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Voir la version complète : Etudiante violée à New Delhi : colère après le dérapage d'un gourou



soltan009
08/01/2013, 15h24
http://www.leparisien.fr/images/2013/01/08/2463213_bapu_650x300.jpg

En stigmatisant l'étudiante de 23 ans victime d'un viol collectif dans un autobus le 16 décembre (http://www.leparisien.fr/international/inde-l-etudiante-victime-d-un-viol-collectif-est-morte-28-12-2012-2440071.php), un gourou spirituel indien a provoqué un tollé ce mardi. Se présentant comme «l'homme-Dieu Asharam», plus connu de ses disciples sous le nom de «Bapu» (père), ce dernier a estimé auprès de ses fidèles que les responsabilités de la violente agression mortelle ne pouvaient uniquement reposer sur les auteurs.



Selon lui, la jeune fille aurait pu éviter d'être agressée si elle avait imploré la clémence de ses assaillants !

«Cette tragédie ne se serait pas produite si elle avait chanté le nom de Dieu en tombant aux pieds de ses assaillants. L'erreur n'a pas juste été commise par un camp», a-t-il expliqué dans une vidéo circulant depuis abondamment sur Internet (http://actualites.leparisien.fr/internet.html). Agé de 71 ans, l'homme s'est aussitôt attiré les foudres d'hommes politiques (http://actualites.leparisien.fr/politiques.html) et de médias. En effet, cet épisode malheureusement courant en Inde a été vécu comme le crime de trop (http://www.leparisien.fr/diaporama/en-images-inde-violentes-manifestations-apres-un-viol-collectif-23-12-2012-2430167.php) et suscité indignation et manifestations à New Delhi (http://www.leparisien.fr/international/manifestations-en-inde-apres-un-viol-le-premier-ministre-appelle-au-calme-24-12-2012-2431943.php).

Préjugés persistants envers les femmes

Mardi, Ravi Shankar Prasad, porte-parole du parti nationaliste hindou, jugeait les propos du gourou «profondément perturbants et douloureux». Pour autant, ce même parti est remis en cause par certains journalistes pour ses propres déclarations sur le comportement de la femme. Le quotidien The Hindu a par exemple évoqué «la honte lorsqu'un homme religieux s'abaisse si bas» et le fait qu'«Asharam mérite d'être condamné de la façon la plus catégorique». L'occasion également de critiquer les membres du parti au pouvoir, le parti du Congrès, ainsi que le BJP pour certains commentaires sexistes proférés après le viol, comme la nécessité pour les femmes de rester à la maison.

«Leurs notions [...] d'une société idéale semblent enracinées dans des préjugés qui ont engendré une culture de violence envers les femmes, le drame de Delhi en étant sa manifestation la plus récente et la plus horrible», poursuivait The Hindu. Le fils du président de l'Inde, Abhijit Mukherjee, qui est également parlementaire du parti du Congrès, avait ainsi déclaré que les femmes qui manifestaient contre le climat d'insécurité après l'agression étaient apprêtées comme des voitures volées.

Le président de la Cour suprême a ordonné aux juges de mettre en place des tribunaux spéciaux (http://www.leparisien.fr/laparisienne/societe/crimes-sexuels-en-inde-le-president-de-la-cour-supreme-veut-une-justice-plus-rapide-07-01-2013-2460745.php), chargés d'instruire plus rapidement les crimes sexuels. Dans une lettre adressée aux juges des hautes cours de chaque Etat de l'Inde, il estime que ce viol dans un bus a «ébranlé la conscience de la nation». Sa mort le 30 décembre, dans un hôpital de Singapour, avait précipité des foules recueillies dans toutes les rues du pays et la prise de conscience du problème des violences faites aux femmes.