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Voir la version complète : Pourquoi YouTube est doucement en train de devenir payant



shiver
10/04/2015, 13h51
La recette du succès de Google ne fonctionne pas autant pour YouTube. Dix ans après sa création, le site de streaming vidéo, financé par la pub, peine à être rentable malgré sa puissance. Explications.

Être le numéro un dans son domaine ne signifie pas qu'on est rentable. Lorsque Google a déboursé 1,65 milliard de dollars pour YouTube en 2006, alors à peine âgé de 1 an, sans doute le voyait-il en futur gros relai de croissance. Si le site de streaming vidéo est effectivement devenu hégémonique avec 1 milliard d'usagers actifs par mois, son modèle basé sur la publicité ne réussit pas à transformer cette audience en vrais profits.



http://img.clubic.com/0230000007730125-photo-bouton-abonnement-youtube.jpg (http://img.clubic.com/07730125-photo-bouton-abonnement-youtube.jpg)
YouTube versera 55 % des revenus aux éditeurs partenaires des chaînes - Crédit : YouTube.


En février dernier, des sources proches de la plateforme rapportaient au Wall Street Journal que YouTube avait, certes, augmenté ses revenus publicitaires de 30 % en 2014, à 4 milliards de dollars, mais que ses coûts de fonctionnement (72 heures de vidéo sont envoyées chaque minute) ainsi que d'autres frais comme les cachets distribués aux créateurs de contenus (les « youtubeurs »), ne laissaient en fait que des miettes.

Pourtant, YouTube capte une large part des investissements publicitaires vidéo. Sur 10 dollars dépensés par les annonceurs l'an dernier aux États-Unis, 2 allaient à YouTube. Mais dans les deux ans à venir, son rythme de croissance devrait être divisé par deux. Il passera de 39 % en 2014 à 18 % environ en 2016, alors que le reste du marché évoluera à un rythme stable de 16 %, prédit l'institut. YouTube a plusieurs raisons de s'inquiéter.

L'audience est trop concentrée
C'est le premier défaut de l'offre YouTube, pour les annonceurs : son audience est trop ramassée. Selon un analyste de Pivotal Research, 9 % des visiteurs totaliseraient 85 % des vues - confirmant la loi des « 80-20 » de Pareto. Pour un publicitaire, cela signifie que la cible potentielle est plus restreinte que ce qu'il y paraît. Selon TubeMogul, les annonceurs dépensent trois fois moins sur YouTube que sur les grandes chaînes de TV.

Autre problème lié à YouTube : les visiteurs consommeraient trop de petits formats amateurs pas forcément qualitatifs, rendant difficile pour un annonceur d'y adosser une publicité. C'est dans cette optique que la plateforme a entrepris en 2013 de lancer des chaines premium, mais sans qu'elles ne décollent vraiment. Le site soutient aussi activement les créateurs de contenu, avec l'ouverture de studios à Londres, Tokyo et Los Angeles. Le but est de se doter d'un catalogue à même d'attirer les investissements de plus de marques.

La concurrence devient pressante
Non, il ne s'agit pas de Dailymotion. La principale menace de YouTube s'appelle en fait Facebook. Le réseau social captait déjà une certaine audience vidéo, mais les chiffres ont fortement augmenté depuis qu'il a lancé l'autoplay, permettant de lancer la vidéo automatiquement à son survol. Selon ComScore, Facebook affiche 1 milliard de vidéo vues par mois, soit 4 fois moins que YouTube... sauf aux États-Unis, où ils feraient jeu égal.

Pour inciter les créateurs de vidéos à publier avec son propre outil, Facebook a mis à jour son algorithme de recommandation en début d'année afin de pénaliser (avec un facteur de 10) la visibilité du lecteur YouTube.

C'est une mauvaise nouvelle pour la filiale de Google, dont la majorité des vidéos sont vues hors de ses murs, via les « embeds ». Et Facebook a d'autres arguments, comme la synchronisation des spots publicitaires avec la télévision (via Social Moov par exemple) car le réseau social réunit une grosse audience au moment desprime times. Pour attirer des créateurs originaux, Facebook tente d'approcher des youtubeurs (tout comme Yahoo...) et envisage de les rémunérer. Le réseau social compte aussi sur sa forte communauté Instagram.

La tentation du payant se confirme
L'une des astuces de Google pour élargir l'audience de YouTube est de gagner le salon. L'américain a pour cela développé deux options : Android TV, la version de son système d'exploitation mobile adapté aux grands écrans, et sa clé HDMI Chromecast, permettant d'envoyer par exemple ses vidéos YouTube sur le téléviseur.

Bien installés dans leur canapé, les internautes volatils se transformeront, Google l'espère, en téléspectateurs engagés. Ils pourront alors consommer les contenus à plus forte valeur ajoutée que finance la plateforme, mais aussi les chaînes payantes ou des événements sportifs, comme des extraits des matchs de la NFL. Il y a aussi la musique, sur laquelle YouTube essaie de capitaliser avec son offre sur abonnement Music Key.

Mais sur les contenus à valeur ajoutée comme sur la musique, la plateforme se heurte déjà à des acteurs bien en place, comme Netflix d'un côté, et Spotify de l'autre. Le pire est que ces portails ne sont pas forcément rentables, surtout dans la musique - qui n'a pas tourné complètement le dos à la publicité d'ailleurs.

C'est ainsi que Google se résout finalement à tester une version payante de YouTube (http://pro.clubic.com/webmarketing/publicite-en-ligne/actualite-762310-youtube-abonnement-sans-publicite.html). . Et ce n'est pas une première. En novembre, Google jetait le pavé dans la marre avec Contributor. Cette fois, il s'agissait de tester la suppression de la publicité sur tous les sites Web, moyennant une contribution financière.

soltan009
26/09/2017, 09h13
YouTube arrête le payant
YouTube ne trouve pas la bonne carburation sur le payant. Le site avait proposé un système d’abonnement pour ses chaînes en 2013. Une option nouvelle qui devaient progressivement permettre de stabiliser les revenus des meilleurs youtubeurs, mais qui n’a pas pris. Machine arrière pour le portail qui supprime cette option et propose en remplacement du sponsoring. Après 4 ans, l’échec est consommé, les éditeurs des chaînes n’ont pas choisi ce mode de rémunération. YouTube va ouvrir dans un premier temps le sponsoring de chaîne sur sa section jeux-video, histoire de tester l’appétence du marché.