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fekri92
15/01/2013, 06h57
A Villeneuve d’Ascq et Angoulême, Auchan et Leroy Merlin testent un système de paiement par reconnaissance d’empreintes digitales ou du réseau veineux du doigt sans saisie du code de carte bancaire. Une technologie conçue par une start-up lilloise.

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VEINE. Avec Internet, on a déjà appris à ne plus taper son code de carte bancaire pour payer. Avec le système testé actuellement à Villeneuve d’Ascq et à Angoulême, même plus besoin de sortir la carte. Les magasins Auchan et Leroy Merlin testent depuis fin octobre un dispositif de paiement par biométrie inventé par la société lilloise Natural Security (dont Auchan et Leroy Merlin sont actionnaires). L’idée est d’identifier un acheteur par les empreintes ou le réseau veineux du doigt afin de valider un paiement.

Le processus nécessite une démarche préalable d’enregistrement de la donnée biométrique auprès de sa banque. Dans le cadre du test, la Banque Accord, elle aussi actionnaire de Natural Security, sert d’établissement pilote.

Le client vient poser son doigt sur un boîtier d’enregistrement tandis que la carte bancaire est glissée dans un étui communicant. Ce dernier est en effet muni d’une batterie qui active une liaison par radiofréquence à champ moyen, soit une communication sans contact d’une portée de 1,50 mètre (plus long que le NFC).


STOCKAGE. Le boîtier d’enregistrement scanne et numérise l’empreinte digitale ou le réseau veineux pour en faire un « template ». Il le transfert par radiofréquence à l’étui puis à la carte. La donnée biométrique est ainsi stockée dans la puce de la carte bancaire. Il n’y a pas de base de données centrale ou de fichier d’empreintes gardé par la banque : chaque client stocke sur lui (sur sa carte) sa propre empreinte.
« La personne doit poser plusieurs fois son doigt pour garantir la bonne qualité de l’enregistrement. Et on capte deux doigts différents, en prévision du cas où la personne s’en abîmerait ou couperait un » détaille Loïc Berton, directeur technique de Natural Security.

A partir de là, l’usager se contente de garder sur lui la carte dans son étui, dans une poche, un portefeuille, un sac. Au moment de payer auprès d’un commerçant équipé du système, la même opération recommence. L’acheteur pose son doigt sur le boîtier, le même qu'à la banque. Sauf que le boîtier est cette fois relié au terminal de paiement, et remplace le lecteur à clavier de carte bancaire.

CHIFFRAGE. La station et l’étui entrent en communication, l’empreinte du doigt en train d’être scannée est comparée au « template » stockée dans la carte bancaire. Si les deux correspondent, la personne est authentifiée et le paiement est validé. « Comme les données sont transmises par ondes radio entre le boîtier et la carte, tout est chiffré, et nous avons créé les algorithmes de vérification » complète Loïc Berton.

L’expérimentation doit durer six mois, avec le réseau veineux du doigt à Villeneuve d’Ascq et l’empreinte digitale à Angoulême. La Banque Accord a fourni une carte spécifique au dispositif mais l’enjeu est de pouvoir l’appliquer aux cartes bancaires standard et éviter aux usagers d’avoir à en changer.

Natural Security a déposé en 2009 un brevet pour l’ensemble du concept, qui ne s’applique pas uniquement à du paiement. Il peut très bien servir à authentifier une personne à un distributeur de billet ou pour accéder à un local sécurisé.