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Voir la version complète : Gabart-Le Cléac'h, les faux frères du Vendée Globe



soltan009
08/01/2013, 17h08
http://s1.lemde.fr/image/2013/01/08/534x267/1814143_3_1f49_francois-gabart-ici-au-depart-des_246a4b90ced367ae145169912fc9c3b3.jpg

Après cinquante-huit jours de course autour du monde, François Gabart et Armel Le Cléac'h, les deux leaders du Vendée Globe 2012-2013, ne sont séparés que par 104 milles nautiques, sur un parcours estimé à 25 000 milles. Le troisième – Jean-Pierre Dick (http://www.lemonde.fr/sujet/032f/jean-pierre-dick.html) – pointe à 400 milles, loin derrière, en tête du peloton de poursuivants. Jamais cette course autour du monde sans assistance et sans escale n'avait autant ressemblé à une régate au large. Pour Jean Le Cam (Synerciel), deuxième de l'édition 2004-2005 avec seulement sept heures de retard sur le vainqueur Vincent Riou (http://www.lemonde.fr/sujet/b1c1/vincent-riou.html), cette situation est une première. "Ce qui se passe avec ce duo de tête est assez hallucinant. C'est simple, ils sont tout seuls devant. Une avance aussi confortable dans l'histoire du Vendée Globe, c'est du jamais-vu. Avant la course, les équipes ont certainement poussé le bateau très loin, en prenant des risques, et ça paye. Sans oublier (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/oublier) une chose : les skippers ont dû envoyer (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/envoyer) du steak..."
A lire (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/lire) également : La chronique du Vendée de Jean Le Cam (http://www.lemonde.fr/sport/article/2013/01/03/le-vendee-de-jean-le-cam-gabart-et-le-cleac-h-ils-envoient-du-steak_1812500_3242.html)

A l'entrée de sa cabine, Gabart avait inscrit au marqueur un pense-bête : "fast but not furious !" A croire (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/croire) que le Charentais n'a pas tenu compte de son propre avertissement. Entre le 9 et 10 décembre, le skipper de Macif a porté le record parcouru en vingt-quatre heures à 545 milles, soit un peu plus de 1 000 km terrestres... De son côté, Armel Le Cléac'h n'étant jamais à plus de 80 milles du plus jeune marin de la flotte (29 ans) depuis l'abandon de Louis Burton (27 ans) en début de course (http://www.lemonde.fr/sport/article/2012/11/14/vendee-globe-le-voilier-de-louis-burton-percute-par-un-chalutier_1790073_3242.html).
Sept ans seulement séparent les skippers, mais les deux ont beaucoup de points communs. Tous deux ont des profils de scientifiques, bacs S en poche et études d'ingénieur – INSA de Lyon pour Gabart et INSA de Rennes pour Le Cléac'h – loin de l'univers d'artiste peintre d'un Titouan Lamazou (http://www.lemonde.fr/sujet/64a2/titouan-lamazou.html), vainqueur de la première édition 1989-1990. Les deux ont été formés à l'école du circuit du Figaro, antichambre du Vendée, où ils ont eu l'occasion de s'y mesurer (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/mesurer) en 2010. Le Cléac'h terminait vainqueur de l'édition devant Gabart, qui remportait cette année-là le championnat de France de course au large. Pour parfaire (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/parfaire) leur technique, les deux marins ont préparé leur tour du monde au pôle d'excellence de Port-la-Forêt en Bretagne (http://www.lemonde.fr/bretagne/), lieu familier du gratin de la voile (http://www.lemonde.fr/voile/) dont sont issus Michel Desjoyeaux, Jean Le Cam, Yann Eliès, Franck Cammas, Samantha Davies, Bernard Stamm, pour ne citer (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/citer) qu'eux.
A lire (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/lire) : A Port-la-Forêt, bord à bord avant le grand large (http://www.lemonde.fr/sport/article/2012/11/08/bord-a-bord-avant-le-grand-large_1788023_3242.html)
Autre lien de "parenté" et non des moindres, la similitude de leurs bateaux, passés entre les mains du "Professeur" Michel Desjoyeaux. Le double vainqueur du Vendée a cédé son bateau victorieux en 2008-2009 – Foncia – à Le Cléac'h, depuis rebaptisé Banque populaire. La patte du conseiller (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/conseiller) spécial de Gabart est d'autant plus présente sur Macif, que ce dernier est le "bateau frère" de l'ex-Foncia. Et donc quasiment identique, à l'exception de la quille. Celle de Banque populaire est en carbone, plus légère de 150 kg mais plus épaisse et qui laisse donc plus de traînée. L'appendice de Macif est, lui, en acier soudé, plus lourde mais plus fine. Une infime distinction que Desjoyeaux estime à 0,5 %. Un rien, soit, qui peut devenir (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/devenir) un abîme sur des telles distances.
"L'ATLANTIQUE PEUT DEVENIR (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/devenir) UN CHEMIN DE CROIX"
Le sprint final est lancé, chacun ayant choisi son option de route pour filer (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/filer) vers l'Hexagone. Et le mental devrait jouer (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/jouer) une part prépondérante dans le dénouement de ce duel au long cours, dont l'arrivée devrait être jugée fin janvier. C'est en tout cas ce que croit Thomas Coville, 6e de l'édition 2000-2001 et vainqueur de la Volvo Race aux côtés de Franck Cammas sur Groupama IV. "La remontée de l'Atlantique ne sera pas forcément la portion la plus simple, même si on a tendance à le croire (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/croire) après le passage dans le Pacifique Sud. Au contraire, il peut vite devenir (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/devenir) un chemin de croix et elle sera certainement plus dure à gérer psychologiquement," explique le navigateur, bien au sec dans le confort du PC course situé à Paris (http://www.lemonde.fr/paris/), dans le quartier de Montparnasse.
"Plus on se rapproche de l'arrivée, plus François Gabart donne l'impression d'être en confiance. Dans les vidéos (http://www.lemonde.fr/videos/) qu'il diffuse, son équipe fait toujours attention à ce qu'il soit toujours bien rasé, toujours propre. Au-delà de ça, on voit que François ne filme jamais la proue mais toujours la poupe. C'est pour ne pas montrer (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/montrer) sa voilure car eux se projettent déjà dans la prochaine édition... Ce sont des signes qui peuvent déstabliser. Et à ce jeu, j'ai l'impression que François est plus fort qu'Armel", analyse Thomas Coville (http://www.lemonde.fr/sujet/49ab/thomas-coville.html).
GABART CREUSE L'ÉCART
"L'approche de Le Cléac'h est différente. C'est un calculateur, c'est quelqu'un qui est dans l'analyse de l'adversaire. Si on l'appelle le "Chacal", c'est qu'il y a une raison. Armel connaît très bien ses points forts et ses points faibles. Il attend sagement que son adversaire tombe dans ses travers pour lui mettre (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/mettre) le grappin dessus dans le secteur qu'il contrôle le mieux. Pour l'instant, il semblerait que François ait un léger avantage en étant placé plus à l'est, mais il y a encore l'Atlantique Nord à passer (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/passer), et là les choses peuvent sérieusement bouger (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/bouger). La tactique, oui. Mais il faudrait aussi compter (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/compter) avec la fatigue."
Mardi, à quelques 5 300 milles de l'arrivée, François Gabart a creusé l'écart dans l'Atlantique Sud (http://www.lemonde.fr/sujet/fd90/atlantique-sud.html) sur son rival, profitant d'un meilleur positionnement à l'est. "Je suis dans du petit temps avec quatre noeuds de vent alors que François a de la brise. Il va encore grappiller (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/grappiller) des milles !", s'est lamenté Le Cléac'h. "Il y avait de petits coups tactiques à faire (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/faire) le week-end (http://www.lemonde.fr/week-end/) dernier, mais ça s'est mal enchaîné pour moi. Je n'ai pas eu de réussite dans le passage du front lundi (...). J'ai perdu une cinquantaine de milles parce que François (...) a pu tirer (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/tirer) tout droit", a-t-il ajouté. Pour Gabart, au contraire, le vent est plutôt en poupe :"On n'a pas des vitesses extraordinaires mais on fait route vers les Sables, c'est le plus important."