PDA

Voir la version complète : Il nage avec les requins, sans protection



soltan009
05/01/2013, 17h30
«En Afrique du Sud, j'ai plongé avec les requins»Figure de l'apnée et parrain du Salon international de la plongée qui se tient mi-janvier à Paris, Pierre Frolla propose aux amateurs un stage de plongée libre sans cage au milieu des requins. Au large de la luxuriante côte des Golfs, au Kwazulu-Natal, une approche inédite testée par notre reporter pour un autre regard sur ces prédateurs menacés.http://l2.yimg.com/bt/api/res/1.2/HzmCSG8WseIFZ_okywbH2g--/YXBwaWQ9eW5ld3M7cT04NTt3PTYzMA--/http://l.yimg.com/os/792/2013/01/03/requin-jpg_172742.jpg


La dernière fois que j'ai croisé Pierre Frolla, avant cette aventure, il évoluait, paisible et gracieux, dans les 3 millions de litres d'eau du plus grand bassin à requins de France au milieu de 25 d'entre eux...

C'était à l'Aquarium de Paris, le 11 novembre dernier pour la clôture de l'exposition «Vivent les requins!». Un défi? Non, ça, c'était la compétition. Le défi, c'était aussi en 2007, cette plongée libératrice à la rencontre du grand blanc au large de la province du Cap avec, pour seule protection, le courage et la volonté d'en finir avec une phobie. «Je ne pouvais pas m'impliquer dans des opérations de sensibilisation à l'environnement et contribuer à changer l'image du requin en étant le premier à le craindre!» Depuis, danser avec les squales est devenu l'arme de Pierre contre les préjugés.
S'il s'approche? Repoussez-le d'une main sur le museau!
A 10.000 kilomètres du jardin du Trocadéro, quinze jours plus tard, me voici avec lui à Rocky Bay au Kwazulu-Natal, à une heure de route de Durban, sur cette côte ouest sud-africaine baignée par l'océan Indien et le courant chaud des Aiguilles. En surplomb de la plage, un chalet en bois abrite le QG de Blue Wilderness. Réputé pour l'expérience de ses fondateurs, Mark et Gail Addison, et prestataire privilégié de la BBC et du National Geographic, c'est le centre de plongée avec lequel Pierre organise ses stages depuis deux ans dans la réserve marine d'Aliwal Shoal. «Ce récif est un vrai boulevard, explique Gail, on peut aussi y croiser des dauphins, des globicéphales, des raies mantas, des tortues, des requins baleines»... Mais ce qui attire ici les plongeurs du monde entier, c'est surtout la présence de nombreux requins d'espèces différentes, parmi lesquelles le fameux requin-tigre. Blue Wilderness fut le premier opérateur à offrir la possibilité d'évoluer sans cage avec ce prédateur redouté de la même famille que le grand blanc, celle des carcharhinidés. «Le tigre aime les eaux chaudes, au-dessous de 23 °C, peu de chances de l'apercevoir, mais vous verrez à coup sûr des limbatus et peut-être un bouledogue ou un obscurus.»
C'est l'heure du briefing sur la sécurité et le déroulement des plongées. «Quel que soit le requin, les règles sont les mêmes. Restez calmes et groupés, gardez vos mains près de vous, soyez vigilants et si l'un d'eux s'approche trop près, sans mouvement brusque, repoussez-le d'une main sur le museau.» Gloups. Marcus, sympathique loup de mer mozambicain, sera notre capitaine et le seul maître à bord. Nous partirons sur un semi-rigide de 8 mètres propulsé par deux puissants moteurs pour passer l'impressionnante barre de vagues qui déferlent à quelques mètres du rivage. A bord, une grosse boule blanche percée de trous qu'on laissera dériver distillera les arômes fétides d'huile de poisson qu'elle renferme à l'adresse des nez avertis jusqu'à ce que les requins pointent le bout de leurs ailerons... Elle flottera à 10 mètres de fond reliée par une chaîne d'acier gainée de plastique à une bouée en surface. Un repère pour Marcus, aux aguets à la barre, prêt à intervenir au moindre pépin, et mon fil d'Ariane d'apnéiste....