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zadhand
23/12/2015, 17h06
Décès de Hocine Ait Ahmed



17:35 mercredi 23 décembre 2015 | Par Riyad Hamadi | TSA
Hocine Ait-Ahmed, l’un des dirigeants historiques de la Révolution algérienne, est décédé mercredi à Genève en Suisse, rapporte l’APS, citant une source au FFS.Né en 1926 à Aïn El Hammam dans la wilaya de Tizi Ouzou, Ait Ahmed, lycéen à Ben Aknoun à Alger, il adhère au PPA dès 1943 et y défend le recours à la lutte armée pour l’indépendance de l’Algérie dès 1946. En 1947, il est coopté au Bureau politique de son parti chargé de l’État-major de l’Organisation secrète et la préparation d’une insurrection armée.

Dès 1954, il se prononce pour la lutte armée et défend les thèses du FLN, dont il est l’un des fondateurs. Deux ans après, le 22 octobre 1956 ; il est kidnappé par l’armée française avec Ben Bella, Boudiaf et Khider dans l’avion Air-Atlas qui les menaient de Tanger à Tunis. Il reste en prison jusqu’au cessez-le-feu en 1962. Ministre d’État du GPRA, il s’oppose au groupe de Ben Bella et l’État-major de l’ALN dirigé par Houari Boumedienne.À l’indépendance, député de l’Assemblée constituante, il s’oppose au régime de Ben Bella et lance le FFS en 1963, après avoir dirigé une courte rebellion armée en Kabylie, en compagnie du colonel Mohand Oul Hadj. Arrêté en 1964, il est condamné à mort, avant d’être gracié. Il s’évade de la prison d’El Harrach en 1966 et s’exile en Suisse.Le 15 avril 1990, il rentre au pays et relance le FFS. En 1999, il s’est porté candidat à la présidentielle, avant de se retirer avec d’autres candidats, laissant Abdelaziz Bouteflika, futur président, seul en course.

kouid-air
23/12/2015, 17h26
bonsoir !
C'etait un homme d'ETAT "ALLAH YERHMOU BI RAHMATI ALLAH "

Mimiche
24/12/2015, 09h18
Qu’Allah donne la force et la patience d’affronter cette épreuve a sa famille et qu’il accorde sa clémence et sa miséricorde au défunt

zadhand
24/12/2015, 11h10
A LA UNE/Actualités_HOCINE AÏT AHMED EST DÉCÉDÉ HIER
24 Décembre 2015

Un historique s’est éteint

Hocine Aït-Ahmed est décédé, hier, mercredi 23 décembre à Lausanne, en Suisse, à l’âge de 89 ans, des suites d’une longue maladie. Né le 26 août 1926, à Ath Yahia, dans la daïra de Aïn El Hammam à Tizi Ouzou, Aït-Ahmed était, jusqu’à hier, l’un des rares dirigeants du mouvement national et de la Révolution encore en vie. Il aura accumulé un très long parcours politique et militant qui remonte aux tout débuts des années 40 du siècle dernier.
Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Un parcours entamé à l’âge de seize ans lorsqu’il rejoint le mouvement national en intégrant le Parti du peuple algérien, le PPA de Messali Hadj. Depuis, il jouera des rôles de premier plan au sein du PPA puis du MTLD. Son ascension sera rapide. En 1947, il remplacera Mohamed Belouizdad à la tête de l’Organisation secrète, l’OS.
Cette organisation clandestine, démantelée par la suite par les services coloniaux français, avait, entre autres coups d’éclat, réussi la fameuse opération de l’attaque de la poste d’Oran. Aït-Ahmed sera également au cœur de la fameuse crise dite «berbériste» qui a éclaboussé le MTLD. Il fera également partie du groupe des neuf personnalités ayant pris la décision historique de déclencher la Révolution du 1er Novembre 1954. Auparavant, en 1952, il ouvre un bureau du PPA-MTLD au Caire et accomplira, à ce titre, un énorme travail diplomatique en faveur de la cause nationale et, entre autres, il avait dirigé la délégation algérienne à la conférence de Bandung qui avait été déterminante pour l’autodétermination des peuples sous
domination coloniale, notamment l’Algérie, le Maroc et la Tunisie.
Le 22 avril 1956, Hocine Aït-Ahmed sera arrêté par les autorités coloniales françaises, en compagnie de Mohamed Boudiaf, Mohamed Khider, Ahmed Ben Bella et Mustapha Lacheraf et ce, à la suite du détournement de l’avion qui devait transporter
les dirigeants de la Révolution de Rabat vers Tunis.
Détenu en France avec ses compagnons, Aït-Ahmed aura été membre du Conseil national de la révolution et membre du Gouvernement provisoire de la Révolution algérienne avec donc, un titre de ministre. A l’indépendence, en 1962, il fera certes partie de l’Assemblée constituante, mais ne tardera pas à se démarquer du FLN et opter pour une opposition frontale
au clan d’Oujda , dirigé par Ben Bella, qui a pris le pouvoir.
En septembre 1963, il crée son parti, le Front des forces socialistes, un parti d’opposition évidemment et qui affrontera le pouvoir en place par les armes. Arrêté en 1964, Hocine Aït-Ahmed sera condamné à mort par le régime de Ben Bella. Il s’évadera de la prison d’El Harrach juste après l’arrivée de Houari Boumediène au pouvoir et, depuis, il s’exilera en Suisse, à Lausanne précisément, et ce, jusqu’à son décès, hier. De son exil, le chef historique du FFS poursuivra son opposition aux différents régimes en Algérie. Il n’a pu refouler le sol algérien que le 10 février 1989, à la faveur de l’ouverture politique imposée par les événements du 5 Octobre 1988, sous Chadli Bendjedid. A son retour, il dirigera son parti, le FFS, désormais reconnu à la faveur de la nouvelle Constitution qui permettra le pluralisme politique, médiatique et associatif en Algérie.
Le FFS de Aït-Ahmed commencera par boycotter les premières élections locales pluralistes en juin 1990 mais prendra part aux législatives du 26 décembre 1991. Mais le pays se réveillera sur un cauchemar, le 27 décembre : le FIS, parti obscurantiste, qui versera d’ailleurs dans le terrorisme, remporte la majorité dès le premier tour et menaçait d’enterrer l’Algérie.
Il est suivi avec des scores modestes, par le FLN et le FFS. Aït-Ahmed organisera la fameuse marche du 2 janvier 1992 et lancera son fameux slogan de «ni Etat policier, ni Etat intégriste». Mais contrairement aux attentes, il s’opposera à l’arrêt du processus électoral du 11 janvier 1992 et réclamera d’aller au deuxième tour. De fait, il s’alliera au FIS et au FLN, le fameux «trois fronts», et sera celui qui lancera le triste slogan du «qui-tue-qui ?».
Après l’assassinat du président Mohamed Boudiaf, Aït-Ahmed reprendra son exil à Lausanne d’où il mènera une opposition sans merci au pouvoir en Algérie. Il sera notamment l’un des organisateurs de la célèbre conférence de Sant’Egidio avec Abdelhamid Mehri et les dirigeants du FIS dissous.
En 1999, Aït-Ahmed prendra néanmoins part à la présidentielle du 15 avril. Mais à la fin de la campagne électorale, il annonce, ainsi que Hamrouche, Taleb, Sifi un retrait spectaculaire de la présidentielle, laissant Abdelaziz Bouteflika seul dans la course !
Un camouflet que Bouteflika n’a jamais digéré, d’ailleurs.
En dehors de quelques brèves apparitions ultérieures, c’était la dernière activité d’envergure de Hocine Aït-Ahmed en Algérie. Affaibli par la maladie, il dirigera son parti de loin, assistant juste aux congrès. Pas au dernier toutefois, celui de 2012, où il annoncera
son retrait de la tête du parti et, quasiment de la vie politique.

K. A.

djafar1
25/12/2015, 06h08
que dieu lui fasse miséricorde et l'accueil dans son vaste paradis amine

zadhand
31/12/2015, 15h43
Arrivée de la dépouille d’Ait Ahmed à Alger
le 31.12.15 | 16h36


La dépouille du révolutionnaire Hocine Ait Ahmed est arrivée, ce jeudi après midi, à Alger.

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Porté de l’avion d’Air Algérie par des éléments de la protection civile, la garde républicaine
lui a rendu les honneurs. Les membres du gouvernement et hauts cadres de l’Etat ont
rendu un dernier hommageau défunt au salon d’honneur présidentiel de l’aéroport international d’Alger.
A l’heure ou nous mettons en ligne, le cortège funèbre quitte l’aéroport en direction
du siège national du FFS où une veillée est prévue ce soir.
Une importante foule composée de militants, compagnons de parcours, de personnalités nationales
mais aussi de simples citoyens attend l’arrivée de la dépouille de Da L’hocine au siège du parti pour un dernier hommage.
Le défunt sera enterré demain, vendredi, dans son village natal Ath Ahmed à Ain El Hammam.

Mina Adel

zadhand
01/01/2016, 21h45
A la une Actualité
le 01.01.16 | 14h59


Si El Hocine inhumé chez lui à Ath Ahmed


Le défunt Hocine Ait Ahmed a été inhumé, aujourd’hui vendredi,
au cimetière de son village natal Ath Ahmed à Tizi Ouzou,
dans une grande ferveur populaire.

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Des dizaines de milliers de personnes ont afflué vers Ath Ahmed
pour accompagner le révolutionnaire à sa dernière demeure.
Le premier ministre Abdelmalek Sellal, selon des témoins oculaires,
a été chahuté et sa voiture aurait été caillassée avant son arrivée
au lieu de recueillement, à Tissirt N’chikh.
Hocine Ait Ahmed, l’un des architectes de la guerre de libération
algérienne et fondateur du FFS, est décédé mercredi 23 décembre
dernier à Lausanne en Suisse, à l’âge de 89 ans. Sa dépouille
est arrivée, hier jeudi vers 16 heures, à l’aéroport Alger.
Une veillée funèbre a eu lieu au siège national du FFS où une foule
nombreuse est venue rendre un dernier hommage à Si El Hocine.



Elwatan.com

zadhand
02/01/2016, 10h38
Des centaines de milliers de personnes à l’enterrement
de Hocine Aït Ahmed


A la une/Actualité
le 02.01.16 | 10h00


Historique consécration

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Il est 6h sur la route d’Ath Yahia, mais le jour n’est pas encore levé. De part et d’autre de la route, les lumières des villages kabyles sont comme des colliers d’étoiles tombées de la voûte céleste. Telles des colonnes de fourmis géantes, de longues processions de citoyens de tout âge marchent dans la nuit, le silence et le froid.
Ils sont des dizaines de milliers à se diriger vers Tissirth n’ Cheikh (le moulin du saint) pour attendre la dépouille de Hocine Aït Ahmed que personne ne présente plus. Les parkings prévus pour recevoir les bus et les véhicules personnels sont déjà pleins à craquer. La plupart sont arrivés dans la nuit, pour, évidemment, ne pas être pris au dépourvu et rater l’événement du siècle. Quand le jour se lève enfin, il donne à voir une véritable marée humaine qui a déjà pris possession des plateformes prévues pour la foule, les invités d’honneur et la dépouille mortuaire. Comme un long fleuve tranquille, la foule continue d’affluer durant toute cette journée de Nouvel An et de nouvelle ère.
Le flux est continu, y compris lorsque les trois portes menant vers Takka Ath Yahia sont bloquées par l’afflux des visiteurs. Arrivée des quatre coins d’Algérie et de Kabylie, cette foule bigarrée, armée de drapeaux, de posters et de slogans est canalisée derrière des barrières métalliques par un service d’ordre qui veille au grain tant bien que mal. Pour rentrer dans la zone des tentes et des chapiteaux, où doit être exposée la dépouille du défunt,
il faut montrer patte blanche : un badge ou un visage connu.

Une foule tendue

C’est la partie réservée aux invités de marque, aux personnalités politiques, aux cadres du parti et à la presse présente en très grand nombre. Comme à leurs habitudes, les journalistes se ruent sur les VIP pour leur arracher des déclarations ou impressions. Ils sont concurrencés par une armée de citoyens munis de portables qui filment tout ce qui bouge.
Vers 9h, la foule massée derrière les premières barrières métalliques s’échauffe tout à coup et donne de la voix. Les slogans fusent : «Pouvoir berra !», «Pouvoir assassin !», «Non aux harka !» La cause de ce courroux qui fait fuser des slogans rageurs et lever des poings vengeurs est la présence d’un ancien Premier ministre versé aujourd’hui dans l’opposition. Les organisateurs, qui redoutent un dérapage, tentent de rattraper le coup et c’est le premier secrétaire fédéral de Tizi Ouzou qui est allé au charbon. Au micro, il exhorte la foule à garder son calme et à rester digne. «Assagui matchi d’ass lehssav» (l’heure n’est pas aux règlements de comptes, dit-il.
Ajoutant au passage : «Mes frères, respectez le vœu de Si L’Hocine, que l’enterrement se déroule dans la dignité.» L’arrivée du très controversé président de la JSK, l’inamovible Mohand Cherif Hannachi, a failli allumer un autre brasier, vite éteint par l’intéressé qui bat en retraite. Assailli par les journalistes, il fera tôt de s’éclipser. Mokrane Aït Larbi, lui, est chaleureusement applaudi et salué. L’ancien militant de la démocratie et des droits de l’homme se sent comme un poisson dans l’eau, heureux de voir ce magnifique hommage que le peuple rend à celui qu’il reconnaît comme l’un des siens.

«Ces milliers de gens qui sont là parlent pour lui.

Depuis toujours, Hocine Aït Ahmed a milité pour que le peuple soit souverain et que la dernière parole lui revienne. Le pouvoir en a voulu autrement, mais une chose est certaine, mort ou vivant, Dda L’Hocine a toujours gêné le pouvoir. ‘Yedder dhargaz, yemmuth dhargaz’» (Il a vécu en homme et il est mort en homme), résume Mokrane Aït Larbi. «Tout comme Nelson Mandela et beaucoup de grands hommes, il est revenu pour être enterré en son village»,
ajoute ce ténor du barreau qui a échappé de peu à un destin politique exceptionnel.
Pendant ce temps, la foule arrive sans discontinuer. Elle déborde largement des lieux prévus pour la contenir. A 11h15, l’un des responsables du parti annonce au micro l’arrivée imminente de la dépouille de Si L’Hocine. Un frisson parcourt la foule exceptionnellement dense et tendue. De mémoire de Kabyle, jamais une telle affluence à un enterrement n’a été vue ou vécue. Cela dépasse de loin les funérailles de Dda L’Mouloud Mammeri
ou Matoub Lounès qui étaient jusque-là des références en la matière.
Assailli par des centaines de visiteurs massés le long de la route, le cortège funèbre, avec à sa tête l’ambulance transportant la dépouille du vieux leader, a toutes les peines du monde pour avancer. Le speaker supplie longuement et vainement qu’on lui cède le passage. Lorsque enfin le cercueil est extrait de l’ambulance pour être porté à bout de bras et franchir les derniers mètres qui le séparent du chapiteau, où il doit être exposé, une grande émotion s’empare de la foule.
Les larmes coulent sur beaucoup de visages.
Les slogans chantés à gorge déployée et les youyous des femmes s’élèvent dans le ciel et créent une atmosphère quasi mystique. «Mes frères, aujourd’hui, l’Algérie se libère pour la deuxième fois !», lance une voix au micro. A partir de cet instant, les funérailles vont rentrer dans une autre dimension. La plupart des barrières cèdent sous la pression de la foule. Des milliers de personnes s’engouffrent à travers les brèches ouvertes dans le dispositif de sécurité. Le service d’ordre s’effondre comme un château de cartes et plus personne ne sera en mesure de peser sur le cours des événements.

Affluence inédite

Ni les membres de la famille, ni les cadres du FFS, ni aucune autre autorité ne peuvent grand-chose. Devenu presque aphone à force de crier dans le micro, le secrétaire fédéral du FFS s’époumone à demander du calme, de la discipline, de la retenue, mais peine perdue. La foule a décidé de s’approprier cet homme dont on l’a longtemps frustré, ce symbole qui a porté ses luttes et ses espérances. Le peuple s’est saisi de son Si L’Hocine qu’il porte à bout de bras, qu’il ne veut pas lâcher. Comme un miracle tombé du ciel, on finit par organiser une petite minute de silence
plus ou moins respectée au milieu d’un indescriptible tumulte.
Tout de suite après, on tente de conduire la prière du vendredi. Harcelés par des meutes de paparazzis armés de téléphones portables, étouffés sous les flashs de photographes, la femme et les enfants de Hocine Aït Ahmed battent péniblement en retraite vers des lieux plus cléments, sans doute la maison familiale. Il était pourtant prévisible que toutes les prévisions allaient être dépassées en matière d’affluence, les capacités d’accueil étant très limitées du fait du relief géographique. On appelle à l’accomplissement de la Prière du mort, mais le cercueil a déjà quitté les lieux.
Aucune oraison funèbre n’a pu être prononcée. Tandis que sur la plateforme les uns et les autres prient, la dépouille de Si l’Hocine est emmenée dans une ambulance vers sa dernière demeure. Péniblement. Des milliers de personnes suivent le cortège, alors que l’inhumation devait être un moment d’intimité strictement
réservée au cercle familial. Des jeunes s’accrochent désespérément à l’ambulance.
Le peuple s’est littéralement emparé du corps d’Aït Ahmed et ne veut plus le lâcher.
Des slogans berbères sont hurlés à gorge déployée. Tout à coup, comme une digue trop longtemps contenue et qui a fini par céder, des fleuves humains coulent sans retenue en direction du village Ath Ahmed, la dernière demeure. Saïd Khellil, ancienne figure de proue du combat identitaire et du FFS, est visiblement ému. Il tente à son rythme de suivre la longue procession en échangeant ses impressions avec de vieux camarades comme Ramdane Achab.
Avec un homme au destin si exceptionnel, on ne finit jamais de prendre des leçons.
Dans la vie comme dans la mort. C’est un véritable raz-de-marée humain qui déferle sur Ath Ahmed. Des bruits courent que le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a été contraint de rebrousser chemin, sa voiture ayant été caillassée et sa présence huée. Il faut vraiment n’avoir rien compris à son peuple pour oser une telle aventure en territoire notoirement hostile.

Quand on est aussi notoirement impopulaire.

Les nouvelles disent aussi que des milliers de personnes sont restées bloquées aux trois portes installées sur les routes menant vers Takka Ath Yahia. En attendant, des milliers de personnes dévalent la descente menant vers Ath Ahmed. Elles coupent, à leurs risques et périls, à travers champs et maquis, au milieu des ronces et des précipices. Bien avant d’arriver au mausolée de Cheikh Mohand Ou L’Hocine où a lieu l’enterrement proprement dit,
on entend d’abord la clameur de la foule avant de la voir.
Au sommet d’une colline qui surplombe le site, le spectacle qui s’offre aux yeux stupéfait autant qu’il interpelle. Le mausolée et la petite place du village sur lequel il a été bâti sont pleins comme un œuf. Une marée humaine à la limite de l’hystérie a pris en otage l’ambulance qui contient le cercueil. Bousculades gigantesques et cohues indescriptibles.
La foule tangue comme un bateau pris dans une houle invisible.
Là encore, un membre de la famille supplie, avec des sanglots dans la voix, qu’on permette enfin à Si L’Hocine d’être enterré dignement. Les slogans s’entrechoquent : profession de foi musulmane et revendications amazighes déchirent les temps. L’emblème national côtoie le drapeau berbère. Tous les conflits identitaires de la nation algérienne se cristallisent autour d’un Dda L’Hocine qui a toujours tenté de les concilier. L’Algérie dans sa belle diversité et ses contradictions mortelles s’est donnée rendez-vous à Ath Ahmed, autour de la dépouille de Hocine Aït Ahmed.
C’est véritablement au forceps que le cercueil du vieux leader nationaliste et révolutionnaire va finir par être extrait de l’ambulance. Tout autour, sur les collines, les toits des maisons, les arbres, les poteaux électriques, la foule a pris possession des lieux et tente de faire corps avec un symbole qu’elle a fait sien.
Un passage va finir par être dégagé au milieu de la cohue.
Porté par des pompiers, le cercueil de Si L’Hocine va être mis en terre. Après toute une vie de combat et de luttes acharnées, le vieux révolutionnaire va enfin reposer auprès de sa mère biologique, au sein de cette mère patrie pour laquelle il a tout donné. De mémoire de Kabyle des montagnes, jamais un enterrement n’aura drainé autant de monde.
Il est vrai que n’est pas Hocine Aït Ahmed qui veut.

Djamel Alilat

zadhand
04/02/2016, 11h39
A la une/Actualité_Recueillement à Ath Ahmed et hommage à Alger
le 04.02.16 | 10h00


Il y a quarante jours, Hocine Aït Ahmed nous quittait



L’hommage que l’Algérie lui avait rendu le jour de l’arrivée de sa dépouille mortelle en Algérie
et de son enterrement, un vendredi 1er janvier, dans son village natal a montré au monde l’image
d’un homme aimé et respecté par son peuple, un homme qui a choisi de prendre le parti des citoyens
et de ne jamais marchander ses valeurs au marché de la surenchère politique.

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Quarante jours se sont écoulés depuis que la grande figure du nationalisme algérien et de la démocratie,
Hocine Aït Ahmed, a quitté ce monde ici-bas. Dans son village, à Ath Ahmed, Si L’Hocine dort
du sommeil du juste et goûte au repos éternel après avoir sacrifié une vie durant pour ses idées
et ses convictions de démocrate infatigable et incorruptible.

L’hommage que l’Algérie lui avait rendu le jour de l’arrivée de sa dépouille mortelle en Algérie
et de son enterrement, un vendredi 1er janvier, dans son village natal a montré au monde l’image d’un homme aimé et respecté par son peuple, un homme qui a choisi de prendre le parti des citoyens et de ne jamais marchander ses valeurs au marché de la surenchère politique. Hocine Aït Ahmed mit une vie entière au service de l’idéal d’une Algérie libre, prospère et démocratique.

Il a combattu le colonialisme et la dictature en ne laissant à aucune de ces formes d’asservissement des hommes la moindre concession. Les Algériens l’ont compris et ont tenu à lui manifester les plus grands hommages et reconnaissance, lui qui a subi l’arrachement aux siens et forcé à l’exil. Jamais de mémoire d’Algériens, un homme aura rejoint sa dernière demeure dans une telle manifestation populaire.
La présence de centaines de milliers de personnes — dépassant même le million, disent des observateurs — à Ath Ahmed et ses environs vendredi 1er janvier venant de toutes les wilayas du pays et même de l’étranger pour assister à l’enterrement de Hocine Aït Ahmed, a marqué l’histoire et les mémoires. La mémoire collective se rappellera non seulement du parcours et des engagements de l’homme,
mais elle se souviendra à jamais de ce 1er janvier rassembleur à Ath Ahmed.

Elle puisera de ce jour l’enseignement que les géants de l’histoire ne meurent jamais, ils se reposent. Elle se ressourcera auprès de cette tombe, qui ne s’est refermée que sur un corps mais qui n’aura jamais raison de l’homme et de ses idées. La mémoire collective portera tel un flambeau l’image de cette Algérie du 1er janvier réconciliée avec elle-même, avec sa pluralité, avec ses contradictions, avec son identité, pour faire jaillir et réaliser l’idéal d’Aït Ahmed pour lequel il milita plus de 70 ans. L’infatigable combattant, hissant le combat politique pacifique comme doctrine, aura livré une dernière leçon à ses détracteurs de tous bords en choisissant d’avoir des funérailles nationales et populaires et d’être enterré dans la simplicité dans son village natal
Ne s’étant jamais coupé des aspirations du peuple, même dans son exil forcé, il était comme naturel pour Aït Ahmed de demander à ce même peuple de l’accompagner à sa dernière demeure. Sa dernière volonté a trouvé écho auprès des Algériens de tous âges qui affluèrent
à Aïn El Hammam pour assister à l’enterrement du père de la Révolution et de la démocratie.

Les hommages ne se sont pas arrêtés à accompagner la dépouille, ils se sont manifestés par un formidable élan de reconnaissance des mérites de l’homme dans les médias. La dimension international de Hocine Aït Ahmed n’a pas manqué dans les hommages et la famille du défunt reçut des messages de condoléances de chefs d’Etat et de personnalités politiques et intellectuelles étrangères.
De Palestine, du Maroc, de la Tunisie et d’autres parties du monde, les réactions suite au décès de Si L’Hocine parvenaient de toutes parts avec cette même note de respect et de reconnaissance à la grandeur de l’homme. Dix jours durant, des citoyens par milliers affluaient et noircissaient de signatures les registres de condoléances ouverts au siège national du Front des forces socialistes (FFS) ainsi que dans toutes ses fédérations.
Le quarantième jour du décès de Hocine Aït Ahmed sera, une nouvelle fois, un moment de recueillement et de respect à sa mémoire. Le FFS organisera une cérémonie de recueillement demain à Ath Ahmed, à Aït Yahia, ainsi qu’une rencontre commémorative samedi au palais de la culture Moufdi Zakaria, à Alger, sous l’intitulé : «Un parcours, une pensée, un projet : Hocine Aït Ahmed, l’éthique au cœur de la politique».


Nadjia Bouaricha

jim63
04/02/2016, 11h47
salam
les hommages posthume c est facile !