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harroudiroi
04/11/2014, 21h08
Pourquoi dialoguer avec les non-croyants est-il « nécessaire et précieux » ?
dédié à safir et à Enzo


Le quotidien italien de gauche La Repubblica a publié mercredi une lettre du pape François adresséeà son directeur et cofondateur, Eugenio Scalfari, en réponse aux questions posées par cet intellectuel, athée déclaré, dans deux éditoriaux rédigés à la suite de l’encyclique Lumen fidei.


12/9/13 - (tel:12/9/13 - 16)





Le pape François, mercredi 11 septembre sur la place Saint-Pierre, pour l’audience générale hebdomadaire.
Le P. Laurent Mazas, directeur exécutif du Parvis des Gentils au Conseil pontifical de la culture, explique la démarche du pape qui a souligné que le dialogue avec les non-croyants n’est pas « un accessoire secondaire », mais est « nécessaire et précieux ».


« La foi est un don de Dieu et lorsqu’un croyant découvre une vérité plus grande que son cœur, la personne du Christ, il désire la faire comprendre. Pour celui qui n’a pas la grâce d’avoir la foi, celle-ci peut susciter curiosité ou envie. Il y a donc matière pour un dialogue honnête, qui peut amener le non-croyant à comprendre ce qui fonde la vie d’une partie de l’humanité et la possibilité d’une présence de Dieu.


Ce dialogue n’est pas une fin en soi. Son but est la recherche de la vérité. Entrer dans un dialogue en se laissant interroger est un enrichissement pour le croyant car cela l’oblige à la cohérence, à coller à la réalité, à savoir rendre compte, comme le dit saint Pierre, de l’espérance qui l’habite. C’est une longue pratique du christianisme. Saint Augustin, en son temps, dialoguait avec les philosophes, et les théologiens se sont confrontés à d’autres penseurs.


La lettre du pape François, qui est bien une lettre personnelle et non une tribune de presse, n’est pas surprenante car, pour qui le connaît, elle est bien dans ses manières. Elle confirme son appel, adressé à l’Église depuis le début de son pontificat, à sortir aux “périphéries de l’existence humaine”, c’est-à-dire à ne pas rester entre paroissiens mais à sortir sur les parvis, à la rencontre des non-croyants. En ce sens, le pape s’inscrit dans la continuité de Benoît XVI et l’expérience du Parvis des Gentils (NDLR: lieu de rencontre entre l’Église et les non-croyants). Après Paris, d’autres Parvis sont d’ailleurs prévus, dans les mois qui viennent, à Varsovie, Berlin, Prague et Washington.


Comme jésuite, le pape François est passionné par cette confrontation avec la pensée contemporaine. Il y est habitué, à l’exemple de son échange, naguère, avec Jorge Luis Borges (NDLR : poète argentin, athée). Le dialogue avec Eugenio Scalfari se poursuivra, le 25 septembre à Rome, avec le cardinal Ravasi, président du Conseil pontifical de la culture, à l’occasion d’une rencontre prévue avec les directeurs de grands quotidiens italiens. »