PDA

Voir la version complète : L’Algérie livrerait du gaz à Israël via l'Egypte



edenmartine
15/08/2014, 13h53
À première vue, l’information a de quoi surprendre. Mais elle émane du très sérieux Observatoire italien, « La lettre confidentielle de l’Adriatique et de la Baltique ».


Information à prendre avec des pincettes, la source : une journaliste free lance





http://oumma.com/sites/default/files/imagecache/400xY/hydro.jpg




À première vue, l’information a de quoi surprendre. Mais elle émane du très sérieux Observatoire italien, « La lettre confidentielle de l’Adriatique et de la Baltique ». Autant dire une source sûre, car ce genre de publication économique ( dont l’abonnement ou le prix à l’article est conséquent ) est avant tout destiné aux experts et aux investisseurs. Les informations qui y sont publiées relèvent en effet de « l’intelligence économique » et, à ce titre, sont passées au crible de la vérification avant d’être diffusées.

De quoi s’agit-il

D’après un article publié le 31 juillet dernier par l’Observatoire italien, l’Algérie commencerait à livrer du gaz à Israël à compter du 1er août. Bien sûr, pas directement, mais via l’Égypte dont les gazoducs d’Al-Arish, dans le nord-Sinaï, alimentent Israël. Le contrat prévoit l’importation par l’Égypte d’environ 500 millions de m3 de gaz algérien par jour, grâce à un financement des Émirats Arabes Unis.

Après la visite éclair du maréchal Al-Sissi à Alger, le 25 juin dernier, des fuites concernant ce contrat gazier à des prix préférentiels ( la moitié du prix du marché )avaient commencé à circuler.
Auparavant, début mai, une source haut placée au ministère égyptien de l’Énergie avait indiqué que l’Algérie avait accepté d’envoyer en urgence six livraisons de gaz naturel liquéfié (GNL) à l’Égypte et qu’un accord entre l’Egyptian Natural Gas Holding Company serait signé avec le groupe public algérien Sonatrach.

L’Égypte, dont les relations avec le Qatar sont au plus bas, doit importer 400 millions de mètres cubes de gaz naturel par jour pour faire fonctionner ses centrales électriques durant la délicate période estivale.
Le surplus de gaz algérien serait donc livré à Israël, selon différentes sources rapportées par le journal égyptien Al-Osbou’ et le quotidien algérien Al-Chorouk.

Mais pour comprendre la nature réelle de ce contrat, il est nécessaire de se plonger dans les réseaux de corruption qui ont la mainmise sur les contrats gaziers entre l’Égypte et Israël. La convention de livraison de gaz à Israël par l’Égypte remonte à 2005, et avait été suspendue par le président Mohamed Morsi, peu après son élection, dans le cadre d’un programme de lutte contre la corruption.
Ce contrat, unique en son genre, portait sur la livraison de 1,7 milliards de m3 de gaz naturel pendant 20 ans. Et à un prix défiant toute concurrence ! À savoir entre 70 cents et 1,5 dollar par million de BTU (l’unité anglaise de mesure de la quantité de l’élévation de la température de un degré Fahrenheit à pression atmosphérique constante) ; et pour un prix de revient pour la compagnie israélienne de 2,5 dollars exemptés d’impôts de la part de l’Égypte.

C’est le contrat de corruption le plus important d’Égypte, le prix le plus bas du marché tournant autour de 8 à 10 dollars le million de BTU !
Avec un manque à gagner pour l’Égypte estimé entre 500 million et 1,8 milliards de dollars, selon des experts internationaux.






http://oumma.com/sites/default/files/imagecache/largeur_totale/gal_8686.jpg




Il existait d’ailleurs un précédent à ce type de contrat.

En 2000, la société israélienne Egyptian Mediterranean Gas (EMG) avait été créée spécialement, par Hussein Salem et Yossi Maiman, le magnat israélien de l’énergie. Tous deux sont des ex-agents secrets de leurs pays respectifs ! Ce contrat, d’une durée de 25 ans, avait été signé sous la supervision de Sameh Fahmy, ministre égyptien du Pétrole entre 1999 et 2011. Arrêté pour son rôle dans l’affaire peu de temps après le soulèvement de janvier 2011, l’ex-ministre a été condamné à 15 ans de prison en juin 2012 tandis que son comparse égyptien, Hussein Salem, l’a été à la même peine mais par contumace, et n’a jamais été extradé. Ils ont été laissés en liberté et leur procès est actuellement en révision.

Après le coup d’État du maréchal Al-Sissi, en juillet 2013, et son élection à la présidence de la République un an après, il semblerait donc que les autorités égyptiennes aient décidé de reprendre les livraisons de gaz naturel en direction d’Israël. Mais elles se sont retrouvées confrontée à un problème de taille : l’insuffisance de la production de gaz égyptien, doublée de l’arrêt des livraisons du Qatar pour cause de cessation de paiement, a plongé l’Égypte dans la pénurie énergétique.

Résultat : de graves difficultés à approvisionner son marché interne. Depuis 2011, les Égyptiens sont en effet quotidiennement plongés dans le noir. Et cette année, les entreprises de production se voient même dans l’obligation de stopper une fois par jour leurs machines durant cinq heures. C’est dire l’urgence !

Autre difficulté de taille : des plaintes ont été déposées contre l’Égypte devant la Banque Mondiale et des tribunaux internationaux pour rupture de contrat. EMG réclame 8 milliards de dollars et le géant espagnol de l’énergie, Union Fenosa demande 6 milliards de dollars. Par-dessus le marché, l’Égypte s’est déjà endettée à hauteur de 6 milliards pour le gaz qu’elle a acheté à des compagnies pour son usage intérieur. Au total, la dette et les engagements de l’Égypte pourraient se monter à 20 milliards de dollars. Ce qui pourrait potentiellement entraîner la banqueroute de l’Égypte, selon l’analyste des énergies Mika Minio-Paluello.

Bref, une sérieuse épée de Damoclès qui explique pourquoi l’Égypte cherche aujourd’hui à se tirer de ce « mauvais pas » en tentant de poursuivre ses livraisons. Précisons qu’à l’époque de sa signature, ce contrat avait été supervisé par les USA qui le considèrent comme une garantie de l’arrimage de l’Égypte à Israël.

Interviewé par Al-Jazeera, Edward Walker, l’ex-ambassadeur US en Égypte, expliquait : « C’est le genre d’accord qui aidait à cimenter le traité (de paix) israélo-égyptien et c’est pourquoi nous avons toujours été très positifs à son sujet sans entrer dans le côté corruption de la chose ». Et d’ajouter, concernant justement l’aspect corruption du contrat : « Cela se ramène toujours à ceci : est-ce que ça suffit au bénéficiaire pour arroser tout le monde ? Et je pense que la réponse est oui, et c’est pour cela que tout a commencé et qu’on a pu surmonter les problèmes politiques ».

En clair, cela signifie que ce sont les réseaux de corruption présents au sein des États - appelés « l’État profond »- qui déterminent l’orientation politique et économique de ces derniers. En l’occurrence, la nature de leurs relations avec Israël. Il ne faut donc pas s’étonner du manque de fermeté de la plupart des pays arabes concernant l’agression israélienne de Gaza !

Dès lors, même si l’Algérie officielle se défend de livrer du gaz à Israël, il n’est pas exclu que des « hommes de l’ombre » activent pour une normalisation des relations économiques entre les deux pays, à défaut d’une normalisation diplomatique au grand jour.

Avec, évidemment, la bénédiction du nouvel allié régional, à savoir les USA !




http://oumma.com/sites/default/files/imagecache/largeur_totale/janbier2012.jpg
Fraternellement réunis à la 166 ème session du Comité militaire de l'OTAN à Bruxelles, des généraux algériens, égyptiens et israéliens côte à côte (janvier 2012)



Rabha Attaf



Great Reporter chez Free lance


Les Inrockuptibles (https://www.linkedin.com/company/59426?trk=prof-0-ovw-prev_pos),
Hight School of Journalism / Studio M (https://www.linkedin.com/search?search=&company=Hight+School+of+Journalism+%2F+Studio+M&sortCriteria=R&keepFacets=true&trk=prof-0-ovw-prev_pos),
ACTUEL magazine (https://www.linkedin.com/search?search=&company=ACTUEL+magazine&sortCriteria=R&keepFacets=true&trk=prof-0-ovw-prev_pos)











Et pendant ce temps là !




http://oumma.com/sites/default/files/imagecache/largeur_totale/10559766_753318501377385_1365261561291852371_n_0.j pg

AZZOUZ
15/08/2014, 23h34
Ce chapitre et la photo (Généraux égyptien et algérien voisinants l'israelien ) confirment ce que les "antichambres diplomatiques" murmurent.

Une anecdote dans les années (90) sombres que l'Algérie traversait: A un carrefour d'Alger des agents de la police en position à un barrage de sécurité, firent signe à deux voitures de s'arrêter. En guise de réponse les passagers du premier véhicule ouvrirent le feu sur les policiers et un échange eu lieu pendant plusieurs minutes avant que n'interviennent des militaires pour faire cesser le feu et le constat d'une méprise.. Les "passagers" étaient des militaires chargé de la sécurité d'un personnage embarqué dans le second véhicule : général Khaled NEZZAR. Ils avaient confondu les policiers avec des terroristes ! L' anecdote serait plus banale sans cette révélation : les gardes du corps du Ministre de la Défense avaient pour armes des mitraillettes UZI made in Israel. Corruption et commerce vont malheureusement de pair dans nos pays.


"L'idéal, c'est quand on peut mourir pour ses idées, la politique c'est quand on peut en vivre " Charles Péguy

edenmartine
16/08/2014, 11h24
Ceci expliquerait celà :



Le porte-parole du gouvernement israélien qualifie l’aide de l’Algérie à Gaza de soutien au terroriste



Le porte-parole du gouvernement israélien a déclaré sur une chaîne de télévision locale, Channel 10, que «le soutien financier de l'Algérie à la bande de Ghaza est une action de soutien à une organisation terroriste», en l’occurrence le Hamas, estimant que cette aide de 25 millions de dollars «est un acte hostile contre l'Etat d’Israël».

Le gouvernement sioniste israélien réagit, ainsi, à la décision prise par l’Algérie d’accorder une «aide urgente au profit de la Palestine et notamment de la population de Ghaza.» Après avoir été plutôt discrète dans ses positions vis-à-vis de la situation à Ghaza, soumise à une agression sans précédent de la part de l’Etat hébreu, l’Algérie a décidé de reprendre l’initiative en faisant part de sa «ferme condamnation» de l’agression israélienne qui a fait des centaines de morts civils dont une majorité de femmes et d’enfants.

L'Algérie a ainsi décidé de passer à l’acte en aidant financièrement les Palestiniens et en médiatisant cette initiative en vue d’une action arabe coordonnée pour faire cesser l’agression des Israéliens contre la bande de Ghaza.

L'Algérie, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, avait réaffirmé un peu plus tôt, hier, sa «ferme condamnation des actes israéliens de violence et de terrorisme d'Etat contre la population de Ghaza» et appelé les «acteurs internationaux influents» à assumer leurs responsabilités face à ces tueries.

«L'Algérie continue de suivre de près les développements tragiques de la situation à Ghaza, intervenus durant les jours marquant l'Aïd El-Fitr qui ont vu se produire une escalade dans l'horreur et une augmentation sensible des martyrs palestiniens tombés victimes de l'agressivité israélienne», a indiqué M. Lamamra dans une déclaration à l'APS.

jim63
16/08/2014, 12h22
salam
les politiciens sont des serpents ils ont la langue fourchue !peu importe le pays dans lequel ils travaillent !

mohadz358
16/08/2014, 20h05
Bonsoir
La honte
La honte

edenmartine
16/08/2014, 20h11
Bonsoir, j'ai bien dit de prendre l'article avec des pincettes, nous n'avons qu'une seule source et une source n'est suffisante pour ce faire une opinion, d'autant plus que l'Algérie à offert 25 millions pour Gaza, ce qui n'est pas au goût de tout le monde. Et là un article qui sort de je ne sais où en citant un observatoire italien .........

AZZOUZ
16/08/2014, 22h00
Bonsoir,

Personnellement, je considère cet article comme sérieux d'autant que Médiapart ne l'a pas repris dans ses colonnes sans une vérification préalable. Malgré tout restons attentif et prudent.
Mais, cet argument : d'autant plus que l'Algérie à offert 25 millions pour Gaza, ce qui n'est pas au goût de tout le monde,
ne peut disculper une oligarchie (je ne dis pas l'Algérie) affairiste lorsqu'on sait que parallèlement le Qatar principal partenaire commercial arabe avec l'état sioniste a fait don de 1.000 dollars à chaque palestinien. C 'est ce que l'on pourrait dénommer le "cynisme démagogique" en ajout à l'hypocrisie de cet émirat.


,

edenmartine
17/08/2014, 08h10
Salut,
Mediapart à repris en tout point l'article certes, mais Mediapart n'est pas non plus un gage de fiabilité. Je te rappelle Azzouz qu'il n'y a qu'une source !