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Voir la version complète : Fergusson, ville cobaye



edenmartine
18/08/2014, 10h58
Michael Brown a été exécuté de deux balles dans la tête (http://www.wikistrike.com/2014/08/michael-brown-a-ete-execute-de-deux-balles-dans-la-tete.html)



http://img.over-blog-kiwi.com/1/04/43/04/20140818/ob_6a5b47_michaelbrown.jpg (http://img.over-blog-kiwi.com/1/04/43/04/20140818/ob_6a5b47_michaelbrown.jpg)
6 balles, 2 dans la tête


Michael Brown a été exécuté de deux balles dans la tête


Michael Brown, l'adolescent noir abattu le 9 août à Ferguson, dans le Missouri, a été touché d'au moins six balles, dont deux dans la tête: c'est que révèle le New York Times, qui a publié, dimanche 17 août, les résultats préliminaires d'une autopsie (http://www.nytimes.com/2014/08/18/us/michael-brown-autopsy-shows-he-was-shot-at-least-6-times.html?smid=tw-bna&_r=0)pratiquée à la demande de la famille le jour même.

Les quatre autres balles ont été tirées dans son bras droit et toutes les balles ont été tirées de face. Aucune trace de poudre n'a été retrouvée sur le corps ce qui, dans un premier temps, tendrait à indiquer que les coups de feu n'ont pas été tirés de près, mais le médecin n'a pas eu accès aux vêtements de Michael Brown, qui pourraient eux contenir des traces de poudre.


http://www.slate.fr/sites/default/files/photos/Capture%20d%E2%80%99e%CC%81cran%202014-08-18%20a%CC%80%2009.13.40.png



Un schéma de l'autopsie réalisée par le docteur Baden, publié par le New York Times.

L'autopsie a été dirigée par Michael M. Baden, un légiste de 80 ans qui a notamment supervisé les autopsies de John F. Kennedy et Martin Luther King. Le praticien a refusé de tirer des conclusions définitives sur le scénario du drame, expliquant au New York Times que «davantage d'informations» étaient nécessaires, mais a critiqué les autorités pour avoir mal communiqué:


«Les gens se demandent: combien de fois a-t-il été touché? Cette information aurait pu être dévoilée le premier jour.»



Benjamin L. Crump, l'un des avocats de la famille Brown, a lui déjà tiré des conclusions de l'opération:


«Nous voulons nous assurer que les gens comprennent de quoi il s'agit: d'un officier de police exécutant un jeune homme désarmé en plein jour.»



Le ministre de la Justice américain Eric Holder a déclaré dimanche que son ministère allait mener sa propre autopsie, en plus de celle demandée par la famille et de celle réalisée par la police locale, en raison de la dimension «exceptionnelle» prise par l'affaire








La police américaine dans la ville de Ferguson (USA, État du Missouri)




http://www.20min.ch/diashow/105358/105358-SQSrMCql1eFa10igQTz4kw.jpg





La répression actuelle des manifestations populaires à Ferguson [1], Missouri, a attiré l’attention non seulement sur la façon dont la police a sauvagement abattu un jeune noir mais surtout sur la façon dont cette même police, équipée de matériels militaires lourds, réprime actuellement des manifestations de protestations qui n’ont rien d’inaccoutumé.


Il apparaît maintenant que les forces de sécurité intérieure (police, garde nationale) américaines ont été très récemment dotées d’équipements et de moyens jusqu’ici réservés aux militaires dans les zones de guerre. On pourrait penser qu’il s’agit de la simple récupération de matériels qui ne sont plus utilisées en Afghanistan et dans d’autres conflits dont l’Amérique semble actuellement se retirer. Mais il n’en est rien.


Il s’agit, non seulement pour la police mais pour l’armée, de se préparer à conduire des opérations militaires en milieu urbain. Et ceci non dans des pays où l’armée et les « secret forces » à son service interviennent déjà, comme en Ukraine, mais dans des capitales de pays réputés alliées et sur le territoire américain lui-même. En d’autres termes, en ce qui concerne les États-Unis, il s’agit pour le pouvoir américain de préparer la répression armée de manifestations s’en prenant à certains lieux représentant les symboles du pouvoir, et ceci, dans tous les états de l’Union, qu’ils soient réputés pauvres ou au contraire favorisés.




http://d.ibtimes.co.uk/en/full/1394351/ferguson-police.jpg?w=720&h=480&l=50&t=40




La question avait été évoquée il y a maintenant quelques années dans la foulée des rassemblements, d’ailleurs pacifiques, tenus à Wall Street et repris ailleurs, sous le slogan « Occupy Wall Street ». Il s’est trouvé que ces rassemblements se sont éteints d’eux-mêmes, peut-être à la suite de menaces d’arrestation formulées contre certains leaders. Mais l’on s’était demandé ce qui se serait passé si, loin de s’éteindre, les manifestations s’étaient diffusées et radicalisées. Très certainement le pouvoir n’aurait pas laissé faire, utilisant lui-même des moyens de plus en plus violents (et illégaux au regard du droit coutumier régissant aux États-Unis ce genre d’évènements).


La guerre dans les mégacités
Or aujourd’hui, la question ne se pose plus. Au delà de ce qui se passe à Ferguson, un article récent du World Socialist Web Site [2] apporte des éléments clairs de réponse. La priorité du Pentagone est désormais de préparer les forces militaires à la guerre en milieu urbain. Les conflits récents, à Gaza, en Syrie ou en Ukraine, montrent clairement que c’est dans de tels milieux que la répression est la plus difficile, non parce qu’elle entraîne des pertes civiles vite réputées insupportables, mais parce que l’urbanisation empêche le déploiement de moyens militaires lourds. C’est ce qu’avait bien compris en son temps le Baron Haussmann sous le Second Empire français, faisant raser les quartiers parisiens historiques et les faisant remplacer par de grands boulevards propices à l’emploi de l’artillerie.



http://d.ibtimes.co.uk/en/full/1393696/mike-brown.jpg?w=720&h=480&l=50&t=40



Dans les derniers conflits cités ci-dessus, les forces militaires engagées n’ont pas hésité à canonner les quartiers d’habitations. Mais il faut désormais faire plus, entraîner les troupes à combattre dans des villes encore trop peu détruites pour être facilement conquises – ou bien, s’ils s’agit de villes métropolitaines américaines, encore intactes mais à conquérir pour en éliminer d’éventuels opposants civils.

Dans le Neguev dès 2001, l’armée américaine avait construit une ville artificielle, dite Urban Warfare Training facility, où des combats de rue simulés sont depuis organisés, conjointement avec l’armée israélienne. Mais il faut faire plus, entraîner les troupes à combattre dans des villes de 10 millions ou plus d’habitants, dite « megacities ». Cette doctrine a été présentée dans un document que chacun peut depuis juin 2014 consulter sur Internet « Megacities and the United States Army: Preparing for a complex and uncertain future » [3] (Les mégacités et l’armée américaine : se préparer pour affronter un futur complexe et incertain).




http://cdn.theatlantic.com/static/infocus/unreal053112/s_u08_0RTX7437.jpg



Les aires métropolitaines correspondantes y sont présentées comme les futurs champs de bataille où l’US Army (l’armée américaine) devra être déployée. Certains exemples sont donnés : Dhaka au Bangladesh, Lagos au Nigeria, Bangkok en Thailande, Mexico City au Mexique, Rio de Janeiro et Sao Paulo au Brésil… mais aussi la ville de New York, aux États-Unis même. On peut se demander pourquoi Paris ou Berlin ne sont pas présentées aussi comme « cases studies », et ce qu’auraient dit nos gouvernements si cela avait été le cas.


Ces villes, selon le Pentagone, seront des terrains de guerre parce qu’elles génèrent des inégalités croissantes et que ces inégalités elles-mêmes génèrent des protestations de plus en plus nombreuses.
Il ne fait aucun doute, pour le Pentagone, que les protestataires s’équiperont de moyens militaires et s’efforceront de renverser l’ordre établi, avec l’appui probable de certains populations de ces quartiers, notamment récemment immigrées.
Ils mèneront des guerres dites de 4e génération, qui ont été relativement meurtrières pour l’armée américaine en Irak et Afghanistan. Aussi, sans attendre, le Pentagone est-il en train de mettre en place en Virginie un « US Army Asymmetric Warfare Group training center » (centre d’entrainement de l’armée américaine à des opérations de guerre asymétrique) destiné à entraîner l’armée à mener de telles guerres, dans des milieux urbains simulés.



https://encrypted-tbn1.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcS4wcAOr8QjiO6jq2uSSQXieEShnd_Vi 1PMCR5XWKTDxSwgfRZq



Dans ces conditions, on comprend mieux pourquoi la police métropolitaine américaine est désormais lourdement équipée, chaque fonctionnaire devenant un véritable « Robocop »



http://theconservativetreehouse.files.wordpress.com/2014/02/blinds-flag-secrecy.jpg?w=640

jim63
19/08/2014, 21h51
salam
très intéressant .
J ai l impression que de belles choses se prépare