ironman
16/10/2015, 21h25
Droits TV Premier League : Le match va bientôt débuter en France
2 Commentaires (http://www.dzsat.org/content.php?r=1767-Droits-TV-Premier-League-Le-match-va-bient%F4t-d%E9buter-en-France#comments) http://www.dzsat.org/forum/images/misc/comment.png
http://www.dzsat.org/forum/attachment.php?attachmentid=57464&d=1439025500 (http://www.dzsat.org/forum/attachment.php?attachmentid=57464&d=1444850645)C’est le feuilleton annoncé de cette saison entre beIN SPORTS et Canal+, à savoir la mise en jeu des droits de la grande et somptueuse Premier League, le championnat anglais de la démesure, le Graal de tout diffuseur sportif qui s’ambitionne leader. Alors que le début de l’appel d’offre serait imminent selon l’Équipe, tour d’horizon des forces en présence et des enjeux pour chaque diffuseur.
On ne peut pas qualifier la situation actuelle du groupe Canal+ de très sereine. Après un été marqué par la bruyante prise de contrôle de Vincent Bolloré sur la chaine cryptée, une perte de la Premier League serait un coup très sévère porté au groupe, le championnat anglais étant l’un des principaux vecteur d’abonnements. D’autant plus, la faible liste de droits ne pourrait absorber une telle perte pour le groupe qui se retrouverait avec une grille de Canal+Sport bien vide sans les 10 matchs (annoncés) par semaine.
De son côté, beIN SPORTS semble avoir tout à gagner dans l’affaire. Le groupe qatari dispose de 3 des 4 principaux championnats européens en exclusivité lui permettant de solidifier son socle de 2,5 millions d’abonnés. Une base qui devrait s’agrandir avec l’Euro 2016 à l’image du bénéfice du dernier mondial de football pour le bouquet. Néanmoins, il semble difficile d’attirer un nombre conséquent d’amateurs de football via le championnat anglais, l’offre actuelle ayant déjà convaincu une grande partie de la cible.
Avantage Canal ?
L’appel d’offre semble néanmoins plus propice à Canal+. En effet, la chaine cryptée a, depuis 2012, toujours conservé les droits qu’elle désirait, à l’image du précédent appel d’offre du championnat anglais, remporté au prix d’un doublement de la facture jugé largement nécessaire à l’époque.
Aussi, le groupe opte depuis plusieurs mois pour une politique de rationalisation des dépenses, se séparant d’une grande partie des droits mineurs, et taillant dans la masse salariale. L’arrêt prématuré du contrat liant le groupe au basket français (ProA) fera économiser 10M€ par an, la perte de la Série A et de la Bundesliga 11M€, le football africain quelques millions. Ces économies devraient permettre à Canal+ d’augmenter l’enveloppe pour répondre à l’appel d’offre, et ce avant même un éventuel apport de l’actionnaire qui pourrait alors clairement affirmer son ambition pour le groupe, si elle n’est pas nulle.
Enfin, à l’image de la Formule 1, Canal peut se prévaloir d’une couverture complète de qualité. Si l’argument du chéquier prévaut du côté de la ligue anglaise, les nombreuses années de travail en commun pourraient bien aider la chaîne cryptée au moment voulu.
BeIN ne pourra pas, contrairement à la Série A et à la Bundesliga, utiliser des contrats internationaux pour subtiliser les droits avant même que la concurrence n’ait le temps d’émettre une offre. Aussi, ce type de contrat coûteux et national, n’est pas ce que préfère la filière française du géant qatari. Il sera difficile financièrement de s’aligner, même au montant actuel. En effet, on estime à l’heure actuelle le coût des droits pour la saison 2016-2017 à plus de 400M€, pour environ 270M€ de recettes (hors publicité et autres) sur une base de 2,5 millions d’abonnés. Sur la même saison, et sans Premier League, Canal+ dépenserait environ 700M€ en droits sportifs à l’heure actuelle.
L’exclusivité sur beIN SPORTS impliquerait un coût de grille deux fois supérieur aux recettes, montage financier de plus en plus délicat à justifier devant la justice, compte tenu également des appuis politiques dont Canal+, premier mécène du cinéma français, dispose.
Le scénario du partage ?
Reste, au delà de la bipolarité de l’exclusivité, la possibilité d’une entente entre les deux diffuseurs. L’idée, soufflée récemment par notre confrère Étienne Moatti, est à prendre en compte. Cela permettrait aux deux diffuseurs de sortir gagnants d’un statut quo. Canal+ éviterait de casser sa tirelire tout en conservant ses abonnés, et beIN SPORTS pourrait largement communiquer sur les 6 plus grands championnats européens.
Il se dit d’ailleurs que les relations entre les deux diffuseurs se sont apaisés ces derniers mois. Les derniers appels d’offres sur les droits de Ligue 1 et de Top14, où l’on s’attendait à une guerre sans merci, ont été renouvelés à des montants loin des attentes des vendeurs. Plusieurs choses peuvent laisser croire à ce pacte de non agression comme le retrait du Qatar cette année du top10 des actionnaires Vivendi, qui laissait penser à l’époque à un moyen de pression lors du lancement de beIN SPORTS en France, ou le projet récent « BlueCongo » une joint-venture entre le groupe Bolloré et l’état du Qatar lancé cet été.
Alors, flambée des prix ou statut quo ? Canal sauvé ou Canal en danger ? Partage des affiches entre Canal et beIN? La réponse devrait arriver dans les prochaines semaines, la Premier League étant actuellement en négociations aux quatre coins du globe
**Hidden Content: Check the thread to see hidden data.**
[/COLOR]
2 Commentaires (http://www.dzsat.org/content.php?r=1767-Droits-TV-Premier-League-Le-match-va-bient%F4t-d%E9buter-en-France#comments) http://www.dzsat.org/forum/images/misc/comment.png
http://www.dzsat.org/forum/attachment.php?attachmentid=57464&d=1439025500 (http://www.dzsat.org/forum/attachment.php?attachmentid=57464&d=1444850645)C’est le feuilleton annoncé de cette saison entre beIN SPORTS et Canal+, à savoir la mise en jeu des droits de la grande et somptueuse Premier League, le championnat anglais de la démesure, le Graal de tout diffuseur sportif qui s’ambitionne leader. Alors que le début de l’appel d’offre serait imminent selon l’Équipe, tour d’horizon des forces en présence et des enjeux pour chaque diffuseur.
On ne peut pas qualifier la situation actuelle du groupe Canal+ de très sereine. Après un été marqué par la bruyante prise de contrôle de Vincent Bolloré sur la chaine cryptée, une perte de la Premier League serait un coup très sévère porté au groupe, le championnat anglais étant l’un des principaux vecteur d’abonnements. D’autant plus, la faible liste de droits ne pourrait absorber une telle perte pour le groupe qui se retrouverait avec une grille de Canal+Sport bien vide sans les 10 matchs (annoncés) par semaine.
De son côté, beIN SPORTS semble avoir tout à gagner dans l’affaire. Le groupe qatari dispose de 3 des 4 principaux championnats européens en exclusivité lui permettant de solidifier son socle de 2,5 millions d’abonnés. Une base qui devrait s’agrandir avec l’Euro 2016 à l’image du bénéfice du dernier mondial de football pour le bouquet. Néanmoins, il semble difficile d’attirer un nombre conséquent d’amateurs de football via le championnat anglais, l’offre actuelle ayant déjà convaincu une grande partie de la cible.
Avantage Canal ?
L’appel d’offre semble néanmoins plus propice à Canal+. En effet, la chaine cryptée a, depuis 2012, toujours conservé les droits qu’elle désirait, à l’image du précédent appel d’offre du championnat anglais, remporté au prix d’un doublement de la facture jugé largement nécessaire à l’époque.
Aussi, le groupe opte depuis plusieurs mois pour une politique de rationalisation des dépenses, se séparant d’une grande partie des droits mineurs, et taillant dans la masse salariale. L’arrêt prématuré du contrat liant le groupe au basket français (ProA) fera économiser 10M€ par an, la perte de la Série A et de la Bundesliga 11M€, le football africain quelques millions. Ces économies devraient permettre à Canal+ d’augmenter l’enveloppe pour répondre à l’appel d’offre, et ce avant même un éventuel apport de l’actionnaire qui pourrait alors clairement affirmer son ambition pour le groupe, si elle n’est pas nulle.
Enfin, à l’image de la Formule 1, Canal peut se prévaloir d’une couverture complète de qualité. Si l’argument du chéquier prévaut du côté de la ligue anglaise, les nombreuses années de travail en commun pourraient bien aider la chaîne cryptée au moment voulu.
BeIN ne pourra pas, contrairement à la Série A et à la Bundesliga, utiliser des contrats internationaux pour subtiliser les droits avant même que la concurrence n’ait le temps d’émettre une offre. Aussi, ce type de contrat coûteux et national, n’est pas ce que préfère la filière française du géant qatari. Il sera difficile financièrement de s’aligner, même au montant actuel. En effet, on estime à l’heure actuelle le coût des droits pour la saison 2016-2017 à plus de 400M€, pour environ 270M€ de recettes (hors publicité et autres) sur une base de 2,5 millions d’abonnés. Sur la même saison, et sans Premier League, Canal+ dépenserait environ 700M€ en droits sportifs à l’heure actuelle.
L’exclusivité sur beIN SPORTS impliquerait un coût de grille deux fois supérieur aux recettes, montage financier de plus en plus délicat à justifier devant la justice, compte tenu également des appuis politiques dont Canal+, premier mécène du cinéma français, dispose.
Le scénario du partage ?
Reste, au delà de la bipolarité de l’exclusivité, la possibilité d’une entente entre les deux diffuseurs. L’idée, soufflée récemment par notre confrère Étienne Moatti, est à prendre en compte. Cela permettrait aux deux diffuseurs de sortir gagnants d’un statut quo. Canal+ éviterait de casser sa tirelire tout en conservant ses abonnés, et beIN SPORTS pourrait largement communiquer sur les 6 plus grands championnats européens.
Il se dit d’ailleurs que les relations entre les deux diffuseurs se sont apaisés ces derniers mois. Les derniers appels d’offres sur les droits de Ligue 1 et de Top14, où l’on s’attendait à une guerre sans merci, ont été renouvelés à des montants loin des attentes des vendeurs. Plusieurs choses peuvent laisser croire à ce pacte de non agression comme le retrait du Qatar cette année du top10 des actionnaires Vivendi, qui laissait penser à l’époque à un moyen de pression lors du lancement de beIN SPORTS en France, ou le projet récent « BlueCongo » une joint-venture entre le groupe Bolloré et l’état du Qatar lancé cet été.
Alors, flambée des prix ou statut quo ? Canal sauvé ou Canal en danger ? Partage des affiches entre Canal et beIN? La réponse devrait arriver dans les prochaines semaines, la Premier League étant actuellement en négociations aux quatre coins du globe
**Hidden Content: Check the thread to see hidden data.**
[/COLOR]