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zadhand
07/03/2015, 18h24
Projet de loi contre les violences à l’égard des femmes
L’APN dit «oui» malgré le lobbying des islamistes




le 07.03.15 | 10h00

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Adoption du projet de loi relatif à la protection de la femme contre toutes les formes de violence à l’APN



Le projet de loi relatif à la protection de la femme contre toutes les formes de violence a été adopté, jeudi, à l’Assemblée populaire nationale (APN). Le texte a été validé grâce au «oui» des députés FFS, FLN, RND et indépendants.


Le Parti des travailleurs, qui avait pourtant accueilli favorablement ce projet, s’est abstenu lors du vote, estimant que le gouvernement «aurait pu mieux faire». Le parti de Louisa Hanoune conteste notamment la notion de «pardon» de la victime qui annulerait les poursuites judiciaires contre son agresseur.
Le PT avait d’ailleurs introduit une proposition d’amendement pour annuler cette disposition, qui n’a pas été retenue. Ce projet de loi est l’un des rares textes à avoir suscité un débat houleux au niveau de la Chambre basse du Parlement. Les élus des partis islamistes se sont, en effet, distingués par une farouche résistance à ce projet.
Les quatre formations islamistes siégeant à l’APN – MSP, El Islah, Ennahda et El Adala – ont tenté, durant deux jours de débat, de faire pression sur le gouvernement pour qu’il retire ce projet qu’ils qualifient de «contraire aux préceptes de l’islam». Jeudi, lors de la séance de vote, les islamistes ont boycotté la plénière tout en insistant sur le retrait pur et simple de ce projet qui risque, selon eux, de «disloquer la cellule familiale» en plus de son opposition «aux principes et à la culture de la société algérienne».
Des accusations rejetées en bloc par le ministre de la Justice, Tayeb Louh. Dans sa réplique aux islamistes, il a insisté sur le maintien de ce texte de loi et annonce, dans la foulée, l’engagement de réformes plus profondes : «C’est pour nous un djihad.» Et d’asséner à l’adresse des islamistes : «Protéger l’épouse des coups et blessures volontaires, provoquant un état d’invalidité ou causant l’amputation, une invalidité permanente ou la mort de la victime va-t-il réellement disloquer la famille ? Le gouvernement va-t-il réellement transgresser les principes de la charia en sanctionnant le harcèlement moral, la maltraitance, le harcèlement sexuel, le harcèlement contre les femmes et les mineures dans les endroits publics ?» Tayeb Louh va plus loin dans ses arguments et s’appuie sur des exemples concrets : «Nul n’ignore que dans certaines région d’Algérie, des tribus s’affrontent à cause de la violence à l’égard des femmes.
Les harcèlements contre les femmes, notamment dans des lieux publics, se sont souvent soldés par des meurtres. Le vide juridique qui existait en la matière a favorisé cet affrontement.» Le ministre a ajouté également qu’il ne pense pas que dans les douars ou les zones reculées d’Algérie, la femme s’opposerait à un tel texte juridique qui la protège elle et sa famille.
Ce texte de loi, a-t-il expliqué, a tenu compte des volets culturel et cultuel propres à la société algérienne. «A travers l’adoption de ces nouvelles dispositions introduites au code pénal, l’Algérie connaîtra davantage de progrès en termes de réformes pour combler le vide juridique, pour mieux prendre en charge certains fléaux sociaux passés sous silence», a-t-il indiqué. Et pour rassurer les députés du PT, le ministre a ajouté que le pardon de la victime met fin à toute poursuite judiciaire, sauf dans certains cas.
Il faut préciser qu’au sein du FLN, des députés ont préféré ne pas assister à la séance consacrée au vote du projet de loi ; d’autres ont proposé plusieurs amendements, notamment la suppression de l’article qui punit la violence morale et verbale contre la femme, estimant qu’il serait impossible de le prouver devant le juge et l’article 330 bis pénalisant «la violence financière contre la femme». Des amendements qui n’ont pas été approuvés.
Gêné, le chef du groupe parlementaire FLN, Tahar Khaoua, a demandé un point d’ordre pour lire une courte déclaration au nom du parti, affirmant «le soutien du FLN aux réformes du président Bouteflika».
Par ailleurs, le ministre de la Justice a annoncé la finalisation du projet de loi amendant le code de procédure pénale soumis jeudi au secrétariat général du gouvernement. Le texte, selon M. Louh, comporte des amendements profonds de nature à consolider l’autonomie de la justice.

Nabila Amir

jim63
08/03/2015, 10h09
salam
" contraire aux préceptes de l’islam........... l argumentation des barbus
de peu de foi

zadhand
30/03/2015, 22h26
A LA UNE/ACTUALITÉ
30 Mars 2015


Report du débat au Sénat sur l’amendement du code pénal
Lorsque les islamo-conservateurs s’allient contre la femme

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En 2014, 40 femmes ont été assassinées, 23 ont échappé à la mort et 6886 autres ont été agressées physiquement. Les auteurs sont les maris dans 7737 cas, des membres de la famille dans 3209 cas et des étrangers dans 15 707 cas.


Des chiffrent qui appellent à la mobilisation pour que la loi sur la protection des femmes soit une priorité… La violence à l’égard des femmes ne cesse de prendre de l’ampleur. Elle n’intéresse pas les islamo-conservateurs et leurs relais au Parlement, qui mènent, depuis des semaines, des campagnes médiatiques pour le retrait de la loi sur les violences conjugales.
Pourtant, en 2014, les tribunaux ont enregistré 40 affaires de femmes assassinées, 23 autres de tentative d’assassinat et 6886 de coups et blessures volontaires. Les auteurs sont les maris dans 7737 cas, des membres de la famille dans 3209 cas, et des personnes étrangères dans 15 707 cas.
En effet, selon un bilan établi par le ministère de la Justice, durant l’année 2014, il y a eu 40 affaires d’homicide enrôlées dans les tribunaux, dont 37 avaient été jugées. Les chiffres officiels font état également de 23 autres affaires de tentative d’assassinat contre des femmes, dont 21 seulement ont été jugées. Les coups et blessures volontaires viennent en première position par rapport aux violences commises contre les femmes avec 6886 affaires, dont 634 seulement ont été jugées.
Les «coups légers» représentent 5865 affaires, les menaces 5208, l’abandon de famille 4192, le harcèlement sexuel 83 affaires, le viol 188, l’attentat à la pudeur 1180 affaires, l’insulte 8912 affaires et la diffamation 903 affaires. Selon toujours le même bilan, les auteurs de ces violences sont en majorité, dans 7737 cas, les maris, 3209 cas, un membre de la famille, 667 cas, un collègue de travail. Les auteurs de ces violences sont aussi des hommes avec lesquels les victimes n’ont aucun lien de parenté ou de travail. En 2014, 15 707 Algériens ont été condamnés pour avoir commis des violences à l’égard des femmes dans un espace public.
Ces chiffres sont loin de représenter la réalité, parce que rares sont les victimes qui osent aller déposer une plainte auprès des tribunaux. De nombreuses affaires sont également enregistrées au niveau des commissariats.
Les statistiques de 2014 montrent une évolution inquiétante des violences à l’égard des femmes. En effet, durant les 9 premiers mois seulement, la Sûreté nationale a enregistré 7091 femmes violentées, dont 4113 ont été victimes de violences conjugales, 1960 agressées dans la rue et 156 autres sur leur lieu de travail. Les violences physiques occupent la première position avec 1508 victimes, suivies des agressions sexuelles avec 205 cas et le harcèlement sexuel avec 71 cas. Durant la même période, 27 femmes ont été assassinées.

Résignation et douleur

Les profils de ces victimes montrent que les femmes divorcées sont sujettes aux violences, avec 751 victimes, ainsi que les veuves, avec 440 cas, et les femmes mariées avec 3847 cas. Encore une fois, et tous les spécialistes le soulignent, ces statistiques cachent un chiffre noir qui du reste est impossible à avoir en raison de cet environnement qui fait que les femmes ont souvent peur d’aller se plaindre de leurs agresseurs, surtout lorsqu’il s’agit du mari ou d’un membre de la famille.
Les pesanteurs socioculturelles, le poids d’une religion mal interprétée font que les victimes se résignent souvent dans la douleur et le silence. Ce qui a suscité de vives réactions de la part des militants des droits de l’homme et les ONG internationales, qui n’ont de cesse d’épingler l’Algérie sur cette question. L’amendement du code pénal, pour introduire des dispositions allant dans le sens d’une meilleure protection des femmes, n’est en réalité que le fruit d’un long combat du mouvement féminin et des juristes.
Cependant, jamais un texte de loi n’a suscité autant de réactions à l’APN, avant qu’il ne soit adopté au début du mois de mars en cours. Plus de 140 questions orales, qui frisent l’insulte, ont été posées au ministre de la Justice, qui visiblement a été très surpris de voir des députés, y compris de sa formation politique, constituer un front très hostile à cette loi. Composé de députés islamo-conservateurs de l’Alliance de l’Algérie verte, de TAJ, du FLN et même d’«indépendants», ce front s’est attaqué avec virulence au projet de loi, le présentant comme un texte qui porte «atteinte à la famille».
Les arguments avancés pour descendre en flammes cette loi relèvent carrément de la misogynie. Pour les islamo-conservateurs, «si les femmes sont agressées dans la rue, c’est de leur faute. Et si l’une d’elles est battue par son mari et qu’elle dépose plainte contre lui, elle fera exploser la famille». Plus grave, un député islamiste va jusqu’à déclarer : «On ne peut criminaliser un homme qui a été excité par une femme.» Une députée de la même mouvance évoque le risque d’une suprématie de la femme sur l’homme, et une autre relève que les femmes par «leurs habits non conformes à la charia sont responsables de la violence des hommes».
Protéger les populations vulnérables

Des déclarations qui nous renvoient à cette sinistre époque où les députés discutaient de la longueur du bâton avec lequel le mari devrait battre son épouse, et de toute façon, comme l’avait bien souligné l’un d’eux, «même si lui ne sait pas pourquoi, elle, elle le sait».
Pris à partie, le ministre de la Justice, Tayeb Louh, défend sa loi en disant : «Le fait de ne pas prendre les mesures nécessaires pour mettre fin à la violence faite à la femme est contraire aux préceptes de la charia qui la protège et préserve sa dignité. Personnellement, j’ai une femme et des filles et je dois préserver leur dignité. Personne ne peut accepter que la dignité de la femme soit bafouée.» Oui personne, sauf certains députés, qui restent enfermés dans cette logique de suprématie de l’homme sur la femme. Pourtant, ce texte est venu mettre un terme à une situation de non-droit qui a trop duré.
Pour les militants des droits de l’homme, l’Etat est dans l’obligation de protéger les populations vulnérables, notamment les femmes et les enfants. Raison pour laquelle les autorités, durant longtemps épinglées par les ONG des droits de l’homme et le mouvement féminin, ont fini par amender le code pénal afin de prendre en charge ce fléau qui porte atteinte à la dignité humaine. La riposte des islamo-conservateurs était prévisible, dans la mesure où il est question de permettre à la loi de s’exercer même dans la cellule familiale, lieu qu’ils considèrent (islamo-conservateurs) comme étant leur territoire.
Leur violente riposte contre un texte qui, en finalité, protège, nos filles, nos mères, et nos sœurs, n’a d’autre explication que cette volonté avérée de maintenir les femmes, surtout les épouses, sous leur domination.
Raison pour laquelle, depuis l’adoption du projet de loi (au forceps), ils mènent une campagne médiatique (sur les chaînes de télévision privées) insidieuse et manipulatrice, mais aussi un lobbying de bas niveau pour un retrait pur et simple de la loi, avant qu’elle ne soit débattue au Sénat. Des sources bien informées, se déclarent révoltées de voir des députés contacter des ministres, de hauts responsables de l’Etat, y compris le frère du Président, pour les pousser à peser de leur poids et procéder au retrait de la loi.
Certains sénateurs ont été approchés pour servir de relais, et déjà des rumeurs sur la déprogrammation de ce texte circulent dans les couloirs du Sénat, d’autant qu’aucune explication n’a été donnée, au renvoi sine die de l’examen de cette loi, prévue le 22 mars. Force est de constater que les questions liées aux droits et à la dignité des femmes sont celles qui suscitent le plus de débat et de réticence, parce qu’elles renseignent sur la véritable nature du projet de société.
Dénoncer la corruption qui gangrène la sphère publique, réclamer plus de contrôle sur la gestion des deniers publics, défendre les libertés collectives et individuelles, réclamer une justice indépendante ne font pas partie des priorités des islamistes et conservateurs, dont le seul souci est de faire en sorte que la femme n’échappe pas au contrôle et à la domination de l’homme.



Salima Tlemçani

zadhand
17/04/2015, 00h10
A LA UNE/ACTUALITÉ
16 Avril 2015



Les islamo-conservateurs reprennent du poil de la bête
Le laximse coupable de l’Etat


Après avoir bloqué l’examen du projet de loi sur les violences à l’égard des femmes par les sénateurs, des lobbys islamo-conservateurs ont empêché l’installation du comité ad hoc devant revoir le code de la famille
dans ses volets liés au divorce.

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Le drapeau du sinistre Daech brandi dans les rues d’Alger


Depuis quelque temps, l’Algérie vit au rythme de la régression rappelant le climat qui régnait au début des années 1990 avec l’avènement du parti dissous. Encouragés par la faiblesse de l’Etat, les islamo-conservateurs reviennent en force pour occuper la scène médiatique. Tapis dans les institutions, ils se sont constitués en lobbys pour faire pression sur l’Etat et le faire reculer sur des acquis arrachés au prix du sacrifice.
Ainsi, après avoir réussi à bloquer l’examen du projet de loi sur les violences à l’égard des femmes au niveau du Sénat (après son adoption au forceps par l’APN), voilà qu’ils récidivent, en utilisant leurs relais au sein de l’administration et au plus haut niveau de l’Etat, pour empêcher toute révision du code de la famille, notamment celle devant toucher le volet lié au divorce.
Textes de loi bloqués et lynchage de ministres
Des sources bien informées affirment qu’«à ce jour, l’ordre donné par le président de la République au Premier ministre le 8 mars dernier, pour mettre en place un comité ad hoc chargé de la révision et du réaménagement des articles du code de la famille relatifs au divorce qui prêtent à interprétation, en vue d’y introduire les clarifications et précisions nécessaires, afin de combler les insuffisances et garantir la protection des droits des deux conjoints, n’a pas été exécuté en raison des pressions exercées par certains lobbys islamo-conservateurs.
Ces derniers font tout pour que ces réaménagements, dans le cas où ils n’arrivent pas à les empêcher, se font dans l’objectif d’amender les dispositions relatives au divorce par le khol’, introduites en 2006, et qui permettent à la femme de demander le divorce d’une manière unilatérale, en rachetant sa liberté.»
Pour l’instant, le forcing est maintenu dans le but d’empêcher la mise en place de ce comité et, au Premier ministère, il semble qu’il n’est pas du tout à l’ordre du jour. Nos interlocuteurs regrettent que «les questions sociétales, qui renseignent sur le projet de société auquel l’Algérie aspire, fassent l’objet de blocage et de manipulations exercées par des lobbys de plus en plus forts, dans le seul but de faire reculer toute démarche allant dans le sens du respect de l’égalité homme-femme et des libertés individuelles».
A ce sujet, ils rappellent le lynchage dont ont été victimes deux ministres de la République, Tayeb Louh et Amara Benyounès, par les mêmes courants islamo-conservateurs. «Le premier a fait l’objet de violentes attaques de la part des députés, avant que le projet de loi sur la violence à l’égard des femmes ne soit adopté, et le second a subi un lynchage public, parce qu’il a rétabli une situation de non-droit, lié à l’annulation d’une autorisation d’importation de boissons alcoolisées, imposée illégalement par un ministre MSP, qui l’avait précédé.
Pourtant tout le monde sait que l’annulation de cette autorisation ne veut pas dire interdiction d’importation de boissons alcoolisées. Le ministre est en droit de réguler cette activité gangrénée par le marché informel. Il n’est pas là pour décider si les boissons alcoolisées sont ‘hallal’ ou ‘haram’. Malheureusement, les lobbys islamo-conservateurs ont fini par avoir gain de cause, puisque le Premier ministre a gelé l’annulation. Cela illustre, parfaitement, la faiblesse du gouvernement.»
Cette montée en cadence des islamo-conservateurs n’est pas fortuite. Depuis quelque temps, ils occupent les plateaux des chaînes de télévision privées et les colonnes des journaux qui leur sont affiliés, pour distiller des messages rétrogrades, misogynes et, souvent, faisant l’apologie du charlatanisme. Ils se sont même érigés en véritable police des mœurs, qui traque les femmes non ou mal voilées, par des campagnes comme à Constantine, où des véhicules sillonnent la ville avec des pancartes appelant les jeunes filles à porter le voile ou à mieux se voiler. Et les autorités ne réagissent pas.
Ce cas n’est pas isolé. Une vidéo, qui a fait le buzz sur les réseaux sociaux, montre un pseudo-imam, dans un bus de l’Etusa, en train de faire de la «daawa» à des passagers qui semblaient tous occupés par autre chose. Dans de nombreuses villes du pays, les femmes sont souvent les premières victimes de cette «police des mœurs» qui n’hésite pas à sermonner en public les récalcitrantes.
Tabassée pour ne pas avoir porté le foulard
Il y a quelques semaines, un citoyen avait fait état d’un témoignage émouvant sur l’agression que sa fille a subie dans un train de la banlieue d’Alger. A l’université de Bab Ezzouar, une jeune fille a été tabassée par un jeune qui lui avait reproché de ne pas porter le foulard. La scène s’est déroulée devant de nombreux passagers, qui n’ont pas daigné bouger le petit doigt. Le climat rappelle étrangement celui qui a régné au début des années 1990, et que beaucoup pensaient révolu, après les lourds sacrifices consentis pour une Algérie républicaine où les hommes et les femmes ont les mêmes droits et les mêmes devoirs.

Qu’en est-il aujourd’hui, lorsqu’un ministre est lynché parce qu’il a présenté un projet de loi qui protège les femmes des violences qu’elles peuvent subir aussi bien dans la rue que dans leur foyer ? Qu’en est-il aujourd’hui, lorsque les femmes sont la cible de campagnes haineuses et violentes parce qu’elles ne portent pas le voile ? Qu’en est-il aujourd’hui, lorsqu’un Premier ministre lâche un de ses ministres juste pour concilier un courant, porteur et défenseur d’un projet de société, qui a engendré mort, destruction et désolation ? Autant de questions qui restent en suspens et interpellent les consciences vives de notre pays.

zadhand
22/04/2015, 14h11
A LA UNE/ACTUALITÉ
21 Avril 2015


Mounia Meslem. ministre de la Solidarité, de la Famille et de la Condition féminine
«Le monde n’est plus ce qu’il était il y a 14 siècles»

La ministre de la Solidarité, de la Famille et de la Condition féminine a plaidé pour l’ouverture des portes de l’ijtihad et évoqué les violences à l’égard des femmes comme principales sources d’éclatement de la cellule familiale.

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Les questions sociétales, liées notamment à la place de la femme au sein de la société suscitent à chaque fois des débats houleux marqués par des réactions aussi rétrogrades que violentes. Cela a été le cas, hier, lors de la rencontre d’information organisée à Alger par la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition féminine sur la participation de l’Algérie à la 59e session de la commission onusienne de la condition de la femme. Devant un parterre exclusivement féminin, comptant de nombreuses députées, sénatrices et représentantes du mouvement associatif, mais aussi des ministres femmes, Mme Meslem a tenté de faire le bilan des acquis en matière de droits des femmes.

Les réactions des unes et des autres ont dévoilé une inquiétante régression dans la pensée, poussant quelques députées, les plus téméraires, à exprimer leur crainte de voir les acquis arrachés au prix des sacrifices, s’envoler, appelant à des mécanismes de protection constitutionnelle. Les quelques intervenantes qui ont osé dénoncer les dispositions iniques du code de la famille ont eu du mal à se faire entendre en raison des répliques brutales d’une partie de l’assistance.
Ce fut le cas de la sénatrice et professeure Louisa Chachoua, présidente de la commission santé. Son plaidoyer pour le système de parité permettant aux femmes d’accéder aux postes de responsabilité et l’ouverture d’un débat sur le principe de l’égalité, à travers notamment une réflexion sur l’héritage, a provoqué des réactions frisant l’hystérie. Pour conclure, la sénatrice a lancé : «Il faut continuer le combat. Les droits s’arrachent. Ils ne se donnent pas !»
Kouadri Aïcha, présidente de l’Association des femmes cadres, a insisté sur la nécessité de permettre aux Algériennes d’accéder à des postes de responsabilité. Membre de la commission finances de l’APN, Nora Bendaoud a exprimé son refus de «voir les femmes toujours confinées dans des postes ministériels spécifiques». «De grâce, ne nous enfermez pas. Nous sommes capables d’assumer n’importe quel poste», a-t-elle lancé.
Le cri du cœur est venu de Boutaghène Yassef députée de Tizi Ouzou du Parti des travailleurs : «Nous sommes là grâce à notre militantisme et non pas au Président ou au système des quotas. La femme doit s’imposer par ses compétences.» Interrompue par les cris de la moitié de la salle, elle poursuit cependant dans le brouhaha : «Je suis libre d’exprimer mon opinion. La pensée unique est révolue. Ce qui nous réunit, en tant que députés, c’est l’Algérie. Depuis des heures vous n’avez pas parlé d’égalité entre homme et femme ni du code de la famille qui consacre à la femme le statut de mineure, même si elle est ministre.
C’est ce code qui a fait éclater des familles entières.» Excédée, elle finit par lâcher : «Je vous ai écouté dire l’impensable et vous, vous n’acceptez même pas l’avis de l’autre. Il faut apprendre à s’accepter. Je ne suis pas venue pour faire les louanges du Président mais pour aider les femmes qui travaillent pour qu’elles puissent avoir dans chaque quartier des crèches publiques afin qu’elles poursuivent leur carrière.»
Mme Meslem, visiblement très gênée par cette manière d’empêcher l’expression libre, a du mal à recentrer le débat : «La religion est certes un trait rouge qu’il ne faut pas franchir. Néanmoins, nous sommes en 2015, il est temps d’ouvrir les portes de l’ijtihad (jurisprudence). Leur fermeture a conduit le monde arabo-musulman à de graves situations.
Pour éviter ces crises sanglantes qui nous entourent, il faut impérativement réfléchir à s’ouvrir, parce que le monde n’est plus ce qu’il était il y a 14 siècles. Tout a changé. Les lois élaborées l’ont été par le gouvernement pour protéger la société et son équilibre et, en même temps, lutter contre les fléaux sociaux. Notre défi, aujourd’hui, est de lutter contre la crise des valeurs qui ronge notre société.»
Des propos que la ministre a réaffirmés lors d’une conférence de presse tenue en marge de la rencontre : «La société a changé et les mentalités aussi. Investissons dans l’école, afin que nos enfants soient porteurs de notre idéal. Il faut que l’école puisse refléter le projet de société auquel nous aspirons.» Pour réussir, a-t-elle souligné, «il faudra que les politiques soient à la hauteur. Nous comptons beaucoup sur la société civile, les médias, mais aussi sur l’élite».
D’après Mme Meslem, le projet de loi sur les violences à l’égard des femmes n’a pas été retiré, «il est toujours au niveau du Sénat. Il doit être bien étudié et examiné dans un climat plus serein». Néanmoins, elle répond à ceux qui voient dans ce texte une volonté de détruire la cellule familiale : «Ce qui détruit la famille, ce sont les violences exercées contre les femmes devant leurs enfants. Une mère battue ne peut élever ses enfants dans de bonnes conditions. C’est pour protéger la famille, mais surtout les enfants, que le projet de loi a été élaboré. Le Coran n’a jamais dicté ces actes de violence qui ternissent son image.
Lisez le message d’Adieu du Prophète, il y consacre de longs passages. Ce message doit être enseigné dans nos écoles et les portes de l’jtihad doivent être ouvertes.» Pour la ministre de la Solidarité, le divorce «est aujourd’hui aussi important qu’avant parce que tout simplement, les mentalités ont changé et les jeunes ne voient plus l’institution du mariage comme avant. Il faut peut-être adapter les textes par rapport à cette réalité…»

Vers des auxiliaires de vie et un numéro vert

Des auxiliaires de vie seront installés dans les 48 wilayas pour assurer la prise en charge des personnes âgées, mais aussi de celles en difficulté. C’est l’annonce faite par la ministre de la Solidarité, Mounia Meslem.
Un numéro vert, a-t-elle dit, sera mis à la disposition des femmes en détresse afin de bénéficier d’une prise en charge et d’être informées de tous les dispositifs mis en place dans ce cadre. S. T.


Salima Tlemçani

zadhand
17/06/2015, 14h14
A LA UNE/ACTUALITÉ
Le 17.06.15 | 10h00



Projet de loi contre les violences faites aux femmes
Inquiétude et mobilisation du mouvement associatif
Des animatrices du mouvement associatif sont actuellement en concertation pour définir les voies et moyens de faire pression sur le gouvernement afin de l’amener à adopter le projet de loi.

Le mouvement associatif entend «presser» le Conseil de la nation et exiger qu’aucune concession ne soit faite. Le projet de loi relatif à la protection des femmes contre toutes formes de violences avait été adopté à la majorité par l’APN, début mars dernier.
Pourtant, sa présentation au Conseil de la nation n’est toujours pas d’actualité.
Pression sur les autorités
Ce qui inquiète au plus haut point les réseaux de protection des femmes. «Nous sommes actuellement en concertation avec d’autres associations afin d’adopter une feuille de route et discuter des actions et démarches à suivre afin de faire pression sur les autorités», affirme ainsi Dalila Djerbal, membre du réseau Wassila.
Ce projet de loi, tant discuté «a été soumis par le gouvernement au Conseil de la nation et attend d’être débattu», a précisé hier Tayeb Louh, ministre de la Justice et Garde des sceaux, afin d’expliquer «ce retard». «Nous ne sommes pas naïves. Au vu du chahut provoqué par l’adoption de cette loi, nous sommes conscientes des réticences qu’il y a autour de ce projet», explique Mme Djerbal. «Nous sommes étonnées et inquiètes de ce blocage et on ne cerne pas quel en est l’objectif», ajoute-t-elle.
Et elle n’est pas la seule à être soucieuse de ce qui ressemble à s’y méprendre à un rétropédalage. «Dans le cas où le statu quo perdurerait, l’Algérie deviendrait la risée du monde. Car quoi de plus naturel et nécessaire que de punir les auteurs de violences ?» s’exclame maître Nadia Aït Zai, juriste et présidente du Centre d’information et de documentation sur les droits des enfants et des femmes (Ciddef).
Celle-ci estime qu’il s’agit d’«une anomalie que ce projet, pourtant adopté au mois de mars, ne soit toujours pas programmé, tandis que d’autres textes de loi sont à l’ordre du jour alors même qu’ils sont ultérieurs». «Il n’y a aucun motif valable et légal, ils doivent laisser la loi suivre son cours,
car dans la législation, rien ne justifie un éventuel blocage.
Mais il est tout de même impératif que ce soit fait avant juillet
et que cela ne soit pas relégué à la session d’automne.
Car cela signifierait une temporisation
et une tentative de faire oublier cette loi», s’alarme-t-elle.
Discours misogyne
Et si les saillies haineuses et les discours misogynes n’ont pas manqué lors de la présentation de ce texte de loi, il est du devoir des autorités de ne pas céder à la pression d’une minorité au détriment de la volonté populaire et gouvernementale. Car quelle que soit l’hostilité aussi farouche qu’irraisonnée rencontrée au sein de la société, la seule réaction qui importe est celle des personnes victimes de maltraitances qui elles, n’ont pas été entendues et dont la protection est du ressort des législateurs.
«Les seules qui ne se sont pas exprimées sont les femmes violentées et qui ont trop peur ou trop honte pour en parler», rappelle Me Aït Zai, qui ajoute : «Quant aux hommes qui justifient ou excusent la maltraitance, nous les rencontrons tous les jours lorsqu’ils accompagnent
leurs filles ou leurs sœurs battues et qu’ils sont aussi indignés que honteux.»
D’autant plus que ce n’est qu’«une modification du code pénal, un processus de réadaptation des lois pour les mettre en accord avec les mutations de la société et aussi assurer la sécurité de tous», rappelle la juriste. «Cette loi, au contraire de ce qui a été clamé par ses détracteurs, renforcera la structure familiale et non la disloquer en protégeant tous ses membres, femmes, enfants mais aussi hommes», conclut Me Aït Zai.
Ghania Lassal

zadhand
22/06/2015, 19h09
A LA UNE/ACTUALITÉ
Le 22.06.15 | 10h00



Projet de loi contre les violences faites aux femmes
Qu’est-ce qui fait attendre le Sénat ?




Adopté le 5 mars dernier par l’Assemblée populaire nationale (APN), le projet de loi amendant et complétant l’ordonnance N° 66-156 portant code pénal et relatif aux violences faites aux femmes est toujours dans les tiroirs du Sénat. Les islamistes ayant tant critiqué ce texte ont-ils réussi à faire reculer le gouvernement ? Le mouvement associatif crie au scandale alors que les politiques s’interrogent sur les raisons de ce blocage.

Salima Akkouche - Alger (Le Soir)


Qu’est-ce qui fait attendre le Sénat pour programmer au débat un texte de loi adopté en mars dernier par les parlementaires ? Le tant controversé projet de loi relatif aux violences faites aux femmes est toujours bloqué au niveau du Sénat.
Dalila Djerbal, membre du réseau wassila, accuse un blocage : «Quatre projets de loi venus après ce texte sur les violences faites aux femmes ont pu passer au Sénat en espace de dix jours alors que celui-là est toujours dans les tiroirs du Sénat».
Le mouvement associatif, dit-elle, est inquiet. «Nous avons vu ce que les députés islamistes ont fait pour empêcher que cette loi passe avec leurs arguments qui ne tiennent pas la route. C’est honteux que le droit à la violence soit réclamé par des gens censés représenter la nation. Ce recul est très grave.
Ils sont prêts à vendre l’Algérie pour trois sous mais dès qu’une loi est faite pour défendre l’intégrité des femmes,
ils s’y opposent, comme si les femmes ne sont pas des citoyennes», affirme cette sociologue.
Selon elle, à chaque fois qu’il s’agit des droits des femmes il y a une opposition. Pourtant, souligne-t-elle, ce sont des droits inscrits dans la Constitution, et «s’ils refusent que les citoyens soient égaux alors ils sont contre la Constitution ». D’autant que, dit-elle, le projet a introduit la notion du pardon. Ce qui est déjà scandaleux, selon elle. D’ailleurs, poursuit-elle, aujourd’hui le mouvement associatif est en train de réfléchir sur ce qu’il faut faire pour montrer qu’il y a un «grand danger».
Même si ce texte n’est pas une révolution, estime la sociologue,
c’est quand même une avancée dont les femmes ont besoin, au moins pour dissuader les agresseurs.
«J’espère que la société va bouger» dit-elle. Nadia Aït Zaï, juriste et présidente du Centre d’information et de documentation sur les droits des enfants et des femmes (CIDDEF), dit s’attendre à ce que le texte soit programmé pour la prochaine session de l’automne. Ce texte, dit-elle, fait une exception, «je ne vois aucune raison à ce blocage».
La juriste, qui a indiqué que c’est la première fois qu’un texte relatif aux droits des citoyens et qui protège des violences est ainsi bloqué, dit que le mouvement associatif a déjà saisi et interpellé le Sénat pour avoir des explications, en vain. «Il faut qu’ils nous donnent des explications et les raisons de ce blocage. Nous ne savons pas s’il s’agit d’un retard, d’un blocage ou s’il a été juste repoussé pour la prochaine session», dit la juriste qui s’interroge aussi sur «ce qu’ils veulent faire de ce texte».
Ramtan Taâzibt, député PT, s’interroge aussi sur les motifs de ce blocage.
Cependant, dit-il, si l’Etat recule en raison de la pression des islamistes c’est «très grave».
Le PT, rappelle-t-il, s’est abstenu lors du vote en faveur de cette loi, car il n’y a pas une réelle criminalisation de la violence en raison de l’introduction de la notion du pardon qui vide le texte de son sens et d’absence de cas de récidive qui fait de cette loi une non-loi. Karim Tabou, député et président de l’UDS «Union démocratique et sociale»
se dit également incapable de donner «la moindre explication».
Selon Tabou, « tout ça renvoie à un dysfonctionnement sérieux dans les institutions de l’Etat qui ne répondent à aucune norme démocratique. Nous sommes dans un cadre de bricolage institutionnel».
Tabou estime que du moment que le Parlement n’a pas jugé important d’ouvrir des débats sur la corruption, la situation dans le Sud du pays et les dysfonctionnements institutionnels ou le blocage du pays, les autres questions deviennent secondaires devant de tels problèmes.

Ce que prévoit le texte relatif aux violences faites aux femmes
Le projet de loi amendant et complétant l’ordonnance N°66-156 portant code pénal et relatif aux violences faites aux femmes et qui a introduit également la notion de harcèlement dans les lieux publics et celle de harcèlement moral conjugal, stipule que quiconque porte volontairement des coups à son conjoint, et en fonction des blessures, risque de 1 à 20 ans de prison avec la réclusion à perpétuité en cas de décès.
Un autre article prévoit six mois à deux ans de prison pour «quiconque exerce sur son épouse des contraintes afin de disposer de ses biens ou de ses ressources financières».
Cependant, dans le texte, le pardon de l’épouse met fin aux poursuites judiciaires dans les cas les moins graves, mais elles sont maintenues, bien qu’allégées, dans les plus graves.

Critiques et arguments des islamistes
Les députés de l’Alliance pour l’Algérie verte, qui s’est distinguée, entre autre, par ses critiques violentes envers ce projet de loi, a argumenté que ce texte qui est contraire à la chariaâ vise la dislocation de la famille. D’autres députés islamistes ont estimé que la cause principale des harcèlements est «la nudité des femmes dans les lieux publics».


S. A.

enzo
22/06/2015, 20h34
D’autres députés islamistes ont estimé que la cause principale des harcèlements est «la nudité des femmes dans les lieux publics»



La femme source de touts les maux :p
C'est dingues commes certains mecs sont obnibulè par l'image de la femme :)

zadhand
08/07/2015, 03h17
A LA UNE/ACTUALITÉ
Le 07.07.15 | 10h00


Blocage de la loi sur les violences faites aux femmesDes associations montent au créneau
Le projet de loi sur les violences faites aux femmes a fait sortir de sa léthargie le mouvement associatif féminin. Plusieurs associations, à leur tête le réseau Wassila, ont décidé d’unir leurs forces pour faire pression sur le pouvoir afin qu’il assume ses engagements.
La loi contre les violences faites aux femmes, adoptée en mars dernier par l’Assemblée populaire nationale (ANP), n’est toujours pas programmée au Conseil de la nation. Pourtant, le projet a été transmis aux membres de la Chambre haute du Parlement pour débat et approbation. D’aucuns s’interrogent sur sa non-programmation au Sénat alors que la commission des affaires juridiques l’a examinée en présence des experts ?
Douze associations, militant pour l’émancipation de la femme, la défense et l’égalité de ses droits, sa protection, l’aide aux femmes et enfants victimes de violences…, s’inquiètent de ce retard et du silence de cette institution et ont envisagé d’agir en interpellant toutes les instances concernées
par le phénomène de la violence qui prend de l’ampleur dans notre société.
A cet effet, une lettre argumentée et signée par toutes les associations féminines sera adressée aux différentes institutions.
Dans cette missive, il sera d’abord demandé au Conseil de la nation de programmer et de voter le plus rapidement cette loi. Il est également détaillé et argumenté les raisons d’une telle urgence. Les signataires expliquent que cette loi a été proposée après les nombreuses demandes des associations pour lutter contre ces violences qui détruisent les femmes et les familles. «Aujourd’hui, notre inquiétude est grande en constatant qu’aucune date n’a été fixée pour son étude, alors que nombre de lois votées par l’APN
bien après ont déjà été adoptées par le Conseil de la nation», déplorent ces associations.
La violence à l’égard des femmes provoque chaque année des décès, des milliers de blessées, sans compter les traumatisées à vie. «Les femmes attendent cette loi qui les encouragera à se protéger, sinon on est en situation de non-assistance à personne en danger. Des femmes osent maintenant déclarer cette violence, ne pas les prendre en charge, c’est les laisser offertes à l’arbitraire et aux représailles des agresseurs»,
affirment Mme Djerbal, membre du réseau Wassila.
De son avis, et c’est ce qui est mentionné dans la lettre, la banalisation et la grande tolérance de la société face à cette violence ont fait qu’elle est devenue le modèle d’impunité pour toutes les autres formes de violence. Que ce soit dans la famille, à l’école, dans la rue, au travail, la violence contre les femmes provoque des traumatismes profonds, qui compromettent le bon fonctionnement de la famille et de la société. Cette loi, rappelle Mme Djerbal, a pour but de sanctionner les agresseurs, de dissuader les hommes violents, car si cette violence n’est pas prévenue, encadrée par un texte de loi et des mesures concrètes pour l’appliquer, on perpétue et aggrave le désordre social.
«Malgré la clause du pardon qui risque d’être obtenu par des pressions sur une victime fragilisée psychologiquement et matériellement par la peur de se retrouver à la rue, nous avons estimé que cette loi est un premier pas pour les victimes, en attendant les mesures concrètes de leur prise en charge», affirment les militantes des droits des femmes. Celles-ci interpellent l’Etat et lui rappellent que la réduction et l’éradication de la violence contre les femmes est de sa responsabilité, avec d’abord une sanction juridique claire, une loi et des mesures d’accompagnement institutionnelles connues et efficaces, effectivement appliquées.

Nabila Amir

harroudiroi
09/07/2015, 00h52
La femme source de touts les maux :p
C'est dingues commes certains mecs sont obnibulè par l'image de la femme :)
Obnubilés, c'est peu dire, pour comprendre cet état d'esprit, j'invite à qui de droit de chercher dans le passé très lointain des hommes et de leur spiritualité machiste les causes de ce type de comportement, moi j'ai tous les droits, ´´ toi femme faire cuisine, faire des tas de bambins et fermes ta gueule ´´

zadhand
09/07/2015, 02h06
A LA UNE/ACTUALITÉ/M. Kebci - Alger (Le Soir)
Le 08.07.15

PROJET DE LOI CRIMINALISANT LES VIOLENCES CONTRE LES FEMMES
Les assurances de Bensalah


Le tant controversé projet de loi criminalisant les violences contre les femmes n’est ni «retiré» encore moins annulé» contrairement à ce qui est supputé par-ci par-là.
L’assurance est du président du Conseil de la nation même s’il ne l’a pas expressément cité. Intervenant, hier mardi, à la clôture de la session du printemps du parlement dans ses deux chambres, Abdelkader Bensalah a qualifié le bilan de cette session de positif au vu de nombre de projets de lois étudiés et adoptés brassant plusieurs secteurs (économique social et culturel), ce qui a permis, selon lui, de venir à bout des manques et des vides juridiques enregistrés et qui sont incompatibles avec les développements intervenus localement et à l’international. D’autres de ces lois ont consolidé les droits de l’Homme. Ceci avant de préciser que «si l’adoption n’a pas touché tous les textes au menu au tout début de la session, cela ne veut pas dire que lesdits textes qui n’ont pas été étudiés et pas adoptés ont été annulés ou retirés, mais ils seront pris en considération avec toute l’attention requise à l’avenir».
Et tout le monde aura compris l’allusion de Bensalah au projet de loi criminalisant les violences contre les femmes qui, une fois adopté dans les conditions que l’on sait à l’APN, début mars écoulé, a stagné au niveau du sénat. Un projet de loi qui n’a de cesse d’être dénoncé par les partis islamistes qui, incapables de freiner son adoption au niveau de la chambre basse du parlement, ont tout fait pour le bloquer au Sénat au motif qu’il n’est pas conforme aux préceptes de l’Islam en ce sens, arguent-ils, qu’il encourage la dislocation de la cellule familiale et qu’il attente à l’intimité de cette dernière.
Un forcing relayé par les canaux médiatiques apparentés à la mouvance verte qui a eu pour effet de pousser le bureau du Sénat à temporiser, le temps que cette déferlante s’amenuise avant sa reprogrammation lors de la prochaine session parlementaire. Ce que Bensalah vient de signifier on ne peut plus clairement même s’il a pris le soin de ne pas citer ledit projet de loi, préférant l’englober dans un ensemble de projets de lois en attente d’étude et d’adoption. D’un autre côté, le président du Sénat a emboîté le pas à l’Exécutif au sujet des répercussions de la baisse des cours du pétrole dans la situation du pays. Bensalah a évoqué les indicateurs économiques et financiers du pays qui, selon lui, alertent d’un «avenir difficile si l’on n’adopte pas la feuille de route du gouvernement à ce sujet qui dicte la nécessité d’une gestion plus rigoureuse des ressources financières de l’Etat à orienter de manière à assurer les équilibres économiques et à garantir la couverture sociale nécessaire, notamment dans l’éducation, la santé et le logement,…».
Il invitera, dans ce sillage, la classe politique à participer à l’œuvre de sensibilisation et de conscientisation des divers pans de la société quant au caractère difficile de la conjoncture actuelle.
A noter que les parlementaires du FFS n’ont pas assisté à cette cérémonie de clôture de la session printanière du parlement.
Dans un communiqué rendu public la veille, ils dénoncent le bureau de l’APN qui a, selon eux, décidé d’une manière «unilatérale et d’écourter d’un mois cette session, entraînant ainsi l’annulation de deux séances de questions orales ainsi que le débat de deux projets de loi, l’un relatif à l’orientation sur la recherche scientifique et le développement technologique, l’autre modifiant le code de commerce». Ils qualifient cette décision d’«inacceptable».
Une décision qui traduit clairement, selon les parlementaires du vieux front de l’opposition, «la soumission d’un bureau totalement inféodé au gouvernement, qui obéit à des agendas qui ne sont pas ceux de l’Assemblée» s’élevant contre «ces pratiques qui réduisent la représentation nationale à des figurants dont on peut se passer sur commande et dénoncent l’absence de débat sur les questions qui engagent l’avenir du pays».

M. K.

zadhand
03/08/2015, 13h13
A LA UNE/ACTUALITÉ/Violences faites aux femmes
Le 03 Août 2015

Amnesty International interpelle Sellal et lance une pétition


L’ONG Amnesty International a adressé une pétition au Premier ministre,
Abdelmalek Sellal, l’appelant à prendre des mesures pour que le projet
de loi sur les violences faites aux femmes soit présenté au Sénat au plus vite.


Adopté en début mars dernier par l’Assemblée populaire nationale (APN),
ce projet de loi est depuis au fond du tiroir du Sénat. Il a suscité un débat houleux
au Parlement lors de son adoption. Les députés islamistes, dont des femmes,
l’avaient farouchement critiqué et même qualifié d’«atteinte à la charia»
que de prévoir des sanctions contre l’époux qui bat sa femme.
Leurs plaintes semblent avoir été entendues.
Le processus d’adoption d’une loi veut qu’une fois présentée à l’Assemblée nationale,
celle-ci doit être examinée par le Sénat tout de suite après.
Il semble que ce document gêne à tel point que le Conseil de la nation ait examiné
plusieurs projets de loi, dont certains adoptés par l’APN bien après celui
sur les violences faites aux femmes, sans que le dossier des violences conjugales
soit ouvert. Les associations de protection des femmes (un collectif de 15 associations)
n’ont pas manqué de s’en plaindre,
en adressant une lettre au président du Sénat,Abdelkader Bensalah,
le 29 juin dernier, pour dénoncer ce silence.
En vain. Aujourd’hui, c’est au tour de l’ONG Amnesty International de s’en indigner.
Dans un communiqué parvenu hier à notre rédaction, l’ONG précise avoir adressé
une pétition au Premier ministre, l’appelant «à prendre toutes les mesures
nécessaires pour que le projet de loi sur les violences faites aux femmes,
adopté par l’Assemblée populaire nationale en mars 2015, soit adopté dans les plus brefs délais».

Atteinte aux droits de l’homme

Dans cette pétition lancée hier sur le site de l’ONG – Amnesty International
rassemble près de 7 millions de personnes dans le monde –, on précise que «malgré
nos réserves sur la clause qui prévoit l’arrêt des poursuites judiciaires
en cas de pardon de la victime, exposant ainsi les femmes à un risque accru
de violence et de coercition pour qu’elles retirent leur plainte,
ce projet de loi représente une avancée positive pour la protection des femmes
et des jeunes filles contre les violences».
La lettre précise en outre que «les violences de tout genre,
y compris les violences sexuelles, sont des violations des droits humains touchant
à l’intégrité physique et psychique des femmes et des jeunes filles.
Le projet de loi sur les violences faites aux femmes,
adopté par l’Assemblée populaire nationale en mars 2015,
n’a toujours pas été adopté par le Conseil de la nation.
Nous vous appelons à prendre toutes les mesures nécessaires pour que ce projet de loi
soit adopté dans les plus brefs délais».
L’ONG demande également d’adopter une législation qui pénalise
les violences contre les femmes sous toutes leurs formes ainsi que
des mesures permettant d’améliorer l’accès des victimes
à des soins médicaux et des services de soutien adéquats.



Bouredji Fella

zadhand
05/08/2015, 20h11
A LA UNE/ACTUALITÉ/Birmanie
Le 05 Août 2015

Angelina Jolie prend la défense des victimes de violences sexuelles

Cette visite a montré la vulnérabilité des femmes et des filles vivant dans des situations
de conflit face à la violence sexuelle, la traite, et à d’autres violations des droits humains»,
a expliqué l’actrice dans un communiqué diffusé par l’ambassade britannique.
«C’est émouvant et cela rend humble de rencontrer des rescapées de violence sexuelle en Etat Kachin»,
a-t-elle également confessé.

17891

La star hollywoodienne, qui est l’envoyée spéciale pour l’Agence des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR),
est dans le pays depuis mercredi à l’invitation de l’opposante et prix Nobel de la paix, Aung San Suu Kyi.
Depuis son arrivée, cette dernière a rencontré le président Thein Sein dans la capitale Naypyidaw,
avant une visite en Etat Kachin, dans le Nord, région troublée par une guerre civile qui fait rage
depuis 2011 et a déjà fait plus de 100 000 déplacés. Malgré le travail des ONG locales, il y aurait, selon elle,
«un besoin urgent d’assistance médicale et de soutien juridique et psychologique»
et aussi d’un «cadre juridique solide pour s’assurer que tous les auteurs de violences sexuelles
soient tenus pour responsables».
La Birmanie est toujours en proie à plusieurs conflits dans ses régions frontalières.
L’armée, qui a dirigé le pays d’une main de fer pendant des décennies avant de laisser
la place au gouvernement quasi civil de Thein Sein en 2011,
a longtemps été accusée de graves violations des droits humains, y compris de violences sexuelles et de travail forcé.
Les rebelles ont également été accusés d’abus.
Avant la Birmanie, Angelina Jolie s’est rendue au Cambodge où elle a prévu de tourner,
pour Netflix, un film sur le régime des Khmers rouges à travers les yeux d’un enfant, prévu pour fin 2016.
Elle adaptera le livre D’abord ils ont tué mon père, dans lequel la militante des droits de l’homme,
Loung Ung, se souvient des horreurs vécues pendant le régime qui a fait deux millions de morts entre 1975 et 1979.
L’actrice a déjà effectué des dizaines de visites dans des camps de réfugiés en Asie.
Particulièrement touchée par la situation des Rohingyas,
une minorité birmane musulmane persécutée, elle avait critiqué ouvertement le gouvernement thaïlandais en 2009,
en suggérant qu’il ne faisait pas assez pour les aider.
Elle était alors en visite dans un camp de réfugiés à la frontière entre la Birmanie et la Thaïlande.


AFP

zadhand
06/08/2015, 01h08
A LA UNE/ACTUALITÉ/Les violences faites aux femmes
Le 05 Août 2015
17899


Une guerre de grande intensité(I)
Par Bouatta Cherifa


Professeur de psychologie clinique
à l’université de Béjaïa, membre de l’Observatoire contre les violences faites aux femmes (OVIFF)


En apprenant, par le biais de la presse, que la loi criminalisant les violences contre les femmes a été rejetée par certains représentants du peuple et que son examen a été différé au Sénat, toute personne sensée est en droit de s’interroger sur les arguments que les opposants à la loi peuvent avancer pour rejeter une loi visant à protéger les femmes victimes de violences conjugales.
Or, l’Etat, toutes institutions confondues, a le devoir de protéger les citoyens et particulièrement les plus vulnérables d’entre eux, c’est-à-dire les femmes et les enfants. Un des arguments avancés par les opposants serait que cette loi fragiliserait la famille.
Argument fallacieux, selon nous, car veut-on construire des familles sur les violences, l’humiliation, l’oppression, le mépris de certains de ses membres ? Ceux qui pensent défendre la famille en rejetant cette loi se trompent, car les violences intra-familiales portent atteinte à la santé physique et psychique des femmes.
Et ceci a plusieurs conséquences : une mère violentée est une mère malade, dépressive, incapable d’investir ses enfants, de s’occuper d’eux, de les accompagner dans leur développement cognitif et affectif.
Des enfants témoins de violences sont traumatisés par le spectacle du père battant leur mère. Ces traumatismes s’expriment par des troubles du comportement, de l’angoisse, des cauchemars, des difficultés scolaires, voire une déscolarisation…Des études sur des adultes violents montrent souvent que ces adultes ont été des enfants témoins de violences, voire des enfants de père violent (par identification à l’agresseur et par transmission transgénérationnelle).
En fait, en refusant cette loi, on contribue à développer toutes les formes de violences dans la société, car une société apaisée est une société respectueuse de tous ses membres. Et cela s’apprend et se construit à partir des modèles familiaux.
Je n’irais pas plus loin dans la discussion sur les violences faites aux femmes
et leurs conséquences physiques et psychiques tant sur les femmes que sur enfants.
En fait, mon objectif est de verser dans ce dossier les résultats d’une recherche qui a porté sur les femmes victimes de violences conjugales et de montrer, à ceux qui ne sont pas encore convaincus que les violences faites aux femmes doivent être condamnées avec la plus grande fermeté pour justement protéger la famille et ses membres les plus fragiles.
C’est un truisme que de rappeler que les violences faites aux femmes sont un phénomène universel qui touche tous les pays : pays développés, pays du Sud, pays de culture judéo-chrétienne, pays de culture musulmane.
C’est là une répétition difficile à entendre car tous les rapports que nous lisons, qu’ils soient des documents d’instances internationales, d’associations de femmes algériennes ou d’ailleurs, insistent sur ce rappel. Il est vrai que quand on lit les statistiques fournies par les différents organismes de l’ONU ou des associations de femmes,
on est toujours choquées par les violences que les femmes subissent.
Nous constatons, en effet, que les femmes peuvent être battues par leur père, leurs frères, leurs fils, leur fiancé ou compagnon, leur conjoint. Mais, rappel exaspérant, toutefois, parce qu’il peut contenir implicitement quelque chose comme : puisque c’est un phénomène universel, il est presqu’inéluctable et puisque les pays «avancés» (c’est nous qui le soulignons) ne sont pas parvenus à le combattre comment peut-on imaginer qu’un pays comme l’Algérie puisse le faire ?
Ceci dit, les instances internationales tirent la sonnette d’alarme, car le phénomène est très répandu et il a des conséquences très graves sur la santé des femmes, menant parfois au suicide ou à son assassinat par le conjoint.
Beaucoup des femmes que nous avons rencontrées vivent de profondes dépressions, sont traumatisées, développent des idées suicidaires ou ont fait des tentatives de suicide. Les violences faites aux femmes sont, selon nous, une question de santé publique et éminemment politique. Précisons, avant de continuer, que nous n’allons pas nous intéresser aux chiffres de la violence conjugale dans le monde ou dans notre pays (ces chiffres sont souvent ressassés, instances internationales, associations de femmes, institutions…).
Ce qui constitue notre angle d’étude ce sont les «paroles de femmes victimes de violences conjugales».
Précisons qu’il s’avère très difficile de contacter des femmes victimes de violences conjugales, car pour la plupart d’entre elles,
il s’agit de ne pas divulguer un «secret familial».
Même si elles se retrouvent dans un centre d’accueil pour femmes en détresse, elles refusent le plus souvent de se livrer. La honte, la culpabilité constituent souvent des résistances qui les empêchent de se confier à des inconnu(e)s,
c’est-à-dire aux psychologues chercheurs(ses).
Les femmes que nous avons rencontrées se trouvaient au service de médecine légale. Et là, ce sont des médecins que nous connaissons personnellement qui nous ont permis d’accéder au service et de solliciter les femmes venues faire constater l’état physique dans lequel elles se trouvaient suite aux coups infligés par le conjoint. L’état psychologique dans lequel elles sont n’est pas pris en considération par la législation en vigueur, même si les femmes sont dans un état de détresse psychique avancé.
Nous avons rencontré 100 femmes avec lesquelles nous avons eu un entretien. Il est vrai que dans la salle d’attente, dans l’état physique et psychique dans lequel elles étaient, il leur était difficile de se rendre disponibles.
Pour nous aussi, la situation n’a pas été facile, nous étions très gênées, devant tant de souffrance, de penser à la recherche, mais en même temps nous n’avions pas d’autre possibilité de rencontrer des femmes qui feraient partie de notre étude. Il y a là un vrai problème éthique que nous avons essayé de résoudre en proposant une aide psychologique, une orientation vers des services spécialisés, voire vers des associations de femmes, si elles en éprouvaient le besoin.
Il faut dire que d’autres institutions d’accueil des femmes victimes de violences conjugales ont refusé de nous présenter des femmes vivant ce type de situations. Là-aussi, pour des problèmes éthiques.
- L’âge : on relève que les violences peuvent concerner des jeunes femmes comme des femmes plus âgées (61 ans et 24 ans, pour ne citer que la plus jeune et la plus âgée de notre population). La conception traditionnelle qui veut qu’avec l’âge le couple se stabilise et que le mari deviendrait plus «sage» en vieillissant est ici tout à fait infirmée.
- La durée du mariage, qui fonctionne aussi avec la variable âge (plus on est âgé, plus la durée du mariage est longue) ne met pas à l’abri les femmes, puisque même après 37 ans de mariage, la femme peut encore recevoir des coups. Mais l’âge ne correspond pas toujours à la durée du mariage, puisque nous avons constaté que des femmes jeunes peuvent se marier avec des hommes beaucoup plus âgés qu’elles (par exemple, 37 ans pour la femme, 61 ans pour l’homme).
Cependant cela ne concerne que deux femmes de notre groupe d’étude. On peut observer que des femmes ayant vécu plus de 30 ans avec le mari ont toujours été battues. On pourrait évidemment se poser la question de savoir pourquoi elles restent avec de tels hommes... Nous verrons plus loin les réponses qu’elles donnent et les hypothèses
qui peuvent être avancées pour expliquer cette situation.
- Le niveau d’instruction : on peut constater que le niveau d’instruction varie du primaire au secondaire et que certaines, parmi les plus âgées, sont analphabètes. Parmi celles qui ont un niveau secondaire, l’une d’entre elles travaille (enseignante au collège) et une autre travaillait mais a quitté son emploi lorsqu’elle a eu des enfants. Deux femmes n’ont jamais fréquenté l’école.
- La résidence : 14 femmes déclarent disposer d’un logement autonome, c’est-à-dire résidant ailleurs que dans le logement des beaux-parents ; par contre,15 habitent avec la belle-famille, voire avec la famille élargie (beaux-parents, enfants mariés et leur enfants…). On peut remarquer que le fait d’habiter avec la belle-famille ou séparée d’elle ne protège pas contre la violence, même si certaines femmes accusent la belle-mère de jalousie et qu’elle serait l’instigatrice du comportement violent du mari.
- Profession du mari - niveau d’instruction : l’hypothèse sous-jacente étant est-ce que le niveau d’instruction du mari, la nature de son travail jouent un rôle dans les violences développées à l’égard de l’épouse. En regardant le tableau, on peut constater que la majorité des conjoints sont ouvriers (11) donc ont un niveau d’instruction bas (primaire ou moyen) ; en deuxième position on trouve les chômeurs, là aussi le niveau d’instruction est bas. On peut remarquer qu’il y a un architecte (niveau universitaire mais chômeur), sa femme dit de lui qu’il est «incapable et instable», ainsi qu’un enseignant (au niveau primaire)…
Quant à la profession des femmes, toutes sont des femmes au foyer, sauf trois : l’une est enseignante, une autre fait des ménages (c’est elle qui subvient aux besoins de la famille), une troisième vend des cosmétiques, des vêtements en faisant du porte-à-porte.
Si l’on reprend les caractéristiques de la population, on constate que la majorité d’entre elles ne travaillent pas, ont un niveau d’instruction moyen, voire primaire, certaines n’ont jamais fréquenté l’école (cela concerne surtout les femmes les plus âgées de la population). Les conjoints sont surtout ouvriers(26), bricoleurs (21), chômeurs (15), entrepreneurs (11), trafiquants (3)… — précisons que nous reprenons la catégorisation professionnelle avancée par les femmes interviewées.
Est-ce à dire que ces catégories sociales sont le plus touchées par les violences faites aux femmes ? Nous ne pourrions pas l’affirmer car le groupe d’étude est restreint. Mais nos consultations dans le cadre de la prise en charge psychologique et les études des associations de femmes révèlent que tous les milieux sont touchés.
Les catégories sociales supérieures empruntent d’autres voies de recours, on ne les rencontre pas au niveau de la médecine légale, un service où se retrouvent les personnes présentant des coups et blessures,
ayant subi des attentats à la pudeur… où la mise à nu est de rigueur.
Leur réseau relationnel et leur aisance financière permettent la mise en place d’autres stratégies.

A suivre



Bouatta Cherifa

zadhand
06/08/2015, 22h21
A LA UNE/ACTUALITÉ/Les violences faites aux femmes
Le 06 Août 2015
17899


Une guerre de grande intensité (2e partie et fin)
Par Bouatta Cherifa


Professeur de psychologie clinique
à l’université de Béjaïa, membre de l’Observatoire contre les violences faites aux femmes (OVIFF)

Types de violences
- Coups : coups de poing, gifles, coups avec des objets (ceinture, bâton…), armes blanches… entraînant des blessures, des fractures, des brûlures. La violence physique est toujours suivie ou précédée d’insultes, de menace de mort ou, pour certaines, de viol conjugal.
Certaines femmes déclarent que leur mari les oblige à avoir des relations sexuelles alors qu’elles ne sont pas consentantes ou à des pratiques sexuelles qu’elles n’admettent pas parce qu’elles sont «contraires à la morale et à la religion», disent-elles, ou encore les chassent de la chambre conjugale.
- LEvénements déclencheurs : la majorité des femmes affirment : «Pour rien, pour n’importe quel prétexte.» D’autres répondent : «Les femmes, il sort avec des femmes, il dépense tout son argent avec les femmes.» Certaines disent : «Il boit, il se drogue, on ne le voit jamais à la maison, il ne s’occupe de rien.» Ou encore : «Il se met en colère quand je lui demande l’argent pour la maison, pour les enfants.» Ou aussi : «Il est très jaloux, très suspicieux, il me surveille tout le temps, il ne me laisse pas rendre visite à mes parents.» Ou encore : «Il est immature et instable, il ne peut pas garder un travail.»
Les violences du conjoint sont, selon les femmes interrogées, dues surtout au fait que l’homme a des relations extra-conjugales, à la boisson et la drogue. Les conjoints, selon leurs femmes, sont des hommes, pour la plupart absents, non concernés par leurs femmes et leurs enfants et souvent réticents à dépenser pour le fonctionnement domestique. Certaines femmes mettent l’accent plutôt sur la personnalité du mari, il serait un «incapable», un «irresponsable», voire un «immature» et c’est de ce fait qu’il passe à l’acte violent.
Paradoxe : d’un côté cet homme est présenté comme immature et incapable, et de l’autre il reste toujours un homme qui peut battre sa femme malgré sa faiblesse. La deuxième raison avancée est relative à la prise de parole par les femmes : «Quand je lui dis d’acheter des choses pour la maison, pour les enfants», «quand je lui parle des autres femmes qu’il fréquente», «quand je lui parle de l’alcool». Certaines, très rares il faut le signaler, accusent la belle-mère. Celle-ci serait jalouse de sa belle-fille et pousserait son fils à la battre.
Pour d’autres femmes, la violence concerne toutes les femmes de la famille, elles disent : «Les beaux-frères frappent leurs femmes», «ma belle-mère a été une femme battue», «mon père battait ma mère»... Ici, on peut noter que la violence peut être un mode de fonctionnement familial. Dans ce cas, les enfants sont eux aussi battus, en tout cas toujours témoins des violences contre leur mère. Il peut y avoir une identification au père-agresseur, mais aussi une répétition familiale qui instaure un cycle de violences transmis d’une génération à l’autre (transmission transgénérationnelle).

- Début des violences : comme nous le disions plus haut, la majorité des femmes déclarent : «Depuis toujours.», deux apportent des précisions : «Une semaine après le mariage.» ; «Depuis la retraite.» Certaines affirment qu’il n’y a jamais eu d’accalmie : «Le conjoint a été violent au tout début du mariage, il continue à l’être, il n’y a pas de répit.» Ceci contredit le schéma tracé par certains auteurs, qui parlent de cycle de violence dans lequel seraient intégrés des moments de répit. En fait, les choses se présenteraient comme suit : violence-pardon : lune de miel, la femme croit qu’il ne recommencera plus. Et le cycle recommence : violence-pardon : lune de miel…
Les moments entre le déclenchement de la violence et la lune de miel deviennent de plus en plus courts jusqu’à disparaître pour laisser place à la seule violence. Les femmes interviewées ne font allusion à aucun répit, culpabilité ou remords de la part du conjoint agresseur (une seule femme, parmi notre population, évoque le fait que son mari lui demande parfois pardon). Ainsi, la violence peut durer très longtemps avant que la femme ne s’en plaigne ou voie le médecin parce que cette fois «il est allé trop loin».
Le fait de voir le médecin, d’avoir un certificat médical ne signifie pas toujours, pour les femmes, une rupture ou la mise en œuvre d’une démarche juridique, comme par exemple dépôt de plainte auprès de la police, consultation d’un avocat…le certificat médical, (il peut y en avoir plusieurs…) sont conservés par la femme et même si elle n’en fait pas usage, ils sont là comme une assurance, comme quelque chose qui peut prémunir… Ils indiquent, parfois, une défense contre l’écroulement de la femme et démontrent s’il en est, qu’elle est toujours active, qu’elle n’est pas complètement sous emprise puisqu’elle peut encore agir.
Conséquences des violences
Conséquences psychologiques : les symptômes dont souffrent la majorité des femmes sont les suivants : insomnies, troubles cognitifs (oublis fréquents), cauchemars, phobie sociale, angoisse, dépression : pleurs permanents, absence de désir, perte d’appétit (anorexie), idées suicidaires, tentative de suicide… Ce sont là quelques symptômes que présentent les femmes que nous avons vues. Il y a là des symptômes qui peuvent être intégrés dans la catégorie PTSD et qui relèvent donc des traumatismes psychiques.
Ces symptômes (ou troubles) sont l’expression d’une vraie invalidité. Leur massivité et leur durée restreignent fortement la vie psychique des femmes et par conséquent leur vie relationnelle, leurs investissements narcissiques et objectaux et empêche l’accès au plaisir d’être avec soi et avec l’autre. D’où souvent une vie psychique pauvre marquée par le repli sur soi, le renoncement libidinal...
En outre, ces troubles sont souvent tous présents chez la même femme, qui a un sommeil perturbé, fait des cauchemars, n’éprouve plus le besoin de manger, est toujours angoissée, déprimée…C’est ce tableau clinique qui caractérise la majorité d’entre elles et qui signe la gravité de l’état psychique dans lequel elles se retrouvent.
- Conséquences somatiques : maladie des reins, allergie, infections gynécologiques, tension artérielle, diabète asthme… tout le corps fait mal.
On peut noter le recours de toutes les femmes aux douleurs du corps qui reçoit les attaques incessantes du psychisme. Le corps vient exprimer ce que le langage ne peut accomplir pour des raisons conscientes (ne pas se montrer, se protéger du regard des autres) ou inconscientes qui réfèrent à une histoire passée où d’autres violences ont été subies. Le corps est ce seul lieu où viennent se lover les douleurs indicibles Et tel le symptôme, en psychanalyse, il tend à exprimer et à cacher quelque chose des douleurs psychiques du sujet. Il est l’équivalent «d’une parole enclose» à entendre et à déchiffrer.
Les symptômes psychiques et somatiques ne sont pas exclusifs, dans les cas étudiés ces deux voies d’expression de la souffrance relèvent de deux registres : le psychique et le somatique. Parfois, dans ces deux registres, on constate des troubles très graves et une multiplicité de symptômes psychiques et somatiques, c’est comme si le corps et la psyché avaient renoncé à livrer bataille et se laissaient submergés par les attaques provenant du monde externe.
- Conséquences des violences sur les enfants
Toutes les femmes de notre population ont des enfants, elles affirment que ceux qui sont scolarisés sont en échec scolaire. C’est la conséquence sur laquelle reviennent toutes les mères. Certaines ajoutent que les enfants sont terrorisés par les scènes de violence. Parfois, l’homme s’en prend à la mère ensuite il passe aux enfants.
Les enfants assistent tout le temps aux violences contre la mère, ils sont donc les témoins privilégiés de violences de la part du père contre la mère, souvent, lorsqu’ils sont tout petits, ils n’en saisissent pas le sens sauf qu’ils sont mis devant des scènes traumatiques qui peuvent les marquer pour le restant de leurs jours. De nombreuses mères affirment qu’en ce qui les concerne, elles en viennent à battre leurs enfants.
Support social
La question concernant le support social ou l’étayage social a été posée pour savoir si la femme pouvait compter sur ses parents, sa famille ou pas. Cela a plusieurs objectifs :
-Lorsque la famille est présente est-elle prête à aider, à prendre en charge la fille maltraitée, à la soutenir financièrement lorsque c’est nécessaire (un mari que n’entretient pas sa famille, par exemple).
-Est-ce que la femme fait appel à sa famille ? Et quelle est sa demande envers la famille ?
L’idée étant de voir dans quelle mesure le soutien familial peut aider la femme à se protéger, à y faire recours, à se sentir plus forte. En un mot, quelle est la fonction de la famille envers la femme qui est maltraitée, violentée ? Et de ce fait, on peut aussi déduire quelle configuration présentent aujourd’hui les familles algériennes.
La plupart des femmes gardent le «secret» pendant longtemps, elles n’en parlent à personne. Ce n’est que lorsque la situation s’aggrave, qu’elles arrivent à se confier à une sœur, à la mère, au frère ; le père est sollicité en dernière instance. L’aide apportée par les parents est surtout d’ordre financier. Quand le conjoint ne subvient plus aux besoins de sa femme et de ses enfants, les parents, les frères, parfois la sœur qui travaille, peuvent prendre en charge leur fille et ses enfants.
Très rares sont les parents qui encouragent la séparation avec le conjoint, certaines mères prônent la patience (la femme doit être sabra, hachmana, titre du livre de Labidi). Il est clair que dans le contexte qui est le nôtre le mariage reste une institution sacrée, que les parents et les femmes elles-mêmes hésitent à détruire. Elles sont souvent prêtes à accepter beaucoup de choses de la part du mari sans arriver à rompre les liens du mariage. La famille n’est pas absente, que le lien avec la fille et les petits enfants est un lien qui reste solide mais qu’elle n’est pas prête à tout : accueillir la femme et ses enfants. D’autres femmes complètement dépassées, impuissantes n’envisagent même pas le recours aux parents ou aux beaux-parents parce que disent-elles, «il n’écoute personne».
Réactions des femmes
Elles quittent pour un moment le domicile conjugal pour aller se réfugier chez leur famille en pensant que cette absence peut permettre un changement chez le conjoint, une prise de conscience de la place que la femme joue dans sa vie et dans la famille (taghdob). Mais elles reviennent toujours, soit parce que leur conjoint est venu les chercher, soit toutes seules parce qu’elles n’ont pas envisagé une rupture du mariage mais juste une séparation momentanée pour lui donner une leçon, pour espérer…
Mais que font-elles face aux violences qu’elles disent subir «depuis toujours». Certaines envisagent le divorce : deux ont entamé une procédure de divorce ; deux pensent au divorce, une veut déposer plainte «pour me venger, pour qu’il soit puni», les autres rapportent leur impuissance : «Je ne peux rien faire.» «Je suis obligée de supporter.» «Je reste à cause des enfants.» En tout, cinq parmi les 100 femmes que nous avons rencontrées ont pris la décision de mettre fin au cercle de la violence. Deux sont réellement en voie de divorcer, une envisage le divorce et une troisième veut le punir ; elle a fait appel à la loi en espérant qu’elle va lui rendre justice, que ce qu’il lui a fait ne restera pas impuni.
Discussion
- Les violences domestiques peuvent être comparées à la torture
On peut poser que les femmes victimes sont torturées et que les maris sont de vrais tortionnaires. D’après Falquet, cette torture va atteindre quelque chose de vital dans le soi de la femme : le narcissisme dont elle a besoin pour subsister et l’idée présente au plus profond de nous-mêmes et qui a impulsé le développement de l’enfant de l’homme : être aimé. Comme elle tend — cette torture — à briser l’idée que nous valons bien quelque chose, que nous représentons une «valeur» pour l’autre.
Etre battue, humiliée engendre l’affect de honte et crée souvent le secret, cacher son corps au regard de l’autre parce qu’on se sent avilie, diminuée, dévalorisée, mentir aux autres…fait que l’image de soi, l’estime de soi se dégradent au point où elles peuvent disparaître pour laisser place à l’annihilation, aux idées suicidaires, voire au suicide, d’où le rapprochement entre violences et torture Les points communs : le fait d’être battue, d’être touchée dans son intégrité physique, d’être atteinte dans son identité personnelle, non seulement par les coups mais aussi par les humiliations, les injures, les dénigrements…Par ce biais, ce sont les bases narcissiques qui sont attaquées et qui laissent des traces sur le sentiment de soi en tant que personne passive, impuissante, livrée à l’agresseur ou au tortionnaire.
Pour étayer la comparaison violence conjugale et la torture, Falquet va relever les éléments suivants : l’enfermement dans un espace clos et hors des règles sociales normales, dans un espace de non-droit, est une première méthode commune à la torture et à la violence domestique. Il s’agit souvent dans les deux cas d’organisation d’un face-à-face dans un lieu d’où les cris sortent rarement (cellule ou intimité du foyer) ou s’ils sont entendus, ne sont pas écoutés (pp.85-86).
Contrôle sur l’utilisation du temps, sur le sommeil et l’alimentation, voire la privation relative de ceux-ci. On retrouve ici ce dont parlent certains travaux sur «l’appropriation du corps, du temps et de l’attention des hommes par les femmes.En ce qui concerne la violence physique, les points communs entre torture et violence sont assez évidents : les coups peuvent faire jaillir le sang, rompre les os, démettre les membres, voire causer la mort.
Le refus d’accès aux soins, même quand ils sont nécessaires, se présente d’ailleurs aussi bien dans certains cas de violence domestique que dans la torture» (p. 87). En ce sens le message transmis par ces violences «permises» est le suivant : il n’est pas nécessaire que toutes les femmes soient battues ou violées tous les jours. Quelques cas horribles, médiatisés, rapportés par l’entourage, les voisines… «suffisent pour que chacune s’inquiète et redoute d’enfreindre les normes sociales censées la protéger de pareil sort.
L’indignation, la résistance existent, mais l’autocensure, l’isolement, la passivité et la résignation, la peur, la sidération semblent bien être les principaux effets obtenus» (p.105). On peut ainsi écrire que ce rapprochement violence domestique-torture est dû à l’organisation patriarcale qui crée la sphère du «privé», de la «conjugalité» dans lesquels le conjoint peut s’approprier le corps de sa femme, tout en échappant aux lois qui régissent les rapports sociaux dans d’autres espaces.
- Les bénéfices secondaires
Une question peut être soulevée ici : qu’est-ce qui peut expliquer la tolérance des femmes ? Cette question découle, selon Gelles (cité par Nigar-Ernart) de l’idée élémentaire suivante : tout individu raisonnable ayant été battu et maltraité par une autre personne devrait éviter d’être victime (ou au moins éviter l’agresseur).
On a souvent tendance à avancer, en premier lieu, des facteurs socio-économiques, des facteurs situationnels, mais on peut aussi convoquer la domination masculine et les traces qu’elle imprime aux rôles féminins mais aussi à l’internalisation d’une position de soumission, de dépendance et au fait qu’il vaut mieux, dans une société patriarcale, comme la société algérienne- être mariée que célibataire ou divorcée- Tout cela est vrai. Les petites filles sont très tôt initiées au fait qu’une femme bien est une femme mariée ; la célibataire est très mal tolérée par la famille et par la société. En outre, parmi les qualités que doit avoir la femme idéale, il y a la patience, la tolérance (essabr).
V.NigarErnart (1985) ajoute l’idée de bénéfices secondaires qui font que le couple continue à exister.
Elle note que même au sein des violences, les femmes peuvent ne pas être complètement anéanties et profiter de cette situation pour en tirer des bénéfices narcissiques. Elle indique deux cas de figure qui permettent à la femme «d’avoir de la valeur» malgré tout :
-L’inversion pardon, où la femme se trouve valorisée à la fois par l’humiliation du mari qui demande pardon et par sa propre capacité à elle de pardonner ;
-L’inversion sacrifice, lorsque le mari ne demande pas pardon, la femme se trouve valorisée par la frustration qu’elle subit : femme victime et charitable.
En fait «mère sacrifice» qui revendique sa condition devant les autres et surtout devant les enfants. De nombreuses femmes de notre population d’étude ont affirmé : «Je me suis sacrifiée pour les enfants», « si ce n’était pas les enfants je l’aurais quitté il y a longtemps».
Cette condition de femme-sacrifice peut susciter parfois l’admiration de l’entourage, parce que la femme a tout supporté pour sauvegarder «sa maison», «son mariage» et n’a pas séparé les enfants de leur père. Elle participe ce faisant, inconsciemment, à l’existence des «gens bien», des «femmes modèles». Ce qui, évidemment, perpétue l’ordre social qui signe la domination des femmes.
- La conjugalité
«Ce qui explique la violence conjugale, c’est la conjugalité : c’est que la société a créé une catégorie sociale, le privé. Les règles qui s’appliquent partout ailleurs, qui régissent les rapports de tous avec tous, bannissent l’usage de la force, ce qui a pour résultat que même quand elle est employée elle est inopérante (…) sont suspendues ou plus exactement remplacées par d’autres qui déclarent légitime l’usage de la force (…). La femme mariée est soustraite à la protection de la loi, tandis que l’homme marié est soustrait aux sanctions de la loi.»
Conclusion
Les violences contre les femmes peuvent être assimilées à la guerre de basse intensité (Falquet). Il la définit comme une guerre menée contre les populations civiles, les esprits et le tissu social. Il s’agit de décourager la population de participer à un projet adverse, de la démoraliser, de la terroriser et de fomenter la passivité individuelle et collective (les acteurs usent de procédés issus de la psychologie sociale : modalités de communication, relation individu-groupe, leadership…).
On peut identifier trois axes : contrôle de l’information, désinformation, division de la société en camps adverses. Les similtudes : désinformation lorsqu’on présente aux femmes leur situation comme naturelle et immuable, quand on les laisse ignorer tout de leur sexualité et de leur reproduction, quand on gomme leur participation aux livres d’histoire.
Quand on présente les femmes qui résistent à l’ordre dominant comme des folles, des créatures monstrueuses. Ces thèses soutiennent certaines études «scientifiques» visant à présenter les femmes comme vulnérables et que cela est dû à des facteurs naturels donc réfractaires au changement comme elles sont soutenues par certains discours religieux qui dictent des normes sociales, selon eux d’ordre divin, pour signer l’immuabilité du statut des femmes dans notre société.
La répression toujours présente à l’encontre de celles qui transgressent ,qui sortent du droit chemin. On peut rappeler, pour etayer ce propos, les expéditions punitives contre des femmes travaillant et vivant seules (Hassi Messaoud, nuit du 12 au 13 juillet 2001). Dès lors se posent des questions : que peuvent et que doivent faire les femmes pour mettre fin à ces situations de violences physiques, psychologiques et symboliques ? Mener elles – aussi aussi une guerre de basse intensité ? La question reste posée.

zadhand
07/08/2015, 14h13
A LA UNE/ACTUALITÉ/Nadia Ait Zaï
Avocate et directrice du Centre d’information sur les droits de l’enfant et de la femme (Ciddef)
17943
Le 07 Août 2015


Depuis les années 80, c’est la société qui impose ses règles

La loi amendant et complétant le code pénal pour criminaliser les violences faites aux femmes, adoptée par l’APN en mars dernier, n’a toujours pas été validée par le Conseil de la nation. Etes-vous inquiète ?
Bloquer le texte reviendrait à aller à l’encontre de la volonté du président de la République et du gouvernement qui ont défendu le projet de loi. Je crois donc qu’il sera définitivement adopté, d’autant qu’un collectif d’associations, dont fait partie le Ciddef, a saisi le président du Conseil de la nation et il nous a assurés que le texte était bien programmé. Maintenant, on peut se demander pourquoi son parcours a connu un tel couac.
Soit des assurances ont été données en coulisses au courant conservateur qui a travaillé contre ce projet de loi sous prétexte qu’il mettait la famille en péril, soit parce que le Sénat attend un moment plus propice pour l’adopter. En 2016, l’Algérie doit présenter à Genève son rapport à la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination.
On peut imaginer, comme cela s’est déjà fait, que la validation du projet de loi soit retardée pour que l’Algérie puisse dire : «Nous l’avons fait passer malgré les résistances.» Si c’est le cas, c’est bien dommage. Je préférerai qu’un texte passe parce qu’il répond à une demande de la société, parce qu’il a été porté par des militants et des militantes, et qu’il est dans l’ordre des choses qu’un gouvernement prête l’oreille à ce qui vient de sa société. Non pas parce qu’il répond à des circonstances et à des échéances politiques.
Le courant conservateur dont vous parlez, c’est-à-dire les islamistes, a argumenté que le projet de loi allait à l’encontre de la famille et de l’islam. Et ce sont les femmes que l’on a le plus entendu. Pensez-vous que la société veut de cette loi ?
Ce courant ne représente rien, mais il prend en otage la société qu’il utilise pour dire que les citoyens sont opposés à cette loi. Mais personne n’explique au citoyen quel est son intérêt. Personne ne lui dit que c’est la violence qui disloque et détruit la famille, et pas son incrimination. Personne ne lui dit que c’est la violence qui est à l’origine de la séparation, de la déscolarisation des enfants, de la délinquance.
Personne ne lui parle des effets de la violence sur la santé de la femme et des enfants, et du coût que cela implique. Si on entend davantage les femmes islamistes, c’est parce qu’elles sont là pour défendre la ligne de leur parti, établie par des hommes. Le fond du problème, c’est que ce courant ne veut pas de l’émancipation des femmes.
On sait que 90% des femmes battues se taisent en pensant protéger les enfants et se mettent à parler quand les enfants grandissent. Voilà pourquoi il est important que l’Etat les protège avec le seul outil dont il dispose, le code pénal.
Du côté des démocrates aussi, certains députés se sont abstenus de voter sous prétexte que la loi n’allait pas assez loin…
Oui, et sous prétexte que la loi ne prenait pas en compte leurs propositions. L’idée que l’action publique puisse être abandonnée à partir du moment où l’épouse pardonne ne me plaît pas non plus.
Le projet de loi ne fait pas la différence entre action civile et action publique, c’est une des spécificités de la législation pénale algérienne. Or, en principe, si une victime qui abandonne la procédure au civil renonce à réclamer des dommages, l’action publique, elle, ne peut pas s’annuler, car une fois déclenchée, elle appartient au procureur qui défend la société. Quand on a demandé au ministère de la Justice pourquoi le pardon met fin aux poursuites, il a répondu que c’était pour «protéger la famille». Ceci étant dit, à mes yeux, cela ne justifie pas que l’on s’abstienne de voter en faveur de cette loi. L’essentiel, c’est que le code vienne condamner la violence conjugale et sanctionne une réalité.
Abdelaziz Bouteflika a annoncé en mars dernier une prochaine révision du code de la famille. Sera-t-il le Bourguiba dont rêvent les féministes algériennes ?
Le Président a mis en place une dynamique qui n’existait pas avant lui. Entre 1984 et 2005, la situation était complètement bloquée sur un code de la famille sacralisé.
En réformant des textes, pour certains défavorables aux femmes, le chef de l’Etat a montré une volonté de construire des rapports plus égalitaires. Je pense à la révision du code de la famille, du code de la nationalité, à la loi sur la participation des femmes en politique, à la loi pour la création du fonds de la pension alimentaire. En 1995, l’Algérie a même adhéré à la déclaration de Pékin à partir de laquelle les violences à l’égard des femmes devenaient un délit, et de ce fait, s’est même engagée à l’incriminer. Vingt ans après, nous en sommes encore à discuter de son opportunité.
Croyez-vous qu’un jour le code de la famille sera abrogé ?
Non, on a raté le coche. Même dans un siècle, la société ne sera pas prête. Pourtant, je pense que c’est à l’Etat de proposer un projet de société : c’est lui qui est censé avoir une vision et savoir ce qui est bon pour le peuple. Malheureusement, depuis les années 1980, c’est la société qui impose ses propres règles. Même quand la loi existe. En 2014, la notion de «discrimination» a été introduite dans le code pénal. Elle a été définie et incriminée. Mais curieusement, on a omis de la définir dans le cadre des droits civils. Pourquoi ? Parce que cela reviendrait à reconnaître la discrimination posée par le code de la famille.
Aujourd’hui, pour justifier un obstacle, on invoque les mentalités. Mais les mentalités se fabriquent. On a bien fabriqué des mentalités socialistes puis islamo-conservatrices et maintenant islamo-libérales ! Les textes promulgués en 1962 voulaient construire une société moderne et progressiste.
Depuis les années 1980, on a assisté à un revirement total. Le code de la famille nous a dessiné une famille traditionnelle et conservatrice. La loi sur la santé a été abrogée, la protection des mères célibataires et des enfants abandonnés, supprimée. Puis on a interdit à la femme de témoigner devant un officier de l’Etat civil et un notaire.
A qui la faute ? Au politique, absent, qui a failli et n’a pas pu homogénéiser la société en un seul modèle. Cinquante ans après l’indépendance, nous ne sommes pas prêts à passer dans la modernité, à faire de la femme l’égale de l’homme. On se demande encore s’il faut pénaliser la violence à l’égard des femmes ou pas, on s’entend dire : «On doit faire avec.».


Nadia Ait ZaïJuriste et avocate, Nadia Aït Zaï, 63 ans, dirige le Centre d’information et de documentation sur les droits de l’enfant et de la femme et enseigne à la faculté de droit d’Alger. En 1979, elle est élue première adjointe au maire à l’APC d’Alger-Centre.


Mélanie Matarese

zadhand
13/08/2015, 00h28
A LA UNE/ACTUALITÉ/Harcèlement de rue
Le 12 Août 2015

Ce que subissent les femmes algériennes dans les villes

Des mots déplacés, des regards insistants, parfois même des attouchements. C’est ce que les Algériennes subissent chaque jour dans les rues de la capitale et des autres villes du pays. Qu’elles soient célibataires, mariées, voilées ou pas, elles sont victimes d’harcèlement dans les rues et en souffrent. C’est dans ce contexte que le projet de loi sur les violences faites aux femmes est toujours bloqué au Sénat. Témoignages.Une femme, une histoire

Nabila Nedjar a grandi à Constantine. Pendant longtemps, elle a été victime de harcèlement dans les rues de sa ville. La première fois, elle avait à peine 17 ans. Un homme l’a suivie pendant une demi-heure, lui a touché la poitrine, et lui a craché à la figure quand elle a essayé de se débattre.
De ce jour, elle garde un souvenir amer.« Cet événement a été un déclic qui m’a fait comprendre que nous, femmes, devions nous battre toutes seules pour survivre dans cette société patriarcale et machiste », témoigne-t-elle. « Et ce jour-là, j’étais habillée en jeans, basket et t-shirt ample », précise-t-elle. Des histoires similaires, elle en a des dizaines à son compte. Elle n’hésite pas à les partager dans sa « chronique machisme ordinaire » sur les réseaux sociaux. Une manière de se libérer et de dénoncer ce que beaucoup d’hommes trouvent « normal ».À 25 ans, Célia travaille à Didouche Mourad, la célèbre rue du centre d’Alger, là où les hommes, jeunes ou moins jeunes, jouent aux « Hitistes » à longueur de journée. Chaque jour, elle arpente cette rue. Elle fait face à des remarques, des commentaires obscènes et parfois même à des attouchements. « Chaque jour est un cauchemar. Quand on parle, j’en fais abstraction. Mais quand on me touche la poitrine, les fesses ou même ailleurs, j’ai du mal à m’en remettre », affirme-t-elle d’une petite voix. Célia n’est malheureusement pas un cas isolé Chaque jour des dizaines de filles subissent la même oppression de la part de ces hommes « frustrés ».« J’ai mis le voile à cause d’eux »

Zohra est originaire de Bejaïa. Depuis deux ans, elle est installée à Alger. Pour elle, la capitale était synonyme de liberté, d’ouverture d’esprit et de sorties en tous genre. Au bout de deux mois, la réalité la rattrape. « La première fois que j’ai mis une jupe courte, j’ai cru qu’on allait me violer », confie-t-elle. « À midi, je suis rentrée en courant pour me changer », ajoute-t-elle.


Six mois plus tard, elle met le voile, les propos haineux et sexistes de certains hommes ont eu raison d’elle. En se voilant, elle voulait paraître discrète, passer inaperçue et ne plus rien subir, mais cette fois-ci encore, elle tombe de haut. « Rien n’a changé ! J’ai mis le voile à cause d’eux. Mais finalement, ce n’est pas les jupes, shorts ou décolletés qui poussent ces hommes à être comme ça. Il suffit d’être une femme pour vivre l’enfer », dit-elleLe stress que cela engendre

Dalila Imaren Djerbal est sociologue. Elle fait partie du réseau Wassila Avife pour le droit des femmes. Selon elle, « le harcèlement sexuel dans les rues coûte en stress, en humiliation pour la femme. Pour les hommes, ils considèrent le harcèlement comme une joyeuse manière de draguer, de passer du temps, de montrer qu’on est un homme ».Régulièrement, des victimes appellent le réseau pour se confier. Une d’entre elles ne peut plus sortir sans être accompagnée par un de ses parents, et ce même quand elle a commencé le travail. Plus que du stress, c’est la peur d’être agressée qui envahie certaines filles.Pour sortir, certaines filles réfléchissent au préalable au chemin qu’elles vont emprunter et aux habits qu’elles vont porter. C’est le cas de Sarah, 35 ans, qui planifie chaque sortie depuis des années. Cette jeune femme a été traumatisée par ceux qu’elles appellent « S’hab El Redjla », après avoir refusé les avances d’un homme, celui-ci l’a giflée. Pendant deux ans, elle a été suivie par un psychologue. « Je regarde toujours derrière moi quand je marche, cela peut être banale pour certaines, mais moi j’ai été traumatisée », explique-t-elle.
« Certaines filles considèrent le harcèlement dans les rues
comme le prix à payer pour sortir, travailler… Se plaindre,
c’est risquer de s’entendre dire par la famille tu n’as qu’à rester à la maison »,
affirme Dalila Imaren Djerbal.

zadhand
23/08/2015, 00h04
A LA UNE/ACTUALITÉ/Violences faites aux femmes
Le 22 Août 2015|14H23

Constantine
Une jeune femme agressée à l'arme blanche

Une jeune femme âgée d'une vingtaine d'années a été agressée vendredi soir
vers vingt heures au pied d'un immeuble situé à
la cité Sakiet Sidi Youcef (ex-la Bum) par trois malfaiteurs.


Selon des témoignages recueillis sur place, la jeune fille résidant à l'étranger venait d'arriver au domicile de ses parents.
En descendant du taxi qui la ramenait de l'aéroport Med Boudiaf, elle a été violemment
agressée par trois individus qui l'ont délestée de son sac à main et de ses bagages.
La victime qui a tenté de résister à ses agresseurs a été tailladée à l'arme blanche
au niveau de l'abdomen par l'un des malfaiteurs, précisent des témoins de la scène.

Evacuée d'urgence au CHU Benbadis, la jeune femme présentait une plaie qui a nécessité
la pose de pas moins de quinze points de suture, affirment ses voisins.

Les trois voyous, qui ont pris la clé des champs dès leur forfait accompli,
ont été reconnus par les riverains habiteraient le quartier mitoyen de Oued el had
et seraient activement recherchés par la police suite à la plainte déposée
au commissariat de Ziadia par la famille de la victime le soir même de l'agression.




F. Raoui

zadhand
24/08/2015, 00h30
A LA UNE/ACTUALITÉ/Loi contre violences faites aux femmes
Le 23 Août 2015|12H49

Des associations réclament l'adoption du Sénat

Constituées en collectif, des associations réclament la promulgation
de la loi contre les violences faites aux femmes.
Proposée il y a une année lors d’un conseil des ministres présidé par le président de la république,
la loi contre la violence faites aux femmes tarde à voir le jour,
constatent des associations constituées en collectif.
« Une année s’est écoulée, et bien que la loi ait été votée le 5 mars 2015 par l’Assemblée populaire nationale,
et elle n’a pas été adoptée par le Conseil de la Nation. Pourtant le nombre de décès augmente,
la liste des victimes s’allonge,
les traumatismes s’exacerbent, mais le problème n’a pas semblé prioritaire
pour les membres du Conseil de la Nation et le gouvernement, qui semblent ainsi considérer
que la protection des femmes peut attendre encore »,
écrit le collectif dans un communiqué de presse rendu public ce dimanche.
Parce que la violence faite aux femmes dans le milieu familiale est
à l’origine de la violence observée dans tous les secteurs,
le collectif souligne que « cette loi est nécessaire car elle doit redire haut et fort
que l’exercice de violences contre les femmes constitue un délit particulièrement grave,
car elle détruit la société ».
Précisant être mobilisées pour que les victimes bénéficient de la protection
de l’Etat ces associations s’attentent à ce que
cette loi soit débattue au Conseil de la Nation à la session d’automne2015
au même titre que toutes les autres lois
conformément à l’engagement prit par Le président du Conseil de la Nation
Figurent parmi les membres de ce collectif leRéseau wassila aide
aux femmes et enfants victimes de violence,
l’association FEC ( femmes en communication),
l’association SOS enfants en détresse (Tiaret),
l’association Amusnaw ( Tiziouzou), l’assoiciaiton SOSfemmes en détresse.

Mina Adel

zadhand
29/08/2015, 01h08
A LA UNE/ACTUALITÉ/Loi contre violences faites aux femmes
28 août 2015 à 13h53 — Mis à jour le 28 août 2015 à 14h05


Algérie la loi criminalisant les violences faites aux femmes, jetée aux oubliettes ?

18300

Une loi pour criminaliser les violences faites aux femmes a été adoptée par l'Assemblée nationale algérienne en mars dernier. Depuis, le Sénat ne l'a toujours pas étudiée. Une partie de la société civile s'inquiète et différentes organisations haussent le ton pour que la loi soit adoptée début septembre.
« Pour l’instant, je ne peux pas parler de gel du projet de loi, mais il est clair que ce dernier n’a pas suivi la démarche habituelle qui conduit à l’adoption d’une loi », explique Brahim Mahdid, chargé de communication du bureau algérien d’Amnesty International. L’inquiétude gagne aussi les associations féministes qui ont interpellé le Sénat une seconde fois la semaine dernière. Fin juin, leur demande d’audience n’avait pas reçu de réponse. De son côté, Amnesty International a lancé une pétition pour accélérer l’adoption de la loi, laquelle devrait être remise au ministre de la Justice Tayeb Louh dimanche 30 août, mais seules quelque 2000 signatures ont été rassemblées par l’organisation.

« Le projet de loi relatif à la protection de l’enfance est passé par le Parlement après la loi relative aux violences contre les femmes et il a déjà été adopté par le Conseil de la nation [Sénat] » le 16 juin, ajoute Brahim Mahdid.

Des avancées ?

Le texte prévoit d’apporter des modifications au Code pénal et entend ainsi criminaliser les violences conjugales et doubler la peine en cas d’agression sexuelle ou harcèlement sexuel par un parent si la victime est mineure, enceinte ou malade. La notion même d’agression sexuelle est élargie au-delà du viol et de l’attentat à la pudeur et prend en compte « toutes les formes d’atteinte à l’intégrité sexuelle ».

Aussi, le projet prévoit d’intégrer le harcèlement de rue et prévoit des peines allant de deux à six mois de prison ainsi qu’une amende. Pour les militantes des droits des femmes, le texte constitue incontestablement une avancée pour les Algériennes, bien que certaines clauses dérangent.

« La loi ne nous satisfait pas totalement, mais c’est un premier pas, un levier pour les victimes », explique Soumia Salhi, militante de l’association pour l’émancipation de la femme. En effet, si le projet introduit de nouvelles mesures encourageantes, il y est en revanche stipulé que le pardon de la victime met fin aux poursuites.

Débat houleux

Si les militantes pour les droits des femmes défendent fermement la loi pour obtenir un corpus législatif utile, la loi dérange la société conservatrice et certains partis politiques. Au moment de son adoption par l’Assemblée, le débat était houleux.

Naamane Belaouar, le député de la coalition islamiste, l’Alliance de l’Algérie verte a dénoncé un texte « contraire aux préceptes coraniques et qui vise la dislocation de la famille », tandis que le député indépendant Ahmed Khelif a estimé que la loi légitimait les « relations extra-conjugales ».

Plusieurs députés s’étaient alors insurgés pour expliquer que les femmes sont les principales coupables de ce genre d’agression par leur manque de « pudeur », autant d’arguments pour ne pas reconnaître les violences, qui s’exercent en premier lieu dans la sphère familiale.

Des chiffres alarmants

D’après les statistiques des services de police, une quarantaine de femmes ont été assassinées en 2014. 15 707 femmes ont été battues dont 7734 par des membres de leur famille, soit dans 50% des cas. Par ailleurs, une autre enquête effectuée par le centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle en 2006 révèle qu’une femme sur dix est victime de violences physiques en Algérie. Les chiffres restent cependant en-dessous de la réalité, étant donné que peu de femmes portent plainte auprès des services de police.

Violences physiques ou symboliques contre les femmes, les exemples ne manquent pas. Après l’épisode « votre jupe est trop courte » au mois de mai denier – une jeune femme avait été empêchée de passer un examen en raison de la longueur de sa jupe – une femme a de nouveau été interdite d’entrée, cette fois-ci à la Cour d’Alger mi-août. Elle portait un tee-shirt sans manche. Banal fait divers, mais révélateur d’un profond malaise social.

zadhand
17/10/2015, 00h55
A LA UNE/ACTUALITÉ_Oran
16 Octobre 2015


Deux hommes arrêtés après le viol d’une migrante

Deux personnes ont été placées sous mandat de dépôt, dimanche dernier,
après avoir été auditionnées par le procureur pour le viol d’une migrante camerounaise
dans le quartier de Coca, à la périphérie d’Oran.

Ces hommes, confondus par la victime, avaient violé et violemment frappé la jeune femme de 32 ans, prénommée Marie. Six autres suspects, en fuite, sont toujours recherchés. Le procureur a demandé à la jeune femme si elle acceptait de pardonner à ses agresseurs, ce qu’elle a refusé. Après son agression, la jeune femme, accompagnée de son mari, avait été rejetée de plusieurs centres de santé, dont le CHU d’Oran. La gendarmerie avait initialement refusé de prendre sa plainte.

Depuis, la plainte a fini par être enregistrée, grâce à l’aide des associations, mais les séquelles de ce rejet sont importantes pour la jeune femme : «J’ai dû rester avec la saleté de ces hommes en moi pendant trois jours pour que les prélèvements puissent être faits», explique-t-elle à El Watan Week-End. Une prise en charge psychologique a été organisée par le CHU d’Oran, mais Marie ne souhaite pas retourner dans cet établissement. En moins de 24 heures, les associations d’Oran ont alors trouvé un psychologue pour l’assister.

Ces associations ont également tenu une réunion pour «donner une suite à cette affaire». Elles doivent préparer une déclaration rappelant que «toute personne a le droit de porter plainte», dénonçant l’abus de pouvoir de certains représentants des forces de sécurité qui refusent de prendre les plaintes ou qui conseillent aux victimes de ne pas le faire.

Marie avait témoigné sur la chaîne de télévision KBC de son agression. Mais la diffusion des images de son visage ne faisait pas partie de l’accord passé avec les journalistes. La jeune femme a ensuite été menacée par un homme dans un bus. Il affirmait être un proche de l’un des agresseurs et la menaçait de représailles, si elle maintenait sa plainte. L’un des employés du CHU a également été menacé de représailles par sa hiérarchie. Il avait protesté contre le refus de prendre en charge la migrante après son agression.



Leïla Beratto

enzo
17/10/2015, 05h37
La gendarmerie avait initialement refusé de prendre sa plainte.
Inoui, c'est presque considerè un acte normal par certains tarès, la femme au meme rend qu'un vulgaire objet

djafar1
17/10/2015, 17h10
le monde est devenu de plus en plus violent et bien sur le maillon c'est les femmes et les enfants
il faudra beaucoup de textes qui serviront de gardes fou mais aussi de l'éducation et encore de l'éducation

zadhand
31/10/2015, 21h20
A LA UNE/ACTUALITÉ_L’AUTEUR EST ACTIVEMENT RECHERCHÉ PAR LA JUSTICE
31 Octobre 2015


L’enfer d’une mineure séquestrée et violée par son père


La maman de la victime a été écrouée pour complicité
de ce viol et cette séquestration
qui ont mis tout Blida en émoi.

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Fin du cauchemar pour cette fille de 15 ans violée et séquestrée par son propre père depuis 2010, soit pendant 5 ans. Elle vient d’être délivrée des griffes de ce monstre incestueux. Selon les témoignages produits devant la brigade des mineures relevant de la Gendarmerie nationale de Blida, le cauchemar a commencé en 2010,
quand le père, un pervers sexuel connu
dans le milieu de la grande débauche, a décidé de mettre fin aux études de la petite fillette.
À la fois complice et impuissante, la mère cède au chantage de son époux. Celui-ci exécutait, sans état d’âme, sa sale besogne et violait sa petite fille chaque jour. Séquestrée dans la demeure parentale, la victime a vécu cinq longues années dans le pire des enfers que pouvait connaître une mineure.
Rouée de coups quotidiennement, violée sous le toit de ses parents,
la fillette finit par se révolter et décide de dénoncer son violeur de père.
Alertée le 20 octobre dernier, la brigade des mineures n’a trouvé aucune trace
de la victime dans la demeure. Sa mère déclare aux enquêteurs
que sa fille a fugué vers Relizane suite
aux intenses pressions qu’elle subit de la part de son père.
Le lendemain, la maman se ravise et se présente avec sa fille chez les enquêteurs. Lors de sa mise en examen, elle avoue que sa fille vivait dans un milieu familial dépravé, des conditions d’hygiène lamentables et qu’elle était violée par son père en sa présence depuis cinq longues années.
Les examens médicaux opérés sur la fillette ont révélé de graves
traces de sévices sexuels et d’agressions à la limite de l’insupportable.
Les enquêteurs avouent que les témoignages de cette mineure sont excessivement choquants. Les violences subies par cette fille, qui aurait pu rejoindre ses copines au lycée cette année, sont, selon les enquêteurs, “indescriptibles”. “À chaque fois que la victime refusait
de se soumettre, son père la tabassait à mort”, révèlent les enquêteurs.
De la torture qui durait souvent jusqu’au lever du jour ! Choqué par les faits et les témoignages, le procureur de la République près le tribunal de Boufarik a ordonné de mettre sous mandat de dépôt la mère de la fille, de poursuivre l’enquête afin d’arrêter le principal mis en cause, à savoir le père. Aux dernières nouvelles, les enquêteurs ont obtenu de précieux renseignements pour resserrer l’étau autour de cet individu, dont la peine sera très lourde au vu des exactions qu’il a commises sur une innocente, dont détournement de mineure,
inceste, coups et blessures volontaires et incitation à la débauche.

zadhand
11/11/2015, 16h40
A LA UNE ACTUALITÉ_Une femme a été tuée à Magra (M’sila)
11 Novembre 2015


Choc et consternation

Le lendemain du drame, plusieurs
manifestations spontanées
ont été organisées
par des citoyens pour dénoncer le crime abject
et le climat d’insécurité qui règne dans la ville.

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La population de la ville de Magra, à 60 km à l’est de M’sila, est encore sous le choc du drame qui s’est déroulé samedi dernier. Une jeune femme a été froidement écrasée par une puissante voiture pour avoir refusé de céder aux avances de l’homme qui la harcelait dans la rue. Vers 8h, ce 7 novembre, Razika C., 39 ans, se rendait chez le dentiste pour se faire soigner une dent qui la faisait souffrir. Son frère Kamel, 38 ans, raconte : «Elle a demandé à venir avec moi pour se rendre chez le dentiste. Comme tous les fourgons de transport étaient bondés, nous avons été à pied.
Un homme, celui qui allait l’agresser un peu plus tard, s’est arrêté et a offert de nous déposer à la station de bus, mais nous avons refusé et continué de marcher.» Ne trouvant pas de dentiste, car ne travaillant pas le samedi, Razika a décidé de se rendre à Berhoum, la ville la plus proche, toujours pour soigner sa dent. Son frère Kamel la quitte alors pour aller au marché. Selon les témoignages que nous avons recueillis, son agresseur est revenu à la charge, lui faisant d’autres avances. Devant le refus de la jeune femme, celui-ci devient agressif. Razika l’insulte et lui crache dessus. Il la frappe alors violemment au visage à coups de poing et la plaque contre le mur.
Des passants s’interposent et tentent de raisonner l’agresseur qui fait mine de se calmer. Il monte dans sa voiture alors que Razika, étourdie, titubant et encore sous le choc, marche lentement le long de la route, probablement pour aller déposer plainte à la gendarmerie. Son agresseur fonce alors droit sur elle avec sa voiture de type Toyota Hilux. Le choc est tel que la malheureuse femme est projetée en l’air avant de retomber sur le capot et le pare-brise.
Il descend de la voiture pour s’assurer de son état. «Ah, tu es encore vivante ?», aurait-il dit, selon des témoins oculaires. Il remonte dans sa voiture, enclenche la marche arrière et lui repasse dessus plusieurs fois sous le regard ahuri des passants et des automobilistes. La malheureuse Razika rendra l’âme sur place. Un fourgon J5 s’arrête pour l’évacuer aux urgences,
où les médecins ne pourront que constater le décès.
Son autre frère, Cherif Nassim, raconte : «Ma sœur a été tuée de sang-froid. C’est un homicide volontaire. Elle avait le visage et les yeux tuméfiés, les pieds gonflés et cassés, le dos cassé et la nuque éclatée.» Devant le domicile de la victime, la famille et les proches sont réunis sous une tente dressée dans la cour. La famille, très modeste, habite un petit immeuble dans une cité à la sortie de la ville de Magra, appelée El Haï Al Idari.
Les citoyens continuent de défiler pour présenter leurs condoléances.
Le choc et la consternation se lisent toujours sur les visages.
Dimanche, lendemain du drame, plusieurs manifestations spontanées ont été organisées par des citoyens pour dénoncer le crime abject et le climat d’insécurité qui règne dans la ville. Les gens demandent également à ce que justice soit rendue. Ils exigent la loi du Talion. En fin d’après-midi, Razika, qui ne demandait qu’à vivre, a été enterrée au cimetière familial.
Son agresseur, S. N., 33 ans, s’est rendu à la police peu de temps après avoir accompli son forfait. Les témoignages que nous avons recueillis sur place parlent d’un multirécidiviste qui a l’habitude de harceler les femmes. «Il est connu comme étant un ‘’haggar’’ notoire, quelqu’un qui a l’habitude d’agresser les femmes», dit l’un des oncles de la victime. Les autorités de la ville se sont rendues au domicile de la victime pour présenter leurs condoléances à la famille
et pour l’assurer que la justice suivra son cours normal.
Des citoyens de la cité tiennent absolument à dénoncer le climat d’insécurité qui règne dans la ville. «Cela a poussé certains pères de famille à cloîtrer à la maison leurs filles pourtant brillantes. Plus d’une dizaine de filles ayant des moyennes au-dessus de 15 à l’école sont retenues à la maison. Allez donc voir ce qui se passe devant le lycée à chaque sortie des cours. C’est un rodéo, un défilé de voitures qui roulent à toute vitesse. En plus elles sont conduites par des gosses de riches inconscients», dit un voisin. D’autres agresseurs rôdent dans la ville.


Djamel Alilat

zadhand
12/11/2015, 17h22
A LA UNE/ACTUALITÉ_Violences à l’égard des femmes
12 Novembre 2015


Silence coupable

Adopté au forceps en mars dernier par l’APN, le texte de loi relatif
aux violences faites aux femmes attend toujours l’aval du Sénat alors que
le nombre des victimes de ce phénomène ne cesse d’augmenter.

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Encore une autre femme victime de violence, qui meurt écrasée à Magra (wilaya de M’sila) par un homme, juste parce qu’elle est femme et qu’elle a osé dire non à son agresseur. Razika n’est en fait qu’un autre nom qui vient s’ajouter à la longue liste de femmes violentées. Une liste laissée ouverte tant que l’Etat continue à être indifférent aux souffrances d’un large pan
de la société qui subit les affres du déni de droit.
L’on se rappelle dans quelles conditions le projet de loi contre les violences à l’égard des femmes a été adopté par l’Assemblée nationale en mars dernier, après un débat aussi violent que virulent suscité par des députés venus en masse, alors que souvent ils s’illustrent par leur absence
même lorsqu’il s’agit de discuter de lois qui engagent l’avenir du pays,
dont celle relative à l’exploitation du gaz de schiste, pour ne citer que celle-ci.
N’ayant pas pu bloquer le texte, certains députés du courant islamo-conservateur vont user de leurs réseaux dans les rouages de l’Etat, notamment au sein de la Présidence, pour geler le texte, alors que son examen était programmé au Conseil de la nation juste après son adoption par l’APN. Quelques contacts seulement, une entrevue avec le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, ont suffi pour remettre aux oubliettes cette loi tant attendue par le mouvement associatif féminin et les militants des droits de l’homme. Malgré les promesses du président du Sénat pour le sortir des tiroirs, le texte n’est toujours pas programmé et il n’est pas certain qu’il le sera cette année.
Bien évidemment, nous entendrons des voix officielles s’élever contre ce fléau, le 25 novembre prochain à l’occasion de la Journée mondiale contre les violences à l’égard des femmes, juste pour la consommation externe. L’on se rappelle de cet ordre donné publiquement par le Président à Abdelmalek Sellal, à travers un communiqué publié le 8 mars dernier, d’installer une commission chargée de revoir les dispositions relatives au divorce, notamment dans ses volets liés au «khol’â» (rachat de la liberté par la femme) et à la répudiation afin de garantir l’équité et l’égalité entre homme et femme, et protéger la cellule familiale des dislocations qu’occasionnent le déni des droits et les atteintes à la dignité humaine dont font l’objet souvent les épouses. Malheureusement, à ce jour, aucun groupe de travail n’a été installé et ce projet de réforme n’est plus à l’ordre du jour.
Jusqu’à preuve du contraire, cet effet d’annonce n’était que de la poudre aux yeux de ceux qui mènent le long et périlleux combat pour les libertés et le droit à la dignité. En attendant, les femmes continuent à subir l’inacceptable. Ce constat a suscité de nombreuses réactions. D’abord d’un groupe d’associations de femmes et de droits de l’homme qui a adressé une lettre au Premier ministre et lancé une pétition pour faire adopter le projet de loi contre les violences à l’égard des femmes par le Sénat.
Lui emboîtant le pas, l’ONG des droits de l’homme Amnesty International a exhorté les responsables algériens à «prendre toutes les mesures nécessaires» pour que le projet soit adopté «dans les plus brefs délais». Amnesty International a écrit : «Malgré nos réserves sur la clause qui prévoit l’arrêt des poursuites judiciaires en cas de pardon de la victime, exposant ainsi les femmes à un risque accru de violence et de coercition pour qu’elles retirent leur plainte, ce projet de loi représente une avancée positive pour la protection des femmes et des jeunes filles contre les violences.»
Aucune suite n’a été donnée à ces actions par les autorités, reléguant ainsi au second rang les préoccupations légitimes d’un large pan de la société qui souffre en silence du déni de droit dont il fait l’objet. Chaque année, aussi bien les services de sécurité que les rares organismes qui reçoivent des victimes de violences font état de statistiques inquiétantes de femmes violentées. Durant les 9 premiers mois de cette année, les services de police ont enregistré plus de 9000 cas de femmes violentées, alors qu’en 2014, durant la même période, leur nombre était de 7000.
Les violences physiques viennent en première position avec plus de 70% des cas, suivies de la maltraitance et des agressions sexuelles. Ces violences s’exercent souvent dans le foyer familial, censé être le lieu le plus protégé, mais aussi dans l’espace public. L’année dernière, 27 femmes ont été tuées en 9 mois alors que plus d’une vingtaine ont subi le même sort durant la même période de 2015. Les victimes viennent de toutes les catégories sociales et sont de plus en plus nombreuses à dénoncer leur agresseur qui, souvent, en raison des carences de la loi, s’en sort à bon compte.
Face à une loi qui ne protège pas et une société qui ne dénonce pas, qu’elles soient fillettes, enceintes ou âgées de plus de 70 ans, les femmes continueront à être agressées, violées, insultées, malmenées, humiliées, harcelées et même tuées par des inconnus dans la rue ou par des proches au domicile familial. Les statistiques sont loin de refléter la réalité de cette situation tragique en raison de l’omerta imposée aux victimes par leurs proches et les pesanteurs socioculturelles.
Installé il y a quelques années, Balsam, un réseau national de centres d’écoute des femmes victimes de violences, a reçu 29 532 cas d’agression sur des femmes. C’est dire que la situation est bien plus inquiétante que le démontrent les statistiques officielles. Tant que l’Etat ne légifère pas des lois plus protectrices, d’autres Razika viendront grossir la liste des victimes de violence ou perdront la vie, assassinées dans la rue par un inconnu dont l’ego a été touché
juste parce qu’elles n’ont pas répondu à ses désirs.

Salima Tlemçani

zadhand
13/11/2015, 17h26
A LA UNE/ACTUALITÉ/Violences faites aux femmes
13 NOVEMBRE 2015 - 16:43

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Le cri de Chafia Mentalecheta

Dans un communiqué parvenu à la rédaction, la députée de l’émigration Chafia Mentalecheta dénonce le blocage de la loi sur les violences faites aux femmes, adoptée à la majorité par les députés de la première chambre le 5 mars dernier. Pour elle, ce blocage induit «une double obstruction». D’abord, il empêche, selon la députée, les femmes de «passer du statut de proie à celui de citoyenne», puis il empêche l’Etat d’«assumer son rôle de protecteur de l’ensemble des citoyens». L’auteure du communiqué craint, ainsi, que l’assurance de ne pas être inquiétés puisse rendre les agresseurs de femmes «de plus en plus violents». Mme Mentalecheta cite le drame vécu par la jeune Razika à Magra, dans la wilaya de M’sila, comme «l’illustration parfaite» d’une situation de l’impuissance de toute la société, obligée , d’après ses termes, à «être spectatrice de leur crime». «Combien de femmes doivent-elles encore subir la sauvagerie, la barbarie, la bestialité et le sadisme pour qu’enfin le gouvernement engage sa responsabilité et oblige le Sénat à assumer la sienne ?» s’interroge l’élue de l’émigration qui estime que «seuls, les slogans et la célébration en grande pompe de la Journée internationale de la femme ne suffisent plus à faire des remparts contre la violence». Elle réclame une application rigoureuse de la loi qui, selon elle, «au-delà de sa nature répressive a aussi une vertu éducative». Appelant à un sursaut de conscience, elle espère enfin que «les cris de Razika ne seront pas tombés dans les oreilles de sourds et que la loi sur les violences faites aux femmes sera rapidement et définitivement adoptée et appliquée», conclut le communiqué.

R. Mahmoudi

zadhand
14/11/2015, 17h48
A LA UNE ACTUALITÉ_Une femme a été tuée à Magra (M’sila)
14 Novembre 2015
Assassinat de Razika Cherif


La société civile se mobilise

Un rassemblement se tiendra aujourd’hui à 14h, à Alger (en face de la Grande-Poste), en hommage à Razika Cherif, jeune femme froidement assassinée, il y a quelques jours, à M’sila pour avoir refusé les avances de son agresseur.
Des féministes, des syndicalistes et des militants des droits de l’homme se sont donné rendez-vous pour déposer des fleurs en la mémoire de la victime et lui rendre hommage ainsi qu’à toutes les victimes de la violence.
«A ces femmes qui subissent le harcèlement au quotidien et dont les voix sont étouffées», ont indiqué les initiateurs de l’appel au rassemblement. Cette manifestation se veut également
«une action pour que la mort de cette femme ne soit pas vaine».
Pour Soumia Salhi, militante féministe et syndicaliste qui a confirmé sa participation au rendez-vous, «il s’agit d’abord de dénoncer cet odieux assassinat» et de témoigner la solidarité avec la famille de la victime.
Pour les participants, nombreux à avoir confirmé le rendez-vous sur les réseaux sociaux, il est également question de dénoncer le blocage de la loi criminalisant les violences faites aux femmes.
Le texte bloqué depuis le printemps dernier au Sénat est jeté aux oubliettes.
Le nombre effarant de femmes victimes de violences et qui ne cesse d’augmenter frappera-t-il les consciences des auteurs de ce blocage ? Pour Mme Salhi, contactée hier par El Watan,
«la mort tragique de cette jeune femme renseigne sur la nécessité de relancer ce texte.
Ceux, qui estimaient que la loi validée difficilement par l’APN et qui ne l’est toujours pas par le Sénat, menaçait la cohésion de la famille, ont maintenant et encore une fois la preuve qu’il est temps d’agir pour que d’autres femmes ne subissent pas le même sort que Razika. Toutes les femmes sont exposées à la même menace».
L’appel est relié sur les réseaux sociaux. «La mort de Razika ne sera pas vaine si ce rassemblement arrive à faire bouger les mentalités. Les femmes en Algérie (voilées ou non) se font harceler dans la rue, parfois même agresser en permanence. Il faut que ça cesse», enrage une internaute sur une page facebook dédiée à l’événement. «On est tous concernés... ça aurait pu être notre mère, notre soeur, notre femme, notre cousine, notre amie... Nous devons agir.. J’espère que vous y serez. Moi, j’y serai Inchallah»,
écrit un autre facebooker, choqué par le drame.
Une initiative similaire sera organisée lundi à Béjaïa. Un rassemblement est prévu lundi 16 novembre,
place Saïd Mekbel de Béjaïa à 11h, «pour dire non à l’agression,
non au harcèlement (sous toutes ses formes), non à la discrimination».
Les initiateurs de cet événement relayés et largement suivi et commenté sur les réseaux sociaux ont pour objectif de dénoncer le silence sur ces agressions. «Pour que la mort de Razika Cherif ne soit pas en vain», écrivent-ils.

Fatima Aït Khaldoun-Arab

zadhand
15/11/2015, 23h04
A la une Actualité_Violences faites aux femmes
le 15.11.15 | 10h00


Un rassemblement à la mémoire de Razika

Sous le slogan «Nous sommes tous Razika Cherif», un rassemblement a eu lieu, hier,
devant la Grande-Poste au cœur d’Alger, en solidarité avec la famille de la défunte
et de toutes les victimes du harcèlement sexuel.
Il était presque 14h et déjà une centaine de femmes, tous âges confondus,
et beaucoup d’hommes ont répondu à l’appel lancé sur facebook par le groupe féministe algérien en mouvement.
Une fleur à la main, la foule, ceinturée par la police, exprimait son indignation face à cet acte abject. «Non à la violence faite aux femmes», «La rue est publique mais mon corps non». «Me siffler n’est pas un compliment» sont autant de slogans arborés sur les pancartes brandies lors de ce rassemblement.
«Nous n’avons plus le droit de nous taire ou de faire semblant de n’avoir rien entendu ou de n’être pas au courant. Les bougies que nous allumons et les fleurs que nous déposons aujourd’hui en mémoire de Razika ne sont qu’un geste symbolique dont le but est de dire non à cette agression quotidienne faite aux femmes
et encore plus à l’impunité dont bénéficient ces agresseurs»,
s’indigne Fatiha, une employée de banque.
Pas très loin, un jeune trentenaire déclare que répondre présent à une telle action est presque
une obligation : «Je suis conscient qu’une nation ne pourra jamais évoluer
si elle continue à opprimer la moitié de son peuple.
S’attaquer à une femme, c’est aussi s’attaquer à tout homme et l’accuser d’être incapable de protéger une personne fragile mais fort importante dans sa vie. Je suis là parce que Razika aurait pu être ma mère, ma sœur,
mon épouse, ma fille ou toute autre personne qui m’est proche.»
Empris d’un sentiment d’indignation et surtout de colère, les participants à ce rassemblement
ont tenu à réfuter l’idée que seules les femmes non voilées sont ciblées par ces agressions.

Non à l’impunité

«C’est totalement faux, s’emporte Nihad, une jeune étudiante à la faculté de droit d’Alger.
Ces agresseurs expriment leur frustration sur tout ce qui bouge.
Moi, je suis voilée comme le stipule la religion musulmane, mais je ne suis pas épargnée par ces personnes malades. Qu’elle porte un jean, une jupe, un voile intégral, ce n’est pas la tenue qui est le motif de cette agression,
mais la femme elle-même.»
A ce rassemblement, toutes les catégories sociales étaient présentes. «Razika est morte aujourd’hui. D’autres victimes, comme elle, bien qu’elles soient encore en vie sont meurtries à vie.
C’est leur âme qui a été touchée. Elles sont condamnées au silence, à être comme veulent ces malades,
ont peur de sortir dans la rue ou carrément ont préféré l’asile
entre quatre murs pour éviter ces agressions.»
«EIles meurent chaque jour parce qu’elles n’ont pas osé exprimer leur colère, leur refus,
encore moins leur droit de voir leurs agresseurs punis», témoigne Lotfi, 26 ans, commerçant.

Asma Bersali

zadhand
22/11/2015, 17h49
A la une Actualité_Violences sexuelles contre les adolescentes
le 22.11.15 | 17h12


4 victime sur 5 ne déposent pas plainte

Les données chiffrées sur le nombre de plaintes liées aux violences sexuelles
contre les adolescentes démontrent qu'"une victime sur cinq dépose plainte et que très peu de victimes
parlent de leur agression", a indiqué dimanche à Alger la juriste Nadia Ait Zai.

19881

"Quand nous comparons les chiffres avancés sur la violence sexuelle contre les adolescentes
et ceux liés au nombre de plaintes déposées, nous constatons que très peu de victimes parlent
de leur agression et qu'une victime sur cinq dépose plainte", a précisé Mme Ait Zai dans un exposé
sur l'état des lieux de ce phénomène, en se référant à des données de la
Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) et la Gendarmerie nationale.
Evoquant le nombre de plaintes relatives aux actes de violences sexuelles contre les adolescentes,
déposées au niveau de la DGSN, elle a mentionné que 3.634 plaintes ont été
enregistrées durant la période entre 2010 et 2014.
Parmi ce nombre global de plaintes, 1.869 concernent les attouchements, 987 liées à l'attentat à la pudeur
et 678 aux viols. Mme Ait Zai a relevé que le taux annuel du nombre de plaintes déposées au niveau de la DGSN,
durant la même période, est passé de 18,52% en 2010 à 19,70% en 2014, précisant que l'année 2013
a connu une hausse dans les plaintes déposées avec 21,99%.
De son côté, la Gendarmerie nationale a enregistré, durant la même période (2010-2014),
222 plaintes déposées liées aux violences sexuelles contre les adolescentes âgées entre 13 et 18 ans.
La même responsable a appelé à la nécessité d'élaborer une nouvelle enquête de prévalence
sur la violence sexuelle contre les adolescentes après celle réalisée en 2006,
en vue de "mieux mesurer l'ampleur de ce phénomène".
Mme Ait Zai a également plaidé, à la fin de cet état des lieux qu'elle a réalisé pour le compte
du ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme,
pour une meilleure coordination entre les parties concernées par la lutte
contre la violence sexuelle à l'égard des adolescentes.

APS

zadhand
25/11/2015, 18h22
A la une Actualité_Journée mondiale contre les violences à l’égard des femmes
le 25.11.15 | 10h00


Plus de 9000 victimes recensées l’année dernière en Algérie


Au moment où une campagne internationale contre les agressions des femmes est lancée
pour dire stop aux violences, en Algérie, la loi incriminant ces faits est toujours bloquée,
alors qu’au niveau de la justice, le nombre des affaires liées à cette violence
est passé de 28 916 en 2013, à 86 000 en 2014.

19957

Les auteurs sont soit des personnes étrangères à la victime, soit les époux. Le constat est alarmant…
Aujourd’hui, sera lancée à travers le monde une campagne pour dire stop aux violences contre les femmes.
Menée par l’Onu femmes, cette action sera portée par une grande partie des médias, dont ceux de l’Algérie,
qui mettront leurs supports à la couleur orange, celle de la lutte contre les violences à l’égard des femmes.
Cette action intervient au moment où la loi contre cette violence, adoptée par l’Assemblée nationale au mois
de mars dernier, est toujours bloquée au Sénat, par un président sous la pression des islamo-conservateurs
qui voyaient en ce projet de texte une menace pour leur ego.
Pourtant, le phénomène de la violence à l’égard des femmes ne cesse de prendre de l’ampleur, et le cas de Razika,
cette femme tuée dans la rue à M’sila, par un homme auquel elle a refusé des avances, hante encore les esprits.
Si du côté de la police, le nombre de victimes est passé d’un peu plus de 7000 cas en 2013 à plus de 9000 en 2014,
les chiffres avancés par le ministère de la Justice montrent une réalité beaucoup plus inquiétante. Ainsi,
l’année passée, les tribunaux ont enregistré 86 007 affaires liées aux violences contre les femmes, alors qu’en 2013,
ce nombre était de 28 919. Les cas de coups et blessures volontaires sont passés de 5866 à 6605,
alors que les coups légers ont atteint 5572 cas en 2014 et 4987 en 2013.
L’abandon de famille, qui est une forme de violence, est passé de 3555 affaires en 2013 à 4038 en 2014,
alors que le harcèlement connaît lui aussi une hausse. Il a atteint le nombre de 73 affaires en 2014,
alors qu’en 2013, les tribunaux ont enrôlé 53 affaires. Les tribunaux ont enregistré, en outre, 5054 procédures
pour menaces contre les femmes en 2014 et 4834 l’année d’avant. Même s’il n’a pas évolué, le nombre d’assassinats
a représenté 59 affaires en 2013 et 34 autres en 2014, alors que les tentatives d’assassinat étaient
au nombre de 22 procédures en 2013 et de 18 autres l’année d’après.
Le nombre des auteurs a lui aussi connu une hausse, puisqu’il est passé de 23 888 en 2013 à 27 318 en 2014.
Sur les 23 888 auteurs enregistrés en 2013, 6895 sont les époux, 2668 des proches, 515 des collègues et 13 810
sont d’autres personnes ; alors qu’en 2014, sur les 27 318 auteurs, 7737 sont les époux, 3209 des proches,
667 des collègues et 15 707 sont d’autres personnes. Remarquons que ces auteurs d’agressions sont en général
des individus qui n’ont aucun lien de parenté avec leurs victimes et les agressions s’exercent dans l’espace public.
Ce qui est par contre très révélateur est cette violence conjugale, puisque le nombre d’époux agresseurs ne cesse
d’augmenter d’année en année. Raison pour laquelle, il y a urgence de mettre en place une législation qui protège
les femmes aussi bien dans le foyer conjugal que dans l’espace public. A ce jour, et en dépit de la volonté politique
exprimée occasionnellement, des voix rétrogrades et conservatrices empêchent toute action allant dans le sens
de la protection de la dignité et de l’intégrité physique et morale de la femme.

Salima Tlemçani

djafar1
26/11/2015, 07h01
"quand on l'aime trop il faut la ......."
peut etre la solution est dans ce dicton peut etre...

enzo
26/11/2015, 15h47
"quand on l'aime trop il faut la ......."



L'embrasser j'espere, quoique les dictons sont idiots parfois

zadhand
05/12/2015, 19h15
A la une Actualité_Pour la promulgation de la Loi sur les violences faites aux femmes
le 05.12.15 | 10h00


Un collectif voit le jour à Oran


Les violences contre les femmes ont des conséquences négatives
et graves sur les victimes, mais aussi sur leurs enfants
et constituent un danger pour la société tout entière.

20153

Un collectif réclamant la promulgation de la loi relative aux violences faites aux femmes
a vu le jour, jeudi dernier, à Oran. Constitué par l’Afepec, le Collectif pour
l’autonomisation des femmes, Femmes algériennes médecins, le Civic, la LADDH,
Bel Horizon, le Petit Lecteur, Santé Sidi El Houari (SDH), ce collectif se dit
«ouvert aux organisations qui partagent ce même objectif». Ce collectif appelle toutes
les organisations à signer une lettre ouverte, adressée au président du Sénat,
Abdelkader Bensalah. «Nous nous félicitons de l’adoption, par l’Assemblée populaire nationale,
en mars 2015, de la loi contre les violences faites aux femmes, malheureusement restée,
depuis, bloquée au niveau du Sénat», affirme le collectif.
«Nous demandons que la loi contre les violences faites aux femmes soit adoptée par le Sénat,
avant la fin de l’année, comme affirmé par Mme la ministre de la Solidarité nationale,
de la Famille et de la Condition féminine, et exigeons sa promulgation dans les plus brefs délais»,
réclament les signataires de cette lettre. «Nous, associations, syndicats, collectifs et organisations
de la wilaya d’Oran, sommes consternés par la montée de toutes les violences faites aux femmes,
notamment comme rapporté par la presse ces dernières semaines, le cas à M’sila de Razika,
tuée par un homme qui s’est vu refuser ses avances, et, à Oran - Es Sénia,
celui de cette femme tuée à son domicile par son ex-mari,
en présence de leurs 3 enfants», est-il écrit dans cette lettre.
«Nous ne pouvons accepter que de tels crimes contre des femmes puissent demeurer dans l’impunité
et/ou se reproduire dans notre pays», poursuit le collectif. «Les violences contre les femmes ont
des conséquences négatives et graves sur les victimes, mais aussi sur leurs enfants et constituent
un danger pour la société tout entière», est-il encore affirmé. Et ce collectif de lancer un appel
«Pour signer cette lettre, manifestez-vous par courrier envoyé à l’adresse mail suivante [email protected]

Cherif Lahdiri

zadhand
07/12/2015, 16h22
A la une Actualité_Violences faites aux femmesl
e 07.12.15 | 10h00


Les sénateurs examineront le texte de loi aujourd’hui


Le projet de loi criminalisant les violences faites aux femmes est, enfin,
programmé au Conseil de la nation. Il sera présenté aujourd’hui,
en plénière, par le garde des Sceaux , Tayeb Louh.

20184

Les sénateurs donneront, selon nos informations, leur quitus à l’un des textes les plus controversés et les plus critiqués par le courant islamiste. Les membres du sénat, qui n’ont ni le droit de faire des propositions d’amendement ni d’apporter des correctifs au projet approuvé par les députés le 5 mars dernier, vont donner leur avis sur les nouvelles dispositions avant de dire «oui»
au texte et pour la mise en œuvre des nouvelles dispositions contenues dans ce texte juridique.
Ce texte visant à protéger la femme de toutes les formes de discrimination et de violences physiques, verbales, sexuelles et économiques a soulevé, faut-il le rappeler, la colère des partis islamistes siégeant à l’Assemblée, notamment l’Alliance de l’Algérie verte (AAV) regroupant le MSP, Ennahda et El Islah. Ces députés, hommes et femmes, ont affiché ouvertement leur rejet de ce document juridique,
prétextant qu’il s’agit d’une ingérence dans les affaires internes du couple.
Ils ont demandé son retrait pur et simple, car il porte, selon eux, atteinte à la cohésion familiale.
«Nous allons utiliser tous les moyens pour bloquer ce texte», ont menacé les opposants à ce projet de loi. Face à ces réticences et en guise de réponse aux islamistes et à leur acharnement, des associations féminines ont rompu le silence et se sont mobilisées pour faire
pression sur le gouvernement afin qu’il ne cède pas devant la menace des islamistes.
Ces organisations ont rappelé l’importance de ce texte qui protège la femme contre les violences, notamment dans les situations où elle est particulièrement vulnérable pour des raisons liées à sa condition sociale, familiale ou professionnelle. Elles ont illustré leurs propos
par des chiffres alarmants sur le nombre de femmes décédées des suites
des violences à leur égard. Rien qu’en 2012, 261 femmes sont mortes des suites de violence.
Ce chiffre est, toutefois, loin de refléter la réalité du terrain. «Ce sont là les cas déclarés et nous savons tous qu’il existe des milliers de femmes qui sont violentées, mais qui ne déposent jamais plainte contre leur mari, leur frère, et encore moins contre un passant de peur des représailles et du fait que les coutumes et les traditions vont à contresens de ce procédé», dénonce la députée chuitem, du Parti des travailleurs. Cette élue et bien d’autres qualifient ce texte de première et de pas positif certes,
mais regrettent qu’au même moment l’Algérie a reculé d’un autre pas.
Pourquoi ? Parce que tout simplement le texte prévoit l’annulation de toutes les poursuites pénales si la victime décide de pardonner à son agresseur. «Si la victime pardonne pour une multitude de raisons, notamment la pression de son entourage… ces nouvelles dispositions n’auront aucun effet et cet avant-projet de loi n’aura servi à rien. Dans ce cas, nous avons avancé d’un pas et fait un pas en arrière», déplore Mme Chouitem, qui pense que le pardon est synonyme d’impunité et que ce point ligote la femme et l’exposera à d’autres pressions. Néanmoins, ce texte de loi
est accueilli favorablement par la société algérienne dans son ensemble.

Nabila Amir

zadhand
07/12/2015, 21h00
A la une Actualité_Violences faites aux femmes
le 07.12.15 | 16h23


Louh répond aux islamistes sur le projet de loi sur les violences faites aux femmes

Devant les membres du Conseil de la Nation, le ministre de la Justice a répondu
aux partis islamistes qui ont tenté de bloquer le projet de loi sans les citer
« Je n’ai pas commenté ou fait de déclarations. J’ai attendu mon tour pour
répondre à ceux qui ont déformé le contenu de ce texte », a expliqué Tayeb Louh.
Le ministre est revenu sur les principaux points du projet de loi dont
la criminalisation de la violence verbale et des actes portant atteinte à la pudeur
dans la rue en rappelant le vide juridique concernant ce sujet.
« Il y a eu une déformation des propos et des interprétations », a-t-il insisté.
Le ministre de la Justice a rappelé l’affaire de Razika Cherif, la femme tuée par
un automobiliste à M’sila pour avoir refusé de céder à ses avances.
« La victime était une femme. Il l’a agressée verbalement.
La victime a répondu puisqu’il a touché son honneur. Il a poursuivi l’agression »,
a dit Tayeb Louh. « S’il n’avait pas été arrêté,
la vengeance de la société aurait été terrible », a-t-il affirmé.

zadhand
10/12/2015, 19h56
A la une Actualité_Violence contre les femmes
le 10.12.15 | 14h11


Le nouveau Code pénal adopté par le Conseil de la nation

20259

Les membres du Conseil de la nation ont adopté jeudi, à l'unanimité,
le projet de loi modifiant et complétant le Code pénal, portant sur
de nouvelles mesures de protection de la femme contre toutes formes de violence.
L'adoption s'est déroulée lors d'une séance plénière présidée par M.
Abdelkader Bensalah, président du Conseil, en présence du ministre
de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh,
et du ministre des Relations avec le Parlement, Tahar Khaoua.



APS

zadhand
12/12/2015, 13h41
A la une/Actualité_Adoption de la loi sur les violences faites aux femmes
le 12.12.15 | 10h00


Un acquis qui en appelle d’autres


Après des mois de retard, la loi portant condamnation des violences
contre les femmes a été adoptée, jeudi, au Conseil de la nation.
Les associations féministes et les organisations de défense
des droits de l’homme s’en félicitent, mais demandent plus.

20278


Les sénateurs ont approuvé, ce jeudi, à l’unanimité, le projet de loi criminalisant
les violences faites aux femmes. Après un blocage de dix mois, ce texte juridique
a fini par avoir le quitus des membres du Conseil de la nation et, par ricochet,
sa promulgation. Adopté le 5 mars dernier par les élus de la Chambre basse du
Parlement, ce projet a accusé un retard considérable avant d’atterrir au
Conseil de la nation, en raison de l’acharnement des partis islamo-conservateurs
et leur menace de sortir dans la rue pour dénoncer certains articles contenus dans
ce texte. Les opposants y voient une immixtion directe dans les affaires familiales
et surtout dans la vie du couple.Ils ont rejeté en bloc les mesures portant sur
la sanction et plus particulièrement l’emprisonnement de l’agresseur.
Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh, qui n’a fait aucun
commentaire à la suite de cette protestation, s’est félicité ce jeudi de ce
«vote positif» en qualifiant les dispositions contenues dans cette nouvelle loi de
«révolutionnaires» et d’un pas important. Pour M. Louh, seul le gouvernement
a le pouvoir et la volonté de protéger la femme contre tout type de violence,
qu’elle soit physique, économique ou sexuelle.Devant les sénateurs, comme à l’APN,
le garde des Sceaux a défendu la copie de l’Exécutif, estimant qu’elle ne renferme
aucune mesure visant la destruction du tissu social. «Avec ce nouvel arsenal juridique,
nous avons fait un pas supplémentaire vers la préservation des droits de
la femme en Algérie», rassure M. Louh expliquant que les nouvelles dispositions
introduites dans ce texte sont de nature à garantir la protection des droits de
la femme en Algérie et ne portent nullement atteinte à la cohésion sociale,
comme veulent le faire croire certaines parties.Le ministre a répondu,
lors de la présentation de ce texte, dimanche au Sénat, aux opposants et surtout à
ceux qui ont accusé le gouvernement d’avoir élaboré ce projet sous la pression
des puissances occidentales. Il a accusé les partis islamistes d’avoir déformé
sciemment et mal interprété le contenu et les objectifs de ce texte.
Dans le détail, M. Louh a rappelé que ce projet de loi, amendant et complétant
l’ordonnance 66-156 portant code pénal, tient compte des spécificités de la
société algérienne et des préceptes de l’islam. Pour mieux convaincre, il a rappelé
le terrible assassinat de Razika Cherif, tuée par un automobiliste à M’sila pour avoir
refusé ses «avances». «Si l’agresseur n’avait pas été arrêté par la police, la société
aurait réagi. Le drame a été évité de justesse», a insisté le ministre.
Notons que les députés du Parti des travailleurs (PT), qui ont plaidé pour la mise
en place d’un cadre juridique pour la protection de la femme, se sont abstenus lors
du vote autour de ce texte, car, selon eux, l’article portant sur le pardon demeure
un point noir qui risque d’atténuer tous les efforts consentis par les rédacteurs de ce projet.
«Si la femme, sous la pression de son mari ou de son entourage, pardonne à son agresseur,
toutes les poursuites seront annulées et, dans ce cas, ce texte n’aura servi à rien.
Nous avons fait un pas en avant et un autre en arrière. Nous sommes contre l’impunité»,
se sont défendus les élus du PT. Par ailleurs, le blocage de ce projet de loi au Sénat avait
suscité de vives réactions de la part des défenseurs des droits de l’homme
et des organisations féminines.Ces derniers se sont mobilisés et ont fait pression sur
le gouvernement pour qu’il le programme au Sénat. Amnesty International Algérie avait aussi
interpellé le Premier ministre et lancé, en août dernier, une pétition pour exhorter
Abdelmalek Sellal à «prendre toutes les mesures nécessaires pour que le projet de loi renforçant
la protection des femmes contre certaines formes de violence soit adopté dans les plus
brefs délais», ainsi qu’à «adopter une approche globale pour lutter de manière adéquate
contre les violences contre les femmes».

Nabila Amir

zadhand
14/12/2015, 23h14
A la une Actualité_Médias et violences à l’égard des femmes
le 14.12.15 | 10h00


L’éthique, seul rempart contre les dérives

20339

Le «reportage» controversé sur les résidentes des cités universitaires diffusé par la chaîne de télévision Ennahar
a été largement critiqué par les professionnels des médias et présenté comme une agression
et atteinte à la dignité des étudiantes, mais aussi comme
une transgression flagrante et éhontée à la profession et aux règles d’éthique et de déontologie.
L’adoption des amendements apportés au code pénal criminalisant la violence à l’égard des femmes
n’est que le début d’une longue marche pour le rétablissement de tous les droits de la femme.
Si l’on est arrivé à criminaliser la violence conjugale, il reste que les formes de violences sont multiples
et diverses, souvent insidieuses. La violence est aussi dans un certain discours véhiculé par
des médias ayant troqué leur rôle de moyen d’information pour devenir des «prêcheurs» de haine.
La matière journalistique est transformée en produit habillé, maquillé et emballé au gré des politiques
et des orientations pour être livré en produit fini à la consommation du public. Ce dernier n’est pas
appelé à réfléchir, mais à consommer passivement un flux de messages. Et c’est là que se situe le danger,
notamment lorsqu’il s’agit de traiter de questions liées aux rapports sociaux, à l’image et à la place de la femme dans la société.
La télévision devient un fabriquant de l’imaginaire social, souvent dans un sens qui ne sert pas la femme,
bien au contraire. Une violence de l’image et du discours est véhiculée pratiquement systématiquement
au nom d’une soi-disant «morale sociale»
par des chaînes de télévision soucieuses d’audimat. Le réseau Wassila/Avife et l’association Femmes
en communication se sont associés autour d’un projet de sensibilisation
des médias et des journalistes sur l’impact de l’image et du discours et de la violence contre les femmes.
Réunissant journalistes, membres du mouvement associatif et réalisateurs de cinéma, un débat a été ouvert, hier, autour de «produits» médiatiques audiovisuels porteurs de signes de violence à l’égard des femmes. Le «reportage» très controversé sur les résidentes des cités universitaires diffusé par la chaîne Ennahar, qui avait soulevé un tollé d’indignation, a été largement critiqué par les professionnels des médias et présenté comme non seulement une agression et une atteinte à la dignité des étudiantes, mais aussi comme une transgression flagrante et éhontée de la profession et des règles d’éthique et de déontologie.

Plus de vigilance

Talk-show et feuilletons ont été passés au crible lors de cette rencontre, suscitant colère et indignation. «Quand on parle de violence à l’égard des femmes, on parle de désordre social invisible comme d’une chose qu’on doit cacher. Si les médias ne réagissent pas et ne remettent pas en cause l’ordre social et politique, ils deviennent complices», souligne la sociologue Fatma Oussedik, en incitant les journalistes à combattre l’illusion de la transparence du fait social.
«Il faut s’extraire du fait social et accepter de le regarder comme une chose, nous éclairer sur les faits et nous laisser le soin d’avoir notre propre point de vue… Les journalistes doivent s’interroger sur les signes qu’ils émettent et c’est là où le rôle d’une charte de l’éthique est important», indique-t-elle. Le réalisateur Belkacem Hadjadj a, pour sa part, appelé à plus de vigilance pour décoder ou déceler les discours porteurs de violence insidieuse dans les programmes télévisés. L’audimat n’explique pas à lui seul cette orientation franchement anti-progrès et contre une image positive de la femme dans les médias.
Le sous-entendu politique est décelable dans cette volonté de maintenir la société, à travers le renvoi de modèles et d’images archaïques, dans le moule du patriarcat renvoyant lui aussi à l’inviolabilité de l’ordre politique établi. «L’émergence des femmes dans l’espace public dérange le système politique dans les pays arabes, car cette présence est porteuse de dénonciation d’un ordre social et d’appel à l’égalité et la liberté d’être et de dire», souligne Mme Oussedik.
La réalisatrice Baya El Hachemi s’interroge, de son côté, sur ce que nous avons fait pour contrer le flux d’émissions et de programmes porteurs de violence venant du Moyen-Orient. «Quand nous présentons des projets de films intéressants qui dénoncent l’ordre social établi, on se voit refuser le droit de réaliser. Si nous trouvons des télévisions qui acceptent de diffuser et de financer des programmes de qualité, on n’hésitera pas à le faire», indique la réalisatrice. Unanimement, l’assistance a appelé à plus de vigilance et à la mobilisation contre
cette banalisation d’une violence cathodique aux conséquences très dangereuses.

«L’article sur le pardon est une tare politique»

Les associations féminines ont qualifié l’adoption, par le Sénat, des amendements du code pénal
portant criminalisation de la violence à l’égard des femmes «d’avancée essentielle», ajoutant que
«ces amendements se sont substitués au projet de loi-cadre»
qui garantit la prise en charge globale de la question de la violence à l’égard des femmes.
Concernant l’article portant sur le «pardon» comme moyen d’éteindre les poursuites judiciaires
à l’encontre de l’auteur de la violence, les mêmes associations estiment qu’il est une «tare politique à ces amendements».
Les féministes justifient que «l’Etat ne peut déléguer
aux femmes victimes une disposition qui relève de ses prérogatives».
Les associations de défense des droits des femmes notent aussi qu’elles resteront mobilisées
pour l’abrogation du code de la famille. Le docteur Fadela Chitour a noté, lors d’une rencontre
sur la violence à l’égard des femmes, qu’avoir des textes de loi c’est une bonne chose,
mais il faut aussi penser à prendre des mesures concrètes pour leur application.
«Alors que la loi sanitaire n’est pas encore votée, il est important de dire qu’il est temps
d’y introduire l’aspect de la violence à l’égard des femmes, en prévoyant des dispositions comme
la dérogation au secret médical dans le cas des violences faites aux femmes. Il est utile aussi d’introduire
un article de dérogation à l’interruption de la grossesse en cas de viol conjugal ou autre.» N. B.

Nadjia Bouaricha

sentenza
17/12/2015, 13h58
L'ancien directeur général d'Air Algérie à Montréal, Abdelaziz Laouar, reconnu coupable d'agressions sexuelles sur une employée en décembre 2014 a obtenu vendredi une "absolution inconditionnelle", rapportent des médias canadiens.

L'absolution inconditionnelle signifie que son affaire ne sera pas inscrite au casier judiciaire. Mais malgré cette "absolution", M.Louar sera inscrit au registre des "délinquants sexuels" note le Journal de Montréal (JDM).

LIRE AUSSI : Le directeur d'Air Algérie Canada condamné pour agression sexuelle
Abdelaziz Laouar avait été poursuivi en justice par une employée qui l'a accusé de l'avoir embrassé de force à deux reprises, en mars 2009 et en juillet 2010.

"En mars 2009, après une sortie en tête-à-tête au restaurant, Laouar a embrassé de force son employée avant de se confondre en excuses. Seize mois plus tard, il a récidivé dans son bureau en la coinçant contre un mur et en l’embrassant sauvagement pendant que la femme de 39 ans tentait de le repousser." rapporte le JDM.

Après avoir pris des vacances, note la Presse, la femme a été affectée à son retour à des taches de moindre responsabilité avant d'être congédiée. "Elle a pensé qu'il s'agissait d'une vengeance de M. Laouar." La femme, d'origine algérienne et dont on ne connait que le prénom Sabine, a porté plainte en octobre 2010.

Déclaré coupable en décembre 2014, M.Louar a été licencié par son employeur Air Algérie. Marié, père de trois filles, il gagnait, précise le JDM, "3200 $ par mois et l’entreprise payait son logement, sa voiture et la scolarisation de ses trois filles."

Les parties étaient vendredi 11 décembre 2015 en attente du prononcé de la sentence. Le ministère public réclamait une peine avec sursis alors que les défenseurs de M.Louar réclamaient "l'absolution"

La plaignante dont les relations étaient tendues avec les autres employés se plaint encore aujourd'hui de vivre dans "l'angoisse", de "faire des cauchemars" et "d'avoir perdu la joie de vivre". Malgré "l'absolution", Mr Louar a décidé de faire appel de sa condamnation, précise La Presse.

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Sujet fusionné.

Toccix
22/12/2015, 08h53
Bonjour

J’espère que ça va servir a quel que chose car les mentalité sont difficile a changé

zadhand
01/02/2016, 10h33
A la une/Actualité_Violences faites aux femmes
le 01.02.16 | 10h00


La loi enfin publiée


Le texte, qui a été entériné par l’Assemblée populaire nationale (APN)
en mars dernier, avait été bloqué durant de longs mois au niveau du Conseil de la nation
à cause, notamment, des pressions exercées par des courants islamo-conservateurs.

Après des mois d’attente et de polémiques, l’amendement apporté au code pénal, portant essentiellement
sur la protection des femmes contre toutes les formes de violence, a été publié au Journal officiel daté
du 30 décembre dernier. Il entre donc en application à partir de cette date.
La loi, qui avait été entérinée par l’Assemblée populaire nationale (APN) en mars dernier, avait été bloquée
durant de longs mois au niveau du Conseil de la nation à cause, notamment, des pressions exercées par
les courants islamo-conservateurs qui ont crié au scandale, reprochant aux autorités d’avoir «importé»
une loi qui «risque de disloquer» la famille algérienne.
Le ministre de la Justice, Tayeb Louh, a défendu bec et ongles une loi qui, dit-il, vise surtout à protéger
la femme qui subit des violences en tous genres. Mieux, dans la loi, il n’y a pas que la femme qui est protégée
elle porte également sur la protection de la famille, puisqu’elle évoque la «violence sur conjoint», ce qui peut
s’appliquer aux deux conjoints. «Est puni d’un emprisonnement d’une année à trois ans quiconque commet
contre son conjoint toute forme de voies de fait, ou de violence verbale ou psychologique répétée, mettant
la victime dans une situation qui porte atteinte à sa dignité ou à son intégrité physique ou psychique»,
stipule la loi dans son article 266 bis. «L’état de violence conjugale peut être prouvé par tous
les moyens», ajoute le texte.Mieux, l’amendement apporté au code pénal introduit une révolution dans
l’arsenal juridique national. Il protège également les femmes agressées sur la voie publique.
«Est puni d’un emprisonnement de 2 à 6 mois et d’une amende de 20 000 à 100 000 DA, ou d’une de
ces deux peines, quiconque importune une femme dans un lieu public, par tout acte, geste ou parole portant atteinte
à sa pudeur», précise, dans ce sens l’article 233.
Dans ce cas et outre les amendes qui peuvent aller jusqu’à 300 000 DA,
les personnes ayant commis de telles infractions risquent un emprisonnement qui peut aller jusqu’à 3 années.
Dans l’article 341, la loi réprime également le harcèlement sexuel, dont l’infraction est définie pour la première fois.
«Est réputée avoir commis l’infraction de harcèlement sexuel et sera punie d’un emprisonnement d’un à trois ans
et d’une amende de 100 000 à 300 000 DA toute personne qui abuse de l’autorité que lui confère
sa fonction ou sa profession en donnant à autrui des ordres,en proférant des menaces, en imposant des contraintes
ou en exerçant des pressions dans le but d’obtenir des faveurs de nature sexuelle».
Il reste maintenant à savoir comment les tribunaux vont appliquer la loi.


Ali Boukhlef

zadhand
01/02/2016, 16h57
A la une Actualité_Un cadre d’Anesrif devant la justice dimanche prochain
01 Février 2016


Le combat d’une victime de harcèlement sexuel
Le tribunal de Rouiba a reporté le procès du directeur des ressources humaines
de l’Agence nationale d’études et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires (Anesrif)
poursuivi pour harcèlement sexuel à l’encontre de D. R., chargée du secrétariat de l’entreprise.
L’affaire est reportée au 7 février, apprend-on auprès de l’avocat de la victime,
rencontré hier au tribunal de Rouiba.


La victime effondrée, une veuve de 51 ans, mère de deux enfants, place tous ses espoirs
dans le système judiciaire pour lui rendre sa dignité. Elle confie que sa vie professionnelle
a basculé le jour où elle a décidé de refuser de se soumettre à la loi du silence et de recourir
à la justice pour la délivrer de son calvaire en dénonçant les avances malsaines
d’un responsable de l’agence qui l’emploie depuis plus de 5 ans.
Après le non-aboutissement de sa requête au niveau interne (elle l’avait déposée auprès de
la direction générale), la victime a décidé de porter plainte pour dénoncer son harceleur.
Les premières convocations devant la justice de toutes les parties concernées ont accentué
la souffrance de cette employée qui, après le harcèlement sexuel auquel elle fait face,
a dû s’armer de patience et de courage pour affronter le harcèlement moral qu’elle subit.
«Aujourd’hui je suis hypertendue, je souffre de plusieurs maux dus au stress incessant
et au mal-être que je vis», raconte-t-elle.Le refus de la victime de se plier à la loi du silence
en subissant les avances malsaines de ce responsable est ainsi cher payé ; elle a été écartée
de son groupe de travail sans aucune tâche professionnelle précise. «On a déplacé mon bureau,
on ne me donne aucun travail et personne ne m’adresse plus la parole»,
explique notre interlocutrice en étouffant un sanglot qui trahit le désespoir dans lequel elle se
trouve depuis presque une année. «Je résiste depuis des mois. Je suis blessée dans ma dignité
et dans mon amour-propre. Je ne demande qu’à être réhabilitée dans ce droit au respect
et à la dignité», dit-elle.Le réseau Wassila Avife, qui est une coalition de plusieurs associations
accompagnant les femmes en détresse et les victimes de harcèlement sexuel et autres formes
de violence, se mobilise autour de cette affaire. Le harcèlement sexuel qui touche de plus en
plus de femmes actives reste encore tabou dans notre pays. Très peu de victimes osent porter
une plainte vu les difficultés qui se dressent devant elles pour que justice leur soit rendue.
Malgré les amendements apportés au code pénal et le durcissement des dispositions pour lutter
contre les différentes formes de violence faites aux femmes, les victimes ont toujours du mal
à déposer plainte. «Les travailleuses ont besoin de la protection de la loi, mais les victimes doivent
être soutenues pour que les harceleurs soient dénoncés et condamnés. Le processus nécessite
une mobilisation de toute la société civile, qui doit agir pour que la victime, déjà vulnérable,
ne reste pas livrée à elle-même», lance Soumia Salhi, militante féministe et syndicaliste venue
exprimer son soutien à la victime.



Fatima Arab

zadhand
10/02/2016, 12h01
Scandale dans un lycée à Skikda
Deux enseignantes agressées sexuellement par un inspecteur

Publication 09/02/2016 13h41 CET
Mis à jour 09/02/2016 16h15 CET


Un inspecteur d'éducation est accusé d'avoir agressé sexuellement deux enseignantes à Skikda,
poussant la direction de l'Education à envoyer une commission d'enquête à l'établissement,
a rapporté mardi 9 février le journal El Khabar.

21533


Les faits de ce scandale remontent à lundi dernier quand l'inspecteur de la matière histoire-géographie
s'est rendu au lycée Zighoud Youcef à El Harrouch (Skikda) pour une visite d'évaluation
et d'orientation des deux enseignantes. En tête à tête avec chacune d'elles dans le bureau
du censeur de l'établissement, explique le quotidien, il a tenté de les agresser sexuellement
avant qu'elles ne fuient le bureau en criant.
Le directeur du lycée a par la suite envoyé un rapport détaillé sur l'incident au directeur
de l'Education de la wilaya. Ce dernier s'est empressé d'envoyer une commission d'enquête sur les lieux.
L'inspecteur a nié les faits qui lui sont reprochés selon El Khabar, qui cite le rapport de la commission
rendu lundi 8 février au directeur de l'Education. Les deux enseignantes, selon la même source,
ont pour leur part réaffirmé avoir été victimes d'agression sexuelle. La direction de l'Education
n'a pas encore rendu son verdict sur cette affaire.
Selon une enquête du CLA (Conseil des Lycées d'Algérie) publiée en octobre 2014,
30% des enseignantes sont victimes de harcèlement sexuel de la part de leurs directeurs ou
des inspecteurs des matières qu'elles enseignent.
Les chiffres sur le harcèlement sexuel au travail en général sont encore plus effrayants
66% des employées du secteur public en sont victimes, selon une enquête réalisée en juin 2014
par la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH)

enzo
10/02/2016, 12h18
Des chiffres effrayants, j'espere que c'est exagerè

harroudiroi
10/02/2016, 12h36
Hi l'Italo-amigo et les amis,

De toute façon la femme a toujours été la victime de l'homme, l'homme pas l'espèce mais le sexe masculin, comme quoi, depuis la nuit des temps, elle sert qu'à un seul objectif:.....................

enzo
10/02/2016, 12h40
Quelle agreable surprise doc :)
Oui dans la soit dite societè occidentale elle n'est pas a l'abrit non plus loin de la, mais 66% c'est degueulasse, sa me rends mal a l'aise

zadhand
10/02/2016, 18h09
Des chiffres effrayants, j'espere que c'est exagerè


Bonsoir ; concernant "exagéré" je suis totalement d'accord eu la même impression
vue elles étaient deux ? Et je tiens à vous informez je suis natif de cette ville ,
une véritable mafia ,machination..et de tous ce que vous voulez règnent ici.
Le web il faut quand fassent attention de tous ce qu'ils disent
Quand à vous Harroudiroi "la femme a toujours été la victime de l'homme..." j'approuve.
Bon fin de soirée.

zadhand
15/02/2016, 12h10
A la une Actualité_Un cadre d’Anesrif devant la justice dimanche prochain
01 Février 2016


Le combat d’une victime de harcèlement sexuel

Le tribunal de Rouiba a reporté le procès du directeur des ressources humaines
de l’Agence nationale d’études et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires (Anesrif)
poursuivi pour harcèlement sexuel à l’encontre de D. R., chargée du secrétariat de l’entreprise.
L’affaire est reportée au 7 février, apprend-on auprès de l’avocat de la victime,
rencontré hier au tribunal de Rouiba.


La victime effondrée, une veuve de 51 ans, mère de deux enfants, place tous ses espoirs
dans le système judiciaire pour lui rendre sa dignité. Elle confie que sa vie professionnelle
a basculé le jour où elle a décidé de refuser de se soumettre à la loi du silence et de recourir
à la justice pour la délivrer de son calvaire en dénonçant les avances malsaines
d’un responsable de l’agence qui l’emploie depuis plus de 5 ans.
Après le non-aboutissement de sa requête au niveau interne (elle l’avait déposée auprès de
la direction générale), la victime a décidé de porter plainte pour dénoncer son harceleur.
Les premières convocations devant la justice de toutes les parties concernées ont accentué
la souffrance de cette employée qui, après le harcèlement sexuel auquel elle fait face,
a dû s’armer de patience et de courage pour affronter le harcèlement moral qu’elle subit.
«Aujourd’hui je suis hypertendue, je souffre de plusieurs maux dus au stress incessant
et au mal-être que je vis», raconte-t-elle.Le refus de la victime de se plier à la loi du silence
en subissant les avances malsaines de ce responsable est ainsi cher payé ; elle a été écartée
de son groupe de travail sans aucune tâche professionnelle précise. «On a déplacé mon bureau,
on ne me donne aucun travail et personne ne m’adresse plus la parole»,
explique notre interlocutrice en étouffant un sanglot qui trahit le désespoir dans lequel elle se
trouve depuis presque une année. «Je résiste depuis des mois. Je suis blessée dans ma dignité
et dans mon amour-propre. Je ne demande qu’à être réhabilitée dans ce droit au respect
et à la dignité», dit-elle.Le réseau Wassila Avife, qui est une coalition de plusieurs associations
accompagnant les femmes en détresse et les victimes de harcèlement sexuel et autres formes
de violence, se mobilise autour de cette affaire. Le harcèlement sexuel qui touche de plus en
plus de femmes actives reste encore tabou dans notre pays. Très peu de victimes osent porter
une plainte vu les difficultés qui se dressent devant elles pour que justice leur soit rendue.
Malgré les amendements apportés au code pénal et le durcissement des dispositions pour lutter
contre les différentes formes de violence faites aux femmes, les victimes ont toujours du mal
à déposer plainte. «Les travailleuses ont besoin de la protection de la loi, mais les victimes doivent
être soutenues pour que les harceleurs soient dénoncés et condamnés. Le processus nécessite
une mobilisation de toute la société civile, qui doit agir pour que la victime, déjà vulnérable,
ne reste pas livrée à elle-même», lance Soumia Salhi, militante féministe et syndicaliste venue
exprimer son soutien à la victime.



Fatima Arab







A la une/Actualité_ Affaire de harcèlement sexuel à l’Anesrif
le 15.02.16 | 10h00


Le DRH relaxé



Le directeur des ressources humaines de l’Agence nationale d’études
et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires (Anesrif),
poursuivi pour harcèlement sexuel par une employée, a été relaxé hier


La plaignante, une secrétaire de l’Agence, a décidé de faire appel.

Le verdict rendu, hier, par le tribunal de Rouiba a suscité
l’incompréhension des militantes du réseau Wassila qui ont accompagné
la plaignante. «C’est un coup de massue», estime Mme Djerbal,
du réseau Wassila, en se référant au réquisitoire du procureur
qui «était plus juste envers la victime».

Le procureur avait, rappelle-t-on, requis 6 mois de prison contre
l’accusé. «Le réseau Wassila a décidé de poursuivre son action
de mobilisation et de soutien à l’égard de l’employée d’Anesrif
ainsi que de toutes les victimes de harcèlement sexuel»,
ajoute Mme Djerbal, qui rappelle que le chemin «est encore long»
devant les victimes de harcèlement sexuel, malgré les amendements
introduits dans le code pénal.


F.A.

zadhand
24/02/2016, 23h10
Une jeune fille libérée moins d’une heure après son enlèvement

le 24.02.16 | 10h00

Une jeune fille a été libérée des mains de ses ravisseurs par
des éléments de la sûreté urbaine de la Chiffa (Blida), qui sont
parvenus à arrêter les mis en cause moins d’une heure seulement
après leur forfait, selon les services de la sûreté de wilaya.
C’est suite au passage d’un véhicule touristique à un barrage
sécuritaire de la ville de Chiffa, avec à son bord deux jeunes
gens de 27 et 35 ans et d’une jeune fille de 21 ans qui appelait
au secours que des policiers en faction ont tenté d’arrêter
le véhicule, dont le conducteur a pris la fuite en direction de
la ville de Mouzaïa, a-t-on expliqué de même source. Les ravisseurs
ont été ensuite obligés d’abandonner leur véhicule avec la fille
à son bord, prenant la fuite à la vue du déploiement des agents
de la police à l’entrée de la ville. Suite à quoi, il a été procédé
à l’arrestation du premier suspect dans cette affaire par les éléments
de la sûreté urbaine de Chiffa qui ont libéré la jeune fille et
récupéré l’arme blanche utilisée pour la menacer.
Son complice a été arrêté plus tard par des éléments de la sûreté
de Koléa, a indiqué la même source.

zadhand
03/03/2016, 10h45
A A la une/Loi sur la violence faite aux femmes
03 Mars 2016

Quelles suites dans les tribunaux ?


Depuis le 30 décembre dernier, les violences conjugales,
le harcèlement de rue, le vol entre époux
et la dépossession de la femme de ses biens
sont criminalisés. Les tribunaux
auront-ils pour autant du pain sur la planche ?
Le mouvement associatif est sceptique et appelle
d’abord au changement des pratiques sociales
et à la mise en place des mécanismes
pouvant inculquer la notion d’égalité homme-femme.

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zadhand
08/03/2016, 19h32
A la une_LUTTE CONTRE LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES
08 Mars 2016

L’Algérie enregistre des avancées


L’Algérie semble avoir amorcé un véritable tournant en matière de protection
de la femme. Les lois jusque-là inadaptées à une réalité qui a fini par prendre
le dessus, ont enregistré un bond en avant et continuent à progresser au sein
d’une société qui prend conscience de l’ampleur du désastre.
Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Le hasard a voulu que la journée du 8 mars coïncide
avec l’organisation de la 5e Assemblée générale de la Déclaration de la Conférence
internationale de Kigali, à Alger, portant sur le rôle des organes de sécurité,
pour mettre fin aux violences, faites aux femmes et aux filles.
Une rencontre dont les recommandations permettront certainement à l’Algérie
d’élaborer un plan national contre la violence à l’égard des femmes et des filles.
Les violences atteignent les femmes dans tous les milieux, dans la vie privée,
dans les espaces publics comme au travail. Signe d’une discrimination fondée sur
le sexe et de l’inégalité entre hommes et femmes, ce phénomène continue à prendre
de l’ampleur en Algérie. La preuve : le nombre croissant des plaintes déposées
au cours de ces dernières années auprès des structures de la Sûreté nationale par
des femmes violentées. Selon la chargée du Bureau national de la protection de
l’enfance, de la délinquance juvénile et de la protection de la femme,
victime de violences, à la direction de la Police judiciaire,
Mme Kheira Messaoudène, ce nombre était moins important en 2010 avant de connaître
en 2013 une hausse d’une moyenne de 7 000 plaintes. «Aujourd’hui, 9 000 plaintes ont été
déposées par des femmes violentées», précise-t-elle. Soulignant la prise de conscience de
la part de la société civile et des femmes victimes, elle estime que la nouvelle loi contre
les violences faites aux femmes permettra d’encourager les femmes agressées ou violentées
à franchir le pas et à porter plainte. Cette loi témoigne justement d’une prise de conscience
des politiques après tant d’années de silence. Le projet a d’ailleurs suscité moult remous dès
son élaboration. Les partis islamistes ont été les premiers à faire de la résistance pour son adoption.
Résultat : le texte a traîné des mois dans les tiroirs avant d’être adopté. La nouvelle loi contre
les violences faites aux femmes lève ainsi le tabou des violences subies par les femmes notamment
au sein du couple. Un important arsenal juridique qui prévient et sanctionne ce phénomène.
Il permet aux femmes victimes de briser le silence dans lequel elles sont maintenues par
la crainte de violences répétées.Toutefois, les associations et organisations de défense des droits
des femmes continuent à plaider pour une loi-cadre afin de compléter la législation algérienne
dans ce domaine. Cela même si elles relèvent du positif dans l'amendement du code pénal à travers
la reconnaissance, pour la première fois, des violences contre les femmes comme
une infraction. Si cette loi ne reflète que la partie répressive, la politique de lutte
contre les violences faites aux femmes doit être multiforme. L’évolution des mentalités
et des habitudes devrait être une priorité. Vient ensuite l’école qui doit jouer un rôle dans
la prévention des violences et la lutte contre des comportements sexistes.
De même pour les médias qui doivent s’impliquer dans la prévention et l’éducation.
Ry. N.

zadhand
08/03/2016, 22h58
A la une/Actualité_Lutte contre les violences à l’égard des femmes
le 08.03.16 | 10h00


Ban Ki-moon appelle l’Algérie à une tolérance zéro

Le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, a appelé le Premier ministre,
Abdelmalek Sellal, à faire en sorte que l’Algérie arrive «à la tolérance zéro
face aux violences en mettant en place des mesures coercitives et enquêter sur
toutes les violences pour empêcher l’impunité».
M. Ban, qui prenait part à l’ouverture,
hier à Alger, des travaux de la Conférence des chefs de police africains
sur les rôlesdes services de sécurité dans la lutte contre les violences
à l’égard des femmes, a également exhorté les hommes à changer
leurs mentalités,faute de quoi,il n’y aura jamais
le respect des droits de plus de la moitié du monde…

22124
C’est un homme détendu et entouré par son équipe, dont Christopher Ross,


secrétaire général pour le Sahara occidental, mais aussi par le Premier ministre,
Abdelmalek Sellal, et plusieurs ministres qui a pris part hier à l’ouverture, à Alger,
des travaux de la 5e Assemblée générale de la Déclaration de Kigali sur le rôle de
la police dans la lutte contre les violences à l’égard des femmes, organisés par
la Sûreté nationale. Tantôt en langue française, tantôt en anglais, son discours est
un réquisitoire contre ce fléau, mais aussi contre «les mentalités des hommes» qui,
selon lui, «doivent changer, sinon il n’y aura pas de respect pour les droits de plus
de la moitié de la planète». «Depuis 10 ans, dit-il, je ne cesse de dénoncer
les violences contre les femmes.En 2008, j’ai lancé une campagne contre ce fléau
à laquelle ont adhéré des dizaines de chefs d’Etat, de chefs de gouvernement,
de ministres et des millions de citoyens du monde (…). Ce combat est la priorité
du programme de développement à l’horizon 2030. Il faut parvenir à l’égalité
des sexes et mettre à l’abri des violences les femmes et les petites filles.»
Ban Ki-moon a applaudi l’initiative africaine de faire de 2016 l’année des droits
de l’homme particulièrement ceux des femmes.
«Les chefs d’Etat ont fixé leur volonté de ne plus accepter les violences
à l’égard des femmes, de lutter contre toute exploitation ou mutilation sexuelle
et tout traitement dégradant et inhumain, en ratifiant les conventions internationales
des droits de l’homme et de lutte contre les discriminations à l’égard des femmes,
qui viennent ainsi renforcer le droit des femmes à une vie sans violence.»
Pour le secrétaire général de l’ONU, «le changement n’est possible qu’avec des lois
et des politiques. Nous devons changer les mentalités des hommes. Si ces derniers
ne changent pas, il n’y aura pas de respect des droits de l’homme. Sans changement
des mentalités nous ne pouvons rien faire». Il rappelle les violences qu’ont subies
les femmes au Liberia, en soulignant : «Les victimes sont souvent silencieuses.
Elles ont honte de parler de leur souffrance. Elles n’en parlent qu’avec leurs mères.
Il a fallu l’arrivée de femmes membres des forces de maintien de la paix, pour qu’elles
en parlent.» Il revient avec émotion sur les violences commises en Centrafrique par
les membres de la mission onusienne de maintien de la paix. «Lorsque je parle de ces faits,
j’ai très honte. J’ai d’ailleurs renvoyé le délégué pour la Minusca (Mission des Nations unies
pour le maintien de la paix en République centrafriquaine, ndlr). J’ai désigné un juge canadien
pour enquêter. Il a pu obtenir de nombreux témoignages. Nous devons combattre toutes
les violences que subissent les femmes dans le monde…»
«Il faut enquêter sur toutes les violences pour empêcher l’impunité»
Ban Ki-moon insiste sur «une présence féminine importante» dans les rangs de la police africaine.
Il s’adresse à Abdelmalek Sellal et lui demande de faire en sorte à ce que l’Algérie arrive
«à la tolérance zéro face aux violences sexuelles et à l’éventail d’autres violences en mettant
en place des mesures coercitives contre ce fléau
et d’enquêter sur toutes les violences pour empêcherl’impunité». Dans la foulée,
il annonce la tenue, les 2 et 3 juin prochain, d’un sommet de responsables
des services de police, permettant à ces derniers d’échanger les points de vue sur la manière
de prendre en charge les défis sécuritaires qui se posent à eux.
Pour sa part, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, souligne la «responsabilité de l’Etat à aller
contre ces violences, mais aussi contre l’impunité. La présence du secrétaire général de l’Onu
est un encouragement pour renforcer nos efforts contre les violences. Il est temps de donner
à l’autre moitié de la société sa place qui lui est consacrée par la Constitution».
Abondant dans le même sens, le Directeur général de la Sûreté nationale, Abdelghani Hamel,
insiste sur les différentes initiatives allant dans le sens de la lutte contre les violences à l’égard
des femmes, en rappelant la Déclaration de Kigali qui, dit-il, doit avoir une «large adhésion»
au niveau continental afin que «ce fléau fasse partie des priorités des plans d’action d’Afripol
et incite à un partenariat, dans le but d’assurer un avenir meilleur aux femmes africaines
dans le cadre de l’égalité des chances et de l’Etat de droit».
Pour Hamel, la lutte contre les violences à l’égard des femmes «repose certes sur les moyens
mais aussi sur l’implication des citoyens et des institutions (…). Dans ce cadre, la stratégie de
la police algérienne dans sa lutte contre ces violences repose essentiellement sur le développement
des moyens mais aussi sur le renforcement de la confiance des citoyens et la promotion
du partenariat institutionnel et avec la société civile».
Le premier responsable de la police algérienne estime que la tenue de cette conférence à Alger
et sa programmation avec la Journée mondiale de la femme, «se voulaient un hommage à
la femme africaine et algérienne eu égard aux sacrifices consentis et au combat qu’elle a mené
durant les différentes étapes de l’histoire de notre pays». Il termine en déclarant que l’institution
qu’il dirige compte 20 000 femmes dans ses rangs, parmi lesquelles 427
occupent des postes de commandement.Lui emboîtant le pas, l’inspecteur général de
la police rwandaise et président de la 4e Assemblée générale de la Déclaration de Kigali,
Emmanuel Kazaka, estime qu’en Afrique, les services de police «doivent se définir en tant
qu’élément essentiel dans la lutte contre la violence à l’égard des femmes et plaider pour
la conjugaison des efforts». «Nous devons nous unir à tous les niveaux, local, régional
et international et aller au-delà du continent africain.
Il faut accorder surtout un peu plus d’importances aux situations post-conflits et faire
des recommandations de la Conférence de Kigali une partie intégrante des politiques
de service de sécurité». Après ces allocutions d’ouverture, la Direction générale de
la Sûreté nationale a remis des distinctions au secrétaire général de l’Onu,
au président de la République et au Premier ministre.
Les travaux de cette rencontre ont repris en fin de matinée, mais à huis clos.
Les chefs de police africains devront débattre du rôle de leurs structures dans
la lutte contre les violences à l’égard des femmes et des filles, échanger les expériences
et les actes de bonne gouvernance en la matière, avant de clore les débats aujourd’hui
avec des recommandations devant faire partie de plans d’action contre ce fléau.


Salima Tlemçani

zadhand
09/03/2016, 12h23
A la une/Actualité_Convention internationale de lutte contre la discrimination à l’égard des femmes
le 09.03.16 | 10h00


Bouteflika demande l’adaptation des lois algériennes

Dans son message, le chef de l’Etat a invité les instances habilitées
à reconsidérer les réserves de l’Algérie sur certains articles de
la Convention internationale de lutte contre toute forme de discrimination
à l’égard des femmes, par rapport aux acquis réalisés pour la promotion
et la protection des droits de la femme.

22133

Le président de la République a adressé, comme chaque année, un message
aux Algériennes à l’occasion de la célébration de la Journée internationale de
la femme. Contre tout attente, ce n’est pas Mounia Meslem, ministre de
la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, qui a lu,
comme à l’accoutumée, le message du chef de l’Etat, mais la ministre de la Poste
et des Technologies de l’information et de la communication, Houda Imane Feraoun,
et ce, lors d’une cérémonie organisée à l’hôtel El Aurassi et présidée
par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal.Présents à cette cérémonie en l’honneur
des femmes des membres du gouvernement, du corps diplomatique accrédité en Algérie,
des parlementaires, des représentantes de la société civile et des figures de
la Révolution algérienne. Dans son message, le chef de l’Etat a invité les instances habilitées
à reconsidérer les réserves de l’Algérie sur certains articles de la Convention internationale
de lutte contre toutes formes de discrimination à l’égard des femmes, par rapport
aux acquis réalisés pour la promotion et la protection des droits de la femme.
«A l’occasion de la 5e Assemblée générale africaine sur le rôle des organes de sécurité pour mettre
fin aux violences faites aux femmes et aux filles, qu’abrite l’Algérie, je lance un appel franc
et direct aux instances qualifiées pour les inviter à reconsidérer les réserves de l’Algérie
concernant certains articles de la Convention internationale de lutte contre toute forme
de discrimination à l’égard des femmes», note le chef de l’Etat.
Pour Bouteflika, ces réserves doivent être reconsidérées «par rapport aux acquis que l’Algérie
a réalisés pour la promotion et la protection des droits de la femme, et ce, dans le respect de
notre référence religieuse et aussi au regard des mutations opérées en Algérie et l’évolution
des droits des femmes. L’Algérie a ratifié en 1996, avec des réserves, la Convention relative
à l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (Cedaw) adoptée
en 1979 par l’ONU. Ces réserves concernent certains articles de la Convention, notamment
ceux liés aux droits de la femme et l’égalité entre les deux sexes, au mariage, à la nationalité
et à l’arbitrage international.»Le premier magistrat du pays s’est dit fier de «la contribution de
notre pays au plan d’action exécutif sur la femme, la sécurité et la paix dans le cadre de
la Ligue des Etats arabes en collaboration avec l’Organisation des Nations unies».
Par ailleurs, le Président a estimé que la femme algérienne est actuellement confrontée à
trois défis «majeurs» que sont la protection de générations montantes, la participation
au processus de développement économique et la sauvegarde de la sécurité du pays.
Sur ce dernier point, Bouteflika invite la femme à s’impliquer dans la sauvegarde de la sécurité
de l’Algérie face aux crises qui secouent notre région et des dangers qui la menacent
chaque jour davantage.Il a dans la foulée rendu hommage à l’Armée nationale populaire
avant d’ajouter : «Il va sans dire que le peuple avec ses différentes
composantes doit prendre conscience de la complexité du moment et redoubler de vigilance pour
la défense de la patrie et de sa liberté.» Enfin dans son message, le président de la République
n’a pas manqué de revenir sur la révision de la Constitution qui consacre, selon lui,
un nouveau saut qualitatif en faveur de la femme en matière d’emploi et d’accès aux postes
de responsabilité. «Il s’agit là d’un progrès qu’il convient de traduire dans les faits
pour parachever le renouveau de la nation», a-t-il précisé.


Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination


Les réserves exprimées par l’Algérie, qui a signé la convention le 22 mai 1996
- Article 2
«Le gouvernement de la République algérienne démocratique et populaire se déclare
disposé à appliquer les dispositions de cet article à condition qu’elles n’aillent pas
à l’encontre des dispositions du code algérien de la famille.»

- Article 15, paragraphe 4
«Le gouvernement de la République algérienne démocratique et populaire déclare que
les dispositions du paragraphe 4 de l’article 15 notamment celles qui concernent le droit
de la femme de choisir sa résidence et son domicile, ne doivent pas être interprétées
dans un sens qui irait à l’encontre des dispositions du chapitre 4
(art 37) du code algérien de la famille.»

- Article 16
«Le gouvernement de la République algérienne démocratique et populaire déclare que
les dispositions de l’article 16 relatives à l’égalité de l’homme et de la femme pour toutes
les questions découlant du mariage, au cours du mariage et lors de sa dissolution,
ne doivent pas aller à l’encontre des dispositions du code algérien de la famille.»

- Article 29
«Le gouvernement de la République algérienne démocratique et populaire ne se
considère pas lié par le paragraphe 1 de l’article 29 qui dispose que tout différend entre deux
ou plusieurs Etats concernant l’interprétation ou l’application de la Convention qui n’est pas réglé
par voie de négociation est soumis à l’arbitrage ou à la Cour internationale de justice à
la demande de l’un d’entre eux.»
«Le gouvernement de la République algérienne démocratique et populaire estime que
tout différend de cette nature ne peut être soumis à l’arbitrage ou à la Cour internationale
de justice qu’avec le consentement de toutes les parties au différend.» Source : Nations unies


Nabila Amir

zadhand
14/03/2016, 20h44
A la une/Actualité_Violences domestiques
14 Mars 2016


Comment protéger la mère et la famille ?


Par F. Hamici-Fares(*)
Qu’y a-t-il de plus violent que de condamner ceux qui condamnent la violence ?
Oui, chers compatriotes, chez nous, condamner la violence au sein des familles
serait destructeur. Oui, vous avez bien lu : condamner la violence domestique
risque de «disloquer la famille algérienne».
Avez-vous constaté actuellement les désastres causés par la violence sur l’individu,
la famille, la société et l’environnement en Algérie ? Il ne reste plus qu’à légiférer
la violence comme un modus vivendi. Et qui a pondu cette «perle» ? Ceux qui
sont censés nous protéger et sauvegarder notre dignité. Alors que dans
certains pays, il est question de «politique du bonheur», chez nous on en est
encore à se demander s’il est préférable de privilégier la pensée via la parole ou
continuer à user du langage archaïque, violent et primaire. A juger par
la croissance du nombre d’affaires judiciaires, concernant ces agressions,
les détracteurs de la famille ont de beaux jours devant eux (57 cas d’assassinats
jugés en un an et 10 000 cas de violences domestiques, sans compter tous
les cas passés sous silence).
Loin de servir la famille, la violence de l’homme sur la femme sert à la détruire.
En faisant peur à sa conjointe, il exerce un pouvoir et un contrôle sur elle,
sans respect de son intégrité et de sa différence. Le respect réciproque
et la communication responsable contribuent à la viabilité d’une bonne relation
de couple, pour une famille équilibrée et des enfants adaptés.
Comment une femme, une mère battue, donc souvent dépressive,
peut-elle répondre aux besoins de son enfant de manière adéquate ?
Un attachement de qualité, un environnement sécure dès les premières années
de vie sont la base de tout équilibre. Durant la guerre de Libération,
la femme algérienne s’est totalement investie pour libérer le pays. Elle continue
encore à œuvrer à son émancipation, et en guise de remerciements que
reçoit-elle ? Des coups, des insultes, des humiliations, des crachats...
Pour couronner le tout, des discours haineux et machistes l’assimilent au diable
et en sus une loi rétrograde a failli passer. Celle pénalisant la violence faite
aux femmes a été difficilement approuvée par l’APN le 8 mars 2015
et est restée longtemps bloquée au Sénat.Finalement elle a été adoptée
le 10 décembre 2015, mais après une polémique ignoble et avec un bémol
qui responsabiliserait la victime.On lui fait porter le poids de l’issue des violences
qu’elle subirait : on lui laisse le choix de pardonner ou pas à son bourreau.
Pense-t-on à sa culpabilisation par l’entourage si elle décide de ne pas accorder
son pardon ? Au prix fort qu’elle devrait payer ? De ne pas se taire et de vouloir
éviter une mort physique ou psychique ? Coups et humiliations, tel est le lot de
la femme battue ; ayant pour conséquence un traumatisme caractérisé par la
sidération et la difficulté à réagir. Alors pourquoi la charger davantage en lui
laissant cette liberté qui n’en est pas une de pardonner ou pas, pour mieux
l’accabler ensuite? C’est la voie ouverte à d’autres dépassements. Protéger
la femme, c’est protéger la mère, l’enfant, la famille et par ricochet toute
la société. Si nos décideurs connaissaient les conséquences néfastes des
maltraitances domestiques, sur plusieurs générations, ils n’auraient pas
hésité une seconde à signer des dix doigts la loi condamnant les violences
au sein de la famille. Qui dit femme violentée dit souvent mère violentée et,
par voie de conséquence, enfant violenté. Toutes les violences sont condamnables
d’où qu’elles viennent et quelles qu’elles soient : familiales, scolaires ou autres.
Il a été prouvé que les plus répandues et les plus traumatogènes sont les violences
domestiques. Celles qui impactent le plus l’enfant avec tout ce que cela implique
de négatif sur son développement, sur son bien-être psychique, physique
et intellectuel. L’agressivité est inhérente à l’être humain, mais la socialisation
la canalise pour en faire un moteur d’avancée au lieu d’une violence destructrice.
Loin d’être une force, un signe de virilité, la violence signe, au contraire,
la faiblesse, les insuffisances, les peurs et l’archaïsme du fonctionnement de
l’individu à soigner ou à incriminer. Avec les neurosciences et la théorie de
l’attachement, il s’avère qu’un milieu sécure et apaisant permet un attachement
organisé, une confiance en soi et un sentiment de sécurité pour affronter
les problèmes de la vie.Un «ayaghyul» lancé à la volée par un parent excédé est
une violence qui peut marquer l’enfant à vie. Cet être à part entière a droit
au respect et aux soins, tout comme sa mère. Une prise en charge précoce
des troubles psycho-traumatiques arrêtera un cercle de violence qui risque de
se transmettre sur plusieurs générations. Voir sa maman effrayée, pleurer, crier
ou en sang parce que papa la frappe est le pire des séismes que puisse subir
un enfant dont l’immaturité du cerveau l’empêche d’intégrer ces expériences.
Il assiste avec un sentiment d’horreur, d’effroi et d’impuissance à ce drame
et perçoit la situation comme une menace à sa vie, à son intégrité physique
et psychique. Le milieu familial doit le protéger contre les agressions et les dangers
de toutes sortes. Les troubles psychologiques, comportementaux, sociaux,
somatiques, cognitifs et émotionnels résultent de ces violences. L’enfant, devenu
un adulte perturbé, risque de reproduire ce qu’il a vécu ou ce à quoi il a assisté
impuissant et malgré lui au sein de sa propre famille. Et la systémique confirme
la légitimité destructrice, qui confère à la victime le droit de reproduire
les injustices subies, sur un tiers innocent.
Aujourd’hui les imageries neurologiques montrent qu’une information qui vient
du monde extérieur fraie des circuits dans le cerveau. Ils modèlent nos aptitudes
à percevoir le monde. Le comportement de l’adulte est conditionné par son passé
d’enfant traumatisé. La maltraitance et ses effets peuvent conduire à une perte
d'estime de soi, de motivation et à des troubles dépressifs. La violence mobilise
immédiatement les mécanismes du stress chez la personne agressée.
Ce stress physique implique une réaction du système cardio-vasculaire, ainsi que
du système immunitaire. D'aigu ou ponctuel il devient chronique, car la personne
demeure dans une situation de violence qu'elle ne peut fuir. Les retombées
à moyen et long termes sont très lourdes pour l'organisme. Un attachement
réussi est un gage pour la confiance en soi et le sentiment de sécurité,
indispensables pour affronter les épreuves de la vie. L’absence d’attachement
peut mener jusqu’à l’infanticide, la défaillance d’attachement se traduit par
des maltraitances et l’excès d’attachement peut être préjudiciable
à l’épanouissement de l’enfant et peut aller jusqu’aux relations incestueuses.
L’attachement est lié à la recherche de soin, d’aide et d’apaisement face à
une menace extérieure ou dans les moments de solitude ou de détresse.
Mais comment une mère maltraitée, traumatisée, déprimée (coups, humiliations,
négligences) peut-elle apporter l’apaisement nécessaire à son enfant et répondre
de manière adéquate à ses attentes ? Lorsque la figure d’attachement
ne protège pas l’enfant des expériences traumatiques, il en résulte un contexte
perturbant pour la personnalité. Ceci a pour conséquence un état de stress
post-traumatique complexe. L’impact traumatique sur le plan biologique a été
mis en évidence par des études en imagerie cérébrale. Les carences et déviances
du lien d’attachement sont hautement victimisantes, notamment pour les enfants,
en cas de dysfonctionnements majeurs de la communication familiale.
Un attachement réussi aiderait à construire la confiance en soi et le sentiment
de sécurité nécessaires pour affronter les épreuves de la vie. L’exposition répétée
au trauma, en particulier les traumas intentionnels, ainsi que le manque de
soutien familial et social sont des facteurs qui entravent le phénomène de résilience.
Outre la répétition des expériences traumatiques dans l’enfance au sein de la famille,
les troubles sont aggravés par l’immaturité du cerveau au moment du traumatisme.
Les neurosciences et les théories de l’attachement mettent en évidence
des modifications développementales et neurologiques importantes chez l’enfant.
Ces modifications permettent d’expliquer les perturbations multiples.
Les expériences d’Harlow, Bowlby et Ainsworth (entre la nourriture et l’agrippement,
le bébé privilégie ce dernier) ont mis en exergue les conséquences des maltraitances
et des négligences : les troubles sexuels, les peurs, l’incapacité à réguler
leurs états internes, à reconnaître leurs ressentis... Ces facteurs influent sur
le développement de la personnalité, dans la capacité de l’exploration du monde
extérieur, dans l’intégration sociale et l’autonomisation. Nous retrouvons chez
les victimes de maltraitances précoces enlisées dans les souvenances et amputées
d’une partie de leur vie le sentiment d’insécurité, de honte, de colère impulsive,
et surtout cette difficulté à s’adapter et à avoir une vie sociale malgré leur désir d’évoluer.
Le phénomène dissociatif, cause de maltraitances précoces, s’exprime par des oublis
de certains évènements importants de la vie (dissociation mnésique) par
la dépersonnalisation (le sujet ne se reconnaît pas et se pose la question si c’est bien lui),
une déréalisation (avec la question est-ce qu’il est bien chez lui ou là ou il croit être)
et une confusion d’identité qui le pousse à s’interroger sur son identité sexuelle.
Des émotions suscitées par l’événement traumatique sidèrent la victime qui, dès lors,
oscille entre l’anesthésie et le débordement affectif.
L’âge et la durée d’exposition au trauma, la qualité du lien avec l’entourage,
le type de trauma sont autant d’éléments qui participent au risque de développer
un trouble psycho-traumatique. Il peut se manifester par : les phobies, la dépression,
le risque de suicide, la dépendance à la drogue ou à l’alcool, l’anxiété,
les troubles alimentaires, les cauchemars, la douleur, les maladies psychosomatiques,
le désinvestissement scolaire et de toute activité. Par contre un lien d’attachement
solide et stable est une ressource inestimable, un facteur de résilience qui aide
la victime à se reconstruire, à acquérir des compétences et à retrouver une vie normale.
C’est à l’Etat qu’incombe la responsabilité de faire le nécessaire afin de protéger la mère,
la famille et par voie de conséquence l’enfant pour en faire un être et un citoyen socialement,
psychologiquement, intellectuellement et physiquement adapté. C’est à l’Etat
qu’incombe la responsabilité de désengorger les consultations des «psy» en agissant dans
l’intérêt de la femme, de la mère, de la famille et de l’enfant, cet adulte à venir.
Pour une société meilleure, où régneront plus de civisme et moins de mépris pour soi même,
pour son semblable et pour son environnement. Et si on légiférait l’amour et le respect… ?


F. H.-F.
* Psychologue, thérapeute familiale, praticienne EMDR.
Email : [email protected]

zadhand
21/03/2016, 21h27
A la une / Actualité_Loi criminalisant les Violences faites aux femmes
21 Mars 2016
Une petite avancée


Selon l’intervenant qui cite des statistiques officielles, dans certaines communautés, presque 20%
des femmes sont victimes de violences conjugales dans un pays où la loi est pourtant connue pour sa sévérité.
Si la loi criminalisant la violence faite aux femmes adoptée récemment, après une année de blocage au
Conseil de la nation, a agréé les milieux démocrates, en général, et le mouvement féministe, en particulier,
le Dr Madjid Yesli, médecin de famille au Québec et ancien DSP (directeur de la santé et de la population)
de Tizi Ouzou au début des années 2000, demeure prudent. Pour lui, entre la théorie et la pratique du terrain,
il y a loin de la coupe aux lèvres. Il a étayé son propos dans une conférence qu’il a animée, samedi à Montréal,
à l’invitation de la fondation Tiregwa. L’orateur, qui a disserté sur la violence intrafamiliale, a construit d’emblée
un plaidoyer pour une communication “non violente” au sein de la famille. L’orateur affirme que cette loi,
que les milieux conservateurs ont tenté de saborder, notamment au niveau du Sénat, est le fruit du combat
des femmes démocrates. Il y voit “une petite avancée”, même si M. Yesli ne manquera pas de nuancer son propos.
C’est que, d’après lui, la clause du pardon contenue dans la loi en question est pour le moins problématique,
en ce sens qu’elle peut anéantir les maigres acquis arrachés de haute lutte par les femmes.
Le conférencier suggère une forte mobilisation pour appuyer le mouvement féministe. “C’est le seul moyen,
en l’absence de volonté politique des pouvoirs publics ; il reste encore du chemin à faire”, explique-t-il
. L’ancien DSP de Tizi Ouzou, après un long exposé sur la violence conjugale, relève que celle-ci fait des dégâts
dans les communautés immigrantes, à commencer par la communauté maghrébine établie au Québec.
À ce propos, il dira que 5,2% des femmes sont violentées au Québec. Ce chiffre est en-deçà de la réalité,
dans la mesure où, dit-il, la sous-déclaration des cas avérés chez les familles immigrantes est monnaie courante,
et ce, pour des raisons historiques, culturelles et sociologiques. Selon l’intervenant qui cite des statistiques officielles,
dans certaines communautés, presque 20% des femmes sont victimes de violences conjugales dans un pays où
la loi est pourtant connue pour sa sévérité. “À titre indicatif, 6 700 femmes avec leurs enfants ont sollicité des refuges
à la suite des violences dans leurs foyers”, souligne le conférencier, qui suggère au gouvernement algérien de prendre
exemple sur le Canada qui consacre un budget de 4 milliards de dollars pour lutter contre les violences faites aux femmes.
Le numéro vert 911 est un moyen redoutable au Québec. Nombre de femmes algériennes ont dû appeler le 911 à
la suite des violences dont elles sont victimes. Les auteurs de ces violences finissent par séjourner en prison ou dans
les commissariats. Même si les chiffres ne sont pas disponibles, il y a, selon des témoignages, des dizaines d’Algériens
qui ont fait de la prison pour des violences conjugales. Parfois, ces violences débouchent sur le divorce, une autre plaie
au sein de la communauté nationale établie au Canada

zadhand
03/04/2016, 22h06
A la une/Actualité_MOSTAGANEM
03 Avril2016

Une fillette de 13 ans agressée sexuellement à Khadra


Une fillette de 13 ans a été agressée sexuellement, les faits se sont déroulés en cette fin de semaine dans
le douar Dadas relevant de la commune de Khadra. La petite victime aurait croisé un individu qui l’a attirée
avec des sucreries puis l’a emmenée de force dans un buisson pour lui faire subir d’importantes violences sexuelles.
L’agresseur présumé qui est âgé de 29 ans a été interpellé le jour même des faits, il est originaire du même patelin
que la fillette. La famille de la victime et la population de ce douar se disent très soulagées par cette arrestation
mais restent consternées par ce qui s’est passé à la petite fille. Présenté devant le parquet du tribunal de Sidi Ali,
le mis en cause a été écroué et répondra de ses actes devant les assises.
A. B.

zadhand
19/04/2016, 23h28
A LA UNE/ACTUALITÉ_Violences à l’égard des femmes
publié le le 18.04.16|10h00

Une formation pour les DAS de 11 wilayas

C’est aujourd’hui qu’aura lieu, à partir de Constantine, le lancement d’un nouveau plan de
renforcement des compétences des professionnels des directions de l’action sociale (DAS) et
des cellules de proximité en matière d’écoute, de conseil et d’accompagnement des femmes victimes de violences.
Organisé par le ministère de la Solidarité nationale et de la Condition féminine, en collaboration avec Onu-Femmes,
ce plan de formation entre dans le cadre du programme de coopération consacré au «renforcement de l’effectivité de
l’égalité des droits entre les hommes et les femmes en Algérie» qui intervient à la faveur de la récente loi criminalisant
les violences à l’égard des femmes. Il s’agit d’un cycle de formation de 6 mois destinée aux personnels des DAS de
11 wilayas qui se rencontreront aujourd’hui à Constantine avant d’être élargi aux autres DAS en 2016 et 2017.
Selon les organisateurs, il est question «de mettre l’accent, entre autres, sur les connaissances et les données chiffrées
actualisées en matière de violences faites aux femmes, de cadre législatif national et international concernant les violences,
l’intersectorialité de la prise en charge, le développement des savoir-faire opérationnels et des compétences
en matière d’écoute active, de conseil et d’accompagnement dont le but est d’améliorer la qualité des services dispensés
afin que les femmes puissent s’y adresser en toute confiance et non pas les éviter».
Il est à noter, précisent les mêmes sources, que cette initiative «fait suite au projet-pilote mené en 2014 avec ce même objectif
et qui a concerné les DAS de 7 wilayas. Après une évaluation, une équipe technique de formateurs expérimentés de
différents profils (sociologues, juristes, psychologues cliniciens principalement) est de nouveau mobilisée avec un plan
de renforcement de compétences enrichi et plus adapté aux besoins».
Il est par ailleurs important de souligner que ce partenariat entre le ministère et ONU-Femmes, au lendemain de l’adoption de
la loi sur les violences à l’égard des femmes, «pourra contribuer», nous dit-on, «pour peu qu’il se pérennise,
à mieux professionnaliser l’aide apportée à ces femmes victimes de violences, tout en l’humanisant et également à diffuser,
vulgariser le contenu de la loi sur les violences auprès des hommes et des femmes qui s’adressent aux services de l’action sociale.
Car l’enquête (MICS4), réalisée par le ministère de la Santé et l’Unicef auprès de 38 548 femmes, en 2014, montre que plus de
la moitié (59%) des Algériennes de 15 à 49 ans estiment qu’un mari a le droit de frapper ou de battre son épouse».
Pour les organisateurs, la persévérance du travail et la continuité politique sont nécessaires pour agir en amont et en aval,
et atteindre à l’horizon 2030, l’Objectif de développement durable n°5, notamment son alinéa qui stipule
«Eliminer de la vie publique et de la vie privée toutes les formes de violences faites aux femmes et aux filles,
y compris la traite et l’exploitation sexuelle et autres types d’exploitation.»

Salima Tlemçani

zadhand
07/05/2016, 19h56
Une femme se jette d’un bus pour échapper à ses ravisseurs à M’sila
samedi 7 mai 2016 à 15:46

Dans un communiqué publié aujourd’hui 7 mai, la Gendarmerie Nationale annonce qu’une femme,
âgée de 33 ans s’est tuée jeudi en se jetant d’un bus pour échapper à ses ravisseurs dans
la commune de Berhoum dans la wilaya de M’sila.
Les deux ravisseurs dont l’un conduisait le bus, ont été arrêtés. La nommée K. L, originaire de
la commune de Berhoum, à M’Sila, s’est jetée du véhicule avant-hier soir, mais n’a pas survécu à
ses blessures. Ses deux ravisseurs, H. M. et Z. R. âgés respectivement de 32 et 27 ans,
qui venaient de la kidnapper, ont été arrêtés par les gendarmes, selon la même source. Ils ont été
présentés ce samedi devant le procureur de la République près le tribunal de Magra pour
« enlèvement ayant entraîné la mort » et placés sous mandat de dépôt. C’est un citoyen qui
a alerté par téléphone la brigade de Gendarmerie nationale de Berhoum pour leur signaler le drame.
Les gendarmes, qui se sont aussitôt déplacés sur les lieux, ont découvert la victime, présentant
des blessures graves à la tête, avant d’être évacuée à l’hôpital de M’Sila, où elle a rendu l’âme
des suites de ses blessures.Les investigations entreprises par les gendarmes enquêteurs ont abouti
à l’interpellation, des deux mis en cause, qui ont reconnu les faits, tout en révélant qu’ils ont embarqué
la victime à bord de leur moyen de transport.

zadhand
08/05/2016, 22h21
A la une/Actualité_Communiqué la Gendarmerie Nationale
samedi 7 mai 2016 à 15:38

La gendarmerie nationale libère une adolescente séquestrée depuis 2 mois à Médéa

Dans un communiqué, la Gendarmerie Nationale indique qu’une adolescente,âgée de 14 ans
a été libérée ce samedi 7 mai par la gendarmerie de Zoubiria dans la wilaya de Médéa,
après 2 mois de séquestration dans une habitation abandonnée dans la région de Guouiaâ.
L’opération de libération a été menée avec succès par les gendarmes de la brigade de Zoubiria
et du groupement territorial, suite à un appel sur le numéro vert 10-55, précise la source.
Le ravisseur présumé, A. M, âgé de 27 ans, a été arrêté lors de la même opération. Il était en
compagnie de l’adolescente qui était signalée disparue dans l’intérêt des familles au niveau de
la Sûreté de la daïra de Berrouaghia.Le procureur de la République près le tribunal de Berrouaghia
a prescrit la présentation du mis en cause à l’issue de l’enquête, pour détournement de mineure.
L’adolescente a été confiée à son père par les gendarmes de la brigade de Zoubiria, qui ont ouvert une enquête.

zadhand
27/05/2016, 20h02
Un commissaire et un officier condamnés agression physique et sexuelle sur une femme


Constantine:
vendredi 27 mai 2016 à 15:32


23925
Un commissaire et un officier de la police ont été condamnés
ce jeudi 27 mai à 7 et 15 ans de prison par la Chambre criminelle
de la Cour de Constantine, pour avoir agressé sexuellement
et torturé une femme dans un commissariat, a rapporté ce
vendredi 27 mai le quotidien arabophone El Khabar.
Les faits remontent à novembre 2014, quand la victime,
accompagnée de son époux, s’était rendue au commissariat central
de la wilaya de Constantine afin de porter plainte contre un officier,
un dénommé « S.M » et un commissaire « Z.R ».
A en croire la même source, ces derniers avaient profité de son état
d’ébriété pour la transporter dans la soirée au 5e commissariat de
la wilaya, situé au quartier Belle Vue. Ils l’avaient ainsi agressée physiquement, sexuellement et torturée, avant de la relâcher le
lendemain matin.Les raisons de cet acte n’ont pas été divulguées
par la même source, qui a tenu à préciser que l’officier consommait
des substances psychotropes.Le haut responsable du commissariat
central, après avoir convoqué le procureur général et les deux accusés,
a rapidement ordonné à la police judiciaire d’ouvrir une enquête sur
cette affaire, poursuit El Khabar.Les résultats de cette enquête ont ainsi
révélé que l’ADN détecté sur les preuves présentées par la victime correspondaient à celui de l’officier, également accusé de délit de
possession de substances psychotropes, retrouvées dans son véhicule.
Le dossier de cette affaire a ensuite été transféré au juge d’instruction
du tribunal de Mila. Le procureur de la République avait requis un emprisonnement à perpétuité avant que le juge ne déclare une peine
de 7 et de 15 ans de prison pour l’officier et le commissaire.

zadhand
21/06/2016, 23h49
Agression d’une journaliste


http://www.maghreb-sat.com/forum/attachments/f265/24518d1466203968-economie-saha-shourkoum.jpg

Des citoyens lancent un appel à Tayeb Louh et Abdelghani Hamel
21.06.2016 23:04

Au ministre de la Justice
Au Directeur Général de la Sûreté Nationale


24617

Nous , collectif de journalistes, d’intellectuels et des citoyens , interpellons
le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, M. Tayeb Louh et le Directeur
Général de la Sûreté Nationale , le Général Major Abdelghani Hamel afin
qu’ils interviennent en urgence dans l’affaire de notre collègue et consœur
Naila Benrahal , qui a été victime d’une agression sauvage de la part d’un
individu qui prétend être un officier supérieur de l’ex -DRS, qui, mettant en
avant son « statut », verse dans un harcèlement continu et ne cesse de
menacer de « l’expulser » du logement qu’elle habite avec sa maman.
Notre consœur a déposé plusieurs plaintes. En vain. Cet individu n’a été
auditionné que plusieurs mois après le dépôt de plainte. Des requêtes
déposées en 2014 n’ont été transférées qu’au mois de mars 2016. Au niveau
de la justice, une complicité flagrante est constatée. Notre consœur a été
humiliée, voire jugée pour ses écrits journalistiques.Nous vous interpellons
pour mettre terme à ces cas de flagrants de hogra publiquement assumés
par « un cadre du DRS », semble-t-il, et d’une complicité des institutions
censées défendre les droits des citoyens. Qui rendra justice à une citoyenne
qui refuse d’abdiquer face aux intimidations et aux menaces ? Une situation
outrageante qui lui a causé un grave préjudice moral, la vie de notre collègue
a basculé dans l’horreur. Elle vit en danger du fait de la surveillance exercée
par ce « cadre du DRS » devant l’entrée de l’immeuble, à toute heure de
la journée et même tard le soir lors du retour de missions professionnelles.

zadhand
29/06/2016, 03h50
Il a violé une fille mineure en plein jour


http://www.maghreb-sat.com/forum/attachments/f265/24381d1465857530-soci%E9t%E9-nationale-de-transport-et-de-la-commercialisation-des-hydrocarb-sonatrach-t%E9l%E9chargement.png

Le monstre de Sidi El Bachir
mardi 28 juin 2016 à 11:26


Les recherches lancées contre le violeur de Sidi El Bachir n’ont pas
tardé à donner leurs résultats: le monstre humain a été arrêté.
La sauvagerie humaine a dépassé tous les seuils de l’entendement.
C’est le cas d’un acte à la fois criminel et sauvage perpétré par un
jeune ne dépassant pas 20 ans. Celui-ci vient d’être placé sous mandat
de dépôt par le parquet près le tribunal d’Oran. Il est poursuivi pour une
affaire d’atteinte à la pudeur suivie de viol sous la menace qu’il a perpétré
sur une fille mineure habitant dans le quartier populaire de Sidi El Bachir,
localité située à l’est de la ville.Le mis en cause, qui a été arrêté avant-hier
par les services de sécurité, n’a rien trouvé de mieux à faire que de passer
à l’acte violent en défonçant la porte de l’habitation abritant la victime pour
s’en prendre à elle en la brutalisant et finir son forfait en accomplissant le
monstrueux acte de viol avant de prendre la fuite en s’évaporant dans la
nature. Cet acte a été perpétré en plein jour du mois de Ramadhan.
La victime n’a pas trop tardé pour s’en remettre aux services de sécurité de
ladite localité, en argumentant ses dires par un certificat médical attestant
qu’elle a fait l’objet d’un viol.Dans sa déposition, elle a fait état de plusieurs r
évélations fracassantes.Le mis en cause, tel qu’il a été décrit par sa victime,
était minutieux dans les sévices qu’il lui faisait subir en la (la fille mineure)
sommant d’investir dans la débauche, très précisément dans la prostitution.
L’enquête, qui a été ouverte sur plusieurs fronts et les recherches lancées
contre le violeur de Sidi El Bachir n’ont pas tardé à donner leurs résultats
le monstre humain a été arrêté.Présenté devant le parquet, le mis en cause
a été frappé par la sentence du mandat de dépôt. De telles affaires ne sont
pas nouvelles. Elles rentrent dans le cadre d’une pratique sévèrement réprimée
par la loi.Des femmes et jeunes filles font l’objet de menaces proférées à leur
encontre par des individus constitués en majeure partie de récidivistes ou
encore des dealers et des voleurs à l’agression à l’aide d’armes blanches.
Dans leur mode opératoire, ils recrutent des femmes et filles mineures en mal
social qu’ils exploitent dans toutes pratiques interdites et réprimées par la loi
comme la détention et commercialisation de la drogue, prostitution ou encore
comme appât attirant des proies à délester de leurs biens une fois isolées du
reste du monde.Leur métier est tout simple: protéger ces «fonctionnaires»
qu’ils emploient dans des maisons closes ouvertes clandestinement.
Ces centres de prostitution sont appelés sous le jargon local de «marakiz».
Leurs «anges» gardiens, ou encore ces «naqra» sont facilement reconnaissables.
Ils portent souvent des survêtements de marque «made in» et des chaussures
de sport. Ils se postent comme des cerbères dans des coins mitoyens des
lupanars qu’ils gèrent tous armés de coutelas, «bouchia», sabres et autres objets contondants. Ils agissent et réagissent tout comme les proxénètes de la filière
de l’Europe de l’Est. Ils s’en prennent aux mauvais clients les balafrant à coups
de couteau tout en les délestant de leurs biens. Ce n’est pas tout. Ils accèdent
dans ces maisons de fortune pour récupérer la recette dès que le client quitte
les lieux. Par temps de di-sette, ils n’hésitent pas à tancer leurs «employées»
pour leur mauvais rendement.Plusieurs de celles-ci s’ingénient dans le traitement
qu’elles réservent à leurs clients, question de les attirer.Pour mener au mieux leurs missions consistant à attirer le client, elles stationnent en troupes dans des salons
de thé. Chacune de ces vendeuses de charme propose ses services et tarifs souvent négociables avant que le client ne tombe dans les filets en se voyant conduire par sa «dulcinée» pas à pas jusqu’à la destination rose. Ceux qui s’entêtent ou refusent de
payer ne sortent pas indemnes, les «naqras» interviennent en un laps de temps record.
A l’instar du reste du pays, la prostitution et la consommation de la drogue simple
et dure explosent pendant ce mois sacré dans la ville d’Oran.

zadhand
09/07/2016, 00h37
Agressions sexuelles en Allemagne

24979

Un Algérien condamné
vendredi 8 juillet 2016 à 14:10

Le tribunal de Cologne (Allemagne) a condamné, hier, un Algérien à la peine
d’une année de prison avec sursis pour son implication dans les agressions
sexuelles commises le soir de la Saint-Sylvestre.Ce ressortissant algérien de
26 ans a été jugé dans le cadre de l’affaire de plus de 600 plaintes déposées
par des femmes qui disent avoir été victimes de violences sexuelles et de vols
à Cologne et à Hambourg. Et il s’agit des toutes premières condamnations.
Un ressortissant irakien a écopé de la même peine.Pour rappel, ces agressions
sexuelles intervenaient en plein débat sur l’accueil des réfugiés en Allemagne
et la police allemande avait mis en cause des Nord-Africains en situation
irrégulière et des demandeurs d’asile.Et ces premiers verdicts dans ce dossier
sont rendus juste après l’adoption au Bundestag à l’unanimité d’une réforme du
code pénal qui alourdit les sanctions pour les crimes sexuels et élargit
la définition du crime sexuel.

zadhand
12/08/2016, 18h12
Sensibilisation sur la violence à l'égard des femmes


Journée internationale de la jeunesse
le 12-08-2016, 17h13



https://encrypted-tbn3.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcRiRojWV5PRBw5eYdeMq1XO4NMalznOE KqeNsLISMznFSriI-nq


Une campagne de sensibilisation des jeunes et des adolescents sur
la puberté et le rôle des hommes dans la lutte contre la violence à l'égard
des femmes est lancée vendredi à Alger, à l'initiative du Fonds des
Nations Unies pour la Population (Fnuap), a-t-on appris auprès de cette
organisation onusienne. Organisée à la faveur de la célébration de la
journée internationale de la jeunesse, en collaboration avec le ministère de
la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, cette
journée s'inscrit dans le cadre du partenariat entre l'Algérie et le Fnuap
orientée sur la mise en oeuvre du plan de lutte contre les violences sexuelles
faites aux adolescentes et la stratégie nationale de lutte contre la violence à
l'égard des femmes, initiée par le ministère. A cette occasion, des jeunes
animateurs du réseau Y-Peer (réseau des jeunes éducateurs pairs dans la
Santé de la reproduction) seront chargés d'installer un stand d'information à
la plage, "Les Canadiennes", pour faciliter cette action de proximité auprès
des adolescents qui seront accompagnés par leurs parents pour un échange
de réflexions sur l'âge de la puberté et sur la non-violence. "Le Fnuap apporte
un soutien aux efforts colossaux que l'Algérie mobilise pour renforcer les
interventions auprès des jeunes, particulièrement dans les secteurs de l'éducation,
l'emploi et autonomisation", a-t-on souligné.Celle-ci se réalise à travers la mise
en place de dispositifs permettant un meilleur accès à l'information liée à la santé
et le bien-être, particulièrement orientés sur des comportements sains concernant
la santé sexuelle et reproductive, permettant ainsi de réduire le nombre de maladies
au sein d'une population active pour être en mesure de contribuer davantage à
l'essor économique. "Les jeunes ont réaffirmé la nécessité de recevoir d'avantages
de chances pour dynamiser leur rôle et être des acteurs positifs du changement et
du développement pour eux, leurs familles, leur communauté et pour l'Algérie entière",
le cadre de l'Agenda pour le Développement durable d'ici à 2030, a-t-on souligné.

zadhand
10/09/2016, 19h42
Constantine
Hommage à Amira Merabet


25513



Amira Merabet, brûlée vive à Constantine
le 10.09.16 | 14h43


Des dizaines de personnes ont répondu ce matin à l'appel diffusé
sur les réseaux sociaux pour un sit-in au square Bennacer, en plein
centre-ville de Constantine, pour rendre hommage à Amira Merabet,
décédée le 05 septembre dernier suite à de graves blessures causées
par un homme auquel elle a dit non.

Les initiatrices ont lu une déclaration condamnant le crime abjecte
et le système patriarcale et injuste dont est victime la femme en Algérie.
Elle ont aussi appelé les autorités à capturer au plus vite l'auteur du
crime et lui infliger un jugement exemplaire.Pour rappel, Amira Merabet
a été agressée le 28 août dernier par un jeune homme qui avait versé de
l'essence sur la victime avant de mettre le feu et prendre la fuite. le drame
a eu lieu de bon matin dans la cité du 20 août dans la commune du
Khroub, à Constantine.La victime, 34 ans, succombera à ses blessures
une semaine après, alors que l'auteur est toujours recherché.

Hommage à Amira Merabet (http://www.dailymotion.com/video/x4stxas_hommage-a-amira-merabet_news)par elwatanvideo (http://www.dailymotion.com/elwatanvideo)



N. N.

zadhand
11/09/2016, 19h34
Ce ne sont plus des faits divers

Violences contre les femmes
le 11.09.16 | 10h00


Ce n’est pas un fait divers. Et l’information mérite mieux que les quelques lignes qui
lui ont été consacrées dans les pages locales de la presse nationale.


Une jeune femme de 34 ans a été brûlée vive, il y a une semaine
à El Khroub, 16 km au sud de Constantine. Un acte prémédité qui
renseigne sur l’état de déliquescence de la société. Un acte qui a jeté
l’émoi au sein de la population, mais n’a suscité aucune réaction.
C’est un cas de violence.Encore un. L’acharnement contre les femmes
ne cessera-t-il donc jamais dans un pays qui, il y a tout juste dix mois,
a adopté une loi criminalisant ces violences ? Amira, c’est elle la victime
cette fois-ci. En ce matin du 29 août, elle s’apprêtait certainement à
rejoindre son travail. Il était 8h passées dans cette rue de la cité du
20 Août à El Khroub. Elle allait probablement entamer une journée
ordinaire en cette fin d’été 2016, mais un homme en a décidé autrement.
Il s’approcha d’elle, l’aspergea d’essence et la transforma en une torche
humaine. Une fois le temps de l’émotion et de la compassion écoulé,
la société a repris le cours de sa vie. Ce n’est qu’un cas de violence qui
vient s’ajouter aux statistiques morbides. Les médias ont expédié une
information, sur un ton laconique, sans lui accorder le traitement qui
s’impose. Personne n’a dénoncé cette agression.Les forces vives se sont
tues devant une agression innommable. Les associations féministes et
autres se sont murées dans le silence. Les organisations des droits de
l’homme n’y ont pas décelé une atteinte physique à un être humain et à
sa dignité. Pas de position, encore moins de déclaration. Une victime est
morte et son assassin, bien qu’identifié, court toujours. La seule réaction
qui mérite d’être citée est venue d’une internaute.Une amie ou une inconnue,
seule ou avec un groupe, peu importe. Amel a lancé un cri à la face d’une
société, devenue aphone, insensible et inerte «Assassinée dans l’insouciance... assassinée avec la bénédiction des médias silencieux de mon pays... assassinée
sous les yeux de ma société qui s’en fout... Que faire ? Dénoncer le féminicide...
ou dénoncer le silence d’une société sans voix devant un crime aussi crapuleux,
juste... parce que crapuleux pour elle devient droit et nature quand on est un
homme ?» Là où les rédacteurs de ce réquisitoire auront le mérite, à défaut de
ne pas ébranler les consciences, de rappeler que les violences faites aux femmes
ne sont pas une vue de l’esprit, c’est une réalité, une tare que la société, au nom
de la sacro-sainte loi des us et traditions, couvre et minimise la portée.
En décembre 2015, la Chambre haute du Parlement a enfin consenti à l’entérinement
de la loi contre les violences faites aux femmes, dix mois après que le projet ait été
adopté par l’Assemblée. Le combat pour faire aboutir ce texte n’a pas été de tout
repos. C’est le couronnement d’une lutte ininterrompue menée à bras-le-corps par
des associations qui ont tiré la sonnette d’alarme sur un phénomène étouffé par
le poids du patriarcat. Une avancée, saluée par les uns et décriée par d’autres.
Un crime de lèse-majesté pour les conservateurs qui ont qualifié cette loi de
«liberticide vouant aux gémonies le socle familial et la dissolution
de la cellule sociale».
Le poids du conservatisme
La loi en question prévoit, notamment, des peines d’emprisonnement mais
aussi la perpétuité «si les coups portés ou les blessures faites volontairement,
mais sans intention de donner la mort, l’ont pourtant occasionnée».
Le harcèlement dans la rue, autre visage de la violence, est sévèrement puni.
Le texte a toutefois été critiqué par bon nombre d’associations et ONG, dont
Amnesty International, en raison d’une clause relative au «pardon» de la
femme qui peut mettre fin aux poursuites judiciaires contre son agresseur.
Une disposition qui n’est autre qu’une «pression supplémentaire sur les
victimes déjà fragilisées pour ne pas aller jusqu’au bout de leur demande de
justice…Très peu de plaintes atterrissent au tribunal parce que l’agresseur,
la famille, l’entourage, les difficultés d’accès à la justice, le manque
d’autonomie et de ressources obligent les victimes à se résigner, subir la
violence jusqu’à ce que mutilation ou mort s’ensuive», avait analysé la
sociologue Dalila Djerba, du réseau Wassila. D’où les statistiques faussées
concernant le nombre d’agressions contre les femmes qui, même s’il est
élevé, demeure en dessous de la réalité. Soumia Salhi, coordinatrice
du collectif Stop à la violence !Les droits aux femmes maintenant composé
de diverses associations et activistes, qui s’est constitué en 2010 pour
mener une campagne de plaidoyer en faveur de l’avènement d’une loi-cadre
sanctionnant les violences à l’encontre des femmes avait mis le doigt dans
un ancrage, presque immuable, dans la société lors de l’une de ses
interventions. «La société demeure dominée par une religiosité traditionnelle.
Les progrès sont immenses mais l’adaptation des mentalités est en retard.
Pour une militante féministe, le plus difficile est de faire accepter ses
revendications et ses comportements par sa famille et par son quartier.»
La loi est aujourd’hui effective. Les agressions contre les femmes le sont aussi.
En principe, la force de la loi est dissuasive, mais le conservatisme est très
puissant dans notre société. Un anachronisme manifeste qui place, selon des
associations, «les femmes dans une position subordonnée, sous autorité
masculine dans la vie familiale et conjugale, et ceci même si une égalité formelle
est inscrite dans la loi pour ce qui concerne la vie politique».

Naïma Djekhar

zadhand
17/09/2016, 15h19
Encore des femmes attaquées à Hassi Messaoud


15 ans après les événements d’El Haïcha
le 17.09.16 | 10h00


Un meurtre perpétré dans un quartier de Hassi Messaoud a servi
de prétexte pour une «expédition punitive» contre des femmes vivant seules,
comme ce fut le cas en 2001.


http://www.elwatan.com/images/2016/09/16/hassi_2618660_465x348.jpg (http://www.elwatan.com/images/2016/09/16/hassi_2618660.jpg)






Jeudi 8 septembre, 14h30, une semaine jour pour jour après le drame
d’El Haïcha, le préposé au bureau local du Croissant-Rouge algérien
quitte calmement les lieux, la conscience tranquille, fermant à clé la
bâtisse abritant des chambres qui restaient le seul espoir d’une dizaine
de femmes dont les maisons ont été incendiées après un saccage et
un pillage en règle, dans ce quartier populaire qui n’en finit pas d’en
vouloir aux femmes seules.Le meurtre a été le prétexte à une nouvelle
expédition punitive qui a ciblé une vingtaine de femmes de ménage
habitant à la lisière du quartier, face au cimetière, derrière le marché au
bétail. Le même scénario macabre qu’en 2001, où des femmes de
ménage traitées de «p…» avaient été laissées pour mortes sous les
décombres, vient d’être réédité en ce mois de septembre. Les femmes
de ménage chassées de la maison de jeunes El Bouti qui les avait
hébergées durant la semaine du 2 au 7 septembre sont accroupies
devant la porte.Elles font partie des vingt familles concernées par la
démolition opérée par l’APC de Hassi Messaoud au lendemain du drame
qui a coûté la vie à Abdelkader B. un jeune homme de 26 ans, poignardé
à la poitrine par sa voisine Mimi N. Elles dorment depuis à la belle étoile
avec leurs enfants en bas âge. Sommées de rentrer individuellement à
l’intérieur, c’est Fatma-Zohra, femme de ménage à domicile et mendiante
connue du boulevard, qui est la première à en ressortir «Je suis l’heureuse
gagnante d’une aide à la location pour trois mois ! Mais personne ne veut
me louer et les autorités n’y peuvent rien, selon ce monsieur.»
Quittez Hassi Messaoud !
Cette maman de deux filles et quatre garçons a bien été hébergée mercredi
soir par une dame qui a accepté le loyer et qui a fini par la chasser le
lendemain. «Elle m’a rendu les 15 000 DA parce que je ne voulais pas me
séparer de mes garçons comme elle l’exigeait», raconte Fatma-Zohra,
accueillie pas ses copines de malheur qui ont passé la nuit dehors.
«J’ai mis ma fille aînée à l’abri, elle a 16 ans et j’ai peur pour elle», dit-elle,
en larmes.Classée famille nécessiteuse, Fatma-Zohra ne s’estime pas
heureuse pour autant «Les services de l’APC me connaissent, à quoi cela
va m’avancer d’être estampillée pauvre si c’est pour me jeter à la rue ?»
Pour ses compagnes d’infortune, auxquelles le CRA a pourtant refusé de
payer le loyer, les locations sont chères en dehors d’El Haïcha et Toumiat.
Ainsi, l’aide consentie par le CRA ne vaut que dans les quartiers où les
femmes sont pourchassées. «Nos agresseurs ont demandé à la population
de ne plus nous louer»,hurle El Alia, mère de famille et grand-mère travaillant
depuis 18 ans pour Ligabue.Accompagnée de ses deux petits-fils, des
miraculés, sauvés in extremis des flammes par les pompiers, elle ne réalise
toujours pas que le maire en personne supervise «cette démolition arbitraire survenue alors que des dizaines de jeunes ont attaqué nos maisons, volé
nos affaires et brûlé nos vêtements et nos papiers». El Alia raconte qu’elle
a entendu du bruit dans la rue au moment du crime, mais la police qui venait
d’arriver lui a demandé de rentrer chez elle.Tant que le jeune homme était en
vie, c’était calme. «Notre calvaire a commencé après sa mort. Vendredi matin,
j’étais de service quand une voisine m’a téléphoné pour m’annoncer que ma
maison brûlait, personne ne nous a notifié quoi que ce soit, ni qu’on était en
situation illicite, ni que nos maison allaient être démolies.» Et d’ajouter
«Le maire nous a humiliées devant tout le monde, il nous a accusées d’avoir
tué Abdelkader, Allah Yarhmou. Alors que nous sommes pour rien dans cette tragédie. Il nous a demandé de rentrer dans nos villes d’origine, alors que
nous sommes des citoyens de Hassi Messaoud depuis vingt ans.»
Stigmatisation
La veuve n’est pas peu fière de son statut de salariée «Je travaille pour
nourrir ses enfants et si mon employeur me renouvelle mes contrats, c’est
parce que je suis sérieuse.» Une citoyenne en règle qui vient de payer
9000 DA d’électricité à Sonelgaz «Ils m’ont bien placé un compteur,
pourquoi mon logement est devenu illicite du jour au lendemain ? Voyez
ce certificat de résidence signé de la main du maire... il est illicite ?» Sur
l’acte authentique, Yacine Bensaci, président de l’APC de Hassi Messaoud,
atteste que Mme Khelifi habite bien le quartier Bouamama, à Hassi Messaoud. Bouamama, c’est le nom officiel d’El Haïcha où elle vit depuis 15 ans.Aïcha
quant à elle, femme de ménage à la base 24 Février, est détentrice d’un acte coutumier d’achat de terrain. «Je n’en reviens pas que ces gens en veulent à
des femmes faibles et démunies. J’ai construit selon mes moyens pour loger
mes six enfants, qui sont à ma charge depuis le décès de leur père.» Comme
El Alia, Aïcha paye l’eau et l’électricité, documents à l’appui.Elle n’est pas dupe
«Je sais que l’APC n’avait pas le droit de démolir ma maison mais je n’ai aucune voie de recours. Hassi Messaoud est une ville hors la loi, c’est la loi du plus fort.» «Je suis à la rue, mes enfants ont une petite santé, on venait à peine d’acheter
les fournitures scolaires...Mon Dieu que vais-je faire ?» s’écrie-t-elle, les mains
sur le visage.
Enfants sans école
Ne pas voir ses enfants aller à l’école comme les autres. Au-delà du sentiment d’injustice et d’impuissance exprimé par ces chefs de famille devant l’autorité réagissant le week-end, un vendredi matin, pour anéantir les logements de
fortune de ces familles dont l’existence ne tient qu’à la résistance de femmes
seules, divorcées ou veuves, c’est l’impossibilité de voir leur progéniture évoluer dans un cadre normal et jouir d’une rentrée scolaire ordinaire qui ronge ces
familles rencontrées à la veille de l’Aïd.Salim, un voisin des 1850 Logements,
se rappelle des événements de 2001 ; il déplore que «la situation n’ait guère
changé à El Haïcha, l’ogresse qui chasse les femmes». Pour lui, «ce sont
toujours les mêmes illuminés qui s’en prennent aux êtres faibles».Des femmes
et des enfants qui espéraient rencontrer le président de l’APC au lendemain de
leur expulsion de la maison de jeunes. Présent, il aurait exclu tout espoir de relogement, apprend-on auprès d’elles. Absent, «il pourrait prendre pitié de
nous à la veille de l’Aïd». Mehdi Khouzem, chef de la daïra de Hassi Messaoud,
s’est quant à lui abstenu de tout commentaire.Dans son bureau frais et ombragé, contrastant avec la chaleur infernale de l’extérieur, ce responsable a quand
même tenu à souligner que «les autorités locales ont consenti deux formes
d’aides à ces familles, l’une locative pour trois mois via le Croissant-Rouge,
l’autre pour l’autoconstruction dans le cadre du logement rural, après vérification
sur le fichier national FNAC».Représailles, détresse, danger de mort, injustice, précarité, sans domicile fixe. Des mots qui ne riment à rien pour le chef de daïra
de Hassi Messaoud, qui affirme être « rentré de congé bien après les événements
et que seul le président de l’APC endossait la responsabilité de la situation».
Yacine Bensaci est pourtant le premier président d’APC à avoir instauré des rencontres de bilan semestriel publiques, organisées dans l’ancienne salle de cinéma de Hassi Messaoud, et où chaque citoyen a droit à la parole Après une
série de maires, tous traduits en justice pour mauvaise gestion pour les meilleurs, dilapidation de deniers publics pour les plus cupides, ce jeune élu FLN s’est distingué par une prise de position ferme, solidaire avec ses concitoyens. Il a
exigé du gouvernement de lui laisser les coudées franches pour gérer sa ville
ainsi que le dégel de la situation de Hassi Messaoud et des solutions concrètes
au problème du logement dans cette daïra, classée zone à haut risque industriel depuis 2005.Ce même maire, resté impuissant devant l’anarchie qui règne dans cette ville pétrolière, a cédé à la pression de la rue qui exigeait la démolition des maisons des femmes de ménage comme préalable à l’inhumation du défunt Abdelkader, vendredi dernier. La confusion générale augure de nouveaux drames face à l’arbitraire. «Une décision au pied levé», commente un ancien élu de l’APC
de Hassi Messaoud, qui affirme que «80% du tissu urbain de Hassi Messaoud
est illicite, c’est donc toute la ville qui aurait dû être démolie».C’est d’ailleurs dans
un cadre réglementaire reconnu par les propriétaires que des dizaines de démolitions par la force publique ont été organisées depuis 2012 à Hassi
Messaoud, mettant à plat des logements, des kiosques, des clôtures, des
extensions et des bases de vie érigées sans permis de construire ou sur des
terrains domaniaux. «Le problème qui se pose pour cette affaire est l’inexistence d’une base juridique. Aucune notification n’a été faite aux indus occupants, dont
le quartier El Haïcha en compte encore beaucoup, et qui ne semblent pas
inquiets de voir détruire leurs logements, du moins jusqu’à la prochaine alerte», souligne cet ancien élu.La non-conformité étant généralisée avec des R+X étages édifiés sans permis de construire depuis 2005, reste la sécurité des occupants
qui, selon les lois algériennes, pourrait motiver l’acte de démolition. Mais était-ce
le cas des logements d’El Haïcha, encore une fois, s’interrogent les familles, qui
ont passé l’Aïd dans la rue, dans une tragédie qui ne semble émouvoir personne.
Ali, directeur d’une entreprise de catering, a décidé quant à lui de loger ses
femmes de ménage dans sa propre base de vie pour les protéger.El Alia Bakhta, Zekhroufa, Aïcha et les autres familles sans logement depuis la démolition de
leurs maisons d’El Haïcha ont passé l’Aïd dans la rue. «Personne n’a demandé après nous depuis l’évacuation de la maison de jeunes. J’ai pour ma part été hébergée par une amie en ville, mais je vais chaque matin au Croissant-Rouge et à la mairie, rien de nouveau», explique Aïcha Ouameur. La semaine des fêtes a accentué la souffrance de ces familles, à la rue au moment où tout le monde se réunissait pour l’Aïd dans la douceur familiale. Les menaces de représailles se
sont estompées à El Haïcha, où ces femmes n’ont plus mis les pieds depuis trois semaines.Aux dernières nouvelles, Bakhta se serait rendue à Relizane pour renouveler son carnet de famille et sa pièce d’identité brûlés dans l’incendie de
sa maison. «Elle sera de retour cette semaine pour reprendre son travail.
Quant à moi j’ai pris un congé pour garder mes enfants en attendant de pouvoir
les loger dans de meilleures conditions», nous dit Kelthoum, sa fille.
Cette dernière, mère de deux enfants, loue une chambre à l’auberge Senouci
pour 750 DA la nuit.


Houria Alioua

zadhand
18/09/2016, 19h37
Une petite fille agressé sexuellement dans
une école primaire à Béjaïa

dimanche 18 septembre 2016 à 19:04


L’école primaire Boucherit Abdelkader située dans le quartier de
Guendouza à Akbou dans la willaya de Béjaïa est fermée depuis
l’après-midi de ce dimanche 18 septembre « jusqu’à nouvel ordre »
après l’agression sexuelle d’une fillette, a indiqué à TSA,
Ouahib Medjdoub, membre de l’association des parents d’élèves.
Les faits ayant entraîné la fermeture de cet établissement scolaire
remontent à jeudi dernier. Une fillette âgée de neuf ans a fait
l’objet d’une agression sexuelle de la part d’un agent de sécurité
dans l’enceinte de l’école, assure notre interlocuteur.L’agent de
sécurité qui travaille dans cette école a été arrêté et conduit au
commissariat avant de s’évader, selon lui. « L’enquête est toujours
en cours », précise Ouahib Medjdoub qui affirme que les
parents d’élèves restent inquiets après cette agression.
L’association des parents d’élèves a donc décidé de fermer l’école
et de tenir demain vers 16 heures une assemblée générale.

zadhand
06/10/2016, 21h31
Les femmes continuent d’être victimes de violences

Oran
le 06.10.16 | 10h00


Rien que pour le mois de septembre dernier, 71 femmes battues ont été admises à la clinique
Jean Kraft, du centre-ville d’Oran, pour des soins et un soutien psychologique.

http://www.elwatan.com/images/2016/10/06/violence-contre-les-femmes_2619222_465x348p.gif (http://www.elwatan.com/images/2016/10/06/violence-contre-les-femmes_2619222.gif)
Les violences faites aux femmes inquiètent

La cellule de communication et de prévention de la polyclinique
Jean Kraft, du centre-ville (Miramar), assure la prise en charge des
femmes battues. Rien que pour le mois de septembre dernier,
71 femmes battues ont été admises dans cette clinique pour des soins
et un soutien psychologique. En effet, par le biais de son centre
intermédiaire de santé mentale EL Kalima, qui relève de l’EPSP Front
de Mer, nous avons appris qu’en plus de la prise en charge médicale
de ces femmes victimes de violences, le corps médical et les agents
paramédicaux de cet établissement organisent au profit des victimes
des entretiens et des séances psychologiques ainsi que des thérapies
de famille. Sur ce plan, l’on saura que durant les 9 derniers mois de
l’année, le centre El Kalima a assuré la prise en charge de 900 personnes
dont 735 enfants en butte à des problèmes familiaux, de scolarité ou
sociaux. Notons que la wilaya d’Oran s’est dotée, en septembre dernier,
d’un nouvel organisme, en l’occurrence Aswat Dz, qui a pour but,
notamment, de sensibiliser et lutter contre la violence faite aux femmes.
Ce projet, mis en place par l’association Action et promotion sociale et
culturelle (APROsCH Chougrani), appuyée par l’Agence de développement
social (ADS), est financé par l’Union européenne à travers l’Instrument
européen pour la démocratie et les droits de l’homme. Selon les derniers
chiffres divulgués officiellement par des instances reconnues, il y a eu,
entre 2014 et 2015, 4000 cas de violences faites aux femmes au niveau
national, et pas moins de 150 cas pour la ville d’Oran durant l’année 2015.
«Mais, ces chiffres ne veulent pas dire grand-chose, comme l’a expliqué
Nafissa Lahrache, la présidente du mouvement féminin algérien de
l’association Femmes en communication, lors d’une rencontre organisée à
Oran en novembre 2015, car peu de femmes se rendent dans les
commissariats en vue de déposer une plainte contre leurs agresseurs qui
sont souvent leurs maris.» Dans un autre registre, dans le cadre de la
campagne de prévention et d’information sur le cancer du sein, lancée
depuis le début de ce mois, l’EPSP Front mer participe à une exposition
au profit du grand public organisée à proximité de la direction de wilaya
de la santé. La direction de l’EPSP a mobilisé toute une équipe médicale
pour des visites, des contrôles et des actions de dépistage auprès de
la gent féminine durant ce mois.


T. K.

zadhand
28/10/2016, 22h22
Six ans de prison pour Jean-Michel Baroche


28 octobre 2016 | 18:05



Un procès qui n’a pas duré plus de six heures. Ce n’est pas un procès bâclé, puisque le jury a passé au
peigne fin tous les faits criminels reprochés à Jean-Michel Baroche et consorts soit sept personnes.


26092


Cette affaire qui a été jugée par deux fois, en 2012 et début 2013, est revenue
devant le tribunal criminel d’Annaba suite au pourvoi en cassation introduit le
18 avril 2013 auprès de la Cour suprême par le procureur général de la cour
d’Annaba insatisfait du verdict, jugé clément devant la gravité de l’affaire.
Ainsi, le verdict rendu jeudi dernier tard dans la soirée par le tribunal criminel
d’Annaba a condamné le français Jean-Michel Baroche à 6 ans de prison ferme,
6 ans pour son chauffeur personnel, 3 ans pour le vice-président d’APC
d’obédience FLN et acquittement pour le restant des personnes incriminées dans
cette affaire, qui sont entre autre deux gynécologues et une ancienne attachée de
presse exerçant au niveau de la cellule de communication de la wilaya d’Annaba.
Cassation introduite par l’ancien procureur général de la République pour demander
de plus lourdes peines contre Jean-Michel Baroche et consorts, le tribunal criminel
d’Annaba jugeant l’affaire jeudi dernier n’a pas suivi le réquisitoire du parquet qui
a exigé que Baroche soit condamné à 8 ans de prison, son chauffeur à 7 ans, l’ancien vice-président de l’APC d’Annaba à 4 ans et maintenir une année de prison ferme
pour les autres co-accusés qui étaient déjà libérés suite au verdict de 2013 puisque
ayant déjà purgé leurs peines. Il faut noter que le procès de l’affaire Baroche, et à la
surprise de nombreux curieux attendant des jugements plus sévères, le tribunal
criminel a rendu un verdict clément, puisque chacun des condamnés a revu sa
condamnation de prison ferme baissée d’une année. Plusieurs citoyens de la
coquette que nous avons pu interroger semblent insatisfaits de ce verdict. « C’est
un sadique ce Baroche, il viole nos filles, les dévergonde et les donne à qui il veut
grâce à la puissance de l’argent (…) et le comble on amenuise sa peine « , nous
ont déclaré quelques annabis rencontré sur le Court de la Révolution. Selon, des
sources judiciaires qui ont requis l’anonymat, « cette affaire est une affaire de
mœurs, personne n’a obligé personne à rencontrer Baroche, il a une société de
droit algérien, il a payé ses impôts et la seule faute commise est d’avoir rencontré
des filles mineures « .Ces mêmes sources signalent encore que le tribunal criminel
siégeant jeudi dernier n’a retenu contre Baroche et consorts l’utilisation de jeunes
filles mineures dans un cadre de photos pour devenir mannequin, le restant des filles
sont majeures et savent ce qu’elles font « . Pour rappel les chefs d’inculpation de
cette affaire, dévoilée le 24 avril 2012 par les services de la police judiciaire de la
wilaya d’Annaba sont lourds.Jean-Michel Baroche et plus d’une dizaine de personnes,
dont des notables bien connus ont été déférés au parquet d’Annaba pour viol sur
mineures, sévices sexuels sur des filles de plus de 18 ans, production de films et
montages de photos à caractères immoraux, diffusion et commercialisation de données masquées et transmises par un système informatique, aménagement d’un lieu pour la
pratique de la prostitution, incitation de filles mineures à la prostitution, faux et usage
de faux et falsification de documents officiels, avortement et atteinte à la vie privée
portant sur des aspects particulièrement intimes aux victimes et leurs familles, mise en
danger de la vie de personnes sous l’effet des produits toxiques pouvant entraîner
la mort, création d’une société fictive de façade avec transgression des lois du code de commerce, détention de drogues et de produits psychotropes pour consommation
personnelle ainsi que l’incitation illégale des filles mineures à la consommation des
mêmes produits, violation des lois de change sur la monnaie et mouvement des capitaux.

Lako
30/10/2016, 14h46
Violence faite aux femmes: une réflexion pour impliquer les hommes dans la préventionALGER- Le ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme a engagé dimanche à Alger une réflexion pour impliquer les hommes dans la prévention de la violence à l’égard des femmes.
Il s’agit d’un atelier de réflexion organisé par le ministère de la Solidarité nationale en collaboration avec le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) en vue d’élaborer une stratégie visant à impliquer les hommes dans la prévention de ce fléau.
Des représentants de plusieurs secteurs et du mouvement associatif participent à cette rencontre de deux jours pour proposer les grands axes de cette stratégie.
Dans une déclaration à la presse, la directrice générale de la famille, de la condition de la femme et de la cohésion sociale au ministère de la Solidarité nationale, Khadidja Ladjel, a fait état du lancement, en 2017, d’une
étude sur la prévalence de la violence à l’égard des femmes en Algérie.
Cette étude qui sera réalisée en partenariat avec le FNUAP, devra cerner les aspects « quantitatifs et qualitatifs » pour recueillir le « maximum d’informations » sur le phénomène de la violence faite aux femmes, selon Mme Ladjel.
La même responsable a indiqué que l’élaboration de la stratégie vise une « plus grande implication » des hommes dans la prévention des violences faites aux femmes et à communiquer « davantage » sur le sujet.
Pour sa part, la représentante du FNUAP en Algérie, Mariam Khan, a salué les « progrès » enregistrés en Algérie dans le domaine de la protection et de la promotion de la femme, estimant que dans le monde, « une femme sur trois a vécue une forme de violence ».
By Algerie360