PDA

Voir la version complète : Le plan Très Haut Débit est à revoir selon Retailleau et de La Raudière



darvador2002
22/05/2014, 07h44
Le plan Très Haut Débit est à revoir selon Retailleau et de La Raudière Fracture numérique en vue Suite au futur rachat de SFR par Altice/Numericable, le développement de la fibre optique en France avait déjà soulevé diverses questions (http://www.nextinpact.com/news/86494-rachat-sfr-par-numericable-a-quoi-doit-on-sattendre.htm), surtout après certains propos de SFR (http://www.nextinpact.com/news/87031-fttla-ou-ftth-sfrnumericable-seme-doute-sur-ses-intentions.htm). Auditionnés au Sénat ces derniers jours, les grands opérateurs du pays ont confirmé qu'ils fibreraient en priorité les grandes villes. Une situation inacceptable pour deux parlementaires UMP : Bruno Retailleau, sénateur de Vendée, et Laure de La Raudière, députée d’Eure-et-Loir.

http://static.pcinpact.com/images/bd/news/146411.png
Orange recrute chaque trimestre un peu plus de clients grâce au FTTH Free : « le tout FTTH partout, on est les seuls au monde à le vouloir » Via un communiqué commun, les deux élus de l'opposition souhaitent interpeller le gouvernement en leur annonçant qu'il est aujourd'hui « urgent de revoir le plan France Très Haut Débit ! ». Ce dernier a pour objectif principal (http://www.nextinpact.com/news/77695-francois-hollande-confirme-tres-haut-debit-pour-tous-en-france.htm) de proposer un débit internet très élevé partout sur le territoire d'ici une dizaine d'années, ceci grâce à un investissement situé autour de 20 milliards d'euros.

Officiellement, un tiers de cette somme sera dépensé dans les zones denses (i.e. les grandes villes), territoires où seuls les opérateurs privés investiront. Un autre tiers visera les zones un peu moins denses, avec du co-financement public-privé. Quant aux zones à très faible densité, qui ne seront probablement jamais couvertes par le privé faute d'un retour sur investissement suffisant, l'État et les collectivités s'en occuperont.

Mais depuis un certain temps déjà, ce plan est critiqué et est même qualifié d'irréaliste car trop ambitieux. Free, qui n'a jamais montré une quelconque excitation pour la fibre optique, a par exemple indiqué en octobre dernier que « le tout FTTH partout, on est les seuls au monde à le vouloir. Alors peut-être que ça mérite d'y aller un peu plus raisonnablement, un peu plus progressivement, en jouant de la complémentarité entre le cuivre et la fibre là où elle est nécessaire ». De quoi laisser entendre que l'opérateur fibrera là où il estime qu'il y a de l'intérêt, soit uniquement les zones très denses.
« Une allocation de ressources qui n’est pas optimale » Pour la députée et le sénateur, la situation actuelle prouve d'ailleurs que le plan THD sera impossible à tenir. Ils indiquent ainsi que les grands opérateurs français, « notamment Orange et Free, ont confirmé sans hésitation qu’ils prioriseraient le déploiement du Très Haut Débit fixe dans les zones déjà câblées pour des raisons concurrentielles ». La guerre se situant dans les plus grandes villes du territoire, les petites villes et bien entendu les villages seront donc évités.

Des endroits n'auront donc pas de très haut débit (hors VDSL2 (http://www.pcinpact.com/dossier/672-le-vdsl2-arrive-tout-ce-quil-faut-savoir-en-dix-questions/1.htm), et encore), tandis que d'autres auront le choix entre les technologies FTTH (Fiber To The Home) et FTTLA (Fiber To The Last Amplifier). « Cela est absurde parce que cela aboutit à une allocation de ressources qui n’est pas optimale » pointent du doigt Retailleau et de La Raudière.

Derrière ces remarques, on retrouve donc la question centrale de la fracture numérique, qu'est justement censée gommer le plan Très Haut Débit. Or les conditions actuelles laissent plutôt penser que cette fracture va en réalité « s’élargir encore, puisque les opérateurs abandonneront ou différeront leurs investissements dans les zones dites AMI (Appel à Manifestation d’Intérêts, ndlr) qui ne sont pas câblées. Or, ces dernières représentent plus de 70 % du total des zones AMI. »
« Le gouvernement ne peut pas faire comme si de rien n’était » Certes, Orange (http://pdn.im/M5l0Th) et SFR couvrent chaque jour un peu plus de logements, ce qui leur permet de recruter de façon importante des clients grâce à la fibre optique. Mais le rachat par Altice de SFR laisse planer un doute sur l'accord signé par ce dernier avec Orange en 2011. Il y a trois ans, cet accord majeur impliquait la pose de fibre par les deux opérateurs pour 9,8 millions de logements situés en dehors des zones très denses. Si SFR (http://pdn.im/Id2k24) ne devait de toute façon s'occuper que de 2,3 millions de foyers, contre 7,5 millions pour Orange, cet accord n'en reste pas moins important pour les petites villes. En absence de précision à ce sujet, les deux personnalités politiques ne cachent pas leur inquiétude.

« Le gouvernement ne peut pas faire comme si de rien n’était alors que le marché des télécoms est dans une phase de concentration. Il doit rapidement réévaluer le plan France Très Haut Débit, rendu obsolète par les projets de fusion » conclut le duo. Il est cependant probable que le gouvernement attende que l'acquisition de SFR par Altice soit effective, sans compter le cas de Bouygues Telecom (http://pdn.im/1mBxkIS) qui alimente bien des rumeurs ces derniers mois. Lors du bilan télécom de l'année 2013, nous avons en tout cas remarqué une forte progression du VDSL2 (http://www.nextinpact.com/news/86343-le-tres-haut-debit-explose-en-france-grace-au-vdsl2-et-au-ftth.htm), technologie bien moins coûteuse à déployer que la fibre optique. En ces temps de réduction des marges, il ne serait pas étonnant que les opérateurs misent sur les solutions les moins coûteuses. Et à ce jeu-là, le FTTH est perdant, au profit du FTTLA et du VDSL2. En attendant le G.Fast et le FTTDP (Fiber to the Distribution Point).