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morocco
16/08/2014, 19h47
Attali : euthanasie et tri sélectif

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1 juillet 2014

Attali (http://croah.fr/mots-clefs/attali/), Euthanasie (http://croah.fr/mots-clefs/euthanasie/)



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Pour ceux qui s’étonneraient de la soudaine préoccupation du gouvernement et des médias en ce qui concerne l’euthanasie, il convient de rappeler que la propagande orchestrée sur le sujet ne doit rien au hasard. Il s’agit en effet d’un projet de longue date, qui plus est parfaitement cohérent avec la logique du libéralisme qui régit les sociétés occidentales.Rappel : citation complète de Jacques Attali sur le sujet, extrait du livre d’entretiens L’Avenir de la Vie (http://1.bp.blogspot.com/-WBoLxRHe26c/UIQkZ3JrZdI/AAAAAAAAHI8/Q0bLgsO1BLI/s1600/preview007.png)paru en 1981 (p.268-274) :
Dès qu’on dépasse 60/65 ans, l’homme vit plus longtemps qu’il ne produit et il coûte cher à la société.
D’où je crois que dans la logique même de la société industrielle, l’objectif ne va plus être d’allonger l’espérance de vie, mais de faire en sorte qu’à l’intérieur même d’une durée de vie déterminée, l’homme vive le mieux possible, mais de telle sorte que les dépenses de santé seront les plus réduites possible en terme de coûts pour la collectivité.
Alors apparaît un nouveau critère d’espérance de vie : celui de la valeur d’un système de santé, fonction non pas de l’allongement de l’espérance de vie, mais du nombre d’années sans maladie et particulièrement sans hospitalisation.
En effet, du point de vue de la société, il est bien préférable que la machine humaine s’arrête brutalement plutôt qu’elle ne se détériore progressivement.
C’est parfaitement clair si l’on se rappelle que les deux tiers des dépenses de santé sont concentrées sur les derniers mois de vie.
De même, cynisme mis à part, les dépenses de santé n’atteindraient pas le tiers du niveau actuel (175 milliards de francs en 1979) si les individus mouraient tous brutalement dans des accidents de voiture.
Ainsi, force est de reconnaître que la logique ne réside plus dans l’augmentation de l’espérance de vie mis dans celle de la durée de vie sans maladie [...]
L’euthanasie sera un des instruments essentiels de nos sociétés futures dans tous les cas de figures.
Dans une logique socialiste, pour commencer, le problème se pose comme suit :
la logique socialiste, c’est la liberté et la liberté fondamentale, c’est le suicide ; en conséquence, le droit au suicide direct ou indirect est donc une valeur absolue dans ce type de société.
Dans une société capitaliste, des machines à tuer, des prothèses qui permettront d’éliminer la vie lorsqu’elle sera trop insupportable ou économiquement trop coûteuse, verront le jour et seront de pratique courante.
Je pense donc que l’euthanasie, qu’elle soit une valeur de liberté ou une marchandise, sera une des règles de la société future.