soltan009
23/01/2013, 17h18
Je fais des insomnies de plus en plus régulières. Comment savoir d’où ça vient ?La question de notre internaute :
Je fais des insomnies de plus en plus régulières… Est-ce dû à un phénomène psychologique ? Comment savoir d’où ça vient ? Ça me gâche la vie… Savez-vous comment lutter contre l’insomnie sans prendre de somnifère ?
Ce qu'en dit Sarah :
Le saviez-vous ? 1 français sur 3 se plaint d'insomnies occasionnelles et 1 sur 10 d'insomnies chroniques. Mais attention : il n'y a pas qu'une seule façon d'être insomniaque. On distinguera notamment :
- l'insomnie d'ajustement (depuis moins de trois mois, associée à un événement stressant et qui cesse quand l'événement stressant se résout ou si la personne s'y résigne et s'adapte).
- l'insomnie idiopathique (elle existe depuis l'enfance, aucune cause n'a été identifiée)
- l'insomnie psychophysiologique (la personne s'angoisse à l'idée de ne pas dormir, dort mieux quand elle n'est pas chez elle, rumine et réfléchit sans cesse dès qu'elle se couche)
- l'insomnie secondaire à un trouble psychique (par exemple certaines personnes dépressives peuvent devenir insomniaques, ou des personnes en phase maniaque)
- l'insomnie due à un mauvais planning du sommeil : trop d'alcool, de cigarettes, abus de caféine, de théine, utilisation du lit pour regarder la télé ou pour y dîner...
Quelles peuvent être les causes psychologiques de l'insomnie ?
On l'a dit, le stress, l'anxiété ou la dépression peuvent entraîner une insomnie. Mais aussi les épisodes d'exaltation maniaques du trouble bipolaire (il s'agit dans ce cas précis d'une urgence psychiatrique) et certaines psychoses où la personne est en hypervigilance permanente (par exemple une personne n'arrivera pas à trouver le sommeil parce qu'elle aura la conviction que le FBI l'espionne).
Alors, y a-t-il une cause psychologique à votre insomnie à vous ? Pour le savoir, commencez par réfléchir aux questions suivantes. Depuis quand dormez-vous mal ? Quand vous dites « insomnie », cela signifie-t-il que vous n'arrivez pas à vous endormir ou bien que vous vous endormez puis vous réveillez brusquement en pleine nuit (3-4 heures du matin ?) ? Et quand vous étiez enfant, comment viviez-vous le moment du coucher ? Dormiez-vous bien ? Etiez-vous sujette à des cauchemars récurrents ? D'une façon générale, comment dort-on dans votre famille ? Désormais, avez-vous des pensées récurrentes qui viennent lorsque vous allez vous coucher (moment de la journée auquel vous repensez, film, chanson, paroles prononcées) ?
Y a-t-il forcément une cause psychologique à l'insomnie ? Non, pas du tout.
Je suis psychanalyste. Pourtant, en matière de troubles du sommeil, je suis la première à dire qu'il ne faut pas voir du « psy » partout. Avant de chercher une cause psychopathologique à votre insomnie, je vous invite même à vérifier avec un médecin s'il n'y a pas une cause organique à ces insomnies. Sachez notamment que certaines drogues mais aussi une surconsommation d'alcool, de nicotine, de caféine (et la caféine, ce n'est pas seulement dans le café mais aussi dans les sodas) et de théine peuvent entraîner des troubles du sommeil.
Certaines maladies, qui mettent parfois bien du temps à être diagnostiquées, peuvent aussi entraîner des insomnies pénibles. C'est notamment le cas de l'apnée du sommeil, du syndrome des jambes sans repos (ou « impatiences »), du syndrome des mouvements périodiques, de la maladie de Parkinson ou d'Alzheimer, des douleurs rhumatologiques, des problèmes endocriniens ou de certains troubles cardiaques.
Il existe aujourd'hui des centres du sommeil (il y en a 44 en France, certains sont directement rattachés à des hôpitaux) où l'on peut réaliser des bilans complets et des examens spécialisés sur le sommeil et la vigilance, comme l'actimétrie, la polysomnographie et la polygraphie ventilatoire. Pour plus d'informations, je vous invite à vous rendre directement sur le site de ces centres. Vous les trouverez facilement en tapant « centre du sommeil » dans un moteur de recherche.
Comment lutter contre l'insomnie ?
Il existe, en cas d'insomnies légères, des alternatives aux somnifères qui, semble-t-il, ont fait leur preuve, et qui vont du yoga à la relaxation, en passant par l'acupuncture ou les tisanes à la valériane. Mais en cas d'insomnie sévère, handicapante, qui met en jeu la santé et l'équilibre de la personne, il n'y a guère que la psychothérapie ou/et un traitement médicamenteux adapté en fonction de l'origine de l'insomnie, qui aideront la personne à retrouver le sommeil.
Les somnifères ne sont pas des médicaments anodins. Il ne faut pas en abuser et ils ont parfois des effets secondaires assez pénibles. Mais ils permettent aussi, à des personnes qui souffraient d'insomnies chroniques sévères, de pouvoir dormir la nuit et donc, de bien mieux vivre leurs journées !
En résumé, commencez par évacuer toute cause organique, physique, à votre insomnie, éventuellement en vous rendant dans un centre du sommeil. Puis, s'il n'y a aucune cause organique à vos insomnies, examinez s'il peut y avoir des raisons psychologiques à vos troubles du sommeil. Si aucun médecin n'a trouvé de cause physique à vos insomnies et qu'elles persistent et nuisent à votre moral, votre vie professionnelle, sociale, familiale, il est peut-être le moment pour vous d'entreprendre une psychothérapie pour comprendre ce qui se cache derrière cette impossibilité de passer de longues heures allongée et les yeux fermés.
Je fais des insomnies de plus en plus régulières… Est-ce dû à un phénomène psychologique ? Comment savoir d’où ça vient ? Ça me gâche la vie… Savez-vous comment lutter contre l’insomnie sans prendre de somnifère ?
Ce qu'en dit Sarah :
Le saviez-vous ? 1 français sur 3 se plaint d'insomnies occasionnelles et 1 sur 10 d'insomnies chroniques. Mais attention : il n'y a pas qu'une seule façon d'être insomniaque. On distinguera notamment :
- l'insomnie d'ajustement (depuis moins de trois mois, associée à un événement stressant et qui cesse quand l'événement stressant se résout ou si la personne s'y résigne et s'adapte).
- l'insomnie idiopathique (elle existe depuis l'enfance, aucune cause n'a été identifiée)
- l'insomnie psychophysiologique (la personne s'angoisse à l'idée de ne pas dormir, dort mieux quand elle n'est pas chez elle, rumine et réfléchit sans cesse dès qu'elle se couche)
- l'insomnie secondaire à un trouble psychique (par exemple certaines personnes dépressives peuvent devenir insomniaques, ou des personnes en phase maniaque)
- l'insomnie due à un mauvais planning du sommeil : trop d'alcool, de cigarettes, abus de caféine, de théine, utilisation du lit pour regarder la télé ou pour y dîner...
Quelles peuvent être les causes psychologiques de l'insomnie ?
On l'a dit, le stress, l'anxiété ou la dépression peuvent entraîner une insomnie. Mais aussi les épisodes d'exaltation maniaques du trouble bipolaire (il s'agit dans ce cas précis d'une urgence psychiatrique) et certaines psychoses où la personne est en hypervigilance permanente (par exemple une personne n'arrivera pas à trouver le sommeil parce qu'elle aura la conviction que le FBI l'espionne).
Alors, y a-t-il une cause psychologique à votre insomnie à vous ? Pour le savoir, commencez par réfléchir aux questions suivantes. Depuis quand dormez-vous mal ? Quand vous dites « insomnie », cela signifie-t-il que vous n'arrivez pas à vous endormir ou bien que vous vous endormez puis vous réveillez brusquement en pleine nuit (3-4 heures du matin ?) ? Et quand vous étiez enfant, comment viviez-vous le moment du coucher ? Dormiez-vous bien ? Etiez-vous sujette à des cauchemars récurrents ? D'une façon générale, comment dort-on dans votre famille ? Désormais, avez-vous des pensées récurrentes qui viennent lorsque vous allez vous coucher (moment de la journée auquel vous repensez, film, chanson, paroles prononcées) ?
Y a-t-il forcément une cause psychologique à l'insomnie ? Non, pas du tout.
Je suis psychanalyste. Pourtant, en matière de troubles du sommeil, je suis la première à dire qu'il ne faut pas voir du « psy » partout. Avant de chercher une cause psychopathologique à votre insomnie, je vous invite même à vérifier avec un médecin s'il n'y a pas une cause organique à ces insomnies. Sachez notamment que certaines drogues mais aussi une surconsommation d'alcool, de nicotine, de caféine (et la caféine, ce n'est pas seulement dans le café mais aussi dans les sodas) et de théine peuvent entraîner des troubles du sommeil.
Certaines maladies, qui mettent parfois bien du temps à être diagnostiquées, peuvent aussi entraîner des insomnies pénibles. C'est notamment le cas de l'apnée du sommeil, du syndrome des jambes sans repos (ou « impatiences »), du syndrome des mouvements périodiques, de la maladie de Parkinson ou d'Alzheimer, des douleurs rhumatologiques, des problèmes endocriniens ou de certains troubles cardiaques.
Il existe aujourd'hui des centres du sommeil (il y en a 44 en France, certains sont directement rattachés à des hôpitaux) où l'on peut réaliser des bilans complets et des examens spécialisés sur le sommeil et la vigilance, comme l'actimétrie, la polysomnographie et la polygraphie ventilatoire. Pour plus d'informations, je vous invite à vous rendre directement sur le site de ces centres. Vous les trouverez facilement en tapant « centre du sommeil » dans un moteur de recherche.
Comment lutter contre l'insomnie ?
Il existe, en cas d'insomnies légères, des alternatives aux somnifères qui, semble-t-il, ont fait leur preuve, et qui vont du yoga à la relaxation, en passant par l'acupuncture ou les tisanes à la valériane. Mais en cas d'insomnie sévère, handicapante, qui met en jeu la santé et l'équilibre de la personne, il n'y a guère que la psychothérapie ou/et un traitement médicamenteux adapté en fonction de l'origine de l'insomnie, qui aideront la personne à retrouver le sommeil.
Les somnifères ne sont pas des médicaments anodins. Il ne faut pas en abuser et ils ont parfois des effets secondaires assez pénibles. Mais ils permettent aussi, à des personnes qui souffraient d'insomnies chroniques sévères, de pouvoir dormir la nuit et donc, de bien mieux vivre leurs journées !
En résumé, commencez par évacuer toute cause organique, physique, à votre insomnie, éventuellement en vous rendant dans un centre du sommeil. Puis, s'il n'y a aucune cause organique à vos insomnies, examinez s'il peut y avoir des raisons psychologiques à vos troubles du sommeil. Si aucun médecin n'a trouvé de cause physique à vos insomnies et qu'elles persistent et nuisent à votre moral, votre vie professionnelle, sociale, familiale, il est peut-être le moment pour vous d'entreprendre une psychothérapie pour comprendre ce qui se cache derrière cette impossibilité de passer de longues heures allongée et les yeux fermés.