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Voir la version complète : Hââbré, la dernière génération



edenmartine
15/01/2015, 09h12
La photographe Joana Choumali (http://joana-choumali.squarespace.com/) a réalisé toute une série de portraits, à la fois intimes et plein de force, intitulée Hââbré, The Last Generation (http://joana-choumali.squarespace.com/haabre). Ces portraits sont ceux de femmes et hommes scarifiés, et dont les marques corporelles mourront avec eux. Ils sont en effet la dernière génération à porter dans leur peaux cette écriture. Écriture, c’est d’ailleurs ce que signifie le terme Hââbré, cette pratique qui a fini par disparaître, interdite par les lois, anachronique devant l’urbanisation croissante. Cette dernière génération peut encore dire son histoire, et il faut l’écouter….



https://lecomptoirdetitam.files.wordpress.com/2014/09/joana_choumali_08.jpg?w=529&h=793 (https://lecomptoirdetitam.files.wordpress.com/2014/09/joana_choumali_08.jpg)

M. Guemi: « Je porte déjà mon identité sur mon visage. C’est la raison pour laquelle les gens l’ont fait: pour se reconnaitre. Mais maintenant, c’est terminé. Nous ne pouvons plus être reconnus« .



La pratique s’est effacée de la culture. En parallèle, l’acceptation sociale a reculé. S’ils le pouvaient, beaucoup de ceux qui portent ces cicatrices les effaceraient. La photographe a d’ailleurs eu beaucoup de difficultés pour trouver ces hommes et femmes. Et une fois trouvés, peu acceptaient de parler.




https://lecomptoirdetitam.files.wordpress.com/2014/09/joana_choumali_10.jpg?w=529&h=793 (https://lecomptoirdetitam.files.wordpress.com/2014/09/joana_choumali_10.jpg)

Mme Martine: « quand j’avais 10 ans, je les ai demandées. Je voulais être comme mes frères et sœurs, et montrer que j’étais courageuse« .




https://lecomptoirdetitam.files.wordpress.com/2014/09/joana_choumali_02.jpg?w=529&h=793 (https://lecomptoirdetitam.files.wordpress.com/2014/09/joana_choumali_02.jpg)

Ms. K. Benin: « Les gens se rendaient à la scarification en groupe, et j’y suis allée avec mes amies…«




https://lecomptoirdetitam.files.wordpress.com/2014/09/joana_choumali_01.jpg?w=529&h=793 (https://lecomptoirdetitam.files.wordpress.com/2014/09/joana_choumali_01.jpg)

M. Lawal: « Ici, en ville, je ne suis personne. Au village, je suis noble; les gens qui me voient me saluent respectueusement. J’en suis fier« .




https://lecomptoirdetitam.files.wordpress.com/2014/09/joana_choumali_03.jpg?w=529&h=793 (https://lecomptoirdetitam.files.wordpress.com/2014/09/joana_choumali_03.jpg)

Mme Djeneba: « avant, j’aimais mes cicatrices; elles étaient belles. On s’en vantait. Mais maintenant, dans la ville, c’est complètement démodé« .





https://lecomptoirdetitam.files.wordpress.com/2014/09/joana_choumali_06.jpg?w=529&h=793 (https://lecomptoirdetitam.files.wordpress.com/2014/09/joana_choumali_06.jpg)

M. Pousnouaga: « C’était comme une carte d’identité dans ma famille. Chaque tribu a ses cicatrices« .

yacineskoura
15/01/2015, 09h15
c est fou sa!

edenmartine
15/01/2015, 09h30
Je trouve ses visages magnifiques, je n'avais pas fait le rapprochement "comment distinguer son appartenance à une tribu"