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edenmartine
22/09/2014, 07h46
la coopération « discrète » de l’Europe avec l’industrie nucléaire israélienne (Electronic Intifada)
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José Manuel Barroso (à gauche), le président de la Commission européenne en échange « discret » avec Benjamin Netanyahou (Service européen pour l’action extérieure)
L’Union européenne coopère à la dérobée avec l’industrie nucléaire d’Israël depuis au moins six ans.
Un document interne que j’ai récemment obtenu établit qu’un accord a été signé entre l’UE et Israël en 2008, en vue « d’initiatives communes de coopération pour l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire ». « C’est un accord resté discret, qui n’a pas été dévoilé publiquement » ajoute le texte.
Le document a été rédigé en amont d’une visite en Israël d’Antonio Tajani, alors membre italien de la Commission européenne, en octobre 2013.
Il n’est pas difficile de comprendre pourquoi l’Union souhaite que cette coopération reste « discrète ». L’accord a été conclu avec la Commission de l’énergie atomique d’Israël, l’opérateur du réacteur de Dimona, là où les armes nucléaires ont été développées.
Israël a introduit les armes nucléaires au Moyen-Orient et a refusé de signer le Traité de non-prolifération (TNP). Il a refusé une inspection internationale de ses activités nucléaires.
En 2006, Ehoud Olmert, alors premier ministre d’Israël, a reconnu qu’Israël possédait l’arme nucléaire. L’Agence de renseignements du Département américain de la défense estimait, en 1999, qu’Israël possédait entre 60 et 80 ogives nucléaires.
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Hypocrisie
Ces éléments placent Israël dans une catégorie bien distincte de celle de l’Iran qui est supposé être une menace majeure pour la paix mondiale.
Contrairement à Israël, l’Iran n’a pas d’armes nucléaires. Le Conseil National du Renseignement – un groupe de conseil auprès du président des États Unis – a exprimé sa totale confiance sur le fait que l’Iran avait mis un terme au développement de son programme d’armes nucléaires il y a de cela plusieurs années.
En dépit de cette déclaration explicite, autant l’Europe que les États Unis ont pris des mesures punitives contre l’Iran (après que certaines d’entre elles aient été allégées, l’Amérique a imposé de nouvelles restrictions aux échanges économiques avec l’Iran la semaine dernière). L’argument officiel avancé pour justifier ces sanctions est qu’il faut tout faire pour empêcher l’Iran d’acquérir la bombe.
Pour autant, l’Union Européenne est satisfaite de coopérer avec Israël, une nation qui possède effectivement la bombe. Faut-il s’étonner que les officiels de Bruxelles ne tiennent pas à attirer l’attention sur cette hypocrisie ?
Des liens militaires
J’ai demandé au Centre de Recherche Commun (CRC) de l’UE – qui a pour mission de mettre en œuvre l’accord « discret » – pourquoi il coopère avec Israël qui est une menace bien connue pour la paix mondiale. Un porte-parole du CRC a tenté de présenter la « collaboration scientifique » impliquée dans l’accord comme quelque chose d’anodin.
Selon le porte-parole, la recherche menée avec Israël concerne « l’application médicale de radionucléides, la protection des radiations, de même que la sécurité nucléaire dans la détection et l’identification de matériaux nucléaires et radioactifs ». « Elle ne concerne aucune activité de retraitement et d’enrichissement ».
J’ai demandé au porte-parole si des garanties avaient été fournies selon lesquelles Israël n’utiliserait pas le fruit des recherches menées avec l’Union pour des objectifs militaires. Sans surprise, je n’ai reçu aucune réponse à cette question.
Lorsque j’ai demandé quel montant avait été dépensé dans cette coopération nucléaire avec Israël, le CRC a seulement dit que la recherche en question ne bénéficie « pas de financement commun et que chaque institution pourvoit à ses propres activités ».
La Commission Israélienne pour l’Énergie Atomique, de même qu’elle supervise le développement des armes nucléaires, a des liens puissants avec l’industrie classique de l’armement.
En dehors de Dimona, la commission gère aussi le centre de recherche de Soreq. Le propre site internet de Soreq explique qu’il développe un type d’équipement qui a des applications en matière de sécurité intérieure – un euphémisme pour la technologie de la surveillance et l’armement. Quand des journalistes ont fait des visites guidées de ce centre, ses scientifiques se sont vantés d’inventer des lasers faits pour assister les snipers.
Le CRC – service scientifique interne de la Commission européenne – a également coopéré plus directement avec l’industrie de l’armement israélienne.
En décembre 2010, il a fait équipe avec Elbit, la société d’armement israélienne, sur ce qu’il a appelé « campagne de détection de petits bateaux » à Haïfa. Le but de cet exercice était de voir comment des drones pouvaient être utilisés pour la surveillance maritime, principalement pour empêcher les demandeurs d’asile d’entrer en Europe.
Elbit est l’un des premiers fournisseurs d’avions militaires pour l’armée israélienne. Cela signifie qu’il a fourni certains des instruments-clef utilisés par Israël cet été (et lors de précédentes attaques) pour infliger la destruction et la mort à Gaza. En accueillant l’exercice de « détection de bateaux », l’UE montre son empressement à déployer les instruments israéliens de meurtres de masse contre des réfugiés.
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Écoblanchiment
Tout en essayant de maintenir cette « discrétion » autour de la recherche nucléaire, l’UE a ouvertement célébré des formes plus acceptables d’engagement avec Israël.
José Manuel Barroso, le président sortant de la Commission européenne, a posé aux côtés de Benjamin Netanyahou, lorsque les deux hommes ont signé un accord de coopération sur l’énergie et l’eau en 2012. Le CRC a tenté de vendre la qualité écologique de cet accord, en insistant sur le fait qu’il concernait de l’énergie renouvelable et la préservation de ressources.
Les militants écologistes ont un nom pour les tactiques conçues pour rebaptiser un coquin en amoureux des arbres : ils appellent ça de l’écoblanchiment (greeenwashing).
La coopération en énergie « propre » est d’un bien maigre réconfort pour les gens de Gaza dont la seule centrale électrique a été bombardée par Israël cet été. Il ne faudrait pas non plus oublier qu’Israël a attaqué un centre pour enfants autistes dont le toit était muni de panneaux solaires. Au temps pour l’engagement d’Israël en énergie renouvelable.
Israël est un État arrogant doté de l’arme nucléaire. Je suis sûr que bien des gens honnêtes seraient horrifiés d’apprendre que l’UE a des liens avec rien moins que les agences qui ont développé les armes nucléaires d’Israël – même si cette coopération est « discrète ».
Davic Cronin
Les dirigeants prennent acte du « coup porté » à l’Union européenne
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LE MONDE | 24.06.2016 à 08h12
Mis à jour le 24.06.2016 à 16h18
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Les dirigeants du monde entier ont réagi vendredi 24 mai au verdict sorti des urnes britanniques.
Le président américain Barack Obama a déclaré « respecter » la décision des électeurs, et affirmé
que le Royaume-Uni et l’Union européenne (UE) resteraient « des partenaires indispensables »
des Etats-Unis.En Europe, les dirigeants allemand et français ont également pris acte de la décision
du Royaume-Uni, premier pays à la quitter après soixante ans de construction européenne.
Angela Merkel a mis en garde contre « le coup porté » par le « Brexit » à l’UE et « au processus
d’unification européenne ». Devenue en dix ans au pouvoir la figure-clé de l’UE, Mme Merkel a invité
à Berlin le président français François Hollande et le chef du gouvernement italien Matteo Renzi pour
des pourparlers lundi dans la soirée. Elle recevra aussi séparément le président du Conseil européen
Donald Tusk. M. Hollande a, lui, souligné que « l’Europe ne peut plus faire comme avant » et a appelé
désormais à « se concentrer sur l’essentiel », une feuille de route dont les têtes de chapitre seraient
« l’investissement pour la croissance et pour l’emploi », l’« harmonisation fiscale et sociale » ainsi que
« le renforcement de la zone euro et de sa gouvernance démocratique ».
Les partis d’extrême droite réclament des référendums
M. Renzi a pour sa part jugé essentiel de « rénover » la maison Europe. Le premier ministre de Belgique
Charles Michel souhaite la tenue d’un « conclave à haut niveau » pour la prise de nouveaux
« engagements clairs » et l’ébauche d’un « nouvel avenir » au niveau européen.
Les responsables d’extrême droite ont au contraire salué le vote britannique. Aux Pays-Bas, le député
d’extrême droite néerlandais Geert Wilders a réclamé un référendum sur la sortie des Pays-Bas de l’UE.
La présidente du Front national Marine Le Pen a demandé « le même référendum en France et dans
les pays de l’UE ».Dans une déclaration à la télévision, le social-démocrate allemand Martin Schulz,
président du Parlement européen, a prévenu que « la réaction en chaîne que les eurosceptiques célèbrent
maintenant un peu partout n’aura absolument pas lieu ».Après la sortie du Royaume-Uni de
l’Union européenne, faut-il s’attendre à une onde de choc en Europe ? Quelques pays pourraient exprimer
le souhait de remettre en cause leur appartenance à l’UE en cas de « Brexit ». Revue d’effectif.
Les alliés du Royaume-Uni dans l’UE s’interrogent
Aux Pays-Bas, le Brexit a été suivi avec attention. 55% de la population souhaitaient une victoire du
« leave » et 47% attendaient une consultation sur un éventuel « Nexit » (Netherlands + exit), d’après un
sondage réalisé par l’institut Maurice de Hond la semaine dernière. Le député d’extrême droite eurosceptique
Geert Wilders, en tête de tous les sondages d’opinion depuis des mois dans le pays, a d’ailleurs demandé
ce vendredi matin un référendum “Le Parti pour la liberté (PVV) demande ainsi un référendum sur un Nexit,
une sortie néerlandaise de l’UE”, a-t-il notamment écrit dans un communiqué. Nous voulons être en charge
de notre propre pays, notre propre monnaie, nos propres frontières, et avec notre propre politique d’immigration.”
La popularité du PVV croit depuis la crise des réfugiés, alors que des élections législatives auront lieu l’année
prochaine dans le pays. En avril dernier, l’accord d’association entre l’UE et l’Ukraine a été soumis à un
référendum. Les néerlandais avaient alors voté majoritairement contre, à 61%. Malgré une participation
faible (32%), ce référendum a été interprété comme un rejet à l’égard des institutions européennes.
Autre pays particulièrement eurosceptique au nord de l’Europe: la Suède. 36% des Suédois voudraient
emboiter le pas des Britanniques et seuls 32% voudraient rester dans l’UE, selon un sondage Sifo.
Ce sondage réalisé en avril dernier imaginait différentes hypothèses selon l’issue du référendum anglais.
Résultat: les Suédois consentaient à rester, uniquement si la Grande-Bretagne restait aussi. Ce qui n’est
pas arrivé.Plusieurs chercheurs estiment que la Suède, comme les Pays-Bas et le Danemark, pensent
perdre un allié important au sein de l’UE avec le départ du Royaume-Uni et craignent d’être isolés.
Ces pays adoptaient souvent des positions similaires à celles de la Grande-Bretagne, un pays puissant
qui, comme eux, n’avait pas adopté l’euro.Le Danemark avait d’ailleurs refusé en décembre dernier
d’accroître la coopération dans les domaines de la sécurité et de la police avec les pays membres de l’UE
dans un référendum, avec 53% de “non”. Là aussi, la principale motivation des opposants a été interprétée
comme une défiance vis-à-vis de l’UE.
L’Europe centrale critique envers UE, mais pas au point de la quitter
En Europe Centrale, la crise des réfugiés a fait grincer des dents dans les pays du groupe de Visegrad
(République Tchèque, Slovaquie, Hongrie et Pologne), qui ont refusé les quotas de réfugiés. La proposition
par Bruxelles d’une aide de 250 000 euros par réfugié n’a pas changé la position des pays d’Europe centrale.
Ces différences idéologiques s’expliquent par un développement historique différent entre Europe de l’Ouest
et Europe de l’Est, cette dernière n’étant pas habituée à des mouvement migratoires venant du sud, comme
l’explique Jacques Rupnik, spécialiste de l’Europe Centrale et directeur de recherche à Sciences Po,
à francetvinfo. Malgré cela, les pays d’Europe centrale ne souhaitent pas réellement quitter l’Union européenne.
Le premier ministre tchèque Bohuslav Sobotka avait fait planer le doute en février dernier en déclarant que
“Si la Grande-Bretagne quitte l’UE, un débat sur le retrait de la République tchèque sera à attendre dans
quelques années“. Il a ensuite coupé court à toute idée d’un “Czexit” en déclarant à Euractiv que “toute suggestion
que la République tchèque pourrait quitter l’UE est infondée et dangereuse“. Il avait déjà évoqué en février les conséquences économiques et sécuritaires que pourrait avoir la sortie de la République Tchèque de l’UE,
qui se retrouverait selon lui dans la “sphère d’influence” de la Russie.Les économies des pays d’Europe centrale
sont désormais trop dépendantes de l’Union européenne. Il faut aussi prendre en considération le fait que ces
pays bénéficient des fonds structurels, destinés à réduire les écarts de développement entre pays européens.
Une aide non négligeable pour ces pays.Et en France ? Un sondage de février 2016 annonçait que 53% de
Français souhaitent la tenue d’un référendum sur une éventuelle sortie de l’UE, alors que le Front National
soutient une sortie de l’UE. Marine Le Pen s’est d’ailleurs réjouie du Brexit sur twitter.
Les 27 demanderont à Londres d’engager vite le Brexit
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Par Agence | 26/06/2016 | 19:39
Le commissaire européen aux Affaires économiques et financières a déclaré dimanche que les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne demanderont aux Britanniques d’accélérer la notification de leur volonté de sortir de l’Union européenne.Un Conseil européen examinera mardi et mercredi à Bruxelles les suites de la victoire du « oui » à la sortie du Royaume-Uni de l’UE, lors du référendum britannique de jeudi dernier.« Il faut qu’il y ait une notification du pays de sa volonté de sortir. D’où la demande qui doit être faite (au Premier ministre britannique David Cameron) de le faire vite parce qu’il n’y a pas de raison de prolonger l’incertitude », a déclaré Pierre Moscovici, au Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI.« Ce que je crois, ce que j’attends, ce que je comprends, c’est qu’il est possible que les 27 Etats-membres de l’UE hors Royaume-Uni demandent cela à M. Cameron,
par exemple lors du Conseil européen qui se tiendra mardi et mercredi. »
Ni David Cameron, qui a fait campagne pour le maintien du Royaume-Uni dans l’UE,
ni son rival conservateur Boris Johnson, qui a fait campagne pour le Brexit, ne semblent pour le moment pressés de tirer les conséquences du vote de jeudi dernier.(Afp)
chenoui70
29/06/2016, 22h11
Après le Brexit, un Nexit?_29/06/16 - 19h21
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Une pétition rassmblant plus de 50.000 signatures et réclamant un référendum sur une sortie éventuelle des Pays-Bas de l'Union européenne a été remise mardi soir à la chambre basse du Parlement néerlandais, cinq jours après le vote britannique pour un Brexit. A l'origine de la pétition, Patrick Crijns, un employé âgé de 31 ans, et Peter van Wijmeren, un demandeur d'emploi de 41 ans, veulent "lancer un signal qu'il existe un intérêt pour un Nexit", ont-ils déclaré au quotidien néerlandais NRC.Next.
Les députés néerlandais ont rejeté dans la soirée à 124 voix contre 14 une motion du député anti-Islam et eurosceptique Geert Wilders, demandant "la tenue, aussi vite que possible, d'un référendum sur un Nexit".
"Nos députés n'ont aucune envie (d'un référendum, ndlr). Une pétition de plus de 50.000 signatures a été remise à la chambre basse", ont indiqué les organisateurs sur Facebook alors que leur page compte, elle, plus de 37.500 affiliés.
"Tout n'a fait qu'empirer avec l'euro et l'UE"
"Depuis l'arrivée de l'euro et de l'Union européenne, avec laquelle notre souveraineté nationale a été abandonnée et nos frontières ont disparu, tout n'a fait qu'empirer", est-il expliqué sur la pétition en ligne qui a récolté 56.710 signatures.
Lancée le 1er juin, la pétition a engrangé la majorité de ses signatures les deux jours qui ont suivi le vote des Britanniques, le 23 juin.
Un référendum pas à l'ordre du jour
Malgré une montée des eurosceptiques, un tel référendum n'est pas à l'ordre du jour étant donné le manque de soutien du Parlement dans ce pays, l'un des membres fondateurs de l'aventure européenne où seront organisées des élections législatives en mars.
L'organisation d'un référendum contraignant demanderait un lourd mécanisme d'amendement de la constitution qui prendrait des années, de même qu'une volonté et une majorité politiques fortes.
Dès vendredi, Geert Wilders s'est engagé à organiser, s'il devenait Premier ministre, un référendum sur un "Nexit". Mais selon des experts, aucun autre parti n'apparaît prêt à travailler avec lui.
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Les Britanniques et les Américains ont certes besoin d'une UE valide, mais pas au point de la voir se positionner en rivale.
Le divorce s'annonce houleux. Le mariage de 43 ans ne fut jamais harmonieux, mais des concessions faites ici et là, donnaient un semblant d'entente. Le couple franco-allemand qui tient la tête de l'Union rappelle au Royaume-Uni rebelle qu'il doit trancher et enclencher l'article 50. L'Europe exige un départ immédiat sans concession ni traitement de faveur pour le Royaume-Uni qui a choisi la dissidence. Le vote Brexit aura été un vote de sanction contre les conditions imposées par les institutions européennes, mais il exprime plus un refus de l'immigration et de la mondialisation, qu'un refus de l'union a l'Europe. L'insularité des Britanniques a toujours été connue et s'est toujours exprimée de manière plus ou moins abrupte. On constate l'ampleur de ces mouvements aux idéologies xénophobes qui grandissent à vue d'oeil comme le Front national en France, l'extrême droite en Autriche, et en Pologne. La stigmatisation constante de l'étranger ne fait qu'endommager les fondements de l'Union européenne qui s'autoproclame terre de libre-échange et de libre circulation. On découvre aussi avec froideur que ce vote aura été avancés comme une lutte de classe au sein de la politique du Royaume-Uni. Les couches défavorisées et la classe ouvrière ayant voté principalement Brexit. Car l'Europe a tourné le dos aux plus démunis. L'Europe a encouragé une concurrence de plus en plus exacerbée entre les Etats, pour stimuler le marché commun, elle a fait fructifier les plateformes financières, mais sans exiger des régulations sociales et fiscales communes. En conséquence, les inégalités déjà en cours dues a la mondialisation se sont approfondies. Confronté à la sourde oreille de leurs gouvernements, qui se prétendent frappés de cécité face à l'émergence de ce quart monde sous leurs yeux, il n'est pas étonnant que le populisme l'emporte. Les classes populaires se tournent donc vers des partis aux discours xénophobes car eux seuls semblent faire preuve d'écoute et d'attention à leur égard. C'est le moins que l'on puisse dire. L'Union européenne fait face à la plus grande menace depuis sa création, les voies dissidentes prennent de plus en plus de poids et la fragmentation se profile comme un danger imminent. Les Européens, à commencer par le «couple franco-allemand», crient au scandale et feignent de ne pas comprendre leur partenaire qui, pourtant dès le départ, avait averti de ne mettre qu'un seul pied au sein de l'UE. Les raisons que les diplomates édulcorent pour ne pas envenimer davantage les rapports avec le reste des pays qui forment cet ensemble qui, politiquement n'a ni queue ni tête. L'UE n'est ni une fédération ni un supra Etat. Au-delà de cette inédite construction politique qui tient davantage de l'improvisation que de la définition d'un projet cohérent, il y a les nombreux non-dits et vices de forme qui vont à terme en saper les fondements. L'Union européenne ne devait être, au départ, qu'une Communauté du charbon et de l'acier. C'était l'Europe des Six (France, Allemagne, Belgique, Pays-Bas, Italie et le Benelux). Le Royaume-Uni n'y avait adhéré que du bout des lèvres en 1973, en même temps que l'Irlande et le Danemark. Faute d'un rapport des forces qui lui soit favorable au sein de l'organisation, il multipliait ses exigences et ses conditions. Bref, il faisait du chantage. Le statut de minoritaire ne lui avait jamais convenu. Et pour cause! Le Royaume-Uni, fort de sa propre organisation internationale, le Commonwealth qu'il estime plus puissante et plus cohérente que l'Europe, n'avait adhéré à la Communauté européenne que pour protéger ses intérêts davantage liés à ceux des USA qu'à ceux des Européens. Mieux encore, il était la tête de pont de l'Amérique en Europe. L'élargissement de l'UE y a fait entrer de nouveaux partenaires acquis aux Américains, ce qui dispense les Anglais de ce mauvais rôle en son sein. L'Angleterre estime qu'avec sa puissance et l'étendue de son empire, elle ne peut accepter le strapontin que lui tendent la France et l'Allemagne. Les Britanniques et les Américains ont certes besoin d'une UE valide, mais pas au point de la voir se positionner en rivale. Or sur les questions géostratégiques, la France sur les questions africaines et moyen-orientales, l'Allemagne sur le front russe, ont des positions et des intérêts aux antipodes de ceux des Etats-Unis. C'est donc la guerre dans laquelle le Brexit est une bombe à retardement. Concernant le «couple franco-allemand», le divorce sera pour bientôt. L'élargissement européen n'a profité qu'à l'Allemagne qui, grâce aux dividendes qu'elle en a tirés, se retrouve leader incontesté sur le plan économique. La France qui est en train de perdre son empire africain, se retrouve étranglée financièrement, pieds et poings liés politiquement face à des Allemands qui lui dictent le niveau de son déficit acceptable et les lois qu'elle doit promulguer. La domination allemande fait le lit de l'extrême droite et des souverainistes français qui, en remportant les prochaines échéances électorales nationales vont acter le décès de l'Europe. En fait, tout se passe comme si l'UE n'est qu'un remake de la Conférence et du Traité de Berlin de 1885, à l'origine des deux guerres mondiales du siècle dernier. L'Allemagne évincée de sa part de colonisation de l'Afrique tient enfin sa revanche sur les Anglais et les Français qui ne lui avaient alors laissé que des miettes. La promesse européenne de conjurer la guerre et de construire un ensemble cohérent pourrait avoir déjà vécu. Les petites nations qui en font partie squattent l'espace pour éponger leurs dettes et quitteront le navire dès que ce que leur demande l'Europe sera supérieur à ce qu'elles en reçoivent. Le Brexit sera suivi du Grexit, du Spexit et du... Frexit.
Sommet Européen
Sans les Anglais, on serre les rangs
le 24.08.16 | 10h00
Les trois responsables européens sortants, qui doivent tous affronter des élections dans
quelques mois, ne peuvent engager leurs pays respectifs dans des décisions concrètes.
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Le président français, François Hollande, le Premier ministre italien, Matteo Renzi, et la
chancelière allemande, Angela Merkel, lors d’une conférence de presse sur l’île italienne de Ventotene
Et même sans Londres, le rêve d’une «défense commune» reste une chimère.
D’ailleurs, si l’Allemagne ne compte pas renoncer à son rôle de «contrôleur» des paramètres de Maastricht, les Italiens n’hésitent pas, eux, à monnayer la carte du
dossier des réfugiés pour amadouer Berlin sur la situation économique de leur pays.
Une croissance très faible (moins de 1%), un endettement public très important, et
un taux de chômage oscillant n’invitent guère à l’optimisme.Mais Angela Merkel ne
veut pas fâcher son hôte précieux dans la gestion du problème de la pression
migratoire. La chancelière allemande, même si elle explique clairement qu’il n’est
pas question d’assouplir les conditions du pacte de stabilité, ne rechigne pas à complimenter Matteo Renzi sur son plan de réforme du travail en cours d’application. «L’Europe est la solution et non pas le problème, et le Brexit (sortie de la G-B de
l’UE) n’est pas la fin», renchérit le président du Conseil italien.Ce dernier a d’ailleurs
tenu à organiser ces retrouvailles avec les deux autres leaders européens sur la petite
île de Ventotene, lieu symbolique de la fondation de l’Europe pour les Italiens, car
c’est dans cette prison à ciel ouvert où le régime fasciste confinait les intellectuels
qui s’opposaient à sa propagande qu’Altiero Spinelli, ancien homme politique et
écrivain, avait écrit son manifeste pour «une Europe unie et libre». Les chefs d’Etat français et de gouvernement, allemand et italien, ont déposé à l’occasion une gerbe
de fleurs sur la tombe de celui qu’on considère comme l’un des pères fondateurs de
l’Union européenne. Rome revendique souvent son rôle de pionnier de l’esprit
européen, surtout que l’année prochaine on fêtera les 60 ans du Traité de Rome.
La conférence de presse programmée sur le porte-avions Garibaldi, navire fleuron
de la Marine italienne et engagé dans l’opération européenne «Sophia» de lutte
contre le trafic de migrants, a permis à Matteo Renzi de plaider pour une plus ample coopération européenne pour contrôler les frontières et garantir la sécurité interne et externe des pays membres. Pour sa part, François Hollande a insisté sur la nécessité
de «trouver des mécanismes de financement» en Afrique pour limiter le phénomène
de l’immigration vers l’Europe.
Nacéra Benali
L'élection de Trump tombe au plus mal pour une UE en crise
minée par la poussée populiste
12 novembre 2016, 18h37
L'élection de Donald Trump à la Maison Blanche ajoute à la
tourmente d'une Union européenne en pleine crise de doute sur
son avenir, confrontée à une montée en puissance des courants populistes
et fragilisée par le séisme du Brexit.
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Dimanche, les ministres des Affaires étrangères de 28 pays membres sont
invités par la chef de la diplomatie de l'UE Federica Mogherini à
débattre des conséquences de cette victoire surprise lors d'un dîner à
Bruxelles.Car après les formules diplomatiques et autres invitations
officielles lancées mercredi dès l'annonce du résultat, des inquiétudes
s'expriment désormais ouvertement chez nombre de dirigeants
européens face à l'ère qui s'ouvre dans les relations avec un partenaire
historique. "Il est vrai que l'élection de Donald Trump comporte le
risque de voir les équilibres intercontinentaux être dérangés quant à leur
fondement et quant à la structure", a admis vendredi le président de
la Commission européenne Jean-Claude Juncker lors d'un débat à
Luxembourg. Celui qui mercredi, conjointement avec le président du
Conseil européen Donald Tusk, avait convié le président élu des
Etats-Unis à un sommet UE-USA en Europe dès que possible, a ensuite
moins retenu ses mots.
- 'Deux années de temps perdu' -
Evoquant les lacunes en géographie de Donald Trump - qui en juin
avait qualifié la Belgique de "ville magnifique" -, le chef de l'exécutif
européen a lancé: "Il faudra que nous apprenions au président
désigné ce en quoi consiste l'Europe. (...) Je crois que nous aurons
deux années de temps perdu jusqu'à ce que M. Trump ait fait le tour du
monde qu'il ne connaît pas". L'irruption d'un novice en politique
étrangère comme partenaire de travail obligé sur des dossiers ultra
sensibles tels le conflit syrien, l'Ukraine ou le changement climatique,
survient alors que l'UE traverse la période la plus tourmentée de ses 60
ans d'histoire.Entre la crise migratoire aigüe, le terrorisme, l'endettement
en zone euro, l'attitude jugée menaçante de la Russie à l'Est, puis le choc
du Brexit en juin sur fond de montée des populismes , beaucoup
craignent que les secousses ne s'arrêtent jamais."La victoire de Trump est
le signe que la démocratie libérale est en train rapidement de devenir un
mouvement de résistance", s'est inquiété cette semaine le chef des libéraux
au Parlement européen, Guy Verhofstadt, exhortant les Européens à "se
réveiller" pour défendre leurs valeurs.Un écho des sombres propos de
Donald Tusk avant le référendum britannique du 23 juin, avertissant
que le Brexit pourrait conduire à la "destruction non seulement de l'Union
européenne mais aussi de la civilisation politique occidentale".
- "Revenir à la vraie démocratie" -
Le rôle des Etats-Unis comme leader mondial des démocraties libérales
occidentales depuis 1945 "se heurtait déjà à des vents contraires",
rappelle Fabian Zuleeg, du think tank European Policy Centre (EPC) à
Bruxelles. "Mais une administration Trump va renforcer les tendances
isolationnistes aux Etats-Unis, ce qui portera un coup supplémentaire
à ce rôle de leader", prédit cet expert. A l'approche de grands rendez-
vous électoraux dans plusieurs Etats membres (Autriche début
décembre, Pays-Bas, France puis Allemagne en 2017), les craintes
des dirigeants européens portent aussi sur l'effet stimulant du vote
américain sur des électeurs sensibles aux sirènes de l'extrême droite.
Marine Le Pen, Nigel Farage ou encore le Premier ministre hongrois
Viktor Orban, honnis à Bruxelles pour leurs discours antimigrants, ont
été parmi les premiers à se féliciter de l'élection de Donald Trump.
"Nous allons pouvoir revenir à la vraie démocratie, aux discussions
honnêtes, loin des contraintes paralysantes du politiquement correct",
s'est réjoui Viktor Orban, saluant ce "grand moment" où "la civilisation
occidentale a réussi à se libérer de l'emprise d'une idéologie.Pour certains
experts en géopolitique, le tableau n'est toutefois pas complètement noir
et l'arrivée d'un Trump imprévisible à la Maison Blanche devrait être
l'occasion pour les Européens d'unir davantage leurs forces, par exemple
sur la sécurité et la défense."C'est la première fois que les alliés européens
de l'Otan font face à la dure réalité d'un engagement américain qui pourrait
s'avérer plus faible sous Trump. Alors, on se demande ce qu'il faudrait
de plus pour qu'ils se réveillent", a fait valoir cette semaine Judy Dempsey,
de l'institut Carnegie Europe.
AFP
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