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Voir la version complète : Venezuela: le dauphin désigné de Hugo Chavez bien placé pour lui succéder



soltan009
07/01/2013, 12h22
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Le report probable de l'investiture du président vénézuélien réélu Hugo Chavez, hospitalisé à Cuba depuis le 11 décembre, devrait donner à son dauphin désigné le vice-président Nicolas Maduro le temps d'asseoir sa position de leader du régime, en cas d'incapacité du chef de l'Etat à exercer.
Pour le régime "il est fondamental que si Maduro est candidat à une élection présidentielle en cas de départ de Chavez, il le soit dans la position de chef de l'Etat ou dans une position avantageuse, avec l'aura du pouvoir", explique Luis Vicente Leon, directeur de l'institut Datanalisis.
En revanche l'opposition vénézuélienne a exigé dimanche que ce soit Diosdado Cabello, réélu la veille à la tête du parlement unicaméral, qui assume par intérim les fonctions de chef de l'Etat dès le 10 janvier si M. Chavez n'était pas en mesure de prêter serment.
Elle a ainsi appelé ses partisans à descendre dans la rue pour exiger le "respect" de la Constitution.
"Il existe une règle très claire dans la Constitution: quand le président élu ne peut se présenter (devant les députés pour prêter serment), c'est l'autre personne élue, c'est-à-dire le président de l'Assemblée nationale, qui doit en assumer" les fonctions, a déclaré Julio Borges, député et coordinateur de Primero Justicia, le parti du principal opposant de Hugo Chavez, Henrique Capriles, sur la chaîne de télévision privée Globovision.
"Le peuple doit se préparer à sortir (dans la rue) manifester et s'insurger contre un non-respect de la Constitution", a-t-il affirmé.
Avant de partir se faire opérer à Cuba, Hugo Chavez a délégué ses pouvoirs au vice-président, affirmant que M. Maduro assumerait l'intérim en cas de transition et qu'il serait le candidat du parti au pouvoir si des élections anticipées devaient être organisée. Depuis, Nicolas Maduro multiplie les apparitions sur les médias publics, semblant vouloir combler le vide laisse par le charismatique président.
Samedi, le vice-président, un ancien chauffeur de bus de 50 ans, a annoncé qu'il resterait en fonctions au-delà du 10 janvier si M. Chavez ne pouvait venir prêter serment à cette date, initialement prévue pour l'investiture du président réélu le 7 octobre pour un nouveau mandat.
"Je reste en fonctions", a martelé samedi M. Maduro, affirmant que les hommes en place étaient résolus à attendre le retour du président. "Je pense à Chavez comme président", a assure également ce fidèle lieutenant du président, répétant à l'envi qu'il n'avait "aucune ambition personnelle".
Venu à la politique par le syndicalisme, Nicolas Maduro a été président de l'Assemblée nationale avant d'être nommé ministre des Affaires étrangères en 2006, une fonction qu'il cumule avec celle de vice-président depuis octobre.
Ces dernières semaines, au gré de ses multiples apparitions dans les médias, M. Maduro "essaye de faire passer l'idée que le président a laissé un testament politique et qu'il est l'héritier (...) parce qu'il a besoin d'être reconnu comme tel" en cas de départ du président Chavez, explique l'éditorialiste vénézuélienne Luz Mely Reyes.
La Constitution prévoit qu'en cas de défaut absolu - mort, incapacité physique permanente ou démission - du président élu, de nouvelles élections doivent être organisées dans les 30 jours.
Dans cette hypothèse, M. Maduro serait le candidat du Parti socialiste uni du Venezuela (PSUV) probablement face au leader de l'opposition Henrique Capriles, battu par M. Chavez en octobre. Fort du legs de M. Chavez, il semble faire l'unanimité parmi les caciques du régime et s'affiche souvent au côté du président de l'Assemblée nationale Diosdado Cabello pour faire taire les rumeurs circulant sur une rivalité entre les deux hommes.
Pour les observateurs, une période de fragilité institutionnelle s'ouvre après le 10 janvier. Mme Reyes y voit même "un défi pour la gouvernance" du Venezuela, alors que l'opposition dénonce un vide institutionnel à prévoir faute de prestation de serment.
Mais pour M. Leon, l'opposition n'a pas les moyens de s'opposer au maintien du gouvernement au-delà du 10 janvier. L'opposition "n'existe qu'électoralement", elle "n'est pas en mesure de se protéger ou se défendre face à un gouvernement tout-puissant, armé, riche - ce qui compte - et fort du contrôle des institutions du pays", explique-t-il.