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Lako
13/05/2014, 18h22
Première smart city d’Amérique latine, la cité brésilienne s’est dotée d’un centre de pilotage lui permettant de prévenir les inondations et les émeutes urbaines. Une vitrine pour IBM mais aussi Google ou Microsoft.http://pro.01net.com/imgv6/structure/dot.gifNon nous ne sommes pas à Cap Canaveral mais dans le Centre des opérations de la préfecture Rio de Janeiro (COR (http://centrodeoperacoes.rio.gov.br/)). Dans cette war room de 80 mètres carrés, 400 fonctionnaires, en combinaisons blanches, se relaient 24 heures sur 24 pour battre au rythme de la ville qui ne s'endort jamais. Face à un mur d’écrans, ils suivent en temps réel les prévisions météo, le trafic routier ou l'état du réseau électrique. Une sorte de cockpit géant qui pourrait se révéler précieux à un mois du coup d’envoi de la Coupe de monde de football et à deux ans des Jeux Olympiques.
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C’est fin 2010 que la « cité merveilleuse » est devenue une cité intelligente pour des raisons malheureusement dramatiques. Quelques mois plus tôt, des pluies torrentielles s’étaient abattues sur la ville et les écoulements de boue qui s’en étaient suivies avaient coûté la vie à 256 cariocas.
Le maire Eduardo Paes met alors au défi les chercheurs d’IBM Research d’appliquer les compétences d’analyse prédictive de Big Blue en matière de prévision météorologique. Ou comme bâtir un outil de simulation pour anticiper 48 heures à l’avance les risques d’inondation. Ce qui donnera par la suite la solution Deep Thunder d'IBM. Afin d’évacuer la population concernée à temps, le territoire de Rio où vivent 6,3 millions de personnes a été maillé par carrés de 1 km2. Le stade mythique du Maracaña où se jouera la finale du mondial se trouve, par exemple, en zone inondable.
Associer analyse temps réel et prédictifAu fil des mois, le COR a intégré les systèmes d'information des services publics mais aussi des opérateurs privés des transports et de l’énergie. En situation de crise, il est ainsi possible de coordonner les équipes d’urgence, de s’assurer de la disponibilité de lits dans l’hôpital le plus proche et de fluidifier la circulation pour acheminer les blessés.
« Dans une même unité de temps et de lieu, les agents des différents services municipaux peuvent visualiser sur les cartes quand des niveaux d’alertes sont franchis puis de prendre des décisions selon des processus préétablis. On associe analyse temps réel et prédictif », avance Philippe Sajhau, vice-président d'IBM France en charge de l’initiative « Smarter Cities». Le COR s’appuie aussi sur des services Google qu’il s’agisse du fond cartographique de Google Maps ou de l’application Waze pour remonter les embouteillages ou les accidents de la route.
L’information redescend également. Les comptes Twitter et Facebook du Centro de Operações alertent les cariocas au moindre embouteillage ou incendie. De leur côté, les habitants peuvent composer le 1746, un centre d’appels qui traite les différentes réclamations. Enfin, dans une ville malheureusement connue pour être l’une des plus dangereuses du monde, les quelque mille caméras de vidéosurveillance constituent autant de capteurs pour prendre le pouls de Rio.
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Google gomme les favelas de ses cartesPour Philippe Sajhau, la démarche innovante de Rio a permis, avec trois ans et demi d’antériorité, de faire avancer le concept de smart city dans le monde et notamment. IBM développe ainsi des centres de pilotage à Montpellier, Nice ou Lille.
IBM et Google ne sont pas les seuls à se servir de Rio comme d’une vitrine technologique. Après Microsoft en novembre 2012 et Cisco en juin 2013, Intel a annoncé en début de mois qu’il y installait un centre de R&D dévolu notamment aux objets connectés, au big data et au concept de ville intelligente.
Avec parfois des polémiques mal placés entres géants de la high-tech. Microsoft travaille à un projet de cartographie des bidonvilles de la ville alors que Google a dû, en 2011, sous la pression du maire, retirer le mot « favela » de ses cartes et les 1,4 millions d’âmes qui y vivent.