edenmartine
08/01/2015, 09h12
Exploitation du gaz de schiste
quels dangers ?
L’exploitation du gaz de schiste (http://www.futura-sciences.com/magazines/terre/infos/dico/d/geologie-gaz-schiste-9359/), qui est emprisonné dans de l’argile (http://www.futura-sciences.com/magazines/terre/infos/dico/d/geologie-argile-1053/) compacte et imperméable, permettrait de considérablement augmenter les approvisionnements énergétiques (http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/developpement-durable-1/d/un-eldorado-petrolier-sous-la-lorraine_33515/) mondiaux. À l’usage, ce combustible (http://www.futura-sciences.com/magazines/matiere/infos/dico/d/physique-combustible-3604/) aurait en plus moins d’impact sur le climat (http://www.futura-sciences.com/magazines/environnement/infos/dico/d/climatologie-climat-13771/) que le charbon (http://www.futura-sciences.com/magazines/environnement/infos/dico/d/developpement-durable-charbon-6636/). Cependant, son extraction poserait plusieurs problèmes environnementaux justifiant les contestations.
Les inconvénients de l'exploitation du gaz de schiste
Des forages profonds de 1.000 à 3.000 m, puis l’injection d’un fluide composé d’eau, de sable (http://www.futura-sciences.com/magazines/terre/infos/dico/d/geologie-sable-6009/) et de détergents sous pression (600 bars (http://www.futura-sciences.com/magazines/matiere/infos/dico/d/physique-bar-344/)), sont requis pour fracturer la roche (http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/developpement-durable-1/d/gaz-de-schiste-bientot-des-fracturations-experimentales_37679/) et libérer le gaz. Ces opérations auraient déjà causé des contaminations (http://www.futura-sciences.com/magazines/sante/infos/dico/d/medecine-contamination-3178/) de nappes phréatiques (http://www.futura-sciences.com/magazines/terre/infos/dico/d/geologie-phreatique-507/) outre-Atlantique, à la suite notamment de fuites d’hydrocarbures (http://www.futura-sciences.com/magazines/matiere/infos/dico/d/chimie-hydrocarbure-13053/) le long des tubages.
Par ailleurs, entre 2 et 8 % du combustible extrait seraient relâchés dans l’atmosphère (http://www.futura-sciences.com/magazines/espace/infos/dico/d/univers-atmosphere-850/) au niveau des puits (toujours aux États-Unis (http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/developpement-durable-1/d/balade-a-fort-worth-la-ville-texane-aux-2000-puits-de-gaz-de-schiste_34068/)). Or, il se compose majoritairement de méthane (CH4), un gaz à effet de serre (http://www.futura-sciences.com/magazines/environnement/infos/dico/d/climatologie-effet-serre-966/)considérablement plus puissant que le CO (http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/developpement-durable-1/d/une-centrale-a-charbon-inaugure-lenfouissement-de-co2_21283/)2 (http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/developpement-durable-1/d/une-centrale-a-charbon-inaugure-lenfouissement-de-co2_21283/).Les installations de surface doivent reposer sur des sols bétonnés ou goudronnés reliés au réseau routier. Un gazoduc (http://www.futura-sciences.com/magazines/environnement/infos/dico/d/developpement-durable-gazoduc-7043/) est également requis pour évacuer la production. Au total, chaque exploitation occuperait une surface moyenne de 3,6 ha. Or, les gisements (http://www.futura-sciences.com/magazines/terre/infos/dico/d/geologie-gisement-1500/) de gaz sont relativement petits. Environ 50 puits seraient nécessaires pour produire autant de combustible qu’un seul puits en mer du Nord (http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/developpement-durable-1/d/la-fuite-de-la-plateforme-elgin-pourrait-durer-6-mois_37759/) !
L’exploitation du gaz de schiste pourrait donc provoquer une fragmentation des paysages. Enfin, un forage nécessite quelque 20 millions de litres d’eau, soit la consommation quotidienne (http://www.futura-sciences.com/fr/question-reponse/t/eau/d/consommation-deau-par-habitant-en-france_908/)d'environ 100.000 habitants ! Cette liste d’éléments à charge n’est pas exhaustive.
http://fr.cdn.v5.futura-sciences.com/builds/images/thumbs/9/9dee519c9e_20121018-gas-schiste_Ide.jpg
L'exploitation du gaz de schiste en image. Seule la fracturation hydraulique permet d'extraire le précieux combustible à ce jour.
Le Wikileaks des gaz de schiste. Vendredi 26 février, le New York Times publiait (http://www.nytimes.com/2011/02/27/us/27gas.html?pagewanted=1&_r=1&ref=us) des données triées parmi 30.000 documents confidentiels produits par l’EPA, l’agence de protection de l’environnement américaine (http://www.epa.gov/).
Ces documents révèlent que les eaux rejetées par les forages de gaz de schiste sont radioactives à des taux qui peuvent atteindre 1.000 fois les limites autorisées pour l’eau de boisson.Selon les documents que s’est procurés le New York Times (http://www.nytimes.com/interactive/2011/02/27/us/natural-gas-documents-1.html#document/p1), les niveaux de radioactivité dans les eaux usées sont tels que les industriels ne peuvent pas les dépolluer complètement. La moitié des eaux serait donc envoyée dans les stations d’épuration traditionnelles, qui n’ont souvent pas les capacités de ramener les eaux à des niveaux correspondant aux normes requises pour l’eau de boisson.
«Un des plus grands échecs des Etats-Unis dans la fourniture d’eau potable»
En Pennsylvanie, où l’on compte 71.000 forages actifs (http://www.nytimes.com/interactive/2011/02/27/us/natural-gas-map.html?ref=us), une grande quantité d’eaux usées est rejetée dans la rivière Monongahela, qui alimente plus de 800.000 personnes en eau du robinet notamment dans la ville de Pittsburgh.
Des niveaux un peu moins élevés de radioactivité ont été observés dans la rivière Delaware, qui fournit l’eau potable de plus de 15 millions de personnes dans la région de Philadelphie.A la fin 2008, une sécheresse a fait craindre aux autorités une forte pollution par les eaux usées et les habitants de Pittsburgh ont été incités à consommer de l’eau en bouteille.
L’EPA décrit cet incident dans un document interne comme «un des plus grands échecs des Etats-Unis dans la fourniture d’eau potable». Et pour cause: la Pennsylvanie est un des rares Etats américains à avoir autorisé les industries gazières à se décharger de la majorité de leurs eaux usées auprès des stations d’épuration classiques.
Ailleurs, les 10 à 40% d’eau chargée en produits chimiques qui remontent des fracturations doivent être enterrées dans des puits sous des roches imperméables.Les contrôles de radioactivité seraient également trop peu fréquents: selon le New York Times, les eaux de boisson ne sont contrôlées que tous les six à neuf ans, et sur 65 sites testés en Pennsylvanie, aucun n’avait de données plus récentes que 2008, voire 2005 pour la plupart, date à laquelle les extractions de gaz de schiste étaient encore rares.
Le New York Times pointe du doigt l’indulgence des autorités vis-à-vis des industries qui exploitent les 493.000 puits des Etats-Unis. «Pour chauffer la maison, on brûle les meubles», accuse John H.Quigley, ancien secrétaire du département de Conservation des ressources naturelles de Pennsylvanie.
Des effets collatéraux inquiétants
Les scientifiques de l’EPA ont beau s’alarmer, mettant en garde contre une radioactivité dangereusement élevée dans l’eau du robinet, rien n’a été fait pour contrôler le retraitement des eaux issues des forages. Et les autres effets collatéraux des gaz de schiste, notamment la pollution de l’air, inquiètent les chercheurs. «Les impacts de la fracturation hydraulique sur la santé, ainsi que des contaminations de l’air et de l’eau, ont été constatés dans au moins une douzaine d’Etats», témoigne Walter Hang, président de l’entreprise Toxics Targeting (http://www.toxicstargeting.com/), qui collecte des données sur les forages de gaz.
Si aucun cas n’a encore été avéré, la contamination au radium des eaux de boisson ou des aliments peut être la cause de cancers. Au Texas, où de nombreux forages ont été creusés ces dernières années, le nombre d’enfants asthmatiques a fortement augmenté dans les villes voisines.
Algérie: l’exploitation du gaz de schiste contestée dans le Grand sud
http://scd.rfi.fr/sites/filesrfi/dynimagecache/0/62/396/224/1024/578/sites/images.rfi.fr/files/aef_image/000_Par3528388_0.jpg
Youcef Yousfi, ministre algérien de l'Energie et des Mines, doit se rendre dans la région ce mercredi.
En Algérie, des centaines d’étudiants ont défilé à Tamanrasset, à 2000 km au sud d’Alger, ce mardi. Ils s’ajoutent aux milliers d’habitants qui manifestent dans plusieurs villes de la région du Grand sud depuis plus d’une semaine.
Selon les experts américains, il y aurait environ 200 000 milliards de m3 de réserves de gaz de schiste dans cette zone. Mais l’exploitation de ce gaz a provoqué l’inquiétude des habitants, qui ont réussi à se mobiliser.
Ils demandent un moratoire sur l’exploitation du gaz de schiste et un débat national sur les conséquences sur l’environnement et la santé de la technique de la fracturation hydraulique. Pour cela, les opposants du sud du pays à l’exploitation du gaz de schiste militent depuis près d’un an, surtout en faisant du porte-à-porte, et ils sont en passe aujourd'hui de réussir le pari de la mobilisation.
A In Salah, à 1500 km de la capitale, la première manifestation a réuni près de 1500 personnes le 31 décembre. Depuis, des rassemblements ont lieu chaque jour, malgré les renforts sécuritaires, et l’arrestation de plusieurs manifestants.
Dimanche, ce sont 3000 personnes qui se sont rassemblées devant la mairie, et les villes de Tamanrasset et El Menea ont désormais rejoint la contestation.
Ce type de manifestation est très rare dans cette région, où les habitants sont plutôt favorables au pouvoir. Mais cette zone aux conditions climatiques très difficiles et qui souffre du manque d’infrastructures a déjà dû subir les conséquences des essais nucléaires français entre 1960 et 1966.
Le ministre de l’Energie Youcef Yousfi est attendu dans la ville d’In Salah ce mercredi.
quels dangers ?
L’exploitation du gaz de schiste (http://www.futura-sciences.com/magazines/terre/infos/dico/d/geologie-gaz-schiste-9359/), qui est emprisonné dans de l’argile (http://www.futura-sciences.com/magazines/terre/infos/dico/d/geologie-argile-1053/) compacte et imperméable, permettrait de considérablement augmenter les approvisionnements énergétiques (http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/developpement-durable-1/d/un-eldorado-petrolier-sous-la-lorraine_33515/) mondiaux. À l’usage, ce combustible (http://www.futura-sciences.com/magazines/matiere/infos/dico/d/physique-combustible-3604/) aurait en plus moins d’impact sur le climat (http://www.futura-sciences.com/magazines/environnement/infos/dico/d/climatologie-climat-13771/) que le charbon (http://www.futura-sciences.com/magazines/environnement/infos/dico/d/developpement-durable-charbon-6636/). Cependant, son extraction poserait plusieurs problèmes environnementaux justifiant les contestations.
Les inconvénients de l'exploitation du gaz de schiste
Des forages profonds de 1.000 à 3.000 m, puis l’injection d’un fluide composé d’eau, de sable (http://www.futura-sciences.com/magazines/terre/infos/dico/d/geologie-sable-6009/) et de détergents sous pression (600 bars (http://www.futura-sciences.com/magazines/matiere/infos/dico/d/physique-bar-344/)), sont requis pour fracturer la roche (http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/developpement-durable-1/d/gaz-de-schiste-bientot-des-fracturations-experimentales_37679/) et libérer le gaz. Ces opérations auraient déjà causé des contaminations (http://www.futura-sciences.com/magazines/sante/infos/dico/d/medecine-contamination-3178/) de nappes phréatiques (http://www.futura-sciences.com/magazines/terre/infos/dico/d/geologie-phreatique-507/) outre-Atlantique, à la suite notamment de fuites d’hydrocarbures (http://www.futura-sciences.com/magazines/matiere/infos/dico/d/chimie-hydrocarbure-13053/) le long des tubages.
Par ailleurs, entre 2 et 8 % du combustible extrait seraient relâchés dans l’atmosphère (http://www.futura-sciences.com/magazines/espace/infos/dico/d/univers-atmosphere-850/) au niveau des puits (toujours aux États-Unis (http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/developpement-durable-1/d/balade-a-fort-worth-la-ville-texane-aux-2000-puits-de-gaz-de-schiste_34068/)). Or, il se compose majoritairement de méthane (CH4), un gaz à effet de serre (http://www.futura-sciences.com/magazines/environnement/infos/dico/d/climatologie-effet-serre-966/)considérablement plus puissant que le CO (http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/developpement-durable-1/d/une-centrale-a-charbon-inaugure-lenfouissement-de-co2_21283/)2 (http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/developpement-durable-1/d/une-centrale-a-charbon-inaugure-lenfouissement-de-co2_21283/).Les installations de surface doivent reposer sur des sols bétonnés ou goudronnés reliés au réseau routier. Un gazoduc (http://www.futura-sciences.com/magazines/environnement/infos/dico/d/developpement-durable-gazoduc-7043/) est également requis pour évacuer la production. Au total, chaque exploitation occuperait une surface moyenne de 3,6 ha. Or, les gisements (http://www.futura-sciences.com/magazines/terre/infos/dico/d/geologie-gisement-1500/) de gaz sont relativement petits. Environ 50 puits seraient nécessaires pour produire autant de combustible qu’un seul puits en mer du Nord (http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/developpement-durable-1/d/la-fuite-de-la-plateforme-elgin-pourrait-durer-6-mois_37759/) !
L’exploitation du gaz de schiste pourrait donc provoquer une fragmentation des paysages. Enfin, un forage nécessite quelque 20 millions de litres d’eau, soit la consommation quotidienne (http://www.futura-sciences.com/fr/question-reponse/t/eau/d/consommation-deau-par-habitant-en-france_908/)d'environ 100.000 habitants ! Cette liste d’éléments à charge n’est pas exhaustive.
http://fr.cdn.v5.futura-sciences.com/builds/images/thumbs/9/9dee519c9e_20121018-gas-schiste_Ide.jpg
L'exploitation du gaz de schiste en image. Seule la fracturation hydraulique permet d'extraire le précieux combustible à ce jour.
Le Wikileaks des gaz de schiste. Vendredi 26 février, le New York Times publiait (http://www.nytimes.com/2011/02/27/us/27gas.html?pagewanted=1&_r=1&ref=us) des données triées parmi 30.000 documents confidentiels produits par l’EPA, l’agence de protection de l’environnement américaine (http://www.epa.gov/).
Ces documents révèlent que les eaux rejetées par les forages de gaz de schiste sont radioactives à des taux qui peuvent atteindre 1.000 fois les limites autorisées pour l’eau de boisson.Selon les documents que s’est procurés le New York Times (http://www.nytimes.com/interactive/2011/02/27/us/natural-gas-documents-1.html#document/p1), les niveaux de radioactivité dans les eaux usées sont tels que les industriels ne peuvent pas les dépolluer complètement. La moitié des eaux serait donc envoyée dans les stations d’épuration traditionnelles, qui n’ont souvent pas les capacités de ramener les eaux à des niveaux correspondant aux normes requises pour l’eau de boisson.
«Un des plus grands échecs des Etats-Unis dans la fourniture d’eau potable»
En Pennsylvanie, où l’on compte 71.000 forages actifs (http://www.nytimes.com/interactive/2011/02/27/us/natural-gas-map.html?ref=us), une grande quantité d’eaux usées est rejetée dans la rivière Monongahela, qui alimente plus de 800.000 personnes en eau du robinet notamment dans la ville de Pittsburgh.
Des niveaux un peu moins élevés de radioactivité ont été observés dans la rivière Delaware, qui fournit l’eau potable de plus de 15 millions de personnes dans la région de Philadelphie.A la fin 2008, une sécheresse a fait craindre aux autorités une forte pollution par les eaux usées et les habitants de Pittsburgh ont été incités à consommer de l’eau en bouteille.
L’EPA décrit cet incident dans un document interne comme «un des plus grands échecs des Etats-Unis dans la fourniture d’eau potable». Et pour cause: la Pennsylvanie est un des rares Etats américains à avoir autorisé les industries gazières à se décharger de la majorité de leurs eaux usées auprès des stations d’épuration classiques.
Ailleurs, les 10 à 40% d’eau chargée en produits chimiques qui remontent des fracturations doivent être enterrées dans des puits sous des roches imperméables.Les contrôles de radioactivité seraient également trop peu fréquents: selon le New York Times, les eaux de boisson ne sont contrôlées que tous les six à neuf ans, et sur 65 sites testés en Pennsylvanie, aucun n’avait de données plus récentes que 2008, voire 2005 pour la plupart, date à laquelle les extractions de gaz de schiste étaient encore rares.
Le New York Times pointe du doigt l’indulgence des autorités vis-à-vis des industries qui exploitent les 493.000 puits des Etats-Unis. «Pour chauffer la maison, on brûle les meubles», accuse John H.Quigley, ancien secrétaire du département de Conservation des ressources naturelles de Pennsylvanie.
Des effets collatéraux inquiétants
Les scientifiques de l’EPA ont beau s’alarmer, mettant en garde contre une radioactivité dangereusement élevée dans l’eau du robinet, rien n’a été fait pour contrôler le retraitement des eaux issues des forages. Et les autres effets collatéraux des gaz de schiste, notamment la pollution de l’air, inquiètent les chercheurs. «Les impacts de la fracturation hydraulique sur la santé, ainsi que des contaminations de l’air et de l’eau, ont été constatés dans au moins une douzaine d’Etats», témoigne Walter Hang, président de l’entreprise Toxics Targeting (http://www.toxicstargeting.com/), qui collecte des données sur les forages de gaz.
Si aucun cas n’a encore été avéré, la contamination au radium des eaux de boisson ou des aliments peut être la cause de cancers. Au Texas, où de nombreux forages ont été creusés ces dernières années, le nombre d’enfants asthmatiques a fortement augmenté dans les villes voisines.
Algérie: l’exploitation du gaz de schiste contestée dans le Grand sud
http://scd.rfi.fr/sites/filesrfi/dynimagecache/0/62/396/224/1024/578/sites/images.rfi.fr/files/aef_image/000_Par3528388_0.jpg
Youcef Yousfi, ministre algérien de l'Energie et des Mines, doit se rendre dans la région ce mercredi.
En Algérie, des centaines d’étudiants ont défilé à Tamanrasset, à 2000 km au sud d’Alger, ce mardi. Ils s’ajoutent aux milliers d’habitants qui manifestent dans plusieurs villes de la région du Grand sud depuis plus d’une semaine.
Selon les experts américains, il y aurait environ 200 000 milliards de m3 de réserves de gaz de schiste dans cette zone. Mais l’exploitation de ce gaz a provoqué l’inquiétude des habitants, qui ont réussi à se mobiliser.
Ils demandent un moratoire sur l’exploitation du gaz de schiste et un débat national sur les conséquences sur l’environnement et la santé de la technique de la fracturation hydraulique. Pour cela, les opposants du sud du pays à l’exploitation du gaz de schiste militent depuis près d’un an, surtout en faisant du porte-à-porte, et ils sont en passe aujourd'hui de réussir le pari de la mobilisation.
A In Salah, à 1500 km de la capitale, la première manifestation a réuni près de 1500 personnes le 31 décembre. Depuis, des rassemblements ont lieu chaque jour, malgré les renforts sécuritaires, et l’arrestation de plusieurs manifestants.
Dimanche, ce sont 3000 personnes qui se sont rassemblées devant la mairie, et les villes de Tamanrasset et El Menea ont désormais rejoint la contestation.
Ce type de manifestation est très rare dans cette région, où les habitants sont plutôt favorables au pouvoir. Mais cette zone aux conditions climatiques très difficiles et qui souffre du manque d’infrastructures a déjà dû subir les conséquences des essais nucléaires français entre 1960 et 1966.
Le ministre de l’Energie Youcef Yousfi est attendu dans la ville d’In Salah ce mercredi.