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Voir la version complète : En France, Mohammed a quatre fois moins de chances d'être recruté que Michel



xeres
09/10/2015, 16h54
Selon une étude, les musulmans «sont beaucoup plus discriminés» par rapport aux catholiques en France «que ne le sont les Afro-Américains par rapport aux Blancs aux États-Unis».

Sur le marché du travail, mieux vaut paraître catholique, que musulman ou juif. Une étude de l'Institut Montaigne publiée jeudi révèle de «fortes discriminations» à l'embauche liées à la religion, surtout envers les musulmans pratiquants. Les chiffres sont éloquents: un candidat perçu comme musulman pratiquant a deux fois moins de chances d'être convoqué en entretien qu'un catholique pratiquant (10,4% contre 20,8%). L'écart est encore plus grand si l'on isole les hommes: 4,7% contre 17,9%, soit presque du simple au quadruple. Ces discriminations frappent aussi les juifs pratiquants, mais dans une moindre mesure: leurs chances d'être convoqués sont inférieures de 24% à celles des catholiques, un écart qui varie peu selon le sexe.

Pour arriver à ces chiffres, l'auteure de cette étude, Marie-Anne Valfort, maître de conférences à l'université Panthéon-Sorbonne, a envoyé entre septembre 2013 et septembre 2014, des candidatures fictives à 6.231 offres d'emploi pour des potes de comptables, assistants et secrétaires comptables en métropole. Elle a créé des profils identiques en tous points: des Français d'origine libanaise, noms de famille Haddad, nés à Beyrouth en 1988, arrivés en France au début du lycée en 2003, naturalisés en 2008 et titulaires d'un BTS comptabilité. Une seule différence parmi ces CV: leur appartenance religieuse suggérée par leur prénom: Dov et Esther pour les juifs, Michel et Nathalie pour les catholiques, Mohammed et Samira pour les musulmans ; leur scolarité dans une école confessionnelle et leur engagement dans l'association de scoutisme de leur communauté.

L'auteure de l'enquête a ensuite comparé le taux de convocation à un entretien d'embauche entre tous ces candidats fictifs. Le résultat est éloquent: les musulmans «sont beaucoup plus discriminés» par rapport aux catholiques en France «que ne le sont les Afro-Américains par rapport aux Blancs aux Etats-Unis».