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Voir la version complète : François Lamy pousse le gouvernement à agir sur le droit de vote et les contrôles d’i



soltan009
09/01/2013, 15h52
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Le décorum d’une cérémonie modeste et populaire était parfait. La mise en scène pour la venue du ministre de la ville tombait à pic, et les dialogues étaient bien huilés. Dans la salle des fêtes Espace 93 à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), François Lamy, venu pour ses vœux à la veille de sa première rencontre de concertation avec des habitants des quartiers à Bobigny, était monté sur une scène surmontée de trois ballons de baudruche aux couleurs changeantes comme des boules de Noël, entouré d’une brochette d’élus socialistes locaux qui comptent. Il y avait eu un spectacle de hip-hop dansé par des adolescents clichois, une remise de médaille de la ville à une jeune sportive et une enseignante locales, un diaporama vantant les réalisations de la municipalité. La salle était pleine.
Le maire PS, Olivier Klein, avait dit son bonheur d’accueillir le ministre pour la troisième fois dans la ville. Il a rappelé les dossiers brûlants, comme la ligne de tramway T4 et le Grand Paris express pour désenclaver la ville, l’antenne de Pôle emploi manquante, le projet de tour Médicis un temps remis en cause… "On ne peut accepter que nos villes aient un traitement différent", lançait-t-il. Ajoutant : "Je souhaite que Clichy-sous-Bois ne soit plus la ville où on dit avoir habité un jour, mais celle où on souhaite venir s’installer", avait rêvé l’élu. Et puis, il eut cette sortie appuyée sur le droit de vote des étrangers : "Laissons-leur dire ce qu’ils pensent, et ne captons pas leur parole."
"Poursuivre le combat pour le droit de vote des étrangers"
Il était temps de passer la parole au ministre. Après les salutations d’usage, le couplet sur la bataille "indispensable" pour le redressement du pays et les "efforts justement répartis" demandés au pays, le rappel des dispositifs anti-chômage – emplois d’avenir et emplois francs – pour les banlieues, l’ancien bras droit de Martine Aubry en est venu au cœur de son sujet : le droit de vote des étrangers et les contrôles policiers, deux revendications symboles des quartiers populaires. Une occasion pour lui de se marquer à gauche et de montrer que, contrairement à ce prétend l’hebdomadaire Marianne, le listant parmi les ministres "qui ne servent à rien", il veut peser sur les choix du gouvernement.
"Il faut poursuivre dans les prochaines semaines le combat pour persuader les trente parlementaires qui nous manquent actuellement pour que le droit de vote des étrangers non communautaires aux élections locales soit une réalité avant les élections municipales de 2014", a-t-il d’abord martelé, faisant référence à la Marche pour l’égalité de jeunes Beurs partis de Marseille, qui déjà portaient cette revendication. Puis enfonçant le clou : "Il est maintenant grand temps de la mettre en œuvre."
"Garder l'expérimentation des récépissés"
Ce fut ensuite une deuxième promesse de François Hollande – l’engagement numéro 30 précisa-t-il – que François Lamy rappela : la lutte contre les contrôles au faciès. "Je crois à une police qui, pour être respectée, doit forcer le respect et être irréprochable. Et pour cela, je persiste à penser qu’il faut garder l’expérimentation du récépissé lors de contrôles comme l’un des outils possibles de lutte contre les contrôles d’identité à répétition et au faciès." Le ministre évoqua encore une fois la Marche pour l’égalité de 1983, affirma son intention de vouloir une "fantastique mobilisation" pour les quartiers populaires et promit d’être leur "relais au sein du gouvernement".
Le buffet pouvait ouvrir. Les conseillers de M. Lamy se montraient sur leur iPhone la dépêche AFP qui venait de tomber sur les déclarations de leur ministre. A l’entrée, plusieurs jeunes se saluaient à coup de "Ça va ? La famille ?". Visiblement, la venue du ministre de la ville a attiré du monde. Même ceux qu'on ne voit pas d'habitude, trop éloignés de la politique.