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yazidnic
02/01/2013, 14h52
Le porte-parole des constructeurs français d'automobiles explique sur TF1 News que c'est l'inquiétude des Français pour l'avenir qui grippe le marché... Renault et Peugeot en font les frais.
Année noire, année catastrophe... Les ventes d'automobile en France ont lourdement chuté en 2012. Elles ont reculé l'an dernier de 13,9% par rapport à 2011 malgré le système de bonus pour les modèles les moins polluants, qui a été remanié l'été dernier. Le gouvernement a renforcé le coup de pouce financier offert pour l'achat de véhicules électriques et hybrides mais ils ne représentent pour l'instant qu'une part très minime des ventes dans l'Hexagone. Les constructeurs français sont particulièrement touchés par cette chute des ventes qui se couple à une guerre des prix. S'ils réalisent encore plus de la moitié des ventes, celles de PSA Peugeot Citroën ont chuté de 17,5% et celles de Renault (Renault et Dacia) de 22,1% à cause de la contre-performance de la marque au losange. François Roudier, directeur de la communication du Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA), revient pour TF1 News, sur leur difficultés et dresse déjà un sombre tableau pour 2013.

TF1 News : Est-ce trop fort de parler d'une "année noire" pour le marché automobile français?

François Roudier, directeur de la communication du CCFA : Non, c'est vrai que c'est une très mauvaise année, la plus mauvaise depuis 1997. Traditionnellement, il se vend deux millions de véhicules en France par an, un peu plus pendant les années de prime à la casse... Là nous sommes en dessous des 1.900.000. C'est très faible.

TF1 News : La faute "à la crise"?

F. R. : Oui, c'est la crise ! Une crise qui affecte de deux manières le marché français. Il y a d'abord une crise morale chez nos clients, qui préfèrent mettre leur argent sur un livret A plutôt qu'en apport pour l'achat d'une voiture neuve. C'est très sensible. Ensuite, il y a la chute de l'activité économique sur les clients "pro". Le meilleur exemple, ce sont les mauvais chiffres dans le bâtiment, notre premier client professionnel. Les ventes de véhicules utilitaires ont plongé dans la foulée. Les gens du BTP ne commandent plus de camionnette !

TF1 News : Pourquoi les constructeurs français souffrent-il particulièrement?

F. R. : Ils sont au cœur de la crise car elle touche la classe moyenne et les véhicules qui lui correspondent. Renault, Peugeot ou des groupes comme Fiat en souffrent terriblement. Ceux qui produisent des véhicules de luxe s'en sortent mieux. Dans le groupe Volkswagen, une marque bas-de-gamme comme Seat plonge complétement alors qu'Audi, leur marque de luxe progresse. Les véhicules de luxe ont même profité en 2012 d'un effet d'aubaine avant qu'un malus de deux à 6.000 euros n'entre en vigueur au 1er janvier.

TF1 News : Les constructeurs français ont-ils donc fait des erreurs stratégiques dans le positionnement de leurs gammes ?

F. R. : Je ne pense pas car la logique fait que de toute façon l'essentiel du marché chez nous se concentre sur l'entrée et le milieu de gamme. Il n'y a que 6% de luxe contre 13% en moyenne en Europe et 20% en Allemagne. On achète plus de R5 et de 205 que de Mercedes 600 ! C'est ce qui avait fait la force des Français en Europe du sud avant la crise...

TF1 News : Comment voyez-vous 2013?

F. R. : L'avenir pour nous est morose en Europe. L'Allemagne souffre aussi et va sans doute annoncer de chiffres négatifs ce jeudi, le marché espagnol a été divisé par deux et on ne le voit pas revenir... La situation industrielle de l'automobile sur le continent va rester très difficile.

TF1 News : Le début d'année est aussi marqué par l'entrée en vigueur des nouveaux bonus pour les véhicules électriques et d'un malus durci jusqu'à atteindre 6.000 euros pour les modèles émettant plus de 200 g/km, les voitures les plus polluantes. Qu'en pensez-vous?

F. R. : C'est une bonne chose sur le fond. Le malus ne devrait pas trop peser sur les Français car ils ont quelques véhicules positionnés "haut-de-gamme" mais qui ne représentent pas grand-chose en volume. En revanche, le bonus électrique peut avoir un impact, notamment pour Renault qui lance bientôt son modèle. Maintenant, il va falloir que le moral des ménages remonte pour qu'ils investissent dans une voiture en mai-juin, par exemple pour partir en vacances... Comme on dit dans l'automobile, "on ne fait pas boire un âne qui n'a pas soif !". Si les gens ont peur pour l'avenir, on ne leur vend pas de voitures...


Source sur TF1 News : Automobile : "C'est la pire année depuis 1997" - Economie - TF1 News (http://lci.tf1.fr/economie/conjoncture/automobile-on-ne-fait-pas-boire-un-ane-qui-n-a-pas-soif-7748509.html)