edenmartine
20/10/2014, 07h51
La construction médiatique des « djihadistes » (http://www.michelcollon.info/La-construction-mediatique-des.html)
Un nouveau terme est entré dans le vocabulaire du français moyen ces derniers mois, celui de « djihadiste ». Quotidiennement, les grands médias abordent le sujet et diffusent des grilles explicatives qui forgent les opinions publiques, orientent les réactions, suscitent des prises de positions. Des « experts » et des « spécialistes » aux noms savants sont appelés à la rescousse pour offrir une caution scientifique aux affirmations médiatiques.
http://www.michelcollon.info/local/cache-vignettes/L296xH296/lavage-de-cerveau-4f51f.png
Au-delà de l’apparente diversité des points de vue se cache une unicité d’analyse. En dépit du vernis d’objectivité des articles et des reportages, quatre récurrences idéologiques sont repérables : l’essentialisation de l’islam, l’injonction à la justification adressée à tous les musulmans, la négation des causes internes aux pays occidentaux et la justification de la guerre. Ces quatre discours médiatiques diffusés sur fond de sensationnalisme ne sont pas anodins. Ils ont une fonction sociale et politique. Ils contribuent à produire une réalité sociale et politique lourde de conséquences.
SENSATIONALISME
Le ton dominant des discours médiatiques est au sensationnalisme. Nous serions devant un phénomène sensationnel, non seulement inédit mais également imprévisible. Des chiffres sont assénés et les progressions fulgurantes des départs vers la Syrie sont mises en exergue : « Jamais le nombre officiel de participants français au djihad n’a été aussi élevé.
» Des titres angoissants font la couverture de nos hebdomadaires et de nos quotidiens ou la présentation de documentaires d’actualité : « Djihadisme-La France mal protégée » pour l’Express, « l’Etat de la menace terroriste en France » pour I-télé « Les Djihadistes s’entraînent dans les Ardennes Belges » pour L’Union l’Ardennais etc.
La fabrique de la peur fonctionne à plein régime avec ses deux conséquences logiques : le renoncement à l’explication rationnelle au profit de réactions émotionnelles d’une part et la production d’une demande de sécurité au prix même d’une atteinte aux libertés fondamentales d’autre part. Au-delà des cibles actuelles, c’est la logique sécuritaire qui s’installe encore plus profondément dans notre société. Le mécanisme a été décrit de la manière suivante par Serge Quadrupanni : « L’antiterrorisme est la pointe avancée, l’avant-garde conceptuelle et pratique d’une politique de la peur qui tend à infiltrer tous les recoins de la société. Cette politique de production simultanée de peurs et de contrôles censés les juguler est condamnée à s’inventer sans cesse de nouveaux ennemis : après le terroriste, le jeune des quartiers populaires et le jeune tout court, l’enfant, l’internaute, le fou, l’immigré, l’étranger, le musulman, le rom … ».
Il n’y a nul besoin de croire en une quelconque « théorie du complot » pour constater l’existence de stratégies de la part des classes dominantes pour orienter l’opinion, pour masquer des réalités, pour imposer des choix en les présentant comme souhaitables et nécessaires.
http://www.michelcollon.info/local/cache-vignettes/L155xH202/23-82d35.jpg
Essentialisation
L’essentialisation est l’opération de pensée consistant à homogénéiser une réalité plurielle, à la dé-historiciser et à la présenter ainsi reconstruite comme l’explication invariante à l’ensemble des événements et/ou des comportements des personnes censées avoir un lien avec cette réalité. Depuis de nombreuses années, cette construction essentialiste de l’Islam est diffusée par de multiples canaux avec comme conséquence un développement de l’islamophobie : l’Islam ainsi reconstruit est censé ne pas connaître de séparation entre le religieux et le politique avec en conséquence logique une allergie des musulmans à l’égard de la démocratie.
Il serait basé sur une inégalité entre les sexes avec, comme résultat logique, un sexisme exacerbé des hommes musulmans et une soumission tout aussi prégnante des femmes musulmanes, il serait contradictoire avec la rationalité et produirait de ce fait une tendance plus forte à la fanatisation, etc.
Une des conséquences du processus d’essentialisation est l’utilisation comme synonymes des termes « Islam » et « musulman ». Tous les comportements des musulmans peuvent de cette manière s’expliquer par cet Islam essentialisé.
Le boxeur Mohammed Ali a répondu de manière lapidaire à ce type de raisonnement dans un échange célèbre avec un journaliste à propos des attentats du 11 septembre :
« Comment vous sentez-vous à l’idée que vous partagez avec les suspects arrêtés par le FBI la même foi ?- Et vous, rétorqua-t-il, comment vous sentez-vous à l’idée qu’Hitler partageait la vôtre ? »
http://www.michelcollon.info/local/cache-vignettes/L295xH171/22-9a986.jpg
Injonction
La division binaire porte une logique de suspicion. Dans le même temps où il est célébré, le « musulman modéré » est sommé de s’expliquer, de prendre la parole, de condamner les « radicaux ». Il est en quelque sorte responsable de tous les actes et propos qui sont tenus au nom de l’Islam par tous ceux qui sur la planète se revendiquent de cette religion. Ses silences sont diagnostiqués au mieux comme irresponsabilité et au pire comme complicité.
Le Figaro peut ainsi initier un sondage en ligne le 25 septembre dernier autour de la question éloquente suivante : « Les musulmans de France manifestent-ils suffisamment leur opposition à la menace terroriste ? ». La Libre Belgique peut titrer un de ses articles le 28 septembre : « Les musulmans doivent-ils se dissocier des djihadistes ? ».
La campagne « NotInMyName » (Pas en notre nom) fait non seulement la Une de tous les médias pendant plusieurs jours mais est reprise par le président Obama lui-même déclarant à l’assemblée générale des Nations Unies le 24 septembre : « Il temps pour le monde – et particulièrement pour les communautés musulmanes – de rejeter explicitement, énergiquement et systématiquement l’idéologie d’al Qaida et de l’Etat Islamique »
Alors que l’accusation de « communautarisme » est devenue fréquente lorsque sont abordées des questions liées à l’Islam, il est ici demandé aux musulmans de s’exprimer comme collectivité.
En acceptant de se prêter au jeu de la condamnation comme en refusant l’injonction de justification, le résultat est le même : la reproduction du stéréotype présentant les « musulmans » comme totalité homogène non parcourue de contradictions.
L’injonction de justification fonctionne selon la même logique que celle des « peines collectives » de l’époque coloniale. Jadis, des groupes entiers pouvaient être condamnés pour des faits qu’ils n’avaient pas commis, désormais des groupes entiers doivent se justifier pour des actes dont ils ne sont pas responsables. Car bien sûr « gare au silence » : il est immédiatement perçu comme synonyme de complicité.
Le musulman modéré serait celui qui pratique l’Islam avec modération et le musulman radical celui qui pratique l’Islam sans modération. En définitive, cette division binaire essentialiste attribue au dit « radical » un brevet d’islamité car si l’Islam a besoin d’être modéré c’est qu’il porte donc en lui, dans son essence des tendances dangereuses. Comme le souligne Maurice Tarik Maschino : « le musulman modéré est une abstraction, un pseudo-concept ou un concept de guerre, dont la fonction est d’exciter dans l’imaginaire des lecteurs les stéréotypes habituels qui stigmatisent les musulmans. »
http://www.michelcollon.info/local/cache-vignettes/L272xH185/24-d13b8.jpg
Négation
’essentialisation et l’injonction de justification ont une fonction sociale et politique : celle de masquer les causes qui peuvent conduire des jeunes Français à se porter candidats pour partir en Syrie.
Dans tous les processus sociaux, l’interrogation de la seule « offre » (ici l’offre de « djihadisme ») conduit à une réduction de la réalité. Le silence sur la « demande » est une négation des véritables causes du processus étudié.
Or ces conditions révèlent une discrimination massive et systémique rendant pour de nombreux jeunes l’avenir impensable.
Elles soulignent une précarité rendant la quotidienneté invivable. Elles mettent en exergue un rapport à la police rythmé de contrôles au faciès à forte régularité et producteur d’un sentiment diffus d’insécurité. Elles dévoilent une mise en suspicion permanente dans les médias avec pour ces dernières décennies une islamophobie en croissance exponentielle.
Ce sont tous ces facteurs qui peuvent se concentrer dans des trajectoires individuelles pour faire émerger une « demande », exactement comme des facteurs similaires peuvent conduire d’autres jeunes aux comportements suicidaires, à une demande de secte, à de la violence contre soi et contre les siens.
La justification
L’essentialisation, l’injonction et la négation conduisent enfin à éluder tous les débats sur les réels buts de guerres.
Les enjeux pétro-gaziers et géostratégiques disparaissent entièrement du débat pour ne laisser place qu’à l’urgence d’un consensus « anti-barbare ».
Il faut le dire, l’opération est pour l’instant une réussite : les interventions en Syrie, en Côte d’Ivoire et en Centre-Afrique ne suscitent pour l’instant pas de grandes réactions.
En mettant l’ensemble des acteurs sociaux susceptibles de s’opposer à la guerre dans un climat de crainte et dans des explications essentialistes, c’est le mouvement anti-impérialiste et anti-guerre qui est détruit.
Ce climat et ces explications permettent de ne pas interroger les tactiques et stratégies concrètes : soutien à des groupes que l’on prétend combattre ensuite, présentation de monarchies obscurantistes (Arabie Saoudite, Qatar, etc.) comme des alliés, etc.
La construction médiatique des djihadistes s’inscrit ainsi dans une stratégie guerrière. Peu importe que cela se réalise de manière consciente ou non par les acteurs des médias : le résultat est le même.
Saïd Bouamama sociologue, militant associatif et politique
J'adhère à ce discours, j'aurais pu le tenir si je maitrisais aussi bien que ce journaliste la langue française (Eden)
Un nouveau terme est entré dans le vocabulaire du français moyen ces derniers mois, celui de « djihadiste ». Quotidiennement, les grands médias abordent le sujet et diffusent des grilles explicatives qui forgent les opinions publiques, orientent les réactions, suscitent des prises de positions. Des « experts » et des « spécialistes » aux noms savants sont appelés à la rescousse pour offrir une caution scientifique aux affirmations médiatiques.
http://www.michelcollon.info/local/cache-vignettes/L296xH296/lavage-de-cerveau-4f51f.png
Au-delà de l’apparente diversité des points de vue se cache une unicité d’analyse. En dépit du vernis d’objectivité des articles et des reportages, quatre récurrences idéologiques sont repérables : l’essentialisation de l’islam, l’injonction à la justification adressée à tous les musulmans, la négation des causes internes aux pays occidentaux et la justification de la guerre. Ces quatre discours médiatiques diffusés sur fond de sensationnalisme ne sont pas anodins. Ils ont une fonction sociale et politique. Ils contribuent à produire une réalité sociale et politique lourde de conséquences.
SENSATIONALISME
Le ton dominant des discours médiatiques est au sensationnalisme. Nous serions devant un phénomène sensationnel, non seulement inédit mais également imprévisible. Des chiffres sont assénés et les progressions fulgurantes des départs vers la Syrie sont mises en exergue : « Jamais le nombre officiel de participants français au djihad n’a été aussi élevé.
» Des titres angoissants font la couverture de nos hebdomadaires et de nos quotidiens ou la présentation de documentaires d’actualité : « Djihadisme-La France mal protégée » pour l’Express, « l’Etat de la menace terroriste en France » pour I-télé « Les Djihadistes s’entraînent dans les Ardennes Belges » pour L’Union l’Ardennais etc.
La fabrique de la peur fonctionne à plein régime avec ses deux conséquences logiques : le renoncement à l’explication rationnelle au profit de réactions émotionnelles d’une part et la production d’une demande de sécurité au prix même d’une atteinte aux libertés fondamentales d’autre part. Au-delà des cibles actuelles, c’est la logique sécuritaire qui s’installe encore plus profondément dans notre société. Le mécanisme a été décrit de la manière suivante par Serge Quadrupanni : « L’antiterrorisme est la pointe avancée, l’avant-garde conceptuelle et pratique d’une politique de la peur qui tend à infiltrer tous les recoins de la société. Cette politique de production simultanée de peurs et de contrôles censés les juguler est condamnée à s’inventer sans cesse de nouveaux ennemis : après le terroriste, le jeune des quartiers populaires et le jeune tout court, l’enfant, l’internaute, le fou, l’immigré, l’étranger, le musulman, le rom … ».
Il n’y a nul besoin de croire en une quelconque « théorie du complot » pour constater l’existence de stratégies de la part des classes dominantes pour orienter l’opinion, pour masquer des réalités, pour imposer des choix en les présentant comme souhaitables et nécessaires.
http://www.michelcollon.info/local/cache-vignettes/L155xH202/23-82d35.jpg
Essentialisation
L’essentialisation est l’opération de pensée consistant à homogénéiser une réalité plurielle, à la dé-historiciser et à la présenter ainsi reconstruite comme l’explication invariante à l’ensemble des événements et/ou des comportements des personnes censées avoir un lien avec cette réalité. Depuis de nombreuses années, cette construction essentialiste de l’Islam est diffusée par de multiples canaux avec comme conséquence un développement de l’islamophobie : l’Islam ainsi reconstruit est censé ne pas connaître de séparation entre le religieux et le politique avec en conséquence logique une allergie des musulmans à l’égard de la démocratie.
Il serait basé sur une inégalité entre les sexes avec, comme résultat logique, un sexisme exacerbé des hommes musulmans et une soumission tout aussi prégnante des femmes musulmanes, il serait contradictoire avec la rationalité et produirait de ce fait une tendance plus forte à la fanatisation, etc.
Une des conséquences du processus d’essentialisation est l’utilisation comme synonymes des termes « Islam » et « musulman ». Tous les comportements des musulmans peuvent de cette manière s’expliquer par cet Islam essentialisé.
Le boxeur Mohammed Ali a répondu de manière lapidaire à ce type de raisonnement dans un échange célèbre avec un journaliste à propos des attentats du 11 septembre :
« Comment vous sentez-vous à l’idée que vous partagez avec les suspects arrêtés par le FBI la même foi ?- Et vous, rétorqua-t-il, comment vous sentez-vous à l’idée qu’Hitler partageait la vôtre ? »
http://www.michelcollon.info/local/cache-vignettes/L295xH171/22-9a986.jpg
Injonction
La division binaire porte une logique de suspicion. Dans le même temps où il est célébré, le « musulman modéré » est sommé de s’expliquer, de prendre la parole, de condamner les « radicaux ». Il est en quelque sorte responsable de tous les actes et propos qui sont tenus au nom de l’Islam par tous ceux qui sur la planète se revendiquent de cette religion. Ses silences sont diagnostiqués au mieux comme irresponsabilité et au pire comme complicité.
Le Figaro peut ainsi initier un sondage en ligne le 25 septembre dernier autour de la question éloquente suivante : « Les musulmans de France manifestent-ils suffisamment leur opposition à la menace terroriste ? ». La Libre Belgique peut titrer un de ses articles le 28 septembre : « Les musulmans doivent-ils se dissocier des djihadistes ? ».
La campagne « NotInMyName » (Pas en notre nom) fait non seulement la Une de tous les médias pendant plusieurs jours mais est reprise par le président Obama lui-même déclarant à l’assemblée générale des Nations Unies le 24 septembre : « Il temps pour le monde – et particulièrement pour les communautés musulmanes – de rejeter explicitement, énergiquement et systématiquement l’idéologie d’al Qaida et de l’Etat Islamique »
Alors que l’accusation de « communautarisme » est devenue fréquente lorsque sont abordées des questions liées à l’Islam, il est ici demandé aux musulmans de s’exprimer comme collectivité.
En acceptant de se prêter au jeu de la condamnation comme en refusant l’injonction de justification, le résultat est le même : la reproduction du stéréotype présentant les « musulmans » comme totalité homogène non parcourue de contradictions.
L’injonction de justification fonctionne selon la même logique que celle des « peines collectives » de l’époque coloniale. Jadis, des groupes entiers pouvaient être condamnés pour des faits qu’ils n’avaient pas commis, désormais des groupes entiers doivent se justifier pour des actes dont ils ne sont pas responsables. Car bien sûr « gare au silence » : il est immédiatement perçu comme synonyme de complicité.
Le musulman modéré serait celui qui pratique l’Islam avec modération et le musulman radical celui qui pratique l’Islam sans modération. En définitive, cette division binaire essentialiste attribue au dit « radical » un brevet d’islamité car si l’Islam a besoin d’être modéré c’est qu’il porte donc en lui, dans son essence des tendances dangereuses. Comme le souligne Maurice Tarik Maschino : « le musulman modéré est une abstraction, un pseudo-concept ou un concept de guerre, dont la fonction est d’exciter dans l’imaginaire des lecteurs les stéréotypes habituels qui stigmatisent les musulmans. »
http://www.michelcollon.info/local/cache-vignettes/L272xH185/24-d13b8.jpg
Négation
’essentialisation et l’injonction de justification ont une fonction sociale et politique : celle de masquer les causes qui peuvent conduire des jeunes Français à se porter candidats pour partir en Syrie.
Dans tous les processus sociaux, l’interrogation de la seule « offre » (ici l’offre de « djihadisme ») conduit à une réduction de la réalité. Le silence sur la « demande » est une négation des véritables causes du processus étudié.
Or ces conditions révèlent une discrimination massive et systémique rendant pour de nombreux jeunes l’avenir impensable.
Elles soulignent une précarité rendant la quotidienneté invivable. Elles mettent en exergue un rapport à la police rythmé de contrôles au faciès à forte régularité et producteur d’un sentiment diffus d’insécurité. Elles dévoilent une mise en suspicion permanente dans les médias avec pour ces dernières décennies une islamophobie en croissance exponentielle.
Ce sont tous ces facteurs qui peuvent se concentrer dans des trajectoires individuelles pour faire émerger une « demande », exactement comme des facteurs similaires peuvent conduire d’autres jeunes aux comportements suicidaires, à une demande de secte, à de la violence contre soi et contre les siens.
La justification
L’essentialisation, l’injonction et la négation conduisent enfin à éluder tous les débats sur les réels buts de guerres.
Les enjeux pétro-gaziers et géostratégiques disparaissent entièrement du débat pour ne laisser place qu’à l’urgence d’un consensus « anti-barbare ».
Il faut le dire, l’opération est pour l’instant une réussite : les interventions en Syrie, en Côte d’Ivoire et en Centre-Afrique ne suscitent pour l’instant pas de grandes réactions.
En mettant l’ensemble des acteurs sociaux susceptibles de s’opposer à la guerre dans un climat de crainte et dans des explications essentialistes, c’est le mouvement anti-impérialiste et anti-guerre qui est détruit.
Ce climat et ces explications permettent de ne pas interroger les tactiques et stratégies concrètes : soutien à des groupes que l’on prétend combattre ensuite, présentation de monarchies obscurantistes (Arabie Saoudite, Qatar, etc.) comme des alliés, etc.
La construction médiatique des djihadistes s’inscrit ainsi dans une stratégie guerrière. Peu importe que cela se réalise de manière consciente ou non par les acteurs des médias : le résultat est le même.
Saïd Bouamama sociologue, militant associatif et politique
J'adhère à ce discours, j'aurais pu le tenir si je maitrisais aussi bien que ce journaliste la langue française (Eden)