PDA

Voir la version complète : Egypte : Colère après l’agression sexuelle d’une étudiante place Tahrir



xeres
10/06/2014, 12h09
Une étudiante de 19 ans a été agressée sexuellement ce dimanche lors des célébrations pour l’investiture du président égyptien au Caire. Les images attestant de l’agression, filmée au beau milieu de la Place Tahrir, ont déjà fait le tour du Web et ont immédiatement déclenché une vague d’indignation sur les réseaux sociaux. Il n' y a probablement pas de mots assez forts pour exprimer l'horreur et le dégoût ressentis après le visionnage de ces images. Ce dimanche, une jeune femme (http://www.aufeminin.com/) a été agressée sexuellement par un groupe d'hommes en Egypte (http://www.aufeminin.com/news-societe/egypte-ce-pays-ou-il-ne-fait-pas-bon-etre-une-femme-s207808.html). La scène s'est déroulée sur la place Tahrir (http://www.aufeminin.com/bandes-annonces-film/tahrir-place-de-la-liberation-2012-n92743.html), symbole de la révolution de 2011, où des dizaines de milliers de personnes étaient venues célébrer l'investiture du nouveau président, Abdel Fattah Al-Sissi, l'ancien chef de l'armée égyptienne élu avec 96,6% des voix lors de l'élection présidentielle (http://www.aufeminin.com/societe/presidentielle-2012-som1197.html) organisée fin mai.


Si elle ne s'était pas retrouvée sur le Web, la scène aurait presque pu passer inaperçue. Dans une vidéo extrêmement choquante publiée sur YouTube, apparemment capturée à l'aide d'un téléphone portable, on peut voir l'étudiante de 19 ans complètement nue et couverte de sang. La jeune femme est amenée jusqu'à une ambulance qui se retrouve vite encerclée par une foule de badauds. Selon un communiqué de l'AFP, les images ont été authentifiées par un responsable de la sécurité, qui a également précisé que la victime avait été transférée à l'hôpital. Après la découverte de cette vidéo à vous glacer le sang, une enquête (http://www.aufeminin.com/news-societe/enquete-tp18893.html) a été ouverte et sept responsables présumés de l'agression de la jeune femme, également impliqués dans trois autres cas d'harcèlement sexuel, auraient déjà été arrêtés. Ils seraient âgés de 16 à 49 ans.

Aucune mesure n'est prise

Des images malheureusement trop fréquentes (http://www.aufeminin.com/news-societe/harcelement-sexuel-une-video-choc-sur-la-situation-des-egyptiennes-s301409.html) en Egypte (http://www.aufeminin.com/news-societe/egypte-tp19850.html) depuis maintenant 3 ans. Après la chute d'Hosni Moubarak (http://www.aufeminin.com/societe/printemps-arabe-moubarak-risque-la-pendaison-s236.html) et de son gouvernement en 2011, le nombre de femmes victimes d'agression sexuelle en pleine rue n'a cessé d'augmenter. Un rapport affligeant (http://www.aufeminin.com/news-societe/egypte-les-femmes-victimes-d-agressions-au-quotidien-s395418.html), publié en avril dernier par la Fédération Internationale de la Ligue des droits de l’Homme, avait d'ailleurs dénoncé les sévices vécus par les femmes du pays. Selon ce même rapport, aucune mesure n'aurait pour le moment été prise concernant les agressions sexuelles, les menaces constantes de viol (http://www.aufeminin.com/news-societe/viol-le-delai-de-prescription-des-crimes-sexuels-a-t-il-un-sens-s217494.html) ou encore les tests de virginité effectués en pleine rue, auxquels les égyptiennes sont confrontées chaque jour. Une situation d'autant plus difficile à accepter lorsqu'on sait qu'en 2013, 99,3% de ces femmes déclaraient avoir déjà été agressées sexuellement, et que 91% d'entre elles avouaient ne pas se sentir en sécurité dans leur pays.

Aujourd'hui, les images de la jeune étudiante tuméfiée ont fait le tour du Web et ont fait réagir plusieurs associations dont I Saw Harassment (qui affirme par ailleurs avoir eu vent de cinq autres cas d'agression ce week-end). De nombreux internautes ont également élevé la voix contre le système en place et certains affirment qu'il "est temps d'appliquer la nouvelle loi". Indignation également face à la réaction de certains médias égyptiens, notamment cette journaliste télé qui annonce le viol de l'étudiante en rigolant : "Ils sont contents !" ,lance-t-elle à propos des manifestants accusés. Une terrible preuve de la banalisation des attaques faites aux femmes dans ce pays.





Viols en Egypte : Une véritable "chasse à la femme"


chaque jour, sur la place Tahrir, plusieurs dizaines de viols sont recensés par les associations égyptiennes de protection des femmes. Un constat effrayant qui fait état de l'usage massif d'une arme ancestrale : le viol. Depuis le début du mois, les égyptiens ont de nouveau envahi la place Tahrir pour marquer leur opposition au mouvement armé qui dirige désormais le pays. Si les mouvements révolutionnaires de ce peuple résolu à vouloir croire en un avenir meilleur pour son pays attirent l’attention des médias du monde entier, un phénomène inhérent à ces soulèvements de la foule est encore trop passé sous silence : les violences sexuelles infligées aux femmes.
Profitant de l’agitation des milliers de personnes réunies sur la place Tahrir (http://www.aufeminin.com/actu-video/une-journaliste-de-france-24-agressee-place-tahrir-n210316.html), et de l’anonymat apporté par le rassemblement de masse, certains partisans de Mohamed Morsi (http://www.aufeminin.com/video-societe/les-freres-musulmans-organisent-la-riposte-n224794.html) utilisent une arme diabolique pour décourager les manifestantes : le viol (http://www.aufeminin.com/video-culture/angelina-jolie-le-viol-est-une-arme-de-guerre-n224241.html).
Une enquête (http://www.aufeminin.com/news-societe/enquete-tp18893.html) du journal britannique The Guardian révèle qu’environ 80 viols (http://www.aufeminin.com/news-societe/viol-tp19526.html) étaient recensés chaque jour sur la place Tahrir depuis le début de la reprises des manifestations.
« Les femmes sont la cible la plus facile »

L’une de ces opposantes au régime agressées sexuellement sur la place Tahrir durant une manifestation, Yasmine El Baramawy, a raconté son calvaire au magazine Elle. La jeune femme de 30 ans explique comment se sont déroulés les faits le 23 novembre 2012 : « Je participais à une manifestation contre le projet de Constitution des islamistes (....) D’un coup, des hommes ont couru vers moi. Ils ont déchiré au couteau mon t-shirt et mon soutien-gorge, je suis tombée le visage en avant. Ils ont commencé à faire tout ce qu’ils voulaient avec mon corps, à le violer. »
Selon Yasmine El Baramawy, plusieurs « bandes organisées » seraient à l’origine de ces violences, générées selon elle pour « créer le chaos ». Leur but étant avant tout de dissuader ceux qui ont l’intention de manifester, en utilisant les femmes, « cible la plus facile ».

Une véritable « chasse à la femme »


Vanessa Descouraux, grand reporter pour Radio France basée au Caire, fut le témoin de nombreux de ces débordements, notamment le 30 juin dernier, jour anniversaire de l'accession de Mohamed Morsi (http://www.aufeminin.com/video-societe/46-morts-et-450-blesses-dans-des-violences-en-egypte-n215818.html) au pouvoir. « Deux associations, Tahrir Bodyguard et Opantish, ont relevé qu’il n’y avait eu aucune agression entre 14h et 23h, et 42 agressions entre 23h et 1h du matin. Ça ressemblait à des attaques commanditées : tout allait bien et d’un coup c’est devenu la "chasse à la femme" » raconte la journaliste avant de poursuivre : « Le viol devient une arme politique. Je ne sais pas qui diligente ça, mais c’est réglé et organisé ».
Si pour sa part Vanessa Descouraux évite désormais de se rendre au cœur de la place Tahrir (http://www.aufeminin.com/combats-de-femmes/caroline-sinz-porte-plainte-viol-n86978.html) « tard le soir », les opposantes égyptiennes, elles, ne veulent pas céder à ces dramatiques tentatives d’intimidation. « Elles ont conscience du danger, mais elles continuent de scander que la rue est à elles » explique la journaliste qui veut rappeler que le harcèlement sexuel (http://www.aufeminin.com/societe/harcelement-de-rue-la-robe-un-harcelement-visuel-pour-slama-s5627.html) n’est pas né avec le soulèvement : « Le harcèlement quotidien, la pression, les injures, les attouchements dans les lieux publics existent en Egypte depuis bien longtemps. Bien avant la révolution ».

harroudiroi
12/06/2014, 09h43
La misogynie légitimée par un contexte politique violent et un processus de dégradation des valeurs humaines dans un monde ou on arrête pas de crier haut et fort nos valeurs

Envoyé/ iPhone/ Tapatalk