edenmartine
04/11/2014, 07h53
10 années de prison supplémentaires pour avoir mis fin à son calvaire...
http://www.agoravox.fr/local/cache-vignettes/L450xH292/arton158879-ac1e6.jpg
C'est il y a un peu plus de deux années maintenant que le calvaire qu'ont vécu une femme et ses enfants explosait au visage de notre société.
Un gros titre : "Abattu", et puis les faits relatés succinctement.
Une femme de plus de 60 ans venait de tuer celui qui avait été son mari pendant plus de 40 années, mais plus surement son bourreau et tortionnaire, ainsi que celui de chacun de ses enfants. Elle était couverte de bleus, avait appelé immédiatement tant les pompiers que les forces de police, mais la préméditation semblait d'ores et déjà retenue contre elle.
L'affaire est sordide à souhaits : violences, alcool, viols répétés sur tous les membres de la famille, suicide du fils, souffre-douleur lui-aussi de ce père incestueux, mais surtout : silence !
Et c'est bien ce qui va être reproché à cette femme : son silence, son incapacité à se protéger et par conséquent à protéger ses enfants. Et pourtant...
Notre société n'avait-elle pas le devoir premier de la protéger elle ? De mettre fin depuis longtemps à son calvaire. Et tout le monde savait, et nul n'a porté assistance à cette famille en danger.
Dans notre inconscient de pleutres, c'est trop souvent : " Cela ne nous regarde pas ", la porte du domicile conjugal refermé, c'est en effet pour nombre une affaire privée, sans compter les jugements à priori qui vous "protègent" de toute intervention et implication : " Elle le veut bien puisque elle ne part pas, etc...", pour finir par un jugement lapidaire, elle est passive donc complice.
Le pater familias, celui qui a droit de vie ou de mort sur les siens, s'octroyant même l'étrenne sur la virginité de ses filles, les violant sans vergogne, battant, terrorisant toute la maisonnée, les faisant vivre un enfer dont nul ne voyait la sortie et pour cause - qui les a aidés ? - est à l’œuvre. Plus de 40 années de calvaire. Inimaginable. Et comme notre société ne peut, ni ne veut prendre sa part de responsabilité, à l'issue d'un procès surréaliste, la meurtrière et néanmoins victime écope de 10 années de prison supplémentaires.
Lui est finalement reproché plus que toute autre chose, son silence. Et c'est elle qui est rendue responsable du viol de ses enfants, et pour le coup d'une complicité passive.
Mme Sauvage, puisque c'est son nom, a fait appel de cette décision. Un autre procès aura lieu.
Espérons que des spécialistes des phénomènes d'emprise et du fonctionnement dominant-dominé, bourreau-victimes seront de la partie et éclaireront d'un autre regard ce qui nous est insupportable.
http://www.agoravox.fr/local/cache-vignettes/L450xH292/arton158879-ac1e6.jpg
C'est il y a un peu plus de deux années maintenant que le calvaire qu'ont vécu une femme et ses enfants explosait au visage de notre société.
Un gros titre : "Abattu", et puis les faits relatés succinctement.
Une femme de plus de 60 ans venait de tuer celui qui avait été son mari pendant plus de 40 années, mais plus surement son bourreau et tortionnaire, ainsi que celui de chacun de ses enfants. Elle était couverte de bleus, avait appelé immédiatement tant les pompiers que les forces de police, mais la préméditation semblait d'ores et déjà retenue contre elle.
L'affaire est sordide à souhaits : violences, alcool, viols répétés sur tous les membres de la famille, suicide du fils, souffre-douleur lui-aussi de ce père incestueux, mais surtout : silence !
Et c'est bien ce qui va être reproché à cette femme : son silence, son incapacité à se protéger et par conséquent à protéger ses enfants. Et pourtant...
Notre société n'avait-elle pas le devoir premier de la protéger elle ? De mettre fin depuis longtemps à son calvaire. Et tout le monde savait, et nul n'a porté assistance à cette famille en danger.
Dans notre inconscient de pleutres, c'est trop souvent : " Cela ne nous regarde pas ", la porte du domicile conjugal refermé, c'est en effet pour nombre une affaire privée, sans compter les jugements à priori qui vous "protègent" de toute intervention et implication : " Elle le veut bien puisque elle ne part pas, etc...", pour finir par un jugement lapidaire, elle est passive donc complice.
Le pater familias, celui qui a droit de vie ou de mort sur les siens, s'octroyant même l'étrenne sur la virginité de ses filles, les violant sans vergogne, battant, terrorisant toute la maisonnée, les faisant vivre un enfer dont nul ne voyait la sortie et pour cause - qui les a aidés ? - est à l’œuvre. Plus de 40 années de calvaire. Inimaginable. Et comme notre société ne peut, ni ne veut prendre sa part de responsabilité, à l'issue d'un procès surréaliste, la meurtrière et néanmoins victime écope de 10 années de prison supplémentaires.
Lui est finalement reproché plus que toute autre chose, son silence. Et c'est elle qui est rendue responsable du viol de ses enfants, et pour le coup d'une complicité passive.
Mme Sauvage, puisque c'est son nom, a fait appel de cette décision. Un autre procès aura lieu.
Espérons que des spécialistes des phénomènes d'emprise et du fonctionnement dominant-dominé, bourreau-victimes seront de la partie et éclaireront d'un autre regard ce qui nous est insupportable.