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Lako
17/10/2014, 16h31
Ayant empoché, mercredi soir face au Malawi (3-0), un quatrième succès en autant de rencontres, l'Algérie est déjà qualifiée pour la prochaine CAN. Une réussite qui valide les options prises par Christian Gourcuff, très satisfait des conditions dans lesquelles il débute son mandat à la tête des Fennecs.
Quatre matchs, quatre victoires. On vous imagine satisfait de ces premières semaines à la tête de la sélection algérienne...
Oui, c'est bien. Il y a les résultats, mais aussi une progression assez nette sur le plan du jeu. La problématique était claire. En deux fois dix jours, il fallait à la fois avoir des résultats en vue de la qualification et convaincre les joueurs pour obtenir ces résultats. Car, ce qu'on demande, c'est un changement radical, sur le plan tactique, par rapport à ce qui se faisait avant. Hier (mercredi), on a vu une nette évolution. En termes de maîtrise collective, on a vu des choses intéressantes, même si ce n'a pas toujours été constant. Êtes-vous surpris par cette évolution rapide et l'application de joueurs ? L'adaptation à la zone en si peu de temps, ce n'était pas simple. Le challenge était là. En club, on peut intégrer des nouveaux joueurs sur une base existante. Quand il faut repartir sur un fonctionnement très différent, casser les automatismes, ce n'est pas la même chose. Mais ce qui me surprend surtout, c'est de voir la vie qu'il y a dans le groupe, l'esprit qui y règne. Il y a une franchise et une spontanéité incroyable, c'est assez étonnant.
En quoi votre quotidien de travail change par rapport à ce que vous connaissiez avant ?

C'est une découverte, car j'ai le temps. J'ai plus de temps dans la préparation des séances, ce qui me permet d'axer sur la qualité. Après, le rythme, c'est dix jours pleins, avec des moments forts, d'autres plus calmes. On n'est jamais dans la routine, et c'est pas mal ainsi. Concernant le contenu des séances, tout est orienté sur les aspects tactiques et le jeu de passes. On ne fait pas de travail physique proprement dit, mais avec Guillaume Marie, le préparateur physique, on fait des tests en situation, grâce à des capteurs GPS. On essaie d'optimiser au maximum le temps dont on dispose.
Les conditions de travail correspondent-elles à ce que vous attendiez ?

« Avant de m'engager, c'était un impératif pour moi de voir l'environnement de travail. Le centre d'entraînement, que j'avais visité, c'est top, et toute l'organisation est nickel. Pour les déplacements, on bénéficie, contrairement à d'autres équipes africaines, de notre propre avion. Et les cuisiniers partent avant nous, avec des produits algériens, préparer les repas. Les conditions de travail sont exceptionnelles. »
Pensez-vous, maintenant que la qualification est en poche, élargir le groupe ?

Il y a déjà les blessés, comme Soudani. Rien n'est figé, mais une ossature existe, constituée de joueurs qui évoluent dans de grands clubs européens. C'est le cas de Brahimi (Porto), Slimani (Sporting), Bentaleb (Tottenham), Ghoulam (Naples), Feghouli (Valence)..., qui jouent la Ligue des champions ou la Ligue Europa. Face au Malawi, j'ai effectué des changements pour voir d'autres joueurs, parce que le score était acquis. Mais pour les deux derniers matchs, en novembre, face à l'Éthiopie et au Mali, il faut d'abord que l'on peaufine les automatismes.
Dans cette équipe, Yacine Brahimi a pris l'envergure d'un vrai leader technique. Est-ce qu'il vous surprend ?

Je connaissais un peu le jeune Brahimi de Rennes, ses qualités techniques. C'est une « perle ». Après, il faut le mettre dans les meilleures conditions. Placé en deuxième attaquant, il peut exprimer ses qualités. C'est un dribbleur, mais qui est capable de trouver la passe derrière. Il me fait beaucoup penser, avec des caractéristiques un peu différentes, à Marama Vahirua. Ce sont des petits moteurs, mais des joueurs très créatifs.
D'autres joueurs semblent avoir franchi un palier depuis cet été, comme Ryad Mahrez...

Quand on pense qu'il était à Quimper il y a quelques années, c'est incroyable ! C'est un garçon qui a une trajectoire assez étonnante, et qui reste encore très perfectible. Il y a aussi Carl Medjani, qui possède une grande lucidité sur le plan tactique. Je l'ai repositionné derrière. Pour moi, c'était un grand atout d'avoir, dans l'équipe, un mec qui pige tout de suite ce que je demandais...