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Voir la version complète : Le Code de la Famille



zadhand
07/03/2015, 16h15
A LA UNE /ACTUALITE
07 Mars 2015


MADAME LEILA ASLAOUI AU SOIR D’ALGERIE :
«Le code de la famille n’est-il pas lui-même une violence ?»


A votre double titre de femme et de juriste, quelle lecture globale faites-vous du projet de loi devant amender le code pénal et portant sur les violences faites aux femmes passé en Conseil des ministres et dont l’examen est en cours à l’Assemblée nationale ? De quelle démarche procède ce texte, selon vous ?
Mme Leila Aslaoui : Une lecture au premier degré m'inciterait à dire que la volonté politique de sanctionner les violences faites aux femmes est une avancée .Une lecture plus approfondie de second, voire de troisième degré m'amène à me montrer plus circonspecte. Depuis de longues années de nombreuses associations n'ont cessé de dénoncer ces violences dont sont victimes principalement les femmes. En conséquence de quoi, le texte sur les violences n'est absolument pas la résultante d'une volonté politique mais plutôt de pressions et de combats de femmes .Exactement comme vécu avec le code de la famille de 1984.Combien d'épouses répudiées ont -elles été jetées à la rue avec leurs enfants en application de l'ancien article 52 avant qu'il ne soit abrogé et que les mères divorcées aient droit à la prise en charge du relogement des enfants par le père. Eh bien, 20 ans !
Ce qui me fait dire qu'il ne s'agit pas d'une avancée comme dit ici ou là. Ne serait-il pas plus judicieux de qualifier ce texte des violences d'une RESPONSABILITE DE L'ETAT consistant à protéger les citoyens de toute forme de violences a fortiori lorsqu'il s'agit de catégories plus vulnérables – les femmes –confrontées d'abord et avant tout à la violence de la loi? Le code de la famille n’est-il pas lui -même une violence? Avec la répudiation et la polygamie ou la nécessité du wali lors de la conclusion du mariage ainsi que le droit au «tatliq» dans des cas précis pour la femme. Voilà pourquoi je maintiens que l'on ne peut parler de pas gigantesque tant que l'Etat entend faire de la politique de protection de la femme une question mineure pour ne pas fâcher les conservateurs passéistes. A la veille du 8 Mars je souhaiterais que les chefs qui accorderont «généreusement» l'après-midi aux travailleuses se souviennent de nos héroïnes qui n'eurent guère besoin de la permission d'un homme pour rejoindre le maquis. Enfin le terme violences est trop général. L'application d'une loi est aisée lorsque le juge en fait une lecture claire et aisée.
Violences physiques? Psychologiques ?
Autres...Vous comprendrez dès lors mon scepticisme quant à l'efficacité de ce texte.

De nombreuses associations féministes et certaines femmes députées (pas toutes) se sont élevées contre le fait que la procédure judiciaire contre l’époux violent s’arrête à partir du moment où la victime pardonne son agresseur. Qu’en pensez-vous ? Par ailleurs, y a-t-il dans ce texte d’autres points pouvant entraver la lutte contre la violence faite aux femmes ?
Très répressif en apparence et seulement en apparence, le texte expose les femmes aux pressions sociales et familiales. La clause stipulant que les poursuites sont abandonnées si la victime décide de pardonner à son conjoint est la disposition pernicieuse qui permettra à la famille, à un policier, à un médecin légiste de pousser la victime – une femme – à renoncer à sa plainte. Avec cette précision importante : les femmes ont encore des difficultés à dénoncer les violences conjugales.
Cette clause sera de nature à les décourager à le faire, notamment celles dont la situation économique et financière est précaire et dépendante. Ce texte ne sera efficace que si cette clause était abrogée. Son abrogation se justifie pour une raison évidente :une loi émancipatrice et protectrice libère la parole.
La clause du pardon confisque la parole et ôte à la loi sa raison d'être et son efficacité .Bien entendu, il se trouvera des puristes qui trouveront la parade en disant «la loi dit conjoint» mais nous savons que ce sont les femmes qui sont victimes de violences conjugales y compris parmi la catégorie d’universitaires et de celles occupant des emplois supérieurs.

Outre les violences physiques, d’autres violences non moins importantes et plus funestes sont aujourd’hui exercées sur les femmes et notamment sur celles victimes du terrorisme, qui ont vu un époux, un frère, un père, un fils… assassinés. Comment s’exercent ces violences ? Que fait l’Etat pour les endiguer et d’ailleurs, a-t-il le désir et la volonté de le faire ?
Concernant les violences ce serait un véritable listing qu'il faudrait dresser : au sein de la famille, dans la rue, au travail sans oublier les rapports de voisinage… Quels textes de lois ? Aucun .Il est à relever que la régression réelle des mentalités rend les comportements à l'égard des femmes encore plus violents. Dans ce domaine, l'islamisme a distillé son venin et laissé des séquelles que seule une volonté politique pourrait combattre. Aujourd’hui, nous en sommes loin.
Quant à la violence vécue par les victimes du terrorisme rescapées de la décennie et par les familles des victimes assassinées, il faut rappeler l'interdiction qui leur est faite d'avoir accès au droit de voir les criminels jugés. La loi de la réconciliation que j'appelle loi de l'impunité stipule qu'ils ne sont plus poursuivables.
Que l’on sache que nos mémoires ne sont pas atteintes d'amnésie. La grande responsabilité de l'Etat face à l’Histoire sera : que deviendront toutes les rancœurs que la loi croit pouvoir étouffer ?
Un autre projet de loi est aujourd’hui à l’examen et concerne la mise en place d’un fonds de pension alimentaire pour, explique-t-on, «pallier les carences du père et ex-époux qui ne s’acquittent pas de la pension alimentaire allouée aux enfants et à la mère divorcée». Ce projet a suscité trois types de réactions. Certains le considèrent comme «une bonne avancée» ; d’autres une «poudre aux yeux, parce qu’inapplicable eu égard à la bureaucratie ambiante et d’autres enfin – essentiellement des islamistes – crient au scandale et affirment que c’est l’ouverture vers l’encouragement et l’augmentation des divorces. Que pense de ce texte, la juriste que vous êtes ?
Le fonds des pensions alimentaires sera une bonne chose s'il évite aux divorcées de courir de juridiction en juridiction en assignant un ex-époux insolvable. Cela signifiera que la procédure devra être simplifiée au maximum. Quant à l'argutie consistant à dire que le fonds augmentera les divorces, c'est tout bonnement irrecevable car les chiffres des divorces qui augmentent d'année en année d'une manière effrayante n'ont pas eu pour cause un fonds pouvant protéger des enfants de père divorcé insolvable et qui n'existe pas encore.

Est-ce que les quotas institués pour la représentativité des femmes dans les institutions comme cela a été le cas pour le Parlement suffisent à assurer l’égalité femmes/hommes ?
La solution par les quotas sans prendre en compte ni le savoir, ni les compétences est une fois de plus de la poudre aux yeux. Du genre : on a mis dix femmes pour dix hommes peu importe lesquelles. Cela constitue du bricolage et surtout, ce qui est plus grave, un irrespect à l'égard des femmes.


Entretien réalisé par K. B.-A.

jim63
08/03/2015, 09h20
salam

tout est dans l éducation.

västerås
08/03/2015, 17h50
l y a moins de 2% de mariages bigames et polygames en Algérie !
On m'a demandé ce que je pensais de cette loi qui vient de passer, sur la violence contre les femmes. D'abord, je suis très étonné que certains politiciens de pacotille, je dis bien certains, qui font de l'islam leur fond de commerce, puissent s'opposer à une telle loi, qu'ils aillent jusqu'à déclarer publiquement que punir le mari qui batte son épouse soit un facteur de dissolution de la cellule familiale. C'est juste hallucinant de penser une telle outrance, et encore plus de le clamer.
Cette odieuse attitude nous confirme que ces gens sont malfaisants, nocifs, mauvais, qu'ils ont une vision haineuse et rétrograde de la vie, qu'ils devraient eux-mêmes relever de tribunaux, que des lois devraient être prises pour leur demander des comptes, sur de telles déclarations. Ou peut-être devraient-ils aller se soigner.
Je hais ce régime, je ferais tout pour le combattre et le réduire, mais j'accepte cette loi qu'il vient d'adopter, comme une mesure salutaire, qui aurait dû faire partie de notre arsenal juridique ben plus tôt.
Je n'ai pas de mérite à réagir de cette façon, parce que j'ai été élevé ainsi. J'appartiens à une famille où la sœur aînée et la maman portent le titre considéré de Lalla. Dans toute ma famille, celle de mon père, ou celle de ma mère, aussi loin que remontent mes souvenirs, je n'ai jamais connu un seul membre de ma famille, proche ou lointain, qui ait été bigame ou polygame.
Battre sa femme chez nous est considéré comme dégradant, plus pour le bourreau que pour la victime. En plus d'être lâche, parce que généralement, ceux qui se livrent à de tels comportements sont tout miel quand ils ont affaire à plus forts qu'eux.
La femme, tout comme l'homme, ou le fruit de leur union, ce tendre enfant, sont des êtres fragiles, qu'une épine de rose blesserait jusqu'au sang. Ni la femme, ni l'enfant, ni même l'homme ne sont faits pour être maltraités. Ni même l'animal, par ailleurs. Aucun être vivant ne devrait être la victime de sadiques, de gens méchants et déséquilibrés, qui libèrent leur mal-être et leur manque de maturité sur plus faible qu'eux.



by djamaledine benchenouf

zadhand
26/11/2015, 19h40
A la une / Actualité_La ministre de la Condition féminine l’a annoncé à la radio
26 Novembre 2015

19979


Le code de la famille va être amendé

Plus de 7 000 femmes violentées en Algérie ont porté plainte contre leurs agresseurs au cours des 9 premiers de l’année en cours, dont 5 350 cas de violences physiques et 7 375 cas de mauvais traitements. Parmi elles, 22 y ont laissé la vie. Ce bilan macabre, enregistré par les services de la police, a été commenté, hier, par la ministre de la Solidarité, de la Famille et de la Condition de la femme, Mounia Meslem-Si Amer, invitée à l’émission matinale de la radio Chaîne III. La ministre a avoué qu'elle “ne s’explique pas” ces faits malheureux qui tendent à s’amplifier, sinon que cette situation est l’une des conséquences de la “décennie noire”, période de violence islamo-terroriste qui a endeuillé l’Algérie, durant les années 1990.
Mme Meslem a évoqué l’arsenal juridique pour lutter contre la violence faite aux femmes (harcèlement sexuel et violence conjugale…), rendu réel après l’amendement du code de la famille et la révision du code pénal, en le qualifiant, cependant, d’“insuffisant”.
Dans ce cadre, la ministre a rappelé l’élaboration du projet de loi du gouvernement criminalisant les violences faites aux femmes, entériné en mars dernier par l’APN, qui est bloqué au niveau du Conseil de la nation, en espérant qu’il sera adopté lors de sa session d’automne. Mais, elle insistera sur le fait que “beaucoup de femmes ignorent les lois qui les protègent” et leurs droits, et surtout que “très peu” de victimes osent se présenter aux postes de police lorsqu'elles sont brutalisées ou harcelées. La ministre de la Solidarité a également indiqué que le phénomène de violence à l’égard des femmes est l’affaire de toute la société, se montrant optimiste quant au changement des mentalités, à la protection et à l’assistance des victimes, grâce à la contribution des institutions de l’État, au mouvement associatif et à l’élite. Hier, l’invitée de la Chaîne III a choisi la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, célébrée le 25 novembre de chaque année, pour annoncer la révision, par le ministère de la Justice, de certaines dispositions du code de la famille. “Le code de la famille doit être revu et un travail se fait actuellement dans ce sens au ministère de la Justice”, a signalé la ministre.
Non sans rappeler que cette décision émane du président de la République en personne, lequel avait chargé, le 8 mars dernier, un comité ad hoc de la révision, notamment, des articles relatifs au divorce “qui prêtent à interprétation” en vue d’y introduire les clarifications nécessaires. Et comme pour rassurer les auditeurs, Mme Meslem a rappelé le rôle joué par le Conseil de la nation, lors de son actuelle session, qui a adopté le projet de loi amendant et complétant le code pénal portant de nouvelles procédures sur la protection de la femme contre toutes les formes de violences. Enfin, elle a annoncé qu’elle a reçu “des assurances” quant à l’adoption de la loi criminalisant les violences à l’égard des femmes qui, notera-t-elle, a connu des “résistances” de la part de certains partis islamistes qui ont tenu “un discours religieux très fort au sein du Parlement”. Ces annonces confirment, si nécessaire, l’importance de s’attaquer en urgence à un grave fléau qui porte préjudice à la santé publique et qui, au risque de nous répéter, constitue une violation des droits de l’Homme.

zadhand
16/12/2015, 23h52
A la une / Actualité_Plusieurs associations applaudissent la loi sur les violences faites aux femmes
16 Décembre 2015


“L’abolition du code de la famille reste notre objectif”


“Nous maintenons notre point de vue qui a été à l’origine de la production de cette loi-cadre”,
indiquent les associations signataires du communiqué, insistant sur
“la nécessité d’une prise en charge globale de cette question”.

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Le combat des associations féminines et des droits de l’Homme a été payant en Algérie,
puisque la loi criminalisant les violences à l’égard des femmes a été validée par
les deux chambres du Parlement. Dans une déclaration parvenue hier à la rédaction,
le collectif d’associations mobilisées contre ces violences, dont le Réseau Wassila/Avife,
l’association FEC, SOS Enfance en détresse, SOS Femmes en détresse, Rachda, Ciddef,
Tharwa Fatma N’Soumeur, se félicite des amendements au code pénal votés récemment
par le Sénat, après leur approbation par l’Assemblée populaire nationale (APN).
Pour ces organisations, il s’agit là d’une “avancée essentielle dans la criminalisation
des violences”. Elles regrettent, cependant, que les amendements se soient
“substitués au projet de loi-cadre”, proposé par le mouvement associatif, et “pourtant inscrit
par le bureau de l’APN”. “Nous maintenons notre point de vue qui a été à l’origine
de la production de cette loi-cadre”, indiquent les associations signataires du communiqué,
insistant sur “la nécessité d’une prise en charge globale de cette question”. Elles relèvent,
également, les insuffisances du dispositif de protection des droits de la femme, notant que
l’article sur le pardon “constitue une faute éthique et politique de ces amendements,
car il ne saurait y avoir de pardon sans justice”. Le collectif rappelle que c’est à l’État de
protéger les “plus faibles” de la société et invite ce même État à user des pouvoirs qui lui
incombent, en engageant “l’action publique” au lieu de “déléguer aux femmes victimes,
vivant le plus souvent en situation de précarité”, ce qui relève de ses “prérogatives”.
Pour rappel, le projet de loi amendant et complétant l’ordonnance 66-156 portant code pénal,
qui condamne les violences faites aux femmes, a été adopté le 5 mars dernier, par l’APN,
mais il a été bloqué pendant 9 mois au niveau du Sénat.
Un laps de temps qui coûtera la vie notamment à la jeune Razika, soulevant ainsi une vague
d’émotion et d’indignation. Le 10 décembre dernier, soit le jour de la célébration de la
Journée internationale des droits de l’Homme, les membres du Conseil de la nation ont adopté
ledit texte à l’unanimité. Parmi les nouvelles dispositions de la loi, on relève l’expression d’un ton
plus ferme et l’entrée des sanctions à l’égard des agresseurs. C’est le cas, notamment,
de l’article relatif à la protection de l'épouse des coups et blessures volontaires, qui entraînent
un état d'invalidité ou causent l'amputation, la perte d'un membre ou la mort de la victime.
Concernant la protection de la femme contre la violence sexuelle, la loi prévoit un article
criminalisant toute agression touchant à l'intégrité sexuelle de la victime. Avec aggravation de
la peine dans le cas d’un harcèlement sexuel.
Toujours dans ce domaine, il y a l’article criminalisant et luttant contre le harcèlement contre
les femmes, dans les lieux publics, avec aggravation de la peine si la victime est mineure.
Par ailleurs, en cas d’abandon de famille, la
loi ne prive pas l'épouse de ses biens et ressources financières. Conscient des retombées
bénéfiques de ces dispositions, le groupe d’associations s’est déclaré mobilisé pour “l’application”
dudit texte, en précisant, toutefois, que “l’abolition du code de la famille,
qui nous apparaît comme condamné historiquement, reste notre objectif”.

zadhand
09/06/2016, 17h34
Quand les institutions étatiques violent les lois de la République
le 09.06.16|10h00

http://www.maghreb-sat.com/forum/attachments/f13/24144d1465244805-sharing-europe-zapto-org-2015-user-pass-t%E9l%E9chargement-5-.jpg

Ce que la femme ne peut pas faire en Algérie

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En dépit des amendements apportés au Code de la famille, la discrimination
à l’égard de la femme est toujours présente. Ainsi, toute forme de discrimination
ou de violence que subit la femme se répercute directement sur ses enfants.
Le refus à une mère de famille de signer une autorisation à son fils a privé
pendant une année ce dernier de pratiquer son sport préféré. Car son père qui
travaille dans le Sud algérien n’est pas arrivé à temps et les inscriptions ont pris fin.
1 - Pas de compte bancaire pour enfant sans l’aval de l’époux
Pour que la femme ouvre un compte à son enfant sans l’aval de son époux, cela
relève de l’impossible en Algérie. La loi algérienne reconnaît à la femme le droit de
disposer de son argent. Mais que peut-on faire avec cet argent si on ne peut pas
le léguer à sa progéniture.«Lorsque nous emmenons les enfants chez le médecin,
on n’exige pas la présence du père pour payer les frais», s’emporte Kahina,
haut cadre dans une entreprise privée.Cette dernière, qui prend en charge financièrement
à la fois sa petite famille et sa belle- famille, déclare avoir été stupéfaite lorsqu’on lui a
exigé l’autorisation de son époux afin d’ouvrir des comptes bancaires à ses deux enfants.
Un projet qu’elle a dû abandonner en raison d’un conflit familial.
2 - Inscrire son enfant à une activité sportive ou artistique
Pour pratiquer son sport préféré, la petite Maya a dû attendre jusqu’au dernier délai pour
s’inscrire. L’APC de Sidi M’hamed a refusé de légaliser l’autorisation signée par sa maman.
Heurtée par la réponse du préposé au guichet qui a exigé la présence du père pour
légaliser le document, la mère de Maya a demandé à voir le chef de service de l’état civil,
estimant que ce refus était marqué idéologiquement.La mère de Maya a eu droit à une
seule phrase en guise d’explication à ce refus de la part du chef de service de l’état civil
«ça se passe comme ça en Algérie.»
3 - Se faire délivrer l’extrait de naissance S12 pour son enfant
Il n’y a pas de texte de loi interdisant à la femme de se faire délivrer l’extrait de naissance
S12 de son enfant. Mais les tentatives de Nassima qui a voulu profiter de la période des
vacances pour faire des passeports à ses deux enfants sont restées vaines.
«C’est le père qui a le droit de demander ce document», lui a-t-on expliqué à l’APC
d’El Mohammadia (Alger). La fameuse réponse revient «ça se passe comme ça en Algérie»,
lance-t-on face à l’insistance de Nassima qui a exigé à voir un texte de loi. En revanche,
une faveur lui a été accordée.«On peut vous le faire si vous ramenez la carte d’identité
de votre mari», propose-t-on comme unique solution. «Le préposé au guichet peut-il vérifier
si mon mari est d’accord par le simple fait de présenter sa carte, et si je la lui volais ?»,
s’interroge Nassima dubitative. Dans d’autres services, en revanche, le retrait de ce document
par une femme se déroule sans accroc. S’agirait-il alors d’instructions ou d’un simple excès de zèle ?
4 - Le témoignage des femmes n’est pas accepté à l’APC d’Alger-centre
Le témoignage des hommes et des femmes a la même valeur aux yeux de la loi. Mais pas
à l’APC d’Alger-Centre. Cette dernière a refusé le témoignage de deux femmes, en plus d’un
homme ayant accompagné tous les trois leur ami qui voulait se faire délivrer le certificat de célibat.
«On a refusé notre témoignage et pourtant nous le connaissons très bien.
Mais le témoignage d’un homme rencontré au hasard dans la rue a été accepté»,
s’étonne l’une de ces femmes, estimant pourtant que même du point de vue de la religion,
laquelle exige que le témoignage d’un homme soit égal à celui de deux femmes,
les conditions sont remplies.

Rahmani Djedjiga