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zadhand
10/10/2015, 22h02
A LA UNE/ACTUALITÉ/ Les pays arabes en panne de réformes
le 10 Octobre 2015


Un Nobel pour l’exception Tunisienne



Le comité norvégien, relevant de la Fondation Nobel,
a attribué le Prix Nobel de la paix au Dialogue national en Tunisie,
œuvre du quartette des organisations nationales (UGTT, Utica, LTDH
et Ordre des avocats), qui a parrainé ce processus de réconciliation
ayant abouti aux élections de 2014.



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L’attribution du Prix Nobel de la paix 2015 au Dialogue national en Tunisie n’est qu’un nième hommage à la réussite de la transition démocratique dans ce pays qui a vu la naissance du Printemps arabe. Cette distinction survient une année après que la centrale syndicale UGTT eut échoué à obtenir la même distinction. Le comité norvégien a donc rectifié le tir cette année et décerné cet hommage universel à la Tunisie, reconnaissant ainsi que c’est ce Dialogue national qui a fait la différence entre les pays ayant vécu le Printemps arabe. Le Yémen, la Syrie et la Libye sont en guerre pour la quatrième année consécutive.L’Egypte est loin d’être dans son meilleur élément. La déchirure sociale est très profonde dans ces quatre pays, faute d’initiatives citoyennes louables. La Tunisie et son Dialogue national ont fait exception. Les faits historiques indiquent qu’il a suffi que des Tunisiens de tous bords se soient assis ensemble et aient essayé, de manière constructive, d’obtenir des solutions à leurs différends pour qu’une Constitution consensuelle voie le jour, le 27 janvier 2014.Ladite Constitution a été suivie, dans la semaine d’après, par l’installation d’un gouvernement de technocrates qui a parrainé les élections législatives et présidentielle au quatrième trimestre 2014. Mais, c’était loin d’être facile ni évident. L’année 2013 a été marquée par les assassinats du dirigeant politique Chokri Belaïd (6 février 2013) et du membre de l’Assemblée nationale constituante (ANC) Mohamed Brahmi (25 juillet 2013), ainsi que par une activité accrue des membres de la cellule Okba Ibn Nafaâ, liée à AQMI, dans les maquis de Chaâmbi et Jbel Ouergha. Plusieurs soldats et membres des forces de l’ordre ont perdu la vie dans ces attaques terroristes.Intérêt nationalL’environnement politique était donc tendu en Tunisie en 2013. Et il fallait trouver le moyen de le détendre et d’éviter l’affrontement entre les forces en place. Les islamistes d’Ennahdha étaient au gouvernement avec Ettakattol du président de l’ANC, Mustapha Ben Jaâfar, et le CPR du président de la République de l’époque, Moncef Marzouki. La rue, qui ne désemplissait pas, était occupée par la société civile, dominée par la tendance moderniste et progressiste. «Tout pouvait basculer à tout moment vers la confrontation. Mais la Tunisie est parvenue à échapper à la spirale de la violence, grâce à ce Dialogue national où a prévalu la logique de la réconciliation», nous a confié Hassine Abbassi, secrétaire général de la centrale syndicale UGTT.Le dirigeant syndicaliste insiste sur le fait que les parrains du Dialogue national avaient compris la nécessité de prendre une initiative réunissant les principaux acteurs de la scène sociale pour contourner la confrontation : «La présence de l’organisation patronale Utica a apporté plus de stabilité à notre initiative, devenue nationale.» «Personne ne pouvait plus dire que c’étaient des syndicalistes contestataires, des avocats revendicatifs et des militants des droits de l’homme, toujours insatisfaits», reconnaît Abbassi.Le président de la Ligue des droits de l’homme (LTDH), Abdessattar Ben Moussa, se rappelle comment le courant ne passait pas facilement entre les quatre formations initiatrices du Dialogue national : «L’UGTT, la LTDH et l’Ordre des avocats avaient la tradition de travailler ensemble, ce qui n’était pas le cas avec l’organisation patronale Utica. Et il fallait jeter les bases de la confiance entre nous.» «Au bout de quelques réunions, tout le monde avait compris que ce qui nous réunissait était suffisant pour faire réussir l’initiative», ajoute Me Ben Moussa.CompliquéLa réussite du Dialogue national ne veut nullement dire que le processus était facile. Le président de la LTDH se rappelle des moments difficiles traversés par l’initiative, notamment lors du sit-in du Bardo, près de l’ANC, déclenché le 27 juillet 2013, qui était accompagné par le gel des activités de ladite assemblée le 6 août 2013, suite à la démission d’une cinquantaine de députés et du blocage des discussions autour du projet de Constitution.Dès le 29 juillet 2013, une vingtaine de partis politiques ont annoncé leur adhésion à l’initiative lancée par l’UGTT et soutenue par les autres organisations (Utica, LTDH et Ordre des avocats). Tous les intervenants sentaient l’aggravation de la situation et la nécessité d’un accord. Une feuille de route devait être discutée entre toutes ces parties.Il s’agissait surtout d’établir un calendrier pour l’adoption de la nouvelle Constitution et de fixer des dates de passation du pouvoir de la troïka aux technocrates. Ladite feuille de route a été adoptée le 17 septembre 2013. Son application devait se faire en quatre semaines ; elle a finalement pris un peu plus de quatre mois. «Mais en termes politiques, c’est correct», selon Mustapha Ben Ahmed, député de Nidaa Tounes. «Ce n’est pas facile de quitter le pouvoir sans recourir à la violence», explique-t-il.En ces quatre mois, le Dialogue national est parvenu à réunir les Tunisiens autour d’un projet consensuel de Constitution, à choisir un nouveau chef de gouvernement ainsi qu’un calendrier pour les modalités de passation du pouvoir de l’islamiste Ali Laârayedh au technocrate Mehdi Jomaâ. Le gouvernement Jomaâ est parvenu à veiller à la tenue des élections législatives et présidentielle.
La Tunisie dispose désormais d’un Parlement et d’un Président, élus au suffrage universel, grâce à ce Dialogue national. Le Prix Nobel de la paix est amplement mérité.




Sellami Mourad

zadhand
14/01/2016, 20h43
A la une/Tunisie_5 ans après le Printemps arabe, que devient Ben Ali ?
MIS À JOUR : 14-01-2016 15:12 - CRÉÉ : 14-01-2016 15:10


Il y a cinq ans, Mohamed Bouazizi s'immolait par le feu en Tunisie

Mohamed Bouazizi
Vendeur à la criée

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Mohamed Bouazizi, de son vrai nom Tarek Bouazizi, né le 29 mars 1984 à Sidi Bouzid
et mort le 4 janvier 2011 à Ben Arous, est un vendeur ambulant tunisien
dont la tentative de suicide par immolation ...
Naissance : 29 mars 1984, Sidi Bouzid, Tunisie
Décès : 4 janvier 2011, Ben Arous
Sœur : Samia Bouazizi

Il y a cinq ans, Mohammed Bouazizi s'immolait par le feu à Sidi Bouzid.
Un acte de désespoir qui provoqua la chute du dictateur Ben Ali
et le déclenchement du "printemps arabe". Cinq ans après, où en est la Tunisie ?
Cinq ans. Le 17 décembre 2010, Mohamed Bouazizi, un vendeur ambulant tunisien
de 26 ans exaspéré par la précarité et les brimades policières, s'immolait par le feu
à Sidi Bouzid. Un geste désespéré à l'origine du soulèvement qui allait renverser
en quatre semaines le régime autoritaire du président Zine el-Abidine Ben Ali,
puis susciter une vague de révoltes qui a déferlé sur le monde arabe.
Jeudi 17 décembre 2015, cinq ans plus tard jour pour jour, les autorités tunisiennes
doivent poser la première pierre d'un "musée de la révolution" à Sidi Bouzid,
où trône un portrait géant de Mohamed Bouazizi, décédé le 4 janvier 2011
et icône malgré lui de la révolution tunisienne.
Une révolution qui a abouti à une transition démocratique réussie, permettant à la
Tunisie de faire figure de rescapée dans une région tourmentée. Une transition qui
a été récompensée au plus haut niveau avec l’attribution du prix Nobel de la Paix au dialogue
national tunisien. Le pays s'est doté d'une nouvelle Constitution et a organisé
des élections libres, qui ont notamment porté à la présidence Béji Caïd Essebsi en décembre 2014.
Malgré ce succès sur le plan politique, la Tunisie peine à décoller sur le plan économique.
En effet, le taux de chômage dépasse les 15 % et culmine à 32 % chez les jeunes diplômés.
Un chiffre qui grimpe à plus de 46 % dans le gouvernorat de Sidi Bouzid,
une région de 400 000 habitants au centre du pays, de longue date défavorisée.


FLASHBACK - Le 14 janvier 2011, après un mois de manifestations violemment réprimées,
le dictateur quittait précipitamment le pouvoir, direction l'Arabie Saoudite, où il vit toujours
en exil avec son épouse. Le point cinq ans après la révolution de Jasmin.

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Zine El Abidine Ben Ali et son épouse Leila, le 9 mai 2010 à Tunis. Quelques mois plus tard,
le couple allait quitter le pouvoir. Zine El Abidine Ben Ali et son épouse Leila, le 9 mai 2010
à Tunis. Quelques mois plus tard, le couple allait quitter le pouvoir.
Il y a cinq ans jour pour jour, Zine El Abidine Ben Ali prenait la poudre d’escampette,
direction Jeddah, sur les rives de la mer Rouge. Première et dernière étape d’un exil discret
pour le président tunisien déchu, après un mois de manifestations réprimées dans le sang.
Depuis, celui qui tenait le pays d’une main de fer a trouvé refuge en Arabie Saoudite.
C’est là bas, accompagné de sa seconde épouse, Leila Trabelsi, leur fille Halima et leur fils
Mohamed Zine El Abidine, que l’ancien dictateur s’est installé. En toute discrétion
quasiment aucun détail ne filtre, que ce soit sur son lieu de résidence ou sur son train de vie.
Seul son avocat libanais est habilité à réagir de temps en temps, quand les rumeurs se font
trop pressantes. Ou ses enfants, via Instagram, qui publient des clichés qui disparaissent
très vite. En août 2013, apparaît ainsi une photo de lui en pyjama rayé sur un compte depuis supprimé.

L'empire économique du couple présidentiel démantelé

En 2012, Leila Trabelsi – envers laquelle le peuple tunisien vouait une profonde aversion - avait
publié un livre, "Ma vérité". Elle y rejetait les accusations de corruption et de dérive dictatoriale
du régime déchu. Pour la première fois depuis leur fuite, une photo de Ben Ali, les cheveux toujours
teints d'un noir de jais, souriant à côté de sa femme portant le voile, était alors apparue, démentant
les rumeurs de divorce. Dans une interview accordée au Parisien via Skype, Leila Trabelsi avait aussi
tenu à nier que son mari soit atteint d'une maladie grave et dans le coma.
Plusieurs années après avoir son départ, l’état des finances actuelles de Ben Ali demeure une incertitude.
L'empire économique - essentiellement contrôlé par le clan Trabelsi - qui s'étendait de la grande distribution
à l'immobilier en passant par la téléphonie, les médias ou l'automobile, a en effet été démantelé.
Une partie a été privatisée mais des pans entiers restent sous contrôle d'administrateurs judiciaires nommés
par l'Etat. Aucun programme d'ampleur pour ces actifs n'a encore été décidé.
L'entourage du président a, enfin, connu des fortunes diverses. Leur fille Nesrine est partie avec son époux,
l'homme d'affaires Sakher El Materi, au Qatar avant d'aller s'installer en exil aux Seychelles. Ghazoua,
Dorsaf et Cyrine, les trois filles que Zine el Abidine Ben Ali a eues de son premier mariage avec la fille d'un
général, vivent toujours en Tunisie. Un frère de Leila, Belhassen Trabelsi, richissime homme d'affaires considéré
comme le chef du clan ayant mis l'économie en coupe réglée, encourt pour sa part l'expulsion du Canada,
où sa demande d'asile a été refusée l'an dernier. Imed Trabelsi,
un neveu de l'épouse de Ben Ali, est emprisonné en Tunisie.

zadhand
23/05/2016, 20h34
LAKHDAR IBRAHIMI DANS UNE CONFÉRENCE ANIMÉE HIER AU SÉNAT

Par Nadia BENAKLI
Lundi 23 Mai 2016 00:00

"Je ne crains pas pour l'Algérie"

Le diplomate voit dans le rapprochement entre la Russie et les Etats-Unis
le seul moyen pour trouver une solution à la Syrie.

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Le printemps arabe n'est pas fini. La région risque de connaître d'éventuels événements
dont les conséquences seront désastreuses. L'ancien ministre des Affaires étrangères et
médiateur de l'ONU, le diplomate chevronné Lakhdar Ibrahimi n'a pas écarté cette hypothèse.
Lors d'une conférence qu'il a animée sur «les révolutions arabes: réalité -mirage ou complot»
hier au Conseil de la nation, ce vieux routier de la diplomatie algérienne a présenté une
analyse authentique de la situation que traverse le Monde arabe. «Il n'y a pas de doute que
ces événements vont se poursuivre et les conséquences seront désastreuses sur l'ensemble
des pays de la région», a-t-il soutenu en précisant que l'Algérie ne peut pas rester en marge de
ces événements.L'hôte du Sénat affirme qu'il ne craint pas pour l'Algérie puisqu'elle a pris des
dispositions et contribue au règlement de la situation. Faisant une rétrospective des événements
qui ont secoué la région durant, le diplomate algérien a assuré que ce qui s'est passé en Tunisie,
à Sidi Boussaid, puis en Egypte, en Libye ensuite en Syrie n'est pas venu du néant. Bien au contraire,
des incidents ont contribué à ses transformations en citant entre autres l'intervention russe
en Afghanistan, le rôle joué par l'Arabie saoudite dans le conflit entre les chiites et les sunnites,
la révolution menée par Khomeiny et la guerre en Irak.Tous ces événements ont sérieusement
contribué à l'affaiblissement de la région et à l'émiettement du pouvoir. Le brillant diplomate a soutenu
que si les pays arabes constituaient réellement une force, ces conflits seraient résolus sans faire
recours aux instances internationales. Parlant du cas de la Syrie, l'ancien médiateur de l'ONU estime
que les Occidentaux se sont trompés dans leur analyse en pensant que le régime allait chuter comme
ce fut le cas en Tunisie et, en Egypte.Selon lui, la Syrie a prouvé encore une fois qu'elle a ses propres
spécificités. «On dit que le régime ne sera pas affaibli tant que le nombre de militaires tués ne dépasse
pas les 5000 personnes», a-t-il indiqué en précisant que le régime a fait fuir plus de 11 millions de
réfugiés à l'étranger.Contrairement aux lectures des uns et autres qui prévoient que la Syrie sera divisée
en de petits Etats, l'hôte du Sénat craint le pire. «La Syrie risque de devenir la nouvelle Ethiopie»,
appréhende le conférencier.Connaissant parfaitement ce dossier, le négociateur voit en le rapprochement
entre la Russie et les Etats-Unis le seul moyen pour trouver une solution à la Syrie.
«Je ne vois aucun espoir sans le rapprochement entre la Russie et les Etats-Unis», a-t-il affirmé.
Malgré les tentatives menées de part et d'autre pour mettre fin à la guerre en Syrie, Lakhdar Ibrahimi
explique l'échec de ces pourparlers pour la simple raison que l'intérêt de la Syrie n'est pas pris en
considération en premier lieu. Ce dernier a soutenu que le conflit «aurait pu être résolu en 2012...
Il y avait une possibilité si tout le monde avait réellement eu une meilleure compréhension de ce qui
se passait en Syrie».Le diplomate algérien considère qu'à l'époque, la Russie avait «une analyse
bien réaliste de la situation que pratiquement tout le monde» sur la Syrie. «Tout le monde aurait dû
écouter les Russes un peu plus qu'il ne l'a fait», a-t-il déclaré en souhaitant toutefois la réussite des
négociations menées à Genève. Avec le problème des réfugiés syriens qui menacent sérieusement
la sécurité de ces pays, M.Ibrahimi estime que l'Europe va s'impliquer davantage pour mettre
un terme à ce phénomène.Revenant sur la Libye, l'ancien ministre des Affaires étrangères a reconnu
que l'intervention militaire française, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, était une erreur
monumentale et une injustice. «Le président Obama avait même reconnu que c'était une erreur»,
a rappelé M.Ibrahimi. Enfin, pour répondre à la problématique de la conférence, ce diplomate a
estimé qu'il est encore trop tôt de tirer des enseignements.Ces événements restent importants et
portent les signes d'une révolution et les indices d'un mirage et même d'un complot.