zadhand
12/07/2015, 14h23
A LA UNE/ACTUALITE/SITUATION ÉCONOMIQUE
12.07.2015
17620
Ouyahia cible Sellal
Pour sa première sortie publique devant les militants de son parti, Ahmed Ouyahia a sorti la grande artillerie. Le SG du RND a évoqué l’actualité nationale, dans un discours qui a duré plus d’une heure. Il a évoqué les «tentatives» de déstabilisation de l’Algérie, mais aussi ceux qui «développent un discours populiste, en occultant la situation économique que traverse le pays».
Abder Bettache - Alger (Le Soir) - Un mois après son intronisation à la tête du RND, Ahmed Ouyahia a profité de sa rencontre avec les militants de son parti pour dresser la situation qui prévaut dans le pays.
Actualité oblige, le discours d’Ahmed Ouyahia a été axé autour de deux points. Les événements qui ont marqué la vallée du M’Zab et la situation économique du pays. Ainsi, il rejette les assertions selon lesquelles «les services de sécurité étaient absents dans la ville de Ghardaïa lors de l’éclatement des douloureux événements». «Bien au contraire, a-t-il expliqué, 6 000 éléments des services de sécurité sont présents dans la wilaya de Ghardaïa». Selon lui, «il n’y a eu aucun laxisme ni défaillance de la part de ces deux corps de sécurité». Et d’expliciter : «Plus de 6 000 gendarmes et policiers sont sur le terrain depuis le début des événements. Deux corps qui comptent plusieurs blessés. Cessez de les insulter. Le moment est venu pour appliquer avec rigueur les décisions de justice. Rien ne justifie l’assassinat d’Algériens par d’autres Algériens». S’étalant longuement sur le sujet, Ahmed Ouyahia dira que «les responsables de cette situation doivent rendre compte de leurs agissements», tout en rappelant que «des problèmes au niveau de cette wilaya remontent à très loin», et de refuser de parler «de conflit intercommunautaire». Et c’est là où le premier responsable du RND évoque deux thèses «le complot» et «la main étrangère». Pour lui, ce qui se passe en Algérie n’est pas étranger aux complots menés contre «la Syrie, l’Égypte, le Yémen et la Libye» et le prolongement de ce complot est «assuré par ceux qui appellent à la «protection des minorités et à l’ingérence».
Sans le citer, Ahmed Ouyahia parle des agissements de Kameleddine Fekhar, en évoquant ses liens avec le président du MAK. «Oui nous sommes ciblés et nous savons pourquoi. Nous sommes le seul pays qui a refusé l’installation sur son sol de bases militaires, comme nous sommes le seul pays qui a refusé d’envoyer son armée combattre dans d’autres pays. Dans toute cette région, il y a deux pays qui respectent ses deux principes : l’Algérie et la Syrie. Et je peux affirmer que, juridiquement, l’Algérie est en guerre.» Et pour étayer ses propos, Ouyahia dira que «le groupe terroriste Daesh est à nos portes, que des tentatives d’introduction d’armes lourdes ont été déjouées sans compter la menace des narcotrafiquants».
«Il faut dire la vérité au peuple algérien»
L’autre thème ayant dominé le discours du chef du RND a trait à la situation économique du pays, depuis la chute des prix des cours du pétrole. A ce sujet, il dira que cette baisse de rentrée en devise «coïncide avec la baisse de l’activité économique». «Sans insulter personne, je pense que le moment est venu de dire la vérité au peuple algérien sur la situation économique du pays». Il a évité de citer des noms, mais l’ancien chef du gouvernement a pointé du doigt «ceux qui développent un discours populiste». D’ailleurs, il n’a pas hésité à faire le lien entre les tenants de ce genre de discours et ceux des années 1980. «Avant la crise de 1986, le premier responsable de l’exécutif rassurait les Algériens sur la capacité du pays d’affronter la crise et d’anticiper. La suite on l’a connaît», a-t-il dit, en allusion à Octobre 1988.
Selon Ahmed Ouyahia, la première vérité à dire aux Algériens concerne les revenus du pays. «Nous avons perdu 50% de nos recettes. Dans le même temps, le sens de l’effort et du travail a reculé.»
La crise risque de durer. Elle est loin d’être conjoncturelle, a-t-il soutenu. Le secrétaire du RND poursuit son analyse sur la situation économique en déclarant que les «populistes» sont aussi «ceux qui refusent les mutations» et «l’implication des privés dans le développement du secteur économique en Algérie». Et d’ajouter : «Certains parlent d’oligarchie. Moi je dis vive l’oligarchie algérienne», allusion faite aux propos tenus dernièrement par la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT).
Pour sa première sortie publique, le revenant Ahmed Ouyahia a lancé un appel à la mobilisation. Mener des actions devient selon lui «une obligation et une urgence». «S’entêter à dire aux Algériens que tout va bien n’est pas la solution. De même qu’il n’est pas correct de miser sur l’effondrement de l’Etat avec le recul de la rente pétrolière», a-t-il affirmé.
Et en guise de conclusion, il a tenu à préciser que les propos tenus ce samedi à la Safex d’Alger «constituent l’essentiel de la feuille de route du RND pour les prochaines années».
A. B.
12.07.2015
17620
Ouyahia cible Sellal
Pour sa première sortie publique devant les militants de son parti, Ahmed Ouyahia a sorti la grande artillerie. Le SG du RND a évoqué l’actualité nationale, dans un discours qui a duré plus d’une heure. Il a évoqué les «tentatives» de déstabilisation de l’Algérie, mais aussi ceux qui «développent un discours populiste, en occultant la situation économique que traverse le pays».
Abder Bettache - Alger (Le Soir) - Un mois après son intronisation à la tête du RND, Ahmed Ouyahia a profité de sa rencontre avec les militants de son parti pour dresser la situation qui prévaut dans le pays.
Actualité oblige, le discours d’Ahmed Ouyahia a été axé autour de deux points. Les événements qui ont marqué la vallée du M’Zab et la situation économique du pays. Ainsi, il rejette les assertions selon lesquelles «les services de sécurité étaient absents dans la ville de Ghardaïa lors de l’éclatement des douloureux événements». «Bien au contraire, a-t-il expliqué, 6 000 éléments des services de sécurité sont présents dans la wilaya de Ghardaïa». Selon lui, «il n’y a eu aucun laxisme ni défaillance de la part de ces deux corps de sécurité». Et d’expliciter : «Plus de 6 000 gendarmes et policiers sont sur le terrain depuis le début des événements. Deux corps qui comptent plusieurs blessés. Cessez de les insulter. Le moment est venu pour appliquer avec rigueur les décisions de justice. Rien ne justifie l’assassinat d’Algériens par d’autres Algériens». S’étalant longuement sur le sujet, Ahmed Ouyahia dira que «les responsables de cette situation doivent rendre compte de leurs agissements», tout en rappelant que «des problèmes au niveau de cette wilaya remontent à très loin», et de refuser de parler «de conflit intercommunautaire». Et c’est là où le premier responsable du RND évoque deux thèses «le complot» et «la main étrangère». Pour lui, ce qui se passe en Algérie n’est pas étranger aux complots menés contre «la Syrie, l’Égypte, le Yémen et la Libye» et le prolongement de ce complot est «assuré par ceux qui appellent à la «protection des minorités et à l’ingérence».
Sans le citer, Ahmed Ouyahia parle des agissements de Kameleddine Fekhar, en évoquant ses liens avec le président du MAK. «Oui nous sommes ciblés et nous savons pourquoi. Nous sommes le seul pays qui a refusé l’installation sur son sol de bases militaires, comme nous sommes le seul pays qui a refusé d’envoyer son armée combattre dans d’autres pays. Dans toute cette région, il y a deux pays qui respectent ses deux principes : l’Algérie et la Syrie. Et je peux affirmer que, juridiquement, l’Algérie est en guerre.» Et pour étayer ses propos, Ouyahia dira que «le groupe terroriste Daesh est à nos portes, que des tentatives d’introduction d’armes lourdes ont été déjouées sans compter la menace des narcotrafiquants».
«Il faut dire la vérité au peuple algérien»
L’autre thème ayant dominé le discours du chef du RND a trait à la situation économique du pays, depuis la chute des prix des cours du pétrole. A ce sujet, il dira que cette baisse de rentrée en devise «coïncide avec la baisse de l’activité économique». «Sans insulter personne, je pense que le moment est venu de dire la vérité au peuple algérien sur la situation économique du pays». Il a évité de citer des noms, mais l’ancien chef du gouvernement a pointé du doigt «ceux qui développent un discours populiste». D’ailleurs, il n’a pas hésité à faire le lien entre les tenants de ce genre de discours et ceux des années 1980. «Avant la crise de 1986, le premier responsable de l’exécutif rassurait les Algériens sur la capacité du pays d’affronter la crise et d’anticiper. La suite on l’a connaît», a-t-il dit, en allusion à Octobre 1988.
Selon Ahmed Ouyahia, la première vérité à dire aux Algériens concerne les revenus du pays. «Nous avons perdu 50% de nos recettes. Dans le même temps, le sens de l’effort et du travail a reculé.»
La crise risque de durer. Elle est loin d’être conjoncturelle, a-t-il soutenu. Le secrétaire du RND poursuit son analyse sur la situation économique en déclarant que les «populistes» sont aussi «ceux qui refusent les mutations» et «l’implication des privés dans le développement du secteur économique en Algérie». Et d’ajouter : «Certains parlent d’oligarchie. Moi je dis vive l’oligarchie algérienne», allusion faite aux propos tenus dernièrement par la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT).
Pour sa première sortie publique, le revenant Ahmed Ouyahia a lancé un appel à la mobilisation. Mener des actions devient selon lui «une obligation et une urgence». «S’entêter à dire aux Algériens que tout va bien n’est pas la solution. De même qu’il n’est pas correct de miser sur l’effondrement de l’Etat avec le recul de la rente pétrolière», a-t-il affirmé.
Et en guise de conclusion, il a tenu à préciser que les propos tenus ce samedi à la Safex d’Alger «constituent l’essentiel de la feuille de route du RND pour les prochaines années».
A. B.