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zadhand
17/10/2015, 22h02
A LA UNE/ACTUALITÉ _17 octobre 1961- 17 octobre 2015
17 Octobre 2015


Le crime d’Etat face aux mains nues

Vérité et justice ! Aujourd’hui, comme durant les dernières années de la guerre d’Algérie, le mot d’ordre reste d’actualité alors qu’on commémore le 54e anniversaire de la manifestation algérienne réprimée dans le sang à Paris le 17 octobre 1961.

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La nécessité de la reconnaissance de la responsabilité de l’Etat français dans ces «ratonnades» est au-delà d’une simple exigence morale car «on ne construit pas la démocratie sur des mensonges et des occultations», comme l’écrivent les signataires appelant à un rassemblement ce soir à Paris.

Le plus significatif des rassemblements en France se déroulera au pont Saint-Michel, à 17h30, en présence de personnalités, dont Anne Hidalgo, maire de Paris, sur le quai où une plaque avait été apposée par l’ancien maire de la capitale française, Pierre Delanoë, le 17 octobre 2001, quarante ans après la répression violente contre des Algériens qui avaient bravé, à mains nues, le couvre- feu pour revendiquer leurs droits à l’égalité et à l’indépendance.

Des milliers d’Algériens avaient été malmenés violemment sur ordre du préfet de police de l’époque, Maurice Papon, alors qu’on ne savait pas encore qu’il avait été l’un des rouages des arrestations de juifs durant la Seconde Guerre mondiale.

Les Algériens furent arrêtés, emprisonnés, parqués dans le Vél’ d’Hiv de sinistre mémoire, dans des conditions abjectes, torturés, certains renvoyés en Algérie. Les femmes, elles aussi, subirent, le lendemain, la vindicte policière.

Pour la création d’un lieu de mémoire

Au total, des centaines de personnes perdirent la vie, victimes d’une brutalité policière extrême. Certains furent retrouvés dans la Seine, sans que l’on en connaisse vraiment le nombre, minimisé par les autorités. Puis ce fut le mensonge d’Etat et le silence qui dura des décennies malgré les militants et des historiens qui maintenaient une lueur commémorative.

Jusqu’à une première étape prometteuse du maire de Paris en 2001 puis en octobre 2012, lorsque le président socialiste Hollande, élu depuis six mois, fit une déclaration malgré tout mesurée : «Le 17 octobre 1961, des Algériens, qui manifestaient pour le droit à l’indépendance, ont été tués lors d’une sanglante répression. La République reconnaît avec lucidité ces faits.

Cinquante et un ans après cette tragédie, je rends hommage à la mémoire des victimes.» Comme le signale l’appel du collectif à se rassembler à Paris, ces propos du chef de l’Etat français ne reprenent pas le terme de crime, que pourtant, durant 50 ans, les historiens ont largement démontré.

Quant à la responsabilité de l’Etat, rien ne transparaît. «Après un demi-siècle, il est temps que le président de la République, au nom de la France, confirme, par un geste symbolique, la reconnaissance et la condamnation de ce crime d’Etat ; que l’Etat français reconnaisse sa responsabilité dans l’internement arbitraire, pendant la guerre d’Algérie, d’Algériens dans des camps ; que l’Etat français reconnaisse sa responsabilité dans l’abandon des harkis, les massacres et l’enfermement dans les camps en France en 1962…» Les signataires souhaitent que «la création d’un lieu de mémoire voué à cet événement, demandée dans la résolution votée par le Sénat en octobre 2012 qui reconnaissait elle aussi ce massacre, soit rapidement mise en œuvre par les autorités de l’Etat, de la ville de Paris et la région Ile-de-France».

A Saint-Denis, en souvenir d’une lycéenne

Aujourd’hui à 11h, un rassemblement aura lieu place du 17 Octobre, à la gare Saint-Denis. On procédera à l’inauguration d’un parc à la mémoire de Fatima Bedar, lycéenne retrouvée morte dans le canal de Saint-Denis.


Walid Mebarek

zadhand
12/10/2016, 22h59
Moh Clichy ressuscite l'Histoire


Massacres du 17 octobre 1961
12 octobre 2016


Mohammed Ghafir, alias Moh Clichy, a été invité avant-hier par la librairie
Chaib Dzaïr, à Alger, pour apporter son témoignage et dédicacer son livre
Droit d'évocation et de souvenance sur le 17 octobre 1961 à Paris.



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Longtemps occultés de la mémoire collective française, et peu connus par
les Algériens, les massacres du 17 octobre 1961 sont indissociables de
l'Histoire de la guerre de Libération nationale. Des événements qui feront
dire à tort au célèbre général vietnamien Giap «C'est la première fois dans
l'histoire des peuples qui luttent pour leur indépendance que le colonisé porte
la guerre sur le sol du colonisateur.» «Même les Français confondent le
17 octobre 1961 avec les assassinées du métro de Charonne du 8 février 1962.
Une amputation envers une date qui, pourtant, fut marquée par la plus violente
répression jamais provoquée par une manifestation pacifique de rue en Europe
occidentale et dans son histoire contemporaine», dira Sid Ali Sekhri, modérateur
des rencontres littéraires de la librairie Chaib Dzaïr (Anep) où s'est tenue la
rencontre. Nombreux sont les livres d'histoire qui évoquent à travers leurs pages
les massacres du 17 octobre, mais aucun d'eux n'a cité aussi bravement, lucidement
et exhaustivement ce massacre que le livre de Moh Clichy (son nom de guerre
auquel il tient énormément). En effet, à travers les 600 pages de Droit d'évocation
et de souvenance sur le 17 octobre 1961 à Paris, qui en est à sa quatrième édition,
on trouve là une encyclopédie sur ces massacres qui ont eu lieu à Paris.
Le militantisme, l'engagement pour la cause nationale en général et dans cette
fameuse «bataille de Paris» (comme dirait Jean Luc Einaudi dans son livre La
Bataille de Paris», dédié aux massacres du 17 octobre, paru en 1990 aux éditions
du Seuil, ont permis à Moh Clichy d'apporter un plus inestimable dans l'écriture de
l'histoire de la guerre de Libération nationale. «On n'écrit pas seulement pour
raconter mais aussi pour témoigner», selon le philosophe grec Quintilien que
reprendra Sekhri. Il est utile de souligner que Clichy n'est pas un historien, mais
un acteur et témoin vivant de ces massacres. Dans cette rencontre de l'Anep et en
présence de nombreux témoins des massacres du 17 octobre, Moh Clichy évoquera
les origines du 17 octobre 1961, son organisation, son déroulement, le résultat et
l'impact qu'il a engendrés.
«Papon le sanguinaire» «Suite au couvre-feu discriminatoire instauré par le préfet
de police Maurice Papon à Paris, interdisant ainsi aux Algériens de circuler de 20h30
à 5h30, le FLN (Front de libération nationale) devait réagir.Il décide alors d'organiser
des manifestations pacifiques qui touchaient les 300 000 Algériens qui vivaient en
France, à cette époque. La moitié d'entre eux étaient cotisants à la fédération de FLN
de France, banque du FLN, selon Sekhri. Le11 octobre 1961, nous sont parvenues
les directives de nos responsables en Allemagne. Avec l'accord du GPRA (dont
Lakhdar Bentobal était chargé de faire la liaison entre les deux), la manifestation n'a
eu lieu qu'à Paris et dans les banlieues qui l'entouraient. Il faut préciser que c’est en
ces endroits où le couvre-feu a été décrété que le FLN a organisé ces manifestations.
La Fédération de France du FLN a interdit à tous les manifestants de ramener avec eux
ne serait-ce qu'un trombone, car ça devait être des manifestations strictement
pacifiques». Ces dernières se sont déroulées en trois jours. «Le 17 octobre tout le
monde sortait, le 18, les commerçants devait fermer, le 19 c'étaient toutes les femmes
qui devaient sortir. 15 000 arrestations ont eu lieu cette nuit-là. Sans parler des
massacres sanguinaires et des dizaines ou centaines de manifestants jetés dans la Seine…
alors que la police française de cette époque ne parlait que de deux morts !» Poursuit
Clichy. Une documentation précieuse .La riche documentation du livre de Clichy
est indéniable (la déclaration des 121, la lettre de J-P Sartre sur les porteurs de valises),
le poème de Kateb Yacine adressé aux Français, les directives du préfet de police Papon,
les citations des chefs du FLN, des photos, noms de lieux, de personnes…). Ce militant
ne manque par toutefois de parler des années terribles qu'il a vécues. «C'étaient les pires épreuves de ma vie. Je m'abstiens toutefois de m'étaler sur tous les détails.» Clichy ne manquera pas non plus de rendre hommage «à ces Français qui ont été aux côtés des
Algériens dans ces moments durs de l'année 1961», dit-il. Moh Clichy a également tenu
à parler des femmes. «Sans la participation de ces dernières, on n’aurait pas eu l'indépendance», a-t-il noté.«Parmi ces femmes courageuses, nous citons Fatima Beddar (lycéenne de quinze ans). Elle a été arrêtée par la police, malmenée puis jetée dans le
canal de Saint Denis. Ses parents, inquiets de ne pas la voir rentrer à la maison, avertissent
la police qui, quelques jours après, leur révèle avoir trouvé 45 corps dans ce canal et que
leur fille qui s'était ‘suicidée’ se trouvait parmi eux. Arrivé à l'hôpital de Saint Denis où
les cadavres en décomposition avancée étaient mis dans des sacs, le père de Fatima a
éclaté en larmes quand il a reconnu la tresse de sa fille, morte en moudjahida héroïque
pour la cause nationale». «Un chapitre entier est dédié à la fille.
Je raconte même comment 45 ans après sa mort, on a transféré ce qui restait de son
corps à Tichy (Béjaïa) pour l'enterrer dignement.»

Sara Boualem

zadhand
13/10/2016, 22h18
Des associations françaises exigent la reconnaissance
d’un «crime d’Etat»


Massacre du 17 octobre 1961
le 13.10.16 | 10h00


Le Collectif du 17 Octobre 1961 réclame la reconnaissance de l’Etat
français dans les guerres coloniales qu’elle a menées. Ce collectif d’associations
françaises exige, à l’occasion du 55e anniversaire du massacre, «vérité et justice».


Pour les rédacteurs, il est temps que le président de la République, au nom
de la France, confirme, par un geste symbolique, la reconnaissance et la
condamnation de ce crime d’Etat. «55 ans après, la vérité est en marche.
Cependant, la France n’a toujours pas reconnu sa responsabilité dans les
guerres coloniales qu’elle a menées en particulier la Guerre d’Algérie, ni
dans le cortège de drames et d’horreurs qu’elles ont entraînés, comme ce
crime d’Etat que constitue le 17 Octobre 1961», signalent les signataires
de l’appel.Dans l’appel repris par le site en ligne Mediapart, les rédacteurs
rappellent que le 17 octobre 2012, le président français a, certes, fait un
premier pas important, en déclarant «Le 17 Octobre 1961, des Algériens
qui manifestaient pour le droit à l’indépendance ont été tués lors d’une
sanglante répression. La République reconnaît avec lucidité ces faits.
Cinquante et un ans après cette tragédie, je rends hommage à la mémoire
des victimes.» Mais, précisent-ils, le terme de crime n’est pas repris, et la
responsabilité, sous-entendue, n’est pas clairement définie. «Nous
demandons une parole claire aux autorités de la République, au moment
où certains osent encore aujourd’hui continuer à parler des ‘‘bienfaits de
la colonisation’’, à célébrer le putsch des généraux à Alger contre la
République, à ‘‘honorer’’ les criminels de l’OAS», soutiennent les
signataires.Des «mesures significatives» sont exigées des autorités françaises,
à l’instar de la création d’un lieu de mémoire dédié à cet événement,
demandée dans la résolution votée par le Sénat en octobre 2012. «Ce n’est
qu’à ce prix que pourra disparaître la séquelle la plus grave de la Guerre
d’Algérie, à savoir le racisme, l’islamophobie dont sont victimes aujourd’hui
nombre de citoyennes et citoyens, ressortissants d’origine maghrébine ou des
anciennes colonies, y compris sous la forme de violences policières récurrentes,
parfois meurtrières», estiment les signataires. Un rassemblement est prévu
lundi 17 octobre 2016 à 18h au pont Saint-Michel, à Paris.

Henri Pouillot interpelle Hollande

Le militant antiraciste, anticolonialiste Henri Pouillot a interpellé le président
français, François Hollande, sur les massacres du 17 octobre 1961,lui rappelant
son engagement de campagne de reconnaître ce «crime d’Etat».Dans une lettre
ouverte à François Hollande, publiée sur son blog et reprise par l’APS, le militant anticolonialiste a rappelé au chef de l’Etat que le 15 octobre 2011, en sa qualité
de candidat à la présidence de la République, il avait signé la pétition initiée par
le Collectif du 17 octobre 1961 demandant au président de la République de
«reconnaître et de condamner ce crime d’Etat commis par la France le 17 octobre
1961».Réagissant au discours prononcé le 25 septembre dernier par François
Hollande sur les harkis, le militant anticolonialiste reproche au chef de l’Etat
français d’avoir oublié, dans sa position «laconique» vis-à-vis des massacres du
17 octobre 1961, d’évoquer qui est responsable de «ces faits».«Ils ne sont pas
reconnus comme un crime d’Etat, comme vous vous étiez engagé un an plus tôt
à le faire»,signale Pouillot. Pouillot reste toutefois sceptique : «Je suppose que
cette lettre,comme les précédentes que je vous ai adressées, restera sans réponse.» N. Iddir

Nadir Iddir

zadhand
17/10/2016, 00h45
Un crime d’Etat occulté


Massacres du 17 octobre 1961 à Paris
PUBLIE LE 17-10-2016


La politique de la terre brûlée, appliquée par l’OAS, impliquant une
partie des tenants de « l'Algérie française », civils ou militaires, illustre
clairement le caractère violent de l’administration coloniale.


Massacres du 17 octobre 1961 à Paris : Un crime d?Etat occulté (http://www.elmoudjahid.com/fr/actualites/100566)

zadhand
31/10/2016, 19h30
Un texte de loi présenté à l'Assemblée française
pour la reconnaissance officielle



Massacres du 17 octobre 1961



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Publication 31/10/2016 17h17
Mis à jour il y a 3 heures

Soixante dix-huit députés ont présenté une proposition de loi qui
fait reconnaître publiquement à la France sa responsabilité dans les
massacres des Algériens à Paris et ses environs le 17 octobre 1961,
appris lundi l'APS de l'Assemblée française.



Le projet de loi est décliné en un seul article "La France reconnaît
publiquement sa responsabilité dans le massacre causé par la
répression de la police française le 17 octobre 1961 à Paris, de
manifestants algériens réclamant l'indépendance de leur pays".



Dans l'exposé des motifs de ce projet de loi, relative à
"la reconnaissance du massacre des Algériens du 17 octobre 1961 à
Paris" et enregistré à la présidence de l'Assemblée française le 26
octobre dernier, les députés de gauche, dont Patrick Menucci, Kader
Arif et Benoit Hamon, ont rappelé que ce jour-là "des Algériens qui
manifestaient à Paris pour le droit à l'indépendance de leur pays ont
été l'objet d'une terrible répression par la police française conduite sous
l'autorité de Maurice Papon". Ils ont estimé que le 17 octobre 2012, le
président François Hollande, "en reconnaissant le caractère sanglant de
la répression, a ouvert la voie de la reconnaissance de ce massacre par le
Parlement français". "C'est pourquoi, 55 ans après, je propose aujourd'hui
à l'Assemblée nationale de se saisir de cette proposition de loi afin que,
par son Parlement, ce soit la France toute entière qui accepte avec lucidité
cette part très sombre de son histoire", est-il souligné, notant que
"la France se grandit en assumant son passé". Pour les initiateurs de cette
proposition de loi, "l'Algérie et la France ont des destins liés pour affronter
les défis de l'avenir et l'aide de l'Algérie dans notre combat contre le
terrorisme en est un signe", soulignant que "cette reconnaissance est de nature
à permettre la construction d'un espace euro-méditerranéen stable et solidaire".