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zadhand
22/05/2015, 13h23
A LA UNE/ACTUALITE
le 22.05.15 | 10h00
Révolution dans La Famille Algérienne

Il n’y avait pas eu d’étude de cette ampleur sur la famille depuis les années 1970. Une équipe de chercheurs vient de publier les résultats d’une enquête* réalisée en 2012 qui révèle de profondes mutations, survenues rapidement, sur la façon de vivre dans les villes.

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- La famille échappe à l’autorité du seul patriarche

Elles participent au budget de la famille et donc à la prise de décision. La plus grande mutation sociale est portée par les femmes : ce sont elles, mères et filles, qui détrônent chaque année un peu plus le pater familias, traditionnellement le grand ordonnateur de l’espace public. Cette mutation se voit en particulier à travers le budget de la famille, auquel la fille participe en versant la totalité de son salaire, pendant que le garçon… ne paye qu’une ou deux factures. «Le principal mode de gestion des revenus familiaux, soit 33% des cas, est le fait du répondant, dont plus de 90% sont des femmes. 2,1% des enquêtés procèdent
à une mise en commun et chacun se sert dans le ‘‘pot commun’’.
Les situations de gestion de la totalité par le conjoint qui remet une allocation à l’épouse concernent seulement 8,6% de l’échantillon», énumère l’étude. Et 52,4% des personnes déclarent que les décisions de dépense au quotidien sont prises par la femme. «De plus en plus, la femme s’occupe elle-même des courses, mais prend aussi en charge les frais de mariage d’un frère ou d’une sœur, ou les frais de santé, la femme est devenue l’acteur le plus important du budget familial, note la sociologue Fatma Oussedik, qui a dirigé l’étude. Elle participe désormais à la décision et n’est plus là uniquement pour procréer mais joue un rôle économique.
On voit d’ailleurs dans certaines familles que la fille qui occupe ce rôle, souvent, ne se marie pas.» Le poids de l’argent des femmes, qui ont des revenus, sur le budget familial pose d’ailleurs des questions sur le texte de loi sur l’héritage où leur part est inférieure à celle des autres membres de la famille alors que ce sont elles qui participent aux dépenses et aux achats. Autre exemple : la patrilocalité n’est plus une règle absolue. «Avant, une femme se mariait là où habitait son mari ou les parents du mari, rappelle la sociologue.
On voit cette citadelle se fragiliser : de plus en plus, l’homme accepte de déménager chez sa femme, voire chez ses beaux-parents s’ils prêtent un logement.» Une nuance toutefois : travailler peut encore dépendre aujourd’hui d’une autorisation des proches parents dans le cas des jeunes filles interrogées, notamment celles issues des milieux ruraux. Les personnes qui doivent donner leur autorisation aux jeunes restent au premier rang le père, au deuxième rang les deux parents et en dernier, la mère. Les frères aînés, avec des taux peu significatifs, exercent leur autorité sur leurs sœurs et notamment dans les zones rurales.

- La solidarité familiale s’affaiblit

La solidarité a été et reste le principal amortisseur des chocs externes que subissent les individus. Mais la vie en ville a mis à mal le modèle de la grande famille qui vit dans une grande maison, sur un grand terrain, selon la règle de l’indivision de la propriété familiale. «Les familles s’organisent différemment sous la pression de l’exiguïté des logements et de la difficulté à accéder à de nouveaux espaces. Le type de logement intervient donc dans la composition des familles, et la maison individuelle constitue l’aspiration de chaque chef de famille car elle seule permet à ses membres de se projeter sur l’espace», rappelle le rapport.
Résultat : «Les échanges de solidarité sont de plus en plus verticaux, consanguins et polarisés sur la femme», note l’étude. Un couple prend financièrement en charge ses enfants, ses parents mais pas ses frères et sœurs. «Les parents des années 1960 et 1950, en grande partie grands-parents maintenant, n’ont plus rien de commun avec leurs propres parents, ni dans leur mode de vie ni dans de mode relationnel avec leurs enfants et petits-enfants.» Cette représentation verticale s’illustre aussi à travers l’occupation d’un logement, prioritairement les parents et les enfants. Les belles-filles et les gendres logent avec un membre de la famille dans 53,8% des cas,
et les petits-enfants dans 53,7% des cas.
Et la cohabitation – beaux-parents/enfants mariés – cesse avec la naissance du premier enfant dans plus de la moitié des cas. «La famille algérienne a vécu, en une génération, une transformation radicale dans sa structure : on est passé d’un mariage précoce à un mariage tardif, note l’étude. Tous ces changements profonds qui ont touché l’institution matrimoniale ne semblent pas se limiter uniquement au processus de formation des unions (célibat prolongé, retard dans l’âge du mariage, choix du conjoint) mais touchent également le fonctionnement comme la dissolution d’un certain nombre de mariages par le divorce.»
Les changements affectent les relations familiales au sens large.
Exemple : aujourd’hui, on peut traîner un frère en justice pour des querelles d’héritage.

- Les femmes ne sont plus «au foyer»

Depuis le début des années 2000, le marché de l’emploi absorbe de moins en moins de femmes. «Elles ne représentent que 14% de la population active, ce qui n’est pas vraiment pas beaucoup au regard de leurs performances scolaires», analyse Fatma Oussedik. Autre évolution : alors qu’elles étaient massivement recrutées dans le secteur public, on les retrouve aujourd’hui dans le secteur tertiaire où elles sont en contact avec l’extérieur. «Il y a d’ailleurs de moins en moins de femmes au foyer, note la sociologue.
La femme des années 2010 fait elle-même le marché – un espace très masculin il n’y a pas si longtemps – s’occupe des démarches administratives, prend en charge les enfants pour les amener à l’école, etc. Et surtout, elles sortent pour retrouver des amies.» La division sexuelle du travail traditionnelle, celle qui confinait les femmes au foyer, a été bouleversée par l’instruction des filles, la maîtrise de plus en plus affirmée de leur fécondité, ou encore l’évolution du statut social des femmes.
«S’il nous semble que des transformations évidentes apparaissent, il n’en demeure par moins que le hammam, le coiffeur, les visites aux amies ou même faire du sport ou activer dans une association maintiennent les femmes dans un espace féminin, précise le rapport. Les grandes évolutions vers la mixité, représentées par le fait de faire les courses, aller au marché, chercher les enfants à l’école, apprendre une langue, se rendre à une exposition ou à la mosquée,
introduisent les femmes dans un univers de mixité qui est une des grandes transformations de la vie des Algériennes.»

- Les Algériens sont de plus en plus sédentaires

La majorité des gens en Algérie – et en particulier les hommes – trouvent du travail grâce à leurs réseaux, plus qu’à l’Agence nationale pour l’emploi ou les petites annonces (ce qui n’est pas le cas des femmes). En d’autres termes : pour trouver un emploi, il vaut mieux rester là où le capital familial et social permet de travailler et de se déployer dans l’espace. 44% des salariés interrogés ont obtenu leur emploi actuel grâce à des relations personnelles ou familiales.
Un phénomène accentué par le fait que les programmes d’accès au logement menés par l’Etat ont contribué à sédentariser les gens. D’une manière générale, on remarque donc que les Algériens sont de moins en moins mobiles : ils s’investissent là où ils trouvent propriété et emploi. L’étude émet l’hypothèse que l’Algérie pourrait se trouver dans une situation de «rattrapage» : environ 75% de l’échantillon se trouvent dans la phase où les familles se réapproprient l’espace urbain, s’y déploient en inscrivant un réseau de parenté.
«Après l’exode rural des années 1970 et le conflit armé des années 1990, deux moments incitatifs forts dans les mobilités résidentielles», il y a une «aspiration à la stabilité». Mais l’étude conclut également que le «repli sur soi résidentiel est le symptôme d’une incapacité des institutions de l’Etat, selon des critères objectifs transparents,
et se trouve de fait soumis à des logiques de l’institution familiale».

- C’est dans la cuisine que les statuts changent

Si le marché est un lieu emblématique des mutations sociales, la révolution silencieuse se fait aussi… dans la cuisine. «SIM et Benamor ont balayé le tamis pour faire le couscous, remarque Fatma Oussedik. L’irruption du traiteur a bouleversé les modes de vie. Là où avant, quand un invité arrivait à l’improviste, on mettait tout sur la table et on partageait ce qu’on avait, maintenant, on sort acheter une pizza ou un poulet rôti.» Conséquence directe : les objets traditionnels laissent la place au congélateur et au petit électroménager. Les seules choses que l’on transmet restent la tabouna et les objets en cuivre.
Et encore. L’enquête révèle que le cuivre semble en voie de disparition puisque 69% seulement des enquêtés déclarent le tenir de leurs ascendants. Ailleurs dans les grandes villes (91,5%) et les villes moyennes (80%), il a presque cessé d’être inscrit dans la transmission. Le changement d’habitude culinaire se voit surtout lors des mariages : exit le mouton sur pied acheté par la famille du marié, que la famille de la mariée faisait cuire et redistribuait.
Sur les tables de la noce, qui se fête à présent plutôt l’après-midi, la viande a disparu pour céder la place au sucre. Et les hommes dans tout ça ? Ils cuisinent de plus en plus – ça peut aller de l’omelette au couscous – mais jamais devant leur famille. «La belle-mère ne fait plus la cuisine, elle délègue d’abord à une belle-sœur ou à une fille qui ne fait pas d’études.» Et la salle à manger ? «Dans de nombreux cas, elle a un rôle de pièce de réception ou n’existe tout simplement pas.
La majorité des repas sont pris dans la cuisine, relève l’étude. Il y a ici quelque chose qui change : il s’agit du caractère longtemps décrit comme multifonctionnel des pièces dans l’habitat algérien.» Les familles aspirent à un autre modèle de maison où il y aurait une cuisine, un salon et une salle de bain. Et dans des proportions très marginales, certaines familles disposent d’une salle de sports ou une piscine. L’étude rapporte ce dernier phénomène comme «l’expression d’inégalités sociales».
«Le niveau d’instruction est plus élevé chez les personnes qui disposent d’un hammam.
Ce constat est moins clair lorsqu’il s’agit d’un sauna, d’une piscine ou d’une salle de sport.» Il faudrait donc y voir «un indice, dans le premier cas, d’une réappropriation d’un élément de la culture algérienne alors que dans les seconds cas, il s’agit d’accéder à de nouvelles formes de consommation. Le rapport à la culture est réaffirmé par la possession d’un home cinéma puisque dans les familles qui déclarent en posséder un, les femmes interviewées ont fait des études supérieures.»

zadhand
07/08/2015, 18h34
A LA UNE/ACTUALITE/Consommation

le 07.08.15 | 10h00

L’été de toutes les dépenses


L’inflation est en perpétuelle hausse en Algérie.
Le rythme d’inflation annuel atteignant 5% au cours du mois de juin 2015,
d’après l’ONS, ne semble pas connaître d’accalmie.

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Le budget des ménages algériens est soumis à rude épreuve, surtout durant la saison estivale,
où tous les ingrédients susceptibles de saigner davantage le porte-monnaie sont réunis.
Ramadhan, Aïd El Fitr, vacances, fêtes de mariage, examens de fin d’année,
les dépenses sont intarissables et donnent du fil à retordre aux citoyens qui doivent jongler pour s’en sortir.
A peine le mois sacré achevé et un Aïd qui aura pris sa part de lion en frais,
place à présent aux incontournables félicitations d’usage, consécutives aux mariages,
réussites aux examens, tous paliers confondus, et autres.Suite à une étude menée par l’ONS, en 2011, sur un échantillon représentatif de 12 150 foyers répartis
sur l’ensemble du territoire national, il s’est avéré qu’un foyer algérien dépense en moyenne 59 700 DA.
Or, si l’enquête a révélé que les dépenses alimentaires engloutissent 42% du budget global des ménages,
alors que le reste est partagé entre les frais de logements et de charges (20,4%),
les frais de transport et de communication (12%) et les loisirs (3,6%), elle ne mentionne pas,
par contre, certains frais supplémentaires qui contribuent à déséquilibrer la balance budgétaire des ménages.Il s’agit notamment des cadeaux et des différentes sommes d’argent dont de nombreux ménages
doivent s’acquitter à chaque heureux événement auxquels ils sont conviés.
«L’été dernier, j’ai dépensé pas moins de 25 000 DA en cadeaux de mariage,
anniversaire et réussite au bac. Ce sont des dépenses additionnelles qui viennent
chaque année s’ajouter aux dépenses courantes auxquelles on a déjà du mal à faire face
à cause de l’inflation. L’été reste vraiment la saison des dépenses tous azimuts.On n’en voit pas le bout. Répondre présent aux invitations de la famille,
des voisins et des amis a un prix, sans compter les naissances et les retours de la omra»,
relate Malika, 57 ans, mère au foyer. Aussi, pour ne pas passer pour des radins,
les invités doivent veiller à réguler leurs dépenses liées aux cadeaux en nature ou en espèces en fonction
des fluctuations des cours de la «bourse» locale. «Il y a deux ou trois ans, on pouvait se permettre d’octroyer
1000 DA à un enfant qui a réussi son examen de fin de cycle primaire ou à un nouveau-né.Actuellement, c’est révolu, on passerait pour des grippe-sous.
Plus question de donner une somme inférieure à 2000 DA. Côté cadeaux, c’est pire.
Il faut compter 5000 DA minimum pour offrir quelque chose de correct dont on n’aura pas honte»,
affirme-t-elle par ailleurs. Cela dit, ce que déplore le plus cette mère de famille,
c’est avant tout la cherté de la vie qui pousse les ménages à faire plus de sacrifices pour pouvoir faire plaisir
aux autres et offrir un présent convenable à chaque occasion heureuse,
«quitte à rogner sur le budget consacré habituellement à l’alimentation ou aux loisirs».

Lydia Rahmani

zadhand
02/12/2015, 22h14
A la une Actualité_Le projet de Loi de finances 2016 adopté par l’APN
le 02.12.15 | 10h00


Un impact certain sur le pouvoir d’achat


Lorsqu’une entreprise est taxée plus lourdement ou achète plus cher ses intrants,
elle fera en sorte de répercuter ses dépenses
et les coûts de production ou de services sur le prix final.

20114

L’adoption de la loi de finances 2016 autorise le gouvernement à mettre en pratique,
dès le mois de janvier prochain, une nouvelle politique de taxation et un certain
nombre d’augmentations, notamment pour les carburants et l’électricité.
Des mesures qui, ajoutées à la dévaluation du dinar, porteront un coup sévère
au pouvoir d’achat des Algériens et pousseront l’inflation déjà galopante à la hausse en 2016.
Les craintes exprimées par l’opposition ne sont pas que gesticulations de politiciens,
elles alertent réellement sur les risques qui se profilent pour
les ménages, notamment, dans une conjoncture déjà difficile.
Malgré les assurances du gouvernement qui, pour se défendre, souligne que les augmentations
ne concerneront que les gros consommateurs d’énergie et les entreprises,
il est évident, en vérité, que toutes les hausses, quelle que soit la forme qu’elles prendront,
se répercuteront d’une façon ou d’une autre sur le pouvoir d’achat des citoyens.
En fait, lorsqu’une entreprise est taxée plus lourdement ou achète plus cher ses intrants,
elle fera en sorte de répercuter ses dépenses et les coûts de production ou de services sur
le prix final, ce qui grèvera forcément le budget des ménages. Comment peut-il en
être autrement lorsque les hausses ont été étudiées pour cibler les prix des carburants,
la vignette automobile, les tarifs d’électricité, la taxe sur les produits pétroliers (TPP),
la taxe intérieure de consommation (TIC), la taxe d’habitation, etc.
Des augmentations en cascade qui toucheront une grande frange de la population
et ajouteront à la précarisation de plus en plus d’Algériens. Les répercussions sociales
des nouvelles hausses annoncées risquent d’être désastreuses sur le court terme,
du fait de la hausse de l’inflation. Le mode de consommation des Algériens ayant
énormément évolué ces dernières années, ce ne sont pas les quelques prix subventionnés
qui permettront aux ménages de faire face à leurs dépenses, étant donné
l’augmentation inévitable des prix des produits agricoles,
des tarifs de transport, de l’électricité ou des véhicules.
Il est à noter que le rythme de l’inflation annuel observe déjà, depuis quelques mois,
une nette tendance à la hausse avec notamment 5,3% enregistrés en septembre dernier,
selon le dernier bulletin de l’Office national des statistiques (ONS).
L’Office indique, par ailleurs, que de janvier à septembre 2015, l’indice des prix
à la consommation a enregistré une augmentation de plus de 5% par rapport à
la même période de 2014. Des poussées inflationnistes qui risquent de prendre de l’ampleur
très prochainement, impactant le pouvoir d’achat des citoyens
et augmentant les difficultés des entreprises de production.

Zhor Hadjam

zadhand
28/03/2016, 17h24
A la une/Actualité_Handicapés, cancéreux et personnes atteintes de maladies chroniques
le 28.03.16 | 10h00


Années fastes ou crise, le calvaire continue !

En cette période de crise économique, alors que les pouvoirs publics
s’affèrent à étudier les solutions à adopter
pour financer le déficit budgétaire

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et pour mener à terme les projets les plus urgents de manière à éviter la colère sociale,
des pans entiers de la société s’inquiètent sur l’impact qu’aura cette conjoncture sur leur situation sociale. Mais aussi sur
la prise en charge de leurs besoins les plus élémentaires en matière de santé notamment.
En effet, ce sont les couches les plus défavorisées qui affichent leur appréhension face à un avenir incertain.
Et ce, d’autant que le budget de la solidarité nationale, la famille et la condition de la femme a baissé de près de 10% cette année,
passant de 131,8 milliards de dinars en 2015 à 118, 8 milliards de dinars en 2016.
Déjà lésées durant la période faste qu’a connue le pays entre 2000 et 2010, les catégories démunies sont les premières à payer
les frais d’une crise qui se corse, même si les assurances n’ont pas manqué depuis le début de la baisse des recettes pétrolières
du côté des pouvoirs publics. Les ministres en charge des secteurs sociaux tiennent à chaque fois à rassurer que la crise n’affectera pas
leurs départements.C’est le cas de la ministre de la Solidarité nationale, Mme Nouria Meslem, et du premier responsable de la Santé.
Mais les promesses semblent difficiles à tenir. Résultat : les handicapés, les malades atteints de pathologies lourdes ou rares
et les chômeurs sont les premiers à être affectés par cette conjoncture économique difficile.
Peur de perdre les maigres acquis des handicapés
Mme Atika El Mameri, présidente de la Fédération des associations des handicapés moteur (FAHM) ne manque pas d’ailleurs d’afficher
sa crainte quant à la dégradation de la situation des handicapés. «Les maigres acquis que nous avons arrachés sont menacés par la crise
qui intervient au moment où l’on s’attelle à mettre en place une politique dédiée à cette catégorie de la société», nous dira-t-elle.
Et de souligner : «Nous sommes très inquiets par rapport à la conjoncture économique actuelle.
La politique en direction des personnes handicapées devait être enrichie car elle n’en est qu’à ses débuts. Tous les dispositifs de services à
la personne que nous proposions de créer : services d’auxiliaire de vie à domicile pour les personnes dépendantes, services d’auxiliaire
de vie scolaire, services de transport adapté, porte-à-porte, etc. Ces services auraient permis aux personnes en situation de handicap
dépendantes de sortir et mener une vie sociale pour rompre avec leur marginalisation.
Ce sont aussi des services pourvoyeurs de nombreux emplois.» Mais ce sont surtout des services coûteux et lourds à supporter dans
le contexte actuel. «Mais nous ne pouvons pas remettre aux calendes grecques ce que nous attendons depuis quarante ans ! Améliorer
la vie des familles qui prennent en charge des personnes handicapées dépendantes, faciliter à 15% de la population algérienne la participation
à la vie sociale, toutes ces mesures contribuent à la cohésion et à la paix sociale», noter encore Mme El Mameri
La revalorisation de la pension en attente
Or, le retard est important à ce niveau. Déjà que le Conseil national supérieur des handicapés annoncé pour le mois de mars 2016 avec comme
objectif l’amélioration des conditions de vie des handicapés tarde à être lancé officiellement. Idem pour l’augmentation de la pension de 4000 à 8000 DA.
«Cette pension devait être revalorisée à hauteur de 8000 DA mensuels, mais l’aggravation de la situation économique a stoppé cette augmentation
qui était prévue officiellement», notera à ce sujet Mme El Mameri.Et à Mme Flora Boubergout, présidente de l’Association de soutien aux handicapés
El Baraka de regretter : «La personne handicapée survit en s’accrochant avec désespoir au plancher financier que lui accorde aléatoirement la réglementation»,
alors que les difficultés sur le terrain sont de plus importantes. L’augmentation des accidents de la circulation sur nos routes ne fait que compliquer
la situation et augmenter les besoins de cette catégorie de la société. Ce qui constitue une charge sociale de plus sur les ressources de l’Etat
et des caisses d’assurances sociales et économiques.
Prise en charge aléatoire
Faut-il rappeler dans ce cadre qu’actuellement l’Etat prend en charge les cotisations CNAS des personnes handicapées sans revenus et sans emploi
pour leur assurer une couverture sociale. Il prend aussi en charge le coût de la gratuité des transports urbains via des conventions signées par
le ministère de la Solidarité et entreprises de transport de voyageurs privées et publiques.Exemple : Air Algérie transporte gratuitement sur les vols
domestiques les personnes handicapées à 100% et leurs accompagnateurs. Mais beaucoup reste à faire pour mettre fin à la triste condition de cette
catégorie dont le recensement est en cours de réalisation. A ce jour, le nombre réel des handicapés et de leurs besoins, ainsi que les types de handicaps
et structures matérielles et moyens humains indispensables à leur prise en charge ne sont pas cernés.
Cela pour relever l’absence de données exhaustives sur les personnes aux besoins spécifiques ni sur les moyens de leur prise en charge. L’exemple
des enfants atteints d’Infirmité motrice cérébrale (IMC), qui souffrent d’un retard de développement psychomoteur et celui des paraplégiques
(en attente de gratuité des sondes pour l’auto-sondage) sont les plus édifiants, selon Mme El Mameri qui évoquera le cas d’un père qui éprouve
d’énormes difficultés à prendre en charge son enfant (couches, poussette pour les déplacements, médicaments…).
Ces enfants nécessitent en effet un accompagnement et un suivi dans des centres de réadaptation. Ce qui n’est pas disponible de manière équitable
à travers toutes les wilayas. En d’autres termes, une illustration claire des distorsions régionales dans la prise en charge des handicapés au même titre
que dans d’autres secteurs.
Cancer et maladies orphelines : déficit en formation
L’autre catégorie de la société qui risque d’être lourdement affectée par la crise est celle des cancéreux. Pour bon nombre d’observateurs, le Plan cancer
pour la période s’étalant de 2016 à 2019 est menacé. Evalué à 179 milliards de DA, ce plan souffre selon les spécialistes d’une insuffisance en matière
de prévision financière sur le long terme.Aussi, la perte de pouvoir d’achat du budget prévisionnel, les intrants, les équipements d’oncologie
et les médicaments induite par la perte de valeur du dinar complique la mise en œuvre de ce plan. L’on s’attend ainsi à ce que le montant
de 179 milliards de DA subisse d’ici à 2019 une forte dépréciation à cause de l’inflation. «Ce qui risque de le rendre caduc», avertissent les spécialistes.
Et ce, d’autant que les budgets ne pourraient être augmentés pour compenser cette perte de valeur. Face à ce risque, du côté des coordonnateurs dudit plan,
l’on plaide essentiellement pour l’investissement dans la formation et non dans les équipements. «Nous avons besoin beaucoup plus des former des médecins
pour prendre en charge les malades», nous dira un membre du comité de suivi et d’évaluation dudit plan. Le Pr Messaoud Zitouni abonde d’ailleurs dans
ce sens, plaidant pour la formation des médecins généralistes eu égard à leur rôle majeur dans la prise en charge médicale de proximité.
Il n’a pas manqué de déplorer en février dernier le déficit enregistré en la matière. Et ce, au même titre que les médecins spécialisés dans la prise en charge
d’autres pathologies, à l’image des maladies orphelines.Pour les économistes de la santé, un effort de formation des praticiens est impératif surtout que beaucoup
de jeunes médecins ne connaissent pas ces maladies. Les médicaments disponibles sont également rares et très chers et certains ne sont pas remboursés par
l’assurance maladie. Ce que déplorent les associations dont les craintes augmentent dans la conjoncture actuelle. En Algérie, le nombre de personnes souffrant
de ces maladies est estimé, pour rappel, à 10 000 personnes et sont essentiellement des enfants (75%).
Seuls le dépistage précoce et l’élaboration d’un programme sanitaire public spécifique sont conseillés et ouvrent la voie à la budgétisation dans les établissements
publics de santé pour la prise en charge de ces affections. Or, les conditions financières du pays ne s’y prêtent pas.
Samira Imadalou

zadhand
20/06/2016, 19h39
Les algériens de plus en plus pauvres


http://www.maghreb-sat.com/forum/attachments/f13/24144d1465244805-sharing-europe-zapto-org-2015-user-pass-t%E9l%E9chargement-5-.jpg

Dévaluation du dinars, subventions non ciblées...
le 20.06.16 | 10h00


Réduire la pauvreté nécessite impérativement des données
exhaustives sur le phénomène, mais aussi une définition claire
des critères. Or, ce n’est pas le cas aujourd’hui.

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De l’aveu même des représentants du gouvernement, les pouvoirs publics ne
disposent pas d’assez d’informations sur l’ampleur de ce phénomène de manière
à pouvoir le juguler. La ministre de la Solidarité nationale,de la Famille et de la
Condition de la femme, Mounia Meslem, a, en effet,révélé récemment l’inexistence
de chiffres précis sur le nombre de nécessiteuxen Algérie.



Les algériens de plus en plus pauvres - Economie - El Watan (http://www.elwatan.com/economie/les-algeriens-de-plus-en-plus-pauvres-20-06-2016-323452_111.php)

zadhand
01/07/2016, 02h13
ACHATS DES VÊTEMENTS DE L'AÏD
Temps durs pour les parents!


http://www.maghreb-sat.com/forum/attachments/f4/24544d1466295267-les-prix-de-laudience-tv-internationale-saha-shourkoum.jpg

Par Walid AÏT SAÏD
Jeudi 30 Juin 2016 00:00

Avec l'inflation et la dégringolade du dinar, leur pouvoir d'achat
n'a jamais été aussi faible. Mais certains foyers ont trouvé le moyen
de perpétuer cette tradition et faire plaisir à leurs enfants. Appréciez plutôt...


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Les foyers déjà saignés à blanc par les commerces de bouche,
sont en train de laisser leurs dernières plumes chez les boutiques
de prêt-à-porter. En effet, comme c'est de tradition la deuxième
semaine est consacrée aux achats de l'Aïd, en particulier les
vêtements. Mais cette année, cette tradition est difficile à être
perpétuée par de nombreux foyers déjà saignés à blanc avec un
Ramadhan des plus difficiles. Avec l'inflation et la dégringolade du
dinar, leur pouvoir d'achat n'a jamais été aussi faible. Alors que
d'habitude les ménages algériens passaient un Ramadhan tranquille
avec 40.000 dinars, ils ont consacré cette année un budget de
56.000 DA pour les familles moyennes et près de 90.000 DA pour
les familles aisées, révèle un sondage de l'Association pour la
protection et l'orientation du consommateur et son environnement
(Apoce). C'est dire la valeur qu'a perdue notre monnaie nationale
au grand dam des pauvres citoyens. D'ailleurs, ce même sondage
révèle que les chefs de famille vont consacrer un budget de 8000 DA
par personne pour les vêtements de l'Aïd el-Fitr, alors que ce budget
était de moitié l'année dernière. C'est donc la banqueroute assurée
pour des foyers! Il suffit de faire un petit tour dans les artères de la
capitale pour constater cette amère réalité. Des milliers de personnes
prennent d'assaut les boutiques du prêt-à-porter, laissant de côté les
commerces de bouche, les loisirs avec les belles «sahrate» et même
la prière des «tarawih»...du fait que les soirées sont trop courtes.
L'engouement est donc là, mais les prix freinent les ardeurs! Les prix
flambent! La marchandise est disponible, il y en a pour tous les goûts,
mais cela reste très cher. Aucune logique économique, cela ne semble
pas du tout répondre à la loi de l'offre et de la demande. Néanmoins,
il reste quelques bons plans qui permettent aux familles de faire quelques
bonnes affaires. Les «marchés des pauvres» comme ils les qualifient.
Premier endroit indiqué est la petite commune de Bachdjarah avec ses
innombrables centres commerciaux ou plus communément appelés
«bazar». Ce sont de véritables cavernes d'Ali Baba. On y trouve de tout
pour tous et pour toutes les bourses. Que ce soit pour hommes, femmes,
adultes ou enfants. Des habits classiques aux accoutrements dernière
tendance. Les foyers y trouvent leur bonheur en déambulant dans les
allées de ces centres commerciaux. Mais ce qui est le plus marquant,
ce sont les prix affichés qui paraissent très abordables. Ça va de 500 DA
pour un pantacourt à 900 DA pour un chemisier. 1000 à 1500 DA pour
les pantalons. On peut y trouver des sandales à 1000 et 1200 DA, des
baskets à 1800 DA. «Avec 3500 DA, j'ai réussi à habiller mon fils,
chaussures comprises», rapporte tout sourire une mère de famille qui
semblait être ravie des «affaires» qu'elle venait de réaliser. Il n'y a pas
que les centres commerciaux de Bachdjarah où l'on fait de bonnes affaires.
Le marché de Rouiba, qui est connu sous le nom de «la braderie», est
également conseillé pour faire ses emplettes. Les marchands s'y installent
avant le f'tour, mangent ensemble sur place en attendant des clients qui
affluent de partout une demi-heure à peine après la rupture du jeûne.
Les familles semblent s'être passé le mot! Les artères de cette petite ville
sont obstruées par le flot de véhicules des familles venues pour y faire des
bonnes affaires.Il faut garer le véhicule à l'entrée de la ville et faire quelques
kilomètres à pied pour arriver à bon port. Les prix sont aussi abordables que
ceux de Bachdjarah.Les clients qui viennent de partout sont ravis! A leur grand
bonheur, ils trouvent enfin des endroits où ils peuvent faire leurs achats sans
être saignés! En plus de ces deux endroits phares, il y a des «valeurs sûres»
pour faire de bonnes affaires. Il y a bien sûr l'incontournable marché d'El Djorf
surnommé «Dubaï». La place Audin et certains magasins des rues
Larbi-Ben M'hidi et Didouche-Mourad à Alger-Centre sont aussi connus pour
leurs soldes. Tout comme le magasin le Printemps d'El Mohammadia qui est
connu pour ses prix bas tout au long de l'année et cerise sur le gâteau offre
des produits de qualité. Néanmoins, pour les moins nantis, il reste la bonne
vieille friperie. Elle demeure la source d'approvisionnement des milliers de
familles en Algérie en vêtements usagés. «La friperie est, pour nous les pauvres,
notre seul moyen d'acheter des vêtements à des prix abordables», affirme
une dame rencontrée dans une «fripe» de Kouba. Voilà donc un petit tempo des
achats de l'Aïd dans la capitale. Il reste encore quelques jours pour les finaliser
avant de s'attaquer aux gâteaux. C'est la tradition...!

zadhand
26/07/2016, 23h41
Ce que vous allez dépenser pour vos courses hebdomadaires en quelques chiffres (infographie)

le 26.07.16|12h35
mis à jour le 26.07.16|14h46

Il se trouve que vous avez épuisé le stock de la semaine dernière
en légumes, alimentation générale et autres.Avant de vous rendre au
marché, vous pouvez consulté notre infographie qui met en évidence
ce que vous allez dépenser en moyenne pour la semaine en cours et
ce en se référant aux prix pratiqués sur le marché ce mardi. Pour cela
nous nous sommes mis dans la peau d'un algérien aux revenus moyens
ayant trois enfants dont un est en bas âge.


25313

En plus des fruits et légumes, nous avons également ajouté les frais liés au
transport et produits d'hygiène, ces derniers nous les achetons en moyenne
1 fois par mois. Et meme les transports nous les empruntons pas tous, toute
la semaine. Donc nos calculs restent approximatifs. Les dépenses vont forcément
varier d'un ménage à un autre et ce selon les besoins de chaque famille.


25312

Il faut savoir que les prix de produits alimentaires ont pour la plupart
augmenté, pour cela vous n'avez qu'à


consulter nos infographies de la semaine dernière


L’augmentation des prix au détail touche plusieurs
produits alimentaires (graphes)

le 19.07.16|15h11

deux infographies basées sur des chiffres communiqués
par le ministère du Commerce.

Les prix des produits alimentaires en détail ont pour la majorité augmenté
et ce depuis le mois de mai dernier comparé à ceux de l’année dernière à
la même période, et ce d’après les chiffres du Ministère du Commerce
rapportés par l’APS ce mercredi.

Si l’ail local a connu une forte hausse qui est de 86.2 % et celui importé à
plus de 40 %, d’autres produits de première nécessité connaissent une
augmentation, certes beaucoup moins importante que l’ail, mais elle est
quasi générale, elle varie entre 1 et 11 %. Dans la graphe qui suit, on met
en évidence les chiffres avancés par le Ministère du Commerce et qui
concernent les prix des produits de l'alimentation générale.


25314
Concernant les légumes frais, la tendance baissière concerne la pomme
de terre (-31,3%), l'oignon sec (-14%) et la tomate fraîche (-8,2%). Par contre,
la viande bovine locale, importé et même congelé est touchée par les
augmentations, elle varie entre 1,4% et de 3,3%.Les légumes secs, lentilles et
pois chiches ont connu une augmentation de plus de 20% voire de plus
de 30% pour les pois chiches.
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Hamida Mechaï

zadhand
12/08/2016, 18h21
PLUS DE 30% DES ARTICLES SCOLAIRES SONT CONTREFAITS

Face aux prix exorbitants des articles scolaires des grandes marques, les familles algériennes
optent plutôt pour les produits de bas de gamme. Ces produits généralement importés
sont contrefaits et portent atteinte à la santé de nos enfants.

Le président de l’association des commerçants et artisans algériens,
El Hadj Tahar Boulenouar, met en garde contre la présence sur le marché
d’une quantité importante d’articles scolaires contrefaits. Selon lui, ces
produits représentent plus de 30% du marché des fournitures scolaires.
« Les familles algériennes optent souvent pour les articles scolaires bas
de gamme au vu des prix exorbitants des produits de marque. Elles ne
prêtent pas une grande attention à la qualité et au danger que représentent
ces produits potentiellement nuisibles pour la santé de leurs enfants »,
regrette M. Boulenouar. Les parents ne regardent donc plus la qualité qui
devrait les intéresser mais les tarifs bas des fournitures scolaires. Selon le
président de l’association des commerçants et artisans algériens, la prolifération
des commerces anarchiques et illicites est responsable de la présence sur
le marché, d’articles scolaires contrefaits. Ainsi, il lance un appel aux collectivités
locales, aux parents d’élèves et aux responsables des établissements scolaires
pour les sensibiliser sur les dangers que représentent ces produits, qui normalement
sont interdits. D’après M. Boulenouar, les fournitures scolaires produites en Chine
ont considérablement inondés le marché algérien, Près de 80% des articles commercialisés. La cause de cette importante quantité importée serait, toujours
selon M. Boulenouar, due à l’incapacité de la production algérienne à combler la
demande. « L’Algérie ne produit que 30% de fournitures scolaires, et cela est dû à
la faiblesse de l’investissement productif », indique-t-il. A cet effet, selon l’UGCAA,
les prix des articles scolaires pour la rentrée 2016-2017 annoncent une hausse
sensible de 10% par rapport à l’année passée. « Cette majoration est motivée indubitablement par la dévaluation du dinar algérien, sans oublier la faiblesse de la productivité algérienne », explique-t-il. Par ailleurs, Boulenouar a précisé que les fournitures scolaires englobent cette année près de 10 millions de cartables,
250 millions de produits papetiers et 200 millions de stylos et crayons. Il a ajouté
que le coût des articles présents dans le marché algérien avoisine les 100 milliards
de dinars.Le budget des Algériens sera saigné. En effet, selon les chiffres communiqués par M. Boulenouar, la rentrée scolaire frôle les70 milliards de dinars, sans compter
les dépenses sur les livres et les vêtements.Selon lui, 30 milliards de dinars seront dépensés rien que pour le premier et les deuxième trimestres. La rentrée sera, pour
ainsi dire chère, notamment pour les familles qui ont plusieurs enfants scolarisés.
C’est la saignée pour de nombreux ménages !