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Voir la version complète : Un questionnaire contre les articles scientifiques bidons à l’usage de l’internaute



jim63
07/01/2016, 10h35
salam


Le café est bon pour la santé (http://www.atlantico.fr/decryptage/voila-pourquoi-cafe-est-bon-pour-sante-astrid-nehlig-2289436.html), ou peut-être est-ce l'inverse, (http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1375996-l-abus-de-cafe-mauvais-pour-la-sante-vrai-mais-tout-depend-de-l-age-et-du-mode-de-vie.html) la charcuterie augmente les risques d'infertilité masculine (http://www.observatoire-des-aliments.fr/sante/le-bacon-nocif-pour-la-fertilite-masculine), un verre de vin au dîner ne fait jamais de mal (http://www.futura-sciences.com/magazines/sante/infos/actu/d/nutrition-boire-verre-vin-rouge-diner-serait-bon-sante-60124/), mais plus on boit, plus on a des idées de droite (http://www.slate.fr/lien/52277/conservatisme-alcool-droite), la consommation de marijuana aide à réduire l'obésité (https://www.washingtonpost.com/news/wonk/wp/2015/12/07/want-to-reduce-obesity-legalize-medical-marijuana-researchers-say/), mais en même temps, le cannabis rend bête (http://sante.lefigaro.fr/actualite/2012/08/27/18897-cannabis-perturbe-durablement-cerveau)... Le lecteur amateur de sciences trouvera des dizaines d'exemples de ce type sur le blog Selon une étude américaine... (http://selonuneetudeamericaine.tumblr.com/)qui en regorge.
Le Web et les médias sont friands de ces études scientifiques plus ou moins sérieuses. Peu importe qu'elles soient peu ou pas sourcées, peu importe qu'elles contredisent une précédente étude, peu importe si le compte rendu qui en est fait est bancal, peu rigoureux, bâclé.
Le blog Inspecteur viral, hébergé par la version québécoise du journal Métro (http://journalmetro.com/opinions/inspecteur-viral/895509/voici-un-outil-qui-vous-permettra-de-debusquer-les-articles-scientifiques-bidon/), a mis au point une solution à l'usage de l'internaute crédule. Celui-ci pourra être tenté de partager sur les réseaux sociaux, heureux de voir son mode de vie conforté, que les gens intelligents se couchent tard (http://www.slate.fr/lien/30623/gens-intelligents-se-couchent-tard), contrairement à ce que son ami Facebook rabat-joie avait posté la semaine d'avant, à savoir que le manque de sommeil rend laid, bête, vieux et malade (http://www.lifehack.org/articles/productivity/15-hair-raising-consequences-sleep-deprivation.html).
Le principe est simple : pour vérifier la fiabilité d'un article rendant compte d'une étude scientifique, l'internaute est invité à le passer au crible d'un questionnaire. L'article cite-t-il une étude scientifique ? A-t-elle été publiée dans un journal reconnu ? Les chercheurs qui y ont contribué sont-ils cités dans l'article ? La méthodologie est-elle explicitée ? L'article prétend-t-il vous révéler une véritable découverte ?
Le système n'est pas infaillible, puisqu'il se fie en grande partie à la capacité du lecteur à bien analyser ce qu'il lit. Mais il a le mérite de pousser celui-ci à faire attention.
Prenons comme exemple cette étude relayée par le Washington Post le 1er janvier (https://www.washingtonpost.com/news/wonk/wp/2016/01/01/small-families-are-better-for-kids-according-to-new-research/) puis par Slate (http://www.slate.fr/story/112231/familles-nombreuses-developpement-enfants), entend montrer que plus on a d'enfants, plus le développement de ceux-ci - mesuré par les tests cognitifs d'usage - en pâtit.
Lorsque l'on clique sur le lien donné par le Washington Post, la chose semble tout à fait sérieuse, puisque l'on découvre un document en PDF de 47 pages (http://papers.nber.org/tmp/66128-w21824.pdf)émanant du National bureau of economic research aux Etats-Unis. Pourtant, à l'épreuve du questionnaire, elle ne passe pas la deuxième question: « Est-ce que l'étude a été publiée dans un journal scientifique reconnu? ».
En effet, le PDF fourni par le Washington Post mentionne noir sur blanc, en première page, que « ce document de travail est destiné à circuler dans le but d'être discuté et commenté. Il n'a pas été relu par des pairs, ou soumis à la relecture du bureau des directeurs du National bureau of economic research». Cela ne signifie pas que l'étude est fausse. Simplement, elle n'a pas été soumise à la vérification des pairs, une étape fondamentale pour toute étude qui se prétend scientifique.
Espérons que les internautes y verront un bon moyen de ne plus se laisser culpabiliser par cet Internet qui prétend qu'il faut se lever tôt pour réussir dans la vie (http://www.entrepreneur.com/article/226910).