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västerås
20/06/2015, 18h54
Le 11 juin 1957, à Alger, Maurice Audin est enlevé à son domicile par les paras du général Massu. Ce jeune professeur de mathématiques est membre du Parti communiste algérien (PCA), clandestin depuis 1955. A la faveur du régime d'exception, l'armée enlève, interne et torture sans aucun contrôle les militants du PCA et du FLN. Maurice Audin est conduit au centre d'interrogatoire d'El Biar, où il retrouve un autre communiste, Henri Alleg directeur du journal Alger républicain. Torturé, Alleg s'en sortira. Maurice Audin, lui, disparaît le 21 juin 1957.
Ses tortionnaires, le commandant Aussaresses et le lieutenant Charbonnier prétendent qu'il s'est évadé. Sa femme, Josette Audin, ne croit pas à cette fable. Elle alerte l'opinion. L'affaire Audin devient un temps fort de la mobilisation des intellectuels contre la guerre d'Algérie. A l'automne 1957, Laurent Schwartz présente en Sorbonne la thèse de mathématiques de Maurice Audin, reçu à son doctorat en son absence. Pierre Vidal-Naquet publie en 1958 chez Minuit un livre accusateur, l'Affaire Audin, qui établit clairement les circonstances de l'assassinat, lors d'un «interrogatoire» mené par le lieutenant Charbonnier. Mais le corps de Maurice Audin n'a jamais été retrouvé. Ce mystère appelait sans aucun doute une nouvelle enquête. Mais Jean-Charles Deniau s'y est attelé d'une étrange manière.

Pour écrire la Vérité sur la mort de Maurice Audin, il a recueilli les confidences tardives des anciens officiers français, dont Paul Aussaresses, devenu général. Mais l'auteur n'a pas cherché à équilibrer son enquête, en s'adressant aux proches d'Audin, à commencer par sa veuve, Josette, ni à contacter les anciens du PC algérien. Or, le comité Maurice Audin avait réuni une documentation qui a permis à Vidal-Naquet de faire éclater la vérité dès 1958, en dépit de la censure qui frappa son livre, tout comme celui d'Henri Alleg, la Question, également publié par Minuit.
La fin d'un mensonge
Les entretiens de Jean-Charles Deniau avec le vieux général Aussaresses ne sont, certes, pas dénués d'intérêt. A la veille de sa mort, l'ancien chef des opérations secrètes de l'armée française en Algérie ne se contente pas d'avouer ce que l'on savait déjà : Maurice Audin est bien mort entre les mains de tortionnaires agissant sous ses ordres. Le secret d'Etat, les mensonges des gouvernements de l'époque, ceux d'Aussaresses et de Charbonnier, qui niaient tout en bloc, tout cela vole bel et bien en éclats. Jean-Charles Deniau révèle au passage quelques extravagances des services français de l'époque, qu'il tient pour des vérités historiques. L'esprit de la guerre froide amenait les services français à surestimer l'importance du PCA dans la lutte armée. Ce parti, dont le FLN refusait l'adhésion collective, passait, aux yeux des limiers du renseignement français, pour une organisation essentielle dans la lutte armée. Or, si sa branche armée a bien existé, elle n'a joué qu'un rôle marginal dans les combats.
Maurice Audin fut la victime de l'obsession anticommuniste de ses tortionnaires. Convaincus de tenir l'un des chefs d'une organisation redoutable dirigée depuis Moscou, ils l'ont torturé jusqu'à la mort. Les archives officielles, que Jean-Yves Le Drian s'est engagé à rendre publiques, devraient permettre la reconnaissance de ce crime. Mais la vérité est bien celle que Josette Audin et Pierre Vidal-Naquet avaient établie dès 1957.

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djafar1
21/06/2015, 15h47
ils ont fait beaucoup de victimes ces abrutis du general massu