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Voir la version complète : Centrafrique: L'Afrique Centrale lance des négociations, certains rebelles renâclent



yazidnic
05/01/2013, 10h35
Mis à jour le 05.01.13 à 09h39
La crise en Centrafrique devrait être au coeur de pourparlers dans les prochains jours à Libreville, sous l'égide de la Communauté des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC), qui a annoncé l'arrivée dimanche au Gabon d'une délégation de la rébellion, malgré les réticences de certains rebelles.

Ces discussions avaient été proposées la semaine dernière par le président centrafricain François Bozizé, alors que les rebelles du Séléka se trouvaient, après une offensive éclair, à seulement 160 kilomètres de la capitale, Bangui, protégée par un verrou de la Force multinationale d'Afrique Centrale, composée en grande partie d'unités tchadiennes rompues au combat.

Les rencontres pourraient se tenir mardi

Le Conseil de sécurité de l'ONU a demandé vendredi aux deux parties de négocier «de bonne foi» et sans conditions préalables et a réitéré sa demande aux rebelles de «cesser les hostilités, de se retirer des villes prises et de cesser leur progression» vers Bangui. Les rencontres pourraient se tenir mardi dans la capitale gabonaise. Pour le moment, cette date est «une référence de travail» et reste «indicative», ont précisé des sources concordantes au sein de la CEEAC comme de la présidence centrafricaine.

«Le secrétaire adjoint de la CEEAC (le général Guy-Pierre Garcia) a un contact ferme avec les rebelles. Leur chef Michel Djotodia a pris la décision. Ils partiront le 6 pour Libreville. Ils sont au nombre de dix», a indiqué à l'AFP une source à la CEEAC. Cette même source a assuré que le président de l'alliance Séléka, Michel Djotodia, son porte-parole, Eric Massi, ainsi que le colonel Djouma Narkoyo et sept autres personnes étaient attendus à Libreville.

La présidence centrafricaine veut négocier «sans condition»

Mais le porte-parole de la rébellion, Eric Massi, basé à Paris, s'est étonné de ces informations, assurant ne pas avoir été contacté. «Je ne suis pas au courant. Je l'apprends par l'AFP, c'est incroyable», a-t-il dit. Eric Massi a par ailleurs réaffirmé que la coalition du Séléka, qui réunit différentes ex-rébellions centrafricaine, excluait «toute négociation avec Bozizé».

«La démission du président Bozizé est un préalable à tout pourparler», a affirmé dans une déclaration, transmise à l'AFP, le président du FRAP Manoël Mageot. «Nous sommes tous unanimes pour que Bozizé démissionne. Ensuite, nous nous réunirons entre Centrafricains. C'est l'ultime occasion pour le peuple centrafricain de trouver une solution à cette crise», a assuré le porte-parole du FRAP, Guy Simplice Kodégué.

Rassemblement hétéroclite de différentes factions rebelles, la Séléka affirme avoir repris les armes le 10 décembre pour réclamer «le respect» d'accords de paix conclus entre 2007 et 2011, qui prévoyaient notamment un programme de désarmement, de démobilisation et de réinsertion et sont restés lettre morte depuis. De son côté, la présidence centrafricaine a réitéré sa volonté d'aller à la table de négociations «sans condition».



© 2013 AFP