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edenmartine
05/05/2014, 02h11
Plaidoyer pour le journalisme scientifique


Du 12 au 16 mai se tiendra à Montréal le 82e congrès de l'Acfas (http://www.acfas.ca/evenements/congres/programme/82) (l'Association francophone pour le savoir) qui n'est rien d'autre que le plus grand congrès scientifique francophone du monde. Quelques chiffres : plus de 5 000 chercheurs assisteront et participeront à 170 colloques, auxquels il faut ajouter environ 2 000 communications orales ou par posters. J'ai la chance d'avoir été invité à ce congrès comme rédacteur en chef de la revue (http://www.acfas.ca/publications/decouvrir)Découvrir (http://www.acfas.ca/publications/decouvrir) dont un numéro spécial paraîtra tout au long de la semaine. A ce titre, j'encadrerai six étudiants-journalistes et je tâcherai de leur transmettre l'amour et les ficelles du métier de vulgarisateur.
Dans l'éditorial de Découvrir que vous pouvez lire ci-dessous, j'explique pourquoi, malgré le peu de considération dont bénéficie le journaliste scientifique dans la presse, j'estime que c'est un maillon essentiel pour la compréhension du monde.


Le journalisme scientifique, un autre regard sur le monde


http://passeurdesciences.blog.lemonde.fr/files/2014/05/marionmontaigne_illustration_editopierre.jpg (http://passeurdesciences.blog.lemonde.fr/files/2014/05/marionmontaigne_illustration_editopierre.jpg)
Laissez-moi vous raconter une anecdote. Cela se passait en 2006 et si je peux vous citer la date exacte de cette histoire, c'est parce qu'il s'agissait du dernier 14-Juillet du président français Jacques Chirac, de son dernier défilé sur les Champs-Élysées à Paris, de sa dernière fête nationale comme chef de l'État et de sa dernière garden party dans les jardins du palais de l'Élysée. Pour la rédaction en chef du journal Le Monde où je travaillais alors, il n'y avait pas de doute : ce serait une date symbolique et Jacques Chirac transmettrait un message, une sorte de testament politique. Bref, il fallait consacrer une page entière à l'événement
.
Le même jour paraissait dans Nature une expérience – une des toutes premières du genre – dans laquelle un tétraplégique, via des électrodes implantées dans son cerveau, parvenait par la seule force de sa pensée à déplacer un curseur sur un écran d'ordinateur. Alors responsable du service Sciences et Environnement duMonde, j'avais décidé que nous ouvririons notre page avec cette information certes spectaculaire, mais aussi profonde en raison de ce qu'elle impliquait sur le décodage des messages cérébraux. Et, un tantinet agacé par tout le ramdam autour de la garden party de l'Élysée, j'avais aussi préparé une expérience à ma façon.


Avec mon collègue Stéphane Foucart, qui est aujourd'hui un des meilleurs journalistes scientifiques francophones de la planète, nous avons laissé passer quelques jours puis nous avons comptabilisé les reprises des deux articles sur Internet. Le dernier 14-Juillet, si important, si symbolique, de Jacques Chirac, a totalisé une centaine de reprises et notre histoire de tétraplégique 20 000... Qu'est-ce qui était important et symbolique? Malgré la force de ces chiffres, vite suivis par d'autres tout aussi éloquents, je n'ai pas réussi à obtenir que les sciences obtiennent un meilleur traitement, autre chose qu'un strapontin dans l'actualité.


Pourtant, au même titre que la politique, que l'économie, que la diplomatie ou que la culture, la science constitue une indispensable grille de lecture du monde dans lequel nous vivons. Sans elle, comment les honnêtes hommes et femmes d'aujourd'hui peuvent-ils exercer leur jugement et leurs choix citoyens sur des sujets aussi complexes et décisifs que les actions à entreprendre pour lutter contre le réchauffement climatique, l'acceptation ou non des nanotechnologies ou des organismes génétiquement modifiés, l'exploitation des gaz de schiste, l'arrêt, la poursuite ou le développement des programmes nucléaires, les grands axes des politiques sanitaires, etc. ?

Comment, dans un monde où les budgets des États se resserrent, justifier les investissements dans la recherche si on n'en analyse ni les objectifs ni les retombées, si on ne peut expliquer au contribuable qu'il y a, par exemple, plus de science fondamentale dans un téléphone portable ou un ordinateur que dans n'importe quel autre objet du quotidien ? Et comment, pour aborder une autre dimension de la vulgarisation scientifique, répondre à la simple curiosité d'Homo sapiens sur ses origines, les propriétés de la nature et de l'Univers, si ses principaux canaux d'accès à la connaissance n'en parlent pas du tout ou pas de manière rigoureuse ?
Car on ne peut se contenter, pour apprendre, de taper une requête sur Google. Encore faut-il que les résultats de la recherche soient fiables et vérifiés.


Voilà pourquoi le journalisme scientifique est plus que jamais indispensable : pour offrir un prisme sur le monde et ses enjeux autre que celui de l'économie et de la politique, qui ont leurs exigences et leur temporalité propres, souvent à court terme ; pour faire un pas de côté par rapport au rouleau compresseur de l'actualité qui écrase les infos aussi vite qu'il les a présentées ; pour, aussi, rectifier les désinformations savamment distillées par les grands communicants, les groupes de pression et les marchands de doute, lesquels ont, mieux que les chercheurs, compris le pouvoir et l'influence qu'ils pouvaient tirer de la Toile en s'adressant directement aux internautes, en s'affranchissant de la relecture critique et parfois dérangeante des journalistes.


Voilà pourquoi il est plus que jamais nécessaire de former la relève, les vulgarisateurs de demain, ceux qui secoueront les rédactions pour pouvoir, quels que soient les supports, transmettre les résultats de la recherche, pour offrir un autre regard sur le monde.
Cette année, la relève a pour nom Maxime Bilodeau, Amélie Cléroux, Katy Larouche, Rémi Léonard, Alexandra Nadeau et Daphnée Paluszko. Ils finissent d'apprendre leur métier de journaliste. Vous les verrez – ou vous ne les verrez pas parce qu'ils ne sont que 6 parmi quelque 5 000 chercheurs – arpenter les couloirs de ce 82e Congrès de l'Acfas à Montréal. Ce sera pour eux un magnifique terrain de jeux et d'expériences.
Et merci à l'avance aux scientifiques de leur réserver le meilleur accueil pour que, plus tard, ils aient davantage envie de rendre compte d'une étude profonde et compliquée que d'une garden party à l'Élysée.

jim63
05/05/2014, 20h55
salam
journalisme et science sont antinomique !

harroudiroi
05/05/2014, 21h34
salam
journalisme et science sont antinomique !
Pourquoi, il analyse des vérités, des théories et ils en parlent ou écrivent un papier ...

morocco
06/05/2014, 13h00
salam et salut à tous : comme il y'a des journalistes sportifs (qui ont des connaissance en sport) , des journalistes financiers , des journalistes critiques litéraire ...il y'a aussi des journalistes scientifiques et on eut etre ou ne pas etre d'accord et là c'est autre chose.

enzo
06/05/2014, 13h58
Les journalistes sont indispensable aux scientifiques et a nous hommes comains.
Parce que sans eux et la diffusions des informations qu'ils assurent beaucoup de decouvertes et de grand scientifiques seraient inconnu.
Et a nous parce que sans la divulgations scientifiques assurè par des journalistes competants, trop de choses seraient hor de notre portèe, par leurs langages et explications accessible a tous ils accroissent notre culture