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Voir la version complète : les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud)



edenmartine
16/07/2014, 17h59
Les BRICS ont lancé leur banque de développement


http://s2.lemde.fr/image/2014/07/16/534x0/4457893_5_914c_les-presidents-russe-indien-bresilien_211fd6ab9ab94ea397ac57d3f5f68dee.jpg
Les présidents russe, indien, brésilien, chinois et sud-africain au sommet des BRICS le 15 juillet.

Cette fois, ça y est. Réunis pour leur sixième sommet annuel à Fortaleza, au Brésil, les cinq grands pays émergents, Brésil (http://www.lemonde.fr/bresil/), Russie (http://www.lemonde.fr/russie/), Inde (http://www.lemonde.fr/inde/), Chine (http://www.lemonde.fr/chine/) et Afrique du Sud (http://www.lemonde.fr/afrique-du-sud/) (les « BRICS »), ont signé, mardi 15 juillet, un accord actant la création d'une banque de développement et d'une réserve de change commune. « C'est une contribution importante pour la reconfiguration de la gouvernance économique mondiale », s'est félicitée la présidente brésilienne, Dilma Rousseff.


« Ces pays cherchent à créer (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/cr%C3%A9er) un système alternatif aux institutions dominées par les nations occidentales, Fonds monétaire international (http://www.lemonde.fr/international/) (FMI) et Banque mondiale», confirme Yves Zlotowski, économiste en chef de Coface (http://www.lemonde.fr/bourse/nyse-euronext-paris-equities/coface/).
La banque de développement, qui sera basée à Shanghaï, aura pour objectif definancer (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/financer) de grands projets d'infrastructures dans les pays concernés et, à terme, dans d'autres émergents. Sa capitalisation de départ sera de 50 milliards de dollars, apportés par les cinq participants. A terme, sa force de frappe pourraatteindre (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/atteindre) les 100 milliards de dollars.


Surtout, elle n'assortira pas ses (http://www.lemonde.fr/bourse/nyse-euronext-paris-equities/ses/) prêts de conditionnalités contraignantes. « En cela, elle différerait du FMI, qui exige des réformes structurelles et une ingérence politique (http://www.lemonde.fr/politique/) intolérable en échange de son aide (http://www.lemonde.fr/services-aux-internautes/) », a expliqué Anton Silouanov, le ministre des finances (http://www.lemonde.fr/finance/) russe. Une option qui pourrait séduire (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/s%C3%A9duire) nombre de pays émergents qui, comme l'Argentine (http://www.lemonde.fr/argentine/), estiment que les conditionnalités du FMI ont causé de sérieux dommages à leurs économies.


SE PROTÉGER EN CAS DE NOUVELLE TEMPÊTE
Les BRICS ont également signé un « accord-cadre » instaurant une réserve de change commune. Doté de 100 milliards de dollars, dont 41 milliards versés par la Chine, 18 milliards par l'Inde, le Brésil et la Russie, et 5 milliards par l'Afrique (http://www.lemonde.fr/afrique/) du Sud, ce fonds pourrait être (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/auxiliaire/%C3%AAtre) opérationnel dès 2015.
Objectif : permettre (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/permettre) à ses membres de se protéger (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/prot%C3%A9ger) en cas de nouvelle tempête sur leurs devises (http://www.lemonde.fr/devises/), comme celle déclenchée mi-2013 après l'annonce du changement de cap de la politique monétaire américaine.

Les BRICS avaient alors dû affronter (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/affronter) de violentes sorties de capitaux. « Ce fonds est un outil très puissant pour prévenir (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/pr%C3%A9venir) de nouvelles difficultés économiques », a salué le président russe, Vladimir Poutine. Son homologue chinois, Xi Jinping, a quant à lui évoqué une « association solide », réaffirmant la nécessité « d'augmenter (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/augmenter) la représentativité et la voix des pays en développement ».


Certains experts doutent néanmoins que 100 milliards de dollars suffisent à contrer (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/contrer) de telles attaques. « L'efficacité du fonds serait préventive et symbolique : c'est déjà beaucoup », juge M. Zlotowski.
La création de ces deux institutions, destinées à faire (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/faire) contrepoids aux organisations de Bretton Woods (FMI et Banque mondiale), est un objectif de longue date des BRICS. Non seulement ces derniers s'estiment sous-représentés au sein de ces instances, notamment au regard du poids qu'ils ont pris dans l'économie mondiale, mais en plus, la réforme du FMI, censée leur donner (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/donner) plus de poids, est bloquée au Congrès américain depuis des mois.


MANQUE DE CIMENT
Déjà évoqué en mars 2013 au sommet de Durban, en Afrique du Sud, le lancement du fonds de réserve et de la banque des BRICS achoppait jusqu'ici sur plusieurs différends entre les membres, à propos du financement et de la structure de direction. Ils sont désormais résolus.


L'objectif sera-t-il pour autant atteint ? Les économistes balancent entre optimisme et prudence. « Pour le juger (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/juger), il faudra d'abord que ces deux institutions passent l'épreuve des faits », commente Jean-Pierre Lehmann, spécialiste de politique économique internationale à l'IMD, l'école de commerce de Lausanne.


Les inconnues sont nombreuses. Les pays aidés accepteront-ils de se mettre (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/mettre) sous la tutelle officieuse de la Chine, qui sera le principal contributeur financier ? Comment se situera la banque de développement des BRICS face aux institutions similaires, notamment la nouvelle banque asiatique d'investissements en infrastructures que Pékin lance en parallèle ? La cohésion entre les pays membres sera-t-elle suffisante pour mener (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/mener) ces projets à bien ?
« J'en doute : tous poursuivent des objectifs politiques et économiques très différents », assène M. Lehmann. Avant d'ajouter (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/ajouter), non sans ironie : « Entre les BRICS, il a toujours manqué le ciment. »


LA POLITIQUE INVITÉE DU SOMMET DE FORTALEZA
L'activisme de la Russie en la matière relève en effet pour beaucoup de la réaction politique aux sanctions infligées par les puissances occidentales après l'annexion de la Crimée.

« Pour elle, la banque de développement et le fonds doivent être (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/auxiliaire/%C3%AAtre) des outils de lutte contre la domination du dollar, quand le Brésil ou l'Inde y voient l'opportunité de développer (http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/d%C3%A9velopper) les infrastructures dont ils ont cruellement besoin », commente ainsi Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque.


La politique s'est d'ailleurs invitée au sommet de Fortaleza. Dans la déclaration finale, les pays émergents ont exprimé leur « profonde préoccupation » à propos de la crise ukrainienne, et ont lancé un appel pour un « dialogue mutuel » et la « désescalade du conflit ». Selon Mme Rousseff, ils ont aussi déploré le « manque de progrès concrets » au Moyen-Orient.


Après Fortaleza, les dirigeants des BRICS se sont rendus mercredi 15 juillet à Brasilia, la capitale du Brésil, pour des rencontres avec des chefs d'état sud-américains. Elles seront suivies jeudi d'un sommet entre la Chine et l'Amérique latine, signe de l'intérêt de Pékin, qui a consacré à cette région près de 20% de ses investissements l'an dernier.

edenmartine
04/09/2014, 10h39
L'esprit des BRICS se propage progressivement à toute l'Asie (http://www.wikistrike.com/2014/09/l-esprit-des-brics-se-propage-progressivement-a-toute-l-asie.html)


http://www.sabc.co.za/wps/wcm/connect/ce59e800436bce298ca68da64eba5fdc/brics.jpg?MOD=AJPERES&CACHEID=ce59e800436bce298ca68da64eba5fdc



Les USA peuvent trembler



Si l'Empire britannique (c'est-à-dire la City et Wall Street) et sa marionnette Barack Obama souhaitent maintenir le plus de tension possible entre la Chine et ses principaux voisins, l'activité diplomatique conduite par la Chine et l'Inde vise au contraire à établir dans la région une harmonie semblable à celle qui s'est installée au sein des BRICS.


L'agence de presse chinoise Xinhua rapporte d'un côté que la Chine et le Vietnam se sont entendus « pour éviter toute action susceptible d'aggraver leurs disputes concernant les questions maritimes », suite à une rencontre le 27 août entre le président Xi Jinping et l'envoyé spécial du Secrétaire général du comité central du Parti communiste vietnamien Le Hong Anh.


Le Vietnam n'a pas envoyé un délégué du plus niveau mais a tout de même démontré par ce biais sa volonté de mettre fin aux tensions qui se sont récemment manifestées entre les deux pays, en particulier suite aux forages chinois dans une zone contestée de la mer de Chine du Sud en mai dernier. Le gouvernement Obama n'avait pas manqué de faire part de son soutien aux Vietnamiens dans cette dispute.


L'accord entre la Chine et le Vietnam appelle à une « étude et une discussion pour voir comment on peut convenir d'une exploration conjointe de la mer de Chine du Sud, éviter toute action susceptible de compliquer et d'accroître les disputes, et assurer une stabilité de l'ensemble des relations bilatérales ainsi que la paix dans la mer de Chine du Sud ». La Chine vise également à obtenir des compensations pour les dommages causés à des entreprises chinoises installées au Vietnam lors des manifestations anti-chinoises de mai dernier.


Trois jours plus tard, le Premier ministre indien Narendra Modi se rendait au Japon pour un séjour de 5 jours (30 août au 3 septembre), et faisait part de ses grandes espérances pour l'émergence d'une nouvelle ère dans les relations entre les deux pays.


Modi a déclaré qu'il allait « explorer les moyens par lesquels le Japon peut s'associer de manière productive avec ma vision d'un développement inclusif de l'Inde, incluant la transformation des activités manufacturières ainsi que des secteurs de l'infrastructure, de l'énergie et du social ». L'Inde cherche un accord sur le transfert de certaines technologies nucléaires japonaises, ainsi que dans le domaine militaire.


Les médias anglo-saxons croient voir dans la visite de Modi une volonté des deux pays de contrebalancer la montée de la Chine, mais il y a fort à parier que le Premier ministre indien a discrètement soufflé à l'oreille de son homologue les avantages qu'aurait le Japon à se rapprocher des BRICS.