT EN PASSANT
22 Octobre 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997

**Hidden Content: Check the thread to see hidden data.**
Il est des jours comme ça où, parce que je passe par là et
parce qu’un lecteur m’a, quelques semaines auparavant,
demandé d’en parler, je me rends compte que je n’en connais
pas le nom algérien. Il faut dire que je n’ai jamais entendu
quelqu’un l’appeler autrement. Ce jour-là, alors que je traînais
les pieds sur les trottoirs encombrés, je me suis souvenue du
joli quartier que c’était à l’époque où cette rue donnait accès
à un petit restaurant, «La Mère Michèle», où nous aimions
nous retrouver entre copains. Je me souviens, aussi, qu’à
l’entrée de la rue, il y avait une cité universitaire réservée aux
étudiants en couple. Et comme j’avais, aussi, des amis de
lycée qui habitaient les parages, je peux témoigner qu’à
l’époque, le comportement des riverains était autre. Ils
n’étaient pas aussi indifférents à l’image que les lieux
pouvaient renvoyer aux passants. L’état de délabrement
avancé dans lequel se trouve la rue Mokhtar-Abdellatif, plus
connue sous le nom de rue Docteur Trolard, et l’état de
décrépitude du quartier renseignent sur le désintérêt de ses
habitués à son égard. Plus haut que le pharmacien et tout
au bas d’un escalier qui n’a plus rien de majestueux, une
décharge dont ni la proximité ni les effets ne dérangent
personne. Le lecteur qui m’a sollicitée n’a, à vrai dire, pas
mentionné cela. Il m’a parlé de «l’appropriation sauvage
d’espaces de parking» qui empêchent les riverains de garer
leurs véhicules. Sauf que cela n’est pas spécifique à Trolard.
A l’exception des grandes artères, là où le regard des pouvoirs
publics est intraitable sur la question, partout ailleurs, des
gérants de magasins agrandissent leur espace en squattant le
trottoir voisin. Ils plantent des piquets, cadenassent, installent
cageots ou blocs de parpaing pour marquer l’exclusivité des
lieux et comme la puissance publique est totalement absente
à ces endroits, le provisoire illégal se transforme vite en fait
accompli. Le marchand vous affirmera, sans sourciller, qu’il est
dans son droit. Comment détourner son attention de cette
clochardisation à laquelle on participe même sans le vouloir ?[/FONT][/SIZE][/COLOR][/FONT][/COLOR]

M. B. 

zadhand
23/10/2016, 20h15
Mariage dans ma rue ! SOIT DIT EN PASSANT 23 Octobre 2016 Par Malika Boussouf journaliste, écrivaine 24997 **Hidden Content: Check the thread to see hidden data.** Il est des jours comme ça où je ne suis pas mécontente d’être à la maison parce que, tout à côté, il se passe des choses agréables autant à la vue qu’à l’ouïe ! On se marie pas loin de chez moi et j’adore rester là à me réjouir pour celle qui, dans un moment, va quitter la maison parentale et rejoindre son nouveau «chez elle». Il est seul puis ils s’y mettent à deux, trois, quatre à danser dehors en attendant que sorte la mariée au son de la zorna. C’est joli, émouvant et triste à la fois. Quand le cinquième tire en l’air pour que cela fasse l’effet escompté et dise la joie de contribuer, mieux qu’ailleurs, au bonheur de la famille et de la principale concernée. Lorsque l’on tire, tous ceux qui sont au balcon se précipitent à l’intérieur. Le moment que l’on pense dangereux est effrayant. Il ne faut pas avoir peur de le dire. On ne sait pas, quand on tire dehors, où ira se loger le projectile ou la balle à blanc. Qui sait ce qui est tiré et qui fait, tout de même, le même bruit que celui des balles dont on use pour tuer. L’espace d’un court instant, cela rappelle des jours sombres où, au moindre tir, on courait fermer les volets et se planquer sous les lits. Les youyous des femmes occupées à l’intérieur à se préparer et à parer la mariée ne couvrent pas le bruit assourdissant de ces dernières et n’atténuent pas leur effet sur ceux qui, comme moi, ont gardé en mémoire de douloureux évènements. Dehors, les hommes dansent seuls puisque nos fêtes séparent les hommes des femmes. Les hommes tiennent compagnie aux hommes et les femmes aux femmes. La danse au masculin s’emballe pour faire honneur au trio venu égayer le quartier et accompagner le cortège jusqu’à la salle des fêtes. Parce que, aujourd’hui, tout se passe à l’extérieur. Ailleurs qu’à la maison. C’est là, que l’on réalise combien les choses ont profondément changé. L’écho aidant, le tout prend l’allure de feux nourris. On imagine presque un échange de tirs entre groupes ennemis, un affrontement entre bandes rivales ou entre la jeune fille et sa destinée. Le soir, lorsque les tirs reprennent au loin, cela devient carrément insupportable. [/FONT][/SIZE][/FONT][/COLOR][/FONT][/COLOR]
M. B. 

zadhand
24/10/2016, 21h44
Aller juste au gré de l’envie !


SOIT DIT EN PASSANT
24 Octobre 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997

**Hidden Content: Check the thread to see hidden data.**
Il est des jours comme ça où lorsque des amis m’affirment qu’ils
marchent chaque fin d’après-midi, histoire d’entretenir leur
ligne et d’évacuer un trop-plein de stress et de toxines accumulées
dans la journée, je me dis qu’ils ont bien de la chance de résider
sur les hauteurs d’Alger. Là où sont encore conservés des
sites qui invitent à l’exercice et surtout le permettent. Ce n’est
pas le cas pour ceux qui habitent au centre-ville où rien,
absolument rien, n’est conçu pour, ni n’invite à la détente
par la marche ou le jogging. C’est toujours pour la même
raison que je profite d’occasions qui me sont offertes
lorsque je traverse la Méditerranée. Là-bas chez nous, comme
cela amuse certains d’entre mes amis de qualifier la France,
second pays préféré des Algériens en général. Là-bas où
la ville n’a pas été dépouillée de ses espaces verts, de ses parcs,
de ses bois, de ses sous-bois, de ses allées et de ses plans
d’eau. Bref, de son oxygène ! En traversant l’immense et
magnifique parc de Sceaux, à la périphérie de Paris, je respire
un air nouveau tout en m’interrogeant sur ce qui nous reste à
nous comme espaces verts ! Pourquoi toutes nos magnifiques
étendues, celles qui ceinturent Alger, ont-elles été réquisitionnées
par les militaires, les gendarmes et autres corps constitués ?
Pourquoi tous les endroits de rêve que compte la ville ont-ils
été confisqués aux riverains et autres promeneurs solitaires ?
Pourquoi faut-il aller ailleurs pour faire le plein d’oxygène et de
rêveries ? Quel bonheur d’emprunter des chemins de traverse à
l’affût de la surprise, car il y en a toujours une, pour peu que
l’on y prête l’œil ou l’oreille. Là où l’on ne craint pas de
croiser les détestables chasseurs de couples qui nous ont
habitués à leurs coups tordus de frustrés. Là où la circulation et
les effusions sont libres et autorisées, des couples d’amoureux,
on n’en rencontre pas.Ces derniers n’ont pas besoin de s’y cacher,
puisque personne ne leur interdit de s’aimer au grand jour et qu’il
n’ont pas à toujours évoluer à l’abri d’une morale malveillante.
Comme il est parfois bon de célébrer les choses pour leur insignifiance
[/FONT][/FONT][/COLOR]

M. B. 

zadhand
25/10/2016, 19h48
«Le ciel attendra» !


SOIT DIT EN PASSANT
25 Octobre 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997

**Hidden Content: Check the thread to see hidden data.**
Il est des jours comme ça où, au bout d’un long métrage sur l’embrigadement et la radicalisation, vous vous demandez,
inévitablement, pourquoi l’Algérie, qui en a tant souffert et
saurait comment en parler pour prévenir et dissuader les
âmes fragiles et incertaines d’y aller, n’a rien produit de
consistant en la matière.Mais, me diriez-vous, que produisons
- nous, par ailleurs, de si important dans ce pays qui a peur de
sa culture, de son histoire et de son héritage ? Ce ne sont pas
les cinéastes qui manquent et encore moins le talent. Mais
comment convaincre les inusables tenants du système en
place que ce n’est pas en niant des faits pourtant prégnants
que l’on s’en débarrasse définitivement ? Tout cela pour râler
un coup contre le fait qu’il faille traverser la Méditerranée pour
aller voir un film que nous aurions pu produire nous-mêmes.
Celui que je suis allée voir, à la veille d’un retour de vacances,
Le ciel attendra, est prodigieusement construit autour
d’obsessions devenues quotidiennes pour certains foyers aux
prises avec cet ennemi diffus même quand il s’identifie et
accapare une grande part de l’actualité. Comme celle de ces
deux familles dans la tourmente ; l’une qui travaille à arracher
sa fille de 17 ans à l’enfer de l’endoctrinement et d’un
hypothétique passage à l’acte, et cette autre qui, pour n’avoir
rien vu venir, a perdu sa fille de 15 ans, partie offrir sa vertu à
une sombre organisation criminelle par le biais d’un délégué
à la conversion de jeunes occidentales plus obéissantes quand
elles se soumettent aux fantasmes de leurs recruteurs. Ce qui
est terrible avec cette réalité horrifiante, c’est qu’elle met les
familles face à un ennemi encore plus démoniaque que le pire
d’entre ceux qu’elles auraient pu imaginer avoir, un jour, à
affronter. Mais, le ciel, celui imaginé par les futurs bourreaux,
devra attendre. La jeune fille réussit, au bout d’un temps fait
de rechutes et de lumière, à s’en sortir. Une psy est là, qui
déconstruit le mal pour mieux rendre la vie aux victimes mais
aussi à des parents abandonnés à leur désespoir par une
administration aux prises avec un ennemi retors[/FONT][/SIZE][/COLOR][/FONT][/FONT][/COLOR]

M. B.

zadhand
29/10/2016, 22h14
Le trabendo en voyage !


SOIT DIT EN PASSANT
29 Octobre 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997

**Hidden Content: Check the thread to see hidden data.**
Il est des jours comme ça où lorsque vous croisez des trabendistes
dans un avion, vous comprenez, en partie, pourquoi les Algériens
ne se révoltent plus vraiment. Les hommes d’affaires clandestins
adorent le bon parfum. Ils sont en survêtement et baskets, pas
vraiment top, mais parlent commerce en tous genres durant le vol.
Et c’est lorsque vous tentez de saisir la subtilité probable de leur
tenue, que eux s’élancent dans un débat sans fin autour de la future
loi de finances et de ce qui, dans la loi en question, fait du bien à
leur portefeuille et intéresse ou non leur business. Je tends l’oreille.
Ils manipulent oralement les chiffres avec une aisance déconcertante.
Ils sont là juste pour la nuit et doivent repartir le lendemain. Ils parlent
des différents pays qu’ils fréquentent pour approvisionner leurs clients
sans jamais évoquer de quelconques problèmes de visa. Je dois
avouer que la qualité impressionnante de leurs échanges renseigne
sur cette race de businessmans d’une pointure autre. Je les regarde s’échanger leurs coordonnées et faire défiler les photos de leurs
achats tandis qu’ils manipulent leurs portables sans doute convertis
an mode avion. J’ai d’abord pensé que la nature de leur commerce
leur intimait d’échanger dans cet arabe dialectal bien de chez nous.
Mais l’usage d’un français quasi parfait en alternance a vite eu raison
de mes suppositions. Souvent, parmi ceux dont on dit qu’ils n’ont pas
brillé à l’école ou qu’ils se sont fait jeter par elle, on en rencontre qui
ont inventé un dérivatif fructueux à leur échec. Une fois intégrés dans
le circuit, ils s’amusent à railler ceux qui ont usé leurs fonds de pantalon
sur les bancs de l’université. Et il arrive quelquefois que parmi ceux qui connaissent des fins de mois difficiles, il y en ait qui leur donnent raison.
Je pense à cela tandis que des rendez-vous se prennent et que des
accords se concluent avec enthousiasme. Si vous voulez voir à l’œuvre
nos hommes d’affaires nouvelle vague, arrangez-vous pour réserver sur
les derniers vols à destination d’Alger. Ils les prennent pour gagner davantage et rentabiliser un maximum leurs déplacements. [/FONT][/SIZE][/FONT][/COLOR][/FONT][/COLOR]

M. B.

zadhand
01/11/2016, 21h19
Le 1er Novembre à l’abri de la mémoire !


SOIT DIT EN PASSANT
1 Novembre 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997
**Hidden Content: Check the thread to see hidden data.**
Il est des jours comme ça où, lorsque l’on sait le 1er Novembre pas loin,
on se demande si les enfants de cette Algérie, pour l’indépendance de
laquelle le sang a tellement coulé, ont bien intégré le sens que cette date
revêt à chaque fois qu’elle est évoquée. Au-delà de l’hymne national
qu’on leur apprend à chanter sans en comprendre le sens, il reste clair
que si les parents ne transmettent pas, l’école ne le fera pas. Chacun
estimant que c’est à l’autre de restituer les faits autorisés d’évocation, on
prend bien soin, en haut lieu, de parler de martyrs, même si la tendance
à le faire du bout des lèvres prend le pas sur l’urgence de rendre à
l’Histoire les honneurs qu’elle mérite. Mais ce qui frappe le plus, c’est que
l’on préfère de loin rendre hommage aux anciens moudjahidine. Au moins
pour justifier l’existence d’un ministère qui veille jalousement à satisfaire d’inépuisables appétits.De vous à moi, j’avoue me demander régulièrement
comment l’Algérie a fait pour produire autant d’anciens moudjahidine depuis
1962. Quand vous les croyez tous disparus, il vous en surgit des nouveaux.
Ce qui surprend, c’est que cela n’interpelle aucune conscience.Mais ce qui
révulse dans l’affaire, c’est le cynisme avec lequel on crée du sens et de la
valeur autour de ce qui n’en a pas. J’aimais bien cet adage qui suggérait
d’attendre que les vieux du village, entendez par là les témoins,disparaissent
pour s’inventer un passé de glorieux combattants. Que la corruption, au sens
matériel du terme, soit devenue une culture nationale, cela n’étonne plus
personne et le principe est même admis au plus petit comme au plus haut
niveau de la société et dans les coins les plus reculés du pays. Mais que
d’anciens maquisards fleurissent en veux-tu en voilà avec autant de mépris
et d’insulte à l’intelligence, ça me reste, personnellement, en travers de la
gorge. Comment excuser le fait que notre mémoire soit malmenée par ceux
qui travaillent inlassablement à l’étouffer. Heureusement, il y en a qui, comme l’Association Djazaïrouna, s’en inquiètent et organisent des journées à cet
effet. Pourquoi ne pas en reparler ?[/FONT][/SIZE][/FONT][/COLOR][/FONT][/COLOR]

M. B.

zadhand
08/11/2016, 20h49
Voilà que la CAAR s’y met !



SOIT DIT EN PASSANT
8 Novembre 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997
**Hidden Content: Check the thread to see hidden data.**
Il est des jours comme ça où j’éprouve une pressante envie de parler
de ce qui nous attend en termes d’augmentations et du fait que
certaines entreprises publiques précèdent l’entrée en vigueur de la loi
de finances 2017, qui prévoit de nous faire la peau, en décidant que
fidéliser des clients n’est pas aussi rentable que les saigner en leur
faisant le fond des poches. Avant même de me rendre à la CAAR,
pour y renouveler mon assurance multirisques habitation, j’apprends,
incidemment, que l’on y a décidé de se conduire autrement à
l’égard de la garantie dégâts des eaux. Désormais, une franchise
de 10 000 DA est applicable en cas de dommages. Si le montant
de l’indemnité est inférieur à 10 000 DA, le sinistre sera rejeté
sous le motif «sous franchise». Si le montant est supérieur à
10 000 DA, on vous remboursera le montant de l’indemnité moins
les fameux 10 000 DA.Exemple si le sinistre est évalué à
15 000 DA, on vous dépouillera de 10 000 DA pour ne vous rembourser
que 5 000. Tous les assurés savent que lorsque l’on déclare les dégâts,
un expert est dépêché par la boîte pour évaluer l’ampleur du préjudice.
Et c’est sur la base du rapport d’expertise que le montant est fixé et
que la franchise en question est déduite.En voulant mieux saisir les
motivations de la boîte à laquelle je suis affiliée, j’apprends que c’est
sur la base d’une note diffusée sur le réseau CAAR à travers tout le
territoire national que les agences ont été informées de la nouveauté.
Est-ce qu’on le dit aux clients ? Pas vraiment ! Lorsque vous venez
vous acquitter du montant de l’assurance, vous réglez la même somme
que celle payée l’année précédente. Ce n’est qu’au moment de la
déclaration du sinistre que les assurés prennent connaissance de
la manœuvre pas élégante du tout ! Une façon bien perverse de
mettre les assurés devant le fait accompli. Et voilà une de boîte qui
a compris qui aller dépouiller pour renflouer ses caisses sachant
que la plupart du temps, c’est contre les inondations que l’on
Encore une façon qu’a l’Etat de nous dire qu’il faut préparer s’assure.
nos yeux pour pleurer. Personnellement, je n’ai pas renouvelé mon assurance ! [/SIZE][/COLOR][/FONT]


M. B.

zadhand
09/11/2016, 22h09
Quand nos artistes s’éclatent dehors !



SOIT DIT EN PASSANT
9 Novembre 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997

**Hidden Content: Check the thread to see hidden data.**
Il est des jours comme ça où je trouve magnifique que des
personnes, artistes parfois, plus dans l’âme qu’avérées,
s’emparent d’espaces, à l’instant perdu, pour en exploiter les
ruines. Une manière bien originale de redonner de l’allure et
du punch à des lieux qui, au-delà de la vie antérieure qu’ils
ont connue, sont, aujourd’hui, totalement abandonnés. Mais
quoi d’étonnant à ce que ce soit le monde de l’art qui vole au
secours du dénuement apparent, histoire d’inviter à raconter
les choses autrement et d’adoucir une atmosphère rendue
irrespirable par tant de renoncements. Je pense au quartier
du Hamma et du nouveau visage que lui ont fabriqué, il y a
quelques semaines, des créateurs au talent avéré. Une
initiative qui mériterait que l’on en parle encore et encore
dans l’espoir de susciter d’autres envies, d’autres interventions
du genre, qui nous renvoient l’image d’une Algérie plus active
au plan culturel qu’on ne le voudrait ou le croirait.Si l’on a du
mal à admettre qu’ailleurs des artistes se fassent entendre et
pas chez nous, qu’ailleurs ils aient la liberté de mettre leur
notoriété au service d’une cause politique, idéologique ou
humaine, d’user de leur notoriété pour peser sur une campagne,
il ne faut en aucun cas jeter la pierre à ceux des nôtres qui,
même s’ils ont du mal à se faire entendre, ne baissent pas pour
autant les bras et font tout pour ne pas se laisser piéger par les
promoteurs du désenchantement. Inutile de se demander
pourquoi les uns sont plus crédibles que les autres. Dans les
pays où la démocratie est une réalité et pas un jeu de l’esprit,
ce sont les citoyens, au demeurant libres de leur choix, qui font
la notoriété de celle ou celui dont ils accepteront qu’elle ou il parle
en leur nom. On dira d’eux qu’ils influencent une opinion publique
sans oublier que c’est cette même opinion publique qui les a faits.
Ce n’est, hélas, pas le cas en Algérie où l’on ne fait grand cas ni
de ses peintres, ni de ses danseurs, ni de ses chanteurs, ni de
ses musiciens et où l’un des sports favoris consiste à deviner où
ira se prélasser le responsable récemment démis de ses fonctions.[/FONT][/SIZE][/COLOR][/FONT][/FONT][/COLOR]

M. B.

zadhand
10/11/2016, 17h07
Bientôt au pain sec et à l’eau ?


SOIT DIT EN PASSANT
10 Novembre 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997

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Il est des jours comme ça où lorsqu’un rendez-vous électoral pointe
du nez, je me surprends à m’interroger sur les leçons qu’il y aurait
à tirer de leurs prestations. A présent, je me pose une autre question
 ils sont combien ces élus de la nation à s’inquiéter, par exemple, des
prix des fruits et légumes qui atteignent des plafonds insoutenables
tandis que les salaires, eux, stagnent sans que personne, y compris
la Centrale syndicale, trouve à redire ? Ils ne manquent tout de même
pas de souffle ceux pardon pour le masculin qui l’emporte qui se
préparent à remettre le couvert en matière de promesses que de toutes façons ils ne tiendront pas. Ils en feront toute honte bue et sans douter
un seul instant de leurs capacités à gagner assez d’oreilles attentives,
prêtes à se laisser convaincre.Tout l’électorat n’est, en effet, pas vacciné contre cette gouaille dont on use ponctuellement à son égard et dont on assaisonne un discours démagogique, que les plus avertis savent creux mais qui ne manquera pas de faire mouche. Car ils existent bel et bien
ces profils inaptes à trancher. Ce sont même eux qui constituent la cible idéale que tous courtisent. Ce billet n’était pas destiné à revenir sur les divers comportements qu’adopteront les prétendants à la représentation populaire et qui aideront les plus malins d’entre eux à réussir leur coup. Nous aurons inévitablement l’occasion de nous arrêter sur les mimiques
et la force des argumentaires. Allez savoir pourquoi je fais tout ce détour pour parler de ce qui me fait vastement râler depuis quelques jours. Autrement dit les fruits et les légumes dont les prix défient l’entendement. On ne peut plus s’offrir de raisin à moins de 200 DA et de tomate à
moins de 70 DA. La baguette de pain complet est passée,subrepticement, de 15 à 20 DA. Et je passe sur les légumes secs qui n’étaient déjà plus
à la portée des petites bourses. La détérioration du pouvoir d’achat
désavantage tellement de monde que l’on aurait tort, en haut lieu, de
fermer les yeux sur cette traîtrise avec laquelle certains essaient de
nous préparer au pire des scénarios.[/FONT][/SIZE][/COLOR][/FONT][/FONT][/COLOR]

M. B.

zadhand
12/11/2016, 17h04
Milliardaire et désormais puissant !


SOIT DIT EN PASSANT
10 Novembre 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997

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Il est des jours comme ça où alors que la première puissance
mondiale désigne son nouveau Président et tandis qu’au cœur
de la nuit, le nom de ce dernier assomme une partie de la planète,
je me demande si le milliardaire que les Etats-Unis d’Amérique se
sont choisi sans se soucier du choc provoqué outre-Atlantique
mettra ses milliards au service des minorités qui l’ont porté à la
magistrature suprême ou si, au contraire, son nouveau statut aidera
sa fortune à encore mieux se porter. Il faut croire que le bureau ovale
se contrefiche d’être occupé par un milliardaire. Il l’a bien été par un
acteur de cinéma et l’Amérique ne s’en est pas offusquée. Elle ne
s’est pas, non plus, effondrée. Elle est là, toujours arrogante, à faire
la preuve que la victoire ne s’émeut pas de l’amateurisme politique
d’un Président qui s’offre toujours la représentation d’une catégorie d’individus. Pour cette fois-ci, il se sera improvisé chef de file des
démunis. Celui qui, croient-ils, leur restituera un brin de dignité à
défaut de les enrichir. Puissance financière, réussite sociale, on aura compris que ce ne sont pas les nantis qui l’auront porté à la Maison-Blanche. La richesse n’ayant pas la même essence, les titres de
«noblesse» ne se distribuent pas à tour de bras. Pas vraiment exclu
du club mais presque, le sans-classe, au langage peu châtié, mal noté
par les siens, a vite compris que s’il voulait s’offrir la couronne, il
devrait aller exercer ses mauvaises manières auprès de ceux qui ne répugnent pas à s’identifier à lui. C’est ce qui se produit dans un pays
où le vote est le seul maître à bord et où lorsque les bien-pensants s’effondrent, cela n’empêche pas les autres de dormir. Parce que quand
on a le ventre creux, on peut aisément se convaincre que celui qui a su gérer ses affaires est le mieux qualifié pour nous apporter l’opulence dont
on rêve. Populisme contre élitisme, celui qui s’est fait le porte-parole des démunis leur donne à croire, aujourd’hui, que sa victoire est la leur. La démocratie s’est exprimée, dit-on. C’était d’elle que je voulais parler et
c’est à nous autres Algériens que je pensais. [/FONT][/SIZE][/FONT][/FONT][/COLOR]

M. B.

zadhand
28/11/2016, 19h12
Des béquilles pour Alger la Blanche !


SOIT DIT EN PASSANT
28 Novembre 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997

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Il est des jours comme ça où à regarder tous ces peintres s’affairer autour des immeubles d’Alger, on se demande si
on ne ferait pas mieux d’y aller franchement et de restaurer l’intérieur de ces derniers. Les façades ayant déjà été refaites il y a quelques années, on ne comprend pas pourquoi
la mairie ou la wilaya ne vont pas là où elles devraient.
Tout le parc immobilier d’Alger est dans un état de
délabrement à pleurer. On entend dire ici et là que l’on
s’est, enfin, décidé à remettre en marche les ascenseurs qui ont cessé de fonctionner aussitôt les immeubles désertés par leurs propriétaires d’avant 1962, et aussi vite envahis par
une population d’un autre genre qui pensait qu’une fois le
pays débarrassé de ses occupants, elle aurait le droit d’y vivre sans lever le petit doigt, elle, tellement plus à
l’aise, lorsqu’elle évoluait en plein air. Et alors ?Inutile
de faire les gros yeux ou de me reprocher un quelconque sectarisme. A chaque fois que l’on parle de laisser aller,
ceux qui ne se sentent pas concernés sourient et opinent de
la tête sans jamais émettre de propositions. Quant à ceux qui se savent en partie responsables des dégâts causés aux beaux immeubles haussmanniens qui gardent, malgré l’acharnement mis
à les dégrader, de belles traces de leur passé, ceux- là vous insultent sous le fallacieux prétexte que vous feriez l’apologie du colonialisme. S’il est vrai que l’occupant français avait construit pour lui parce qu’il comptait rester là indéfiniment, sans se douter qu’un jour les indigènes que nous étions se soulèveraient pour réclamer leur indépendance, il n’en demeure pas moins que la plupart de ceux qui se sont précipités sur Alger et ont foncé sur les beaux appartements
et les magnifiques demeures laissées en l’état par des propriétaires en fuite n’en ont pas pris soin. Il m’est
arrivé, pour les besoins d’amis, de pénétrer dans des
immeubles dont les escaliers et les murs ont perdu de leur
bel éclat et dont les appartements portent encore les traces
de leurs premiers locataires. Pourquoi les pouvoirs publics n’obligent pas les gens à entretenir les lieux dans lesquels ils vivent ?[/SIZE][/FONT]

M. B.

zadhand
29/11/2016, 17h02
L’Algérie, rempart ou pas rempart ?




SOIT DIT EN PASSANT
29 Novembre 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997


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Il est des jours comme ça où je ne sais plus à quelle puissante analyse
me fier, à quel avis me ranger, à quel sain me vouer. Lorsque j’entends
dire que l’Algérie n’est plus à l’abri, je me demande de quoi on parle.
Il y a longtemps, quelques décennies déjà, que je ne me suis pas sentie
vraiment en sécurité. Et en voilà qui viennent m’assurer que je vais
bientôt ne plus l’être du tout. Nous assistons de plus en plus fréquemment
à des émissions au cours desquelles les invités présents débattent de ce à
quoi nous devrions faire face dans un futur proche. Parce qu’il se trouve
qu’avec la nouvelle donne que constitue Daesh, on se montre de plus en
plus dubitatif lorsqu’il s’agit de prévoir ce qui va se passer à moyen terme.
L’un des thèmes abordés il y a quelques semaines, toujours par une chaîne
de télévision étrangère, a particulièrement retenu mon attention. On s’y
demandait comment vivre avec la peur ! Je suis restée collée à mon écran
à suggérer en mon for intérieur de demander leur avis aux Algériens. Sans
vouloir prétendre que nous savons tout sur tout, sur la peur, par contre, nous
savons de quoi il en retourne et même beaucoup plus que ceux qui,
aujourd’hui, découvrent la férocité à laquelle nous avons été soumis bien
avant eux. Les algériens savent parfaitement de quoi il en retourne parce
qu’ils ont appris à la contourner à leurs dépens. Ils savent comment composer
avec la mort et lorsqu’elle ne vient pas avec la crainte de la voir surgir à
n’importe quel moment parce qu’elle surgit, effectivement, y compris quand
on ne s’y attend pas. A force de me répéter que la peur est humaine, je finis par revenir au fait que la menace soit permanente. C’est vrai que l’horreur causée
par Daesh n’a pas son égale aujourd’hui. C’est, d’ailleurs, incroyable qu’il y
en ait qui privilégient le camp de la terreur à celui de la paix. Lorsque l’on se
fixe pour but de surfer sur la peur ou le malaise des gens, on fait en sorte que
les informations que l’on distille voyagent et permettent un retour d’écoute
quasi immédiat. Pourquoi faut-il que le partage d’avis prenne aussi vite une connotation meurtrière ?
[/SIZE][/FONT]

M. B.

zadhand
30/11/2016, 16h25
A propos d’avenir sécuritaire !



SOIT DIT EN PASSANT
30 Novembre 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997

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Il est des jours comme ça où je n’arrive pas à prendre mes distances par rapport
à certaines certitudes relatives au devenir de l’Algérie. Je me rends de plus en plus
compte que je ne suis pas la seule à m’interroger sur la situation que traverse
mon pays, cerné, affirme-t-on, à ses frontières par des groupes terroristes affiliés
qui à Daesh, qui à El-Qaïda. Quoi de plus normal, me diriez-vous, d’opter pour
l’une ou l’autre des lectures qui sont faites du contexte local, quand on vit sur place ?
Je n’aime pas trop l’attitude de certains cabinets américains qui émettent des avis en
veux-tu en voilà, comme s’ils étaient les seuls à savoir évaluer les risques sécuritaires
encourus par les uns et les autres. Je les déteste quand ils affirment ne pas voir d’un
bon œil l’avenir qui attend les algériens. Mais, heureusement, tous les supposés
rompus aux analyses du genre n’usent pas de la même arrogance pour expliquer
pourquoi les choses ont des chances de bien ou mal tourner pour le reste de
la planète. Je me souviens être tombée il y a quelques semaines sur deux points de
vue aux antipodes l’un de l’autre. Celui d’un institut, l’AEI, l’American Entreprise
Institute, qui parle de l’Algérie comme d’un pays très exposé et donc programmé à
un effondrement certain dans un futur proche. L’auteur, qui aurait fait ses classes au
Pentagone, nous désigne même à la troisième place parmi les dix pays promus par
lui à une invasion imminente. J’en ai eu froid dans le dos avant de me rendre
compte de la faiblesse des arguments avancés pour étayer ledit raisonnement.
A-t-on le droit de parler avec autant de légèreté quand on traite de choses aussi
graves ? C’est fou comme les Occidentaux peuvent, aujourd’hui, ne plus faire
illusion lorsqu’ils abordent la question terroriste. Par chance, je suis tombée quelques
jours après sur un site d’informations spécialisé dans les questions sécuritaires.
Lui affirme tout à fait le contraire et m’a quelque peu rassurée en évoquant un
«niveau de sécurité élevé» ! L’auteur a eu la bonne idée, pour nous servir un point
de vue de qualité, de se faire briefer par notre ambassadeur à Washington ! [/SIZE]


M. B.

zadhand
01/12/2016, 18h36
Notre ami Fidel !


SOIT DIT EN PASSANT
01 Décembre 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997

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Il est des jours comme ça où, à tellement entendre dire à propos
de Fidel Castro qu’il était un grand révolutionnaire, ami des peuples
en lutte pour leur liberté, grand ami de l’exemplaire Algérie dont il
a, jusque tard porté la tenue de son équipe nationale, j’ai
fini par me demander s’il y en aurait qui en parleraient autrement.
Lorsque j’ai abordé le sujet de la disparition du grand homme
avec quelques-uns de mes amis, insistant sur l’expression
«grand homme», il s’en est trouvé qui m’ont rétorqué de façon
cinglante : «Je m’en fous !» Après de brefs échanges, j’en ai conclu
qu’il n’y avait pas que ceux qui le vénéraient, mais aussi ceux qui
en parlent en termes peu éloquents. Une fois qualifié de dictateur,
ceux qui refusent de céder à la glorification fustigent ses
cinquante ans d’autoritarisme avant d’enchaîner sur ces hommes de
pouvoir qui ne s’interrogent jamais sur la moindre équation qui
s’offre à eux et qui font mine d’en maîtriser les moindres contours,
sans même y avoir jamais réfléchi. Le deuil de 8 jours décrété par
l’Algérie, en même temps qu’il ne m’a pas interpellée plus que cela,
ne m’a pas empêchée de balancer entre les premiers et les seconds.
C’est fou l’émoi que la disparition d’un homme que l’on savait
pourtant à l’article de la mort a pu susciter chez les Algériens
auxquels aucun commentaire contraire à leur admiration quasi égale
à celle exprimée par une partie de son peuple n’échappe. A croire
que l’on est en sérieux manque de leader à porter aux
nues. La reconnaissance algérienne à l’égard du chef d’Etat
défunt ne serait-elle pas disproportionnée ? Je ne dis pas injustifiée
parce que ce serait faux, mais disproportionnée ! Il y en a
qui vont s’empresser de me dire mon fait même si je ne rapporte
là que l’avis de ceux qui, sans exagérer le trait, ont saisi la
perche pour passer en revue la personnalité de ces dirigeants qui
règnent sans partage et sévissent sans état d’âme. C’est là qu’en
rappelant que sa propre sœur, elle-même exilée aux Etats-Unis,
lui avait fortement reproché d’avoir transformé Cuba en une
prison à ciel ouvert, un autre ami a parlé de syndrome de
Stockholm à grande échelle ! [/SIZE]

M. B.

zadhand
04/12/2016, 18h56
Fatiguée, Alger s’affaisse !


SOIT DIT EN PASSANT
04 Décembre 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997

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Il est des jours comme ça où même si vous avez la sensation
de tenir le bout de quelque chose, vous êtes loin de vous
douter que les faits sont encore plus graves que vous ne le
pensez. Lundi dernier, je partageais avec vous un billet ayant
pour titre «Des béquilles pour Alger la Blanche».Le jour-
même, un immeuble, encore un, menaçait de s’effondrer à
la rue Blaise-Pascal, qui joint le boulevard Bougara au Télemly,
pas loin de l’Ecole supérieure des beaux-arts. Les dégâts
étant importants selon l’avis des riverains, j’ai attendu d’en
savoir un peu plus. Non pas que l’accident m’ait surprise plus
que cela, mais juste pour en connaître la cause. Le fait que le
glissement de terrain n’ait pas été naturel mais dû à une
manipulation anarchique du terrain comme révélé plus tard
par le maire d’Alger-Centre n’avait rien d’étonnant.Le terrain
s’est affaissé lorsqu’un habitant du quartier s’est mis en tête,
sans en référer à qui que ce soit, ni cru devoir demander une
autorisation, de faire des travaux chez lui.La rumeur dit
que ce dernier creusait pour s’aménager une piscine dans son
jardin. L’idée qui, sur le coup, m’a paru saugrenue, ne l’a plus
été lorsque je me suis souvenue que l’on avait beaucoup
rapporté à propos de la célèbre boulangerie «La Parisienne»,
au bas de la rue Didouche-Mourad, qu’elle aurait été à
l’origine d’un effondrement programmé de l’immeuble situé
au-dessus. Les locataires avaient été évacués parce qu’ils
risquaient le pire d’un moment à l’autre. Beaucoup
mettent encore aujourd’hui, à tort ou à raison, le trou béant
provoqué par la démolition de l’édifice sur le dos du
propriétaire de la boulangerie en question.On avait raconté à
l’époque où l’immeuble menaçait ruine que ledit commerçant
avait, pour pouvoir réaménager l’arrière-boutique, abattu
les piliers qui portaient tout le poids de la bâtisse. J’ignore si
l’anecdote est réelle comme j’ignore ce à quoi l’on destine
l’espace qui a résulté de la déconstruction. Ce que je sais,
c’est que les règles d’urbanisme ne faisant même pas débat
chez nous, un immeuble moderne, tout en vitrage,
ruinerait l’image architecturale du quartier.
[/SIZE]

M. B.

zadhand
05/12/2016, 11h58
Les algériens racistes ? Allons bon !


SOIT DIT EN PASSANT
05 Décembre 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997
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Il est des jours comme ça où je me réveille avec un goût vraiment amer
au fond de la gorge et honteuse à ne plus savoir quoi faire pour me
désolidariser de cette mentalité bien de chez nous et de ces
esprits étroits, détestables à plus d’un titre, surtout quand ils
se prennent à rejeter tout ce qui se différencie d’eux ! Même
lorsqu’ils vivent ailleurs, qu’ils pensent se suffire à eux-mêmes et
s’adonnent à un misérable repli communautaire. Il y a quelques
jours, sur les hauteurs d’Alger, dans un quartier censé abriter une
population qui se distingue dans sa grande majorité du
lumpenprolétariat, des résidents, avec l’intolérance qui les caractérise
désormais, ont osé s’en prendre à des migrants originaires d’Afrique
subsaharienne.J’ai toujours pensé que si des hommes, des femmes et
des enfants quittaient leur pays et sacrifiaient, en se déracinant, la
terre qui les a vu naître, ce n’était pas pour le plaisir de changer
d’air.Le sort aurait dû leur permettre, comme à d’autres, de ne pas
avoir à s’exiler le ventre creux, pour fuir des violences comme le
terrorisme ou la faim. On n’opte jamais de gaîté de cœur pour
ce mode de transplantation. Il faut vraiment que la vie nous mette à
la marge, ici, pour que l’on tente de se bâtir une autre vie, là où
l’herbe a la réputation d’être plus verte. A dire vrai, je déteste
ces pitoyables trabendistes qui, parce qu’ils pensent avoir enfin
décroché la particule, s’improvisent en concepteurs d’une morale à
trois balles et en garants de ce qu’ils assimilent à une organisation
respectable du quartier. Ce qui devient de plus en plus inquiétant,
c’est que l’on semble avoir trouvé à Dély-Ibrahim une raison de casser
du nègre à coups de batte. Comment attendre d’un système qui néglige
l’essentiel, qu’il tienne à distance des agresseurs qui se croient
dans leurs bons droits, sous prétexte qu’ils sont chez eux ? Entre
un corps social qui évolue à l’abri et un autre qui arrive là, en
demandeur, et qui espère, en faisant le dos rond, surmonter les
effets d’une médiocrité mentale rompue à toute épreuve, sans compter
le fanatisme qui va avec, il y a un pas à franchir qui fait pleurer.[/SIZE][/FONT]


M. B.

zadhand
06/12/2016, 17h31
A propos de violence à l’égard des femmes !


SOIT DIT EN PASSANT
06 Décembre 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997
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Il est des jours comme ça où certaines réactions nauséabondes à un écrit me font bondir
de colère. J’ai reçu quelques messages affligeants, d’individus fous de rage que l’on ose
dénoncer une pratique qu’une partie de la gent masculine a tellement bien intégrée dans
son comportement quotidien qu’elle n’admet pas que l’on puisse la contester. Je veux bien
faire l’économie, aux lecteurs que cela n’intéresse pas, de la façon dont d’autres de leurs
congénères se comportent à l’égard du genre féminin. Des gros bras qui puisent ici et là
des contenus de discours qui les confortent dans leur comportement violent au sein du
microcosme familial. J’avoue être suffoquée par certaines réactions dont des hommes n’ont
pas honte de se faire l’écho dès lors qu’elles se manifestent en privé. Il y en a même qui
vous soulèveraient le cœur par leur vulgarité. Parce que je range aussi le fait de ne pas
porter secours à une femme à terre dans la case violence à son encontre, j’ai hérité de
messages ahurissants dans lesquels certaines plumes, à l’inventivité laborieuse, se sont
empressées de m’expliquer pourquoi les hommes ne réagissaient pas dans ces conditions.
Je ne vais pas toutes les citer, je vais juste me souvenir de celui qui m’a affirmé que si l’on
ne relève pas une femme qui se fracasse le genou ou le dos, c’est par respect pour elle et
pour la société ! Quel talent ! A l’exception de ceux qui n’ont retenu du billet que le court
passage sur les sous-vêtements, ceux qui ne cautionnent pas se taisent, eux ! Hélas ! Voilà
pourquoi et comment on vous incite à comptabiliser certaines performances individuelles
lorsqu’une virilité, qui abuse de contorsions pour se faire entendre, choisit d’emprunter des
chemins de traverse. Oh ! pas question d’oublier ce retraité de l’éducation nationale de Bordj-Bou-Arréridj qui m’a suggéré de plutôt réfléchir au comportement de certaines femmes comme
à une violence à l’encontre des hommes dont on ne parle jamais.A tout ce dont la femme dite
victime se rendrait coupable pour mériter de se faire battre. Coupable de ramollir la tête de
son mari ! m’a-t-il écrit sur un ton docte.
[/FONT][/SIZE][/FONT]
M.B


[/FONT][/COLOR]

zadhand
07/12/2016, 15h50
Quand j’ai honte pour nous !


SOIT DIT EN PASSANT
07 Décembre 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997
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Il est des jours comme ça où à la seule question de savoir si nous aurons une chance, une seule, de transcender la médiocrité mentale dans laquelle nous baignons au quotidien, je me dis qu’il nous faudra attendre encore un certain temps. J’ai pensé toute la semaine à notre ministre de la Solidarité, de la Famille et de la Condition féminine. Des termes bien pompeux pour qualifier la mission d’une femme qui, même en voulant rectifier le tir, s’arrange pour enfoncer le clou là où il a toutes les chances de faire mal. Madame Meslem, plus que consciente de la chance qu’elle a eu d’être élevée au rang qu’elle occupe, s’est un matin réveillée un peu plus inspirée qu’à l’ordinaire. Elle allait demander aux femmes de se sacrifier à nouveau en cédant leur salaire à l’Etat pour aider ce dernier à résorber la crise que lui-même a engendrée et à remplir les caisses que lui-même a vidées. Voilà qui est consternant ! Beaucoup de journaux en ont parlé et les réseaux sociaux en ont fait des gorges chaudes. j’aurais pu me dire que cela suffirait à lui faire prendre conscience de cette énormité, mais je n’ai pas pu me résoudre à traiter la déclaration par le mépris. J’ai d’abord pensé à une blague de mauvais goût avant de réaliser, en écoutant débiter le tout d’une voix fluette, sans doute reconnaissante à son homme de subvenir à ses besoins, que la dame parlait très sérieusement ! Elle suggérait en résumé aux femmes, cadres de l’Etat, de renoncer à se faire payer puisque ce n’est pas leur salaire qui les ferait vivre mais celui de leurs généreux maris ! Il fallait que quelqu’un ose insulter l’indépendance des citoyennes algériennes. C’est elle qui s’y est collée. Je me souviens de ce 9 juin 1984, où des femmes députées avaient joint leurs voix à celles de la majorité faite d’hommes pour voter ce code infâme qui scellait leur propre sort et les transformait en mineures à vie. Et voilà que l’on fait appel une fois de plus au dit sexe faible pour sauver de la banqueroute le pays qui a failli. Quand les femmes au pouvoir montent au créneau, elles n’y vont pas de main-morte. Manifestement, personne n’a conseillé à celle-là de se taire ![/FONT][/SIZE][/FONT][/FONT][/COLOR]

M.B

zadhand
08/12/2016, 16h29
Quand j’ai honte pour nous ! (suite et fin)


SOIT DIT EN PASSANT
08 Décembre 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997

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Il est des jours comme ça où je me réveille abattue à la pensée que certaines
de mes congénères se transforment volontiers en fossoyeuses de la cause
qui nous ferait avancer. Je réalise, tandis que je me demande où elles vont
puiser cette énergie qui les fait creuser plus profond que leurs collègues
masculins, que j’en ai, encore, trop gros sur le cœur. Mais d’où sortent-
elles ces femmes qui, à tour de rôle, vous mettent la tête à l’envers ? On dit
de cette ministre de la Solidarité qu’elle a fait ses classes dans le bureau
d’une association où on lui aurait enseigné le sens de la revendication
féminine. Remarquez, ce ne sera pas la seule à avoir abandonné aussi
honteusement la partie pour se ranger aux côtés de celles et ceux
qui nous ensevelissent et rajoutent régulièrement une pelletée sur des
revendications qui piétinent. Ainsi, à l’une nous avons fait la courte échelle,
sans nous douter des suites qui nous seraient réservées, pour lui permettre
d’asseoir ses ambitions et voilà que l’une de ses supposées anciennes
subalternes offre de nous dépouiller et nous rappelle la chance que nous
avons de vivre sous la tutelle d’un mâle qui nous dispenserait de
subvenir à nos besoins les plus élémentaires. Mais oui, mesdames !
Pourquoi, tant qu’à faire, ne pas lui permettre de continuer à jouer à celle
qui pense de façon aussi pathétique ? Dans le cas précis qui nous intéresse,
je ne peux pas dire que Madame Meslem, qui n’aura jamais autant fait parler
d’elle, soit mon alliée. Il faut croire que lorsque l’on entend proférer
de telles énormités, on comprend mieux pourquoi il est aussi difficile de faire
valoir la moindre égalité entre les hommes et les femmes. S’il est admis
que ces dernières ne sont pas forcément généreuses les unes envers les
autres, cela n’empêche pas de qualifier ce mode de raisonnement
d’irresponsable. Merci de nous apprendre que le faible taux de femmes actives
serait capable à lui seul de résoudre les problèmes financiers du pays ! Il
fut un temps où pareil profil n’avait aucune chance de se voir propulser à un
poste aussi sensible. Aujourd’hui, les cancres rivalisent les uns avec les autres.
[/SIZE][/FONT]

M. B.

zadhand
10/12/2016, 14h07
10%, ça fait combien ?


SOIT DIT EN PASSANT
10 Décembre 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997

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Il est des jours comme ça où quand vous apprenez que des
ministres de la République sont prêts à se délester de 10%
de leur salaire, ça vous fait doucement sourire.Non pas que
le geste ne soit pas louable ! Loin de moi l’envie de me
moquer ! Bien au contraire , c’est lorsque je me demande
combien ils gagnent et que je n’arrive pas à évaluer
le montant des privilèges dont ils bénéficient en plus du
salaire, que mon sourire se transforme en grimace et que je
me dis louable à quel point ? Mais au fait, ils gagnent
combien nos ministres ? Faisons une toute petite
simulation. Admettons qu’ils perçoivent 400 000 DA. 10%
équivaudraient à 40 000 DA. Il leur resterait après leur don
au Trésor 360 000 DA, sans compter tous les avantages
liés au poste. Moi, je veux bien contribuer à renflouer les
caisses de l’Etat dans des conditions similaires. Parce qu’à
la fin de ce petit calcul, on réalise qu’en fin de compte,
tous les «à-côtés» dont ils bénéficient grâce à la fonction
permettent de récupérer bien plus que ce qu’ils concèdent.
En plus des membres du gouvernement, il y a tous ces hauts
fonctionnaires qui font tourner les cabinets ministériels, tous
les postes de premier rang liés à la fonction présidentielle
et tous les députés et sénateurs censés faire tourner
la machine parlementaire.Voilà par quoi il fallait commencer,
avant de penser aux femmes et à leur sens du sacrifice
bien souvent convoqué pour la bonne cause. Je continuerai
de penser que les cuvées successives de ces dernières
années prennent l’eau de toutes parts et qu’il n’y en a pas
une pour rattraper l’autre. Quoi d’étonnant sachant qu’en
Algérie, quand on prend goût au profit, on apprend vite à
ne rien lâcher de ce que l’on sait pouvoir encore engranger
sans se battre. Cela expliquerait peut-être le fait que tout en
bas de l’échelle, les gens ne protestent ni ne s’entretuent.
Comme ils n’ont rien à préserver, ils n’ont aucune raison
de se battre. J’attendrai, avant de croire que les choses
pourraient rentrer dans l’ordre, de voir comment se
comporteront les représentants du peuple face à la
crise dont ils ne semblent pas mesurer la gravité. [/SIZE][/FONT]

M. B.

zadhand
11/12/2016, 14h42
L’opéra d’Alger, c’est lequel ?



SOIT DIT EN PASSANT
11 Décembre 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997

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Il est des jours comme ça où l’on se dit que passer en groupe
une soirée à l’opéra d’Alger mérite que l’on fasse honneur à la
toute nouvelle réalisation en se mettant sur son trente-et-un !
Il nous aura pourtant fallu bien du temps pour arriver à
bon port. L’impression que l’énorme construction donne lorsque
l’on aborde Ouled Fayet, c’est qu’elle a été implantée dans
un trou perdu. Passons sur le peu d’indications pour y accéder
et sur l’effet bizarre que vous inspire cet énorme machin qui
ressemble à tout, sauf à un opéra. Je déconseillerai vivement,
à qui serait tenté de le faire, de comparer le TNA, l’ancien
opéra d’Alger, à ce bloc imposant conçu sans aucun goût, sur
une espèce de terrain vague au milieu de nulle part !
Ce sont des gendarmes qui nous ont indiqué le chemin.
Contraints de nous garer à l’extérieur, nous avons pataugé
dans la boue près d’un quart d’heure avant d’atteindre
l’entrée et de regagner nos places en traînant nos pieds
dans des chaussures pleines de terre ramassée dans ce parking
que l’on n’a pas jugé bon de goudronner et qui vous fait presque
regretter de ne pas être resté chez vous, au sec.Certaines
femmes se sont vite réjouies d’avoir renoncé à porter des escarpins.
Dans le grand hall d’entrée, sans prétention, l’atmosphère est
glaciale. Il ne se dégage là ni émotion ni générosité. Les lieux
n’ont, hélas, aucune âme et le must du must, c’est ce comptoir
frigo riquiqui qui trône au milieu de l’immense accueil. Il
ressemble à s’y méprendre à ceux que l’on trouve chez les
épiciers et les marchands de brochettes. On l’a garni de
gâteaux au nappage douteux et de bouteilles de jus de fruits.
Quand le mauvais goût prend le pas sur la manifestation qui
s’organise, on se demande où a bien pu se perdre le raffinement
algérien ! A l’intérieur de la salle comble, une animatrice qui ne
sait pas son texte et qui a surtout oublié de s’habiller pour
l’occasion, vous donne cette autre envie de tourner les talons.
Porter, sur scène, un slim en guise de tenue de soirée a de quoi
choquer, y compris ceux qui, ailleurs, n’auraient pas fait cas
de la même tenue ![/SIZE][/FONT]

M. B.

zadhand
13/12/2016, 14h06
Ah bon ? Et pourquoi tout casser ?


SOIT DIT EN PASSANT
13 Décembre 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997

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Il est des jours comme ça où lorsqu’au marché, où je fais mes courses
pour le dîner du Mouloud, une dame d’un âge raisonnable me
demande le prix des aubergines puis des tomates et des poivrons
et que je lui dis combien coûtent les légumes qu’elle hésite à acheter,
elle me regarde d’un œil à travers lequel je devine une colère
difficilement contenue. Elle se mord les lèvres, sans prêter attention
à ma réplique, avant de me dire «Ma parole, ceux-là cherchent à
soulever le peuple. Vous allez voir ce qui va arriver. Ils vont tout casser !»
Je lui réponds que non, qu’il n’arrivera rien, que l’Algérien a pris l’habitude
d’encaisser sans rien dire. «Bien sûr que si ma fille. Vous verrez ! Les
algériens, vous pouvez les priver de tout et ils ne réagiront pas, mais
si vous les affamez, ils se soulèveront. Et là, ça va arriver. Je vous le dis !
Regardez ce qui se passe, comment tous les grossistes sont en train de
stocker les denrées alimentaires et même les appareils
électroménagers pour en augmenter les prix en janvier. Ils sont
malhonnêtes et à eux personne ne dit rien. Mais cette fois, c’est le
peuple qui leur dira», a-t-elle conclu en hochant la tête, convaincue de
tenir là la certitude que des évènements futurs n’ont pas encore livré leurs
secrets. Comment prendre ces affirmations ? Faut-il les mettre sur le
compte de la flambée des prix qui n’épargne quasiment personne ou sur
celui d’un ras-le-bol qui peine à s’exprimer autrement que par les mots ?
Je me demande si je ne ferais pas mieux d’appliquer les conseils de ce
lecteur qui manifeste une certaine amertume à l’égard de ce que je
raconte aux lecteurs sur les sacrifices de nos ministres. Mieux que la
zakat qui ne représente que 2,5%, il y a le geste louable, selon lui, qui
consiste à céder 10% de son salaire et que je critique avec la
mauvaise foi qui caractérise mes écrits. Quand je lis ça, je repense à la
vieille dame et à ses prédictions. Je me demande surtout combien ils sont
à s’extasier devant les petits sacrifices de nos responsables ? Que penser
du fait que nous vivions dans un monde où l’on applaudit ceux qui refusent
de quitter la scène élégamment ?
[/SIZE]

M. B.

zadhand
14/12/2016, 16h12
Au secours ! un ministre y a cru


SOIT DIT EN PASSANT
14 Décembre 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997

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Il est des jours comme ça où à voir comment est gérée la santé des Algériens, on cale son dos au mur en attendant que s’effondre un système dont on pourrait sérieusement penser qu’il a définitivement atteint ses limites. Mais, me diriez-vous, le constat selon lequel ce dernier ne se soucie même plus des dégâts qu’il cause au quotidien n’est pas nouveau.
Il s’agit, en effet, là, d’un système qui, sans s’inquiéter le moins du monde des limites des hommes et femmes auxquels il a choisi de confier la gestion du pays, n’améliore pas ses rapports avec ceux dont le sort dépend de ce dynamisme en lequel on est censé avoir une confiance aveugle. Lorsqu’un arracheur de dents s’improvise en chercheur, qu’il affirme, le scrupule dans les talons, avoir tourné le dos au Nobel et refusé de répondre aux sollicitations d’organismes étrangers, rompus à la découverte, fébriles à l’idée de s’approprier son produit miracle, on devine l’imposture en même temps que l’on a la vilaine sensation que la Terre ralentit dangereusement le rythme de son évolution avant de s’arrêter de respirer. Pourquoi le margoulin en question se priverait-il de délirer si la reconnaissance lui est servie avec autant de boniments en prime ? J’avoue avoir suffoqué lorsqu’un ministre, et pas des moindres, a certifié qu’il s’agissait là d’un remède miracle qui allait «révolutionner le monde de la médecine». Lorsque le premier responsable de la santé du pays décide qu’un escroc a plus de poids que l’ensemble d’une communauté scientifique, vous vous demandez sur quoi bute l’intégrité des aptitudes requises pour contrarier les mauvaises inspirations. J’ai du mal à imaginer ce saltimbanque du monde médical s’imposer là où la recherche a le triomphe si modeste parce qu’elle tâtonne en permanence par précaution et parce qu’elle connaît la gravité de l’impact à la moindre erreur d’évaluation. J’ai pour habitude d’exécuter, sans jamais les contredire, les recommandations de mon médecin traitant. Mais comment ne pas sentir le goût de l’arnaque au simple énoncé de Rahmet Rabbi ? Avaler un poison et s’en remettre à Dieu ? Au secours ! un ministre y a cru.[/SIZE]

M. B.

zadhand
16/12/2016, 22h46
Ils parlent mal mais savent compter !


SOIT DIT EN PASSANT
17 Décembre 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997

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Il est des jours comme ça où j’ai bien conscience que beaucoup
d’entre nous préféreraient qu’on leur raconte l’Algérie autrement.
Avec un minimum de travers et des choses rassurantes. Mais
comment faire quand plus on se dit que rien ne va et plus on
réalise que l’on en a pas encore fait tout le tour ? Chez nous, le
linge sale ne se lave pas en famille. On aime bien donner de la
voix et faire le spectacle. Non pas que je cautionne les affaires
que l’on traite en privé, mais quand on mesure les risques
encourus à les rendre publiques, on se dit qu’il vaudrait peut-être
mieux que les choses se discutent loin de certaines caméras
prêtes à bondir sur la première frasque venue et d’invités
étrangers venus là pour conclure des contrats et pas pour se
divertir de façon aussi détestable. Déjà que sur la scène
internationale, l’Algérie ne jouit pas des meilleures critiques, quel
besoin avait-on lors du Forum d’affaires Algérie-Afrique de gâcher
le crédit qui lui restait en termes de capacités de gestion des
affaires et de coopération économique ? Que cachent donc ces comportements ahurissants qui n’indisposent personne sauf
lorsqu’ils deviennent scandaleux avant même que l’on ait pu les
prévenir ? Chaque jour encaisse son lot de déconfiture et le
problème ne concerne même plus la façon dont on programme le déroulement d’une rencontre mais le fait de mal évaluer
l’opportunité, voire l’importance d’un tel évènement. Il fallait le
faire quand même ! Organiser un forum juste pour décrédibiliser
le pays et donner la raclée à une réputation déjà fort entamée.
A propos de Ali Haddad, je ne vais pas me focaliser sur le fait qu’il
s’exprime mal ou ne soit pas télégénique. Il faut croire que lorsque
l’on a, prétendument, la bosse des affaires, on ne s’embarrasse pas
de l’avis des autres sur la façon dont on parle. Parce que l’on a vite
repéré la méthode utile pour fructifier les bénéfices engrangés.
Voilà un homme d’affaires, qui parce qu’il se pensait assuré d’impunité,
a grillé la politesse à un ministre et tordu le cou à la marge déjà confuse entre affaires publiques et certaines privées, assurément toxiques pour le pays. [/SIZE]

M. B.

zadhand
17/12/2016, 23h06
Adulte dans un corps d’enfant !


SOIT DIT EN PASSANT
18 Décembre 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997

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Il est des jours comme ça où, alors que vous entendez un jeune s’ouvrir à ses camarades dans un langage d’adultes, vous vous interrogez sur l’absence d’optimisme qui, à son âge, devrait, logiquement, booster ses journées. A l’entendre affirmer que c’était mieux avant, «fi waqt França», vous imaginez aussitôt que son présent dont vous ne maîtrisez aucun contour doit être pitoyable. Comment expliquer, sinon, qu’un gamin en soit à regretter, avec eux, le passé de ses parents et même celui de ses grands-parents ? S’il nous arrive, et même plus souvent qu’on ne l’avoue, de pester contre ce qui perturbe quelques-unes de nos journées et nous pousse à râler contre certains aléas de la vie, cela ne justifie absolument pas que l’on transforme en époque glorieuse ces tristement célèbres années d’occupation durant lesquelles la France, dans les bras de laquelle des milliers de compatriotes courent se lover, était en Algérie en tant que puissance coloniale et certainement pas à titre amical ou encore pour nous faire du bien, comme semblent vouloir l’attester, heureusement qu’ils ne sont pas nombreux, quelques esprits chagrins. Non, ce n’était pas mieux quand la France nous occupait et non, ça ne l’était pas plus lorsque les autochtones-indigènes, dépouillés et asservis crevaient de faim et de froid, qu’ils étaient tout juste bons à obéir, hommes, femmes et enfants confondus, aux maîtres rompus au maniement de la cravache au bout du travail accompli. Il faut dire que ce que m’ont légué mes aînés de la terrible dépossession et du trop long assujettissement où les profondes blessures et violentes douleurs ont accouché d’espoirs silencieux, certes, mais furieusement prometteurs, alors même qu’ils mordaient la poussière, n’a aucun lien avec ce dont d’autres ont hérité en guise de passé. Comment expliquer que des Algériens, au lieu de célébrer une liberté gagnée grâce à celles et ceux qui ont donné leur vie pour leur indépendance, puissent, 54 ans après, regretter leur statut de sous-êtres ? Avant ce jour, je n’aurais jamais pensé à cette manière de polluer le cheminement et les rêves de ces enfants.[/SIZE]

M. B.

zadhand
19/12/2016, 19h07
Les migrants face au racisme algérien !


SOIT DIT EN PASSANT
19 Décembre 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997

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Il est des jours comme ça où lorsque l’on parcourt quelques-unes des énormités proférées par une personnalité de haut rang, on est vite tenté de mettre les mots choisis par elle, pour expliquer son comportement inqualifiable, sur le compte d’une volonté supérieure de lui faire prendre en charge l’exécution d’une décision pas élégante à faire entendre et encore moins à assumer. Se soumettre aux ordres stricts d’employeurs peut se comprendre, dans le cas où ces derniers ne mettent pas en péril notre intégrité morale. Qui se souvient avoir entendu, il y a quelques années, une chanteuse passée du hawzi au raï clamer, en mordant ses doigts, pour illustrer le propos, qu’elle le faisait pour «le pain» ? Sauf que là, il s’agit d’un avocat engagé, de surcroît dans la défense des droits humains ! Comment garder son calme quand on entend un Farouk Ksentini, censé défendre leur présence sur le sol algérien, accuser les migrants de propager le virus du sida à travers le pays ? Ce que le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’homme ne sait probablement pas, c’est qu’à force de vouloir justifier l’injustifiable, c’est la réputation de tout un pays qui devient effroyable. Parce qu’au lieu de s’engager à enquêter sur les sévices dont les Subsahariens, dégagés violemment, disent avoir été victimes lors de leur reconduite à la frontière, le voilà qu’il les accuse de propager le VIH et d’enfreindre les lois sur la mendicité que l’on n’a jamais vu appliquer aux Algériens. J’ai écouté, sur une radio internationale, Ali Bensaâd, un éminent professeur- chercheur, contraint d’exiler son savoir pour ne pas mourir, expliquer, parce que les migrations maghrébine et africaine relèvent précisément de sa spécialité et aussi d’autres observateurs avertis, que le comportement d’Alger est «le reflet d’un raidissement politique» qui cache la peur d’une déstabilisation. J’aimerais pouvoir refuser, alors je le dis, que l’on parle en mon nom de façon aussi sordide. Et je ne doute pas un seul instant que bien d’autres parmi nous ne boxent pas dans la même catégorie.[/SIZE]

M. B.

zadhand
20/12/2016, 10h50
Faut-il sévir et contre quoi ?


SOIT DIT EN PASSANT
20 Décembre 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997


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Il est des jours comme ça où, alors que l’on a la méchante sensation de tourner en rond sans pouvoir cerner toutes les raisons à l’origine de ce sentiment, on s’interroge, par exemple, sur ce qui freine en haut lieu et qui fait que l’on attende toujours un certain temps avant de faire le ménage. Autrement dit, pour dégager ceux qui plombent et la crédibilité de l’Etat et celle des élites censées en faire tourner les rouages. Dans la bonne direction, bien sûr, même si une belle majorité préfère emprunter la mauvaise. Sans vouloir forcément aller dans le sens de ceux qui voient les choses se déliter et partir en morceaux, je ne peux m’empêcher de croire qu’un pays puisse aller de l’avant quand certains de ses plus hauts responsables se déjugent et fragilisent la fonction qui est la leur.
Au moins, comme l’entendent et le dénoncent les langues hostiles aux initiatives farfelues, le temps qu’un proche bénéficiaire empoche la récompense pour «ses louables efforts» ! Là où les choses deviennent sérieuses, c’est lorsque l’on n’arrive même plus à faire la différence entre tel haut responsable et tel autre. Qui est ministre, qui est gouverneur et qui est wali ? Je force peu-être un peu le trait, mais il est vrai que l’Algérien d’en bas, qui perd des journées entières à courir après un moyen provisoire qui lui permette de survivre, en est réduit à ne plus les distinguer les uns des autres. faute d’avoir eu, durant leur exercice, l’occasion d’applaudir l’un des exploits enregistrés par leurs départements respectifs.On admet souvent ignorer jusqu’au nom d’une majorité des membres du gouvernement parce qu’on ne les connaît pas, jusqu’au jour où ils sortent de l’ombre et enfilent un costume inadapté à leur statut. On admet, alors, qu’abîmer une image, à l’origine voulue parfaite, c’est ce que l’on sait faire le mieux, chez nous, lorsque l’on prend du galon. Loin de moi l’idée de dénigrer celles et ceux qui rament pour se faire entendre alors qu’ils s’éreintent à nous garder le buste hors de l’eau. Beaucoup d’entre eux sont, aujourd’hui, à la retraite. Ils avaient la tête solide mais pas les épaules. [/SIZE]

M. B.

zadhand
20/12/2016, 23h50
C’est tendu ou je me trompe ?



SOIT DIT EN PASSANT
Mercredi 21 Décembre 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997


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Il est des jours comme ça où je m’interroge très sérieusement sur ce
après quoi nous courons tous ensemble ou dispersés, avant de
comprendre pourquoi nous réagissons différemment à l’actualité qui
nous fait sursauter ou pas, au quotidien. Certains mieux que d’autres
ont appris à digérer ce qui leur est balancé, soit de façon négligée pour mieux les tenir concentrés à décrypter la confusion, soit de façon brutale pour les alerter sur les dangers qu’il y aurait à vouloir s’émanciper d’une direction rompue à la tâche dès qu’elle se pense contrainte de mater la moindre menace de débordement. Dans les deux cas, le système est là
qui veille au grain avec la ruse, l’arrogance et la sévérité qui caractérisent
sa propension à toujours vouloir améliorer puis tester sur le terrain son aptitude à manipuler. Là où, par contre, il ne fait aucun effort parce que
ça n’arrange pas ses affaires de montrer qu’il s’adapte aux attentes, pour l’heure silencieuses, mais qui risquent de se transformer en revendications qui n’inspirent rien de bon. Nous sommes plutôt nombreux à nous demander si le système est à bout de souffle et désormais dans l’incapacité de gérer
les affaires du pays ou s’il n’a jamais été aussi certain de n’avoir aucune difficulté à se maintenir en place. A mon avis, entre ceux qui partent la tête pleine de rêves explorer des contrées plus clémentes et ceux qui restent là et développent un imaginaire connecté à l’Europe ou à ces autres continents où le monde se distrait et mange à sa faim, la réaction a toutes les chances de ne plus côtoyer pacifiquement les discours fantaisistes. Ce qui pourrait dangereusement influer sur le moral déjà en ces temps où tous les motifs
de tension sont réunis, c’est ce constat récurrent selon lequel la haute autorité ne sévit pas contre ceux qui, chargés de conduire le pays hors de
la crise, ne se soucient que de leurs intérêts. Une réflexion en inspirant une autre, un ami me disait, il y a quelques jours, avoir noté que le chef de l’Etat ne réagissait jamais à chaud, autrement dit à la demande express.A se demander quelles autres urgences empêchent de se pencher sur les présentes ?


M. B.

zadhand
23/12/2016, 22h37
Comment rêver que tout va bien ?



SOIT DIT EN PASSANT
Samedi 24 Décembre 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997

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Il est des jours comme ça où l’on s’empare, au vol, du prétexte de fêter Noël, pour se détourner d’une atmosphère pas très glorieuse. La dernière fois que j’ai parlé de Mouloud et de naissance du Christ, j’ai reçu de beaux messages de la part de lecteurs, de lectrices surtout, qui m’ont dit le sourire que l’évocation des deux à la fois leur avait inspiré. Une fois le Mouloud célébré dans la joie et la bonne humeur, voici venu le temps de vivre au rythme de l’ambiance qui s’organise autour de Noël et de tous les délices qu’il suggère. J’aime fêter Noël à ma façon. Pas autour d’un repas en famille comme pour le Mouloud, mais en abusant de friandises et de ces films où la magie met en suspens les contrariétés quotidiennes faites de privations et de violences. Nous avons à la maison pour réflexe de lever le pied en fin d’année et de nous détourner des nouvelles qui nous chagrinent. En attendant le jour J , il y a tous ceux qui le précèdent et me replongent dans l’enfance. Ces moments magiques et enchanteurs, chargés d’émotion parce que la naissance de Jésus telle qu’elle est racontée et avec toutes les manifestations pensées autour, relève presque du conte où la féerie embrasse le présent. J’ai rédigé ce billet sous l’influence d’un téléfilm, une romance de Noël que je regardais. Comment ne pas plonger dans ces interminables séquences où l’on regarde le bien triompher du mal, les gentils des méchants et la générosité de l’égoïsme ? Ces histoires où il arrive parfois que le père Noël soit relevé de ses fonctions par une mégère qui fait office de sorcière avant d’être remis en selle par une douce et belle jeune femme aidée en cela par un entourage fidèle à l’esprit de partage. Des téléfilms auxquels on s’abandonne, rassuré, parce que l’on en devine aisément la fin. Toujours la même et pourtant toujours autant attendue puisque l’on y dépose, le temps du film, une part de nos rêves. A l’exception des enfants pour qui Noël est évident, combien serions-nous d’adultes à rêver de noyer nos embarras dans le regard du vieil homme ? Je pense, ce matin, aux chrétiens syriens et irakiens dans la tourmente. Joyeux Noël à eux !


M. B.

zadhand
24/12/2016, 23h22
Dans la vie de tous les jours !



SOIT DIT EN PASSANT
Dimanche 25 Décembre 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997

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Il est des jours comme ça où parce que je refuse de m’embarquer dans une discussion dont je suis certaine qu’elle me déprimera pour la journée, mon marchand d’herbes préféré, le seul qui continue à vendre le bouquet de persil et de coriandre à 10 DA, me lance un regard lourd de reproches, pour ne pas dire me fusille du regard. Comme si partager avec lui un peu de son ressentiment lui permettrait de mieux supporter les heures qui viennent. Il a pris l’habitude de me confier ses inquiétudes parce qu’il m’arrive parfois de lui dire une partie des miennes. Nous échangeons les choses graves sur un ton convivial et parfois même avec un sourire au coin des lèvres. J’adore en réalité écouter les gens parler de tout et de rien. Il arrive souvent aux miens de me reprocher de ne pas mettre assez de distance entre un vendeur et moi, d’être trop à mon aise et toujours prête à faire la causette au premier chauffeur de taxi venu, quand il est sympa, dit bonjour et, surtout, ne m’impose pas sa sentence religieuse préférée. Vous commencez par parler du beau temps et du BMS qui annonce la pluie pour les prochaines 48 heures en souhaitant qu’elle ne vienne pas furieusement tout emporter sur son passage et vous finissez par l’écouter vous raconter son histoire pas vraiment joyeuse autrement, il la garderait jalousement pour lui. Ainsi va la vie. L’un vous dira qu’il vient d’entamer une vie à deux dans un coin de la maison parentale et un autre qu’il attend d’avoir les moyens de se tirer du pays. De même que les solutions ne poussent pas dans les arbres, on ne peut pas dissuader les gens vulnérables, à plus d’un titre, de rêver à une autre qualité de vie. Quelqu’un m’a dit un jour que si l’on aime son prochain, on est capable de surmonter tous les obstacles. Compliqué d’aimer tout le monde quand on est dans l’impasse et que l’urgence consiste à éviter d’aller droit dans le mur. Il est vrai que l’on ne peut pas obliger les gens à regarder là où on leur dit qu’ils pourraient puiser des réponses à leurs inquiétudes. On ne peut pas non plus les obliger à partager ce dont ils ne sont pas encore repus. [/FONT][/SIZE]


M. B.

zadhand
25/12/2016, 23h22
Affaires publiques et affaires privées



SOIT DIT EN PASSANT
Lundi 26 Décembre 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997

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Il est des jours comme ça où les liens confus et de plus en plus prégnants entre les affaires publiques et celles privées, en même temps qu’elles inspirent de vives critiques, suscitent une forte envie de se boucher les oreilles et de fermer les yeux. Il faut croire que les frasques des uns et des autres, révélées par les médias, laissent le pouvoir totalement de marbre tandis que les gens d’en bas ne ratent aucune occasion de parier sur les sanctions qui vont impérativement tomber. Parce que, cette fois, les choses sont allées trop loin. Il y a bien sûr ceux qui, mieux avisés, constatent l’inertie de l’autorité suprême et l’absence de réactions que l’on aurait pourtant crues implacables. Ceux-là se disent perplexes et n’osent pas traduire, par une totale démission, le silence ni coupable ni prometteur d’en haut. Celui du palais d’El-Mouradia ou de Zéralda où l’on s’est depuis longtemps exercé à rester toujours et invariablement de marbre. Fermer les yeux et se boucher les oreilles, cela ne dure, hélas, qu’un temps tellement court que l’on finit par se demander si l’on a vraiment réussi à prendre un minimum de recul par rapport à la récurrence de ces faits qui ne sont pas aussi brillants qu’on les aurait voulus. Lorsque l’on écoute un patron s’expliquer, sur un ton hésitant, face à une assistance qui, pourtant, semble approuver ses faits et gestes et lui être fidèlement acquise, on a du mal à imaginer que la personnalité qu’il incarne en tant que président d’un forum regroupant les chefs d’entreprises privées qui pèsent le plus sur le marché national puisse s’exprimer aussi mal. Ce n’est pas tant, et nous l’avons dit précédemment, que nous associons origine sociale, niveau scolaire, culturel ou le procédé utilisé pour compter ses milliards, mais le fait qu’il puisse régner de façon aussi arrogante sur le monde des affaires qui m’interpelle personnellement. Ce qui secoue davantage, une fois que l’on a fait le tour du personnage que l’on dit graviter dans l’entourage immédiat des plus hautes autorités du pays, c’est le fait que ceux que la rue désigne comme ses protecteurs continuent de soutenir ses assauts.[/FONT][/SIZE]


M. B.

zadhand
27/12/2016, 10h36
Une grève générale ? Et pourquoi donc ?



SOIT DIT EN PASSANT
Mardi 27 Décembre 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997

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Il est des jours comme ça où lorsque quelqu’un, qui s’imagine être dans le secret de ceux qui font battre le cœur de l’Algérie, vous confie que ça ne va pas tarder à barder, vous repensez à cet appel à la manif d’islamistes qui montent au créneau pour, à travers une démonstration de force comme celles vécues par le passé, transmettre leur solidarité à leurs compagnons d’infortune syriens. Et parce que vous savez que cela n’est pas pour le peuple, mais pour le satané Daesh que leur cœur bat, sans s’engager plus que cela, vous vous figez un instant en vous demandant ce que vous feriez si cela venait à se concrétiser. Mais non ! Bien sûr qu’il ne s’agit pas de ces bouffons là ! Ceux qui ont eu l’idée pas bête du tout de protester contre le régime en place proposent de le faire sous une forme pacifique. Et contre quoi ceux de nos élites, de nos étudiants et de nos syndicats qui nous invitent à protester s’élèvent-ils ? Contre l’austérité, nous dit-on ! Elle avait donc raison la petite vieille rencontrée au marché. On peut tout faire aux Algériens, m’avait-elle affirmé, sauf les affamer. Là où elle s’est sérieusement plantée, c’est lorsqu’elle m’a dit qu’ils casseraient tout. Eh bien non ! Dans le cas présent, ils font montre d’une idée remarquable à tout point de vue. On proteste en restant chacun chez soi. Pas bête l’idée si l’on ne veut pas donner l’occasion aux forces de l’ordre, diligentées par les pouvoirs publics, de malmener qui que ce soit. On sait le génie dont peut fait preuve une autorité qui se sent menacée dans son confort et qui ne tient pas à se laisser dépouiller par les gens d’en bas. Ces culs-terreux qui ont eu, un jour, la fâcheuse idée de vouloir prendre leur destinée en main et qui y sont presque parvenus un certain 5 juillet 1962. On sait, donc, quoi faire, pour en revenir au système que l’on voudrait neutraliser maintenant qu’il prêche l’austérité après nous avoir inondés de tout et de rien. Heu… juste une question sans intérêt : il faut vraiment rester chez soi 5 jours ? Comment évaluer la réussite de la grève et depuis quand cela gêne-t-il que l’on ne travaille pas en Algérie ?[/FONT][/SIZE]

M. B.

zadhand
28/12/2016, 08h49
Entre rêves et renoncements !




SOIT DIT EN PASSANT
Mercredi 28 Décembre 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

24997

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Il est des jours comme ça où parce que quelques heures, seulement, nous séparent d’une nouvelle année, on fait une halte encouragés par un besoin pressant de se débarrasser des mauvaises ondes qui nous gâchent ponctuellement la vie. C’est là que s’imposent de nouveau, à nous, les images de tous ces lieux où le terrorisme a frappé et emporté, dans sa fureur, tellement de vies. A ces moment où personne ne se doutait que l’insensible Faucheuse, à son service, allait encore pouvoir faire le plein. En même temps que l’on évoque le deuil et le chagrin des familles, je ne peux m’empêcher de penser aux vivants.A ceux des pays qui, pourtant frappés de près, ne renoncent pas à avancer et qui, pour ne pas rompre le rythme, continuent d’encourager les talents qui fleurissent comme pour rendre le deuil plus facile à supporter. Les adultes continuent à travailler et les plus jeunes à faire la démonstration que l‘avenir tient par eux.La vie poursuit son cours et fait la preuve qu’elle ne se laissera ni démonter ni engloutir, signifiant aux barbares qui voudraient la soumettre, à défaut de l’anéantir, qu’ils devront, d’abord, s’asseoir sur la force qui la caractérise. Comment, en même temps, ne pas penser aux rebelles syriens, évacués d’Alep par les organismes humanitaires vers un ailleurs, provisoire, supposé moins hostile ? Je me demande combien ils sont et, s’ils sont aussi nombreux qu’on le voit, quel est l’Etat qui pourra bien les accueillir indéfiniment et leur offrir les conditions de vie dont ils rêvaient alors qu’ils s’armaient contre le régime en place. Se doutaient-ils, en hypothéquant leur avenir, qu’ils finiraient ainsi, contraints de renoncer à tout, livrés à un accueil non plus occidental mais tout juste voisin et, surtout, accessoirement bienveillant ? Comment convoquer ces moments où, parce que le besoin se fait pressant, on ravale, bien volontiers, colère, tristesse et amertume et où, y compris les adultes que nous sommes, se laissent gagner par une folle envie de croire au pouvoir fabuleux du père Noël ? Une touche de virtuel pour sacrifier ses tracas à l’infidélité d’une féerie volage.[/SIZE][/FONT]

M. B.

zadhand
28/12/2016, 22h17
Les résolutions qui font du bien !


SOIT DIT EN PASSANT
Jeudi 29 Décembre 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

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Il est des jours comme ça où l’on n’hésite pas à jurer ses grands dieux que cette fois-ci, on respectera la liste des intentions à satisfaire au cours de la nouvelle année. La détermination que l’on met à vouloir mieux entamer les mois à venir et à se convaincre que l’on va avoir raison de tous les obstacles qui jalonnent notre parcours me fait doucement sourire. Les propos que l’on se tient face à son miroir sont toujours dits courageux avant de céder à des qualificatifs contraires. Il n’en demeure pas moins que les effets auxquels ils font mine de s’attacher au départ sont là. Comme, par exemple, celui d’arrêter de fumer, de faire du sport, de maigrir, de lever le pied sur les critiques stériles et même d’oublier que les luttes pour les libertés peinent à aboutir parce qu’elles butent contre tant de résistances et qu’il faudrait peut-être y mettre du sien pour les concrétiser. En s’attachant à celles à venir et en faisant le point pour mieux aborder ce qui nous attend, on fait semblant d’oublier que l’on n’a pas tenu toutes les promesses faites l’année d’avant. Mais l’on sait tous que les bonnes résolutions sont, évidemment, celles que l’on ne tiendra pas. Et c’est toujours lorsqu’une année tire à sa fin de façon brutale que l’on a envie, l’espace d’un laps de temps, fut-il court, de croire au miracle et d’attendre du futur qu’il nous surprenne. Habituellement, plus les autres osent donner de la voix et se moquer denous et plus, dans un emportement qui nous est familier, nous les défions de faire pareil. Sauf qu’il faut trouver quoi leur faire imiter et le défi donc à leur faire relever.
Une fois le constat d’impuissance établi, le meilleur argument de vente des gens qui osent donner de la voix sera que nous sommes mentalement défaits depuis les années rouges du terrorisme islamiste. Sans vouloir casser le moral à qui que ce soit, cela fait bon nombre d’années que l’on attend, en permanence, des Algériens, qu’ils passent l’éponge et oublient. Depuis, toutes les affirmations selon lesquelles les Algériens auraient perdu en combativité battent en brèche la démagogie ambiante. [/SIZE][/FONT]


M. B.

zadhand
30/12/2016, 23h24
Meilleurs vœux pour 2017 !


SOIT DIT EN PASSANT
Samedi 31 Décembre 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

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Il est des jours comme ça où en faisant le tri dans ce que l’on aimerait garder et ce dont on voudrait se défaire, on s’aperçoit que ce que l’on souhaite généralement préserver, ce sont les choses que l’on a soi-même réalisées et que l’on ne s’est pas encore fait confisquer par des pillards aux aguets. Nous sommes nombreux à nous demander, en ces temps où fleurit, à l’excès, la rapine, si l’être humain mettra un jour un frein à cette voracité qui en a fait un dangereux prédateur.Un rapace prêt à passer sur le ventre de sa mère pour en accumuler plus et qui, une fois le tabou transcendé, n’a plus d’état d’âme à s’en prendre aux autres. De celui-là, j’espère que nous finirons par être débarrassés. Il y a aussi tous ces charlatans qui se tiennent les coudes et nous prennent pour des abrutis tout juste bons à gober la première proposition fantaisiste venue.Belahmar et ses potions assassines qui s’offre une clinique et la compagnie d’artistes et autres footballeurs. Zaïbet, l’autre faiseur de miracles à la mode, son laboratoire, son produit tueur et ses sponsors. Il faut croire qu’encourager et entretenir une certaine dépendance mentale au niveau de vulnérabilité que l’on sait permet de mieux contrôler le reste. Et voilà comment le nouveau sport national, en Algérie, consiste à combiner les affaires et la chasse au «nègre» ! Parce qu’elle est là, cette autre honte. Tailler en pièces le comportement d’un gouvernement et s’entêter à croire qu’il n’applique pas les recommandations qui lui sont faites et ferme les yeux sur les directives, comme si les uns et les autres n’évoluaient pas dans le même sens, relève d’un insupportable excès de naïveté. Renoncer à contester la façon dont de sombres individus maltraitent le pays, veillés par un système modelé pour les servir n’aide pas à percevoir les lendemains que l’on prévoit difficiles avec plus d’enthousiasme. On avait bien vu venir cette fâcheuse tendance à mettre le Bon Dieu à toutes les sauces, mais de là à en convoquer la puissance dès que l’envie de rouler les Algériens se fait pressante, cela laisse entrevoir un nombre élevé de vœux à satisfaire. Bonne année !


M. B.

zadhand
04/01/2017, 08h49
On a le moral que l’on mérite !


SOIT DIT EN PASSANT
Mercredi 4 Janvier 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

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Il est des jours comme ça où plus on vous somme d’oublier un chapitre pathétique de votre actualité et plus vous vous demandez lequel, car ils sont nombreux, effacer en priorité de votre mémoire. Il y a quelques jours, une lectrice m’a écrit ceci «Entre le sachet-poubelle, les crachats dans la rue ou le rejet du ‘‘noir’’, vous enfoncez des portes ouvertes et vous nous communiquez votre dépression. Secouez-vous madame, et régalez- nous avec vos articles d’antan.» La dame en question, excédée par mes interventions actuelles, m’a poussée à réfléchir à ce que j’aurais bien pu écrire par le passé qui soit tellement différent de ce que je fais aujourd’hui et qu’il lui laisserait, par conséquent, croire que je sais parler d’autre chose. De la sensuelle danse du ventre, par exemple, de l’horrible torture infligée, ailleurs, aux oies, tandis qu’on les gave pour que puissent s’en délecter plus tard les amateurs de foie gras ou de l’insémination artificielle de quelques ours polaires en voie d’extinction ? Non pas que j’estime ces activités, pour ne citer que celles-ci, dénuées d’intérêt. Loin de moi l’envie de me moquer de ma messagère en colère. Sans vouloir heurter votre sensibilité, que je devine, à fleur de peau, chère madame, permettez-moi de vous signaler que les confrères spécialisés dans les domaines que je viens de citer existent. Ils ne manquent ni de talent ni d’inspiration. Allez à leur découverte et ne revenez à cet espace que lorsque vous aurez admis avec ou sans moi que se voiler la face ne résout rien et n’aide, surtout, pas à avancer. Je n’ai aucune dépression à vous communiquer parce que je ne suis pas, contrairement à vous, terrorisée par ce qui m’entoure. Je pense, au contraire, qu’enfoncer des portes ouvertes, en dénonçant certains écarts de conduite, permet d’évacuer l’écœurement qui nous étreint lorsque l’on se refuse à partager ce détestable comportement qui nous fait fermer les yeux ou tourner le dos à ce qui agresse notre regard. Il faut dire, par ailleurs, que beaucoup d’Algériens ne remarquent même plus la saleté dans laquelle ils pataugent. Bonne et heureuse année ! [/I]
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M. B.

zadhand
07/01/2017, 09h04
Ce qu’elles paient pour leur courage !


SOIT DIT EN PASSANT
Samedi 7 Janvier 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

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Il est des jours comme ça où lorsque l’on annonce au monde qu’une auteure turque, Asli Erdogan, a été remise en liberté après quatre mois de détention, on applaudit la nouvelle avant de réaliser que la mise en examen reste d’actualité et que la romancière encourt toujours la réclusion à perpétuité. En attendant son procès, des contrôleurs judiciaires veilleront fiévreusement à ce qu’elle ne quitte pas le territoire. Depuis la tentative avortée de coup d’Etat, en juillet dernier, des milliers d’opposants au régime autoritaire d’Ankara croupissent dans les prisons en attendant que les tribunaux tranchent la question de leur sort qui leur sera fait. Accusée d’appartenir à une «organisation terroriste» proche du PKK, le Parti des travailleurs du Kurdistan, celle qui symbolise désormais la lutte pour les libertés est poursuivie «pour atteinte à l’intégrité de l’Etat» et devra payer pour avoir collaboré avec un journal de l’opposition, interdit d’activité. Et tandis que je poursuis ma lecture sur les compagnons d’infortune de la célèbre romancière, dont une linguiste âgée de 71 ans, je tombe sur une autre nouvelle qui démontre une fois de plus combien la vie des femmes est éphémère lorsqu’elle est confiée à des barbares qui lapident et décapitent à tour de bras. En Afghanistan où le drame a eu lieu, les talibans ne plaisantent pas quand il s’agit d’offrir, en exemple de châtiment extrême, la tête de femmes qui n’observent pas les règles établies par eux. Dans ce cas précis, la jeune femme de 30 ans, dont un groupe de talibans a décidé qu’il fallait sur-le-champ lui trancher la tête, avait osé faire ses courses seule sans son geôlier de mari.
En Afghanistan, là où règne l’extrémisme le plus abject, dont s’inspirent les bourreaux de Daesh, les femmes ont à peine le droit de respirer. Pas d’école, pas de travail, pas de déplacement sans tuteur légal. Un jour, les hommes ont décidé que l’avenir devait s’écrire sans les femmes. Les USA, pour les avoir financés, armés, entraînés et pour avoir accompagné leur régression, ont une grande part de responsabilité dans la mort violente de la jeune femme.[/SIZE][/FONT]


M. B.

zadhand
08/01/2017, 10h13
Les charlatans et nous !


SOIT DIT EN PASSANT
Dimanche 8 Janvier 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

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Il est des jours comme ça où j’avoue rester sans voix face à cette tendance aggravée de s’en remettre aux pouvoirs supposés magiques de charlatans qui se bousculent et prennent d’assaut la citadelle Algérie. Dès lors qu’il se met au service de pseudo-guérisseurs ou diseurs de bonne aventure, le pays ne peut prétendre avoir les capacités requises pour veiller au grain et aller de l’avant. Des charlatans, il y en a partout. Tous les pays ont leurs propres faiseurs de miracles. La différence entre les leurs et les nôtres, c’est que les leurs ne franchissent le seuil d’aucun ministère et ne sont sponsorisés par aucun haut responsable. La différence entre les autres et nous, c’est que dans un tout autre pays le parquet se serait déjà emparé de l’affaire tandis que ministres et charlatans seraient déjà aux prises avec la justice.En Algérie, aucune autorité n’a porté plainte ou s’est constituée partie civile. Je suis soufflée par le fait que l’opposition, à l’exception de Louisa Hanoune, n’ait pas contesté le Rahmet Rabi. Il faut le faire quand même ! Alors que Zaibet et les ministres de la santé et du commerce signent le plus grand succès de cette année, en haut lieu, on continue à faire comme si rien de scandaleux n’avait éclaboussé la réputation du pays. On enfonce la tête dans le sable quand plus ça va et moins ça va ! Il faut croire que l’on a appris à tout accepter. Les gens réclament le poison et ne font plus de distinction entre ce que dit le médecin et ce que préconisent les charlatans qui exercent sous le chapiteau de la République, encouragés par une vacance qui refuse de dire son nom. Là où personne ne craint pour sa succession et certainement pas d’une opposition dont nul n’ignore qu’elle ne se réveille qu’au moment des élections. A moi la lumière et à vous l’obscurité. Comment admettre qu’un responsable qui, lui, se fait suivre dans un célèbre hôpital parisien ait réussi à convaincre toute une équipe nationale qu’un exorciste de confession pouvait lui faire remporter une victoire ? L’idéal serait de formater l’école.Celle-là même qui a formaté ceux qui réclameraient aujourd’hui le retour du «produit miracle».

M. B.

zadhand
09/01/2017, 16h53
Tout casser pour se faire entendre ?


SOIT DIT EN PASSANT
Lundi 9 Janvier 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine

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Il est des jours comme ça où à force de faire croire que l’on
maîtrise la situation, les choses les plus inattendues peuvent surgir
de là où l’on s’y attend le moins. Des revendications légitimes se sont
exprimées de façon plutôt violente il y a quelques jours à Béjaïa, par
exemple. On craint toujours le pire quand la colère gronde et gagne un
quartier, une ville ou un village. Les révoltes qu’ont connues certains
pays voisins ou du Moyen-Orient au cours de ces dernières années ont
donné la preuve que le calme ne revenait jamais avant d’avoir enregistré
son lot de victimes. L’Algérie n’a pas besoin de martyrs supplémentaires.
Elle n’a pas besoin de prendre feu pour se faire entendre parce que, pour
peu qu’on les mette en pratique, elle dispose de méthodes appropriées
pour venir à bout des conflits socioéconomiques qui l’agitent régulièrement.
On peut s’étonner qu’un chef de gouvernement qui invite à consommer
des oranges locales, à 100 DA, les moins chères, plutôt qu’un fruit importé,
n’ait pas trouvé mieux pour calmer les esprits échauffés par les mesures
d’austérité imposées depuis quelques mois et qui sanctionnent les plus
démunis. Ceux qui devraient inquiéter en premier lieu parce que ce sont
eux qui pourraient ne plus avoir envie d’en déguster davantage. Il est
surprenant que l’on ne puisse pas, en haut lieu, apporter de réponse
réconfortante aux inquiétudes des citoyens. Comment peut-il en être
autrement quand on sait par quelles grosses légumes le jeu de mots est
approprié — est détenu le monopole de l’importation ? On doute fort que
la crise sanctionne les cercles qui gravitent à la périphérie du
pouvoir. Quand le cours du baril de pétrole est à la hausse, il profite à ces
groupes d’intérêts et quand il chute, on répercute le manque à gagner
sur le consommateur. Voilà pourquoi beaucoup d’Algériens ne se bercent
plus d’illusions et n’écoutent les interventions officielles que pour mieux
en démonter le contenu. Quand on pense qu’en haut lieu, on estime, à
propos des oranges, qu’elles peuvent apaiser la faim du citoyen lambda,
on se dit que peut-être l’on n’a pas encore tout vu. [/SIZE]

M. B.

zadhand
11/01/2017, 12h49
La trahison au service de l’ambition !


SOIT DIT EN PASSANT
Mercredi 11 Janvier 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine
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[SIZE=4]Il est des jours comme ça où les interrogations pleuvent sans que l’on puisse y apporter la moindre réponse qui apaise la colère ou renseigne sur les suites à donner aux attentes qui s’expriment, toujours, un peu plus violemment. Et alors que les regards se tournent vers ces villes qui s’embrasent à la moindre étincelle, je reste bloquée sur la haine que manifestent certains à l’égard du pays en craignant que toute colère spectaculaire puisse servir leurs fâcheuses ambitions. Ce n’est peut-être pas le moment de réfléchir à ce que cela suppose pour un fils d’en arriver à trahir une entité pour laquelle le père a sacrifié sa vie. Je n’arrive personnellement pas à croire qu’il puisse exister des Algériens indignes d’être qualifiés comme tels. Quand on est enfant de martyr, que l’on n’a pas eu la chance de connaître son père froidement exécuté pour ses convictions et son engagement tout juste quelques jours après avoir vu le jour, on ne peut ni accepter qu’un énergumène en mal de reconnaissance complote contre son pays ni que des petits malins placés à des fonctions respectables de l’Etat puissent, impunément, vider les caisses de ce qui revient légitimement aux Algériens. Mais comment ne pas réagir quand des propos tenus à l’égard de l’Algérie deviennent de plus en plus immondes ? Depuis quand la France aurait-elle intérêt à récupérer la Kabylie pour garder son influence sur le nord de l’Afrique ? Certains soutiendront qu’il ne faut pas en parler. Bien sûr que oui et même plus souvent qu’on ne pense à le faire ! Entre ceux qui dépouillent les Algériens et ceux qui appellent à la haine de l’autre, il y a des silences qui en disent long sur les offres de service et les asservissements allègrement assumés. L’avantage avec un Ferhat Mehenni, c’est qu’il dit haut et fort son racisme et sa haine de la différence. En voilà un qui regrette, sans doute, que son père ait pu penser, en combattant, qu’avant d’être kabyle, il était algérien. J’apprends que les Arabes sont majoritaires en Algérie comme j’ignorais que les Kabyles s’étaient élevés contre une guerre de libération menée par les seuls Arabes.


[FONT=book antiqua]M. B.

zadhand
12/01/2017, 19h32
Faites le 100 et patientez !


[SIZE=4]SOIT DIT EN PASSANT
Jeudi 12 Janvier 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine
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Il est des jours comme ça où l’on a beau s’efforcer à voir la vie en rose dans un pays où l’on fait tout pour vous la gâcher, on finit par se rendre à l’évidence les choses ne pourront jamais s’arranger tant que l’on s’entêtera à improviser pour tuer le temps. Pourquoi l’Algérie irait-elle mieux quand un personnel compétent est confiné chez lui au bénéfice d’un autre auquel on n’a jamais appris à servir le public ? Elle est là l’histoire de l’administration algérienne qui néglige de plus en plus le citoyen, sait de moins en moins vers où elle voudrait aller et qui, lorsque vous en décrivez les tares, s’étonne que l’on ose remettre en cause ses capacités et sa volonté de mieux faire par excès d’incompétence et prend la mouche lorsque l’on affirme que ses inaptitudes pèsent bien plus lourd que ses qualités. Dans un courrier reçu il y a quelques jours, un lecteur m’a confié, en résumé, ce qui suit. «Quand vous formez le 100, sachez qu’il n’est là que pour signaler une première fois et pour relancer la réclamation la seconde, troisième, quatrième ou énième fois.
A vous de choisir ! De deux choses l’une, vous restez pendu au téléphone à attendre qu’un opérateur veuille bien vous répondre, ou vous vous déplacez à Algérie Télécom, mais dans les deux cas vous n’obtenez pas de résultat. heureusement qu’appeler le 100 est gratuit parce que sinon, on paierait des fortunes. Régulièrement, une voix vous dit : «veuillez patienter. Nous vous mettons en contact avec un télé-conseiller.» L’annonce est faite en arabe et en français. Comme ça, on est sûr à Algérie télécom de bien communiquer. Il n’y a rien à dire du personnel. Il est sympathique.Sauf que j’ai la désagréable impression que l’on se moque de moi et que même si je paie toujours à temps mes factures, le service technique, qui a 48 heures pour intervenir, met plus de temps pour prendre en compte mes réclamations. Un jour, j’ai demandé à l’un des opérateurs au bout du fil pourquoi on mettait autant de temps à répondre, une fois on m’a raccroché au nez, une autre fois on m’a répondu que ce centre d’appels gérait les 48 wilayas. C’est bon à savoir et à transmettre !

[FONT=book antiqua]M. B.

flomics
14/02/2020, 19h11
Il y a des jours comme ça où, avant même que le jour se lève, j’ai une furieuse envie de vérifier
comment les Algériens s’arrangent avec l’Amour. Comment ils aiment, de quelle manière
ils l’expriment et surtout comment ils savent le dire ! Non pas que je doute de l’aisance
qu’ils mettent à déclarer leurs sentiments, mais je me dis que lorsque l’on vit dans une société
conservatrice comme la nôtre, on ne s’enflamme pas à la première fête importée qui soit,
à supposer que les célébrations des autres restent les leurs et nous soient interdites.
Et la Saint-Valentin est arrivée à point nommé pour tester le savoir-faire en la matière
des amoureux de chez nous. Comment se déclare-t-on sa flamme ou comment se manifeste
t-on notre tendresse lorsque la fougue n’est plus là pour attester de la force des sentiments ?
De là à ce que les promoteurs du «nikeh fi sabil el djihad» décrètent que tout individu qui
verbalise sa passion ou fait l’apologie de la plus belle des émotions pactise avec le diable
ou que tout encouragement à fêter la Journée des amoureux est une atteinte au divin,
je ne doute pas une seule seconde que les sombres jouisseurs frustrés et silencieux que sont
leurs fidèles acquiescent du menton. Le jour J, je me suis arrêtée chez mon fleuriste,
histoire de voir comment on y évoquait l’amour. Un monsieur plutôt bien de sa personne n’a
pas attendu que je le sollicite pour me donner son avis : «Comme l’a si bien dit Antoine
de Saint-Exupéry : ‘‘On ne voit bien qu’avec le cœur, le reste est invisible pour les yeux.’’
C’est bien vrai tout ça, n’est ce pas chère madame ?» La St-Valentin, c’était aussi ces femmes
qui fêtaient l’amour qu’elles portent à l’homme de leur vie. Elles ont des jours comme ça où
elles s’arrangent avec la vérité et où elles se créent un avenir à l’image de leurs rêves. Morale
de l’histoire : toutes les femmes n’ont pas la chance d’avoir un homme raffiné dans leur vie
et tous les hommes n’ont pas l’heureuse fortune de côtoyer celle qui est armée pour leur
apprendre à apprécier le bon goût de la victoire.