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zadhand
05/03/2015, 12h19
Chronique du jour
05 Mars
15146





Le 8 Mars
une fois passé…

15147

Par Hassane Zerrouky



Chaque 8 mars, on se rappelle de l’existence des femmes. Elles ont droit à une demi-journée chômée pour celles qui ont la chance de travailler. Des fleurs et des cadeaux. Et sont invitées à des galas où chanteuses et chanteurs viennent les régaler. Le discours officiel, ça dure depuis 1962, ne manquera pas de saluer le combat des Algériennes durant la guerre de Libération nationale, sa contribution, fût-elle minime, à l’édification nationale et de valoriser son statut d’épouse et de mère ! Quant à l’amélioration de leur statut, il ne faut pas trop y compter. Elles seront toujours confinées dans un statut de citoyenne de seconde zone. Et pour ce faire, on n’hésitera pas à convoquer la religion, et s’il le faut des oulémas, pour leur rappeler les lignes rouges à ne pas franchir. Certes, par rapport au code de la famille de 1984, par définition anticonstitutionnel puisque la loi fondamentale consacre l’égalité hommes/femmes, on ne peut nier une certaine évolution. Mais, malgré des progrès réels – plus de femmes actives dans divers domaines – force est de constater que les forces réactionnaires continuent de pointer les femmes et de multiplier les freins pour les confiner dans un statut d’infériorité par rapport à l’homme. Et si ces milieux consentent à ce que la femme s’instruise ou active, on n’hésitera pas à tenter de les encadrer afin qu’elles ne sortent pas de leur statut d’asservissement. Exemples, entre autres. A l’université, des campagnes animées par des groupes extrémistes font le forcing pour «hidjabiser» toutes les étudiantes. A Blida et ailleurs, des associations religieuses se sont même fixé des objectif chiffrés : voiler 500 fillettes ou plus, c’est selon. Et comme si cela ne suffisait pas, des prédicateurs connus, wahhabites devant l’Eternel, s’en prennent aux jeunes femmes qui ne portent que le foulard : il faut que leurs corps et leurs visages soient entièrement recouverts, tonnent-ils ! Illustration encore de cette vision sectaire, ces députés islamistes et conservateurs, s’opposant au projet de loi en débat au Parlement portant protection de la femme et criminalisant la violence à l’endroit des femmes, que ce soit dans l’espace public ou privé. Un député islamiste a argué que l’Etat n’a pas à légiférer dans la vie privée d’un couple. En clair, on ne doit pas punir l’homme qui «tabasse» sa femme ! En fait, cette levée de boucliers contre les Algériennes, qui ont eu à subir dans leur chair – elles sont plus nombreuses qu’on ne le croit – les violences de la décennie noire, et toutes sortes d’exactions comme le mariage forcé au demeurant non interdit par la loi, s’explique par le fait qu’elles sont de plus en plus nombreuses à occuper un espace (public ou du travail) autrefois réservé aux hommes.
Des chiffres. Environ 55% des bacheliers sont des filles. Le nombre d’étudiantes à l’université est égal sinon supérieur à celui des garçons. Reste cependant que le nombre de diplômées femmes, bien qu’en augmentation, est inversement inférieur au nombre de postes qu’elles occupent dans la vie active. Selon l’Office national des statistiques (ONS), 58% des femmes diplômées ont trouvé un emploi contre 77% pour les garçons. Et de façon plus générale, même si l’on dénombre 2,7 millions de femmes qui travaillent contre moins d’un million en 1999,ce chiffre ne représente que 17,5 % de la population active. C’est le plus bas du Maghreb ( 27% au Maroc et 25% en Tunisie). Le taux officiel de chômage des femmes (18%) est le double de celui des hommes. Enfin, elles sont autour de 400 000 à travailler dans le secteur de l’informel et ne bénéficient pas de protection sociale et encore moins d’une allocation-chômage.
Confinées jusque-là dans les services classiques non marchands – administration, enseignement et santé –, c’est dans les secteurs de technologies nouvelles – téléphonie mobile, de l’information, les services informatiques et de conseil, marketing bancaire et financier — à savoir les services marchands, que l’emploi féminin a le plus progressé en Algérie. La raison : elles sont mieux formées que les hommes. L’armée, la police et la gendarmerie sont également des secteurs où la féminisation a fortement progressé : elles sont nombreuses à occuper des fonctions supérieures dans l’armée et la police (on compte quatre femmes officiers généraux, plusieurs dizaines d’officiers supérieurs dont des commandantes dans la marine de guerre).
Cette féminisation de certains secteurs, notamment dans l’armée et les services de sécurité, inquiète les milieux islamo-conservateurs. Des députés islamistes n’ont-ils pas tenté, avec la complicité de certains milieux du pouvoir, d’imposer le hidjab au sein de la police et de la douane, en contestant une circulaire interdisant le port du voile dans les corps de sécurité ? Arrêtons là et bon 8 Mars quand même à toutes les Algériennes (voilées ou non), car il reste du chemin à faire.
H. Z.

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albano74
05/03/2015, 12h28
Une journée qui porte respect, l'amour sans fin, pour ceux qui nous a donné la vie de la vie .Pour ceux qui la nuit devient jour et de nous imprégner avec du lait de leur milieu. Pour ceux qui sont proches de si loin que vous soyez, quand nos coeurs déprimés chaque fois que nos âmes gémissent. Pour cette créature de Dieu, rempli de tant d'amour, avec tant miresi.Ndaj aujourd'hui, nous marquons cette journée est poser sa tête et mes pensées sur les genoux de ma mère, dans vos mères genoux, au lapful où le drain de larme comme par magie et les soucis et les peines de distance. Lorsque la pâte soleil, la lumière, la paix, le bonheur, bénissent à jamais nos mères. Happy Day Mars 8 pour toutes les mères du monde, pour ceux qui ont la grâce, le meilleur, le plus cher. Félicitations porte est ouverte, que l'âme d'une mère n'a pas besoin de frapper.http://gifsdomi.files.wordpress.com/2013/02/gif-bonne-fc3aate-grand-mc3a8re-27.gif

zadhand
07/03/2015, 10h53
Chronique du jour
07 Mars
15146





Le 8 Mars
Et toujours cette haine envers la femme

15216


Parler du combat des femmes en cette veille du 8 Mars ne peut faire l’économie de victoires enregistrées mais ne peut en même temps aussi, occulter le retour en force dans la société de tous ceux qui ont pour projet l’enfermement de la femme, son bâillonnement et son exclusion de tout champ public.
En cette veille du 8 Mars – Journée internationale de la femme – l’effervescence a été à son comble. L’Assemblée nationale a débattu depuis lundi et vient de voter un projet de loi portant amendement du code pénal, renforçant la lutte contre la violence faite aux femmes. L’on ne connaît cependant pas encore les amendements apportés à ce texte. L’objectif pour le Président qui a fait de cette question une promesse électorale est certainement de présenter cette nouvelle loi, dans un discours qui sera peut-être lu en son nom (comme tous ses discours depuis deux ans) et qu’il présentera comme un cadeau, une décision avant-gardiste du chef de l’Etat et la traduction de la clairvoyance que seul Bouteflika a toujours eue vis-à-vis de cette question.
L’on oubliera naturellement au passage, d’évoquer ou même de mentionner simplement que ce projet de loi est le fruit d’une lutte inlassable, depuis des années, de nombreuses associations féministes ou de mouvements de la société civile, mobilisés au quotidien et pas seulement à l’occasion du 8 Mars et qui n’ont cessé de faire pression.
Le texte d’envoi de Bouteflika (s’il en fait un, bien sûr) aux femmes algériennes, ne mentionnera sûrement pas aussi l’état de désastre absolu révélé par les statistiques officielles relatives au phénomène de violence à l’encontre des femmes dans notre pays. Pour la seule année 2012, les statistiques fournies par les services de police et de gendarmerie révèlent que 260 femmes ont perdu la vie suite à des violences et qu’en outre 8 500 femmes ont subi des violences.
Ces chiffres ne peuvent rendre compte totalement de la réalité quand on sait qu’il ne s’agit là que de faits ayant fait l’objet de plaintes déposées auprès des services de sécurité. Le chiffre est sûrement nettement plus élevé sachant toutes les pressions exercées sur la femme pour ne pas déposer plainte. Plus récemment, en 2014, et sur seulement neuf mois, 6 950 cas de femmes victimes de violence ont été enregistrés, dont 5 630 cas de violence physique ; 1 805 pour mauvais traitements ; 208 ont subi des violences sexuelles et enfin 71 ont fait l’objet de harcèlement sexuel. Comment ne pas s’alarmer devant la recrudescence de ce fléau ? C’est ce qui a été fait par nombre d’associations qui ont interpellé les autorités pour mettre un frein et légiférer sur ce phénomène. C’est l’objet de cet amendement du code pénal qui prévoit des sanctions contre l’époux coupable de violence et des sanctions en cas d’abandon de l’épouse enceinte ou non et contre l’époux tentant de priver l’épouse de ses biens.
Deux autres types de violences feront l’objet de sanctions : les agressions sexuelles qui verront leurs auteurs frappés de sanctions aggravées, si le prévenu est «un parent de la victime ou si celle-ci est mineure, handicapée ou enceinte».
Les agressions contre la femme dans la rue et les violences qui attentent dans les lieux publics à sa dignité relèvent également du dispositif de sanctions.
Mais, car il y a un mais, tout le nouveau dispositif vient se heurter à une disposition insidieusement inscrite et qui vient annihiler l’ensemble de la construction : «l’abandon des poursuites en cas de pardon de l’épouse». Autrement dit le législateur encourage indirectement l’épouse à se rétracter et ouvre ainsi un boulevard à tout l’environnement notamment familial (et parfois juridictionnel) pour que la victime lâche prise. C’est là un art de haute facture, consistant à tenter de contenter les uns, ceux qui se battent depuis des lustres contre les actes de violence contre la femme et les autres, tous les autres qui, pour argument contre ce projet, ont brandi la Charia, seule source de droit lorsqu’il s’agit du sexe féminin. Tout le paradoxe niche aujourd’hui dans ce double discours qui voit un ministre, celui de la justice, qui donnait l’impression de défendre âprement le projet contre la violence faite aux femmes, mais qui, dans le même moment, au lieu de mettre sur la table la condition désastreuse faite à l’être humain qu’est la femme et les pratiques ancestrales condamnables lorsqu’il s’agit de violences, a choisi de convoquer les textes sacrés, le Coran en l’occurrence pour appuyer ses arguments. Tous ceux et toutes celles qui furent nombreux à s’élever contre ce texte, ont justement brandi ce texte sacré pour crier au danger que créera l’application de ce texte sur l’unité de la cellule familiale et rappelé que le mari se doit d’être obéi, la femme se devant obéissance à son époux, les coups qu’elle pourrait recevoir n’étant qu’une consigne dictée par le Prophète, l’essentiel étant que cette violence ne laisse pas de traces.
De traces, il en restera en tout cas de ces joutes parlementaires de la semaine dernière qui prouvent, s’il en était besoin, l’état dans lequel notre société a été plongée et la régression (loin d’être féconde) dans laquelle nous avons été précipités. Comment pouvait-il en être autrement, lorsque la réconciliation nationale a ouvert la porte à tout : le retour en force de ceux qui n’ont jamais caché leur haine de toutes les femmes, y compris celles qu’ils cadenassent dans leurs maisons ; les discours incendiaires distillés tous les soirs sur des chaînes privées par des salafistes devenus des tribuns pour lancer des SOS contre la «dépravation» de la société ; le retour à la religion dans beaucoup de discours publics même lorsque le sujet n’a aucun rapport, le nouveau statut de «personnalités nationales» accordé à ceux qui n’ont jamais renié leurs crimes pendant la décennie noire…
Toute cette intrusion et ce retour en force dans la société algérienne d’éléments rétrogrades, d’obscurantistes, de militants islamistes et de certains terroristes ne sont pas sans conséquences sur les comportements. Toutefois, elle n’altérera en rien ni ne participera à l’abandon par les femmes et des hommes – faut-il le rappeler – de la poursuite de leur combat qui se confond avec le combat pour l’instauration de la démocratie sans lequel aucune lutte, aucun combat ne peut aboutir totalement et atteindre ses objectifs.
Khedidja Baba-Ahmed

zadhand
09/03/2015, 12h10
Le droit des femmes toujours menacé09 Mars
15146






8 mars 1910 - 8 mars 2015

Par Mohamed Bensalah, Universitaire
Comment est-il possible d’accepter le sort fait à nos mères, nos sœurs, nos épouses, nos filles ou nos amies, au foyer comme aux champs, à l’usine comme au bureau, dans l’entreprise comme dans la rue ? Certes, des progrès notables ont été accomplis ce dernier demi-siècle. Le combat des femmes a gagné du terrain. Ce énième anniversaire est là pour nous rappeler que les luttes en faveur de l’égalité n’ont pas été vaines. Mais, à ce jour, les acquis demeurent fragiles et le chemin qui reste à parcourir demeure parsemé d’embûches.

Décidée le 8 mars 1910 à Copenhague, par la Confédération internationale des femmes socialistes qui venait de voir le jour, pour réclamer le droit des femmes à participer au vote, cette date symbole est aujourd’hui un événement mondial. Depuis lors, les revendications n’ont cessé de s’affirmer à l’échelle de la planète. Les défilés réunissent des millions de femmes qui marchent pour réclamer leurs droits. Chose curieuse, les Nations unies n’observent cette journée internationale consacrée à la femme que depuis 1975.
En France, il a fallu attendre 1982 pour que le gouvernement français se décide à instaurer le caractère officiel de l’événement. Un siècle après le premier vote des hommes, les Françaises ont fini par affirmer leurs voix.

L’ordonnance du 24 avril 1919 leur a donné le droit au vote.
Durant les années soixante, ces dernières ne pouvaient ni gérer leurs biens ni ouvrir un compte en banque et encore moins exercer une profession sans l’autorisation de leur mari. Elles vivaient sous le diktat de leurs époux. En parlant de la situation féminine, l’auteur du Deuxième Sexe faisait scandale. Aujourd’hui, partout dans le monde, la gent féminine est autorisée à festoyer durant une journée, voire parfois une simple demi-journée, les hommes s’autorisant à exercer leur hégémonisme dans les domaines politique, financier, économique et social, durant toute l’année. Ainsi, consacrer une journée aux femmes, rendre hommage à leur héroïsme, à leur courage, souligner leurs talents et leur persévérance, c’est bien ! Mais lorsqu’on sait que 364 jours durant, tout est fait pour régenter leur vie, pour les empêcher de décider de leur sort et de prendre une part active à la vie sociétale, le 8 Mars n’est qu’une hypocrisie de plus. Cette journée offre paradoxalement la preuve évidente de la persistance d’une discrimination honteuse. Comment festoyer alors que la «décolonisation» des femmes, comme le disait Simone de Beauvoir, est loin d’être une réalité ? Comment se réjouir alors que les pratiques ségrégationnistes font toujours de la femme un être mineur ?
Femmes d’ici, femmes d’ailleurs, femmes d’aujourd’hui, femmes de demain, femmes enfants, femmes nubiles, caméristes, servantes, chefs d’entreprise ou ministres, soumises ou battantes, martyrisées ou résistantes, quel que soit leur statut social, professionnel ou familial, toutes sont logées à la même enseigne.

En Algérie, un code inique, une chape de plomb implacable…
Libérées du joug colonial, les Algériennes, maquisardes ou civiles, ont très vite constaté, au lendemain de la guerre, que la souveraineté venait de leur être confisquée au nom d’une idéologie archaïque et rétrograde. Les moudjahidate qui ont soigné, transporté des armes et même parfois combattu l’arme au poing dans les maquis, tout comme les intellectuelles, les femmes de lettres, les artistes, les sportives et les femmes au foyer, qui ont hissé très haut le drapeau de l’Algérie, ont, pour la plupart, été dépossédées de leur combat. Ces oubliées de l’Histoire, qui ont lutté dans l’anonymat le plus total, ont été cantonnées dans l’ombre, embastillées dans leurs logis, ignorées en tant qu’êtres humains. Tout est fait pour les effacer de la sphère publique, pour faire disparaître leurs visages. Vainement elles ont tenté de recouvrer leurs droits fondamentaux, de conquérir leur propre légitimité. Mais face aux tenants d’un fondamentalisme des plus rétrogrades aux pratiques moyenâgeuses, l’intégrité de la gent féminine est devenue problématique.
Malgré la ferme résistance du mouvement féminin, malgré tous les piquets de grève devant l’Assemblée populaire nationale et les manifestations de rue des années 1980, et malgré l’espoir des premiers Etats généraux des femmes libres (1989), le code de la famille (adopté en juin 1984) semble avoir définitivement scellé le sort des femmes en Algérie. Intolérance, violence, viols et autres actes répréhensibles sont devenus monnaie courante durant ces dernières décennies, au sud comme au nord du pays. Non seulement le texte anticonstitutionnel humiliant et révoltant qui célébrera ses trente années l’an prochain n'a pas encore été abrogé, mais en plus, aucune loi antidiscriminatoire, aucune loi égalitaire n’a été promulguée à ce jour. Et pourtant, elles réussissent mieux que les garçons dans les études, occupent des emplois salariés et constituent parfois l’essentiel des effectifs dans certains secteurs, comme celui de l’éducation nationale entre autres. Certaines, après avoir gagné du terrain et arraché des galons, y compris dans la police, dans l’armée et dans la politique, chasse longtemps gardée des hommes, ont finalement acquis droit de cité. Mais malgré tous ces succès, le combat est loin d’être gagné. L’oppression se poursuit. Ce ne sont pas les quelques femmes ministres, walis, députés, sénatrices ou cadres supérieurs de la nation qui cacheront la forêt de nos contradictions et de nos aberrations. Les comportements machistes demeurent encore profondément ancrés dans les mœurs, quel que soit le milieu, y compris chez certains intellectuels qui déclarent haut et fort leur anti-misogynie en invoquant parfois les textes sacrés sortis de leur contexte. Victimes de violences familiales, maltraitées au sein de leur famille, elles se trouvent parfois dans l’obligation d’accepter l’inacceptable, pour protéger leurs enfants, pour éviter de nuire à leurs familles ou tout simplement pour éviter le divorce qui, chez nous, fait de la femme une pestiférée.
Combien de femmes, diplômées et cultivées, aux trajectoires hors du commun, ont laissé leur ambition se dégrader en refusant le mariage, en reprenant leurs noms de jeunes filles ou en acceptant des postes subalternes pour éviter de briller face à leur époux ?

Les parias du monde moderne
Combien d’autres, médecins, enseignantes, ingénieurs, spécialistes dans des disciplines déclarées masculines, se sont résolues à accepter l’enfermement à domicile et l’esclavage familial pour mettre fin aux perpétuelles scènes de ménage de maris machistes jaloux ? Combien d’autres se trouvent dans l’obligation d’accepter les mariages forcés décidés par les parents, pensant faire le bonheur de leurs enfants ? Combien meurent dans l’anonymat à la suite de violences conjugales ? Combien enfin se suicident chaque année, ne pouvant plus supporter les conditions de vie archaïques et les règles dogmatiques qui leur sont imposées ? Que dire des démunies, privées d’éducation, traitées comme des parias, des êtres inférieurs, sans droits, sans toit, sans soins, ignorant le planning familial, la contraception, l’avortement, les dépistages de maladies, tel le cancer du sein ? Que dire de toutes ces femmes répudiées pour un oui ou pour un non, jetées à la rue du jour au lendemain, parfois avec leur progéniture ? Comment expliquer le fait que ce sont celles qui précisément donnent naissance et reproduisent la vie dans leur corps, celles qui sont les plus fortes devant la souffrance et résistantes face au vieillissement qui vivent dans la précarité et le dénuement le plus total ?
Sur fond de misère sociale, le poids des traditions demeure encore très puissant. Il faut peut-être commencer par décoloniser les imaginaires en menant une lutte acharnée contre l’obscurantisme. Il faut ensuite s’attaquer aux fondements de la misogynie.
L’esprit formaté dès le plus jeune âge est à l’origine de nombreux dysfonctionnements. A peine pubère, le garçon est, au sein de sa famille, considéré comme l’adulte de la maison, alors que l’éducation de la fille est toute orientée au service de l’homme. Il importe donc de briser l’ostracisme actuel à l’égard des femmes, en faisant évoluer les mentalités. Il faut enfin tout faire pour instaurer une législation équitable loin des pratiques sociales et des mentalités rétrogrades.
Tel est l’enjeu crucial. Être une femme est pénible sur cette planète, quel que soit le pays. Mais si, pour certaines, la célébration de la Journée internationale de la femme frise le ridicule, pour d’autres, les expositions, vernissages et autres manifestations à caractère socioculturel permettront à tout le moins de relancer l’impératif débat sur leurs préoccupations, leurs aspirations, leurs difficultés, les violences familiales et culturelles et donc sur l’indispensable égalité des droits. «Une femme est aussi un être humain», écrivait Malraux.
M. B.


Nombre de lectures : 155

15216

zadhand
07/03/2016, 11h29
A la une_Journée Internationale de la Femme
le 07.03.16 | 10h0

15146


2208022081



Célébration du 8 mars à travers l’Ouest du pays
La lutte quotidienne des femmes à Mostaganem



Cette année, le 8 mars est un mardi. Les enseignantes sont déçues
parce qu’elles ont cette impression d’avoir été flouées …

22082



les autres fonctionnaires sont plus contentes, elles ont une autre impression,
celle d’avoir remporté une bataille contre la société. Une bataille parmi tant
d’autres que compte la longue lutte qu’est la vie quotidienne d’une femme algérienne.
Beaucoup d’autres femmes n’y auront pas droit ou y ont renoncé.
La Journée internationale du 8 mars, fériée dans certains pays, s’est convertie en Algérie
en une demi-journée accordée aux femmes qui travaillent.
Apparemment, la politique d’austérité a commencé il y a bien longtemps et la première à
en payer les frais n’est autre que la femme qui voit amputés de moitié ses droits à toute
une journée. Mais, qu’à cela ne tienne. A Mostaganem, depuis quelques années déjà,
le 8 mars est synonyme de sortie entre femmes. De plus en plus, les femmes s’organisent
entre elles et fêtent cette journée en s’offrant un repas ou juste une collation. Banalité !
se disent certains. Exploit, diraient d’autres connaissant la mentalité des
Mostaganémois conservateurs.Impensable il y a quelques années, mais, de plus en plus admis,
ce rituel du 8 mars commence réellement à s’installer dans les coutumes locales. Il est vrai que
l’essence même de cette journée suscite une perpétuelle controverse entre féministes indignés,
qui refusent que la femme soit fêtée au même titre qu’un arbre, et conservateurs, qui estiment
que les femmes ont été émancipées par l’islam, et non depuis 1910, date de l’adoption de
cette célébration internationale.Coincée entre l’indignation des uns et les fatwas des autres,
la femme lambda est un peu perplexe mais, surtout, bien contente de s’attabler avec des collègues,
des amies sans aucune présence masculine. Ceux qui n’ont pas vécu cet interdit ne peuvent
pas comprendre l’ampleur de cet acquis : s’asseoir à une terrasse, commander, manger,
discuter et rigoler puis, payer et s’en aller…comme des personnes adultes, des personnes
à part entière, responsables et citoyennes…des personnes au même titre que les hommes,
le temps d’une demi-journée. Le plus souvent, ce sont des hommes, tout sourire, qui les servent…
ce qui ne fait que doubler le plaisir.Evidemment, toutes ne travaillent pas et toutes
n’ont pas les moyens de s’offrir ce repas. Néanmoins, elles marquent le coup, ne serait-ce qu’en
sortant et en déambulant dans les rues. Et, ce qui est d’autant plus agréable, c’est que cette
fois-ci, elles sont autorisées à flâner et à se pavaner sans se cacher, ni se presser.
Comme si, l’espace d’un après-midi, elles étaient déchargées de toute contrainte.
Ce qu’il ne faut pas oublier, c’est qu’à Mostaganem, l’accès au café demeure réservé
aux hommes.Quand bien même aucun interdit n’est littéralement signifié,
un consensus sociétal veut que cette idée n’effleure même pas
l’esprit d’une fille de «bonne famille» à qui l’on recommande de presser le pas, baisser les yeux
et ne passer que s’il y a nécessité impérieuse devant les terrasses des cafés du Novelty
ou de la place du Barail.Ces lieux enfumés et bruyants, éternellement envahis
par des hommes, qui sirotent un café ou un thé en scrutant sans discrétion aucune les moindres
silhouettes féminines pour les identifier et tenter de deviner la raison de leur passage si près
du monde des hommes.Plus qu’ailleurs, le café continue d’être un espace masculin
et y pénétrer serait une transgression au code de l’honneur, une sorte de viol des représentations
collectives acceptées et parfois même pérennisées par celles-là mêmes qui, le 8 mars,
n’en font plus cas et défient le regard amusé des hommes.
La République préfère, quant à elle, continuer de jouer la carte du folklore et de la minoration.
Officiellement, le 8 mars est synonyme d’associations féminines, expositions de travaux manuels
et défilés de couture traditionnelle. Les officiels continuent de faire semblant de s’extasier devant
un napperon au crochet et les membres de ces associations continuent de s’égosiller en lançant
des youyous stridents typiques de Mostaganem.
Une sorte de compromis que seuls les habitués du 8 mars peuvent comprendre…maintenir
ce spectre de la République Sonitex bienveillante des années 70 qui veille à l’émancipation
des femmes par le biais de la couture ou de la broderie, seule activité que le cerveau d’une femme
est censé assimiler. Réducteur et profondément insultant. Mais, au-delà des mailles à l’envers
ou à l’endroit, au-delà du passé plat ou du point de croix,
la femme a compris que, pour tout équilibre,il fallait un poids et un contre poids.Qu’importe alors
qu’elle soit l’un ou l’autre. En attendant que tous les jours de l’année soient des 8 mars,
la femme mostaganémoise continuede survivre dans une société profondément machiste qui,
dans sa toute puissance,lui concède encore cette petite lubie qu’est le 8 mars.


Farida Tilikète


2208315216

rubicube
08/03/2016, 17h14
http://idata.over-blog.com/0/19/24/98/BD/2012-Journee_de_la_femme.jpg


http://chimulus.blogs.nouvelobs.com/media/01/01/2926594122.jpg
http://www.blog2rire.fr/wp-content/uploads/2013/03/journee-femme-menage-pour-demain.jpg

http://idata.over-blog.com/3/90/40/65/2012-suite/semestre-2-2012/fin-2012/2013-1er-semestre/dessin-journee-de-la-femme.png

Bonsoir , svp n'exagérez pas trop plus d'une fois déplacé/fusionné ?
et pour la femme aujourd'hui je tolère.
De ce fait votre sujet est fusionné.
Bon courage.

zadhand
08/03/2016, 23h10
A la une_Journée Internationale de la Femme
le 08.03.16 | 10h00

15146


2208022081


Le réquisitoire des associations

Le code la famille, dont l’amendement a été annoncé par le chef de l’Etat
l’an dernier, est la cible d’attaques d’autres partis et associations.

22126


La célébration de la Journée internationale de la femme n’est pas vue de
la même manière par tous et toutes. Entre ceux qui savent prendre les acquis
en attendant mieux et ceux qui se contentent de peu, il y a des extrémités parfois
inconciliables. Et à côté des islamo-conservateurs qui pensent que tout droit arraché
par les femmes est un «intrus occidental», il y a ceux qui, dans la classe politique
et les associations féministes, veulent toujours plus.
Ce qui est d’ailleurs leur rôle.Parmi les voix féminines et féministes qui se font entendre
ces derniers temps, Fatiha Benabou, constitutionnaliste, préfère positiver.
Elle estime que «la récente loi contre les violences faites aux femmes est un acquis
considérable qui permet la préservation de leur intégrité physique, jusque-là considérée
comme faisant partie du domaine privé de la famille où l’Etat n’a pas le droit de pénétrer».
Cela s’applique, aussi, au volet politique. «L’acquis le plus important reste sans conteste
la loi organique fixant les modalités d’élargissement de la représentation des femmes
dans les assemblées élues», dit Mme Benabou.
Mais pour la femme de loi, l’acquis, dans ce domaine, s’arrête à cela. Elle pointe du doigt
«la désaffection des femmes à l’égard du vote». Ce qui est, pour elle,
«un phénomène dramatique en Algérie». Pour l’association Tharwa n’Fadhma n’Soumer,
le fait qui a marqué la célébration de la Journée de la femme est «une avancée à saluer
et à préserver après avoir vaincu la résistance des forces du conservatisme, nos luttes
ont conduit à l’adoption de la loi condamnant les violences faites aux femmes».
Mais l’association féministe ne veut pas s’arrêter en si bon chemin. «Cette victoire incite
notre association à rappeler la nécessité de la mobilisation pour arracher
encore plus de droits», écrit-elle.Elle met en cause le code de la famille qui «demeure
un obstacle à l’émancipation des femmes algériennes. Son abolition serait sans aucun doute
un grand pas pour l’affirmation des droits des femmes et pour asseoir la démocratie
et la justice sociale» Le code la famille, dont l’amendement a été annoncé par
le chef de l’Etat l’an dernier, est la cible d’attaques d’autres partis et associations.
L’économie au cœur des craintes
Le Mouvement démocratique et social (MDS) estime, dans un communiqué, que «le code de
la famille maintient l’inégalité à travers ses dispositions en matière d’héritage, de répudiation
ou de polygamie». Les préoccupations des femmes diffèrent d’une organisation à une autre.
Ainsi, la section femmes du Syndicat national des personnels des administrations publiques (Snapap)
indique que «les femmes sont les premières victimes exposées à la précarité et l’exploitation,
qu’elles soient travailleuses ou au foyer». «En ce 8 mars 2016, les femmes sont interpellées
plus que jamais pour rejeter les mesures d’austérité qui institutionnalisent
la pauvreté et la misère des salariés.Il est primordial pour les femmes, comme elles l’ont démontré
à travers l’histoire illustrée par leurs combats et sacrifices pour la dignité, la justice et la liberté»,
ajoute le communiqué du Snapap. «Le travail féminin est inséparable de l’évolution de la famille
et de la socialisation des tâches ménagères», ajoute, de son côté, le bureau national du MDS,
qui poursuit que «des efforts immenses devront encore être consentis pour avancer sur ce terrain»
économiques.D’autres organisations, à l’image de SOS Disparus, ont mis en avant
de nouvelles souffrances qui guettent la femme algérienne.
A commencer par celles qui ont souffert des disparitions forcées durant la décennie noire.
Ces dernières appellent, à travers SOS Disparus, à un sit-in qui se tiendra aujourd’hui à Alger.


Pour le MDS, la parité est «encore loin»


Habitué à accompagner le combat des femmes, le MDS a indiqué, dans un communiqué,
que «les réformes, initiées unilatéralement par le pouvoir, se multiplient sans aboutir à
un changement radical ni même à l’application des textes».
Il pointe du doigt le fait que «les mères célibataires et leurs enfants sont toujours sujets
à l’ostracisme tandis que les questions de l’interruption volontaire de grossesse, du test
de paternité ou de la révision des textes de la kafala restent taboues».Sur le plan économique,
le MDS rappelle que le dernier Rapport national sur le développement humain «est alarmant».
Il indique que les femmes «ont un revenu amputé du quart par rapport à celui des hommes
et que la part du travail rémunéré revenant aux hommes est treize fois
celle des femmes. La bataille pour la parité sera encore longue».


Ali Boukhlef














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zadhand
09/03/2016, 14h14
A la une/Dérapage
Mars 9, 2016 Abdou Semmar

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Le directeur d’un lycée interdit aux femmes de son établissement de fêter le 8 mars


Une note de service scandaleuse a été affichée au niveau lycée Khaled Iben El-Walid
à Ouargla.22134
Un texte misogyne à travers lequel le directeur de l’établissement interdit
à ses employés de la gent féminine de prendre leur après-midi du 8 mars.
“Le directeur de l’établissement fait savoir aux employés de l’établissement qu’ils sont
appelés à assurer un service complet en cette journée du 8 mars”. “Le 8 mars n’est pas
un jour de congé ni du point de vue religieux ni du point de vue de la loi”,
écrit-il avec un style arrogant et méprisant.
“Engageons-nous à suivre les préceptes de notre religion et les valeurs nationales”,
ajoute-t-il avant d’appeler très grossièrement les femmes de l’établissement à ne pas
suivre les «khouzaabalat», littéralement les pensées déviantes.
Cette note a suscité l’indignation des internautes sur les réseaux sociaux. De nombreux internautes
appellent la tutelle à intervenir immédiatement contre ces élucubrations. Il est à rappeler que
même le Président de la République lui-même tient à la célébration de cette journée
et plusieurs manifestations officielles sont organisées à travers le territoire national.



Massinissa M.



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